Léon Marchand, triathlon dans la Seine... L'interview d'Amélie Oudéa-Castéra sur les JO

  • il y a 2 mois
Amélie Oudéa-Castéra, ministre démissionnaire des Sports, était l'invitée de BFMTV ce jeudi matin.

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00:00BFM TV, il est 9h moins le quart, bonjour Amélie Houdet-Castor, ministre démissionnaire des sports, merci d'être avec nous dans la première édition.
00:06On voulait vous entendre d'abord sur Léon Marchand, hier soir on cherchait des comparaisons, 3 médailles d'or en 4 jours à 22 ans, même Carl Lewis ne l'avait pas fait, vous avez une référence ?
00:17Je regardais, ça s'est fait à deux reprises avant dans l'histoire du sport olympique pour des français avec Kili à Grenoble et un cycliste au premier jeu de l'histoire en 1896 qui avait eu chacun 3 médailles d'or dans une édition des Jeux, mais comme ça, de manière aussi concentrée et avec en plus pour Léon, les chances qui arrivent puisqu'il y a le 200 mètres catenage, il y a le relais, donc ça va être probablement totalement inédit, totalement fascinant, totalement historique.
00:44Comment vous l'avez vécu cette soirée ?
00:46Moi ce que je veux souligner, ce qui est extraordinaire, c'est qu'il y a en plus une espèce de simplicité, d'humilité, de candeur, de voir la manière dont il retenait un peu son sourire pendant la marche, ça nous a vraiment mais profondément touchés.
01:02Je pense que la France est en train de tomber très amoureuse de Léon Marchand, il avait raison.
01:11Les Etats-Unis aussi le suivent de près parce que c'est là-bas qu'ils s'entraînent aujourd'hui. Est-ce que ça dit quelque chose de l'accompagnement du haut niveau en France ?
01:17Ils s'entraînent avec Bob Bowman qui est l'un des plus illustres coach de Michael Phelps et c'est formidable. Ils s'entraînent aussi avec quelqu'un d'autre qui est là, qui s'appelle Nicolas Castel, qui l'a formé, qui l'a aidé à grandir à Toulouse.
01:34Au contraire, je suis très fière que notre système français aujourd'hui ne soit pas du tout dans des guéguerres et au contraire qu'il sache maintenant établir, favoriser, encourager ce type de collaboration.
01:45Nicolas Castel a la confiance de Léon Marchand depuis des années, il est aujourd'hui sous contrat fédéral, une préparation olympique à laquelle il contribue.
01:53Tout ça se fait avec beaucoup d'harmonie, chacun à sa place et autour des athlètes c'est typiquement ce type de combinaison d'énergie qu'il faut parvenir à aligner.
02:02Et ça, c'est tellement mieux que les querelles de chapelle.
02:05Vous consultez le tableau des médailles à quelle fréquence tous les jours ?
02:08Je le consulte mais je ne suis pas hystérique du truc parce que je considère que c'est à la fin qu'on arrête les compteurs et qu'on verra.
02:15Ça sera plus difficile la deuxième semaine ?
02:17Il reste encore pas mal de sessions, vous savez qu'on est à peu près à un tiers des sessions, donc on va voir.
02:22Notre objectif, moi je l'ai toujours dit, c'est le top 5, ça se base sur le classement en fonction d'abord des médailles d'or, l'argent, le bronze-compte,
02:32parce que ça permet de départager des ex-écho, mais évidemment c'est une fierté énorme de voir qu'on est aujourd'hui deuxième dans ce tableau des médailles après la Chine,
02:39deuxième aussi au volume total de médailles après les Etats-Unis.
02:43C'est une dynamique qui doit continuer à donner à notre délégation de la confiance.
02:47Mais est-ce que vous n'avez pas revu l'objectif un peu à la hausse ?
02:49Non, on reste sur les objectifs. Après voilà, si nos athlètes font mieux, on sera tous là pour s'en réjouir et les en féliciter le plus chaleureusement du monde,
02:58ainsi que les staffs, parce que c'est vraiment tout un écosystème.
03:02C'est aussi une équipe derrière l'équipe, avec des énergies qui sont fédérées, avec des moyens mobilisés d'une manière extraordinaire au service d'objectifs précis,
03:11et toute une série de conditions de sérénité qui sont mises autour des athlètes pour leur permettre d'être au meilleur de leurs performances.
03:18Notre pays, madame la ministre, sort d'une période pas simple, qui a été agitée d'un point de vue politique, d'un point de vue social.
03:24Vous l'avez vécue, vous l'avez vue, vous l'avez sentie. Qu'est-ce qui se passe en ce moment ?
03:29Je crois que les Français sont en train… Oui, ils aiment d'amour ces Jeux, ça y est.
03:34Je pense qu'il y a… Vous savez, le sport, c'est quelque chose d'une puissance inouïe.
03:44On l'avait vécu en 1998, tout le monde reparle aujourd'hui de cette référence.
03:50Moi, ce qui me fait extrêmement plaisir aussi, c'est qu'on sent que c'est toute une nation et tout un territoire.
03:56Ce n'est pas que les Jeux de Paris, c'est les Jeux de la Seine-Saint-Denis, de l'Ile-de-France, de tous les territoires où on a 73 collectivités hautes qui accueillent ces Jeux,
04:05et près de 200 fan zones à travers le pays, où un million de personnes se sont déjà réunies en 3-4 jours.
04:11C'est incroyable. On est en train d'exploser les records de vente de billets, il y a une dynamique qui se fait sur le Paralympique.
04:18Ce pays mesure que quand on donne sa chance au sport, ça peut être extraordinaire.
04:26On a des Jeux qui sont iconiques, il y a une dynamique de réussite qui permet à nos concitoyens non seulement d'éprouver un sentiment qu'ils n'éprouvent plus suffisamment depuis des mois et des années.
04:39C'est un sentiment de fierté et le rappel que ce pays est capable de faire des grandes choses.
04:45Oui, mais les JO, ça ne dure que 15 jours, ça n'efface pas tous les programmes.
04:51Bien entendu, personne n'est en train de dire ça, mais il y a une contribution au PIB du bonheur, il y a un partage, il y a aussi une forme de reconnaissance de l'excellence des savoir-faire français.
05:07Vous voyez par exemple cette vasque olympique que tout le monde admire à travers le monde entier.
05:13C'est l'ingénierie française, c'est celle d'EDF, c'est celle d'un designer Mathieu Lehanner, c'est celle d'Enedis qui raccordent tout ça en plus à une énergie qui est 100% renouvelable.
05:25Donc c'est une transition écologique.
05:26Vous êtes favorables à ce qu'elle soit pérennisée cette vasque ?
05:28En tout cas, on a envie d'en faire quelque chose de grand de cette vasque et de cette innovation.
05:33Mais ce que je veux dire, c'est que les JO, ce n'est pas seulement des grandes médailles, des marseillaises, c'est tout un savoir-faire français avec nos partenaires, avec nos entreprises.
05:44Et c'est toute une capacité à travailler en équipe, les élus de tous les niveaux, de différents bords politiques qui ont travaillé ensemble pour atteindre un objectif, livrer des grands jeux, les rendre aussi exemplaires que possible pour faire la fierté des Français.
06:00Un savoir-faire a parfois aussi pas mal de bol parce que pour la bénéabilité de la Seine, ça ne s'est pas joué à grand-chose.
06:05Je ne peux pas vous laisser dire ça. C'est l'inverse. On a au contraire dû faire face à des conditions de météo extrêmement adverses. Et malgré ça, on a réussi.
06:19Parce que notre plan d'action, il n'était pas réussi à 100%, il était réussi à 110%.
06:24Sous la houlette du préfet de la région Île-de-France, avec les moyens mobilisés notamment par l'État qui est le contributeur central de ce plan d'action,
06:32on a là aussi réalisé une prouesse d'ingénierie en équipe qui nous permettait de faire face à tous les aléas.
06:40Donc je ne peux juste pas vous laisser dire ça. Au contraire. Mais là encore, soyez fiers.
06:45Chirac l'avait promis, on le fait, on l'a fait en trois ans.
06:49Et ces infrastructures dans lesquelles on investit, c'est derrière une évolution majeure du cadre de vie pour nos concitoyens et les visiteurs du monde entier.
06:58Ce qui est bon pour notre attractivité, c'est la reconstruction de la biodiversité dans la Seine.
07:03Dans les années 70, il y avait un certain nombre d'espèces. Il n'y en avait plus que trois qui vivaient dans la Seine.
07:09Aujourd'hui, de nouveau, on les a remultipliées par 12, par 13, pour en avoir presque 40.
07:14C'est ça qu'on veut dans la transition écologique. Pourquoi vous n'êtes pas fiers ? Pourquoi vous ne le soulignez pas ? Pourquoi vous sous-entendez ça ?
07:20En tout cas, ça restera une image pour l'histoire, ce plongeon dans la Seine. Il y a eu d'autres plongeons...
07:26Une image pour l'histoire, une promesse tenue et une évolution utile, durable pour les Français, pour le quotidien, la qualité de vie.
07:36Il y a eu d'autres plongeons un petit peu moins réussis. Vous me voyez venir ou pas ? Vous commencez à en sourire un peu maintenant ?
07:42J'ai vécu un moment extraordinaire. J'ai fait un formidable plongeon qui m'a permis de mesurer la qualité de l'eau, de voir qu'elle était même agréable à nager.
07:54Je ne comprends pas. Je ne comprends pas ces petites moqueries. Vous savez, j'ai été interviewée récemment par Christiane Amanpour.
08:01C'est plutôt une référence dans votre métier. Ce n'est pas des moqueries qui étaient dans la bouche de Christiane Amanpour.
08:07C'était plutôt du respect et puis elle a trouvé qu'il y avait du panache dans tout ça.
08:14On était là aussi pour en sourire et on peut en sourire aussi. Sans se moquer, on peut en sourire.
08:19Tonalité, je ne sais pas. Je ne suis pas sûre qu'elle soit forcément super utile. Vous savez, c'est beaucoup de travail.
08:25C'est des mois d'engagement. C'est des mois de boulot. Je n'ai pas fait des tonnes de repérage. Je n'ai pas convoqué toutes les caméras.
08:31J'y suis allée avec un athlète qui m'avait proposé de réaliser son pari avec lui. Il venait d'être désigné porte-drapeau.
08:38Il l'a été. Il me dit « tu viens, on y va ». On y va. On l'a fait.
08:42Et ça s'est fini par une médaille d'or en triathlon pour Cassandre.
08:46Et ça s'est fini par une médaille d'or en triathlon pour Cassandre et pour Léo par un bronze qui est vraiment magnifique lui aussi.
08:51Merci beaucoup Madame Oudéa Castère d'avoir été notre invitée ce matin dans Première Edition.
08:55Il est 8h54. Dans un instant, le live BFM c'est avec François Gapillan.
08:58Et nous on se retrouve demain. Très bonne journée à toutes et à tous.

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