«Sagas», les débuts de Stéphane Bern

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Transcript

00:00Merci de nous rejoindre à 10h08, vous écoutez le Club de l'Été, on est ensemble jusqu'à 11h

00:05sur Europe 1 avec Olivier Pouls qui m'accompagne et avec Jean-Philippe Langot, vous venez de nous

00:09rejoindre Jean-Philippe, chaque jour vous nous entraînez à travers l'histoire de la télévision,

00:13c'est un pur bonheur, des émissions cultes ou des événements marquants racontés par les

00:17animateurs que vous avez rencontrés. Qui ne nous rajeunissent pas en général. C'est un

00:22petit peu nostalgique, il faut bien le dire. On parle de quoi aujourd'hui, de quelle émission Jean-Philippe ?

00:26Tout le monde se souvient certainement de ce 31 août 1997, triste jour où la princesse Diana a

00:30trouvé la mort ici à Paris, elle avait 36 ans. Et ce jour-là, le monde entier est sous le choc et les

00:35journalistes se succèdent pour retracer son destin. Et parmi eux, il y en a un qui va sortir du lot et

00:38qui va se révéler comme étant l'un des plus grands connaisseurs de ce que l'on appelle le

00:41GOTA. Il a seulement 34 ans à l'époque et il s'appelle Stéphane Bern. Et aujourd'hui, il a quelques

00:46années de plus et il m'a raconté comment cet événement a été un déclencheur pour sa carrière à la télé.

00:53Je n'avais pas d'ambition télévisuelle à cette époque. Je ne cherchais pas à avoir mon émission à moi, etc.

01:00J'aimais faire de la radio et la télévision est arrivée comme un plus en quelque sorte. Le traumatisme

01:06de la mort de Diana, l'impact que ce que j'ai dit a eu sur les téléspectateurs, tant le 31 août que

01:13ensuite pour les funérailles de Diana, ça a déclenché un certain nombre de propositions et

01:19notamment sur TF1, Yann Mougeot qui a proposé cette série, Saga.

01:24Et c'est donc le 26 juin 1998 que Saga voit le jour sur TF1 et que l'on découvre Stéphane Bern sortir tout droit d'un suppositoire géant en 3D.

01:32Mais pour l'époque, c'était énorme. C'était les débuts de la 3D, vers 1998.

01:36C'était audacieux en tout cas, un suppositoire géant.

01:38Et donc, il nous raconte la vie des stars, mais aussi des princes, des princesses et c'est aussi la toute première fois qu'il présente une émission tout seul.

01:44Alors à l'époque, il parle déjà de la Jet Set dans Célébrités. Il y a le magazine exclusif qui est consacré à l'actualité.

01:49Les stars arrivent au quotidien, toujours sur TF1. Et les téléspectateurs français sont de plus en plus friands de la vie intime des people.

01:54C'était une période, surtout après la mort de Diana, où il y avait une sorte d'hystérie collective autour de ces figures emblématiques.

02:04Les guignols de l'info me brocardaient parce que, soit disant, je me frottais sur les jambes princières.

02:10Il y a des périodes comme ça. Aujourd'hui, c'est un peu enchutible, je trouve.

02:15Je crois qu'on s'intéresse moins à la vie des stars qu'à notre vie personnelle.

02:19Bon, alors il y avait quand même le gros plus de Stéphane Bern, mais pas seulement en saga, ce n'était pas seulement des simples reportages sur les people.

02:27Non, l'ambition de Stéphane Bern va être beaucoup plus grande parce que, outre les stars de la chanson et du cinéma, il nous emmène dans des endroits généralement interdits au public.

02:34Et c'est tout simplement chez eux, dans leur intimité, qu'il va nous faire découvrir les rois et les reines d'Europe, mais aussi les plus grosses richesses du monde entier.

02:40Et ça, ça va faire rêver tous les téléspectateurs de TF1.

02:43La singularité de Saga, c'est que les gens devaient nous recevoir.

02:47Aujourd'hui, je regarde les émissions People, on interviewe des gens qui ont vu l'ours.

02:52Ce n'est pas ceux qui ont tué l'ours, c'est des gens qui ont vu quelqu'un qui a vu l'ours.

02:57C'est beaucoup plus complexe.

02:58C'est-à-dire que nous, on disait il faut que vous nous receviez chez vous.

03:01La phrase traditionnelle, c'était bonjour Saga, bienvenue.

03:04Avec une règle, c'est quand on m'invitait dans le salon, je ne demandais pas le chemin de la chambre à coucher.

03:10C'est vrai qu'on se rappelle de Saga, autour de cette table, chaque émission portait sur une thématique différente.

03:16Oui, on partait en Angleterre, en Italie, en Espagne pour découvrir les plus grandes personnalités de ces pays.

03:21Mais on découvrait également des héritiers, des extravagants, des grandes familles, ou des changements de vie parfois surprenants.

03:27C'était une thématique qu'appréciait particulièrement Stéphane Bern.

03:30J'ai eu la chance d'interroger des gens dont aujourd'hui on a complètement oublié de soutenir évidemment,

03:36mais qui ont marqué l'histoire.

03:38On est les premiers à avoir fait les grandes fortunes indiennes,

03:42ou des gens qui avaient tout abandonné en Inde pour vivre dans un ashram.

03:46Moi je trouvais ça fascinant les changements de vie.

03:48On a avant tout le monde fait connaître des gens qui aujourd'hui sont portés au pinacle.

03:55On parlait de la coupe de cheveux de notre ami Stéphane Bern, c'est vrai qu'on découvre le style Bern.

04:01Qui est complètement inédit, parce qu'il va amener une forme d'animation qu'on n'a jamais vu.

04:05C'est vrai ?

04:06Un mélange entre Frédéric Mitterrand et Léon Zitrone.

04:08Etienne Mougeot, qui est alors vice-président de TF1, dira de lui qu'il n'est pas interchangeable.

04:12Mais le succès fait fleurir tout un lot de critiques contre le joyeux de la couronne,

04:15comme on le surnomme, des critiques qui vont atteindre l'animateur à l'époque.

04:18Par la suite, je n'ai vu que les aspects négatifs dans le regard du public vis-à-vis de moi.

04:23C'est que les gens ont pensé que j'étais comme les gens dont je parlais.

04:26Et c'est ça qui a fini par m'agacer.

04:28Que ça ne correspondait plus à ce que je voulais faire dans la vie.

04:31Je n'étais plus compris.

04:32Je me souviens, c'était un papier du Parisien qui avait écrit

04:36Stéphane Bern, le chroniqueur des riches.

04:38Ce jour-là, j'ai décidé d'arrêter.

04:41Et en 2003, après 5 ans à la tête de saga, Stéphane Bern quitte le navire et fait sa révolution.

04:465 ans quand même, ça a duré 5 ans.

04:48Et ça va être une révolution à la fois capillaire et vestimentaire d'abord,

04:51mais surtout il abandonne TF1 pour Canal+,

04:54et le présentateur coincé, comme disaient certains, a laissé place à un animateur devenu complètement branché.

04:58Que devient Saga ? On a envie de revoir Saga.

05:00Saga va survivre au départ de Stéphane Bern, puisque TF1 ne pouvait pas se passer de cette émission

05:04qui réunissait parfois jusqu'à 7 millions de téléspectateurs.

05:06Et c'est Flavie Flamand qui va lui succéder.

05:08Et depuis, Stéphane Bern est devenu la référence en matière d'histoire,

05:11que ce soit sur France 2, à la télé ou sur Europe 1, à la radio.

05:13Et quand je lui demande si c'est possible pour lui de refaire Saga aujourd'hui,

05:16la réponse est sans équivoque.

05:18C'est plus possible d'abord parce qu'ils ont des managers, ils ont des attachés de presse.

05:22On ne les approche plus.

05:23Moi, je prenais mon téléphone, j'ai appelé l'impératrice d'Autriche, j'ai appelé la Réunion d'Italie.

05:28C'était simple comme un coup de fil.

05:30Maintenant, vous êtes obligés de passer par des agents, des press-officers.

05:35Tout ça, ce n'était pas Saga.

05:37Saga, c'est Sylvester Stallone, nous reçoit chez lui et nous ouvre les portes de sa maison.

05:43Ils se sentaient en confiance, tous.

05:45Aujourd'hui, c'est impossible.

05:47Oublime, vous accepteriez d'ouvrir vos portes à Saga pour montrer votre quotidien ?

05:51Vous n'allez pas être déçu, c'est mon mari et mon fils qui vont être ravis de voir les caméras télévision.

05:56Non, s'il vous plaît, ce serait un beau bazar.

05:59Merci beaucoup Jean-Philippe, merci pour ce moment Saga avec vous.

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