Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, était l'invité d'Apolline de Malherbe dans "Face-à-Face" sur BFMTV et RMC, ce lundi 26 août 2024.
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00:00BFM TV face à face, Apolline de Malherbe.
00:08Il est 9h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Fabien Roussel.
00:13Bonjour Apolline de Malherbe et bonne rentrée.
00:15Merci, vous êtes effectivement le premier invité de la rentrée.
00:18Je dois vous avouer que quand on s'est quittés tous, Gabriel Attal était Premier ministre mais venait de démissionner.
00:24Puis on se retrouve, Gabriel Attal est toujours Premier ministre, démissionnaire.
00:28On va évidemment dans un instant revenir sur ce que vous attendez des prochaines déclarations d'Emmanuel Macron et qui vous espérez à Matignon.
00:36Mais je voudrais quand même qu'on revienne d'abord sur ce que l'on a appris hier soir des projets de l'assaillant de la synagogue de la Grande Motte.
00:44Vous étiez d'ailleurs sur place dès samedi pour apporter votre soutien à la communauté juive.
00:49On a appris donc hier soir que non seulement il avait incendié cette synagogue,
00:55il pensait qu'il y avait dedans des fidèles à cause d'un horaire sans doute erroné sur le site internet
01:01et il attendait, caché, muni d'une hache pour, semble-t-il, tuer.
01:06Le plus grave a été évité, a dit Gérald Darmatin.
01:11Comment vous vivez ça Fabien Roussel aujourd'hui ? Qu'est-ce que vous voulez déclarer ?
01:15D'abord, effectivement, moi j'étais à Montpellier pour nos universités d'été.
01:20Quand j'ai appris cet acte criminel, au départ on n'en savait pas plus,
01:26j'ai tout de suite exprimé le souhait de pouvoir aller là-bas pour exprimer d'abord tout mon soutien à la communauté juive de la Grande Motte,
01:34mais aussi de toute la France et puis mon soutien à la population de la Grande Motte et aux maires.
01:38Dans cette station balnéaire, franchement, un acte de cette nature c'est traumatisant.
01:44Et c'est traumatisant pour toute la communauté juive de France parce que les actes antisémites se développent.
01:48On va en reparler.
01:50En tout cas, ce que j'ai vu sur place, puisque j'ai été constaté,
01:54ce qu'ils m'ont expliqué c'est qu'effectivement c'était un acte prémédité
01:59qui avait l'objectif de tuer et de tuer beaucoup de monde.
02:04Il s'est trompé d'horaire, entre les heures d'été et les heures d'hiver,
02:08sur le nombre de personnes qui devaient être présentes à cette heure-là.
02:11Et il y avait quand même le rabbin qui était présent, il y avait cinq personnes à l'intérieur,
02:16il était mené d'une arme de poing et il y aurait pu y avoir beaucoup, beaucoup de victimes.
02:20Il y a quand même eu un policier municipal qui a été blessé.
02:23Mais en tout cas, il aurait pu y avoir beaucoup de victimes parmi la communauté juive.
02:26Ce que je veux dire, c'est qu'on ne peut pas sous-estimer ce qui se passe dans notre pays
02:33en matière de montée du racisme, d'antisémitisme, de climat de haine
02:40et qui conduit à ce que des hommes, j'espère que la justice pourra nous éclairer sur ses motivations,
02:48ce qui a conduit cet individu à commettre cet acte que je qualifie de terroriste.
02:56– Que le parquet… – National antiterroriste…
02:58– Qualifie terroriste puisque c'est le parquet antiterroriste qui a été saisi d'affaire.
03:01– Tout à fait, c'est bien qu'il soit vivant et qu'on puisse l'interroger
03:04et comprendre ce qui le pousse, ce qui l'a conduit à commettre cet acte.
03:09C'est extrêmement grave et je veux pouvoir dire à tous nos compatriotes juifs de France
03:16qu'ils doivent se sentir en sécurité et protégés dans notre pays.
03:22– Vous avez dit à l'instant le mot antisémitisme, vous avez dit le mot juif,
03:26vous avez dit qu'il ne fallait pas sous-estimer l'antisémitisme dans notre pays.
03:30Vous avez bien vu que depuis 24 heures, la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon
03:36sont pointés du doigt par un certain nombre, non seulement de responsables politiques
03:39mais aussi de responsables de la communauté juive.
03:41Rahim Korsia, le grand rabbin de France, dit que ce sont des larmes de crocodile
03:44lorsque Jean-Luc Mélenchon s'exprime.
03:46Gérald De Darmanin va même juste à estimer qu'il y a une forme de responsabilité
03:50d'une partie de la gauche. Je voudrais que vous l'écoutiez.
03:53– On voit bien qu'il y a une partie de la gauche, malheureusement,
03:56qui tient ce discours d'encouragement, de haine envers nos compatriotes juifs
04:01quand on n'est pas capable de qualifier d'antisémite ce qui s'est passé.
04:04– Quand on n'est pas capable de qualifier d'antisémite,
04:06ce que je disais c'est que vous avez prononcé ce mot, vous avez prononcé le mot juif,
04:09ce que n'a pas fait Jean-Luc Mélenchon qui parle d'une attaque contre les croyants,
04:13la laïcité, est-ce qu'il y a une forme de responsabilité ?
04:16– Je trouve vraiment honteux de la part des responsables politiques
04:21comme Gérald Darmanin de dire que la gauche porte une responsabilité
04:25dans ce qui se passe.
04:26D'abord parce que je fais partie des responsables politiques
04:29qui ont construit cette coalition du Nouveau Front Populaire.
04:31– Et vous étiez immédiatement à l'avant-de-vote comme vous le disiez à l'instant.
04:33– Je me suis rendu directement là-bas comme l'auraient fait
04:35certainement les autres responsables politiques s'ils avaient été à côté.
04:38– Oui mais ne jouez pas, ne jouez pas la comédie, vous le savez très bien,
04:41il ne parle pas de vous, il parle de Jean-Luc Mélenchon.
04:43– Je vais vous dire deux choses, la première c'est que dans le programme
04:45que nous avons construit et présenté aux électeurs et électrices de France
04:48et j'y ai participé à la construction de ce programme avec aussi place publique
04:53puisqu'on était là tous les cinq autour de la table,
04:55nous avons mis inscrit dans ce programme noir sur blanc
04:59que la lutte contre le racisme et l'antisémitisme
05:02était une priorité de notre combat
05:04et nous avons fait un chapitre à part spécifique concernant l'antisémitisme
05:09en notant qu'il avait une histoire propre et particulière dans notre pays,
05:14que les actes s'aggravaient et qu'il fallait augmenter les moyens
05:19pour pouvoir lutter contre ce fléau.
05:21– Oui mais ça me frappe Fabien Roussel, vous reprochez.
05:23– Notre programme est clair là-dessus,
05:26tout comme Manuel Bompard hier lors de ses universités d'été,
05:30au moment de son discours de conclusion,
05:34il a commencé son discours, comme moi je l'ai fait d'ailleurs à Montpellier,
05:38en apportant toute sa solidarité, toute son émotion,
05:41en direction de nos compatriotes juifs.
05:45Donc pour vous dire que nous les responsables politiques,
05:48nous sommes d'accord sur le fait que c'est un fléau
05:51contre lequel il faut se battre et s'unir.
05:54– Fabien Roussel vous dites, en gros c'est un scandale
05:56que Gérald Ledard-Manin en fasse de la politique,
05:58mais moi j'ai bien entendu votre première réponse,
06:00vous avez dit, il ne faut en aucun cas sous-estimer ces actes.
06:03Vous savez très bien qu'en disant ça, tout le monde va penser,
06:06qui a dit que l'antisémitisme était résiduel dans ce pays ?
06:09Jean-Luc Mélenchon. Donc vous-même vous l'avez en tête.
06:12– J'aimerais bien que Jean-Luc Mélenchon et d'autres de ses députés d'ailleurs,
06:16qui n'ont pas été clairs sur ce sujet, clarifient leur position
06:19et c'est à eux qu'il faut poser la question.
06:21– Ce que je peux vous dire, c'est que dans le programme que nous défendons,
06:24dans le gouvernement que nous souhaitons mettre en place
06:27pour nos concitoyens, pour la France, pour la République,
06:31nous voulons une République laïque et universaliste.
06:34Nous voulons augmenter les moyens pour lutter
06:36contre l'antisémitisme et le racisme.
06:38300% d'augmentation d'actes antisémites dans notre pays.
06:41– Jonathan Arfi, ce matin il dit que c'est un pompier pyromane,
06:44Jean-Luc Mélenchon.
06:45– Mais moi ce que je veux dire c'est que,
06:47Jonathan Arfi je l'ai rencontré hier…
06:49– Il est à vos côtés à la Grande Motte.
06:50– À la Grande Motte, je l'ai croisé de nouveau ce matin dans vos locaux,
06:55c'est que nous avons beaucoup de moyens à mettre en œuvre
06:58dans les sanctions mais aussi dans la prévention.
07:01Beaucoup de personnes, de responsables de la communauté juive de France
07:06disent que nous avons beaucoup à faire dans l'éducation de nos enfants,
07:09beaucoup à faire dans les clubs sportifs,
07:11beaucoup à faire dans les lieux de travail.
07:13Il y a un grand plan de formation de nos agents de la fonction publique,
07:17de nos associations sportives.
07:18Il y a un plan qui a été présenté par Elisabeth Borne,
07:20première ministre, en janvier 2023 pour lutter contre racisme, antisémitisme.
07:25Un plan qui se déclinait en cinq ans de proposition.
07:27Où on en est de ce plan ?
07:28Ça fait 18 mois, il n'y a aucune évaluation,
07:31aucun moyen qui a été mis en œuvre.
07:33– Donc vous demandez à ce que la loi soit renforcée ?
07:36– Moi je réponds à Gérald Darmanin qui nous stigmatise et nous rend responsable.
07:41Je dis lui, lui qui est ministre depuis tant d'années,
07:44qu'est-ce qu'il a fait ?
07:45Qu'est-ce qu'il a fait concrètement comme moyen, lui et son gouvernement,
07:48en matière de formation, d'éducation, de prévention ?
07:51Comment se fait-il que nos enfants, collégiens, lycéens,
07:54tous, tous devraient avoir au moins une visite dans leur scolarité
07:58d'un lieu de mémoire, pour apprendre la guerre, le nazisme,
08:01l'extrême droite, la choix.
08:03Tous devraient avoir la possibilité de le faire.
08:05Les principaux des collèges, des lycées,
08:09n'ont pas les moyens d'organiser ces visites.
08:11Ça nécessite donc, en face de ces propositions, d'y mettre des moyens.
08:15C'est ce que nous, nous proposons, nous la gauche et les écologistes,
08:18nous, nous voulons véritablement mettre les moyens
08:20pour que nos enfants, la France, la République,
08:23respectent chacun de nos concitoyens,
08:25quelles que soient leurs couleurs ou leurs religions.
08:27– Partagez-vous toujours les mêmes valeurs avec Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel ?
08:30– Je partage un programme et seul le programme compte
08:34et nous avons inscrit dans ce programme les moyens que nous voulons mettre en œuvre
08:37pour lutter contre le racisme et l'antisémitisme.
08:39– C'est la dernière fois que vous vous êtes parlé Fabien Roussel ?
08:41Jean-Luc Mélenchon et vous ?
08:43– Ça fait très longtemps.
08:45– Vous ne vous parlez plus ?
08:47– Non, parce que moi je parle avec les responsables de la France insoumise
08:52et notamment Manuel Bompard.
08:54– Vous n'avez pas l'impression que c'est lui qui tire les ficelles de la France insoumise ?
08:56– Non, pas du tout, parce que c'est avec Manuel Bompard
09:00que je vous dis qu'on écrit, nous, ce que nous faisons
09:05et ça nous sert de base de travail pour un futur gouvernement.
09:08C'est sur cette base-là que nous travaillerons à construire des majorités.
09:12– Alors précisément, parlons-en de cette majorité,
09:15je suis quand même surprise que vous ne vous soyez,
09:17enfin je veux dire, dans cette période politique,
09:20vous ne vous êtes pas parlé, vous ne vous souvenez même plus
09:22de la dernière fois que vous avez échangé ensemble.
09:24– On échange avec l'ensemble des forces de gauche et écologistes régulièrement,
09:28on a passé nos vacances à travailler ensemble,
09:31à faire des visios avec Ludicasté.
09:33– Il y a quand même ce qu'on appelle un éléphant dans la pièce,
09:36comme on dit en anglais, il n'y a pas quand même,
09:38vous n'avez pas l'impression qu'il y a un petit tabou ?
09:40– Aujourd'hui, il y a un éléphant dans la pièce,
09:43c'est le peuple français, et le peuple français aujourd'hui,
09:46il est bafoué, méprisé, on ne l'écoute pas,
09:49Emmanuel Macron, Emmanuel Macron ne l'écoute pas, ne le respecte pas,
09:52et s'il y a un éléphant aujourd'hui qu'on ne voit pas,
09:54c'est le peuple français, et ce sont ses exigences de changement.
09:57– Bon, vous essayez de vous en tirer là-dessus,
09:59mais en l'occurrence, j'y venais de toute façon, Emmanuel Macron…
10:03– Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt,
10:07et donc aujourd'hui…
10:08– Allez-y, allez-y, on peut s'étonner que quelqu'un qui est aussi central
10:13que Jean-Luc Mélenchon dans le Nouveau Front Populaire,
10:15c'est quand même le premier à avoir pris la parole à 20h le soir des élections,
10:18et c'est quelqu'un avec qui vous n'avez plus d'échange,
10:20c'est quand même étrange, c'est une même famille politique.
10:22– Oui, mais ça c'est le jeu médiatique, c'est la personnalité…
10:24– Vous pouvez me dire qu'il n'est pas central et tout ça…
10:26– C'est la personnalité de Jean-Luc Mélenchon,
10:28qui aime bien aussi être sur tous les 20h.
10:30– Un gouvernement sans la France insoumise,
10:35est-ce que c'est souhaitable, est-ce que c'est acceptable,
10:38est-ce que finalement, au vu de tout ce qu'on vient de se dire,
10:40vous vous dites bon ben, c'est pas plus mal ?
10:42– Mais la question c'est d'abord un gouvernement
10:44qui répond aux attentes de changement des Français,
10:46on rentre dans une crise démocratique extrêmement grave,
10:49c'est pas une crise institutionnelle pour moi,
10:51c'est pas la question du respect des institutions,
10:53c'est le respect de la parole du peuple.
10:57Le peuple français, les Français ont voté aux élections européennes,
11:01aux élections législatives, et majoritairement,
11:03qu'ils aient voté à l'extrême droite ou qu'ils aient voté à gauche,
11:07ils ont dit la politique d'Emmanuel Macron, nous n'en voulons plus,
11:10nous voulons du pouvoir d'achat, nous voulons des salaires,
11:12nous voulons des services publics, nous voulons de la sécurité,
11:14nous voulons tout ça.
11:15– Vous l'avez rencontré la semaine dernière,
11:17il continue à consulter aujourd'hui,
11:19qu'est-ce que vous attendez d'Emmanuel Macron ?
11:21– Emmanuel Macron, le camp présidentiel,
11:23a dit, comme si en plus c'était de leur prérogative,
11:26bon, ils sont arrivés en tête, c'est vrai,
11:29c'est la coalition qui a le plus de députés,
11:31nous pourrions avoir un gouvernement du nouveau front populaire,
11:34mais sans la France insoumise.
11:36Franchement, d'abord c'est honteux de faire ça,
11:39je considère même que c'est de l'enfumage,
11:41parce que là aujourd'hui ils disent sans les insoumis,
11:44demain ils vont dire sans les communistes parce qu'ils mangent encore les enfants,
11:47après ils vont dire sans les écologistes parce qu'on veut des corridors en France,
11:50et puis après ça va être quoi ?
11:52Après ça veut dire qu'on ne veut pas d'augmentation du SMIC,
11:54après ils vont dire oui mais il ne faut pas qu'ils abrogent la réforme des retraites,
11:57etc.
11:58Aujourd'hui, je leur pose la question, qu'est-ce qu'ils veulent ?
12:01Ils veulent supprimer le peuple ? Ils veulent supprimer les élections ?
12:04C'est ça la question qui est posée quand même,
12:06il y a eu des élections, des gens ont voté,
12:08ils ont mis en tête une coalition avec un programme,
12:11nous avons été clairs, nous sommes la seule coalition
12:14à avoir présenté notre programme de manière unie.
12:17Eh bien, nous demandons à ce qu'une coalition
12:20et un gouvernement issu de cette coalition,
12:22travaille à la mise en œuvre de ce programme
12:25en construisant des majorités,
12:27en travaillant avec les organisations syndicales,
12:29la société déchirée…
12:30– En construisant des majorités ?
12:31– Mais bien sûr !
12:32– En construisant des majorités, mais qui irait jusqu'où ?
12:34– Mais en fonction des textes que nous allons aborder,
12:37et d'ailleurs la composition même de ce gouvernement,
12:39nous l'avons dit au Président de la République,
12:41la composition même de ce gouvernement sera un gouvernement ouvert,
12:44ouvert à d'autres groupes, ouvert à la société civile,
12:49nous ne disons pas, nous, que c'est tout le programme du NFP,
12:53rien que le programme du NFP, et avec un gouvernement du NFP.
12:56– Mais c'est tout le problème, parce qu'en effet,
12:58alors pardon de revenir à lui,
12:59mais c'est vrai que celui qui avait donné la ligne le soir même,
13:02c'est-à-dire Jean-Luc Mélenchon, qui avait pris la parole,
13:04et qui avait dit tout le programme du NFP, rien que le programme du NFP.
13:08– Mais vous vous accrochez à ça ?
13:10– Moi je ne m'accroche pas du tout à ça.
13:11– Vous répétez ça sans arrêt, ce n'est pas ce que nous…
13:13– C'est lui qui l'a dit.
13:14– Oui, mais ce n'est pas ce que nous nous disons,
13:16qui dirige la coalition ? C'est nous.
13:19Qui sera Premier ministre ?
13:21En tout cas, qui nous proposons ? C'est Lucie Castex.
13:24Lucie Castex ne dit pas ça, nous ne disons pas ça, ni moi, ni Manu Pompadour,
13:29ni Olivier Faure, ni Marine Thondegout.
13:34Nous voulons construire un programme des réformes
13:38qui répondent aux demandes des Français.
13:41Nous voulons tout de suite mettre en place le pré-recrutement
13:44de professeurs et de soignants pour nos écoles et pour nos hôpitaux.
13:48Nous voulons tout de suite augmenter les salaires des Français,
13:51du public comme du privé.
13:52Ça veut dire que nous allons tout de suite…
13:54– Avec quel budget ?
13:55– Nous allons tout de suite mettre à l'ordre du jour
13:57la hausse de 10 points du point d'indice des fonctionnaires
14:00pour que tous les salaires de la fonction publique
14:02augmentent dans les hôpitaux, dans les écoles, dans nos communes.
14:05Et en même temps…
14:06– Avec quel budget ?
14:08– En même temps, nous allons demander aux partenaires sociaux
14:10de mettre en place tout de suite une conférence salariale
14:14afin que, et le SMIC augmente, mais aussi l'ensemble des salaires
14:19qui vont au-dessus du SMIC, parce que tous les Français souffrent
14:23de salaires trop bas, qu'ils soient au SMIC
14:26ou qu'ils soient dans les classes moyennes.
14:27– Avec quel budget ?
14:28– Nous allons mettre en place tout de suite une réforme…
14:31– Non mais bref, si vous n'avez pas le carnet de chèques…
14:33– Une réforme fiscale qui va mettre deux mesures à l'ordre du jour,
14:37immédiates, le rétablissement d'un impôt sur la fortune
14:40afin que les plus riches contribuent au financement de ces mesures
14:44et ensuite une taxation des super profits
14:47afin que le capital participe aussi au financement de ces mesures.
14:50Ces deux mesures nous rapporteront 30 milliards d'euros
14:53et nous proposons donc, nous, de ne…
14:57alors ce ne sont pas les Français qui vont être taxés,
14:59c'est le capital et les grandes fortunes…
15:01– Parce que c'est des Français quand même ?
15:02– Oui d'accord, mais ce ne sont pas les classes populaires,
15:05les classes moyennes, les PME, les TPE,
15:07ce n'est pas celles-là qui sont concernées, ce n'est pas celles-là.
15:10Et donc c'est pareil, je tord le cou à ces rumeurs qui disent
15:13la gauche arrive, les impôts vont augmenter, c'est faux.
15:16Les plus riches, le CAC 40, les super profits,
15:19c'est ça que nous allons taxer et nous voulons répondre,
15:21nous voulons répondre aux attentes de toute la France,
15:24de nos services publics, des travailleurs, des services publics,
15:28c'est ça notre priorité.
15:29– Je vous repose la question Fabien Roussel,
15:30parce qu'effectivement l'ère de la guerre,
15:31c'est quand même de pouvoir tenir le chéquier,
15:32ça c'est si vous obtenez une majorité pour voter un budget,
15:36qui serait celui que vous venez de décrire,
15:38est-ce que vraiment vous pensez pouvoir avoir une majorité,
15:42pouvoir échapper à une censure ?
15:44– Mais maintenant la balle elle est dans le camp du Président de la République.
15:47– Qu'est-ce que vous lui dites là ?
15:48– Puisque le Président de la République, M. Attal, M.Berrou, M.Philippe,
15:51le camp présidentiel disent, un gouvernement NFP,
15:55mais sans les insoumis, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Bompard
15:59font un geste, ils disent si ça bloque, on n'ira pas,
16:03on soutiendra sans participer, la balle est dans leur camp.
16:06Nous demandons, je demande au Président de la République,
16:09au camp présidentiel maintenant, de dire qu'ils sont d'accord
16:14pour qu'il y ait un gouvernement dirigé par Lucie Castex,
16:17pour mettre en œuvre le programme que nous avons présenté aux Français
16:21et de ne pas censurer ce gouvernement et de respecter la parole présidentielle
16:27qui nomme le Premier ministre, la Première ministre,
16:29donc nous demandons à laisser le gouvernement du Nouveau Front Populaire
16:34de mettre en place un exercice budgétaire, de travailler
16:37et de laisser les Français jugent, mais ce sont les Français
16:40qui sont les arbitres de ce gouvernement.
16:42– Vous leur demandez de vous promettre de ne pas censurer,
16:44je reprécise les choses, quand vous dites un gouvernement de Lucie Castex,
16:47sans Ministre Lafie, vous avez acté l'idée qu'il n'y aura pas de Ministre Lafie,
16:51c'est acté, il y aura des ministres communistes ?
16:53– Oui, nous serons dedans, nous ferons tout pour qu'il y en ait,
16:58chez nous on interroge les adhérents, il y a une consultation,
17:00nous sommes un parti démocratique, on les consultera,
17:02mais nous ferons tout pour que ce gouvernement réussisse,
17:05en tout cas la balle est dans le camp présidentiel,
17:08si le Président de la République nomme Lucie Castex,
17:12il faudra la laisser gouverner.
17:15– Vous n'avez pas l'impression d'un grand bluff ?
17:17– Mais le Président de la République peut décider de nommer quelqu'un de son camp…
17:22– Mais y compris de votre côté, je veux dire,
17:23est-ce que vous n'avez pas l'impression de jouer la comédie d'une première ministre ?
17:26– Non mais la situation elle est grave, c'est une crise démocratique dans laquelle on rentre.
17:29– Bien sûr, mais je veux dire, dans ce rôle de chacun,
17:31qui prétend qu'il aurait une majorité dont on ne sait qu'il n'a pas ?
17:34– Les Français ont voté par deux fois, il y a une cocotte qui boue dans notre pays,
17:37il y a des attentes qui sont énormes, il y a 50% de femmes retraitées
17:40qui vivent avec moins de 1000 euros par mois, l'inflation elle est encore présente.
17:45Les maires de nos communes, je m'adresse à eux,
17:47les maires de nos communes aujourd'hui comme chez moi,
17:49certainement les ont, ne peuvent pas mettre en place le budget,
17:51on ne peut pas voter de budget pour 2025,
17:53parce qu'on ne sait même pas à quelle sauce les communes vont être mangées.
17:56Est-ce que nous allons avoir des dotations en hausse indexées sur l'inflation,
17:59comme nous le proposons nous à gauche,
18:01ou est-ce que nous aurons des dotations encore gelées
18:04et donc impactées par l'inflation comme le fait le camp macroniste ?
18:08Mais vous vous rendez compte que la République elle est bloquée,
18:10et c'est bien pour ça que nous rentrons dans une crise politique,
18:13démocratique extrêmement grave, et qu'il va falloir que le Président de la République
18:17mesure la responsabilité énorme qu'il est en train de prendre
18:20en bloquant, en bloquant la démocratie dans notre pays.
18:24Et ça pourrait se débloquer dans les 24 ou 48 heures.
18:26Fabien Roussel, un dernier mot, vous l'avez entendu,
18:29Ibrahim Malouf, le musicien, devait être membre du jury du film,
18:35du festival du film américain à Deauville,
18:38il a été écarté en raison d'un malaise,
18:42dit la directrice du jury, pour des questions de MeToo,
18:45il avait été pourtant innocenté par la justice.
18:48Il s'insurge, il dit c'est scandaleux, j'ai été innocenté,
18:51je n'ai pas été condamné, et pourtant on m'écarte,
18:55pour des raisons morales.
18:57Comment vous voyez ce moment Fabien Roussel ?
18:59D'abord vous m'apprenez cette information que je découvre complètement,
19:02oui je vous assure.
19:04Vous n'avez pas écouté les journaux ce matin,
19:06pourtant vous avez dit avoir écouté...
19:08Si j'ai écouté les journaux, mais peut-être pas jusqu'au bout,
19:10mais en tout cas ce n'était pas dans les premiers titres de l'actualité,
19:12donc je découvre, excusez-moi.
19:14Moi je me réfère toujours, en tout cas, à la justice d'abord.
19:18Quand il n'y a pas de décision de justice, c'est difficile,
19:22et effectivement, préventivement,
19:24les choix que nous faisons et qu'il est préférable de faire,
19:27c'est d'écarter les personnes qui peuvent être suspectées.
19:30Dans l'attente, mais quand le jugement est tombé ?
19:32Mais quand il y a une décision de justice qui est tombée,
19:35je pense qu'il faut d'abord les respecter.
19:38Maintenant, moi je ne connais pas les tenants et les aboutissants de cette affaire,
19:43donc je ne peux pas m'exprimer plus en avant.
19:45– Mais pour vous, la justice doit être la référence ?
19:48– Si on ne peut plus tenir compte des décisions de justice,
19:52et qu'on se permet d'aller au-delà,
19:55ou qu'il y ait une deuxième justice faite, ça devient compliqué.
19:59Après, je sais aussi que chaque organisme,
20:02que ce soit une entreprise, un festival, une association, un parti,
20:06est libre aussi de dire, certes il y a eu une décision de justice,
20:10certes il y a eu ça, mais on ne préfère pas.
20:14Ça c'est la liberté aussi de chacun en République.
20:17– Fabien Roussel, secrétaire national du parti communiste,
20:19merci d'avoir été mon invité ce matin, il est 8h52.