"Le président de la République ne doit pas instrumentaliser ce beau mot de trêve olympique", a estimé ce dimanche sur franceinfo Stéphane Troussel, président PS du conseil départemental de Seine-Saint-Denis. Emmanuel Macron avait demandé une "trêve olympique et politique" après les législatives anticipées provoquées par la dissolution des l'Assemblée nationale.
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00:00Bonjour Stéphane Troussel, Président socialiste du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis.
00:18Donc ça y est, les Jeux c'est parti, chez vous aussi, assez largement, même en Seine-Saint-Denis.
00:24Comment vous vivez ce début de séquence olympique ?
00:27Exactement comme on pouvait l'imaginer et c'est la raison pour laquelle on s'était mobilisé depuis le début de la candidature,
00:34c'est de permettre aux habitants de la Seine-Saint-Denis non seulement de participer à cette grande fête,
00:39au plus grand événement sportif international, mais aussi à pouvoir espérer un héritage et l'accélération des transformations de la Seine-Saint-Denis.
00:48Et je dois dire que pour l'instant le pari est réussi.
00:51Vous le sentez comment cet engouement ? Comment vous le percevez l'engouement des habitants ?
00:55En particulier depuis ces derniers jours, 110 000 personnes qui ont participé au parcours de la flamme jeudi dans toutes les rues de la Seine-Saint-Denis.
01:05Puisque j'avais souhaité que le parcours de la flamme en Seine-Saint-Denis soit plutôt tourné vers les villes qui ne sont pas au cœur du projet olympique,
01:12et donc la partie la plus à l'est de la Seine-Saint-Denis.
01:14Dès 8h du matin, la flamme a noisi le grand à l'extrême est de la Seine-Saint-Denis, il y avait déjà du monde.
01:21Et ça s'est poursuivi par exemple jeudi soir quand on a ouvert le grand parc des Jeux, le plus grand parc de célébration des Jeux olympiques de France.
01:31Il y avait 15 000 personnes qui se sont rassemblées pour l'allumage du chaudron olympique autour de Lilian Thuram et du premier concert autour du rappeur Gazo.
01:40Donc oui, du point de vue de la fête populaire, la Seine-Saint-Denis est au rendez-vous.
01:44Juste après la dissolution vous aviez dit, vous étiez très en colère et vous disiez Emmanuel Macron va gâcher la fête.
01:50Finalement elle n'est pas gâchée.
01:51Alors en tout cas depuis quelques jours, mais disons-le, ce mois de juin n'a pas été un moment où on a senti la ferveur populaire monter.
01:59Moi j'étais à Marseille le 8 mai où l'arrivée de la flamme sur le Vieux-Port, on a senti cette ferveur populaire.
02:05C'est toute la ville de Marseille, tous ces quartiers, toutes ces populations qui s'étaient rassemblées.
02:10Et disons-le, cette annonce de dissolution et le climat anxiogène qui est né de cette annonce de dissolution
02:17avait fait un peu reculer l'engouement autour des Jeux.
02:20Et puis depuis quelques jours, oui c'est reparti et c'est tant mieux.
02:23On en a bien besoin de cet enthousiasme face aux passions tristes qui avaient envahi le pays.
02:29Donc désormais vous l'acceptez pleinement cette trêve olympique, cette bulle de l'olympisme.
02:33Mais en tout cas, bien évidemment que ce mot de trêve olympique, c'est un beau mot parce que la trêve olympique a la vocation à rassembler les nations,
02:42à porter cette haute exigence de la paix.
02:45Et je pense en ce moment aux populations civiles, les Ukrainiens qui sont sous les bombes de Poutine
02:52et les Palestiniens de Gaza qui sont sous les bombes de Netanyahou.
02:57Mais le Président de la République ne doit pas instrumentaliser ce beau mot de trêve.
03:02Notre démocratie, la République française, elle peut supporter et les Jeux et le débat politique.
03:09Et donc on ne va pas mettre le pays sous cloche de nos débats politiques.
03:14Ils existent et pour autant, on est capable de se rassembler, de s'unir autour de nos athlètes,
03:20autour de la fête, autour des nations qui sont avec nous en ce moment pour vivre ce grand événement sportif.
03:25Stéphane Trussel, on parlera de politique pure parce que vous êtes aussi porte-parole du PS un peu plus tard.
03:29Mais restons sur les Jeux. La cérémonie d'ouverture, vous l'avez vécue avec les officiels, on va dire, en tribune.
03:36C'était comment ?
03:38J'ai trouvé que c'était une formidable cérémonie d'ouverture parce qu'elle était à la fois belle, grande, majestueuse, fabuleuse.
03:46Je n'ai pas de mots plus forts encore. Je crois que vraiment, elle permet d'envoyer un message au monde.
03:54Quelle France ça montre ?
03:56Je crois que c'est une France qui est à la fois fière d'elle-même, fière de ses valeurs,
04:01qui porte haut les valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité, de sororité pour l'ensemble du monde.
04:08La France, ce n'est pas un pays recroquevillé sur lui-même, sur son passé, sur son histoire ou sur son patrimoine.
04:15C'est une histoire en mouvement. C'est un projet politique, la France.
04:19Et le fait d'avoir mis en scène Zizi Jeanmer et Lady Gaga, Edith Piaf et Céline Dion,
04:26le rappeur Rimka et la mezzo-soprano Axel Saint-Cyrille, c'est tout ça à la fois la France.
04:33Et puis avec des prouesses technologiques, ce cheval mécanisé, cette montgolfière qui va porter cette vasque olympique chaque soir,
04:48c'est tout ça et donc c'est particulièrement réussi.
04:52Et encore une fois, la France, c'est un projet politique. On ne demande pas aux gens ce qu'ils sont, d'où ils viennent.
04:58On demande aux gens ce qu'ils ont envie de porter ensemble de ce projet républicain.
05:03Et donc oui, je crois que ça nous permet une fierté renouvelée d'une certaine manière.
05:08Bien évidemment, il faudra entretenir cette flamme de ce récit républicain que nous devons opposer à ces passions tristes,
05:18à ceux qui ont une vision recroquevillée de ce que nous sommes et de notre identité.
05:22L'idéal, c'est de regrouper, de réunir, de faire nation autour des Jeux olympiques.
05:27Comment vous regardez ce qui s'est passé ? La polémique qu'il y a autour, quand vous entendez par exemple l'église catholique,
05:32très choquée par la scène revisitée avec des drag queens.
05:36Est-ce qu'au final, vous vous dites mais les uns, les autres finalement vont s'y retrouver ? Comment vous appréhendez ça ?
05:42Mais que individuellement ou en raison de nos histoires, de nos parcours, de nos convictions,
05:49qu'elles soient philosophiques, religieuses ou politiques, il y ait tel ou tel aspect qu'on aime plus ou moins.
05:55Chacun peut le comprendre. Mais je crois par exemple que la manière dont on est sortis de la polémique autour de,
06:03pour certains, Daya Nakamura avec la garde républicaine, c'est assez extraordinaire.
06:09Et vous verrez, je suis sûr qu'il y aura des enquêtes d'opinion dans les prochaines heures, dans les prochains jours.
06:14Et je suis persuadé que l'approbation sera très massive dans le cœur des Français.
06:18On en a entendu déjà des spectateurs se dire très fiers d'être français aussi après avoir vu cette cérémonie.
06:24Ce patriotisme-là, il vous satisfait ? Il vous a fait plaisir ?
06:28Parfaitement. Parce que moi je crois que nous devons, ceux qui portons cette idée-là,
06:32cette idée d'une République française qui est fière de ce qu'elle a toujours porté,
06:37c'est-à-dire une identité, encore une fois, qui n'est pas faite d'origine, de couleur de peau, de conviction religieuse,
06:45mais qui est faite au contraire de valeurs qui nous permettent de faire société commune et de porter ce projet républicain.
06:51Et avec des valeurs universelles, je crois que justement c'est cette identité française-là que les Français sont fiers de porter,
07:00ont été fiers finalement de porter de manière renouvelée avec cette cérémonie.
07:04Vous êtes devenu très, je ne sais pas si je vais employer un élogisme, géophile, on peut dire ça,
07:10contrairement sans doute à une partie de la gauche, et je me demandais, l'homme de gauche que vous êtes,
07:15n'est-il pas un peu en décalage avec notamment une partie de la population de la Seine-Saint-Denis,
07:22qui s'émeut beaucoup d'un nettoyage social qui a eu lieu avant les Jeux ? Comment vous vous accommodez de ça ?
07:29Moi j'ai toujours dit que je n'étais pas un J-O-B-A. Je ne suis pas un J-O-B-A.
07:33Je sais les débats, les critiques, les limites.
07:37Ne demandons pas aux Jeux Olympiques de régler tous les problèmes de la société française.
07:42La France a la passion de la justice et de l'égalité. Les Français ont la passion de la justice et de l'égalité.
07:4812 500 personnes précaires expulsées dans toute l'île de France en un an, rapport M de Médecins du Monde.
07:53En l'occurrence, moi j'ai reçu le collectif qui s'est mobilisé justement pour faire en sorte que les publics fragiles,
08:02les publics précaires, les publics par exemple qui sont accompagnés, les usagers de drogue qui ont besoin de soins pendant cette période,
08:11je les ai aidés à se relocaliser en dehors du village olympique, notamment à Bobigny dans des locaux du conseil départemental
08:18pour que ces populations puissent continuer d'être accueillies.
08:21Et donc oui, il faut pouvoir faire les deux à la fois.
08:25Alors tout n'est pas réussi, tout ne va pas être réglé.
08:28Vous croyez que mes combats pour la justice et l'égalité, pour les transports, on en parlera peut-être, pour l'éducation,
08:34pour donner à l'éducation les moyens de réussir dans un département jeune et populaire comme la Seine-Saint-Denis,
08:39ils ne vont pas s'éteindre. Et les défis à relever, je vais les continuer dès la rentrée prochaine
08:44parce que j'entends bien, y compris faire des jeux et de la transformation qu'ils auront permise en Seine-Saint-Denis,
08:52qu'ils auront permise en Seine-Saint-Denis, j'entends bien l'utiliser comme un point d'appui, comme un levier pour continuer les combats.
08:58On va revenir sur tout ça, Stéphane Troussel, vous restez avec nous.
09:01D'abord un détour par le fil, il faut à 8h41, Yasmina Adila.
09:06La France championne l'Olympique de rugby à 7, première médaille d'or pour les Bleus dans ces Jeux de Paris 2024.
09:124 titres au total au compteur, tricolore obtenu hier, de l'argent en excrime et en judo et du bronze également en judo.
09:20On attend aujourd'hui l'entrée en liste du surdoué de la natation française, Léon Marchand, sur le 400 mètres quatrennage.
09:26Ce drame lors d'un mariage dans le Cantal, un mort et quatre blessés après l'effondrement hier soir d'une terrasse d'une salle polyvalente de Saint-Pierre.
09:33Une centaine de personnes assistées à cette fête.
09:37L'Iran met en garde Israël contre les conséquences d'une attaque au Liban.
09:41L'armée israélienne a mené des frappes cette nuit contre des cibles du Hezbollah au Liban.
09:45Le mouvement islamiste soutenu par l'Iran est accusé par l'état hébreu d'avoir mené une attaque hier qui a fait 12 morts sur le plateau du Golan, un territoire annexé par Israël.
09:54L'incendie qui sévit depuis mercredi dans le nord de la Californie devient incontrôlable.
10:00C'est l'un des plus importants jamais enregistrés dans cet état de l'ouest des Etats-Unis.
10:04Des milliers de personnes ont dû être évacuées.
10:07Météo France place 13 départements.
10:09Vigilance orange aux orages canicule.
10:12Une grande partie de l'Occitanie et de la Nouvelle-Aquitaine, mais aussi les Deux-Savoies.
10:17Les très fortes chaleurs sont prévues jusqu'à mercredi.
10:29Avec Agathe Manuel, nous recevons ce matin Stéphane Troussel, président socialiste du conseil départemental de Seine-Saint-Denis et porte-parole du PS.
10:37On va parler un peu de politique nationale, parce que Lucie Castet, votre candidate du Nouveau Front Populaire pour Matignon, était à Lille hier en campagne pour Matignon, alors qu'il n'y a pas d'élection.
10:47C'est une drôle de conception des institutions, non ?
10:50Oui, peut-être, mais en tout cas, je crois que son déplacement, sa personnalité, le projet qu'elle porte, c'est le résultat du rassemblement et de l'unité de ce Nouveau Front Populaire.
11:05Et donc je pense d'ailleurs que la clé pour nous, c'est de rester unis autour de ce projet, autour de cette personnalité et de notre capacité maintenant à décliner pour, s'il est nécessaire, de faire entendre raison au président de la République et qu'il ne soit pas dans ce déni des résultats.
11:23Elles en sont où, vos discussions avec l'exécutif, notamment avec le président ?
11:26Bah écoutez, je ne crois pas...
11:28Ça sent l'impasse. En gros, comment on sort de l'impasse ?
11:31Bah d'abord, comment on sort de cette situation ? La clé, encore une fois, c'est de rester unis.
11:36La gauche, elle est arrivée en tête, contre toute attente, j'ai envie de dire.
11:41Elle est arrivée en tête, elle dispose, il faut le reconnaître, d'une majorité relative, mais elle est la première force politique de l'Assemblée Nationale.
11:50Donc c'est de rester unis autour de ce projet, autour de cette personnalité, y compris d'aller à la rencontre des Français.
11:56Pourquoi je dis qu'il faut aller à la rencontre des Français ?
11:58Parce que la deuxième clé, de mon point de vue, c'est de mobiliser la société civile organisée.
12:04Dans ce succès du nouveau Front Populaire, il y a certes la coalition des quatre parties de gauche,
12:09mais il y a eu, comme jamais dans notre pays depuis longtemps, une mobilisation de la société civile,
12:14des associations, des organisations syndicales, de divers groupes qui se sont mobilisés pour à la fois faire échec à l'extrême droite,
12:22mais porter ce projet des organisations syndicales qui ont soutenu les propositions.
12:26Et donc je crois que c'est la clé pour dire au Président de la République qu'il faut prendre acte de ce résultat,
12:31parce que sinon, j'ai envie de vous retourner la question,
12:34sur quelle autre base le Président de la République pourrait faire un autre choix que celui de la gauche pour nommer son Premier Ministre ?
12:41Mais cette unité entre vous, à gauche, elle ne suffira pas à former un gouvernement et à obtenir une majorité ?
12:48Comment vous faites ? Il faut tendre la main ?
12:50Si, si, elle suffira à former un gouvernement.
12:53Nous sommes unis, nous l'avons dit, et donc...
12:55Un gouvernement aussitôt retoqué, très probablement, censuré.
12:58Mais pourquoi serait-il retoqué ?
13:00Parce que 49-3...
13:01Quelles sont les autres majorités possibles ?
13:06Bien évidemment, je connais l'arithmétique, donc bien évidemment qu'il faudra, sur la base du projet qui est le nôtre,
13:13chercher des compromis, c'est-à-dire en termes d'ampleur, des réformes, de rythme, de calendrier, de priorité politique.
13:21Mais moi, je crois que sur la réforme des retraites, il y avait une très large opposition à la fois des Français,
13:27mais aussi des formations politiques pour dire que cette réforme était injuste et que chacun a dénoncé la méthode du gouvernement de l'époque.
13:34Mais ça veut dire aussi que si le RN vient vous soutenir sur l'abrogation de la réforme des retraites, vous acceptez.
13:38Mais attendez, ce n'est pas nous qui...
13:41À aucun moment, la gauche n'a mélangé ses voix avec celles de l'extrême-droite.
13:45Jamais nous n'avons voté des textes, des propositions de l'extrême-droite.
13:50Et donc, nous irons sur chacun des textes chercher des majorités ou éviter des coalitions d'opposition.
13:58Et donc, bien évidemment qu'il faudra être rassembleur ou ouvert pour aller négocier, mais ce sera le cas de tout le monde.
14:06Est-ce qu'on entend des noms comme ça qui circulent pour d'autres coalitions possibles ?
14:12Est-ce que Xavier Bertrand, qui avait dénoncé une réforme des retraites profondément injuste et la méthode du gouvernement,
14:19pourrait accepter les propositions de Laurent Wauquiez, de la droite républicaine,
14:25qui veut sortir les demandeurs d'emploi du logement social ?
14:29Stéphane Troussel, est-ce qu'on peut questionner quand même l'unité ? Vous répétez ce mot « unité ».
14:33Il y a un épouvantail dans la salle, vous pouvez considérer que c'est injuste,
14:39mais ni les droites, ni le centre, ni même l'exécutif actuel, la majorité présidentielle, on va dire,
14:46le bloc présidentiel, ne veulent des insoumis.
14:49Est-ce que ça s'imagine de rompre, au moins pour construire un gouvernement,
14:55ce qui ne vous empêche pas ensuite de voter les textes ensemble,
14:57mais de faire sortir de ce nouveau front populaire les insoumis,
15:01comme une avancée pour permettre à des coalitions qui n'en avancent pas ?
15:05Mais vous savez, moi je pense qu'en politique, il y a une règle de base,
15:10c'est la cohérence et c'est la fidélité au projet et au message qu'on a porté devant les électeurs.
15:15Donc moi je veux bien tous les débats, et ils sont légitimes,
15:19mais nous nous sommes, il y a quelques semaines, présentés, unis devant les électeurs.
15:24Et donc la première des choses que nous ferions au lendemain de ces élections,
15:27c'est d'expliquer à nos électeurs que tout ça c'était juste pour gagner des circonscriptions,
15:32mais tout ça s'est terminé désormais.
15:33Le front républicain, que j'ai appelé de mes voeux,
15:37ce n'était pas un projet politique, c'était un réflexe démocratique.
15:41Alors bien évidemment que compte tenu de la situation politique nouvelle,
15:45qui est inédite dans la Ve République, nous devons les uns et les autres faire preuve,
15:51tout en étant fidèles à nos convictions, fidèles à notre projet politique,
15:55et bien être en mesure d'aller négocier texte par texte des majorités.
16:01La politique ce n'est pas la guerre civile, c'est au contraire,
16:04le moyen de régler de manière démocratique, par le débat, par une posture,
16:07par une attitude de respect, à la fois des différentes composantes d'une majorité,
16:13mais aussi de ses adversaires politiques.
16:16Je ne parle pas des ennemis de la République.
16:18Mais concrètement, on ne comprend toujours pas comment on sort de cette impasse.
16:19Mais comment nous faisons, par exemple dans nos assemblées,
16:22quand il y a nécessité de se rassembler autour d'un certain nombre de projets ?
16:26Et bien on discute, on négocie, on cherche des majorités possibles.
16:31Et bien oui, la France doit s'adapter à cette situation politique,
16:34mais il faut le faire avec un minimum de constance.
16:38Alors, soyons concrets, dans la tribune, ici Castex Promes,
16:41vous avez ce matin 150 milliards de prélèvements publics supplémentaires
16:44pour à la fois financer le programme du Nouveau Front Populaire,
16:46pour réduire le déficit public, sauf que la droite et le centre n'en veulent pas, on le sait.
16:51Pas de hausse d'impôts, a dit, répète Emmanuel Macron.
16:53Donc, comment vous vous entendez ?
16:55Écoutez, moi je crois qu'il y a chez les macronistes,
17:00y compris chez une partie de la droite dite républicaine,
17:04des gens qui considèrent qu'en matière de justice fiscale,
17:08ça ne va plus dans notre pays.
17:10Quand les ultra-riches payent finalement moins d'impôts
17:14que le salarié qui, tous les jours, fait des efforts
17:18pour assurer son pouvoir d'achat,
17:21pour faire en sorte que sa famille puisse partir en vacances,
17:24eh bien ces écarts à la fois de rémunération, de patrimoine
17:28et donc de fiscalité également,
17:30auxquels nous sommes arrivés actuellement dans notre pays,
17:33sont insupportables.
17:35Et donc oui, je crois qu'y compris sur la manière
17:37dont on doit désormais réfléchir à la fiscalité
17:41des ultra-riches dans notre pays,
17:43je crois, oui, qu'il y a des majorités possibles.
17:46Stéphane Troussel, le Président du Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis,
17:51invité de France Info ce matin, vous restez avec nous.
17:54On se retrouve après le Fil Info.
17:558h50, Yasmina Adila.
17:58Les Jeux de Paris 2024, c'est déjà 4 médailles au compteur de la France.
18:02La première en or pour le rugby à 7,
18:06deux en judo, de l'argent pour Luca Meretze
18:09et du bronze pour Shirin Boukli.
18:11Cette nuit, deux Français, Vahiné Fierro et Joanne Durrus
18:15se sont qualifiés pour les épreuves de surf à Théoupou à Tahiti.
18:20À suivre aujourd'hui, l'entrée en liste du surdouée de la natation française,
18:24Léon Marchand, mais aussi de l'équipe de France de gymnastique.
18:27On attend également l'américaine Simone Biles,
18:30la reine de la discipline, de retour 3 ans après
18:33son abandon inattendu aux Jeux de Tokyo.
18:36Un mort et quatre blessés dans le Cantal
18:40après l'effondrement d'une terrasse d'une salle polyvalente de Saint-Pierre.
18:44Une centaine de personnes étaient présentes pour assister à un mariage.
18:49Élection présidentielle sous tension aujourd'hui au Venezuela.
18:53Ce vote se résume en un duel.
18:55Le sortant Nicolas Maduro qui brigue un troisième mandat
18:59face à son principal opposant,
19:01le diplomate Edmundo González Urrutia.
19:04C'est une nouvelle qui ravira les amateurs de Marvel.
19:07Robert Denis Junior, connu pour son interprétation d'Iron Man,
19:10annonçait hier son retour dans ses films de super-héros.
19:13Harrison Ford rejoindra également la filiale de Disney.
19:25Et Stéphane Troussel, toujours avec nous,
19:27on va parler d'héritage olympique.
19:29Que va-t-il rester de ces Jeux en Seine-Saint-Denis ?
19:32On parle évidemment du village olympique du centre-média
19:36qui doivent être transformés en 4 000 logements ainsi que des bureaux,
19:40mais c'est très loin des besoins du département.
19:42Il manque plus de 200 000 logements en Seine-Saint-Denis.
19:46Oui, et justement c'est aussi pour ça que nous nous sommes engagés.
19:48C'est pour accélérer les transformations de ce territoire.
19:52J'ai l'habitude de dire que les Jeux et les réalisations autour des Jeux,
19:55ce n'est pas un aboutissement pour la Seine-Saint-Denis.
19:57C'est un point de bascule, c'est un moment de bascule
19:59parce qu'il y a à la fois, vous le disiez,
20:02ces logements, ces équipements sportifs,
20:04cette piscine construite, agrandie ou rénovée,
20:07onze gymnases, des écoles, des crèches,
20:10des ponts, des passerelles sur l'autoroute ou la Seine
20:13pour recoudre la ville, pour permettre que la Seine
20:15soit plus seulement tournée vers son utilité économique en Seine-Saint-Denis,
20:19mais qu'elle serve aussi de lieu d'agrément, de loisir,
20:22de flânerie pour les habitants au moment
20:24où le réchauffement climatique s'intensifie.
20:28Et donc, c'est dans cette vision-là,
20:31c'est cette vision-là que nous avons portée dans notre engagement
20:34pour les Jeux olympiques et paralympiques en Seine-Saint-Denis.
20:37C'est de faire en sorte que ce territoire jeune, populaire,
20:40emblématique d'une certaine manière des banlieues françaises,
20:43accélère ses transformations pour être utile aux territoires et ses habitants.
20:47Et comment faites-vous pour éviter, ce qui peut accompagner ce type de phénomène,
20:52un problème de gentrification, comme on l'a vu par exemple à Londres ?
20:55Oui, mais vous savez, au lendemain de ces Jeux,
20:58avec ces logements construits, et y compris ces logements
21:00qui vont permettre aussi de diversifier l'habitat en Seine-Saint-Denis
21:04et permettre aux uns et aux autres de pouvoir y rester ou venir s'y loger,
21:09la Seine-Saint-Denis restera le département de France
21:12où le pourcentage de logements sociaux est le plus élevé de France.
21:16Et donc, je suis toujours un peu surpris par ce débat sur l'évolution,
21:20la diversification de l'habitat en Seine-Saint-Denis.
21:23Pourquoi ne pose-t-on pas ce type de question à l'ouest parisien,
21:27qui reste celui qui est le plus ségrégé, où le séparatisme est le plus élevé,
21:33où les pourcentages de logements sociaux sont les plus faibles ?
21:36Pourquoi dans le septième...
21:37Pardon, je vous interromps, mais 4 000 logements, Agathe le disait,
21:40alors qu'il y en a 233 000.
21:44Pourquoi les trois quarts du village, des athlètes, vont être...
21:47Il y a des raisons financières, on va dire,
21:49mais si j'ai bien compris, des trois quarts du village qui doivent être vendus,
21:52soit des particuliers, soit pour des résidences étudiantes, des hôtels et autres.
21:56Et parce que les citoyens et les maires de ces communes l'ont voulu, madame.
22:01Parce que tout simplement, à Saint-Denis, à Saint-Ouen ou à l'île Saint-Denis,
22:05il y a déjà 40, 45, 50% de logements sociaux dans ces quartiers,
22:09quand la loi fait obligation d'en avoir 25.
22:12Parce qu'à Dunis, où il y a le village des médias,
22:14il y a aujourd'hui 72% de logements sociaux
22:18et qu'au lendemain de cette opération, il y aura toujours 65% de logements sociaux à Dunis.
22:22C'est ça, la réalité.
22:24Pourquoi on pose ce type de questions à la Seine-Saint-Denis
22:26et pourquoi on ne pose pas ça, ce type de questions à Surennes,
22:29à Levallois, au 7e arrondissement de Paris ?
22:31Parce qu'il se trouve que vous présidez la Seine-Saint-Denis et qu'on vous a dit ça ce matin.
22:34Je veux dire, cette évolution de la Seine-Saint-Denis,
22:37moi je crois à la ville équilibrée,
22:39je crois à la ville de la mixité et de la diversité,
22:42où les uns et les autres peuvent s'y retrouver.
22:45Je ne crois pas au séparatisme,
22:46je ne crois pas à l'ouest embourgeoisé depuis toujours
22:50et auquel personne, tout le monde accepte cette situation
22:53et à la Seine-Saint-Denis qui resterait dans ses difficultés
22:56et qui devrait assumer seule la solidarité nationale ou régionale.
23:01Nous, nous croyons à l'équilibre, à la mixité, à la diversité.
23:04C'est une force, c'est ça qui assure la cohésion de la société.
23:07Est-ce que les Jeux ont créé des emplois pérennes ?
23:09Oui, alors en tout cas, ils en ont créé, notamment avant et pendant les Jeux.
23:13Combien ?
23:14Parce que, par exemple, nous avions exigé
23:18que dans toutes les heures travaillées pendant les Jeux,
23:22il y ait 10 heures d'emploi, 10% pardon,
23:25des heures travaillées qui soient consacrées à l'insertion professionnelle.
23:29Sur les 4000 emplois d'insertion,
23:31il y a eu 2000 bénéficiaires, 4000 pour toute la France,
23:342000 qui sont des personnes originaires de la Seine-Saint-Denis,
23:38des jeunes en difficulté d'insertion,
23:41des plus âgés en besoin de réinsertion professionnelle.
23:45Par ailleurs, c'est difficile aujourd'hui de quantifier
23:47la totalité des emplois qui ont été consacrés aux Jeux,
23:50soit avant, soit pendant ou après les Jeux.
23:53Je compte bien que ces changements de la Seine-Saint-Denis
23:57soient des éléments d'attractivité
23:59pour renforcer l'attractivité économique du territoire
24:02et des emplois créés à destination des habitants.
24:05C'est vrai que nous avons une difficulté en Seine-Saint-Denis,
24:08c'est qu'il y a de l'activité économique,
24:10des emplois qui sont créés,
24:11mais ils sont trop peu souvent occupés
24:14par des habitants de la Seine-Saint-Denis,
24:15parce que nous sommes un territoire jeune,
24:17avec des niveaux de qualification ou de formation
24:20qui sont plus faibles que ce qui est exigé pour ces emplois.
24:24Et c'est tout l'enjeu aussi de notre mobilisation
24:27sur les questions d'insertion, de formation et d'éducation.
24:29Une autre forme d'héritage, disons, attendue par les organisateurs
24:33et sans doute par vous aussi, c'est la pratique du sport.
24:36Alors qu'un enfant sur deux ne sait pas nager
24:39à l'entrée en sixième,
24:41comment espérez-vous voir cela se traduire chez vous ?
24:45Eh bien, ça fait partie de ce qu'on appelle l'héritage immatériel.
24:48C'est par exemple 10 000 gamins de la Seine-Saint-Denis
24:50qui ont pu bénéficier de stages d'apprentissage,
24:53du savoir nager ou de l'aisance aquatique depuis trois ans.
24:57C'est sept piscines construites, rénovées ou agrandies,
25:01qui ont été construites pour les Jeux Olympiques et Paralympiques,
25:05soit bien sûr cette piscine emblématique,
25:07le Centre Aquatique Olympique de Saint-Denis,
25:09mais aussi les autres qui servent de site d'entraînement pendant les Jeux
25:12et qui vont nous permettre, par exemple,
25:13dans la partie la plus à l'ouest de la Seine-Saint-Denis,
25:16qui a été la plus carencée en équipements sportifs,
25:18notamment en piscine,
25:20qui va nous permettre de nous remettre exactement dans la moyenne nationale.
25:23Et donc oui, il faudra continuer cet effort.
25:25Et d'ailleurs, c'est...
25:26Ça ne retombera pas.
25:27Les spécialistes disent que deux années après les Jeux,
25:30on revient au point de départ.
25:32C'est un des enjeux.
25:34Par exemple, quand le ministre de l'Économie ratiboise le budget du sport
25:39alors même qu'il va falloir poursuivre les efforts au lendemain des Jeux,
25:42eh bien, ça fait partie des batailles qu'il faut mener à la rentrée.
25:45Que les programmes qui ont été financés par le département et le comité d'organisation,
25:50eh bien, que ce ne soit pas le département seul qui les poursuive,
25:52que l'État soit à nos côtés, le budget du ministère des Sports, par exemple,
25:55qui soit enfin mis au niveau de nos ambitions
25:58d'être une grande nation sportive au lendemain des Jeux.
26:00Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis,
26:04invité ce matin du 8.30 France Info.
26:09❤️ par SousTitreur.com