• il y a 2 mois

Category

🗞
News
Transcription
00:00Les classes s'apprêtent à recevoir les élèves la rentrée, c'est donc ce matin pour 102 000 élèves d'Indre-et-Loire et 7500 enseignants.
00:09Une rentrée un peu spéciale pour les fonctionnaires de l'éducation nationale en l'absence de gouvernement.
00:14On en parle avec notre invité, c'est le directeur académique d'Indre-et-Loire et d'ailleurs si vous voulez l'interpeller,
00:18si vous êtes parent, si vous êtes vous-même enseignant d'ailleurs, c'est le moment.
00:22Parce que l'antenne de France Bleu Touraine est aussi à vous, 02 47 38 10 20.
00:28Une rentrée sans ministre de plein exercice, est-ce que c'est une rentrée plus sereine ?
00:33Ce n'est pas une rentrée difficile dans la mesure où une rentrée se prépare des mois à l'avance.
00:38Et en l'occurrence pendant des mois, nous avons préparé la rentrée avec des ministres en exercice.
00:43Ça change quoi ?
00:45Franchement là, ça ne change rien. Aujourd'hui, parce que tout est prêt.
00:50On a déroulé le film de préparation, c'est ce qui compte.
00:55Ce qui est important pour moi aujourd'hui, c'est que tous les élèves aient un enseignant en classe devant eux,
01:01pour les accueillir, pour leur souhaiter le meilleur pour cette année.
01:04On a beaucoup travaillé encore dernièrement cet été sur les ajustements,
01:09pour que nous ayons tous les personnels dont nous avons besoin devant les élèves.
01:14Donc il y aura bien un enseignant devant chaque classe comme c'était promis ?
01:17En tout cas sur le papier, c'était le cas encore hier soir.
01:21Et j'espère qu'aujourd'hui tout le monde va faire sa rentrée sans aucune difficulté.
01:25Il y a des matières où c'est peut-être un peu plus tendu ?
01:28Alors cette année, déjà on a tous les professeurs des écoles,
01:32c'est notre responsabilité directe en Indre-et-Loire, donc ça c'est très important.
01:37Sur le collège-lycée, les matières qui étaient en tension encore au mois d'août,
01:42à la cellule de préparation, en français notamment, français-anglais,
01:47ça reste des matières effectivement fragiles.
01:50Donc un point de vigilance là-dessus.
01:52Parmi les mesures phares des derniers mois et qui ont fait couler beaucoup d'encre,
01:56il y a évidemment les groupes de besoin, anciennement groupe de niveau.
01:59Alors je rappelle le principe, créer des groupes en français et en maths,
02:02en sixième et en cinquième, pour mieux s'adapter aux élèves et les faire progresser.
02:05Concrètement, comment se déroule la mise en place ?
02:08Chaque collège fait comme bon lui semble, c'est ça ?
02:11Chaque collège, non, ne fait pas comme bon lui semble,
02:15parce qu'il y a des principes qui sont intangibles.
02:18Le principe, c'est que tous les élèves de sixième et de cinquième
02:21vont être accueillis cette année pour l'enseignement des mathématiques et du français,
02:26dans la totalité d'enseignement, dans un groupe.
02:29Ils pourront, au fil de l'année, retrouver la classe de référence.
02:35Et ça, c'est à la main de l'établissement,
02:39de dire si aujourd'hui, par exemple, il est dans sa classe de référence
02:42pendant 2-3 semaines et ensuite il sera dans un groupe de besoin,
02:47ou s'il le fera plus tard.
02:49Cette marge de manœuvre, cette souplesse,
02:51elle est laissée au collège dans les emplois du temps.
02:54Autre mesure phare qui avait fait parler d'elle,
02:59le port de l'uniforme et les cours d'empathie.
03:01Ça, c'était des mesures qui avaient été lancées par Gabriel Attal
03:04avant qu'il ne devienne Premier ministre.
03:06On en est où de ces deux mesures en Touraine ?
03:09Est-ce qu'il y a des expérimentations notamment sur l'uniforme ?
03:11Alors, les cours d'empathie, oui.
03:12Nous en avons un certain nombre et ça va continuer cette année.
03:15J'avais d'ailleurs assisté à un cours d'empathie extrêmement intéressant
03:19l'année dernière à Jouy-les-Tours.
03:21La ministre Nicole Belloubet paraît plutôt sceptique,
03:24en tout cas, n'a pas l'air particulièrement jouée sur ces cours d'empathie.
03:28Je ne vais pas commenter ce que pense effectivement notre ministre,
03:32mais en tout cas, ce que j'ai pu voir en classe,
03:36je trouvais ça vraiment intéressant.
03:38On travaille sur les compétences comportementales,
03:40on fait réfléchir aux élèves à ce que c'est que recevoir une information
03:46et gérer son émotion par rapport à ça.
03:49Je trouve que c'est plutôt intéressant.
03:51Sur les cours d'empathie, ils sont liés évidemment au vivre ensemble
03:56et à la prévention et la lutte contre le harcèlement.
03:59Avec une nouvelle campagne qui va démarrer aujourd'hui.
04:01Et une nouvelle campagne démarre aujourd'hui.
04:02Il est vraiment important que les enfants apprennent à respecter les autres enfants.
04:08Le port de l'uniforme, pas d'expérimentation chez nous ?
04:10Le port de l'uniforme, nous n'avons pas eu de volontaire.
04:12On a lancé un appel à la candidature l'année dernière.
04:14Nous n'avons pas de volontaire en Indre-et-Loire.
04:17On verra si les exemples qui sont médiatisés aujourd'hui
04:21vont donner envie à certains collèges de vouloir expérimenter cette mesure.
04:25Vous êtes parent, vous êtes enseignant, peut-être vous travaillez aussi dans le milieu scolaire.
04:30Si vous avez une question à poser à notre invité sur cette rentrée scolaire 2024,
04:34c'est le directeur académique d'Indre-et-Loire, Christian Mindivé.
04:37Il est avec nous et il va vous répondre.
04:39Il vous suffit de décrocher votre téléphone et de composer le 02 47 38 10 20.
04:44On vous attend.
04:45Vous évoquiez, Christian Mindivé, le harcèlement scolaire.
04:48C'est un sujet qui est lié à savoir l'usage des téléphones portables au collège.
04:54La ministre l'a dit, 200 collèges en France vont expérimenter l'interdiction totale
05:00du téléphone dans l'établissement scolaire au collège.
05:05Est-ce qu'il y a des expérimentations qui vont être menées dans notre département ?
05:08On a deux collèges qui se sont portés volontaires pour lancer cette expérimentation
05:14pendant cette année scolaire.
05:16Je voudrais quand même...
05:18C'est le collège Choiseul d'Amboise, qui était partant,
05:21et le collège Labéchellerie de Saint-Cyr.
05:24On va voir si les équipements qui doivent suivre,
05:27puisque vous savez qu'on doit créer des casiers pour en être financés à temps...
05:30Et ce sera à la charge des collectivités ?
05:32C'est à la charge des collectivités.
05:34Ce n'est pas l'éducation nationale qui le prend en charge.
05:37Vous avez mis en relation le harcèlement avec le téléphone portable.
05:42Vraiment, je voudrais dire une chose très forte.
05:47Ce n'est pas parce qu'on va interdire l'utilisation du téléphone portable à l'école.
05:51D'ailleurs, il est déjà interdit de l'utiliser.
05:54On le laisse sur le principe au fond de son portable.
05:57Après, il y a l'application de la règle.
05:59On va prévenir ce qui peut se passer sur les réseaux sociaux
06:02et qui souvent est fomentée, préparée en dehors du temps scolaire.
06:06C'est-à-dire que les élèves ont déjà leur téléphone, pour certains,
06:09dans le car qui les transporte à l'école.
06:12Ils ont aussi leur téléphone, hélas, le soir, très tard, chez eux.
06:16Je mets en garde vraiment les parents qui m'écoutent.
06:19C'est extrêmement important de pouvoir poser les limites avec ses enfants en famille,
06:25d'expliquer qu'un téléphone portable, ça doit s'éteindre à une certaine heure,
06:30ça doit être réservé à un certain usage,
06:32et de mettre toutes les barrières nécessaires sur leur téléphone
06:35pour protéger les enfants et prévenir des risques.
06:38– Là, vous dites aux parents,
06:39l'Éducation nationale ne peut pas non plus faire le travail à votre place.
06:41– Elle ne peut pas faire le travail en dehors du temps scolaire.
06:44Et le temps qui est en dehors du temps scolaire, il est très important.
06:47Donc, la vigilance des parents, lorsqu'ils choisissent d'acheter un téléphone
06:52et de l'offrir à leur enfant, ou de prendre un abonnement
06:54et de l'offrir à leur enfant,
06:56il faut qu'ils soient extrêmement vigilants sur ce qu'ils vont autoriser
07:01à leur enfant de faire avec cet instrument
07:03qui va leur échapper de leur contrôle très rapidement.
07:07On ne maîtrise pas ce qu'on ne voit pas.
07:09Autrefois, vous pouviez dire à un enfant,
07:11on ne circule pas dans ce quartier, c'est dangereux,
07:14je ne veux pas te voir entraîner avec telle personne.
07:16Lorsque vous avez un enfant qui est livré à lui-même sur les réseaux sociaux,
07:21il ne sait pas qui sont les personnes qui prennent en contact avec lui
07:25et il peut être aussi embarqué dans des phénomènes de groupe
07:28dont il ne maîtrise pas la portée.
07:30Donc, l'éducation à l'usage raisonné du numérique,
07:34c'est quelque chose que nous allons vraiment mettre en œuvre,
07:37en Indre-et-Loire en particulier cette année.
07:38– Vous avez les moyens de vos ambitions ?
07:40– Oui, on a les moyens parce qu'on a des éducateurs,
07:42on a des associations partenaires,
07:44on travaille également avec la gendarmerie et la police
07:46sur ces questions-là de cyberharcèlement.
07:48Oui, nous avons des moyens de former nos jeunes
07:52à être responsables dans l'usage du numérique.
07:55C'est une question de volonté et c'est une question de programmation
07:58et tous les chefs d'établissement, tous les directeurs d'école
08:00comprennent aujourd'hui que l'usage numérique doit être réglementé.
08:05– Ça veut dire aussi peut-être des expérimentations
08:08sur l'enseignement avec des écrans revus.
08:11On sait qu'il y a quelques années, on pouvait enseigner sur des tablettes,
08:15sur des écrans tactiles numériques, etc.
08:17Est-ce qu'on revient un petit peu en arrière ?
08:19– Il ne s'agit pas de revenir en arrière sur tous les avantages
08:22que peut procurer le numérique dans la pédagogie.
08:24Au contraire, je pense qu'il faut donner tous les outils modernes à l'école
08:30et je n'ai absolument pas peur de cela et nos éducateurs sont prêts aussi.
08:34Mais je pense surtout au temps qui n'est pas le temps scolaire,
08:39c'est-à-dire le temps qui échappe au contrôle de l'enseignant.
08:42Celui qui est effectivement le temps de la pause,
08:44la pause méridienne par exemple,
08:46ou le temps du péri-scolaire ou encore le temps d'évoluer à la famille.
08:51Ce sont des temps qui requièrent toute notre vigilance.
08:57– Merci beaucoup Christian Madivet, directeur académique d'Indre-et-Loire,
09:01invité de France Bleu Touraine pour évoquer cette rentrée en Touraine.
09:05Merci à vous, bonne journée.

Recommandations