Lors de l’émission Face à l'Info Eté du 07/08/2024, Paul Melun, écrivain président de Souverain Demain, était invité sur le plateau. Il est revenu sur le problème des migrants à Paris : «Les ministres du Logement se succèdent [...] pour autant, les grands problèmes du mal-logement sont très loin d’être résolus».
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Il y a quand même quelque chose qui, effectivement, est désolant depuis plusieurs années, depuis plusieurs décennies,
00:04c'est que nous avons, nous voyons se succéder des ministres de la Ville, des ministres du logement,
00:09il y a des colloques, il y a des réflexions, il y a eu l'enrue, il y a beaucoup de choses qui ont été faites,
00:13et pour autant, on s'aperçoit aujourd'hui que les grands problèmes structurants, notamment du mal-logement,
00:18sont très loin d'être résolus. Et là-dessus, on ne peut que donner raison à ces associations,
00:22quand bien même elles instrumentaliseraient ou elles utiliseraient, effectivement, la misère.
00:27C'est vrai que pour ce qui est de cette parenthèse enchantée, il faut savoir raison garder.
00:31Vous l'avez rappelé, Elodie, fort justement, nous avons déplacé, nous avons pris des solutions
00:37extrêmement court-termistes, pas très humaines d'ailleurs pour les gens,
00:41parce que ça veut dire qu'on les considère comme des problèmes et qu'on les promène comme ça
00:44sans leur demander leur avis. La France qui se gause de dire, voilà, l'immigration est une chance,
00:48ben là, manifestement, pas ces gens-là, puisqu'on les a déplacés quand on a voulu montrer Paris au monde,
00:53je trouve ça non plus pas très humaniste pour des gens qui se revendiquent humanistes.
00:57Et ensuite, effectivement, il faut régler ces problèmes-là sur le long terme.
01:01Et là, je rejoignais l'analyse de Paul. Comment est-ce qu'on repense la ville ?
01:05Comment est-ce qu'on pense l'urbanisme ? Est-ce que la concentration des services sur Paris,
01:10la concentration des emplois de services principalement à Paris, et le fait que les gens soient obligés
01:15d'habiter autour, voire même parfois très loin, de faire leur trajet, d'engorger Paris pour venir travailler,
01:20parce qu'on n'a pas réparti de façon plus équilibrée nos entreprises en Ile-de-France,
01:24et même à l'échelle du territoire. Par exemple, les Allemands, ils font ça très bien.
01:28Vous avez des grandes entreprises dans un peu tous les landers allemands.
01:31Nous, en France, on a quasiment tout consacré à Paris.
01:33Donc, bon, là, ça me permet aussi de faire un peu ma pue pour réfléchir à la décentralisation
01:37et pas forcément tout penser en jacobin, mais je pense qu'il y a une partie de la solution au problème qui est là.
01:43Donc, manifestement, et c'est un peu le reproche que je ferai à ces associations,
01:47c'est qu'elles soulignent une réalité et elles se battent pour une noble cause,
01:51mais que, par paresse intellectuelle, elles nous sortent cette histoire de réquisition de logement.
01:55Mais c'est comme un peu quand un marxiste un peu caricatural, vous lui dites,
01:58tiens, qu'est-ce qu'on peut faire pour que les gens soient moins pauvres dans un pays ?
02:01On prend tout aux riches. Ah, très bien, c'est une bonne solution, ça va révolutionner l'économie d'un pays.
02:05Bon, non, c'est pas sérieux. Il y a effectivement des grandes politiques à mener.
02:09La gauche aurait raison de s'en saisir, parce que là, pour le coup, il y a une vraie question sociale à traiter,
02:12mais de grâce, pas seulement avec des solutions caricaturales et des coups de com'.
02:17Sous-titrage Société Radio-Canada