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00:00Bonjour, bienvenue à tous sur MSR TV, notre émission bourse où les présidents de sociétés cotées viennent nous commenter leurs résultats, exposer leurs stratégies.
00:19Aujourd'hui en visio, depuis Clermont-Ferrand, c'est Emmanuel Laden, le directeur général de Carbios que nous recevons. Emmanuel, bonjour.
00:28Alors, y a-t-il eu des événements majeurs chez Carbios depuis notre dernier entretien qui remonte maintenant environ un an ?
00:37Oui, beaucoup de choses se sont passées chez Carbios. Tout d'abord, pour notre usine du Grand Est, à Longue-la-Ville, on a obtenu le permis de construire.
00:47Aujourd'hui, on a bien démarré les travaux. On est dans les temps, conformément à notre planning, pour pouvoir livrer nos clients à partir de 2026.
00:56On a aussi sécurisé la quasi-totalité des matières premières, donc des déchets, ce qu'on appelle des feedstocks dont nous avons besoin pour faire tourner l'usine,
01:07avec plusieurs accords, notamment avec Citeo pour des barquettes en France, avec deux acteurs allemands qui s'appellent Ungdahn et Lambel,
01:17et également Nouvelles Fibres Textiles en France et Tomra Textiles pour nous alimenter en textiles, en fibres textiles polyester pour l'usine.
01:28Et puis, on se déploie à l'international. On a aujourd'hui des équipes présentes dans une quinzaine de pays et on a un gros effort commercial pour présenter notre technologie,
01:38parce que le marché mondial du recyclage cherche des nouvelles technologies, comme celle de Carbio, et donc on a aujourd'hui un gros effort commercial qui commence à porter ses fruits.
01:48Alors justement, vous avez parlé effectivement de l'usine qui était le sujet majeur, donc apparemment ça se déroule bien, qui devrait générer du chiffre d'affaires à partir de 2026.
01:56Et puis parallèlement à la construction de l'usine, vous avez parlé de possibles ventes de licences. Vous aviez cinq prospects intéressés. Est-ce qu'il y a eu des signatures ?
02:06Ah oui, absolument. Donc pour l'usine, on va être la première usine en Europe de dépolymérisation du PET. Donc ça, c'est la chance qu'on a, c'est d'être les premiers, d'être les premiers sur le marché.
02:16Donc il y a une attente très, très forte de nos clients. Et donc c'est pour ça que c'est extrêmement important qu'on tienne les timings et pour l'instant, on les tient.
02:22Donc on aura des volumes importants à livrer à nos clients en 2026. Et puis pour les licences, les choses se passent bien puisqu'on a déjà signé des accords de LOI, de lettres d'intention, avec plusieurs acteurs,
02:38notamment un acteur chinois qui s'appelle Jing, qui est une des 500 plus grosses sociétés chinoises. On a également, avec le groupe Sasa en Turquie, une lettre d'intention pour une usine de 100 000 tonnes.
02:50La Turquie est un très gros marché textile. Et puis on a signé tout récemment un accord avec FCC, qui est un acteur d'origine espagnole, mais avec qui on vise de monter une première usine au UK.
03:02Et puis on a beaucoup d'autres discussions qui avancent bien. Donc je suis très confiant sur la partie licensing.
03:08D'accord. Vous avez un lien particulier avec Michelin. Vous avez élaboré une technologie en commun pour le recyclage de pneus, notamment. Est-ce que Michelin vous aide dans cette prospection internationale,
03:19puisqu'ils sont implantés à travers le monde ?
03:21Non. Alors Michelin, on a plutôt des travaux sur effectivement du développement, puisque Michelin, à travers le polyester qu'il utilise dans ses pneus, cherche des solutions comme celle de Carbios.
03:31Donc on est plutôt sur des travaux. Sur la prospection internationale, on s'est appuyé sur un réseau de consultants qu'on a recrutés, qui sont des gens familiers avec l'industrie du PET ou le waste management.
03:44Donc aujourd'hui, on a des équipes présentes en Asie, en Chine, bien évidemment, au Japon, en Corée, à Singapour, à Taïwan, en Europe de manière générale.
03:55Et puis on a également une équipe présente aux États-Unis. Donc le développement commercial se passe bien.
04:01D'accord. Alors je vois dans votre bilan de 2023 que le poste général en administrative expense s'élève à 12 millions d'euros environ, alors que la R&D, c'est 11 millions.
04:10Les sales, les ventes, c'est 5 millions. Qu'est-ce qui explique un poste aussi élevé pour les dépenses, disons, générales, frais généraux ?
04:20Alors, tout d'abord, sur la R&D, vous voyez le montant net, mais en fait, le montant brut est plus élevé puisque nous avons aussi...
04:26Oui, il y a des subventions.
04:27...des rapports de recherche et d'autres revenus. Donc le montant brut est plutôt autour de 19 millions.
04:31Donc ça reste notre poste majeur de développement parce qu'on développe non seulement, on continue à mettre au point nos enzymes sur le PET et on a des enzymes chaque jour plus efficientes,
04:40mais on a également des développements sur d'autres familles de polymères puisqu'on vise à rentrer sur les marchés du polyamide avec des nouvelles enzymes,
04:50sur les marchés des polyolefines, donc des marchés très importants et d'autres marchés également sur lesquels on fait des développements enzymétiques.
04:57Donc ça reste le poste principal de développement pour Carbios. Ensuite, sur ce qu'on appelle le general G&A, on a eu effectivement le développement des équipes commerciales
05:07et puis la montée en charge industrielle qui fait qu'on recrute des experts pour faire en sorte que notre usine démarre bien et démarre vite.
05:15Proportionnellement, c'est assez lourd sur l'ensemble du budget.
05:21Oui, alors on a aussi des aides. On a reçu des aides publiques pour, par exemple, optimiser nos processus, processus industriels.
05:31Donc on a un projet qui s'appelle Optisign qui est financé en partie par l'ADEME.
05:35Et donc aujourd'hui, on est sur notre plan de marche et on est sur notre cash burn que nous avions budgété.
05:42Donc on le contrôle intelligemment, mais en fait, on cherche également à prendre au pied sur d'autres marchés que le polyester PET parce que la demande est forte.
05:51Et sur certains plastiques, il n'y a pas de solution efficiente aujourd'hui. Donc on voit qu'il y a un potentiel marché extraordinaire.
05:58Alors justement, parlant de cash burn, en attendant que vous générez suffisamment de chiffres d'affaires pour équilibrer ne serait-ce que les comptes,
06:05quelle est votre situation financière ? Parce qu'il va certainement encore falloir financer plusieurs exercices déficitaires.
06:11Alors, on n'a pas encore publié nos résultats du premier semestre.
06:17On avait une situation à fin 2023 de trésorerie de 192 millions d'euros avant les subventions de 42,5 millions d'euros que nous avons obtenus pour l'usine à la fois sur France 2030,
06:33via l'ADEME et puis sur la région Grand Est. Et pour l'instant, il n'y a aucune raison de ne pas confirmer notre équilibre financier à l'horizon 2027.
06:44On a dit ça lors de notre Strategic Update de juin 2026. Et pour l'instant, tous les signaux sont au vert pour que nous soyons au cash positif en 2027.
06:55Parce que ça, c'est la trésorerie brute, mais par rapport à l'endettement ?
07:00L'endettement de Carbios aujourd'hui est faible. Nous avions eu un financement de la Banque européenne d'investissement de 2,3 millions.
07:08Donc le niveau d'endettement est très faible chez Carbios. Je tiens à dire également que nous avons notre activité de biodégradation qui prend pied.
07:16On vient de publier un article. Et d'ailleurs, on est la seule biotech au monde à avoir deux articles dans Nature à quatre ans d'intervalle,
07:24puisque nous avions fait un article dans la fameuse revue scientifique de Nature en 2020 sur le PET.
07:30Et là, nous avons également à nouveau, avec nos partenaires de Toulouse Biotech Institute, obtenu un article dans Nature en 2024.
07:38Donc il y a beaucoup d'intérêt sur la technologie de biodégradation de Carbios, biodégradation des PLA.
07:43Et donc ce business va démarrer en Amérique du Nord, et générer les premiers chiffres d'affaires.
07:49Comment est réparti le capital et quels sont les principaux actionnaires à ce jour ?
07:53Aujourd'hui, on a ce qu'on appelle des actionnaires stratégiques. Le plus gros d'entre eux étant le fonds de L'Oréal qui s'appelle Bold,
07:59qui détient environ 6% du capital. On a également un family office qui a environ 4%, qui s'appelle Copernicus.
08:06Michelin, autour de 3%. L'Occitane, 2%. Et puis le fonds fondateur Truffle, qui a environ 1% du capital.
08:14Ensuite, on a, pour un peu plus d'un tiers du capital, des gros fonds comme Acatis, Metzler en Allemagne, Swedbank en Suède,
08:23Fidelity Blackrock au UK, ou encore la CDC ou AXA en France. Et il y en a d'autres. Et puis le reste, c'est du flottant, c'est du retail.
08:34D'accord. Votre triff est suivi par 6 analystes environ. Quel est le consensus moyen de ces analyses ?
08:41Alors le consensus moyen aujourd'hui est de 56€. C'est un mix entre différentes... Ils se tiennent tous dans un bouchoir de poche.
08:49Donc on est en moyenne à 56€ de consensus.
08:52D'accord. Le titre, depuis le début de l'année, est en recul de moins de 24%. Quel message souhaitez-vous adresser à tous les actionnaires, investisseurs qui nous regardent ?
09:01J'ai envie de dire, pour l'instant, on est sur notre plan de marche. On délivre ce que nous avions annoncé lors du Strategic Update de l'année passée.
09:10On a véritablement changé d'échelle, à la fois commerciale et industrielle. On sent un engouement très fort pour notre technologie,
09:18dans les pays pour lesquels la transition vers un plastique circulaire et sustainable est en train de se passer.
09:25Et donc les 12 derniers mois ont prouvé l'attractivité commerciale de Carbios.
09:30Donc il n'y a aucune raison que nous ne délivrions pas le plan que nous avions annoncé il y a un an.
09:37Emmanuel, merci. Prochain rendez-vous, c'est vos semestriels le 2 octobre.
09:41Merci beaucoup. Absolument.
09:43Parfait. Merci. Merci à tous de nous avoir suivis. Je vous rendez-vous très vite sur InvestirTV avec un autre dirigeant de Société Côté.