Après la colère, l’annonce d’une mobilisation par LFI fracture la NFP

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Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Aujourd'hui, retour sur l’annonce d’une mobilisation par LFI qui fracture le NFP.
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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Et j'accueille les débatteurs du soir, bonsoir Lou Fritelle.
00:06Bonsoir, bonsoir Pierre, merci.
00:07Journaliste politique qui a Paris Match, bonsoir Jean-Claude Lassier.
00:10Bonsoir.
00:11Chroniqueur politique, observateur de la vie politique et justement les consultations,
00:15Maëlle vient de le dire dans le flash d'informations,
00:18les consultations continuent à l'Elysée, Emmanuel Macron voudrait trouver l'homme idéal ou la femme idéale pour occuper Matignon.
00:27Pour l'instant, aucune proposition ne lui convient.
00:30Bonsoir Arthur Delaporte.
00:31Bonsoir.
00:32Merci d'être avec nous, vous êtes député socialiste du Calvados.
00:36Arthur Delaporte, est-ce que vous faites partie de ceux qui veulent œuvrer pour l'intérêt supérieur du pays ?
00:43Bien sûr, comme tous les parlementaires.
00:45Donc vous cochez la case d'Emmanuel Macron et vous seriez dans la possibilité de travailler, en tout cas de parler avec lui,
00:53puisqu'il ne reçoit que cela, alors que les socialistes, les communistes et les écologistes ont déjà prévenu qu'il n'irait plus au rein de négociations.
01:02Non, non, pour le coup, je veux œuvrer dans l'intérêt supérieur du pays,
01:05mais je considère que le président de la République, lui, nous emmène droit dans le mur et donc contre l'intérêt du pays.
01:11Et donc, moi je suis évidemment dans le cadre de la position qui a été prise par le parti socialiste,
01:16hostile à poursuivre des négociations qui ne sont qu'une mascarade destinée à prolonger les mêmes au pouvoir.
01:22Mais est-ce que pour le 7 octobre, vous êtes tous unis avec la France insoumise ?
01:26Parce qu'apparemment, la colle s'effrite.
01:28Oui, pour le 7 septembre, écoutez, il y a des manifestations qui sont organisées à l'initiative,
01:33il faut le rappeler, du parti communiste, un certain nombre d'organisations syndicales.
01:37Moi, je suis de ceux qui disent que je n'ai pas à appeler à manifester ou pas,
01:42que s'il y a de la colère que je comprends et que je partage par ailleurs contre le président de la République
01:46qui réalisa un véritable coup de force antidémocratique,
01:50elle peut se manifester, elle doit se manifester dans un cadre pacifique.
01:53Et donc, une manifestation, c'est l'occasion que celles et ceux qui ont envie de dire au président de la République,
01:58et j'en fais partie, qu'ils en ont marre, puissent le dire sereinement.
02:02Mais voilà, le parti socialiste, en tant que tel, n'appellera pas à manifester.
02:06Mais je pense que beaucoup de socialistes, et j'en ferai sans doute partie, seront dans les rues.
02:10Est-ce que ça se tient au parti socialiste avec plusieurs courants ?
02:14Il y a les anciens, il y a les hollandistes, et puis il y a Meier, Rossignol
02:18et ceux qui le suivent.
02:21De quel parti êtes-vous dans le parti socialiste, Arthur Delaporte ?
02:25Moi, je suis de ceux qui, comme Nicolas Meier, Rossignol et Alain Joffroy,
02:30soutiennent la stratégie du Nouveau Front de Veille.
02:33C'est-à-dire, l'ensemble des socialistes, c'est un accord qui a été validé à 93%.
02:36Alors évidemment, il y a toujours quelques divergences.
02:39Mais c'est normal, c'est le cadre des partis démocratiques.
02:42Nous, on a des votes, on a des motions, on a des textes d'orientation.
02:45Moi, je suis dans la majorité du parti, qui est soutenue par Olivier Faure.
02:49C'est à peu près la moitié du parti.
02:51Et donc, voilà, c'est un parti pluriel, mais un parti qui a réaffirmé aujourd'hui
02:56son opposition à Emmanuel Macron et qui a dit une chose.
02:58Nous ne ferons que censurer un gouvernement qui maintiendrait le cap du macronisme.
03:04Question pour vous de Jean-Claude Dacier, Arthur Delaporte.
03:06Monsieur Delaporte, est-ce qu'on se trompe si on accorde, comment dire,
03:11une croix d'importance au fait que vous n'appeliez pas à descendre dans la rue
03:15et à manifester, comme le font vos partenaires de la France Insoumise,
03:20du Front Populaire, le 7 septembre prochain ?
03:25C'est rien, c'est un petit incident de parcours ?
03:27La solidarité reste solide ou non ?
03:30Où est-ce qu'il y a quelque chose ?
03:31Il y a un petit début du début.
03:33Vous pouvez toujours chercher des nuances, et c'est normal, parce que, vous savez...
03:37Tout est dans la nuance.
03:39Vous savez, il y a différentes organisations politiques qui composent le nouveau Front Populaire,
03:44et chacune a sa liberté.
03:46Donc moi je suis socialiste, je ne suis pas insoumis, et donc j'ai ma liberté.
03:49Mais pour autant, si on doit dire qu'on est en colère, moi je dirais que je suis en colère.
03:53Et je dis encore une fois que je n'ai pas de problème à me rendre dans la rue le 7 septembre
03:58pour dire au Président de la République qu'il a abusé avec la lecture des institutions
04:03et qu'il aurait dû, comme dans n'importe quelle démocratie parlementaire,
04:06appeler Lucie Castet, qui est désignée par le principal bloc politique à l'Assemblée Nationale,
04:11à former un gouvernement.
04:12Aujourd'hui il s'y refuse alors qu'il était prêt à le faire pour Jordan Bardella.
04:15Excusez-moi de dire que ceci est extrêmement audacieux de la part du Président de la République
04:19et que c'est une première dans l'histoire institutionnelle de la France.
04:22Question de Lou Fritelle de Paris Match.
04:24Bonsoir à vous.
04:25Juste une question concernant l'hypothèse Bernard Cazeneuve.
04:29Si celle-ci devait se confirmer, est-ce qu'elle serait de nature à fracturer le Parti Socialiste ?
04:35Est-ce que vous, par exemple, pourriez accepter un gouvernement dirigé par Bernard Cazeneuve
04:40en dépit de l'alliance du NFP ?
04:44Vous savez, notre position collective, et nous l'avons réaffirmée ce matin
04:48en réunion des députés socialistes, elle est extrêmement claire.
04:51Aucun gouvernement qui tiendra du macronisme et qui défendra les options macronistes,
04:56c'est-à-dire par exemple la continuation de la réforme des retraites qui est rejetée
05:00par les Françaises et les Français, ne pourra échapper à notre censure
05:04et donc, que ce soit Bernard Cazeneuve ou quelqu'un d'autre,
05:07s'il arrive devant le Parlement avec ce programme-là, nous ne pourrons pas l'accepter comme l'un et l'autre.
05:13Je dois rappeler quand même qu'il y a, en 2017, un président de la République
05:17qui s'est présenté comme le chantre du « en même temps » et de gauche et de droite et du centre
05:20et qu'aujourd'hui, Emmanuel Macron tente de refaire le même coup.
05:23Mais il faut se souvenir de ce qui est arrivé à ceux qui ont cru dans l'« en même temps ».
05:27C'est Olivier Dussopt qui a été sévèrement battu et sa conscription a basculé au RN.
05:33C'est Elisabeth Borne qui n'a aujourd'hui plus grand-chose à voir avec la gauche.
05:36Donc vous voyez bien que...
05:37Oui, c'est aussi Agnès Pannier-Runacher qui a été élue députée alors qu'elle venait de la gauche aussi.
05:41Oui, mais vous voyez bien que quand on quitte son camp, on ne le rejoint pas de nouveau.
05:45C'est un aller simple.
05:46Et donc moi, j'espère que Bernard Cazeneuve, qui appartient au camp de la gauche,
05:50qui a été un grand Premier ministre français, sera sensible à l'idée que
05:54s'il va avec Emmanuel Macron pour faire une politique macroniste,
05:57eh bien, il quittera, il larguera les amers.
05:59Mais je crois que c'est quelqu'un qui, au contraire, a des convictions solidement arrimées
06:02et qui ne se laissera pas tenter déraisonnablement.
06:06Arthur Delaporte, qu'est-ce que vous pensez de cette proposition d'un autre député socialiste,
06:10Philippe Brun, en l'occurrence, qui plaide pour un accord de non-censure avec le prochain gouvernement.
06:15C'est-à-dire fixer des lignes rouges à un Premier ministre voté par le Président de la République.
06:19En échange, les socialistes ne voteront pas de motion de censure.
06:22Non, mais c'est ce qu'il proposait, mais pas dans le cadre actuel.
06:25Il a écrit ça dans l'hypothèse où c'était le nouveau Front populaire
06:28qui devait être appelé à gouverner, ce qu'il souhaitait par ailleurs.
06:32Si Lucie Castex avait été désignée à Matignon, et ce que je souhaite toujours par ailleurs,
06:35il n'est pas trop tard pour le Premier ministre changer d'avis,
06:37même si j'ai l'impression que c'est plutôt mal embarqué,
06:39mais si on était à Matignon, on aurait évidemment été voir les macronistes
06:42et on leur aurait dit, bon, qu'est-ce qu'il vous faut ?
06:44Qu'est-ce que vous voulez pour qu'il n'y ait pas de censure à la fin ?
06:48Qu'est-ce que vous voulez comme option politique ?
06:50Qu'est-ce que vous accepterez de notre part ? Etc.
06:52Et donc ça, c'est ce que Philippe appelle un accord de non-censure
06:54et que je trouve plutôt intéressant.
06:56Et c'est évidemment ce qui était dans la tête de Lucie Castex.
06:59Non, mais juste pour... Peut-être pour conclure,
07:01je retiens que, en gros, vous êtes d'accord pour l'essentiel
07:07avec le programme de la France insoumise,
07:11mais vous n'avez pas de grosses réticences à ce propos,
07:15même si Mme Castex parlait d'accords possibles avec un certain nombre de forces dans ce pays.
07:20Pour vous, le programme de M. Mélenchon et de ses amis reste la marche à suivre.
07:27Vous savez, il n'y a pas de programme de M. Mélenchon et de ses amis.
07:30Il y a un programme du Nouveau Front Populaire qui a été négocié par tout le monde,
07:33y compris par Raphaël Luxman.
07:34Donc, moi, je n'ai aucun problème à défendre le programme du Nouveau Front Populaire.
07:38D'accord, d'accord. Vous êtes d'accord avec tout ça.
07:40Qu'on me dise qu'il pose problème dans le programme,
07:42et je suis prêt à en débattre totalement.
07:44Mais au-delà des fake news, au-delà de ce qui n'est pas dedans,
07:47je veux bien, évidemment, en discuter avec vous.
07:50Et c'est un programme qui a été négocié et partagé par toutes les formations politiques
07:54et qui a même été défendu par ce dangereux extrémiste qu'est François Hollande.
07:58Enfin, c'est quand même la rupture, et quand même assez radicale sur le fond, convenez-en.
08:01Par exemple ? Sur quel sujet ?
08:03Par exemple, le SMIC à 1600 euros n'est pas raisonnable, la suppression de la...
08:07Les Espagnols l'ont fait, les Belges l'ont fait.
08:10Mais vous le savez bien au fond de vous-même.
08:12Les Espagnols et les Belges l'ont fait pour le SMIC, donc voilà.
08:15Mais la retraite aussi, donc on revient à la retraite à 62 ans, ça vous va très bien.
08:19Vous n'avez pas bien lu le programme, parce qu'on revient à la retraite à 62 ans,
08:23et on dit par ailleurs qu'on négocie une autre réforme des retraites, plus juste.
08:26Je vous rappelle quand même qu'elle a été rejetée par les Françaises et les Français, cette réforme des retraites.
08:31Donc il faut bien, oui, proposer une alternative, négocier et porter par les partenaires sociaux.
08:36Je pense que c'est la moindre des choses, et en tout cas c'est ce que nous défendons avec Lucie Castet,
08:39donc j'ai aucun problème à le défendre ce soir.
08:41Merci, cher Arthur Delaporte, d'avoir été avec nous sur Europe 1 en direct, député socialiste du Calvados.
08:49Justement, puisqu'on parle de Lucie Castet, elle était l'invitée ce matin de France Inter,
08:54pour elle, pas de débat, le deal est clair, travailler avec les autres parties ou subir la censure de l'Assemblée Nationale.
09:01Mais on l'a dit d'emblée, on sera capable de travailler avec les autres, on sera capable de faire des compromis,
09:05et la sanction démocratique, si on n'est pas capable de faire des compromis, c'est la censure, nous en avons conscience.
09:10Ensuite, tous les députés, tous les parlementaires, prendront leur responsabilité pour ou contre
09:15le fait d'améliorer le pouvoir d'achat des Français, pour ou contre le fait de recruter des AESH à l'école,
09:19pour accueillir les enfants en situation de handicap, pour ou contre la revalorisation de la rémunération à l'hôpital.
09:24Lou Fritelle, j'ai une question, en prenant un petit peu de recul, est-ce que vous pensez que les Français y comprennent quelque chose ?
09:30Je pense que les Français sont fatigués, surtout, d'autant plus que tout le monde se rend bien compte que là,
09:36on parle d'un nouveau gouvernement, mais qu'il sera certainement question d'autres négociations dans 3 ou 4 mois,
09:42même si demain, par exemple, Lucie Castex devait être nommée à Matignon, même si elle ne subissait pas la censure de suite,
09:50le programme niveau Front Populaire devrait obtenir une majorité dans ce qu'il propose à l'Assemblée Nationale.
09:56Ça paraît extrêmement compliqué, sur le papier en tout cas, de réussir à faire ne serait-ce que le quart du dixième de ce programme.
10:03Ensuite, on va arriver sur la question du budget. La question du budget, il n'est pas que question de pallier le déficit auquel on fait face aujourd'hui.
10:14Pour des parlementaires, voter le budget, c'est valider une politique gouvernementale, donc il est presque certain qu'il y aura une censure sur le budget.
10:23Donc on rentre dans une période d'incertitude, d'instabilité, d'émotion de censure ?
10:32D'instabilité, d'incertitude, d'émotion de censure, d'absence de réforme, et en même temps on a énormément réformé depuis 2017,
10:39il y a aussi une fatigue de ce point de vue, et beaucoup de Français, quand on parle avec eux,
10:43on a l'impression qu'ils attendent inlassablement ce nouveau gouvernement, mais ça ne leur déplaît pas non plus cette pause démocratique.
10:52Et après, on va se retrouver sans doute avec une dissolution dans un an, des municipales, la présidentielle ?
10:58Jean-Claude Dessier ?
10:59Non, je pense qu'effectivement la France est difficilement gouvernable dans les semaines et dans les mois qui viennent,
11:05et même si M. Cazeneuve ou quelqu'un d'autre, dans son style, arrive aux affaires,
11:11s'il réussit à bâtir un gouvernement avec un certain nombre de bonnes volontés ici ou là, venant d'un peu tous les horizons,
11:19je pense que vous avez raison, sur le budget ça sera extrêmement difficile de faire passer ce qui me paraît être indispensable,
11:27c'est-à-dire un certain nombre d'économies.
11:29Il y a un domaine dans lequel le gouvernement, s'il est un jour constitué, pourrait peut-être obtenir un vote de l'Assemblée Nationale,
11:39c'est en gros ce qu'on appelle le sociétal, c'est-à-dire l'immigration, totalement hors de contrôle aujourd'hui,
11:46et toutes les conséquences, le cortège des conséquences dramatiques que ce pays vit,
11:51et qui sont rejetées par les Français de plus en plus vivement.
11:56Mais, mise à part ce secteur qui me paraît être capable sans doute de rassembler un certain nombre de députés,
12:03peut-être une majorité à l'Assemblée Nationale, je pense que sur l'économie, ça sera extrêmement difficile.
12:10Or, quand on voit l'état du pays, l'alternance économique telle que la proposait le Front Populaire et ses amis
12:19aurait sans doute été un coup de grâce insupportable pour l'économie française.
12:23On continue le débat, et je vous préviens, je vous rappelle que c'est la rentrée de la grande famille d'Europe 1,
12:30Dimitri Pevlenko, Anissa Dadi par exemple, vous donne rendez-vous dès 7h, ils ne sont pas seuls,
12:34Olivier Delagarde, Vincent Hervouet, Emmanuel Ducrot, Jenny Bastier, toutes les signatures d'Europe 1,
12:39l'ensemble de la rédaction. Europe 1 matin, c'est du lundi au vendredi, de 7h à 9h, sur Europe 1.
12:47Dans un instant, le journal permanent.
12:50Europe 1 soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
12:54Toujours en compagnie de Lou Fritel et de Jean-Claude Dassier, les déclarations politiques se précisent,
13:04et en tout cas, elles sont nombreuses en ce qui concerne cette situation de vide intersidéral,
13:10puisque la troisième série de consultations d'Emmanuel Macron aujourd'hui n'a pas donné grand-chose.
13:16Les députés Liott ont été, comment dirais-je, reçus aujourd'hui à l'Elysée,
13:21demain ce sera la droite républicaine, il y aura sans doute quelques autres déclarations.
13:25Et pour l'instant, ce qui se dit, c'est qu'Emmanuel Macron aurait un nom en tête,
13:32qu'il aurait d'ailleurs dit à Gabriel Attal, que ce dernier lui a dit,
13:37si c'est ce nom-là, je ne te soutiendrai pas, puisque accessoirement, j'ai le parti en main à l'Assemblée Nationale.
13:45Alors, on peut appeler ça un cluedo, j'entendais, je crois que c'est Carl Olive qui parlait de ça,
13:50on peut parler de poker menteur, enfin tout cela n'est pas très digne quand même des 45 ou 50 millions d'électeurs, Jean-Claude Dassier.
14:00Triste spectacle, en effet, que nous offre la politique française.
14:03On a supporté aisément avec les Jeux Olympiques, je pense qu'on va faire le même effort avec les Jeux Paralympiques,
14:09mais quand même, en être là, en discuter encore, alors que la situation du pays est au plan économique littéralement catastrophique,
14:19on n'est pas au Venezuela quand même.
14:21Continuer de faire joujou avec l'intérêt économique des Français, donc du pays, me paraît extrêmement dommageable.
14:28Alors, je ne sais pas comment ça va se terminer, vous dites que le Président a dans la tête un nom,
14:34j'espère qu'il en a plus d'un, parce que, encore une fois...
14:38Apparemment, il a un nom bien en tête.
14:40Moi, je m'accroche quand même...
14:41On a forcé rebours, apparemment, un élu, un grand élu, peut-être territorial...
14:48Je m'accroche quand même, cher ami, au fait que les socialistes, je ne dirais pas, sont au bord d'une explication franche
14:56avec les hommes et les amis de M. Mélenchon, mais tout de même, ils ne manifesteront pas le 7 septembre,
15:02même si à titre individuel, sans doute beaucoup, peut-être, seront dans la rue.
15:07Il y a quand même quelque chose, ils sont solidaires sur le programme, semble-t-il,
15:11ils sont solidaires sur beaucoup de choses, surtout pour être évident...
15:13Il y aura les écolos, Marine Tourdelaye l'a dit à l'instant.
15:15Mais voilà, les communistes ont lancé l'appel, les écolos vont suivre.
15:20Pour l'instant, les socialistes se semblent marquer quelques réserves.
15:23Sera-t-il durable ? Je n'en sais rien.
15:25Oui, on l'a compris, en plus, qu'il y avait au moins deux courants chez les socialistes,
15:30il y a les hollandistes, Cazeneuve, Valls, François Hollande,
15:36et puis il y a cette nouvelle garde dont on a entendu un exemplaire tout à l'heure
15:40dans la personne d'Arthur Delaporte, puisqu'on parlait de Marine Tourdelaye.
15:45Écoutez-la, elle était l'invitée de France Info ce matin.
15:47Maintenant, il faut que ça cesse.
15:48Tout ce qu'on avait à lui dire, on lui a dit,
15:50on ne va pas continuer ces simulacres de consultations avec un président
15:54qui, d'autre manière, n'écoute pas, avec un président qui confond
15:57les consultations et communications, qui est obsédé par le fait de garder la main.
16:01Il n'est pas en train de chercher une solution, il fait de l'obstruction.
16:04Ce qu'il veut, c'est que ça ne change pas.
16:07Il ne veut pas changer de cap politique.
16:09Et donc, non, nous n'allons pas aller le revoir
16:12pour qu'il puisse continuer ses fantasmes de président sélectionnaire
16:16qui cherche des solutions alors qu'il n'en cherche pas.
16:18Et ce matin également, chez nous, à Europe 1 et sur CNews, Sylvain Maillard.
16:22En fait, ce qui est extraordinaire avec le Front Populaire,
16:25c'est que c'est un spectacle permanent.
16:26Moi, qui suis un député de Paris, j'ai l'impression de vivre dans un théâtre permanent.
16:30Tous les jours, ils vous inventent une nouvelle formule, une nouvelle dépêche AFP.
16:34La destitution, par exemple.
16:36Par exemple. Ils veulent occuper le terrain en permanence.
16:39Je le redis, vous savez, la politique, c'est aussi de l'arithmétique.
16:42Ils sont 193 députés.
16:44Si le projet du Front Populaire arrive au pouvoir,
16:47si des ministres LFI arrivent au pouvoir, le lendemain, nous les censurons.
16:52Le président de la République, il cherche un premier ministre
16:54qui est capable de construire une majorité.
16:57Et qui ne sera pas censuré le lendemain.
16:59Alors, je vous préviens, Jean-Claude Hélou,
17:01je déteste les comparaisons avec l'Allemagne.
17:04Je déteste qu'on dise, regardez, l'économie allemande,
17:07pendant des années, des décennies, on disait, regardez les Allemands,
17:09regardez l'industrie, etc.
17:11Mais, on nous dit, à juste titre,
17:14qu'en Allemagne, lorsqu'il y a des législatives,
17:18il y a une coalition qui se forme.
17:20Et puis, les gens ne sont pas forcément d'accord.
17:23Il y a aussi des libéraux de gauche,
17:25qui n'existent pas visiblement aujourd'hui,
17:27qui ont existé peut-être du temps de Dominique Strauss-Kahn, etc.
17:30Aujourd'hui, en France, quel spectacle donne-t-on
17:34quand on entend, par exemple, Sylvain Maillard du camp présidentiel
17:37face à Marine Tendelier, c'est-à-dire que c'est lui l'élo.
17:40On ne peut pas imaginer la future Assemblée Nationale
17:43avec ces deux personnes-là, qui représentent les 577.
17:47Mais comment voulez-vous que le pays travaille ?
17:49Comment voulez-vous qu'il y ait un travail législatif
17:52avec des déclarations comme celles qu'on vient d'entendre ?
17:54Nos élus sont le miroir déformant de notre société.
17:58Pourquoi ça se passe comme ça en France ?
18:00Parce qu'en France, ce n'est pas comme en Italie,
18:02ce n'est pas comme en Allemagne.
18:03Moi, je connais surtout très bien l'exemple italien.
18:05En Italie, vous vous retrouvez autour d'une table
18:07avec des gens nationalistes, d'autres qui sont communistes.
18:10Ça peut se disputer.
18:11Mais à la fin, tout le monde sort plus ou moins content.
18:14Ça avance et on passe à autre chose.
18:17Mais nous, ça marche ?
18:18Les formations de Nice, ça a marché ?
18:20En quoi ça a marché ?
18:21On ne peut pas imaginer beaucoup de choses.
18:23Mais en tout cas, ils se sont entendus pendant une nuit.
18:26Quelques heures.
18:27Ils ont parlé autour d'une table et rien n'en est sorti.
18:30Vous voulez dire qu'en Italie,
18:31on se retrouve autour de la table tous les jours et ça marche ?
18:33Ce que je dis, c'est qu'en Italie,
18:35les Italiens se parlent.
18:37En France, les Français,
18:39si vous mettez quelqu'un de gauche et quelqu'un de droite,
18:41ça part en pugilat.
18:42Les amitiés s'arrêtent pour moins que ça.
18:45Vous partez de ce principe-là,
18:47vous pouvez avoir demain des formations politiques
18:49qui se parlent sur un format Saint-Denis,
18:51pas en douze heures.
18:52C'est très bien, mais à la fin,
18:53c'est quand même le président de la République
18:54qui leur a donné quelques informations,
18:56quelques cartes,
18:57notamment concernant la guerre en Ukraine.
18:59Et ça passe à autre chose.
19:01Il n'y a pas de volonté
19:03de créer une coalition derrière.
19:06Pendant longtemps,
19:07on a pensé qu'une cohabitation entre LR et la Macronie
19:09pourrait voir le jour.
19:10Emmanuel Macron, à force de faire des débauchages
19:15au cas par cas,
19:18a rendu absolument fou LR.
19:20Et de l'autre côté, LR,
19:21pour être identifié dans l'opposition...
19:23Il joue la stratégie du chaos.
19:25LR ?
19:26Non, Emmanuel Macron,
19:28puisqu'il met visiblement les uns contre les autres
19:30pour dire, regardez, finalement,
19:31il n'y a pas de solution,
19:32donc je vais vous la donner.
19:33Emmanuel Macron a une volonté,
19:35mais il n'a peut-être pas le caractère.
19:36C'est-à-dire que depuis 2017,
19:37c'est le dépassement,
19:38c'est essayer de faire en sorte
19:39que gauche et droite se parlent,
19:40que gauche et droite travaillent ensemble.
19:42Oui, plus maintenant.
19:43On voit que ça ne marche pas.
19:45Après, il a fondé son parti,
19:47donc il y a une coalition.
19:48Aujourd'hui, il force à cette grande coalition
19:51dont il a presque toujours rêvé,
19:52mais lui, dans sa façon de pratiquer le pouvoir,
19:55est quelqu'un de très clivant.
19:56Donc forcément, ça ne peut pas fonctionner.
19:58Et de l'autre côté,
19:59vous avez une gauche et une droite
20:01qui se sont radicalisées profondément
20:03et qui font leur beurre aussi sur cette radicalité.
20:05Et ils ont raison aussi, d'une certaine façon,
20:07parce que pendant cinq ans,
20:08la gauche et la droite ont été effacées.
20:10Et les gens en ont marre,
20:12sont fatigués,
20:13pour reprendre ce que vous disiez tout à l'heure,
20:14de cette radicalité.
20:17Ou ils se reconnaissent là-dedans.
20:19Il y a les deux.
20:20C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de gens
20:22qui sont désintéressés par le fait politique
20:24et ils en ont marre de cette radicalité.
20:25Mais ceux qui sont intéressés par la politique,
20:27au contraire, s'y jettent à corps perdu.
20:29C'est là où on se retrouve avec une théorie
20:31qui a été énormément développée
20:33par Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Bompard
20:35et de l'autre côté, Éric Zemmour,
20:37qui a radicalisé le plus possible les électorats
20:39en pariant sur le fait que le ventre mou de l'électorat
20:42ne se réfugiera dans l'abstention
20:44ou sera attiré par le côté,
20:46voilà, si vous êtes plutôt de droite,
20:48vous serez attiré plutôt vers la droite,
20:50mais qui se sera tellement radicalisé
20:52d'un côté, tellement radicalisé de l'autre,
20:54que ça ne peut arriver que dans une dynamique insurrectionnelle.
20:57Au point où nous en sommes,
20:58il n'y a qu'une chose qui m'intéresse,
21:00c'est les chances de ce pays
21:04de s'en sortir au plan économique.
21:06Ça va être extrêmement difficile de toute façon.
21:08On a plus de 3 000 milliards de dettes,
21:10alors je sais bien que pour les Français syriens,
21:12il y a même encore des représentants quasiment
21:16des partis politiques qui, il y a quelques mois,
21:18nous expliquaient qu'au fond, ce ne serait pas grave,
21:20qu'on ne rembourserait jamais.
21:22Je crains, hélas, que ce soit beaucoup plus grave que cela
21:24et qu'on ne peut plus se permettre,
21:27je le dirais avec franchise,
21:29on ne peut plus se permettre d'adopter le programme
21:31de M. Mélenchon et de ses amis aujourd'hui.
21:33Ça nous conduirait immédiatement, en 18 mois,
21:36à la catastrophe économique.
21:38Nous aurions aussitôt l'Europe...
21:40L'Europe quasiment exploserait,
21:43mais il faut arrêter de plaisanter
21:48avec une situation économique qui nous assaille.
21:51On est dans une situation extrêmement préoccupante.
21:54Se dire aujourd'hui, la retraite,
21:56on va la remettre à 62 ans.
21:58Ce pays ne travaille pas assez.
22:00Constitutionnellement, ce n'est pas possible,
22:02parce que si vous voulez revenir sur une réforme,
22:04il faut la gager.
22:06Donc, il faudrait changer d'autre financement.
22:08Je suis d'accord, mais au moins,
22:10le discours qui est tenu est celui que je dis.
22:12On va supprimer la retraite à 62 ans.
22:14Bien sûr que peut-être,
22:16elle n'était pas parfaite cette réforme,
22:18mais ça serait plutôt 65 ans qu'il faudrait choisir,
22:20plutôt que 64.

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