Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire au poste de Première ministre, a donné une interview au journal La Tribune Dimanche, dans laquelle elle assure être toujours candidate pour Matignon et donne des détaille sur sa vision pour ce mandat.
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00:00Elle souhaite donc lancer une grande réforme fiscale.
00:03Lucie Castet, la candidate du Nouveau Front Populaire à Matignon, promet de nouvelles recettes fiscales,
00:08mais ne fait pas du respect du déficit une priorité.
00:11C'est ce qu'elle affirme dans une interview à la Tribune Dimanche.
00:14Bonsoir Alexis Cuvilliers.
00:15Bonsoir.
00:15Vous êtes journaliste politique pour BFM TV.
00:18Je ferai des compromis, sauf avec l'URN.
00:21Est-ce qu'on peut parler ce soir d'une main tendue de Lucie Castet à la majorité présidentielle et à la droite ?
00:27En tout cas, il y a une précision d'une position,
00:31et c'était important visiblement parce que ça avait créé un peu de remous,
00:34notamment du côté des socialistes.
00:36Il y a des précisions sur une position du NFP et donc de Lucie Castet par rapport au Rassemblement National.
00:44L'autre jour, lorsqu'elle est venue s'exprimer au micro de Thomas Soulier sur notre antenne,
00:49elle a tenu des propos où elle expliquait que sur certains textes,
00:53notamment sur l'abrogation de la réforme des retraites,
00:56l'appoint des voix du Rassemblement National était le bienvenu.
01:00C'est une déclaration qui a pu troubler,
01:03alors qu'on sait que ce sujet d'une frontière par rapport au Rassemblement National
01:09est un sujet très important, quasi tabou pour la gauche.
01:13La gauche refusait dans la législature précédente de recevoir le soutien du Rassemblement National,
01:19même si parfois il est vrai que le Rassemblement National soutenait des propositions à l'époque de la NUPES.
01:25Là, aujourd'hui, dans les colonnes de la Tribune Dimanche,
01:28quelque part, elle clarifie Lucie Castet et en même temps, elle assume une forme de pragmatisme.
01:34« Nous irons chercher des compromis avec les autres groupes, à l'exception du Rassemblement National »,
01:39dit-elle, « avec eux, jamais ».
01:41Néanmoins, on va peut-être voir la déclaration à l'antenne,
01:44« je ne serai pas responsable de leurs votes sous-entendus
01:47S'ils font cet appoint dont je vous parlais, et s'ils aident à passer des mesures qui sont les nôtres,
01:53on le constatera, quant au Nouveau Front Populaire,
01:56il ne votera jamais de texte venant du Rassemblement National.
02:00C'est quelque part une continuité de ce qu'on observait dans la législature précédente,
02:05même s'il y a, d'une certaine façon, je le disais,
02:08une forme de pragmatisme qui est reconnue par la candidate du NFP pour Matignon.
02:12Évidemment, elle dit qu'elle est toujours candidate à Matignon.
02:15La question se pose aujourd'hui, on a l'impression que c'est quand même compromis.
02:18Emmanuel Macron l'a plus ou moins évoqué la semaine dernière et ce n'était pas très positif pour elle.
02:24Le président de la République a dit que ce n'était pas une question de nom
02:27et que lui, ce qu'il cherchait, il l'a expliqué l'autre jour chez nos confrères de France Télévisions,
02:32ce qu'il cherchait, c'est un Premier ministre qui serait en capacité de lui proposer une majorité sous-entendue,
02:38sans être censuré à court terme, dès la première déclaration ou difficulté à l'Assemblée.
02:45Ce que l'on sait, c'est que les forces du centre et de la droite ont prévenu
02:49et ont dit que s'il y avait des membres de la France Insoumise dans une équipe gouvernementale,
02:54ce gouvernement serait immédiatement sujet, soumis à une motion de censure et donc tomberait à très court terme.
03:01Ce qui ne convient pas au chef de l'État, c'est en tout cas ce qu'a fait expliquer son entourage.
03:06D'autres personnes remarquent qu'il n'a pas, Emmanuel Macron, totalement exclu l'hypothèse que Lucie Castex
03:12soit bien celle qui est nommée à la fin, peut-être juste pour tenter à la limite de proposer un gouvernement
03:19et de voir ce que ça donne, si par exemple on devait constater qu'un blocage perdurait
03:24ou qu'aucune autre option satisfaisante ne se dégageait.
03:27D'ailleurs, c'est intéressant de voir que Lucie Castex, sur ce sujet, fait preuve d'une forme de sérénité,
03:32d'une forme de détermination.
03:34Nous faisons l'hypothèse, dit-elle dans la tribune dimanche, qu'Emmanuel Macron respectera la logique des institutions,
03:39la logique des institutions proposée à la force qui a le plus d'élus dans l'Assemblée de composer un gouvernement,
03:47même si on a compris que là on se trouve dans une situation qui est inédite sous la Ve République.
03:51Cette force qui a le plus d'élus est très loin d'une majorité même relative.
03:56Alors dans cette interview, elle développe son programme économique,
03:59qui serait celui qu'elle pourrait développer s'il a été nommé à Matignon.
04:02Est-ce qu'il se rapproche de celui du Nouveau Front Populaire ?
04:05Est-ce qu'elle a épousé le programme économique du Nouveau Front Populaire ?
04:09Sans surprise, tout le programme, rien que le programme, comme disait Jean-Luc Mélenchon,
04:13sans surprise, Lucie Castex, là-dessus, est dans la continuité de ce qu'on a pu entendre dans la campagne.
04:19Elle évoque notamment une grande réforme fiscale, la progressivité de l'impôt sur le revenu,
04:25grosso modo plus d'impôts pour les plus riches et moins, elle dit, une baisse d'impôts
04:30pour une grande partie des ménages, donc des classes moyennes.
04:34Elle souhaite également que les expatriés fiscaux puissent payer des impôts aussi en France.
04:40Elle cite l'exemple des États-Unis qui adoptent une politique fiscale comme celle-ci.
04:44Et puis elle évoque le retour de l'impôt sur la fortune et moins de subventions pour les entreprises.
04:53Et là, on pense qu'il va y avoir un certain nombre d'inquiétudes qui vont être exprimées,
04:56notamment du côté du MEDEF.
04:58On a vu, on a entendu le patron du MEDEF cette semaine particulièrement inquiet
05:02sur un certain nombre de propositions.
05:03Ce n'est pas complètement illogique vu son rôle, le représentant des grandes entreprises.
05:10Cette déclaration sur son programme économique, elle est aussi intéressante lorsqu'elle évoque le NFP
05:17qui n'a pas pour objectif premier de respecter le pacte de stabilité et de croissance.
05:22Ça, c'est une déclaration qui va faire parler notamment chez nos voisins européens
05:28parce que quelque part là, elle dit qu'elle ne se sent pas contrainte
05:31par ce fameux objectif des 3% de déficit public.
05:35C'est un seuil qui doit être respecté.
05:38La France ne le respecte pas dernièrement pour ne pas acharger trop le déficit public.
05:44Et là, visiblement, elle dit qu'elle ne se sent pas tenue par ça par rapport à Bruxelles.
05:48Ça risque d'inquiéter et d'être commenté dans certaines capitales occidentales.
05:52D'autant que la Commission européenne nous a fait un rappel justement il y a quelques jours,
05:56il y a deux jours, pour dire que la France ne tenait pas ses déficits publics.
06:00Oui, c'est ce que je vous disais.
06:02Là-dessus, il y a un sujet d'inquiétude sur les engagements européens
06:07par rapport à cette question du déficit public ces derniers mois.
06:10On a entendu à plusieurs reprises le gouvernement se défendre,
06:14dire qu'ils étaient face à des difficultés.
06:16Bruno Le Maire a assumé un certain nombre de coupes budgétaires depuis le début de l'année
06:21pour tenter de revenir à cet équilibre à l'horizon 2027.
06:26Mais là, cette fois, Lucie Castet, elle semble s'en éloigner et nous irons chercher,
06:31elle le dit, des recettes fiscales à hauteur de 150 milliards d'euros à l'horizon 2027
06:36pour réduire le déficit, avec donc les pistes fiscales que nous évoquions il y a quelques instants.
06:41Mais dans le même temps, dit-elle, le NFP n'a pas pour objectif premier
06:44de respecter le pacte de stabilité et de croissance.
06:47Celui-ci a été mal renégocié.
06:49La France proposera une nouvelle discussion, dit-elle.
06:52Et ça, c'est évidemment quelque chose qui va être observé
06:55et qui va peut-être inquiéter à Berlin ou à Rome.