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Son réalisateur, Xavier Gens, souligne l’importance des plateformes de streaming pour financer le cinéma.

Pourtant éreinté par la critique en France, le film « Sous la Seine » a franchi la barre des 100 millions de visionnages sur Netflix, 3 mois après sa sortie. Il s’est classé numéro un dans plus de 90 pays. Aucune production française n’a jamais eu un tel succès sur le service de vidéo à la demande. Cette histoire de requins tueurs dans le fleuve lors d’une épreuve de triathlon, portée par Bérénice Béjo, a été boostée par les Jeux Olympiques de Paris, où des épreuves similaires étaient organisées cet été.
Le réalisateur Xavier Gens, qui avait mis en scène plusieurs épisodes des séries Gangs of London ou Lupin, prépare une série-documentaire en soutien au militant écologiste Paul Watson, emprisonné au Groenland.

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Transcription
00:00C'est l'heure de l'invité média de Céline Baydarkour et votre invité aujourd'hui, c'est un réalisateur qui entre dans l'histoire de Netflix.
00:07Son film vient de devenir le premier long-métrage français à dépasser les 100 millions de vues sur la plateforme américaine.
00:13Et ce film, c'est sous la scène, qui est sorti au mois de juin. Bonjour Xavier Jean, c'est le plus gros succès français et deuxième film non anglophone le plus visionné sur Netflix.
00:23Vous vous attendiez à ce phénomène ?
00:24On ne s'attendait pas du tout à ça. Nous, on a surtout fait notre film avec le cœur et passion. Et puis, on va dire que le public a été réceptif à cet enthousiasme, donc c'est plutôt cool.
00:33Mais ça vous fait plaisir ?
00:34Oui, ça nous fait super plaisir. Mais à partir du moment où on a un film qui est terminé, le bébé est un peu livré au public.
00:41Il ne vous appartient plus ?
00:42Il ne nous appartient plus du tout. Et donc, nous, on pense déjà au film d'après. Et là, c'est vrai que voir son bébé grandir comme ça, ça fait trop plaisir.
00:49Mais je pense que ça change plus le regard des autres sur soi-même que moi. En fait, je reste le même et j'ai juste envie de continuer à faire des films. C'est le plus important.
00:56Sous la scène, c'est classé numéro 1 de Netflix dans plus de 70 pays. Une semaine après sa sortie, vous savez où il a le plus marché ?
01:03Ça a énormément marché aux Etats-Unis, en Amérique latine, au Brésil, un peu partout en Europe. En fait, j'ai envie de vous dire un peu partout dans le monde parce qu'on a été numéro 1 au bout de deux semaines dans 90 pays.
01:14C'était énorme, en fait. Ça nous a vraiment dépassé. Même pour Nassim, qui est un des acteurs principaux du film, il s'est retrouvé avec une communauté de fans brésiliennes incroyable.
01:25Ça doit faire plaisir. C'est pas désagréable ?
01:28J'étais très content.
01:29Alors, c'est d'autant plus satisfaisant que ce n'était pas gagné parce que la critique française a éreinté ce film à l'inverse de la presse étrangère qui était d'Itirambi.
01:37Déjà, est-ce que c'est douloureux d'être décrié dans son propre pays ?
01:40On a envie que les gens aiment notre film parce que nous, quand on le fait, on le fait avec le cœur et on ne sait pas comment il va être perçu, mais on le fait le plus honnêtement possible.
01:47Et c'est vrai qu'à partir du moment où la critique est un peu dure avec nous, et là, elle a été très dure, elle n'a même pas souligné l'aspect technique du film qui était très compliqué à faire par rapport à ce qu'on montre dans le film,
01:58là où la presse étrangère a été plutôt d'Itirambi, où on a eu des soutiens de gens comme Stephen King, par exemple, qui ont adoré le film.
02:05Il vous a envoyé un SMS ?
02:06Oui, un petit SMS, puis il nous a même fait un tweet, c'était assez marrant.
02:11Mais c'est vrai qu'on ne s'attendait pas à ça du tout et ça fait super plaisir.
02:14Pourquoi, à votre avis, la presse française et étrangère n'étaient pas du même avis ?
02:18Est-ce qu'en France, on n'est pas culturellement prêt à ce genre de film avec des requins tueurs ?
02:23Je pense qu'on va plutôt pousser un cinéma français qui est beaucoup plus intellectuel.
02:29On n'aime pas trop le cinéma français à grands spectacles ou la comédie.
02:33Par exemple, le film d'Arthus, un petit truc en plus, qui est un grand succès populaire, a un peu été éreinté par la critique aussi.
02:40Et je pense qu'à partir du moment où on fait un film qui est poussé vers le public, on a envie que ce soit vu.
02:45Forcément, ce ne sont pas des films qui vont aller à Cannes.
02:48Je pense qu'on ne représente pas ce que peut représenter le cinéma français tel que certains journalistes peuvent l'imaginer.
02:56Et à côté de ça, je pense qu'on attaque Netflix à travers le film, parce qu'en fait, il représente le grand méchant capitaliste.
03:03Mais encore aujourd'hui, il y a dix ans, la plupart des gens du secteur pensaient ça, mais aujourd'hui encore ?
03:08Je pense que c'est un cliché, oui.
03:10Je pense que les gens ont beaucoup tendance à vouloir attaquer Netflix directement parce qu'ils peuvent représenter une sorte de menace sur le cinéma.
03:17Alors qu'en fait, c'est un des acteurs qui soutient le plus le cinéma français aujourd'hui, parce qu'il finance plus de 50% des films.
03:24Donc, c'est hyper important d'avoir un partenaire, cette plateforme-là, qui peut financer du cinéma français.
03:30Et beaucoup de films français aujourd'hui, qui sont à destination du cinéma, sont financés par Netflix aussi.
03:35Donc, on a besoin d'eux, comme on a besoin des autres plateformes et de notre système de financement qui est unique au monde.
03:41On ne l'a pas dit, mais c'est un thriller. Il y a Bérénice Bégeau en actrice principale.
03:45Et ça raconte la traque de requin dans la Seine pendant une compétition de triathlon. On écoute un extrait.
03:51Un requin dans la Seine.
03:52Qu'est-ce qui viendrait faire apparaître ?
03:54Le départ du triathlon est dans moins de 24 heures.
03:56Si nous ne faisons rien.
03:58On est perdus !
04:00Votre opération de com' pourrait se transformer en un véritable bain de sang.
04:03On est perdus !
04:06Ça va être le massacre.
04:08C'est marrant, parce qu'il y a du paratriathlon aujourd'hui.
04:11Et est-ce que vous pensez justement que votre film a bénéficié ?
04:15Il y a eu un effet J.O. parce qu'il y avait le triathlon dans la Seine.
04:18Je pense qu'il y a eu un effet J.O. parce qu'en fait, au moment où il y a eu le triathlon pendant les J.O., déjà les athlètes en parlaient.
04:25Les athlètes, pendant certaines interviews, parlaient de la peur du requin dans la Seine.
04:28C'était sérieux ? Ils avaient vraiment peur de ça ?
04:30Je pense qu'ils en rigolaient.
04:31Mais en fait, on va dire que le film est rentré dans la culture populaire.
04:35Donc en fait, que ce soit les athlètes, les organisateurs, même la maire de Paris, tout le monde parlait du film.
04:41Et il y avait une sorte d'ironie dramatique de savoir que le film venait de sortir, que les J.O. avaient lieu.
04:46Et en plus, il y avait des échos entre les images des J.O. et ce que nous, on avait reproduit pour le film.
04:50Donc c'était très drôle.
04:52Et vous, vous avez regardé ces épreuves en pensant à votre film ?
04:55Bien sûr, ça me faisait énormément penser au film, parce qu'en fait, c'était vraiment le même set-up et les mêmes types de décors.
05:01Puis en fait, à partir du moment où on voyait les nageurs dans la Seine, ce qui était génial, parce qu'en fait, on a enfin pu le faire,
05:06on avait vraiment l'impression de voir des morceaux du film.
05:10Netflix dit qu'il n'y aura pas de suite, mais j'ai l'impression que vous, Xavier Janss, vous ne fermez pas complètement la porte.
05:15Si on trouve la bonne histoire, je pense qu'il peut y avoir une suite. Donc on y réfléchit.
05:20Parce qu'il faut quand même le dire, là, on a dit le chiffre au début de l'interview, mais quand même, plus de 100 millions de vues sur Netflix,
05:27vous n'auriez pas pu faire autant d'entrées au cinéma.
05:30Est-ce qu'on peut se dire que Netflix, par exemple, on l'a évoqué, la menace Netflix, n'est pas en train de tuer le cinéma ?
05:36Non, parce qu'en fait, comme je vous le disais, Netflix finance énormément le cinéma français et d'autres films à travers le monde qui sortent en salles.
05:43Donc finalement, c'est plutôt vertueux d'avoir des plateformes qui peuvent financer des films qui sont dans la salle.
05:48Par exemple, vous avez envie de faire un film pour les plateformes ou un film pour le cinéma ?
05:50Là, mon prochain film devrait être pour le cinéma, mais je sais que j'aurai certainement besoin de Netflix pour le financer.
05:56Donc en fait, ça dépend. Quand vous financez un film, il va y avoir ce qu'on appelle les Netflix originals,
06:01qui comme sous la scène, qui est un film destiné à la plateforme pour le public de Netflix.
06:05Donc ne serait-ce que sur le cadre et sur l'aspect technique, on le filme de cette manière-là.
06:10Et on a des films que Netflix vont prendre en deuxième fenêtre, c'est-à-dire après leur diffusion salle.
06:16Et on a besoin de leur financement, c'est indispensable aujourd'hui.
06:19Vous avez aussi réalisé des épisodes de séries comme Lupin ou Gangs of London.
06:24Donc votre prochain projet, c'est plutôt un film. Vous allez retourner à la série ?
06:28Oui, j'ai un projet de série également que j'aimerais pouvoir faire.
06:31Et aussi faire un projet de série documentaire en soutien à Paul Watson qui est en ce moment en prison au Groenland
06:39et qu'il faut absolument libérer parce que s'il est extradé le 5 septembre comme c'est prévu vers le Japon,
06:45il ne reviendra pas et c'est un de nos héros qu'il faut absolument aider.
06:48Une série militante ?
06:50Une série militante, comme le film essayait de l'être aussi parce qu'on en parle également dans Sous la scène.
06:55Et c'est vrai que je pense que c'est important de pouvoir rendre hommage à ces héros du quotidien.
06:59Merci beaucoup et bravo Xavier Janss pour ce record.
07:02Sous la scène est toujours disponible sur Netflix, plus de 101 millions de vues. Merci à tous les deux.

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