L'invité de RTL Midi du 12 août 2024

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Regardez L'invité de RTL Midi avec Agnès Bonfillon du 12 août 2024.

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00:00On se voyait comme un peuple d'irréductibles râleurs, on s'est réveillés dans un pays
00:08de supporters déchaînés qui ne veulent plus s'arrêter de chanter.
00:11C'est Tony Astanguay qui le dit, le patron du comité d'organisation était sur un petit
00:19nuage hier soir lors de la cérémonie de clôture au Stade de France, effectivement
00:24ces Jeux Olympiques sont allés bien au-delà de nos espérances et à plein de niveaux.
00:28Nous avons vécu grâce à vous ces Jeux sur l'antenne de RTL, Isabelle Langer et Jean-Michel Rascol.
00:33Bonjour à tous les deux.
00:34Bonjour Agnès.
00:35Merci d'être là malgré vos petits yeux.
00:37Alors vous qui étiez au cœur de la machine, effectivement on peut dire zéro accro pendant
00:42ces 15 jours ?
00:43Comme le disait Tony Astanguay, on nous promettait l'enfer, on nous demandait quels étaient
00:47les plans B, C et D de la cérémonie d'ouverture, que c'était impossible de l'organiser en
00:51dehors d'un stade en termes de sécurité notamment, que le triathlon allait se transformer
00:55en duathlon parce qu'il serait impossible de se baigner dans la Seine et au bout du
00:58compte, rien de tout cela, ces JO ont été une totale réussite.
01:01Cela a commencé par une magistrale cérémonie d'ouverture qui ne restera jamais dans l'histoire
01:06des Jeux Olympiques.
01:07Un petit peu humide quand même.
01:08Voilà.
01:09Malgré les trompes d'eau, j'allais y venir, elle a donné…
01:10Ça a rajouté du charme en ce moment.
01:12Ouais, on peut le dire comme ça, avec la bâche sur la tête pour commenter, c'était
01:15pas terrible.
01:16Malgré les trompes d'eau, elle a donné le tempo de ces 15 jours qui n'ont été
01:20finalement qu'une fête permanente, on a aimé l'enthousiasme du public, on a adoré
01:24la place surtout prédominante qui a été donnée aux athlètes dans ces Jeux, mais
01:28aussi parce qu'ils ont été construits par un ancien triple champion olympique, Tony
01:32Estanguet.
01:33Les petits détails, nous, qui nous ont ravis, c'est par exemple les trois coups donnés
01:37avant chaque session, sur chaque site, par un ancien champion ou une ancienne championne,
01:41et puis la cloche, moi j'ai trouvé ça magistral, de Notre-Dame au Stade de France,
01:45qui a été frappée par chaque champion olympique, Jean-Michel.
01:48Champion olympique d'athlétisme, c'est vrai que c'était assez étonnant.
01:52Des petits détails mais qui font la différence.
01:53Formidable idée.
01:54Et ça, vous dites, parce qu'il y avait Tony Estanguet, qu'il connaît par cœur
01:58le déroulé des Jeux, parce qu'il était à la tête de ce comité d'organisation,
02:03on a eu droit à ces petits détails-là ?
02:04Exactement, et puis il y avait une commission des athlètes aussi avec une quinzaine d'anciens
02:08sportifs français, dont Martin Fourcade aussi, et tous ceux-là, ils ont amené leur pierre
02:13à l'édifice, ils ont dit, nous les Jeux, on les voudrait comme ça parce qu'on a
02:15aimé ça dans tel jeu, et là, c'était quand même des innovations, et moi j'ai
02:20trouvé ça formidable de rendre hommage aussi aux anciens champions avec ces trois coups
02:23donnés comme au théâtre.
02:24Il faut préciser aussi que les fédérations internationales ont répondu à l'attente
02:28de Tony Estanguet, parce que c'est les fédérations internationales qui étaient
02:31les maîtres du jeu sur leur propre terrain, et donc chacun a joué le jeu de Tony Estanguet
02:36qui voulait avancer, faire donner une autre image des Jeux Olympiques.
02:40Et alors, le bilan, c'est évidemment celui des médailles, record battu pour la France
02:45qui se place en cinquième position, désormais première nation européenne, s'il vous
02:50plaît.
02:51Eh bien, 16 médailles d'or, c'est effectivement une de plus qu'à Atlanta, puisque seul
02:56l'or compte à Nièce aux yeux du monde, la France s'impose comme la première nation
02:59européenne devant les Pays-Bas, et deux places devant la Grande-Bretagne qui depuis
03:032012 était la référence, cinquième derrière les Etats-Unis, 40 titres, la Chine, 40 également,
03:09le Japon, 20, et l'Australie, 18.
03:11La France était huitième à Tokyo, septième à Rio avec 10 médailles d'or.
03:16Le terrain d'expression du sport français est devenu beaucoup plus large puisque 20 fédérations
03:21ont été récompensées.
03:22Et ça fait partie de la loi du sport, évidemment, il y a ces regrets de médailles.
03:26Alors, les regrets, c'est vrai, Claude Onesta, le patron de l'Agence Nationale du Sport,
03:30a identifié 14 médailles d'or non validées.
03:33Alors, le jour sans de Romane Dicot au judo, le faux pas des handballeurs, Lauriane Nolot
03:39sur le caillefolle, Anthony Jean-Jean en BMX, l'équipe de France féminine de basket
03:43recalée pour un point, ou Samba Mayela en argent pour un centième sur 100 mètres
03:48haies.
03:49Alors, avec la Grande-Bretagne qui, comme nous, avait 15 titres à Atlanta, on fait
03:53quand même moins bien puisque les Anglais, avec le fameux home advantage en 2012, décrochaient
03:5865 médailles, mais surtout 29 en or.
04:01Et le défi pour le sport français aujourd'hui est donc de prolonger cette dynamique comme
04:05l'ont fait les Anglais après Londres.
04:07A cette condition, on pourra alors prétendre que la France est une grande nation de sport.
04:13Ça va être un grand défi, ça aussi, à Los Angeles.
04:15Dans quatre ans, Los Angeles, des Jeux Olympiques auxquels les athlètes pensent déjà, c'est
04:21ça qu'ils font, on entendait Teddy Riner, ils se projettent déjà, ça y est, c'est
04:25terminé, ils passent à autre chose, là, il faut déjà avoir la tête.
04:28Ils vont respirer tous un petit peu, ils ont besoin de se laver la tête, c'est très
04:32dur, le haut niveau, il faut pouvoir supporter comme ça les objectifs, mais parce que les
04:37Jeux, c'est tous les quatre ans, parce que c'est ce qu'il y a de plus beau, et bien
04:39ils pensent déjà tous à Los Angeles.
04:41Bien sûr, Léon Marchand, en premier quadruple champion olympique ici à Paris, alors il
04:46s'est accordé, il a réussi à avoir un mois et demi de vacances, il va rester en
04:51France jusqu'à la fin de l'année et puis il va repartir chez Bob Bowman au Texas pour
04:55s'entraîner.
04:56L'objectif de Bob Bowman, c'est peut-être encore de diversifier les nages de Léon Marchand,
05:01le mettre peut-être plus sur la nage libre, donc il pourrait y avoir encore plus de médailles
05:06d'or à aller viser en individuel à Los Angeles.
05:10On pense aux 200 nages libres par exemple, il pense même lui faire faire une fois du
05:14marathon en, vous savez, l'eau libre.
05:17Il se dit que voilà, ce gamin, il peut tout faire, et puis on a Novelayer, par exemple,
05:22qui nous ont dit, nous l'année prochaine, d'abord, on repart, même si on a trente
05:26et quelques années, parce qu'il y a les championnats du monde et qu'on n'a jamais
05:29eu cette médaille d'or aux championnats du monde, mais il se voit bien aussi à Los
05:32Angeles.
05:33Et puis il y a ceux qui vont s'accorder aussi une petite pause bébé, Elodie Clouvel qui
05:36était notre invitée ce matin, elle rêve de fonder une famille, et elle se dit pourquoi
05:41pas tester la nouvelle formule du pentathlon à Los Angeles, vous savez que l'équitation
05:45va disparaître, à la place on va mettre du parcours, c'est-à-dire une course d'obstacles
05:50à pied.
05:51Bon, voilà, il faudra voir ce que ça donne.
05:52C'est dommage parce qu'à l'heure qu'il est, Elodie, elle est avec son cheval, celui
05:56avec lequel elle a concouru hier, elle a monté Fly, et ce matin elle est partie voir Fly
06:03pour faire une photo, pour remercier ce cheval qu'elle ne connaît pas.
06:06C'est de la garde républicaine d'ailleurs.
06:08Voilà, pour lui dire, voilà, si j'ai cette médaille, c'est aussi grâce à toi.
06:12C'est joli.
06:13Vous nous parliez des voleyeurs qui disent, nous on veut y être malgré notre grand âge,
06:17vous disiez, la trentaine d'ailleurs.
06:18Oui, c'est ça.
06:19Non mais oui, mais pour le sport.
06:20Imaginez, nous on est canoniques.
06:21C'est ça, mais justement, pour ces Jeux, certains avaient fait traîner un petit peu
06:25en disant, nous Paris, on veut absolument y être, nos athlètes français.
06:28Certains ont tiré leur révérence à Paris.
06:31À Paris, Nicolas Karabatic, le plus emblématique de tous, 40 ans, il espérait terminer
06:36sur une autre note.
06:37Il aurait voulu l'or.
06:38Bon, voilà, ça ne s'est pas passé comme ça.
06:39En basket, Nicolas Batum, Nando Docolo aussi, qui ont disputé leur dernier Jeux, ils s'offrent
06:44une deuxième médaille d'argent quand même face aux Américains, c'est quand même pas
06:47mal.
06:48Puis il y en a qui se posent encore des questions.
06:49Je pense à Florent Manaudou, qui n'a pas dit non forcément pour Los Angeles, ou encore
06:54Mélina Robert-Michon, 45 ans, notre doyenne un petit peu…
06:57Elle n'a pas dit non.
06:58Elle n'a pas dit non.
06:59Voilà.
07:00Elle a réfléchi.
07:01C'est quand même compliqué pour eux de dire non, enfin, il doit être tellement d'adrénaline.
07:05Oui, voilà, de l'adrénaline pour les JO de se dire, allez, je repars, tant pis, c'est
07:09dans quatre ans, mais je serai là.
07:10Mais quand on voit dans quel état, nous, on termine en se disant, on est triste parce
07:13que c'est terminé, on imagine eux qui consacrent leur vie à ça, voilà, ils s'entraînent
07:18pendant quatre ans pour avoir une médaille aux Jeux Olympiques parce que c'est la vraie
07:22reconnaissance pour la majorité de ces sports.
07:24Je ne parle pas du football qui est professionnel ou du tennis, mais ces sports-là, ils vivent
07:28pour tous les quatre ans.
07:29Donc, on comprend que ce soit compliqué de raccrocher.
07:33C'est difficile de terminer lorsque l'on fait du haut niveau, on veut terminer sur
07:36une victoire.
07:37Il n'y a pas de retraite, en fait, il n'y a pas d'âge limite.
07:39On veut réussir sa sortie et réussir sa sortie, c'est comme réussir sa vie dans
07:44le haut niveau.
07:45Ce n'est pas programmé, pas programmable.
07:46Samir Haïd Saïd, d'ailleurs, qui a encore échoué au pied du podium en gymnastique,
07:50il a dit, je repars.
07:51Et quand on connaît Samir, ce n'est pas qu'on s'inquiète, mais on se dit, il va encore
07:57s'infliger ça pendant quatre ans pour essayer d'aller chercher une médaille.
08:00Et alors, c'est cinquième JO quand même.
08:03C'était aussi ça, d'être athlète.
08:05Impossible, évidemment, de ne pas revenir avec vous sur cette ambiance de dingue.
08:10On va nous dire, vous êtes chauvin, vous vous trouvez super bien, les Français.
08:15On est salué par la presse internationale.
08:16Exactement, la presse internationale salue cette ambiance.
08:19Et puis, pour être allé, et je suppose que je ne suis pas la seule, peut-être, dans
08:23ce studio, par exemple, où était la Vasque olympique aux Tuileries la semaine dernière.
08:29Il y avait une ambiance, d'abord, il y avait une majorité d'étrangers, ça chantait, ça dansait.
08:34Il y avait des personnes âgées qui étaient là, alors, ils n'avaient pas forcément cet âge-là,
08:40mais ça faisait penser un petit peu à la libération de Paris après la guerre.
08:43Il y avait cette ambiance.
08:44Moi, je n'ai pas connu.
08:45Moi non plus, mais c'est ce que tout le monde ressentait.
08:48On sentait Paris en liesse.
08:49Juste, on doit aller vite, les amis, en préparant cette interview, vous teniez absolument à
08:54mettre en lumière plusieurs acteurs de l'ombre.
08:57Les forces de l'ordre, indispensables pour que la sécurité, notamment lors de la cérémonie
09:02d'ouverture, et puis surtout ces 45 000 volontaires, parce que ce sourire de ces volontaires,
09:06il est indispensable.
09:07On l'avait dit avant les Jeux, c'est le premier sourire que les spectateurs voient
09:10en arrivant sur les sites olympiques.
09:1220% d'étrangers, 150 nationalités représentées et des sourires partout.
09:17Même moi, je me suis vu, à un moment, renseigner des gens, prendre le temps pour aller leur
09:21dire c'est plutôt par là.
09:22Ce n'était pas mon rôle, mais j'avais envie de le faire.
09:24Et puis, ce n'est pas parisien du tout.
09:25Normalement.
09:26Mais bravo à eux, un grand bravo à eux.
09:29Et vous qui avez couvert de nombreux Jeux pour RTL, Jean-Michel et Isabelle, cette édition
09:34de Paris, en quelques mots, vous retenez quoi, vous, en tant que personne, en tant que journaliste ?
09:38L'ambiance.
09:39L'ambiance.
09:40Oui, et puis les Jeux dans la ville, c'est-à-dire que c'était un frein au départ parce que
09:45quand on a vu Paris barricadé, juste avant la cérémonie d'ouverture, on s'est dit
09:49oh là là, ça ne va pas être chouette et puis on a enlevé justement les grillages.
09:52On a ouvert Paris aux Parisiens et au monde pour des sites qui étaient au cœur, autour
09:56de la tour Eiffel.
09:57Ça c'est extraordinaire.
09:58Ce n'est pas très moderne, on s'est dit c'est presque un frein, mais le résultat
10:02c'est que c'est une réussite.
10:03Merci beaucoup, la réussite, c'est aussi les Jeux Olympiques sur RTL.
10:09Grâce à vous Jean-Michel Rascol, patron du service des sports, Isabelle Langer, tous
10:14les journalistes qui ont couvert et les techniciens qui ont couvert ces Jeux pour notre plus grand
10:20bonheur.
10:21Vous restez avec nous, on va continuer à en parler, je ne sais pas comment on va faire
10:24pour arrêter d'en parler des Jeux Olympiques, on va revenir sur les meilleurs moments dans
10:28un instant.
10:29On n'a qu'à faire que de la météo et du sport.
10:31Exactement, à tout de suite.