• il y a 4 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Mickaël Dorian et ses invités débattent du drame de la fillette de 7 ans, percutée par un motard qui faisait un rodéo urbain à Vallauris. Plongée dans un coma artificiel, son pronostic vital est engagé.
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Transcription
00:00Une fillette de 7 ans, grièvement blessée, jeudi soir avalorise par une moto qui faisait une roue arrière,
00:06on le disait, au niveau d'un passage piéton.
00:08La petite fille a été percutée aux alentours de 19h.
00:11Son pronostic vital est engagé, transportée d'urgence à l'hôpital.
00:16Elle a été plongée dans un coma artificiel.
00:18Alors, que savons-nous de ce drame ?
00:20Les dernières informations avec notre journaliste, police-justice Célia Barotte.
00:24Selon les informations du procureur de la République de Grâce,
00:27la fillette a été renversée par le motard alors qu'elle traversait un passage piéton
00:32accompagnée de son frère âgé de 11 ans.
00:34Elle souffre d'un traumatisme crânien et de multiples blessures.
00:38Elle a donc été placée dans un coma artificiel.
00:41La police municipale a interpellé le motard âgé de 19 ans.
00:45Il a été placé en garde à vue pour blessures involontaires
00:49ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à 3 mois.
00:53Ces analyses se sont révélées négatives à l'alcool et aux produits stupéfiants.
00:57Il est inconnu des services de police comme des services de la justice.
01:01Toujours sur son profil, on sait qu'il est bien titulaire du permis de conduire
01:05correspondant à la catégorie du véhicule qu'il conduisait
01:08et que ce même véhicule était bien assuré.
01:11Les investigations se poursuivent donc pour établir les circonstances exactes des faits.
01:16Voilà pour les précisions de Célia Barotte.
01:19Colère évidemment des habitants de ce quartier.
01:22On entend ça depuis ce matin des habitants qui disent que finalement
01:25ils ne sont pas surpris de ces comportements routiers
01:29qui deviennent malheureusement fréquents et notamment dans ce quartier.
01:33Écoutez justement le témoignage d'une habitante du quartier.
01:36Elle était interrogée tout à l'heure.
01:38Moi j'ai entendu des hurlements, j'étais dans mon lit
01:41et je suis venue, j'ai vu la petite fille au milieu de la route
01:45qui perdait beaucoup de sang.
01:48Mais ce n'est pas la première fois, ça fait plus de 25 ans qu'on habite ici.
01:53Il y a plusieurs fois eu des accidents.
01:56Parce que même moi j'ai peur, j'ai oublié de me faire aider pour traverser.
01:59Ça fait au moins plus de 30 ans qu'on demande
02:02d'avoir des dedans ou des ralentisseurs, même un feu.
02:08Oui, même Fadel, vous entendez le témoignage de cette femme
02:10qui nous dit qu'elle a peur pour traverser,
02:12qu'elle n'est finalement pas surprise de ce qui s'est passé.
02:15Et c'est terrible parce que quand on entend ça,
02:17on se dit que peut-être les choses auraient pu être différentes.
02:20C'est ce que je pense, parce qu'elle a dit
02:22qu'il y a eu plusieurs accidents depuis 25 ans, depuis qu'elle habite là.
02:27Donc effectivement, les maires ont des pouvoirs de police,
02:33ont des pouvoirs d'aménagement, etc.
02:35Donc ils peuvent réellement intervenir pour sécuriser cette route.
02:41D'autant plus qu'il y a eu plusieurs accidents.
02:43Et ça, c'est quelque chose qu'ils peuvent faire.
02:45C'est de leur autorité.
02:46Donc bien sûr, après, on peut aborder le problème du laxisme,
02:49de la fermeté, de l'incivilité, etc.
02:52Mais là, concrètement, le maire de Valoris pouvait intervenir,
02:56écouter les riverains, travailler avec eux pour voir comment on sécurise
03:00et faire des expérimentations.
03:02Je parlais notamment des radars.
03:04Moi-même, j'ai eu l'occasion de les installer.
03:06Ça marche, les radars.
03:08Ensuite, elle a parlé d'un feu. Pourquoi pas ?
03:10En tout cas, il y a possibilité d'intervenir.
03:14Mais à un moment, il faut savoir aussi entendre les riverains
03:17et ne pas être juste sur son pied d'estas, si je puis dire,
03:21et ne pas entendre. Et ça, c'est un vrai problème, vous savez.
03:24Écouter et entendre les citoyens, ce n'est pas donné à tout le monde.
03:28Alors, je ne dis pas ça pour le maire de Valoris,
03:31mais en général, c'est quelque chose que j'ai trop vu.
03:34C'est-à-dire que les élus, il y en a qui sont vraiment connectés au terrain,
03:38mais il y en a certains, malheureusement, ils ont du mal.
03:41Et c'est pareil pour la sécurité.
03:43Vous savez, j'ai vu que Bordeaux était la quatrième ville
03:46devenue la moins sécure, en termes d'insécurité.
03:51Moi, je me souviens, parce que c'est une ville qui est chère à mon cœur,
03:54pendant la campagne électorale, et je me souviens, les habitants disaient
03:57que dans la ville, on vit la sécurité dans le train.
04:00Oui, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, la sécurité est partout.
04:02Et je peux vous dire qu'ils n'étaient pas trop entendus,
04:04même par l'ancienne majorité.
04:06Alors, écoutez, vous en parliez, Naïma.
04:08Le maire de Valoris, Kévin Moussiano, qui s'exprimait tout à l'heure,
04:11il pointe du doigt la délinquance qui règne dans ce quartier.
04:16On n'a pas affaire à un problème de route.
04:18Aujourd'hui, on a affaire à un problème de délinquance.
04:20On a affaire à un malade, à une personne qui se croit toute puissante
04:24et qui roule à tombeau ouvert dans la ville,
04:27en percutant, hélas, une petite fille qui traverse.
04:31Et ça, c'est inacceptable.
04:33Donc, il ne faut pas renverser les choses.
04:35Ce qui est le vrai problème, c'est le problème de la France.
04:38La femme du gendarme qui a été assassinée il y a quelques jours l'a dit.
04:42La France tue. La France tue par son laxisme.
04:45La France tue parce qu'on n'est pas assez sévère.
04:47La France tue parce qu'il y a un culte de l'impunité qui s'est installé
04:51et qu'aujourd'hui, des jeunes, qui sont peut-être sans histoire,
04:54comme cet individu, peuvent se croire tout permis
04:57et penser qu'ils peuvent rouler comme des fous,
04:59penser qu'on peut agresser un policier,
05:01penser qu'on peut s'en prendre aux institutions.
05:04Amaury Brunet, il a raison, le maire de Valoris.
05:07Il a raison en partie. Il a totalement raison, selon vous ?
05:10Oui, il a raison. Alors, au-delà de ce drame particulier,
05:13il y a en France, en effet, une culture de l'impunité.
05:16C'est le laxisme judiciaire que l'on dénonce depuis des années
05:19et qui, d'ailleurs, pour 90 % des Français, est une réalité.
05:22Laxisme judiciaire concernant la délinquance routière,
05:25mais concernant en réalité l'ensemble de la délinquance
05:28où les peines ne sont pas assez sévères,
05:30elles ne sont pas assez exemplaires et elles ne sont pas assez dissuasives.
05:33Et puis, il y a aussi l'impunité,
05:35cette culture de l'impunité et cette culture de l'excuse
05:38qui est pratiquée depuis des décennies, notamment par la gauche,
05:41qui nous fait passer tous les délinquants
05:43pour des victimes de la société,
05:45oubliant en réalité les véritables victimes,
05:47mais jusqu'au sommet de l'État.
05:49Souvenez-vous, quelques semaines après les émeutes l'an passé,
05:52on a entendu Emmanuel Macron, au plus haut sommet de l'État,
05:55nous expliquer que les émeutiers,
05:57dont je rappelle qu'un tiers étaient des mineurs interpellés,
06:00l'avaient fait, avaient pillé des commerces,
06:03avaient attaqué et blessé des forces de l'ordre,
06:05avaient brûlé des écoles parce qu'ils s'ennuyaient,
06:08je cite, par oisiveté,
06:10parce qu'ils n'allaient pas en vacances à la mer et à la montagne.
06:13Et on l'a même encore entendu il y a quelques mois
06:15attaquer certains médias, suivez mon regard,
06:18qui l'accusaient d'être responsables
06:20de la montée de la délinquance en France.
06:22Donc, comment voulez-vous, avec un message pareil,
06:24adressé depuis l'Élysée à tous les Français,
06:26que les choses changent ?
06:28Il faut une réponse à la fois judiciaire et politique implacable.
06:30Et Louis Dragonel ?
06:32Je suis d'accord avec ce que dit Amaury Brelet.
06:34Je pense que résumer ce qui s'est passé là
06:36à simplement un problème de signalisation
06:38d'Audodane ou de Panneau,
06:40c'est vraiment passer à côté du vrai sujet fondamental.
06:42Oui, mais est-ce que le maire n'aurait pas pu répondre ?
06:44Il y a peut-être un souci, il faut jeter un œil, peut-être, voilà.
06:47Je vais vous dire très simplement,
06:49moi je ne connais pas, je n'ai jamais...
06:51Parce que c'est une réponse...
06:53Les habitants se trompent, ce n'est pas ça...
06:55Non, je ne dis pas que les habitants ont tort,
06:57je ne connais pas ce sujet-là précisément
06:59parce que je ne connais pas la ville de Valoris.
07:01Ensuite, il y a un problème, ça, pour le coup, que je connais,
07:03parce que, pour le coup, c'est documenté,
07:05et quand on regarde, au sein du service
07:07de police et de justice d'Europe 1,
07:09l'activité de délinquance partout en France,
07:11tous les jours, on se rend compte que
07:13ce qui s'est passé là, ça se produit tout le temps sur le territoire.
07:15Pourquoi ? Et ça, pour le coup,
07:17il y a des raisons, et on peut réfléchir
07:19aux solutions à apporter.
07:21Les raisons, c'est qu'en fait, il y a un délitement
07:23qui se passe un peu à tous les niveaux,
07:25il y a un faiblissement moral du pays,
07:27il y a la perte de l'autorité, ça a déjà été évoqué,
07:29il y a le problème des réponses pénales,
07:31et donc, ce qui s'est passé avec cette personne
07:33totalement inconsciente est révélateur
07:35symptomatique du problème
07:37qu'on vit aujourd'hui en France où...
07:39Mais le maire, lui,
07:41il n'a pas le pouvoir de changer les choses, selon vous ?
07:43Si, localement, là, c'est peut-être le seul point
07:45sur lequel je suis d'accord avec Mme Fadel,
07:47c'est que le maire a le pouvoir,
07:49évidemment, de mettre des panneaux de civilisation,
07:51ça, c'est de la compétence exclusive du maire.
07:53Il y a aussi des policiers municipaux...
07:55Bien sûr, mais je ne sais pas, il y a des policiers municipaux à Valoris ?
07:57C'est LR, donc ils doivent...
07:59Non, mais ça se trouve,
08:01il y a tout ce qu'il faut en termes de police municipale.
08:03Non, mais on ne peut pas non plus le reprocher
08:05par rapport au maire.
08:07Alors, on ne sait pas très bien.
08:09Moi, ce que je pense, c'est que le maire aussi,
08:11en tant que maire, et ça, il y a beaucoup de maires,
08:13quelles que soient leurs couleurs politiques,
08:15qui nous disent très régulièrement,
08:17qui se sont confrontés au fait qu'ils doivent assumer
08:19les conséquences politiques de ce qui est décidé à Paris.
08:21Le maire, il ne vote pas la loi.
08:23Il est chargé de la faire appliquer dans sa commune.
08:25Et donc, très souvent,
08:27je ne sais pas, je vous prends l'exemple
08:29de la ville d'Orléans, qui a dû assumer,
08:31parce qu'il y avait les Jeux olympiques,
08:33énormément de migrants qui ont été envoyés dans la ville.
08:35Bon ben, s'il y a de la délinquance,
08:37ce n'est pas de la faute du maire.
08:39Le maire, souvent, ils sont là.
08:41C'est un peu la dernière roue du carrosse.
08:43Et en dernier ressort, voilà,
08:45il est constatant de tout ça.
08:47On marque une courte pause, on y revient dans un instant.
08:49Sur l'émotion et la colère, bien sûr,
08:51des habitants de Vallauris,
08:53des habitants de ce quartier,
08:55après ce drame terrible. Restez avec nous
08:57pour la suite de Punchline sur CNews et sur Europe 1.
08:59Restez avec nous.
09:13Il est 18h16 sur CNews et sur Europe 1
09:15et la suite de Punchline avec ce drame
09:17survenu hier soir à Vallauris.
09:19Une fillette de 7 ans,
09:21grièvement blessée après avoir été
09:23percutée par un motard
09:25qui faisait une roue arrière au niveau
09:27d'un passage piéton.
09:29Ça s'est passé à Vallauris, Vallauris où
09:31l'émotion et la colère règnent
09:33depuis ce matin. Franck Triviaud.
09:35Beaucoup d'émotions
09:37et de colère dans ce quartier.
09:39On a vu des enfants et leurs parents
09:41en pleurs venir vers nous
09:43témoigner de la dangerosité
09:45de ce passage piéton
09:47où tout s'est joué. On va vous montrer un petit peu
09:49avec Pierre Emco comment ça s'est joué hier soir
09:51aux alentours de 19h où la petite fille
09:53sort de son immeuble.
09:55Elle habite juste ici.
09:57Elle va sortir et se présenter
09:59ici devant
10:01ce passage piéton
10:03et au moment où elle s'engage,
10:05on va vous montrer sur la droite
10:07les voitures qui arrivent. Il y a une moto qui va vouloir
10:09doubler en faisant une roue arrière.
10:11Ça permet de bien comprendre
10:13et c'est là qu'elle va être
10:15percutée.
10:17Elle ne va avoir aucune chance.
10:19Ça va être projeté à plusieurs mètres
10:21de ce passage piéton
10:23tout au long de la journée. Des habitants
10:25qui sont venus nous voir pour dire,
10:27pour dénoncer l'absence d'aménagement
10:29depuis toutes ces années. Il y a un habitant
10:31juste à côté. Ses enfants se baignaient
10:33avec la petite hier
10:35dans la piscine de la résidence.
10:37Il nous a dit j'habite ici depuis 3 ans.
10:39Ça fait le cinquième accident. Il y a une maman
10:41aussi qui est venue nous voir en disant
10:43que son fils a été percuté au même endroit.
10:45Les habitants qui ne comprennent pas
10:47pourquoi on n'a pas mis des
10:49dos d'âne ou des feux rouges pour lutter
10:51contre la vitesse
10:53très excessive ici. C'est une montée
10:55ou une descente. Les motos
10:57accélèrent et ce soir
10:59c'est vraiment l'incompréhension ici
11:01dans ce quartier.
11:03Franck Triviau, notre reporter
11:05a valoré. Cinquième accident
11:07depuis 3 ans Naïma M. Fadel.
11:09C'est terrible
11:11ce que nous dit Franck et ce que disent
11:13ses habitants. Cinquième accident.
11:15Il y a une
11:17responsabilité, qu'on le veuille ou non,
11:19une part de responsabilité
11:21de la commune et de la mairie.
11:23Oui, écoutez, en plus
11:25l'autre personne qu'on a vue tout à l'heure
11:27elle a dit depuis 25 ans
11:29qu'elle habite là. Il y avait eu déjà des accidents.
11:31Vous savez, moi
11:33j'accorde vraiment
11:35une importance
11:37une grande importance
11:39au fait d'être élue.
11:41Voilà. Parce que
11:43pour moi c'est vraiment une grosse responsabilité.
11:45Et pour moi il faut
11:47avoir le souci des habitants.
11:49Et c'est pour ça que je vous disais tout à l'heure
11:51que je ne pense pas que je refais de la politique parce que
11:53ça m'a vraiment beaucoup
11:55pris de mon temps et de mon énergie.
11:57C'est un engagement très fort.
11:59Et du coup je me dis
12:01qu'il faut faire tout pour éviter cela.
12:03Donc quand vous avez un accident,
12:05un deuxième accident, trois accidents,
12:07en tout cas il faut faire en sorte
12:09que ça ne se renouvelle pas.
12:11Et c'est pour ça qu'il ne faut pas
12:13se tromper. Là le maire, j'ai vu la réaction,
12:15en fait il a réagi comme ça parce que
12:17ils lui ont posé la question sur l'aménagement
12:19qu'il n'a peut-être pas fait.
12:21Et c'est là où il a réagi comme ça.
12:23Donc voilà, je crois
12:25que encore une fois les élus ont
12:27beaucoup beaucoup de responsabilités.
12:29Et justement c'est pour ça que la tâche est parfois
12:31très lourde. Et là je ne l'accuse pas.
12:33On va attendre que l'enquête se fasse.
12:35Même sur la question du profil.
12:37Parce que pour moi, on n'est pas du tout...
12:39On se met simplement à la place
12:41des habitants qui s'interrogent.
12:43Oui, mais les habitants, c'est ça qu'il faut se dire.
12:45C'est que les habitants ont le droit.
12:47Vous savez, les administrés, ils ont un rôle.
12:49Ils ont le droit de s'interroger.
12:51Ils ont le droit d'interpeller leur politique.
12:53Et c'est important qu'ils le fassent.
12:55Mais le politique, ils doivent se dire que s'il est là,
12:57c'est grâce aux administrés.
12:59C'est grâce à ces personnes-là qu'ils ont voté pour eux.
13:01Ou même ceux qui n'ont pas voté,
13:03parce qu'il devient le maire de tous les administrés.
13:05Véronique Jacquier.
13:07Je pense que c'est un peu facile de tirer des conclusions
13:09aussi rapidement.
13:11Les administrés se sont-ils réunis
13:13en association pour faire savoir
13:15que le carrefour en question,
13:17le passage piéton en question
13:19était accidentogène ?
13:21On apprend après coup
13:23que ce n'était pas
13:25le premier accident. On peut mettre tous les radars
13:27qu'on veut, on peut mettre tous les dodanes qu'on veut.
13:29Cet accident serait peut-être produit
13:31tout simplement parce que le chauffard
13:33de 19 ans ne conduit pas
13:35comme il le faut.
13:37Ça n'empêche pas ça.
13:39Ce que dit Véronique est vrai dans le sens où...
13:41Si tous les maires de France vous écoutent, ils rendent tout de suite leur tablette.
13:43J'ai pas dit...
13:45Véronique, ne me faites pas dire
13:47ce que je n'ai pas dit. J'ai dit que sur cette
13:49question-là, il faut s'interroger.
13:51D'accord.
13:53Et j'ai dit que les maires ont des pouvoirs
13:55de police et qu'ils peuvent intervenir.
13:57On est d'accord.
13:59Au contraire, je les défends souvent, les élus.
14:01Il y a bien des habitants
14:03qui disent qu'il faudrait faire ceci, il faudrait faire cela.
14:05Et pour autant, personne ne se prend en charge.
14:07Personne ne se responsabilise.
14:09Personne ne va toquer à la porte
14:11du maire pour faire
14:13avancer ce qu'il faudrait faire.
14:15J'ai envie de dire que la vérité
14:17est au milieu du gué.
14:19Lorsqu'un motard fait une roue arrière,
14:21quoi qu'il arrive, qu'il y ait un dodane ou pas,
14:23il ne voit pas la route, il ne voit pas le passage piétonnel.
14:25Du maire, si quelqu'un fait
14:27une roue arrière et on herse
14:29une petite fille parce qu'il fait n'importe quoi
14:31et parce qu'il est inconscient,
14:33je ne vois pas la responsabilité directe du maire.
14:35Alors, on peut mettre des dodanes partout.
14:37En fait, c'est sans fin.
14:39Pour moi, c'est les fausses bonnes idées.
14:41Quoi qu'il en soit, cinquième accident depuis trois ans, il y a un problème.
14:43Sans doute. Après, il y a des configurations,
14:45il y a des endroits où il y a beaucoup d'accidents
14:47et vous avez beau faire tout ce que vous voulez, vous pouvez le limiter.
14:49Mais voilà, il faut
14:51faire tout ce qu'on peut.
14:53Je trouve que réduire uniquement
14:55ce sujet à de la signalisation,
14:57à des panneaux qui manquent,
14:59c'est vraiment passer totalement à côté du fond.
15:01Eh bien, lui, je vous trouve injuste.
15:03Parce que ce n'est pas ce que j'ai dit.
15:05Et je ne veux pas que vous fassiez de même ce que je n'ai pas dit.
15:07Je parlais du fait que les habitants
15:09ont dit qu'il y avait eu plusieurs accidents.
15:11Et j'ai dit que quand il y a plusieurs accidents,
15:13plusieurs accidents, quand même,
15:15rien qu'en cinq ans, je crois.
15:17Laissez-moi juste terminer. Il faut réagir.
15:19Et le politique doit réagir. C'est ça que je suis en train de vous dire.
15:21Ça n'enlève rien à la responsabilité
15:23de ce jeune-là
15:25qui faisait des rôdeurs.
15:27Bien sûr, évidemment, c'est sa faute.
15:29Grandement sa faute.
15:31Et je ne dis pas,
15:33encore une fois, que le maire est responsable.
15:35C'est sur cette question.
15:37Je le sais, j'ai été élue.
15:39Donc je sais combien on peut être interpellé.
15:41Quand, ma chère Véronique,
15:43vous dites qu'il faut qu'il se crée une association,
15:45vous savez, je vais vous dire,
15:47depuis quelques années, vous savez ce qu'il y a ?
15:49C'est les citoyens. C'est les conseils par quartier.
15:51C'est bien ?
15:53Je vais vous dire, c'est les collectivités
15:55qui mettent ça en place.
15:57Moi, j'en ai mis en place sept.
15:59Sept conseils, un par quartier.
16:01Je faisais des réunions une fois par semaine.
16:03Ça m'a pris énormément d'énergie.
16:05Chaque semaine, je les voyais.
16:07On faisait des réunions. Qu'est-ce qui ne va pas dans les quartiers ?
16:09Le lampadaire qui ne fonctionne pas.
16:11Le problème de ceci. La sécurisation.
16:13Non, mais c'est important, ce que je vous dis.
16:15Et c'est l'écoute des habitants.
16:17C'est énorme.
16:19Une fois par trimestre...
16:21Vous présupposez, Naïma, que ça ne se fait pas ?
16:23Je ne dis pas ça.
16:25Non, c'est pas ce que dit Naïma.
16:27Je dis parce que
16:29Véronique a dit...
16:31Non, parce que ce n'est pas bon.
16:33Vous savez très bien que...
16:35Je vous dis, attention.
16:37Véronique a dit qu'il faut s'organiser en association.
16:39Donc je lui dis, non.
16:41La collectivité, et toutes les collectivités
16:43le font, ils ont ce qu'on appelle
16:45des conseils. Comité de quartier,
16:47conseil citoyen,
16:49conseil d'habitant, les appellations.
16:51Et d'ailleurs, dans le cadre de la politique de la vie,
16:53on les a généralisés.
16:55C'est pour vous dire que ça existe.
16:57Et qu'il faut...
16:59C'est juste, par prudence...
17:01Il faut même un excès d'écoute,
17:03par prudence.
17:05Bien sûr que je sais que ça existe,
17:07mais là, dans cette situation, peut-être que ce n'est pas
17:09le cas.
17:11On peut évidemment s'interroger.
17:13C'est ce qu'on fait, on s'interroge,
17:15on se pose plein de questions. On est évidemment aussi là
17:17pour se mettre aussi à la place
17:19des habitants de ce quartier
17:21et de Valoris. On va écouter le témoignage
17:23de Philippe. Philippe,
17:25il a été témoin de ce drame.
17:27Il a même été,
17:29malheureusement, et c'est terrible,
17:31le principal spectateur,
17:33le premier spectateur de ce drame, puisqu'il était
17:35malheureusement
17:37le chauffeur, enfin le conducteur
17:39du véhicule qui s'est arrêté pour
17:41laisser passer la petite fille et son
17:43grand frère lorsque le drame s'est produit.
17:45On écoute le témoignage de Philippe.
17:47Devant moi,
17:49j'ai vu deux enfants
17:51à ma droite, donc
17:53j'ai pensé directement à m'arrêter.
17:55Et donc, les enfants...
17:57J'ai même fait un petit signe qu'ils pouvaient y aller.
17:59Ils m'ont très gentiment, tous les deux,
18:01remercié en faisant un petit signe de la main.
18:03Et immédiatement, en même temps,
18:05j'ai vu une moto arriver, vraiment,
18:07très rapidement.
18:09Je me suis dit, bon Dieu, pourvu que...
18:11Et malheureusement, la moto
18:13a arrêté la petite fille qui a été projetée
18:15une dizaine de mètres plus loin.
18:17Voilà pour les mots de Philippe
18:19qui s'exprimait sur
18:21notre antenne, qui a été
18:23témoin de ce drame.
18:25C'est terrible, évidemment, ce qui s'est passé.
18:27Il raconte comment
18:29il s'est arrêté et comment cette moto
18:31a surgi, finalement.
18:33Il a pu l'apercevoir, ça a été
18:35évidemment très rapide dans son
18:37rétroviseur. À Maury-Brelé,
18:39il y a bien sûr
18:41le choc, l'émotion,
18:43la colère de quelque chose,
18:45d'un drame qui n'aurait pas dû se passer.
18:47Absolument, ça a été très bien dit par Philippe
18:49et il a rappelé que cette
18:51petite fille et son grand frère
18:53l'avaient remercié d'un geste de la main
18:55pour les laisser passer.
18:57Ils ont traversé un passage piéton,
18:59ils ont attendu qu'un véhicule s'arrête,
19:01ils lui ont fait un geste de la main
19:03et cette petite fille se fait renverser.
19:05Ils ont fait ce geste de civilité
19:07que nous faisons tous,
19:09tous les jours, depuis toujours.
19:11Et en face, vous avez au contraire
19:13un jeune homme de 19 ans, totalement inconséquent,
19:15irresponsable,
19:17qui a pris le risque de tuer, malheureusement,
19:19aujourd'hui, elle est entre la vie
19:21et la mort, cette petite
19:23fille, le risque de
19:25tuer une gamine
19:27en fonçant comme un malade, comme un fou,
19:29en pleine rue, à contresens.
19:31C'est la démonstration,
19:33d'un constat que l'on fait depuis des années,
19:35de l'irresponsabilité d'un certain nombre de parents
19:37dans ce pays, qui n'assument pas,
19:39qui sont incapables d'assumer leur rôle
19:41de parent. Le rôle de parent, il a 19 ans,
19:43quand même. Bien sûr, mais il n'a
19:45visiblement pas les codes de la vie en communauté,
19:47ce jeune homme. Là, pour le coup,
19:49les parents ne sont plus responsables.
19:51Ils l'ont peut-être été. Ils l'ont été, mais visiblement,
19:53il n'a pas eu l'éducation qu'il fallait, ce jeune homme.
19:55Léonie Biaquier. Oui, Amaury
19:57a employé un mot qui me paraît très juste,
19:59c'est le mot d'inconséquence. On n'emploie plus
20:01ce mot. Inconséquence.
20:03Et là, ce jeune homme, visiblement, n'a pas été éduqué
20:05pour rendre compte de ses actes
20:07qui sont inconséquents.
20:09Je crois qu'il y a quand même un nœud au niveau
20:11de l'éducation qu'il a reçue. C'est évident,
20:13puisque le fait, non seulement qu'il double,
20:15mais qu'en plus, il aille très vite
20:17dans une zone d'habitation, dans une zone
20:19d'agglomération, dans une zone résidentielle.
20:21Déjà, il y a triple faute.
20:23Il ne respecte pas la vitesse,
20:25il ne s'arrête pas à un passage piéton,
20:27et ensuite, il fait cette roue arrière
20:29qui est quand même un signe de toute puissance
20:31dans son immaturité.
20:33Pour moi, il y a un sujet d'éducation à la maison,
20:35il y a un sujet, peut-être,
20:37de carence éducative, mais encore qu'on ne peut pas
20:39tout mettre sur le dos du collège
20:41et du lycée, dans la mesure où, peut-être,
20:43cela fait-il des années qu'il n'y a pas suffisamment
20:45d'éducation
20:47à la sécurité routière, avec ce que cela signifie
20:49quand on donne à un jeune
20:51un scooter ou une moto.
20:53Et puis, après,
20:55il y a tous les messages
20:57au niveau de l'État qui ne passent plus,
20:59c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'éducation à la citoyenneté,
21:01c'est-à-dire qu'effectivement, une moto
21:03peut devenir une arme. Et on se rend bien compte
21:05qu'on n'est plus
21:07un peuple. Pourquoi ? Parce qu'on est
21:09une masse d'individus, qu'on ne sait plus ce que c'est
21:11que la citoyenneté. On parlait des maires,
21:13du rôle des maires. Moi, je connais un maire,
21:15le maire de Sarrafaël, Frédéric Mascolier,
21:17qui a, par exemple, initié un diplôme à la citoyenneté.
21:19Ça, c'est une bonne initiative
21:21qui peut peut-être donner des idées
21:23à d'autres maires pour, quelque part,
21:25pardonnez-moi l'expression, mais en mettre dans la caboche
21:27de bien des jeunes
21:29quant à la façon dont ils doivent se comporter
21:31et par rapport à leurs camarades
21:33et par rapport, bien entendu,
21:35à tout un chacun dans l'agglomération.
21:37Ce jeune, parlons-en de ce jeune, il a
21:39un profil qui n'est pas défavorable,
21:4119 ans, titulaire du permis de conduire,
21:43propriétaire de la moto, il n'était pas positif
21:45à l'alcool ni aux stupéfiants,
21:47et pourtant, Louis Dragnel,
21:49il a ce comportement totalement
21:51irresponsable à ce moment
21:53et qui est, malheureusement,
21:55qui est dramatique
21:57pour cette petite fille.
21:59Ce qui veut dire qu'il sera jugé,
22:01sans les circonstances aggravantes que vous évoquiez,
22:03qu'aurait pu être l'alcoolémie,
22:05le fait que la moto n'était pas assurée
22:07ou encore qu'il n'avait pas
22:09de permis de conduire.
22:11La circonstance aggravante, c'est son comportement.
22:13Bien sûr, mais il aurait pu en avoir d'autres.
22:15Si on se pose la question,
22:17est-ce qu'il serait condamné de la même manière
22:19s'il avait été positif à l'alcool ?
22:21Il ne sera pas condamné de la même manière.
22:23Évidemment, je pense qu'il sera condamné
22:25assez lourdement.
22:27Il faut l'espérer, en tout cas.
22:29Il n'y a pas toutes ces autres
22:31circonstances aggravantes.
22:33Naïmem Fadel ?
22:35Oui, écoutez, il n'y a pas
22:37tous ces autres
22:39comportements aggravants,
22:41mais, effectivement,
22:43il a failli,
22:45il a été inconséquent,
22:47comme vous disiez,
22:49c'est grave, effectivement.
22:51Mais moi, je rejoins ce que disait Véronique
22:53sur l'éducation
22:55à la citoyenneté.
22:57Et l'éducation à la citoyenneté, elle vaut pour tout,
22:59en fait. Elle vaut pour le code de la route,
23:01mais elle vaut aussi sur les civilités,
23:03les relations entre personnes, etc.
23:05Et ça serait extrêmement important.
23:07L'éducation à la citoyenneté
23:09existe à l'école.
23:11Elle n'existe pratiquement plus, mais ça serait bien
23:13qu'elle redevienne à l'école, mais surtout qu'elle soit doublée
23:15avec, effectivement, ces maires
23:17qui prendraient, qui pourraient mettre en place
23:19ce projet. C'est une très bonne
23:21initiative du maire de Saint-Raphaël
23:23que je ne connaissais pas.

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