[#Exclusif] Le Dr.Jean Romain Mourou nous parle de la variole du singe : prévention et riposte
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00:00Je suis le docteur Jean-Romain Mourou, directeur général adjuvant de la promotion de la santé.
00:15Mpox, c'est une maladie qui est due à un virus.
00:19Il se transmet de diverses manières.
00:23D'abord, il faut se dire que le virus a pour réservoir,
00:28un peu comme chez nous on appelle ça, le réservoir, ça peut être le frigo,
00:34le frigo c'est un réservoir.
00:35Quand vous voulez cacher votre nourriture, vous mettez les aliments dans le réservoir.
00:40Ici, le réservoir du virus, c'est pour le maintenir en vie.
00:43L'un des réservoirs qui est bien connu sont les rongeurs de la brousse, l'écureuil.
00:49Ce réservoir contenant le virus peut permettre à ce que le virus passe
00:56du réservoir où il est, chez un autre animal ou chez l'homme.
01:02Alors, comment peut-il passer chez un autre animal ou chez l'homme ?
01:08Soit c'est parce que l'homme a tué l'écureuil,
01:12et puis il a cherché à en faire un aliment,
01:16et au cours du contact de son sang,
01:18parce que le virus est dans les différents liquides du réservoir,
01:27en le dépensant, on va rencontrer un contact avec le virus.
01:31Et c'est comme ça qu'on pourra, à ce moment-là, être contaminé.
01:39Les symptômes sont simples à retenir, c'est d'abord la fièvre.
01:47C'est un symptôme commun à beaucoup de maladies et des frissons.
01:51Ensuite, vous avez les douleurs,
01:55les douleurs qui sont caractérisées soit par les céphalées, c'est-à-dire les maux de tête,
02:00ou bien les douleurs musculaires qu'on appelle myalgies,
02:04puis les douleurs articulaires qu'on appelle les arthralgies, les poléarthralgies.
02:11Ensuite, il y a une fatigue qui s'installe,
02:16et puis, à la fin, quelques jours après l'apparition de la fièvre,
02:22vont apparaître des espèces de boutons, qui commencent par la tête,
02:30et qui vont se généraliser progressivement à la poitrine, au niveau de l'abdomen, puis au niveau des membres.
02:40Alors, ce qui est caractéristique aussi, c'est le fait que ces ampoules touchent les paumes des mains et les plantes des pieds,
02:52et c'est très caractéristique.
02:55Et aussi, c'est une invasion au niveau de la peau, donc, des boutons,
03:02qui se fait presque de manière directe, instantanée, tout le corps est pris progressivement.
03:09Mais parfois, on peut avoir une variation clinique qui montre seulement quelques boutons à certains endroits.
03:18Voilà comment ils s'expriment, et puis, progressivement, ces boutons vont diminuer.
03:26Bon, au bout, en gros, de 15 jours, ils vont évoluer.
03:30Il faut ajouter à cela, puisque le virus est en nous,
03:33l'homme a un système de défense dans lequel les ganglions participent.
03:40Donc, nos ganglions vont être aussi sollicités, et donc, ils vont s'exprimer sous forme de gonflement,
03:47on dit notamment au niveau du cou, des aisselles, ou bien des ailes.
03:51En fait, c'est des boutons, il y a de l'eau dedans, dans l'exuda,
03:56et puis, ces boutons vont s'infecter, et donc, ils vont devenir brûlants,
04:01et puis, ces boutons vont se casser, le pus va sortir, et ensuite, ces lésions vont se désquamer.
04:08Voilà, en gros, sur le plan des symptômes, comment la maladie se présente.
04:16Nous aussi, quand on regarde les statistiques chez les autres, c'est très peu mortel.
04:25Maintenant, si la maladie atteint, par exemple, une personne qui est en déficit immunitaire,
04:30à ce moment-là, ou bien qui a eu une autre pathologie, à ce moment-là, elle peut s'aggraver.
04:39Puisque c'est une épidémie, ça se propage facilement.
04:41Moi, je suggère toujours que les personnes partent à l'hôpital,
04:45plutôt que de leur conseiller d'aller acheter tel ou tel médicament,
04:50et puis après, on va provoquer, notamment pour les antibiotiques de résistance, aux antibiotiques.
05:01Si vous êtes à Fougaron, chez nous, vous n'avez pas un autre médecin que d'aller au centre médical.
05:10En principe, lui, il va reconnaître la maladie, donc il va détecter la maladie, et il saura le traitement administré.
05:17Voilà, parce qu'il y a des protocoles qui sont distribués, et chacun, chaque professionnel, chaque médecin, saura prendre en charge.
05:29Et d'ailleurs, il est absolument impérieux que les gens, lorsqu'ils ont une suspicion, soi-même,
05:37ou bien qu'ils suspectent la maladie chez un enfant, qu'on l'amène chez le médecin.
05:43Et c'est intéressant pour eux, parce qu'en période d'épidémie, le traitement est gratuit.
05:51Et ce qu'on appelle épidémie, ce n'est pas forcément dû à un nombre de cas.
05:59Non, il y a des maladies pour lesquelles on décide que c'est une épidémie, dès lors qu'on a déjà un seul cas.
06:10Le ministère de la Santé a des services qui assurent, en fait, la veille sanitaire.
06:20Et puisque nous avons appris qu'il y a des cas dans des pays mitoyens ou un peu plus loin, ces cas peuvent arriver chez nous.
06:33Et donc, le dispositif a été renforcé pour, comme on dit chez nous, saisir, prévenir,
06:42détecter immédiatement aux portes d'entrée du pays les éventuels cas qui pourraient être venus de l'extérieur.
06:52Alors, c'est le cas, le premier cas que nous avons eu, le cas zéro.
06:57La personne était dans un pays à l'extérieur et cette personne est rentrée.
07:04Malheureusement, elle était arrivée avec une infection Mpox.
07:09Alors, lorsqu'on a des cas suspects qu'on a détectés, notamment aux portes d'entrée, alors on les prend, ils se font prélever.
07:19Il y a un protocole à suivre qu'on fait suivre aux patients.
07:22Ils se font prélever et ces prélèvements sont envoyés au laboratoire.
07:27Ils sont analysés et c'est à la suite de cette analyse qu'on a les résultats.
07:33Ils sont confirmés positifs ou bien négatifs.
07:38Une fois qu'ils sont confirmés positifs, la prise en charge, nous avons mis en place,
07:44nous avons un système sanitaire qui veut qu'on ait des formations sanitaires qui traitent.
07:50Donc, des lits, pour parler simplement, ont été identifiés dans un certain nombre de formations sanitaires.
08:00Et puis, ils vont être logés dans ces lits et prises en charge par la suite.
08:09La première prévention, c'est que nous donnons les informations pour mettre en alerte la population.
08:17Comme je disais, si on a un animal suspect ou bien mort en mousse, il faudrait que les gens s'abstiennent.
08:28Ils s'abstiennent et s'ils ne peuvent pas s'abstenir,
08:34ils doivent prendre des précautions telles qu'il ne faudrait pas qu'ils rentrent en contact direct avec l'animal.
08:41Mais c'est compliqué puisqu'on peut avoir une contamination nasale.
08:46Si vous n'avez pas de bavettes pour vous protéger avant de manipuler l'animal,
08:52donc il vaut mieux s'abstenir d'aller manipuler un animal trouvé mort en mousse.
08:58Bien, ça c'est une chose.
09:01Maintenant, c'est déjà ça.
09:04Malheureusement, il y en a qui peuvent être amenés à manipuler l'animal.
09:12Il y a un animal qui est peut-être malade et puis il va être contaminé.
09:18Qu'est-ce qui va se passer ?
09:19Il va venir en tant que cas contaminé et vous allez remarquer qu'au bout d'un certain nombre de jours,
09:30la personne commence à développer les signes dont je vous ai parlé.
09:34Et à ce moment-là, cette personne va toucher à des objets.
09:41Alors, il ne faut pas attendre que, dès qu'on verra la desquamation se faire,
09:49la desquamation, les lésions, les boutons, etc., c'est immédiatement qu'il faut aller à l'hôpital.
09:55Deuxièmement, mais pour le reste, ceux qui sont avec lui,
10:00ils doivent absolument appliquer les mesures d'hygiène.
10:05Certainement qu'il aura déjà touché à des objets.
10:10Il faut faire le nettoyage.
10:12Il faut nettoyer au javel pour qu'on puisse se débarrasser des virus.
10:20Il faut éviter les rats, parce que les rats peuvent transporter le virus.
10:27Ils montent n'importe où.
10:30Donc, il faut essayer d'éloigner les rats, les cafards, etc.,
10:34qui peuvent transporter le virus, etc., et l'amener vers vous.
10:38Parce que si vous manipulez les mêmes objets dans la maison avec les rats,
10:44ils peuvent vous transporter le virus jusqu'à vos objets.
10:50Donc, il faut nettoyer la maison.
10:52Mais en réalité, les mesures d'hygiène, les gens doivent les prendre tous les jours.
10:57Ce n'est pas seulement le fait de l'épidémie.
10:59C'est tous les jours qu'il faut le faire.
11:02C'est tous les jours.
11:08Il n'y a pas de feu dans la démeure.
11:10On reste calme. On envoie les enfants à l'école, etc.
11:14Restons vigilants.
11:15On peut craindre que les enfants qui vont à l'école n'aillent choper la maladie à l'école.
11:22On n'a qu'un seul cas.
11:24Et les personnes qui ont été en contact avec ce cas-là sont suivies.
11:33Pour l'instant, on peut estimer qu'il n'y a pas de cercles concentriques qui se développent autour du cas.
11:43S'il y a un cas suspect, c'est-à-dire quelqu'un qui présente une petite éruption,
11:49il faut se méfier.
11:50Il ne faut pas aller à son contact.
11:52Dès qu'il y a cette situation, notamment dans les écoles,
11:57il faudrait avoir des infirmeries.
12:01Mais on n'a même pas besoin d'avoir des infirmeries pour constater que l'enfant a une éruption.
12:06Et donc, pour qu'on puisse prendre des mesures rapidement,
12:10l'amener dans une formation sanitaire pour qu'on puisse faire le diagnostic.
12:15Les formations sanitaires sont en alerte.
12:18Dès qu'il y aura un cas suspect, ils vont le prendre en charge.
12:23La première chose, c'est qu'il n'y ait pas de feu dans la daimler, que les gens n'aient pas peur.
12:30Il faut amener les enfants à l'école.
12:32Ça, c'est une chose.
12:35Deuxième chose, il faut être vigilant.
12:41La lutte contre la maladie nécessite toujours que tous les jours,
12:47on soit en situation de bonne hygiène.
12:49Ça commence par là.
12:51Maintenant, avec les autres secteurs,
12:57ils doivent s'organiser aussi de sorte que l'hygiène,
13:01même en milieu scolaire, soit de rigueur.
13:04Il n'y a pas beaucoup de rigueur chez les Gabonais en matière d'hygiène.
13:09Mais c'est mieux que les gens comprennent qu'il faut de la rigueur.
13:12La rigueur, ce n'est pas seulement de la santé,
13:17La rigueur, ce n'est pas seulement d'avoir un beau costume et aller au bureau.
13:24La rigueur, c'est aussi à la maison.
13:26On n'a qu'un seul cas.
13:28On a une épidémie, puisqu'on peut déclarer l'épidémie avec un seul cas.
13:32Mais le cas, pour l'instant, est circonscrit.
13:36Mais bien sûr qu'on a ces nouvelles.
13:38On les suit tous les jours.
13:40Il va mieux.
13:42Il va mieux.
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