Juger un para-athlète comme un athlète olympique : Trop compliqué ? - L'Équipe du Soir - extrait

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Retrouvez le replay du débat de l'Équipe du Soir du 27/08/2024.

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Sports
Transcript
00:00C'est l'équipe du soir des chroniqueurs qui n'arrêtent pas de bosser, même pendant la pause.
00:08En 2028, Stéphane avait une intuition.
00:11En 2028, les Jeux Paralympiques vont se dérouler en même temps que les Jeux Olympiques à Los Angeles.
00:17Notre correspondant, Romain Delbello, n'en a jamais entendu parler.
00:20Oui, oui, je suis allé à Los Angeles.
00:23Qui ? Qui ? Stéphane !
00:26Non, je ne peux pas servir de son smartphone pendant les émissions, même le président.
00:33Je n'ai pas dit que c'était une info, c'était quelque chose que j'avais entendu.
00:36J'avais entendu. Bon, voilà. Pour l'instant, en tout cas, Romain n'a pas entendu, n'a rien entendu par rapport à ça.
00:41On ne dit pas que c'est faux.
00:42Total confiance à l'ami Romain Delbello.
00:44Teddy Riner voulait bien faire il y a deux semaines sur RTL.
00:47Teddy Riner a qualifié les sportifs qui vont disputer les Jeux Paralympiques de super-héros.
00:52On a retrouvé le moment.
00:54Conversation avec Marie-Jo Pérec.
00:56Elle parle des Avengers et lui parle de super-héros.
00:58Teddy Riner, extrait.
01:00J'espère vraiment que ça va être quelque chose aussi pour les Paralympiques.
01:04Parce que nous, les Jeux Olympiques, c'est quelque chose.
01:07On a fait quelque chose de grandiose.
01:08On est tous très contents.
01:09Mais alors eux, c'est juste extraordinaire.
01:11C'est eux les vrais champions.
01:12Ça va commencer pour eux.
01:13Il va falloir donner la force.
01:14Ce que les gens ne comprennent pas, c'est qu'en fait, nous, on regarde les para-athlètes en disant que ce sont nos héros.
01:24Bien sûr.
01:25Parce que nous, on sait ce que c'est que de s'entraîner tous les jours.
01:28Avec un handicap.
01:30Exactement.
01:31C'est des super-héros.
01:32Donc pour nous, ce sont les Avengers.
01:36Avengers contre super-héros.
01:38Surprise, notre jeu du cas a été recadré par les athlètes paralympiques.
01:41C'est ce qu'on apprend à la lecture du journal L'Equipe, dans un article super-héros, super mépris, signé de la journaliste Léa Léostick, que je salue.
01:50Voilà, quelques petites choses, quelques extraits.
01:52On n'est pas des super-héros.
01:53On est des athlètes.
01:54Autre témoignage.
01:55Quand on nous dit que vous avez plus de mérite que nous, non.
01:57Pour moi, on fait du sport différemment.
01:59Les athlètes valides ont leurs difficultés.
02:00On a les nôtres.
02:01Et puis jusque-là, la presse était souvent entre deux os avec la question de notre vie, notre parcours.
02:06On est prêt à accepter la critique de la presse dans le cadre d'une compétition, bien sûr.
02:10Alors, juger un para-athlète comme un athlète olympique, c'est un petit peu ce que nous demandent certains athlètes qui vont disputer les Jeux paralympiques.
02:18Est-ce que c'est trop compliqué ?
02:20À cette question, deux chroniqueurs ne sont pas d'accord.
02:22Il est minuit.
02:23C'est l'heure du nouvel.
02:27Oui, il y a quelque chose de délicat à associer à un sportif, on va dire, valide et à un sportif qui a un handicap.
02:33Un sportif, on a bien dit ça.
02:34Oui, vous êtes un peu embarrassé par rapport à ça, Stéphane.
02:38Non, Céline Alma, la parole est à Stéphane.
02:42Vous commencez.
02:43Je suis heureux que vous ayez passé l'extrait.
02:45Je n'avais pas entendu de Maréjo Pérec et de Teddy Riner parce que je ne vois pas le mépris qu'il y a dans leurs propos.
02:50Moi, j'aurais pu à peu près tenir leurs propos parce que moi, j'ai regardé la semaine dernière un extraordinaire documentaire fait par Thierry de Maizière pour France 2 sur des destins d'athlètes paralympiques.
03:02Moi, oui, pour moi, c'est des gens qui sont des formes de super héros parce qu'on comprend nous par notre métier ce qu'est la difficulté d'être un sportif de haut niveau.
03:11Tout ce que ça demande comme investissement, etc.
03:13Mais eux, ils ajoutent à cela une épreuve de vie qu'ils ont dû surmonter.
03:17Et ça nous touche profondément.
03:20Non, je ne trouve pas que ce soit compliqué.
03:22En fait, il faut le prendre comme l'objet sport, comme qu'on traiterait du sport valide.
03:27Alors, moi non plus, je n'ai pas vu le mépris dans les propos de Teddy Riner.
03:31Et pour moi, de toute façon, les sportifs de haut niveau, mais comme les sportifs para, sont des super héros parce qu'ils font des choses qui nous paraissent, nous, impossibles de notre côté.
03:38Après, je suis assez d'accord quand les sportifs, les parasportifs, les para-athlètes disent qu'il faut les traiter comme les athlètes et aller dans la critique.
03:46J'espère que, par exemple, Hervé Peuneau, qui traitera les paralympiques, le fera.
03:49Il ne s'agira pas pour les critiquer.
03:51Je pense que c'est plutôt une bonne chose.
03:53Critiquer pour critiquer, non, mais critiquer s'il y a des choses à critiquer.
03:59Vous votez pour Stéphane ou vous votez pour Siani ?
04:02Compliqué pour Stéphane.
04:04Avec un parcours de vie, parfois, ça ne peut pas être aussi neutre que ça.
04:08Président, à vous de jouer, Stéphane ou Siani ?
04:11Parce que c'est vrai que juger un paralympique, avec l'histoire que la personne peut avoir, ça peut être effectivement compliqué après s'il fallait vraiment tailler sur un événement.
04:22Mais j'allais dire aussi que ça l'est sur les Jeux Olympiques pour pas mal de sports.
04:27Comparativement, par exemple, à nous, au foot.
04:30Au foot, dès qu'il y a un mauvais résultat, ça tombe assez facilement.
04:33C'est un feuilleton.
04:34Oui, ça fait partie du jeu, de notre univers. On travaille comme ça.
04:37Et puis on peut se refaire le week-end suivant.
04:39La dernière fois, j'étais durant les JO avec un invité qui connaissait deux champions d'aviron, qui avaient été même champions du monde, champions olympiques, qui gagnaient...
04:49Les rameurs.
04:50Les rameurs, oui, c'est ça.
04:52Parce que les avironnais, c'est les habitants de l'aviron.
04:54Non, non.
04:55J'ai dit que personne n'utilise l'aviron.
04:59Ils gagnaient en gros 500 euros par mois.
05:01Donc ça fait qu'au moment où le gars a un mauvais résultat, vous, journaliste, vous pouvez pas avoir le même rapport qu'avec un footballeur, par exemple.
05:08Parce que vous vous dites quelqu'un qui bosse la journée, qui va s'entraîner le soir pour rien, il vient, il perd.
05:13Et bien, c'est déjà difficile, je trouve que c'est déjà compliqué d'avoir le même sens critique que pour quelqu'un qui bosse.
05:19Excusez-moi, excusez-moi, si le mec a fait une erreur tactique, une erreur tactique...
05:22Ça, on peut le dire.
05:23On peut tout à fait dire que quelqu'un a fait une erreur tactique.
05:25Mais souvent, on est un peu plus dur avec des sportifs professionnels qui gagnent beaucoup plus leur vie qu'avec des gens qui font...
05:31Parfois, c'est même pas leur métier parce qu'ils ont un métier à côté.
05:34Je pense même à des boxeurs, par exemple, qu'on dit professionnels, qui sont absolument pas professionnels, qui sont obligés de bosser, s'entraîner 3, 4, 5, 6 fois par semaine le soir après le boulot.
05:43Donc déjà, c'est compliqué, je trouve, par rapport à d'autres sports.
05:47Donc là, ça l'est encore un peu plus certainement parce qu'il y a des destins qui font qu'à un moment, humainement, c'est plus difficile.
05:53Donc vous partagez la sensibilité de Stéphane.
05:55Après, je vous laisse parler.
05:57Il faudrait pouvoir juger exactement de la même manière.
06:00Je vais vous laisser parler, Olivier, mais dans quelques minutes, dans l'équipe du soir, on va faire une expérience.
06:05Tizi, à vous de jouer.
06:07Moi, je trouve que ces gens, ces athlètes, pour moi, ils sont extraordinaires.
06:12C'est pas des héros.
06:14Parce qu'ils ont choisi.
06:16Ils ont pas choisi leur handicap, attention.
06:18Mais ils ont choisi de combattre leur handicap par le sport.
06:21Donc ils font quelque chose d'extraordinaire.
06:24Non, c'est pas des héros.
06:26C'est des mecs ou des filles qui ont décidé de combattre la vie, le mal que la vie leur a fait par le sport.
06:32Moi, je trouve ça absolument génial.
06:34Un héros, c'est un exemple.
06:37Mais ils le font spontanément.
06:40Ils le font avec joie, avec détermination.
06:44En plus, le sport paralympique, il a vachement évolué quand même.
06:48Il a changé.
06:49Le matériel a changé.
06:51Ils en ont besoin de ce matériel.
06:52Comme nous aussi, on en a besoin des valides.
06:54On a besoin du matériel.
06:55Je trouve que le matériel pour les gens...
06:57Pas tous.
06:58Pas tous.
06:59Des nageurs, ils n'ont aucun matériel.
07:00Des nageurs, c'est des nageurs.
07:01Oui, d'accord.
07:02Paras ou pas paras.
07:03La comparaison qu'on puisse faire, Steph, c'est que leur façon de s'entraîner a changé.
07:07Tout a évolué.
07:08C'est ça qui est extraordinaire.
07:10Ils l'ont choisi.
07:11Il ne faut pas l'oublier, ça.
07:12C'est un choix qu'ils ont fait pour se battre contre cette vie qui les a mis dans la merde.
07:17Moi, je trouve ça...
07:18Oui, on peut...
07:19Je trouve ça beau, mais je trouve que c'est tellement extraordinaire par le sport.
07:23Il faut y aller.
07:24Ce qu'ils nous montrent, c'est un truc d'une force mentale absolument extraordinaire.
07:29Je trouve que l'article de Léa Léostick est bien parce qu'à la veille des Jeux paralympiques,
07:34on a la sensibilité de certains athlètes.
07:36Bien sûr, mais c'est intéressant.
07:37Et ils nous fixent finalement la ligne éditoriale.
07:39Nous, on ne veut pas faire de misérabilisme.
07:42On ne veut pas machin, on veut machin.
07:44On veut dire, soyez cash.
07:46Vous ne nous ménagez pas.
07:47C'est bon, tu as la médaille, tu n'as pas la médaille.
07:49Tu as perdu, tu as gagné.
07:50On va te considérer comme ça.
07:51Ok, très bien.
07:52Maintenant, on va faire une expérience.
07:53Je vais vous montrer les sportifs paralympiques.
07:56Et vous allez me dire si c'est des super héros ou c'est juste des sportifs de haut niveau.
08:01Alors, le premier, il est belge.
08:03Il s'appelle Pjort Van Montagu.
08:05Et il tire à l'arc.
08:06Mais il tire à l'arc, évidemment, en se débrouillant avec son équipe.
08:10On y va.
08:11Voilà, il tire avec la jambe.
08:19Voilà ce qu'il fait.
08:20Le mec fait ça.
08:21Voilà.
08:23Et c'est là qu'on rentre dans la question.
08:27Et moi, je me mets dans les pas de Teddy Rayner.
08:30Quand je superpose ce que dit Marie-Jo, quand je superpose ce que dit Teddy Rayner,
08:34et par rapport au degré du handicap, on se dit, là, c'est un mec paranormal.
08:40Ce n'est pas pour leur manquer de respect.
08:43Non, je t'en prie, je t'en prie.
08:45Non, vas-y.
08:46Non, mais ce que je trouve super dur, c'est que...
08:48C'est papi-paf-pouf-paf.
08:49La référence qu'on a, en plus, c'est le sport valide.
08:52Du coup, on a toujours cette tendance peut-être à les comparer avec ce que font les para-athlètes.
08:57Évidemment que ça peut biaiser aussi notre jugement.
09:00Mais ça ne biaise pas.
09:01On n'est jamais neutre.
09:02On n'arrive jamais comme ça en terre.
09:04La première chose qui m'interpelle quand je vois cette image-là, c'est quelle vie il y a derrière.
09:08Pourquoi il est comme ça ?
09:09Qu'est-ce qui s'est passé dans sa vie ?
09:10Comment il a surmonté ça pour devenir paranormal ?
09:14Moi, c'est ce que j'ai adoré dans Un corps perdu, le documentaire qui est passé sur France 2.
09:18C'est des histoires de vie qui sont quand même hors normes.
09:22Certes, c'est hors normes.
09:24Mais regarde, ce compétiteur, il dit « Moi, je suis fan de tir à l'arc.
09:31Comment je peux m'en sortir ? Comment je peux y arriver ? »
09:34Eh bien, il a ses arguments.
09:36Il a sa façon de faire.
09:37Et c'est ça qui est extraordinaire.
09:39Et pour lui...
09:40Non, mais nous, après, quand on va analyser ça, Olivier...
09:43Non, mais pour lui, c'est...
09:44Excuse-moi, ça va peut-être paraître débile ce que je vais vous dire.
09:47Mais c'est naturel.
09:48Bien sûr, bien sûr.
09:49Ce qu'il fait, c'est naturel.
09:50Et il prend un plaisir fou à le faire.
09:52Mais c'est ça qui est extraordinaire.
09:53Ce qu'il veut, c'est que quand il va affronter le Belge, va affronter, je ne sais pas, Slovaque,
09:57on analyse le match entre le Belge et le Slovaque.
10:00Exactement.
10:01Oui.
10:02Ça, oui.
10:03Ça, c'est bien.
10:04Ça, c'est bien.
10:05Ça lui fera progresser.
10:06Bon.
10:07Autre exemple.
10:08Bernard, pardonnez-moi, je vous ai mis sur le côté.
10:09D'habitude, c'est vous qui prenez tout le buffet.
10:11Ouais.
10:12Oh, le sale bras.
10:13Oh, le sale bras.
10:14On a...
10:15On a...
10:17Je reviens à flûter.
10:18Oui, mais c'était une image.
10:19Ne le prenez pas pour vous.
10:20Timothée Adolphe, qu'on a reçu d'ailleurs la saison dernière, il y a deux ans d'ailleurs,
10:25sur la chaîne L'Equipe et dans l'équipe du soir.
10:27Timothée Adolphe, c'est la star française du sprint.
10:29Vous allez le voir là.
10:30C'était la saison dernière.
10:32On était au mois d'août.
10:34On diffusait les championnats du monde d'athlées et de parathlées.
10:36Voilà.
10:37Bon, c'est...
10:38Il court le 100 m.
10:39Donc, il est aveugle.
10:41Il est malvoyant.
10:42Alors, en moins de 11 secondes.
10:43Il est avec son guide.
10:44Tout le monde est avec son guide.
10:45Là, c'est Charles Renard aussi qu'on avait reçu.
10:47Voilà.
10:48On les voit.
10:49Là encore, le degré, on va dire, de handicap est lié aussi avec notre critère de jugement
10:54sportif.
10:55Tout est lié en fait.
10:56Quand on nous dit de sortir le handicap, d'être considéré comme un sportif à part entière,
11:01c'est difficile, non ?
11:02Moi, je...
11:03Non.
11:04Moi, je trouve que c'est injuste pour Teddy Riner parce que Teddy Riner, c'est un champion
11:09d'exception qui est un héros pour beaucoup de gens aujourd'hui.
11:13Et lui, ce qu'il a voulu dire, c'est qu'il a...
11:16Pour lui, pour les Paralympiques, ils sont des athlètes comme les autres.
11:19Ce sont des super-héros parce qu'en plus, ils ont un handicap physique et ils performent,
11:24ils subliment dans la performance sportive.
11:26Moi, dans le message de Teddy Riner, je l'ai compris comme ça.
11:29Oui, moi aussi.
11:30Oui, moi, je suis un héros.
11:31Mais eux, ils sont super-héros parce qu'ils sont dans une discipline.
11:34Ils auraient pu faire un autre métier ou une autre passion.
11:37Ils le font dans un...
11:38Je ne voulais pas aborder la sortie de Teddy Riner sur le point de vue de la polémique
11:42ou de la contradiction.
11:43C'est dur.
11:44Et que pour moi, oui, ce sont des super-héros.
11:45Après, comme le disait Stéphane, quand il y aura la compétition sportive, on va les
11:49juger à l'ordre de leur performance comme les autres parce que ce sont des athlètes
11:54de haut niveau.
11:55Vous, vous n'aurez pas de problème à juger.
11:57Vous êtes le président de l'équipe du soir, on fait un débat.
11:59Non, à titre personnel, quand tu montres ces images-là, je me dis, mais les mecs,
12:04ils sont extraordinaires.
12:06Parce que déjà, je suis passionné, pendant les Jeux Olympiques, pour les épreuves de
12:11tir à relac, c'est ce qui m'a le plus...
12:13Ah ouais ?
12:14Ah ouais, ça m'a scotché.
12:15Je trouvais que la façon dont ils tirent, les distances, le calcul avec le vent, le
12:19machin...
12:20Concentration.
12:21J'ai trouvé ça, la concentration, la répétition de l'effort, je trouvais ça extraordinaire.
12:24Alors, si tu ajoutes en plus un handicap physique et tu vois que le Belge, il arrive
12:28à taper à 10, à 9 et tout, tu te dis, c'est extraordinaire.
12:32La performance sportive est extraordinaire.
12:34Après, tu jugeras, oui, il sera en compétition par rapport aux autres.
12:37Mais Teddy, déjà, qu'est-ce qu'on appelle trop compliqué ?
12:40Parce que, ce que je disais tout à l'heure, c'est qu'on n'a pas les mêmes critiques
12:43sur les Jeux Olympiques qu'on a sur d'autres épreuves.
12:46Bien sûr.
12:47Tu es d'accord ?
12:48Oui, je suis d'accord.
12:49On est moins critiques.
12:50Mais largement moins critiques.
12:51Même en athlétisme où il n'y a pas eu de très bons résultats.
12:53Parce que Hervé ne va pas se mentir non plus.
12:55On analyse des événements et des sports qu'on connaît beaucoup moins bien.
12:59Déjà qu'on connaît moins.
13:00Le foot, on est dedans toute la journée depuis 30 ans.
13:02Et puis des gens qui ont fait 4 ans.
13:04Mais en dehors de ça, des gens qui ont fait 4 ans, on parlait par exemple des rameurs.
13:07C'est des rameurs.
13:08Et donc, des gens qui ont fait ça pendant 4 ans, on ne se voit pas, nous, le jour où
13:12il y a une compétition, dire qu'il a vraiment été nul.
13:14Alors que pendant 4 ans, on ne les a pas suivis.
13:16Nous, à l'arrière de l'équipe, on a des gens qui suivent.
13:18Mais pour pas mal de journalistes, on ne les suit pas quotidiennement.
13:20Donc, ce n'est pas simple.
13:21Oui, mais les gens qui suivent ont quand même de faire ça.
13:22Ensuite, sur les paras, on disait...
13:24Tu parlais des parcours de vie.
13:26Mais tu vois une Simone Biles, par exemple, elle a un parcours de vie qui est incroyable.
13:29Elle a vécu des trucs très durs.
13:30Et pourtant, on ne va pas la ramener tout le temps à ça.
13:33Mais ça a participé aussi de toute l'aura qu'elle a pu avoir ici.
13:39Parce qu'on a dit, elle est sortie de tout ce qu'elle a vécu.
13:41Oui, le tabou de la santé mentale, tout ce qu'elle a vécu.
13:43Mais ça reste quand même, avant tout, une athlète extraordinaire.
13:46Mais ce sont des athlètes extraordinaires.
13:47Je pense que les parathlètes, ils ont d'abord envie qu'on les juge comme athlètes.
13:51Ils sont en performance.
13:52Et qu'à un moment, leur parcours de vie, on les mette un peu de côté.
13:54Mais ces années, il y a plein de sportifs qui ont des parcours de vie incroyables.
13:58Dans le football, on passe nos années à raconter des parcours de vie de deux joueurs
14:03qui viennent du fin fond des Pays de l'Est ou du fin fond de l'Afrique,
14:06qui s'en sont sortis par le football.
14:08C'est des parcours de vie aussi.
14:10Mais je pense que l'article de Léa, c'est ça en fait.
14:12C'est ces sportifs qui disent qu'on n'est pas les seuls à avoir des parcours comme ça.
14:16Et surtout, ne nous réduisez pas juste à nos parcours de vie.
14:20Mais prenez-nous comme des athlètes.
14:22Olivier Rouillet, ça fait deux, trois ans.
14:25Moi, je trouve que ce qui unit quand même les athlètes comme nous,
14:31et les paralympiques, c'est le travail.
14:36Le travail que tout le monde produit.
14:38Parce que tout ce qu'on a vécu pendant 15 jours, pendant les Jeux Olympiques,
14:42moi, à chaque fois, ce que j'ai retenu, c'est le travail qui est fait en amont par les athlètes.
14:46Mais on s'imagine que le travail qui est fait,
14:49et c'est pour ça qu'on doit les juger de la même façon,
14:51parce que tout le travail qui est fait en amont par les athlètes paralympiques,
14:56il est phénoménal.
14:57Mais il est aussi intense que les valides.
15:00Il n'y a pas de différence.
15:01Et c'est ça qui fait Olivier Rouillet.
15:03La question n'était pas de savoir si on doit les juger pareil,
15:05parce qu'on doit être tous d'accord là-dessus.
15:07C'est savoir si c'est compliqué ou pas compliqué.
15:11C'est ça, c'est qu'il y a ce petit décalage.
15:13Pour moi, ce n'est pas compliqué par rapport aux arguments que j'ai.
15:15Notre regard de valide, il influence forcément notre jugement sur la performance qu'ils font.
15:20Quand même.
15:21Moi, je pense.
15:22Pour moi, je le dis clairement.
15:24Quand je vois ce belge tirer à l'arc,
15:27avant même qu'il ait touché le 10,
15:30j'ai de l'émotion, j'ai du respect infini pour ce garçon-là.
15:34Stéphane, je crois qu'il avait fait 9 en plus.
15:36C'est un scandale.
15:38Il n'est pas une flèche.
15:40Tu vas être moins...
15:41Stéphane Oussianis, ce qu'on peut afficher les résultats,
15:43on va les laisser parler,
15:44mais ce qu'on peut afficher les résultats,
15:46juger un para-athlète comme un athlète olympique,
15:49c'est peut-être un peu plus délicat.
15:52Stéphane s'en fout de ce soir.
15:56Les arguments de Stéphane Oussiani étaient largement au moins aussi entendables que les miens.
16:00Oui, mais c'est vous qui gagnez.
16:02Ce n'était pas le cas tout à l'heure d'Olivier Haute.
16:06Voilà, ça c'est bien.
16:07L'année de l'équipe !

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