Benjamin Lucas, député Écologistes des Yvelines: "Ce qui se passe là est une forme de coup d'État par procrastination"

  • il y a 2 semaines
Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire au poste de Première ministre après les législatives de juillet dernier, se dit "prête", même si elle considère que l'alliance des partis de gauche devra chercher des "accords" avec les autres forces politiques.
Transcript
00:00Mais le président de la République, depuis plusieurs semaines, il essaye, on le voit bien, de constituer une coalition alternative.
00:04Il essaye finalement de refaire ce qu'a été le macronisme depuis 2017.
00:07Vous savez, on prend des gens qui viennent de partout, Madame Dati, Monsieur Dussopt,
00:11qui se réunissent sur la simple volonté d'exercer le pouvoir ensemble,
00:14mais qui n'ont pas de cohérence idéologique et qui, au final d'ailleurs,
00:17on l'a rappelé avec la loi immigration, avec la réforme des retraites, mènent une politique très à droite.
00:21Mais enfin, il n'y a pas de raison qu'Emmanuel Macron réussisse maintenant, en 2024,
00:24ce qu'il a échoué à faire depuis 2022.
00:26Et en 2022, il avait une majorité relative.
00:28Ce n'était pas si compliqué que ça, en vrai, de l'élargir, notamment avec la droite.
00:32Il n'a pas réussi à le faire.
00:33Comment voulez-vous qu'il arrive à le faire là, maintenant,
00:35alors que les macronistes ont sévèrement perdu l'élection législative ?
00:38Alors, vous l'avez dit, le temps presse, effectivement.
00:40On ne va peut-être pas attendre la fin des Jeux paralympiques.
00:43Alors, qu'est-ce que vous allez proposer ?
00:44Peut-être une nouvelle personnalité à gauche pour remplacer Lucie Castet,
00:48si jamais elle n'est pas choisie ou non ?
00:49Vous allez rester sur ce choix ?
00:50Nous avons une candidate qui est Lucie Castet.
00:52Et je comprends qu'Emmanuel Macron ait un problème avec Madame Castet.
00:54Elle a consacré tout son engagement à défendre les services publics.
00:57Or, lui a passé tout son temps à essayer de les démanteler depuis qu'il est aux affaires.
01:01Donc, effectivement, je comprends que ce soit un problème pour lui.
01:03Mais une cohabitation, ce n'est jamais agréable pour le président de la République
01:05qui doit cohabiter.
01:06Il faut qu'il s'y fasse.
01:08Mais moi, je l'incite à nommer rapidement Madame Castet,
01:10parce que ce qui se passe là, c'est une forme de coup d'État par procrastination,
01:13si je puis dire, puisque le président de la République, à force de retarder...
01:15Les mots sont forts, quand vous dites coup d'État, c'est quand même très fort.
01:17Oui, je reprends une formule.
01:18Vous savez, Mitterrand disait de De Gaulle le coup d'État permanent.
01:21Je dis le coup d'État procrastinant, vous voyez que c'est une formule.
01:24Mais il y a quand même un peu de ça, parce que, pardon,
01:25mais pendant que le président de la République tergiverse,
01:27pendant qu'il retarde l'échéance de la nomination de Madame Castet à Matignon,
01:30il continue à accaparer et à exercer les pouvoirs
01:32que les Françaises et les Français lui ont repris le 7 juillet.
01:35Quand le camp présidentiel est mis largement en minorité à l'Assemblée nationale,
01:39quand il perd les élections, le message des Français, c'est le peuple qui est souverain.
01:42Je sais qu'on est aujourd'hui dans la date anniversaire de Napoléon,
01:45mais on ne va pas créer le troisième empire pour faire plaisir à M. Macron.
01:47C'est le peuple souverain qui a décidé qu'il fallait tourner la page du macronisme
01:51et ouvrir une période de cohabitation.
01:53Et donc, M. Macron ne peut pas continuer, pardon,
01:56mais à nommer un commissaire européen, à préparer un budget d'austérité,
02:00à organiser des dérogations aux droits du travail.
02:02Enfin, il continue à exercer les pouvoirs avec un gouvernement
02:05qui n'a de démissionnaire que le nom, puisqu'il continue à exercer
02:08l'ensemble de ces charges qui a préconisé comme tel.
02:10On n'a pas beaucoup vu ça quand il prépare un budget,
02:13qu'il nomme un commissaire européen, qu'il organise un certain nombre de choses,
02:18quand le ministre des Affaires étrangères porte encore la parole de la France
02:21ces jours-ci au Moyen-Orient.
02:23Bref, on voit bien qu'il y a là une petite difficulté
02:26entre ce qui a été dit avec la démission du gouvernement
02:29et la réalité du pouvoir. Mais ça, c'est grave !

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