Georges-Louis Bouchez: "Je n'ai pas été élu pour accepter des taxes que mon parti combat depuis 40 ans"

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Georges-Louis Bouchez: "Je n'ai pas été élu pour accepter des taxes que mon parti combat depuis 40 ans"
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00:00Comprendre ça c'est quand même pas compliqué et moi j'ai un peu de mal à
00:02comprendre certains éditorialistes qui découvrent que l'EMR n'aime pas les impôts.
00:06Franchement...
00:09Ecoutez, moi je suis pas le roi, je n'ai pas voulu m'exprimer hier parce que je
00:11voulais respecter le fait que les premiers mots soient pour le roi.
00:15Je pense de toute façon qu'on doit continuer dans la formule Arizona,
00:18que c'est juste à un moment compliqué sur le plan de débat politique
00:22et encore une fois je le répète ça ne méritait pas cette dramatisation.
00:25Vous savez quand on n'arrive pas à un accord sur un dossier, on peut parler d'autres dossiers.
00:28On a 50 chapitres au moins à se mettre d'accord avant la fin de la formation du gouvernement.
00:33Mais je le répète, pour moi augmenter la TVA sur des produits de première nécessité c'est un problème.
00:39Augmenter les axis sur l'essence ça ne va pas.
00:42Les plus-values c'est aussi un problème parce que les plus-values c'est pas la protection des riches.
00:45Les plus-values c'est la protection des PME.
00:47Aujourd'hui il y a des gens qui travaillent 40 ans de leur vie,
00:50qui payent des cotisations sociales, qui payent des impôts
00:52et ils ont juste la plus-value qui leur permet effectivement d'être récompensé pour leur succès.
00:57Moi je ne veux pas d'une taxe sur le talent, je ne veux pas d'une taxe sur le succès.
01:02Je veux que ce pays soit un pays de succès justement.
01:04Et donc voilà, ça gêne peut-être certains, on fait la caricature sur les millionnaires.
01:08Vous savez, j'aimerais qu'il y ait beaucoup plus de millionnaires dans le pays
01:11parce qu'un pays où il y a beaucoup de millionnaires c'est un pays où l'économie marche bien.
01:18Ok, mais vous savez il y a plusieurs éléments.
01:20Quand vous rendez de l'argent aux travailleurs, ça on ne s'était pas mis d'accord non plus.
01:24Donc c'est aussi un élément où il faut avancer dans la négociation.
01:27L'aspect de taxes était très précis, mais le niveau de détail des réformes ne l'était pas du tout.
01:32On s'est mis d'accord pour effectivement baisser la fiscalité sur le travail.
01:36Sur quelle tranche, quel travailleur, tout ça n'était pas encore déterminé.
01:40Et pour le reste, je vais vous dire une chose, on peut aussi baisser la fiscalité sur les travailleurs
01:43sans augmenter sur la consommation.
01:46Parce que si c'est pour leur donner de la main droite mais leur reprendre de la main gauche,
01:51très franchement les gens vont vous dire ne touchez à rien.
01:53Et il y a quand même des principes majeurs, les produits de première nécessité,
01:57c'est tout le monde qui doit pouvoir y avoir accès.
01:59Donc c'est quand même logique à un moment donné d'avoir un questionnement par rapport à ça.
02:03Si j'avais accepté des choses pareilles, je ne suis pas sûr que vous auriez été heureux.
02:07Par ailleurs, je rappelle quand même que tout le monde doit rester calme.
02:09Nous sommes le 23 août, c'est peut-être une des premières fois en Belgique
02:13ces 15 dernières années qu'on a déjà une configuration gouvernementale le 23 août.
02:17Alors ce n'est pas parce que ça prend une semaine de plus à discuter de questions fiscales.
02:23Écoutez, de un, je n'ai pas à dire ce que doit faire le roi.
02:27Et de deux, je n'ai pas à vous dire ce que j'ai dit au roi.
02:29Mais ce qui est certain, et je le répète, c'est qu'aujourd'hui,
02:33ce n'est pas anormal de prendre plusieurs semaines de discuter du budget et de la réforme fiscale.
02:39Ici, on a discuté de la réforme fiscale pendant une semaine.
02:42On a discuté de ça pendant une semaine, il y a eu un problème sur les plus-values,
02:45on revient chez le roi.
02:46Et si c'est comme ça, on va...
02:47Il y a trois notes.
02:48Bon allez, trois notes, mais qu'est-ce que c'est ?
02:51Qu'est-ce que c'est ?
02:52Sans véritable débat politique.
02:53On n'a même pas eu de groupe de travail technique sur la fiscalité.
02:56Si à chaque fois qu'on a un problème sur un dossier, on revient chez le roi,
02:59je vais demander une chambre là-bas, parce qu'alors on va venir souvent.
03:02C'est un pur problème de débat politique, de discussion politique.
03:06Il faut arrêter le drama.
03:07Encore une fois, on est le 23 août, on a voté il y a 70 jours.
03:10C'est très court en Belgique par rapport aux autres moments.
03:13Il y a quand même un nouveau gouvernement à vendre les élections ?
03:16Vous savez, ça fait cinq ans de toute façon qu'on dit que je suis responsable de tout.
03:20Évidemment, ça reste une habitude.
03:22Pour certains, c'est plus facile à écrire.
03:24Mais peut-être qu'on est responsable de tout,
03:25parce que notre formation politique défend un projet un peu alternatif.
03:28En Belgique, c'est rare, effectivement, d'avoir des partis politiques
03:31qui pensent qu'on n'a pas toujours besoin d'impôts.
03:33Mais dans le pays le plus taxé du monde,
03:35je dois vous avouer que je suis très sensible quand on parle des impôts.
03:38Donc si on veut considérer que c'est de ma faute, je n'ai pas de problème.
03:41Mais je veux alors qu'on le sache pour les bonnes raisons, pour les vraies raisons,
03:44et pas qu'on invente tout et n'importe quoi.
03:46J'ai pu lire certains posts hier sur les réseaux sociaux
03:49qui ne correspondent pas à la réalité.
03:51C'est-à-dire que, quand on dit qu'on protège les millionnaires,
03:55mais c'est complètement faux.
03:56Allez expliquer à toutes les PME familiales,
03:58aujourd'hui, dans le monde de l'agriculture, de l'automobile, de la construction,
04:02qui n'ont plus que la valeur de leur entreprise, en fait,
04:05parce que leur business ne marche pas toujours très bien,
04:07pour dire d'avoir une pension, pour dire, oui, de se mettre un peu à l'aise.
04:10Mais est-ce qu'on peut, dans ce pays, récompenser le travail, le talent et le succès ?
04:14Moi, j'aimerais bien qu'on puisse continuer à récompenser le succès, oui, effectivement.
04:17Vous avez des critiques sur le méthode formateur ?
04:19Écoutez, moi, je n'ai aucune critique.
04:20Si je suis sorti, c'est parce que je voulais un peu rétablir la vérité,
04:23parce que je commence un peu à en avoir marre d'entendre un peu tout et n'importe quoi.
04:26Mais pour le reste, je ne critique personne.
04:28C'est normal que Voreille essaie de défendre des points de gauche.
04:31Le formateur, il travaille du mieux qu'il peut, et je pense qu'il a déjà été très loin.
04:36À chaque fois qu'il déposait des notes, on avançait de plus en plus vers un compromis.
04:40Il se fait qu'à un moment, il y a une formation politique qui n'a plus voulu négocier.
04:44Je ne peux rien faire contre ça.
04:45Écoutez, j'ai fait dix contre-propositions.
04:47Je veux bien, mais encore une fois, pour danser le tango, il faut être deux.
04:50Moi, je veux bien commencer le pas de danse, mais s'ils ne veulent pas faire le pas de danse,
04:54c'est un peu compliqué, effectivement.
04:55Est-ce que vous êtes frustré ?
04:57Je ne suis pas frustré, mais moi, je ne participe pas au jeu du Zwarte Piet.
05:00Donc, si on veut dire que c'est l'EMR qui a bloqué, ok, c'est l'EMR qui a bloqué.
05:03Mais alors, je peux au moins donner les vraies raisons pour lesquelles on a bloqué.
05:06Pour nous, aujourd'hui, la charrette fiscale est trop lourde.
05:09Elle est trop lourde, et donc, elle doit s'alléger.
05:11Mais c'est normal, on est effectivement qu'à une quatrième version, et les deux premières sont passées vite.
05:16Et je vous le dis, on est à à peine une semaine de discussion entre présidents de partis,
05:20sans groupe de travail technique.
05:22Ça ne méritait pas, je pense, de revenir chez le roi.
05:27Encore une fois, je ne sais pas ce que le palais décidera,
05:29et même si je le savais, je ne vous le dirai pas.
05:31Et donc, il faut laisser maintenant le palais prendre attitude.
05:34Mais de toute façon, on ne peut pas, dans le chef des autres partis,
05:37dire à la fois, il n'y a pas autre chose que l'Arizona,
05:40et après, venir ici, chez le roi.
05:43Qu'est-ce que vous voulez lui dire, en fait ?
05:45Comment relancer maintenant l'Arizona ?
05:47On a plein d'idées, et je pense que c'est surtout le roi qui doit prendre la décision.
05:50Donc, il y aura certainement moyen de relancer.
05:53Mais tous les partis hier ont dit, de toute façon, nous, on veut rester dans l'Arizona.
05:56Alors, j'ai entendu aussi un autre argument, qui est lunaire,
05:59qui est celui de dire, il y a bientôt les communales.
06:01J'aimerais quand même préciser deux choses.
06:03La première chose, c'est que les élections communales
06:05n'ont strictement rien à voir avec la formation d'un gouvernement.
06:08Aujourd'hui, plus de la moitié des listes communales
06:10ne portent pas le nom d'un parti,
06:12mais portent intérêt communaux, liste du bourgmestre, etc.
06:15Donc, très franchement, l'élection communale à Bièvre,
06:18chez David Clarinval, je ne crois pas, sera influencée par l'accord fédéral.
06:21Et le deuxième élément, je pense que le meilleur moyen
06:24d'aller aux élections communales pour nos partis,
06:26c'est d'avoir un gouvernement qui est prêt.
06:28Donc, il faut arrêter de dire que, dès le 23 août,
06:30on va arrêter de travailler sérieusement,
06:32parce qu'on ne pourrait pas faire de gouvernement
06:34avant les élections d'octobre.
06:36C'est une chose, mais assez hallucinante sur la dramatisation,
06:39comme si l'EMR devait accepter des impôts nouveaux,
06:41ou alors c'est le chaos.
06:43Moi, je ne m'inscris pas là-dedans, non.
06:45La solution, ce n'est pas soit des impôts nouveaux, soit le chaos.
06:47La solution, c'est un bon accord,
06:49qui respecte aussi le résultat des élections.
06:51Merci beaucoup.

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