Louis De Raguenel : «Si Jean-Marie Le Pen avait dit un quart de ce qu’on entend dans la bouche de Rima Hassan ou de certains élus insoumis, la justice s’en serait saisie bien plus tôt»
Le journaliste politique Louis De Raguenel dénonce une forme de laxisme vis à vis de l'antisémitisme en France : «Si Jean-Marie Le Pen avait dit un quart de ce qu’on entend dans la bouche de Rima Hassan ou de certains élus insoumis, la justice s’en serait saisie bien plus tôt».
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00:00Après, l'exemple quand même doit venir d'en haut, c'est-à-dire que si les politiques à l'Assemblée nationale s'autorisent à faire des phrases ambigües, parfois pas du tout ambigües, clairement antisémites...
00:11Les Jeux olympiques ! Rappelez-vous ce qu'elle fait sur l'équipe d'Israël ?
00:14Absolument, absolument.
00:15Ce n'est pas une équipe de club, c'est une équipe d'un pays !
00:17Même si les gens ne se disent pas ça comme ça, ce n'est pas conceptualisé, mais à partir du moment où, entre guillemets, au sommet de la pyramide, l'élite administrative politique du pays se permet ça,
00:26ça désinhibe tout le monde.
00:29Je pense qu'il y a un devoir d'exemplarité, mais le problème, la grande difficulté par rapport à ça, c'est qu'il n'y a rien qui est judiciarisé.
00:35À un moment donné aussi, nous, on est tous en train de verser des larmes de crocodile, on est toujours en train de s'indigner, mais normalement, il y a le droit, il y a le respect du droit, il y a l'application du droit.
00:45Si Jean-Marie Le Pen avait dit un quart de ce qu'on entend dans la bouche de Rima Hassan, dans la bouche d'élu La France Insoumise, je peux vous dire que la justice se serait saisie bien plus tôt.
00:56Elle se serait auto-saisie.
00:58Exactement, mais je pense que c'est ça aussi qui heurte les gens, on a l'impression qu'aujourd'hui, globalement, il fait bon d'être antisémite en France, vous pouvez faire ce que vous voulez et au nom de la liberté d'expression, tout passe.
01:09Réellement, on ne pleurniche pas, on s'indigne, on est les premiers à être très énervés, en colère, on ressent plein d'émotions quand même de plus en plus dures, mais en face, il ne se passe jamais rien, il n'y a jamais aucune sanction, il n'y a jamais aucune alerte autre qu'une alerte morale.
01:27Et vous allez voir, je pense que ce qui va, à mon avis, offusquer beaucoup de gens, c'est que l'attention médiatique va peut-être être fixée, une fois que le procureur de la République aura parlé sur le fait que la photographie de la personne qui a commis cet acte antisémite a été diffusée sur les réseaux sociaux.
01:45Je suis quasiment convaincu que la justice va ouvrir une incidente pour savoir, pour remonter, pour savoir qui a diffusé le profil et la photo de cette personne-là.
01:55Et en fait, en France, c'est comme ça que ça se passe. Et les gens se disent, mais on est complètement chez les fous.
02:00C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les seules personnes qui vont être mises en cause, ça va être ceux qui ont diffusé l'image, la vidéo de la personne qui a commis l'acte antisémite.
02:08Et d'autre côté, on va peut-être vous expliquer qu'on a affaire à quelqu'un, effectivement, qui a des problèmes psychiatriques, qui n'était pas en pleine possession de ses moyens et donc qui est jugé irresponsable.
02:18Et ça, c'est l'espèce de point Godwin de cette société, c'est ce qui rend complètement dingue tout le monde.
02:25Sous-titrage Société Radio-Canada