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La journaliste, Charlotte d’Ornellas, parle de la nomination d’un futur Premier ministre : «Je ne pressens pas qu’Emmanuel Macron fait durer le plaisir pour cacher une quelconque réalité»

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00:00C'est factuel, c'est-à-dire que je ne pressens pas qu'Emmanuel Macron fait durer le plaisir pour cacher une quelconque réalité,
00:06mais il se trouve que la réalité perdure, et que pendant que tous attendent, c'est-à-dire que dans le pays,
00:12je pense qu'il y a des gens qui attendent, seconde par seconde, pendus aux fenêtres de l'Elysée,
00:17et puis il y a une bonne partie de la France qui attend surtout que ce soit fini, et qu'on passe à autre chose,
00:21et qu'on passe peut-être à des choses plus sérieuses.
00:23Et si vous permettez, Charlotte, on va faire une petite confidence aux téléspectateurs,
00:26on avait prévu une toute autre émission, avec d'autres sujets, d'actualités, intéressants aussi, et on est obligés de coller.
00:33Et peut-être même plus.
00:34Et peut-être même plus.
00:35Non mais c'est vrai, au bout du bout, on n'a pas de Premier ministre.
00:39Merci pour notre émission.
00:41Non mais c'est vrai, c'est intéressant de voir.
00:43Qu'est-ce que ça cache ? Qu'est-ce que ça cache tout ça ?
00:45Non mais pas que ce qu'on dit et ce qu'on essaie d'analyser, mais que le psychodrame de passer de non en non,
00:49où honnêtement, par ailleurs, je pense que dans beaucoup d'endroits en France aujourd'hui,
00:54la différence entre tous les noms qui nous ont été sortis dans la journée,
00:58à la loupe, peut-être qu'on la cherche, mais honnêtement, c'est vraiment des questions de non,
01:02et de qu'est-ce que va dire celui-là, et comment va réagir l'autre, et quel...
01:06Bon, le psychodrame est pénible, honnêtement, et loin de toute question politique intéressante.
01:12Alors évidemment, vous l'avez dit, cette actualité,
01:16elle est, et d'ailleurs c'est ce que nous disait Jean-Sébastien aussi,
01:19depuis le mois de juin, tout s'est arrêté dans les décisions politiques,
01:23dans la manière de concevoir aussi cette réalité, dans la manière de vouloir la changer,
01:27dans les projets de loi qui étaient en cours.
01:29On vient de faire la rentrée scolaire, avec énormément d'indicateurs qui se sont ajoutés,
01:34une inquiétude qui est à la fois partagée, et dans les mêmes proportions,
01:37par les parents et les professeurs, sur l'incapacité à reprendre en main
01:42la nécessaire instruction des enfants, c'est-à-dire, accessoirement, l'avenir de la France.
01:48Parce que si plus personne ne sait compter, on ne pourra plus faire d'avion,
01:50si plus personne ne sait lire, on ne pourra plus écrire des textes, par exemple,
01:53des projets de loi, et donc penser l'avenir du pays.
01:57Donc il y a cette rentrée scolaire qui se fait par ailleurs,
01:59avec un nombre en moins de professeurs, qui lui aussi est inquiétant,
02:03parce qu'il ne révèle pas simplement que des élèves n'ont pas de professeur,
02:06il révèle évidemment un effondrement de la vocation même de professeur,
02:10et pour cause qui est évidemment liée à ce que je viens de dire,
02:13quand votre métier n'a plus de sens, et qu'en plus, il a beaucoup de risques,
02:17vous n'avez plus vraiment raison d'y aller.
02:19Ensuite, il y a la question de la réalité migratoire,
02:21ça a été évoqué un peu avec le drame qui s'est passé dans la Manche,
02:24il y en a un autre à Lampedusa aujourd'hui, mais bon,
02:26comme on s'est un peu attardé il y a deux jours, on va rester sur le Premier ministre,
02:29parce qu'on a déjà pleuré il y a deux jours, on n'a pas repleuré aujourd'hui,
02:32enfin, je veux dire, ce n'est pas non plus si important que ça.
02:35Donc derrière le drame, en effet, qui a un peu percé dans l'actualité,
02:39il y a la réalité d'une pression migratoire sans commune mesure
02:43qui s'accentue d'année en année, et donc un sujet politique,
02:46quel que soit le regard que l'on pose, les options politiques
02:51que l'on veut mettre en place pour accompagner cette pression migratoire,
02:54elle existe et elle mérite d'être prise en compte et prise très au sérieux par le politique.
02:59Il y a l'état de l'hôpital, alors il n'y a pas de rentrée scolaire de l'hôpital,
03:02mais il y a énormément d'inquiétudes ici et là, à l'hôpital seulement,
03:06je ne vous parle même pas de la question des déserts médicaux,
03:08et donc de la proximité des Français, c'est un peu l'archétype, on va dire,
03:14de la présence de la France dans la vie des Français.
03:17Par France, j'entends de l'État et des services publics,
03:20mais simplement cet abandon qui continue et qui s'est un peu exprimé pendant les élections,
03:24mais vous conviendrez que depuis, il a été largement remis à son état normal.
03:29Il y a la question, vous le disiez, de la haine en ligne.
03:32Alors on a vu en effet l'ouverture d'une enquête sur la question de la veuve d'Éric Comines,
03:36mais la haine en ligne, la haine dans la rue, la vraie haine,
03:40pas celle qui menace et qui empêche tout débat public,
03:43parce que vous savez, à chaque fois que vous n'êtes pas d'accord avec quelqu'un,
03:45il vous dit le lendemain, j'ai été menacée de mort, et terminé, fin du débat.
03:48Là, on parle de vraie haine, des personnes agressées, des personnes tuées,
03:51des femmes violées, un peu partout en France.
03:54La haine en ligne, cette femme qui n'est autre qu'une victime,
03:57qui devient une personne publique par le fait de perdre son mari,
04:00qui est menacée de mort, et avec elle, toute la profession qu'on félicitait encore il y a deux semaines.
04:04On a une église qui brûle, et on a le ministre démissionnaire de la Culture
04:10qui nous parle de patrimoine religieux tout à coup.
04:13Alors c'est juste le patrimoine religieux, il y a de la haine partout dans le pays,
04:15mais là c'est le patrimoine religieux, a priori, qui est détesté à travers une église qui brûle,
04:19par un homme qu'on a déjà brûlé plusieurs, expliquant qu'il détestait les curés.
04:23C'est quand même assez clair comme message.
04:25Mais c'est pas grave, ça passe à la trappe aussi.
04:27C'est un peu plus sur le profil.
04:29C'est un peu plus sur le profil en effet.
04:31C'est une question du prix de la vie, tout simplement,
04:33qui était omniprésent, on n'avait pas le droit de penser à autre chose.
04:36L'Ukraine, il était impossible de parler d'un autre sujet,
04:39par exemple pendant une campagne présidentielle,
04:41qui appelle quand même d'autres sujets dans la vie des Français.
04:44C'était interdit moralement de parler d'autre chose.
04:46Mais la guerre, elle continue en Ukraine.
04:48Ça s'en fait un mort hier, personne n'en parle.
04:50Évidemment, ça n'est plus un sujet, et évidemment par l'Ukraine,
04:52j'entends toute la politique étrangère que porte le pays.
04:56Les prisons, on en est où des prisons ?
04:58Parce qu'on a des surveillants de prison qui ont les mêmes problèmes qu'il y a quelques mois.
05:01Alors vous pouvez me dire, je ne vais pas continuer la litanie,
05:03parce qu'elle pourrait être extrêmement longue,
05:05vous allez me dire, dans n'importe quelle crise politique,
05:07on pourrait faire le même constat,
05:09et il se trouve qu'il faut sortir d'une crise politique.
05:11D'accord, c'est vrai.
05:13Évidemment que là, il y a une crise politique
05:15qui nécessite du temps,
05:17maintenant qu'on est en plein dedans,
05:19elle nécessite du temps, et la réalité se poursuit.
05:21Simplement, ce serait beaucoup plus audible
05:23si on n'avait pas une classe politique actuellement au pouvoir,
05:25qui nous avait expliqué, on va vous appeler aux urnes,
05:27mais attention, nous on est sérieux,
05:29les autres c'est tous des guignols.
05:31Ah oui, mais alors du coup, on a compté sur les gens sérieux,
05:33et puis ça fait trois mois que les gens sérieux
05:35n'arrivent pas à sortir de la crise,
05:37parce qu'ils ont voulu l'avis des Français,
05:39et en même temps ils veulent le contourner.
05:41Ça devient très compliqué d'expliquer que ce sont en effet
05:43les problèmes des Français qui importent aux politiques,
05:45en tout cas ce n'est pas exactement le spectacle
05:47qu'ils donnent depuis quelques heures.

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