Emmanuel Macron va convier les présidents de groupe parlementaire et chefs de parti

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Dans Europe midi, Mickael Dorian et ses invités débattent de dernières informations.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3
Transcript
00:00Avec Miquel Dorian jusqu'à 14h sur Europe 1, on décrypte l'actualité à présent avec vous Miquel et vos invités aujourd'hui l'ancien magistrat Georges Fenech et l'écrivain et journaliste Vincent Roy.
00:13Bonjour à tous les deux, heureux de vous accueillir cet après-midi avec cette information qui est tombée il y a quelques heures, Emmanuel Macron convie les présidents de groupe le 23 août.
00:24Alors est-ce qu'on va en savoir plus dans les prochains jours concernant la nomination du successeur de Gabriel Attal ?
00:30Alors si l'heure est pour l'instant toujours aux consultations, cette annonce confirme bel et bien la reprise totale de la vie politique dans notre pays Vincent Roy.
00:39Oui mais alors vous allez dire que je suis un esprit chafouin mais je ne comprends pas, il convoque les présidents de groupe mais lesquels exactement ?
00:49C'est-à-dire ceux qui selon lui appartiennent à l'arc républicain ou tous les présidents de groupe ?
00:54Puisque il m'a bien semblé que certains étaient exclus.
00:58C'est une très bonne question Vincent Roy.
00:59Non seulement les présidents de groupe mais les chefs de parti. Va-t-on voir dans le bureau d'Emmanuel Macron tout à la fois Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ? Je n'en sais rien.
01:09Et c'est une très bonne question Georges Fenech.
01:11Et surtout que cette consultation semble aller dans la continuité des lettres qui avaient été adressées par Gabriel Attal la semaine dernière.
01:22Je ne suis pas certain qu'il y ait une continuité aujourd'hui entre le président et son ancien premier ministre.
01:27J'ai plutôt l'impression que c'est un peu le silence radio d'ailleurs.
01:30Je ne crois pas du tout. Je pense que Gabriel Attal joue sa carte aujourd'hui.
01:35Il a complètement rompu les ponts avec Emmanuel Macron.
01:39Maintenant on a Emmanuel Macron qui c'est un petit peu recherche premier ministre.
01:46C'est un peu, pour un président de la République, pardonnez-moi l'expression, aux abois.
01:51Aux abois parce qu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée.
01:54Pas de premier ministre qui se dégage naturellement évidemment puisqu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée.
01:58Et donc s'il n'y a pas de majorité, s'il n'y a pas de premier ministre, le président de la République est un homme seul.
02:03Il ne peut plus présider ni gouverner.
02:06Et donc il devient le dernier verrou à sauter avant de refaire des élections présidentielles.
02:11Moi je suis convaincu qu'il y aura des élections présidentielles dans un temps relativement court.
02:15Mais bon ça c'est encore un peu plus tard.
02:18Donc vous pensez qu'il n'y a pas de lien entre cette lettre qui avait été adressée au président de groupe
02:22qui avait pour objectif finalement de trouver un consensus à une politique nationale
02:29et cette information qui vient de tomber.
02:35Le président de la République et le premier ministre ont perdu l'élection.
02:39Ils n'ont plus le pouvoir.
02:41Vous pouvez retourner la chose dans tous les sens.
02:43Le président de la République va devoir affronter une cohabitation.
02:48Quel que soit le locataire de Matignon, ce sera une cohabitation.
02:52Et Gabriel Attal est le premier ministre sortant d'une majorité qui a été défaite.
02:57Mais véritablement défaite.
02:59Donc ils n'ont presque plus le droit au chapitre.
03:02Simplement il reste entre les mains ce pouvoir très important au président de nommer un premier ministre.
03:09C'est le seul pouvoir qui lui reste.
03:12Mais vous pensez bien que ceux qui vont répondre à son invitation, chacun va avancer ses pions.
03:18Le front voudra à son premier ministre.
03:21C'est ce que j'allais dire.
03:22Parce que le pouvoir du président de la République, Georges, il est discrétionnaire.
03:26Discrétionnaire mais il doit obéir à une logique politique quand même.
03:30Oui, il doit obéir évidemment à une logique politique.
03:34Mais là de toute façon la logique politique s'impose d'elle-même dans la mesure où il n'y a pas de majorité.
03:40Donc c'est la réalité qui de toute façon va s'imposer.
03:45Quel que soit le premier ministre qu'il va trouver, celui-ci n'aura pas de majorité.
03:50Sauf peut-être sur certains textes que j'appellerais moi une majorité de circonstance.
03:53S'il n'a pas de majorité, il ne tiendra pas 48 heures.
03:56Aucun ne tiendra.
03:57On a tout de même l'impression, effectivement la Macronie, vous le disiez, Georges Fenech a perdu les élections législatives.
04:01Mais Emmanuel Macron continue de chercher par tous les moyens une majorité.
04:07Et notamment lorsqu'il convie les présidents de groupe le 23 août prochain.
04:11Mais sa majorité, elle peut exister.
04:14S'il arrive à trouver, me semble-t-il, mais Georges me corrigera,
04:18s'il arrive à trouver, c'est-à-dire à trouver un hyper-centre
04:23avec sur sa droite, pour convaincre les LR canal historique,
04:30dans cet hyper-centre, sur sa droite, quelqu'un capable de réunir,
04:36de combler d'une certaine manière cet hyper-centre,
04:39avec peut-être quelques socialistes qui adhéreraient.
04:43Je ne vois que ça comme majorité aujourd'hui.
04:50Je reste absolument persuadé que le président de la République a perdu le pouvoir.
04:57Parce que lui en est persuadé aussi.
05:00Je pense que oui. Je pense que ça a effleuré quelque part dans les journaux.
05:04Dans son entourage, il dit qu'il se prépare à une cohabitation.
05:07Il a posé une question aux Français.
05:10Il a dit, j'ai besoin de clarification.
05:14Mais si c'est une cohabitation de centre droit ou de centre gauche,
05:16est-ce que ce sera vraiment une cohabitation ?
05:18Mais forcément. Forcément, il a posé une question aux Français,
05:22j'ai besoin de clarification.
05:24Voulez-vous continuer ou pas ?
05:26Les Français lui ont répondu, non.
05:28Ils ont défait sa majorité.
05:30On ne voit pas comment on pourrait triturer ce résultat de l'élection,
05:36en disant, finalement, je vais m'en sortir quand même,
05:39en essayant de trouver un premier ministre compatible avec moi,
05:43compatible centre droit, donc je vais retrouver...
05:46Non, il faut respecter le vote des électeurs.
05:49Ça ne peut pas se passer autrement en démocratie.
05:51Le respect du vote des électeurs s'est fait en sorte
05:54qu'il y ait une majorité au moins relative
05:57qui se dégage autour d'une personnalité que lui va désigner.
06:01Mais mon sentiment personnel me posait la question.
06:04Je pense que c'est la quadrature du cercle et qu'on n'y arrivera pas.
06:07Vincent Roy ?
06:08Oui, parce qu'effectivement, les responsables et les chefs de parti
06:13vont chacun avancer leur pion, de toute façon.
06:16Pour ce qui est du nouveau front populaire
06:19qui réunit quand même tout à la fois le parti socialiste,
06:22le parti communiste, LFI et les écologistes,
06:26la messe est dite, puisqu'il y a Lucie Casté.
06:29Après, on peut s'intéresser à...
06:31Sauf qu'Emmanuel Macron n'en veut pas.
06:33Ben, attendez, il n'en veut pas.
06:35C'est quand même lui qui nomme le premier ministre.
06:37Sans doute n'en veut-il pas.
06:39En tous les cas, c'est ce qu'il laisse à croire.
06:42Pour les LR, il faudra désigner quelqu'un,
06:45et puis on demandera sans doute au Rassemblement national
06:48de désigner quelqu'un.
06:49Enfin, tout ça est une sorte de micmac.
06:52Alors, il a demandé effectivement aux Français une clarification.
06:56Il l'a obtenu.
06:57Et il me fait terriblement, moi, penser à la phrase de Beckett,
06:59je serai là si vous avez besoin d'obscurcissement.
07:01Parce que...
07:02Il l'a obtenu.
07:03Comme vous le dites, il l'a obtenu.
07:04Il a prévenu un désaveu singlon,
07:07qui était le troisième désaveu, en réalité,
07:10après la perte de la majorité en 2022,
07:13après des élections européennes catastrophiques
07:17pour la majorité,
07:18et après une dissolution totalement ratée.
07:20Qu'est-ce que vous voulez de plus ?
07:22À trois reprises, les Français lui ont dit
07:24non.
07:25Il a beau dire, j'ai été élu jusqu'en 2027,
07:27je me maintiendrai, puisque j'ai un mandat,
07:30je me maintiendrai jusqu'au bout de mon mandat,
07:32mais attention, il peut y avoir une gronde dans le pays,
07:36il peut y avoir des mouvements sociaux très importants.
07:39On a connu la période des Gilets jaunes,
07:41on pourrait connaître une autre période d'agitation sociale,
07:44surtout si vous avez un gouvernement impuissant,
07:46qui est incapable d'engager les réformes dont le pays a besoin.
07:49Et l'article 16 ?
07:50Non, l'article 16, je n'y crois pas,
07:52c'est vraiment l'état d'urgence
07:54quand le pays est menacé dans son intégrité physique.
07:57Ça a été utilisé une fois par le général de Gaulle
07:59au moment d'affaires algériennes, je n'y crois pas.

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