Lionel Gougelot revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, c'est un programme chargé qui attend les Français aux Jeux Olympiques.
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00:00Alors, on va commencer tout de suite avec le sport et les Jeux Olympiques.
00:04Avec ce magnifique thème, Victor Lema, on le rappelle toujours.
00:10On n'arrête plus, Léon Marchand dans sa quête de l'or, déjà triple médaillé
00:14sur 400 mètres quatre nages, 200 mètres papillons, 200 mètres brasses, il est en
00:19lice ce soir pour une quatrième médaille sur 204 nages, c'est vraiment le nouveau
00:25phénomène.
00:26On va en parler dans une deuxième partie avec Michel Colomat, il est le président
00:30de son club formateur, qui a vu éclore en quelque sorte le talent de Léon Marchand,
00:38mais on est en ligne avec Jean-Claude Perrin, si mes informations sont exactes.
00:42Vous êtes là, Claude Perrin ?
00:43Oui, bien sûr, je vous entends avec plaisir.
00:47Léon Marchand, d'après vous, est-ce qu'il va être au rendez-vous ce soir ?
00:53Il est sûrement au rendez-vous, quelle couleur de médaille, ça évidemment, nul ne peut
01:01le dire, parce qu'il n'est pas seul, il a des adversaires, on l'a déjà traité,
01:07il y a le problème de la récupération, et puis un élément qu'on ne voit pas toujours,
01:13il y a le choc émotionnel de la répétition de l'effort quand on vise une deuxième
01:20ou une troisième médaille, ça c'est un point qui est débattu, non seulement par
01:26les entraîneurs, mais par les psychothérapeutes, parce que ça influence considérablement
01:33sur le comportement et sur la technique, on peut justement, avec des facteurs de choc,
01:42détruire ou atténuer la technique, mais pour l'instant, il a l'air de traverser
01:49la vie comme il traverse les vagues.
01:51Oui, parce qu'il a quand même été facile sur ses séries et en demi-finale, vous êtes
01:56avec nous Céline Giraud ?
01:57Oui, bonjour, bonjour Lionel, bonjour à tous.
02:00Alors pour rebondir sur ce que disait Jean-Claude Perrin, c'est vrai que Léon Marchand évoquait
02:05hier une certaine fatigue, est-ce que le tourbillon dans lequel il est embarqué depuis le début
02:10de semaine ne risque pas justement de le faire un petit peu décrocher sur le plan mental,
02:13vous qui êtes une ancienne championne, vous devez avoir votre avis là-dessus ?
02:16Oui, absolument, moi je crois assez aux spirales de la victoire, c'est-à-dire qu'il est dans
02:22une spirale un peu folle dans laquelle il s'est mis volontairement, puisque son coach
02:27on le rappelle Bob Bowman n'était pas très chaud pour qu'il enchaîne les deux courses,
02:31le 200 mètres brasse et le 200 mètres papillon qu'il a donc remporté dans la même journée,
02:35ce qui fait de lui effectivement un athlète hors normes et même Michael Phelps ne l'avait
02:39pas fait lui-même, donc oui, je pense qu'il prend en compte ce paramètre physiologique
02:45et je pense qu'il va passer par des hauts et des bas, mais que là, une journée en natation c'est
02:50long, comme l'a dit Jean-Claude, effectivement il nage le soir assez tard, donc effectivement la
02:55fatigue il peut tout à fait la gérer, il y a eu beaucoup de sollicitations effectivement le premier
02:59soir parce que la France s'est arrêtée véritablement quand il a commencé à nager à 20h42, mais là,
03:05c'est pas qu'on s'est habitué, mais on a compris qu'il avait d'autres challenges à relever,
03:09donc non, moi je crois assez à un sursaut d'orgueil parce que c'est quelqu'un qui a un ADN de champion,
03:16il est animé par la volonté de gagner, je crois qu'il va le faire. D'autant plus qu'on est bluffé
03:25par une certaine forme de décontraction en fait, qui lui permet d'aborder les épreuves avec une
03:29certaine confiance. C'est ça sa force, il est relâché, il n'est jamais contracté, on le sent
03:37vraiment détendu, il a une espèce d'insouciance qui le rend désarmant pour ses adversaires,
03:44donc je pense que ça c'est un vrai plus. Cette décontraction Jean-Claude Perrin,
03:49vous pensez que c'est un atout effectivement pour Léon Marchand ce soir ? Oui, c'est capital,
03:54parce que ça remet l'épreuve dans son cadre, il n'est pas victime des multiples agressions du
04:04stress, parce qu'on parle du stress mais elles sont très très importantes et là il a un avantage,
04:12il semble d'une stabilité émotionnelle très très grande. C'est un point très très rare
04:20chez les grands sportifs. J'ai vu cette réflexion de son entraîneur Bob Bowman qui est rapporté ce
04:28matin par nos confrères du Figaro, voilà ce qu'il dit l'entraîneur de Léon Marchand, il ne le sait
04:33pas encore mais il va devoir survivre au succès, il n'en a aucune idée mais je sais ce qu'il attend,
04:39ça veut dire quoi selon vous ? À partir du moment où vous commencez à battre le record du monde et
04:46à gagner une, deux, trois médailles, c'est-à-dire avoir le triomphe et la notoriété comme ce gamin
04:54vient de la connaître, vous n'êtes plus le même, vous changez et il faut découvrir une nouvelle
05:02vie, une nouvelle forme de pensée, vous n'êtes plus le même donc c'est un point très important.
05:08Du reste Lionel, dans ce domaine les hommes politiques devraient bien s'inspirer de nos
05:16champions. Pourquoi ? Oui parce que quand ils ont une petite parcelle de gloire qui les touche après
05:25un poste des élections, ils changent complètement, on les prend pour ne pas qu'ils changent et ils font l'inverse de ce qu'on leur demande.
05:37Mais Marchand est très très fort dans ce domaine, il semble impénétrable et imperturbable.
05:47Céline, qu'est-ce que vous en pensez vous de cette réflexion de Bob Bowman ?
05:50J'ajouterais peut-être sur le sujet que la chance qu'il a peut-être c'est qu'il vit aux Etats-Unis,
05:54il faut savoir qu'il s'entraîne là-bas et il n'a pas à supporter la pression qu'on pourrait lui
06:00mettre en France et on fait ça très bien et très mal aussi. On a une capacité nous les français à
06:05mettre une pression colossale sur les athlètes dès qu'ils gagnent un truc. Teddy Rayner notamment
06:09en a souffert aussi et à leur demander d'être super héros tout le temps et d'être un peu tout
06:14le temps dans la lumière alors qu'aux Etats-Unis il y en a tellement que finalement j'ai envie de
06:18vous dire, Léon Marchand il n'est pas noyé dans la masse mais ça reste un super héros mais bon
06:22c'est pas non plus la personne derrière qui on va courir dans la rue. Il n'est pas sollicité,
06:27il n'a pas besoin de se cacher pour quand il va faire ses courses au supermarché. Donc je pense
06:31qu'il y a ça et il a des parents aussi qui sont très structurés, qui sont deux anciens nageurs
06:35qui le préservent énormément de toutes les sollicitations. Il a sa petite équipe, c'est très
06:40familial autour de lui, il n'a pas la grosse tête donc pourvu que ça dure, si les petits cochons ne
06:45le mangent pas normalement il devrait arriver très très haut. Alors dites-moi ma chère Céline Giraud,
06:49vous êtes où là ? On entend derrière. Au Dojo moi, parce qu'il y a du lourd aujourd'hui, on en a parlé ce matin avec vous,
06:582m02, 141 kilos sur la balance. C'est un kilo de moins qu'à Tokyo donc il est dans une forme
07:07olympique, il est affûté comme jamais, 35 ans quand même, donc c'est Teddy Rayner bien sûr
07:13qui va tenter d'aller conquérir ce troisième titre individuel en plus de 100 kilos, ce qui
07:17ferait de lui, il rejoindrait du coup le japonais Nomura qui est le seul pour l'instant à avoir réussi
07:22sur la planète judo à avoir décroché trois titres. Maintenant il a un défi colossal face à lui,
07:28la compétition vient de commencer, il n'a pas combattu, il va rencontrer un combattant des
07:33Émirats Arabes Unis qui est classé 15e, qui n'est pas un top player qu'il a déjà battu,
07:39bien sûr Teddy donc c'est un bon premier combat mais c'est un bon gaillard et ensuite il risque
07:43d'affronter le géorgien Shoushi Shvili qui est vice-champion olympique et vice-champion du monde,
07:49là ça va se corser un peu et puis il va monter après contre l'Ouzbek Youzoupov qui lui a quand
07:53même collé un wasari au tournoi de Paris récemment, mais bon il l'a battu aussi. Donc voilà, ce que je
07:58veux dire c'est qu'il n'y a pas de petit combat mais on va dire que les planètes sont plutôt alignées
08:02pour Teddy et Romane Dicot, l'autre française qui pourrait être médaillée olympique et championne
08:06olympique ce soir, elle vient de passer son premier tour tranquillement en gagnant en pénalité,
08:11elle se préserve. C'est bien parti pour le judo mais c'est vrai que c'est l'un des climax de ses
08:17jeux, c'est Teddy Riner, il y a Léon Marchand Teddy Riner et Félix Lebrun bien sûr qu'on va
08:21suivre dans un autre registre. Mais vous le disiez il a quand même 30-50 Teddy Riner,
08:24est-ce que le corps va suivre parce qu'il lui a fait quelques défauts parfois ? Alors voilà,
08:28c'est la question qu'on se pose parce que c'est vrai qu'il passe en moyenne près de 3 minutes,
08:35enfin si on fait un plan complet sur ses combats, un combat dure 4 minutes mais il y a souvent des
08:40golden score, lui il est en moyenne à 2 minutes 50 parce qu'il arrive à marquer Ypon, le liquidant
08:45d'un KO mais bon il n'est pas à l'abri de golden score et c'est vrai que ça tape un peu dans les
08:49réserves et on l'a trouvé un peu, il était un peu dans le dur en début de saison mais là sur les
08:54derniers tournois qu'il a fait honnêtement il a beaucoup beaucoup travaillé évidemment sur ce
08:58registre parce qu'aujourd'hui les combattants savent qu'il est faillible, qu'il tombe même
09:03s'il est invincible depuis Tokyo, il reste sur 38 matchs centrui combat sans défaite, il a quand
09:08même des failles et à chaque combat il est bousculé, il est chahuté, il tombe, il gagne ensuite mais
09:13mais psychologiquement pour ses adversaires il y a un truc qui s'est débloqué c'est à dire que
09:17voilà le Golgothe du judo français est faillible. La victoire n'en sera que plus belle. C'est aussi ce qui
09:22rend ce sport dingue. Oui et puis la victoire n'en sera que plus belle ma chère Céline. On va marquer une
09:27première pause si vous le voulez bien Céline et Coach Perrin, on se retrouve dans un instant pour
09:31encore évoquer cette belle journée olympique qui nous attend. 11h16 vous écoutez bien Europe 1,
09:36dans quelques instants aussi on recevra un audito parce que ça a réagi au niveau du standard je
09:40vous le rappelle Europe 1 et vous, vous pouvez nous appeler au 01820 39 21 01820 39 21 et puis on recevra
09:47aussi Michel Colomat le président du club des dauphins de Thoex, celui auquel appartient
09:51Léon Marchand. Restez avec nous, à tout de suite. 11h13, Lionel Gougelot sur Europe 1.
09:59Encore une belle journée olympique qui s'annonce devant nous. Je regarde à la télévision le match
10:04de Félix Lebrun face au chinois, il a perdu la première manche. La deuxième aussi à l'instant
10:08ils vont reprendre et il y a également l'équipe de France de Handball qui est en train d'avoir
10:11quelques points d'avance sur l'équipe d'Argentine. Ça va pas être simple pour le petit Félix, 17 ans
10:15qui vit quand même une aventure phénoménale à l'occasion de ces Jeux olympiques, des Jeux qui
10:19suscitent un engouement populaire, c'est incroyable les scènes de liesse, d'encouragement, d'engouement
10:26que l'on voit notamment évidemment autour des sites olympiques à Paris. Lou, j'ai l'impression
10:31que nous avons un auditeur à ce sujet. Nous avons Stéphano qui vient de Perpignan et qui va vous
10:36donner, Lionel, son avis sur les Jeux. Bonjour Stéphano. Bonjour. Est-ce que vous partagez
10:41vous aussi cet enthousiasme, cet engouement notamment autour, alors pas forcément autour
10:46des Jeux olympiques à Paris, mais des performances des athlètes français qui font du bien finalement
10:52en cette période, c'est ça ? Oui, tout à fait. C'est vrai que sur cette conjoncture économique,
10:58ça rehausse le climat et l'ambiance générale. On le voit sur les images sur Paris, sur effectivement
11:06les scènes où tout le monde est en courage, où tout le monde suit toutes les épreuves. Et puis
11:12l'émergence de nouveaux champions comme les Frères Lebrun, comme en natation aussi, où on voit qu'on
11:20a des nouveaux athlètes qui émergent de l'ombre, même si ça fait quelques années qu'ils sont déjà
11:24dans le cocon olympique, mais qui font du bien, qui rafraîchissent un peu ces Jeux aussi en termes
11:30d'images et de renouvellement aussi des champions dans des disciplines sur lesquelles on brille.
11:37Vous faites du sport vous personnellement Stéphano ? Moi je suis éducateur sportif. J'ai pas mal
11:43d'amis qui sont dans les staffs olympiques. Je les suis encore plus pour voir les résultats de
11:51leurs enfants, que ça s'envivole en décathlon, dans différentes disciplines. Et vous pouvez
11:57imaginer vous, comment dirais-je, ce que peuvent ressentir ces sportifs qui ont le privilège de
12:04vivre des Jeux olympiques en France, de vivre un événement hors du commun finalement vous
12:10qui êtes sportif et donc éducateur ? Ah oui, d'autant plus d'être dans sa patrie autour
12:17déjà de des personnes qui font de notre famille et qui peuvent encourager ces sportifs, mais en
12:23plus pour faire émerger encore plus l'envie de faire pratiquer du sport auprès de tous ceux
12:28qui n'ont pas accès. C'est un formidable levier pour tout ça et encore plus sur les images que
12:37l'on voit, la mise en valeur du patrimoine de Paris et du patrimoine français. Mais je parlais
12:43par exemple des ambiances de stade de foot autour d'une compétition de natation. Franchement,
12:47on n'avait vraiment jamais vu ça. Ah non, il n'y a jamais eu autant d'engouement sur le bassin
12:53de natation. À chaque fois qu'il lève la tête, il y a des hourras, c'est magique et ça donne
12:57envie de crier derrière sa télé aussi. Vous pensez que ces Jeux olympiques vont peut-être
13:03favoriser d'une certaine façon le retour au sport d'une frange de la jeunesse ? Emmanuel Macron
13:08veut construire une France sportive, une France du sport ? En tout cas, tout a été fait par les
13:16staffs d'organisation autant sur des plans d'équipement que sur des plans d'encadrement.
13:21Après, ce qu'il faut, c'est mettre vraiment en valeur aussi à la fois les performances mais
13:27aussi le fait que le jeune Lebrun, quand on voit son envie de gagner, Sagnac, tout ce qu'il met
13:35dedans et puis à la fois de leur simplicité du fait de leur jeunesse aussi, cette innocence,
13:40c'est vrai que je pense que ça peut susciter chez les jeunes l'envie de découvrir des sports,
13:46de s'y mettre. On voit que eux-mêmes ont été versés par ça. C'est tout à fait motivant pour
13:52une grande masse de la population et j'espère simplement qu'on mettra en valeur aussi d'autres
13:58valeurs du sport qui ne sont pas uniquement les valeurs de combattre contre l'autre mais de faire
14:02avec les autres personnes qui permettent de se lever et de communier un petit peu comme le
14:07fait le pays en ce moment. Merci Stéphano pour votre témoignage ce matin sur Europe 1. Jean-Claude
14:12Perrin, est-ce que vous m'entendez ? Vous êtes toujours avec nous ? Toujours avec vous, je vous
14:16entends très bien. Cet engouement, vous pensez qu'il va avoir des répercussions sur la pratique
14:21sportive, sur le retour au sport et notamment une certaine frange de la jeunesse parce qu'on sait
14:28que ce n'est pas forcément évident de mettre les jeunes au sport ou tout simplement à l'activité
14:34physique. Pour réussir nos jeux, il faut continuer à accenter le sport sur un problème social. Le
14:45sport doit vivre à l'intérieur de la société. Le sport doit être un facteur important de la
14:52vie sociale. Il ne faut pas le dissocier. Je crois que la grande réussite, c'est là où une partie
14:59des médias s'est trompée, c'est sur l'âme française. Tous ces gens qui sont dans tous
15:09les stades, de tous les sports, par tous les temps, en train d'encourager nos gars. Qui aurait
15:16pensé qu'on aurait eu dix mille personnes autour du tir à l'arc ? Qui aurait pensé qu'on avait
15:23dix mille personnes autour des joueurs de ce qu'on appelle le ping-pong ? Personne. Donc,
15:33on a un phénomène social. Maintenant, pour l'entretenir, il nous faut en place, sur les
15:40stades, des éducateurs. Le problème, il est là. On a de très bons entraîneurs. Ils savent faire.
15:49Ils sont compétents. On le voit. Lionel, une chose qu'on ne remarque pas, c'est que nos athlètes
15:58sont très très bien préparés. Je dis même, par rapport à ce que nous faisions, ils sont mieux
16:06préparés. Donc, ça, c'est un point de progrès important. Maintenant, il faut que l'accompagnement,
16:14il soit en septembre-octobre. C'est ça. D'accord. Alors, merci Jean-Claude. On est en ligne avec
16:21Michel Coloman, puisqu'on parlait justement des éducateurs à l'instant. Michel Coloman,
16:26c'est le président du club dans lequel le talent de Léon Marchand a éclos, d'une certaine façon.
16:31Le TOEC à Toulouse. Bonjour M. Coloman. Bonjour. Je ne suis pas le président. Le président,
16:37c'est Vincent Gerdau. C'est que, entre guillemets, le directeur général du club. Oh, pardonnez-moi.
16:40Je pensais que... Mais il n'y a pas de soucis. Merci d'être en ligne avec nous, M. Coloman.
16:46Vous imaginez-vous un jour que le jeune Léon devienne comme ça le héros de toute une nation ?
16:52Alors, à ce point-là, non. On avait vu poindre son talent, bien entendu. Et puis après les
16:57performances des différents champions du monde, il y a deux derniers champions du monde où il
17:01fait cinq titres. On a bien senti qu'il y avait de l'émulation autour de lui. Et puis maintenant,
17:06voilà. Paris, les Jeux, ses victoires, ça a fait monter la sauce et la faire descendre. C'est
17:12magnifique. Comment s'est vécu du côté de Toulouse, justement, ce phénomène Léon Marchand ?
17:17Ça se vit bien, ça se vit fort. Je ne suis pas rentré à Toulouse depuis que je suis à Paris pour
17:24le suivre. Mais de ce que j'en sais, c'est qu'il y a eu une belle perversance là-bas aussi. Après,
17:30on a l'habitude d'être avec les rimes humaines. Et puis, on sait pas, Antoine Dupont qui a fait
17:35de belles choses sur le set. Vous êtes gâté à Toulouse, c'est bien l'étant. On est bien gâté,
17:39oui. Alors, il n'aimait pas l'eau, Léon, au départ. D'ailleurs, il a joué un peu au rugby. Et puis,
17:45il est revenu à la natation. Qu'est-ce qui lui a fait attraper le virus, finalement, et l'envie
17:50de se faire mal comme ça dans des heures d'entraînement dans le bassin ? Il est revenu
17:57à la natation quelques temps après avoir essayé un peu de judo, un peu de rugby. Mais il a replongé,
18:03entre guillemets, parce que c'est pas bien chez lui, parce que ses copains faisaient la natation,
18:07parce qu'il a voulu rentrer dans ce raménager qui a été mis en place depuis très longtemps par
18:12les dauphins du Tourec, son club de toujours. Et puis là, il a commencé à évoluer avec son
18:17entraîneur actuel. Et comme il avait quelques qualités, il n'était pas très assidu, mais
18:21comme il avait quelques qualités, il a commencé à se prendre au jeu. Et puis, il a grandi jusqu'à la
18:25troisième. Et puis, il s'est encore plus pris au jeu et son entraîneur aussi. Et ensuite,
18:29quand son entraîneur a pris le groupe au-dessus et que Léon passait dans ce groupe au-dessus,
18:33ils se sont challengés l'un et l'autre, un en se replongeant dans la littérature scientifique
18:39pour savoir comment faire évoluer Léon. Et Léon, il a continué à s'appliquer le mieux possible.
18:44Et puis, il a fait ce qu'il a fait. Ensuite, ils ont continué à travailler ensemble jusqu'à ce
18:49que Léon passe ses premiers Jeux olympiques et champions du monde. Et là, malgré son départ
18:53pour les Etats-Unis, il continue à travailler en trinôme avec Léon, Nicolas et Beaumane. Donc
19:00voilà, c'est un trio infernal, j'allais dire, qui fait que maintenant, il est arrivé à ses
19:06pour l'instant trois titres olympiques. Mais est-ce que ces victoires étaient programmées,
19:10Michel Colomat ? Alors, les victoires, ça va paraître prétentieux de dire ça, mais elles
19:16étaient prévues, oui. Après, ça reste du sport, donc tout peut arriver, tout aurait pu tomber du
19:22mauvais côté, la pièce aurait pu tomber du mauvais côté, mais tout avait été mis en place pour que
19:27ça se passe comme ça se passe maintenant, avec des règles de la rigueur à l'entraînement,
19:31des séances d'entraînement qui correspondaient à ce qu'il allait faire, une préparation
19:35aux championnats de France il y a un mois, avec un programme qui correspondait à ce qu'il allait
19:38se passer aux Jeux olympiques, en regardant la minute en un peu tout, les récupérations qu'il
19:42allait pouvoir entre les deux courses, notamment comme mercredi. Et donc, c'est une surprise
19:48entre guillemets pour nous qui sommes à côté de lui. Ça va en être une, mais la joie est immense,
19:52ça n'empêche pas bien entendu. Mais oui, c'était prévu parce que déjà, on travaillait comme il
19:56faut, je pense. Et puis, il faut souligner également le travail de Bob Beaumane, l'entraîneur américain,
20:04de Léon Marchand. On rappelle que Léon s'est, entre guillemets, exilé aux États-Unis, au Texas,
20:10pour préparer ces Jeux olympiques. Bob Beaumane, c'est lui qui a fait Michael Phelps,
20:16donc excusez du peu. C'est donc une référence mondiale. Ça a été déterminant, ça a été un
20:20virage finalement dans la carrière de Léon. Ça a été un virage dans la mesure où il a voulu
20:25prendre ce challenge quand il a eu passé le bac. Encore une fois, en accord avec son entraîneur
20:31de Toulouse. Toutes les semaines, ils sont en contact téléphonique ou par mail pour savoir
20:36qui fait quoi et comment. Et après, Léon est revenu en France il y a plus de deux mois maintenant
20:41pour préparer les Jeux à Toulouse pour se ressourcer, retrouver son entraîneur, mettre en
20:47place. Après, Bob Beaumane les arrange bien aussi. D'ailleurs, entre parenthèses, le champion
20:51olympique hier soir du 200 mètres d'eau du Bercos est venu aussi préparer ses Jeux à Toulouse
20:57juste avant. Donc, il y a un peu de savoir-faire des deux côtés de l'atlantique. C'est bien.
21:01Merci, merci Michel Colomat d'avoir été en ligne ce matin sur Europe 1,
21:05directeur général du club du Touhec à Toulouse.
21:0711h30 sur Europe 1. Dans le prochain Gardeur Lionel, on va parler de ces 85 000 candidats
21:12qui étaient toujours sans solution sur la plateforme Parcoursup à la fin de l'année.
21:15Vous recevrez pour ça deux invités spécialistes. Et n'oubliez pas que le
21:18sondage est ouvert au 01-80-29-21. Venez partager vos témoignages à tout de suite.
21:24On va parler dans quelques instants de Parcoursup, mais on va appeler notre ami Jean-Claude Perrin.
21:30C'est fini pour Félix, Jean-Claude ?
21:33Oui, c'est fini. Ce qu'il faut conserver, c'est l'exploit. L'exploit de la répétition et puis l'exploit de ce qu'il a fait.
21:45Parce que tout d'un coup, quand j'étais gamin, on disait, oh là là, oh là là, le ping-pong,
21:54ces sports-là, les Européens ne peuvent pas le faire. Il n'y a que les Asiatiques qui peuvent y arriver.
22:00Et puis on a vu des gars, le Valois, qui se sont dit, et puis ce gosse-là, lui, il est rentré en lice,
22:11il les a battus une fois, deux fois, trois fois, et il vient de montrer qu'il y a une unité.
22:17Celui qui rentre sur un stade en se disant, deux bras, deux jambes et ma tête, celui-là, tout lui est permis.
22:26C'est la consécration de ces gosses-là. Alors évidemment, c'est pas que la marchette est haute, mais il va devoir travailler.
22:34Et puis, ma foi, la répétition, c'est fort. Elle ne joue pas uniquement pour Marchand, elle joue pour lui aussi.
22:41Et puis il a 17 ans, il faut le rappeler, il a le temps d'en faire des jeux.
22:44Il aura de belles années devant lui encore. Merci Jean-Claude !
22:48Il nous a offert une part de rêve pour tous ceux qui font du ping-pong en ce moment dans les clubs de vacances.
22:58Effectivement, oui, ça va sans doute amener des pratiquants.
23:01Merci Jean-Claude ! On se retrouve dans le courant de la journée et demain pour commenter notamment les épreuves d'athlétisme
23:08qui vont véritablement commencer aujourd'hui au Stade de France.
23:11Bonne journée à vous Jean-Claude, à bientôt !
23:13Merci !