Le service vidéo de Libé vous propose de revivre en images une séquence politique inédite, les élections législatives 2024. De la soirée des Européennes à la victoire du Nouveau front populaire, voici tout ce que nous avons filmé ainsi que les moments qu’il ne fallait pas rater.
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00:00On pensait juste analyser les résultats des élections européennes,
00:04et puis Emmanuel Macron annonce la dissolution.
00:07L'arrivée au pouvoir du RN n'est pas inexorable.
00:11Réunion de Grise, qu'est-ce qu'on fait pour couvrir cette actualité ?
00:13On est reparti en reportage le soir du premier tour des élections législatives.
00:19Je comprends le rabattement de ce soir, c'est normal, ils se sont pris une gifle électorale.
00:25Il y a une question qui tourne en boucle, c'est, le RN va-t-il obtenir la majorité absolue ?
00:35Ouvre la porte à une potentielle coalition gouvernementale,
00:39sauf qu'après, la suite, du coup, vous la connaissez.
00:48À cette situation s'ajoute une fièvre qui s'est emparée ces dernières années
00:52du débat public et parlementaire dans notre pays.
00:56Un désordre qui, je le sais, vous inquiète, parfois vous choque,
01:01et auquel je n'entends rien le séler.
01:05Aujourd'hui, les défis qui se présentent à nous,
01:08qu'il s'agisse des dangers extérieurs, du dérèglement climatique et de ses conséquences,
01:13ou des menaces à notre propre cohésion,
01:16ces défis exigent la clarté dans nos débats,
01:20l'ambition pour le pays et le respect pour chaque Français.
01:26C'est pourquoi, après avoir procédé aux consultations,
01:31j'ai décidé de vous redonner le choix de la Chambre d'Etat,
01:39à vous.
01:47Vous avez dit Soudan ce soir.
01:49Merci d'être venu.
01:52C'est un peu une douche froide, cette dissolution,
01:55parce que, très honnêtement, j'ai peur de ce qui peut arriver,
01:59du coup, le 30 juin et 7 juillet, il a dit.
02:02Mais là, de toute façon, il faut que la gauche s'allie
02:05pour qu'on ait les sièges qu'on avait eus avant.
02:07Il y a certaines communes où c'est cette alliance qui a permis
02:10de faire gagner les élections.
02:12Donc, il va falloir continuer comme ça.
02:14Mais le Macron vient de se tirer une balle dans le pied.
02:17Le fait de dissoudre l'Assemblée, ça ne va faire que gagner des députés en plus.
02:22Enfin, une bonne décision de notre président de la République.
02:24Enfin, c'est la première en 7 ans.
02:27On a l'impression qu'il a retrouvé la tête, il a retrouvé ses esprits.
02:30Ça fait plaisir.
02:31La raclée, ni plus ni moins, qu'il vient de se prendre aujourd'hui est exceptionnelle.
02:36Jordan Amdana a fait le double du score de sa candidate Valérie Ayé.
02:40Il était obligé d'en prendre les conséquences.
02:42Et je pense que c'est une très bonne décision.
02:43Et en avant pour les législatives, maintenant.
02:57C'est l'occasion pour nous de faire l'union maintenant,
03:00tout de suite, de toute la gauche.
03:01Mais en fait, on a une responsabilité historique.
03:03Tout le monde en est conscient.
03:05Puis on se connaît tous en fait, on se fréquente tous,
03:07on fait tous les manifs pour la Palestine ensemble,
03:09on a fait les retraites ensemble.
03:11On sait très bien qu'on est prêts à gouverner ce pays ensemble.
03:13Maintenant, j'espère aussi qu'en réalité,
03:16les chefs de partis vont réussir à s'entendre.
03:18Mais pour ce qui est des écologistes, je leur fais confiance et je ne me fais pas de soucis.
03:25Ça, c'est la une confectionnée le lendemain soir de l'annonce de la dissolution.
03:29Donc le 10 juin soir, le lundi 10 juin soir est confectionnée cette une
03:33qui paraîtra du coup le lendemain matin.
03:35Après le choc provoqué par le score du RN et la dissolution de l'Assemblée,
03:38la gauche doit s'unir pour empêcher l'extrême droite d'arriver au pouvoir.
03:42Une responsabilité historique et donc cette une faire front populaire.
03:46Et donc le soir, la veille au soir du coup de la publication de cette une,
03:49était venue notamment Paul Quignot, directeur délégué de la rédaction,
03:54ici à mes côtés en stream.
03:55Libération, ça fait partie de son histoire,
03:58est un journal qui a toujours combattu le Rassemblement national.
04:01Et donc on va continuer à mener ce combat.
04:06C'est un combat culturel, c'est un combat politique,
04:09mais c'est un combat qui passe aussi par le journalisme.
04:13Mais on va surtout essayer d'expliquer que les électeurs
04:21qui pensent trouver une porte de salut à leurs soucis quotidiens
04:26en votant Front National se trompent parce que notre conviction,
04:32et on l'argumente en permanence,
04:36notre conviction c'est que ces gens-là, les gens qui sont en difficulté,
04:40seront les premières victimes de la politique du Front National
04:44s'il jamais est arrivé au pouvoir.
04:45Et donc à ce moment-là aussi, du coup à partir du lundi, du mardi,
04:49se lance complètement la campagne électorale des élections législatives
04:53qui vont donc se dérouler quelques semaines très rapidement après.
04:57Une campagne hyper intense et avec des moments mémorables,
05:00que dis-je, des classiques.
05:02Il faut un cap clair.
05:04On ne va pas refaire la NUPES là.
05:07Il y a une réinversion des rapports de force.
05:10Il y a une réinversion des rapports de force.
05:13Ok ?
05:14Je suis en tête à gauche.
05:15Donc voilà les conditions.
05:17Dans la campagne, on ne va pas refaire la NUPES là.
05:28Alliance avec Marine Le Pen, clairement, c'est ce que vous nous annoncez.
05:31Une alliance avec le Rassemblement National.
05:34Et menacée par l'alliance honteuse des insoumis.
05:38Honte à vous, vous ne méritez pas le nom qui est inscrit sur votre...
05:42Vous non plus, madame.
05:49Qu'est-ce que vous faites dans votre bureau ?
05:52Je travaille.
05:53Les Républicains, c'est un peu comme si vous étiez le président de la République.
05:57Les Républicains aujourd'hui ont voulu laver leur honneur qui avait été sali par M. Chioti.
06:02Si on vous barricadez, vous allez faire quoi ?
06:04Bah écoutez, on appellera le samuche.
06:06On appellera Jordan Barnella pour le sortir de son bureau.
06:13Vous annoncez, nous annoncez le chef de maitre d'accord sur la NUPES.
06:28En tant que citoyen, que ce soit vous, que ce soit moi,
06:33il faut se battre au quotidien pour que ça ne se reproduise pas
06:37et pour que le RN ne passe pas.
06:39Nous, à Libé pendant toute cette séquence, cette campagne électorale,
06:42on a décidé aussi d'aller sur le terrain.
06:44On a décidé d'aller finalement dans différents endroits de France
06:47pour faire des reportages auprès de militants de gauche,
06:50d'élus locaux aussi, et puis des citoyens finalement.
06:54Puisqu'on a voulu observer des situations et des réalités locales.
06:57Comment ça s'est passé ?
06:59Après deux manifestations de militants d'extrême droite
07:01suite à une proposition d'ouverture d'un centre d'accueil de réfugiés ?
07:04Une récupération politique du parti d'Éric Zemmour reconquête ?
07:07Comment Calac, une ville bretonne historiquement de gauche,
07:09qui a donné la deuxième place à Jean-Luc Mélenchon
07:11au premier tour des présidentielles en 2017 ?
07:14Comment Calac a propulsé Barnella en tête des européennes
07:17avec 32,94% des voix dans la ville ?
07:20Vive la République et vive la France !
07:24Calac a suivi la montée nationale du Rassemblement National.
07:27Si on continue à recevoir des vagues comme à Paris et tout,
07:31à un moment donné le manque de sécurité arrivera.
07:34Et le projet Horizon a foutu le bordel.
07:37Voilà, pour parler clair.
07:38Alors du coup on y est.
07:39Pour demander aux habitants, est-ce que Calac
07:41s'est devenue une nouvelle terre du Rassemblement National ?
07:44Le grand classique c'est Pute à Naigre.
07:46J'ai peur du RN.
07:47Je sais moi ce qu'il y a derrière.
07:49Ce que j'espère c'est que la démocratie gagnera dans tout ça.
08:01Le marché de Calac, c'est le mercredi matin.
08:03Il fait pas si froid que ça, il fait même plutôt chaud.
08:07Ça m'a permis de rencontrer pas mal de personnes
08:09qui voulaient bien me parler du résultat aux européennes.
08:12A commencer par l'adjoint maire, Patrick Morcet.
08:14Oui bonjour, c'est Monsieur Morcet.
08:16Je pense qu'il y a eu un message de données aussi au gouvernement
08:20avec la politique de Macron.
08:22Les gens en ont ras le bol, ras le bol de cette politique.
08:26Donc ils ont envoyé un message et il faut savoir
08:29qu'il n'y a eu que 50% des électeurs qui se sont déplacés aux urnes.
08:33Donc à Calac.
08:35J'ai aussi rencontré une habitante de Calac, Sylvie Lagrue.
08:37Elle vit ici depuis 40 ans.
08:39La montée du Rassemblement National,
08:42si on est dans un secteur très rural,
08:45et parmi un des secteurs les plus pauvres de Bretagne,
08:48donc avec beaucoup d'agriculteurs.
08:50Et on a vu la crise de l'agriculture.
08:52Ils ont du mal à venir à bout de leurs contraintes financièrement.
08:58Ils se sentent stigmatisés plus ou moins par les écologistes.
09:02Donc je pense que c'est surtout dû à le secteur où on se trouve.
09:08Alors pour comprendre ce que nous explique Sylvie,
09:10il faut qu'on pose un peu de contexte.
09:11Je voudrais vous parler un peu de Calac.
09:13Calac, c'est une ville qui n'est pas très grande.
09:16Il y a à peu près 2200 habitants.
09:18Et puis quand on s'y balade et qu'on discute avec les gens,
09:21on se rend compte que malgré une belle activité économique,
09:24il y a quand même quelques commerces qui ont fermé.
09:27Une pâtisserie, une maison de la presse, un magasin d'électroménager.
09:31Le taux de chômage est d'à peu près 18%,
09:34ce qui en fait l'un des bassins les plus pauvres en France.
09:37Alors est-ce que ça suffit à expliquer la montée du vaut terrain dans cette ville ?
09:41On en croit Lionel, un Parisien qui vient à Calac deux fois par an depuis 40 ans.
09:44Il y a une autre raison.
09:45Il y a le problème de la sécurité et tout.
09:48Je pense que les gens, quand même, prennent conscience.
09:51Parce que moi, j'ai des amis bretons qui me disaient
09:55« Est-ce qu'il reste encore des Français à Paris ? »
09:59J'ai dit « Maintenant, ils peuvent se poser la question le jour où ça arrivera ici. »
10:03Les problèmes de sécurité, vous en vivez directement à Calac ?
10:06Pas pour le moment.
10:07Pas pour le moment ?
10:08Pas pour le moment.
10:09Mais si on continue à recevoir des vagues comme à Paris et tout,
10:13à un moment donné, le manque de sécurité arrivera.
10:17C'est normal, puisqu'ils ne sont pas occupés.
10:20Ils sont voisifs.
10:22Alors là, je vous fais une pause parce qu'il faut que je vous raconte quelque chose.
10:27Pendant que je faisais cette interview, je voyais dans le coin de l'œil
10:29une dame qui semblait fulminer en nous écoutant.
10:32Une fois l'échange terminé, elle est revenue me voir.
10:35Ça m'agace que c'est de la pure propagande,
10:38qu'on donne une vision de Calac complètement rétrograde.
10:42Elle est bretonne, habite à Saint-Nicodème, juste à côté de Calac,
10:45et elle a accepté de répondre à mes questions en anonyme.
10:47C'est un peu représentatif, mais c'est réducteur.
10:50Lui, il dit les choses.
10:51Maintenant, la vie n'est pas si épouvantable que ça ici.
10:55Nous, on est accueillants.
10:57Et le Projet Horizon a foutu le bordel, pour parler clair.
11:02Le Projet Horizon a foutu le bordel.
11:03Moi, j'étais pour, absolument pour.
11:06Mais peut-être que ça n'a pas été bien compris.
11:08Et puis surtout, il y a Reconquête qui a pris la main là-dessus
11:13et qui a monté la tête à plein de monde.
11:16Ah oui, il faut que je vous parle du Projet Horizon.
11:20En 2022, le maire de la ville, Jean-Yves Roland, dit vergauche,
11:22souhaite accueillir des familles de réfugiés dans Calac.
11:24L'objectif, c'est créer des hébergements,
11:26mais aussi un théâtre, un cinéma, un tiers-lieu,
11:28dans le grand bâtiment de l'ancienne école de Saint-Laurent,
11:30et d'y embaucher les exilés et des précaires.
11:32Mais le projet arrive aux oreilles de l'extrême droite.
11:34La réalité de l'immigration, de l'immigration de peuplement,
11:37qui est un véritable fléau.
11:39À l'appel notamment du parti Reconquête d'Éric Zemmour,
11:41il y a eu des manifestations sous les fenêtres de la mairie
11:43et en réponse, des contre-manifestations.
11:45Certains ont reçu des menaces de mort,
11:47comme Sylvie Lagrue, à qui on parlait plus tôt,
11:49et qui fait partie d'un petit groupe de bénévoles
11:51qui s'occupe des familles de réfugiés dans Calac.
11:53Oui, on reçoit des lettres anonymes,
11:55on cite notre nom devant 300 personnes,
11:58et on se dit que là-dedans, il n'y a pas de problème,
12:00et on se dit que là-dedans, il y a peut-être un cinglé,
12:03vu qu'on peut trouver nos coordonnées,
12:06il y a peut-être un cinglé qui va venir brûler notre maison
12:08comme à Saint-Brévent, mais bon,
12:10quand on a des valeurs, on les défend et on ne s'arrête pas
12:12à ce genre de choses.
12:14Surtout, Calac a un passé de résistance,
12:16donc nous, il n'était pas question
12:18de baisser les bras devant ça.
12:21Et finalement, début 2023,
12:23le maire de Calac abandonne le projet.
12:26À Calac, il y a une personne qui s'est battue
12:28pour l'ouverture de ce centre d'accueil de réfugiés
12:30et contre la récupération politique de Reconquête
12:32et de l'extrême droite.
12:34Elle s'appelle Laureline Inderbidzine,
12:36elle était adjointe au maire, avant d'être démise de ses fonctions.
12:39Elle a aussi reçu des menaces à cette période.
12:42Le grand classique, c'est culte à nègres.
12:48En Afrique, avec les gens que tu aimes,
12:50il y a des choses comme ça.
12:52Tes parents auraient dû avorter,
12:54tes mères auraient dû avorter, des choses comme ça.
12:56Clairement, il y a eu une campagne de peur.
12:58On a fait peur aux gens.
13:00Pendant un an,
13:02on a eu une campagne sur le terrain
13:04de l'équipe Reconquête
13:06qui a clairement terrorisé la population.
13:08Je me souviens d'une fois,
13:10un tractage sur le marché,
13:14l'équipe Reconquête
13:16qui était en train de prendre en partie une dame
13:18en leur disant, mais madame,
13:20est-ce que vous voulez vous faire violer par un migrant ?
13:22Ce genre de discours est complètement surréaliste,
13:24mais sur le terrain.
13:26Finalement, à force d'entendre
13:28ce genre d'idiotie,
13:30les gens adhèrent
13:32petit à petit
13:34à cette théorie.
13:38Nous avons actuellement six familles
13:40de réfugiés qui sont accueillies sur la commune de Calinque.
13:42Ces personnes sont intégrées.
13:44Elles font partie des associations locales.
13:46Les enfants vont à l'école.
13:48Il y a une intégration
13:50qui semble tout à fait correcte.
13:52On a zéro incivilité liée
13:54à ces populations accueillies sur le territoire.
13:56J'ai du mal
13:58à comprendre comment
14:00cette théorie
14:02que l'immigration serait
14:04à l'origine de l'insécurité
14:06puisse prendre racine à Calinque,
14:08puisque c'est absolument le contraire.
14:10Clairement, l'équipe
14:12municipale d'Ivers-Gauche,
14:14en abandonnant le projet Horizon,
14:16a clairement
14:18laissé entendre
14:20que les combats
14:22sur le terrain de reconquête
14:24étaient légitimes.
14:26C'est-à-dire que l'équipe actuelle
14:28de Gauche
14:30a laissé la place à l'extrême droite.
14:32Un an et demi
14:34après l'abandon du projet,
14:36certains habitants ont pris du recul.
14:38Comme François, il est calaquois depuis sa naissance.
14:40Il y a aussi le problème
14:42que nous avons rencontré
14:44et l'expérience qui a été mal vécue
14:46avec le projet Horizon.
14:48On a été
14:50mal informé
14:52et on n'a surtout pas demandé
14:54son avis à la population.
14:56Si l'avis aurait été
14:58demandé à la population
15:00avec beaucoup plus d'explications,
15:02peut-être que
15:06ça aurait été
15:08peut-être mieux accepté.
15:10Calinque habituellement
15:12est une ville de Gauche,
15:14démocrate, et je pense que
15:16comme il y a eu
15:18un manque d'informations
15:20et que le projet a été
15:22relayé par certaines parties,
15:24les choses
15:26ont peut-être été grossies,
15:28amplifiées, ce qui fait
15:30qu'aujourd'hui on se retrouve
15:32avec un vote un peu
15:34particulier à Calinque.
15:36Mais je pense que ce vote
15:38ne représente pas l'esprit
15:40de la population de Calinque.
15:42Calinque est une ville ouverte,
15:44sympathique, accueillante.
15:46Alors maintenant qu'on a dit tout ça,
15:48à Calinque on espère quoi
15:50pour les législatives ?
15:52J'attends que M. Bardella passe
15:54avec une majorité pleine
15:56et que les gens prennent conscience
15:58qu'au moins peut-être
16:00qu'on arrivera à faire
16:02bouger un petit peu cette Europe
16:04qu'on subit
16:06plutôt qu'on ait tous les avantages.
16:08Voilà.
16:10J'ai peur, c'est tout.
16:12J'ai peur du RN.
16:14Je sais moi ce qu'il y a derrière.
16:16Parce que quand ils seront là,
16:18on aura des mauvaises surprises.
16:20Et on pourra plus après
16:22revenir en arrière.
16:24Les résultats des Européennes
16:26ont eu un effet finalement
16:28d'électrochoc
16:30pour beaucoup de personnes.
16:32Clairement, le centre-Bretagne
16:34n'est pas une terre d'extrême-droite,
16:36bien au contraire, c'est une terre
16:38solidaire, fraternelle.
16:40Le RN
16:42pourra obtenir suffisamment de voix
16:44pour pouvoir
16:46renélu donc candidat
16:48au RN, être élu
16:50député. J'ai du mal à y croire.
16:52Je pense que
16:54le Front de Gauche va encore
16:56gagner ses élections.
16:58Il va y avoir une mobilisation
17:00qu'on puisse répondre à notre population
17:02sur leur pouvoir d'achat et tout ça.
17:04Ce que j'espère, c'est que
17:06la démocratie gagnera
17:08dans tout ça, et qu'il
17:10fera toujours bon vivre
17:12en France et à Calais.
17:14Et qu'une
17:16forme d'apaisement,
17:18ça s'allera.
17:20Voilà.
17:22Je ne comprends pas, qu'il y ait du Front National
17:24et tout. Même dans des terres historiquement
17:26de gauche, le RN gagne
17:28du terrain. Parce que les gens, ils ne sortent pas.
17:30Ils sont ici, dans leurs machines, dans leurs
17:32tirages. Ils bourragent,
17:34bourragent, bourragent, bourragent.
17:36Dans les zones rurales, le parti de Jordan Bardella
17:38et Marine Le Pen fait des scores de plus en plus importants.
17:40Nous avons eu, premièrement, la
17:42fermeture des mines. Deuxièmement, nous avons eu
17:44l'échec des entreprises de reconversion.
17:46On s'est rendu dans une petite commune de campagne
17:48du sud de la France, complètement
17:50désindustrialisée.
17:52C'est toujours pareil.
17:54C'est toujours la même routine. Il n'y en a que pour les
17:56grands et les petits. Qu'est-ce qu'on va faire ?
17:58Cette ville, historiquement communiste,
18:00résiste à l'extrême droite, alors que
18:02tout le département, ou presque, a déjà
18:04basculé vers le Rassemblement National.
18:06On a voulu comprendre pourquoi
18:08ces Français font encore confiance à la
18:10gauche.
18:16Je viens d'arriver dans une
18:18des communes les plus pauvres de
18:20France. Je suis à La Grancombe, dans le
18:22Gard.
18:24Dans les années 60, ici, c'était une grande
18:26cité minière. Il y avait plus de 14 000 habitants,
18:28une grosse activité économique.
18:30Sauf que, depuis, les mines, elles ont fermé.
18:32Aujourd'hui, à La Grancombe, il n'y a plus que
18:345 000 habitants environ, et surtout, un
18:36taux de chômage de plus de 40 %.
18:40Pour bien comprendre l'évolution de La Grancombe,
18:42je suis d'abord allé voir l'ancien maire
18:44de la ville, membre du Parti Communiste.
18:46Il s'appelle Patrick Malavieille,
18:48ou Mala, pour ceux qui le connaissent,
18:50c'est-à-dire presque tout le monde.
18:52C'est une commune que j'habite depuis 1964.
18:54J'ai occupé
18:56les fonctions de maire pendant plus de 30 ans.
18:58Je lui ai demandé pourquoi, ici, rien ne
19:00pourrait enrayer le déclin économique de la ville.
19:02Nous avons eu, premièrement, la fermeture des mines,
19:04deuxièmement, nous avons eu l'échec
19:06des entreprises de reconversion,
19:08et donc, aujourd'hui, c'est ça qu'il faut regarder.
19:10Quand on explique, à longueur de journée,
19:12que vos problèmes
19:14viennent de vos voisins qui sont
19:16d'origine étrangère, ça finit par
19:18entrer par les têtes. Or, par exemple,
19:20si je prends La Grancombe, ce ne sont pas
19:22les étrangers qui prennent le travail
19:24aux Français d'origine, comme on dit.
19:26C'est tout simplement des politiques
19:28publics qui n'ont pas été au niveau.
19:30Plusieurs projets ont quand même vu le jour ces dernières années
19:32à La Grancombe. Par exemple, l'installation
19:34d'un centre d'insertion vers l'emploi.
19:36Ou encore, l'arrivée d'une maison médicale.
19:38Pour l'ancien maire, c'est assez clair,
19:40les conséquences de ce travail politique de terrain
19:42se retrouvent dans les urnes.
19:44L'électorat local reste fidèle à la gauche jusqu'à présent.
19:46Le parti communiste est arrivé en tête
19:48ici, lors des élections européennes, avec
19:5029%. La présence de Patrick Malavieille
19:52sur la liste a forcément joué.
19:54Le député sortant ici,
19:56réinvesti par le Nouveau Front Populaire
19:58pour les législatives anticipées, est insoumis.
20:00Mais c'est la dernière circonscription à gauche
20:02du département. Et ça, forcément, ça inquiète
20:04l'ancien maire et ceux qui le soutiennent.
20:06Là, d'ici dimanche, il faut voir les jeunes.
20:08Mais je les vois tous les jours, je leur dis.
20:10Il y en a qui disent
20:12je m'en bats les couilles, je vote après.
20:14Je dis mais c'est dans l'intérêt
20:16et dans l'intérêt
20:18de tous.
20:20Ça ne m'apporte rien.
20:22Oui, ça ne m'apporte rien.
20:24Je dis mais ça ne fait rien, va à l'urne.
20:26Comme tu regardes, chaque jour,
20:28le pradèle des petits patins,
20:30c'est de l'ARM.
20:32C'est de l'ARM.
20:34Parce que les gens, ils ne sortent pas, ils sont là-bas.
20:36Ils sont entrés
20:38dans leur machine, dans leur téloche.
20:40Ils bourragent, bourragent,
20:42bourragent, bourragent.
20:44Ils leur mangent le cerveau avec une paille.
20:46Les grands combiens que j'ai rencontrés sur le marché
20:48m'ont confirmé la très grande popularité
20:50de leur ancien maire.
20:52C'est un des facteurs du succès de la gauche ici.
20:54Mais ils l'expliquent aussi par l'importance
20:56du passé minier de la ville.
20:58Selon eux, cette époque a ancré des valeurs
21:00d'entraide et de solidarité entre les habitants.
21:02C'est toujours pareil.
21:04C'est toujours la même routine.
21:06Il n'y en a que pour les grands.
21:08Et les petits, qu'est-ce qu'on va faire ?
21:10Ici, je pense que ce qui est fort,
21:12c'est qu'il y a une espèce de
21:14solidarité,
21:16et que les gens fonctionnent ensemble.
21:18Je ne comprends pas
21:20qu'il y ait du Front National.
21:22Je suis sûre que je discute avec des gens
21:24qui sont sûrement extrême droite,
21:26mais il y a une espèce de tolérance,
21:28une chouette tolérance et une chouette mixité.
21:30Moi, je suis allé à l'école
21:32avec à l'origine des Algériens,
21:34il y avait des Polonais,
21:36il y avait des Italiens, il y avait des Portugais,
21:38il y avait des Espagnols, il y avait des Algériens.
21:40Et tout le monde s'entendait.
21:42L'immigration,
21:44il y a des problèmes, mais ce n'est pas
21:46le problème majeur.
21:48Moi, ça ne me pose aucun problème.
21:50On me dit bonjour,
21:52j'en ai connu à côté de moi.
21:54Et j'aime beaucoup ici, parce que c'est très international.
21:56Vous voyez, des Kabiles,
21:58des Arabes, des Juifs,
22:00des Gitans, il y a même des Français,
22:02des survivants des mines.
22:04On est un pays de mines, avec des immigrés,
22:06avec toutes les mêmes choses.
22:08Et que ça se trouve, c'est la gauche,
22:10à la Grande Combe, oui.
22:40Il fait partie de plusieurs assos,
22:42et il en a récemment fondé une nouvelle.
22:44Du coup, la combine, c'est notre lieu
22:46associatif, convivial,
22:48aux multiples facettes.
22:50On a ouvert il y a un petit peu plus de
22:52deux ans. C'est une asso dans laquelle
22:54on fait plein de choses
22:56différentes. Il y a des activités hebdomadaires
22:58et mensuelles,
23:00et il y a des événements plus ponctuels.
23:02Un des enjeux du lieu, c'est d'être
23:04un endroit convivial.
23:06Tous les mercredis, on fait une cantine,
23:08nous, ça nous permet
23:10de faire rentrer un peu des sous dans l'asso,
23:12mais c'est beaucoup aussi pour
23:14générer un endroit
23:16un peu sympathique, chaleureux,
23:18où les gens peuvent se rencontrer,
23:20c'est l'occasion de discuter.
23:22C'est toujours le bon moment pour croiser du monde.
23:24Je cherche un artisan, ou je cherche
23:26quelqu'un qui a de telles compétences,
23:28ou rencontrer du monde,
23:30se faire des amis,
23:32de la convivialité, quoi.
23:34C'est ici la cantine, ouais.
23:38C'est quoi l'intérêt de créer un lieu comme ça
23:40et de me laisser ouvert aussi, un peu, à Clermont ?
23:42C'est de faire vivre
23:44les vallées, faire vivre les territoires
23:46sur lesquels on est,
23:48créer des endroits
23:50où justement on peut partager des choses,
23:52on peut créer des activités,
23:54créer des événements.
23:56Ce tissu associatif contribue à l'entraide
23:58et à la création de liens entre les habitants.
24:00Il permet lui aussi de faire
24:02perdurer cette tradition du vivre-ensemble
24:04héritée de l'époque minière.
24:06Je sais qu'il va falloir encore fournir
24:08beaucoup d'efforts, apporter
24:10beaucoup d'arguments, mener
24:12beaucoup d'actions pour continuer
24:14à convaincre et vaincre
24:16ce fléau que représente le Rassemblement National.
24:18Ok, me voilà tout juste
24:20arrivé à Gennevilliers.
24:26Là où la France Insoumise a fait un score électoral
24:28de plus de 50%
24:30lors des élections européennes.
24:32C'est d'ailleurs justement pour ça qu'on est venu ici,
24:34pour essayer de comprendre quelle est la recette
24:36de cette gauche pour faire un score électoral
24:38aussi important parce que ça dure
24:40depuis plusieurs années déjà.
24:42D'autant plus que le Rassemblement National est arrivé
24:44très très loin derrière lors des élections européennes
24:46avec un score d'un peu plus de 10%.
24:48Et donc pour comprendre tout ça,
24:50on va aller rencontrer plein d'acteurs de terrain
24:52et pour commencer, on va aller voir M. le maire
24:54Patrice Leclerc.
24:56Donc là, nous sommes dans le quartier
24:58des Agnètes qui est un quartier
25:00avec 98%
25:02de logements sociaux.
25:04Donc il y a ici une des populations
25:06les plus pauvres de Gennevilliers.
25:08C'est un quartier où le RN
25:10fait un score un peu plus élevé
25:12que les autres quartiers mais beaucoup moins
25:14qu'au niveau national puisqu'il doit être à 16%.
25:16Et pourtant, dans les années 80,
25:18le Front National faisait des scores
25:20de plus de 20% ici.
25:22Il y a eu de notre part des modifications
25:24de nos activités politiques
25:26pour tenir compte de cela.
25:28Non pas pour aller dans le sens du RN mais justement
25:30pour aller dans le sens de se dire
25:32qu'il faut que toute la population soit fière
25:34de sa ville.
25:36Alors concrètement, ça s'est illustré par un renforcement des services publics.
25:38Par exemple, à Gennevilliers,
25:40il y a trois espaces socioculturels,
25:42des endroits d'échanges et de rencontres.
25:44On voit que c'est assez agréable.
25:46Il y a aussi neuf écoles élémentaires
25:48dont une reconstruite tout récemment.
25:50On est une ville aussi qui fait la démonstration
25:52que quand on met des moyens là où il y a besoin,
25:54le plus de besoins,
25:56ça marche et c'est mieux que de disperser
25:58la pauvreté pour pas qu'on la voit
26:00mais faire en sorte que les gens souffrent en silence
26:02dans leurs coins. Est-ce que l'on a des politiques
26:04publiques qui rendent les gens
26:06fiers d'eux-mêmes ? Parce que je pars du
26:08principe que la dignité humaine, c'est ce qui
26:10permet de s'ouvrir aux autres. Et plus on tape
26:12sur des gens, plus on les humilie, plus il y a du
26:14ressentiment, plus on se replie, plus il y a de la haine de soi
26:16et de la haine de l'autre.
26:17Patrice Leclerc sait que tout n'est pas tout rose pour autant
26:19à Gennevilliers. Par exemple, la ville
26:21connaît encore des épisodes de délinquance
26:23et de rixes entre bandes rivales.
26:25Tué de plusieurs coups de couteau
26:27lors d'une bagarre entre adolescents de la cité
26:29du Lutte à Gennevilliers
26:31et celle des Courtilles à Agnières.
26:37Donc tout va bien.
26:39Faut le meilleur des mondes.
26:41Pendant ma visite du quartier
26:43des Agniettes, le maire m'a aussi parlé de la
26:45tradition de lutte, très présente à Gennevilliers.
26:47Comme lorsque des habitants se sont
26:49mobilisés et ont manifesté pour faire
26:51venir des enseignants supplémentaires.
26:53La lutte aide à ne pas renvoyer
26:55le problème sur les autres
26:57et à développer de la haine de soi
26:59parce qu'on se replie et de la haine de l'autre
27:01ensuite. Les luttes permettent plutôt
27:03de développer de la solidarité, de l'interconnaissance
27:05et d'avancer. Mais lors des élections, l'abstention
27:07reste très importante à Gennevilliers.
27:09Elle a atteint 56% lors des
27:11européennes, nettement au-dessus de la moyenne
27:13nationale.
27:15L'abstention avait même
27:17empêché la députée Elsa Faucillon d'être
27:19élue dès le premier tour lors des législatives
27:21de 2022. Elle avait largement
27:23remporté le second tour face à la candidate
27:25macroniste.
27:27Il y aura une réélection au niveau européen ?
27:29Non, en France,
27:31pour l'Assemblée nationale. A Gennevilliers
27:33et ses alentours, les équipes militantes de gauche sont
27:35très présentes sur le terrain pour informer
27:37sur ces législatives anticipées et pour
27:39convaincre. Est-ce que là vous avez été votée aux européennes ?
27:41Oui, mais je l'ai dit au monsieur, je m'excuse
27:43de vous dire ça, j'ai voté pour le PAN.
27:45Vous avez voté pour Bardella.
27:47Pourquoi vous l'avez fait, vous ?
27:49Je l'ai fait parce que j'estime que
27:51je me dis peut-être qu'on aura quelque chose,
27:53je sais pas. Moi ce que je peux vous dire, parce que j'en ai vu
27:55des députés RN en face de moi,
27:57sur la question sociale,
27:59ils sont à la ramasse, d'accord ?
28:01Quand on a proposé d'augmenter le SMIC,
28:03ils ont voté contre. Quand il y a
28:05des lois qui justement
28:07veulent favoriser le pouvoir d'achat,
28:09en fait, à chaque fois,
28:11la seule chose qu'ils ont à dire,
28:13c'est de pouvoir parler des étrangers. En fait, ils font semblant
28:15de s'intéresser aux travailleurs français,
28:17juste pour pouvoir parler des travailleurs étrangers.
28:21Mais je vais vous dire que c'est vrai
28:23qu'ils ont laissé rentrer, rentrer, alors on leur
28:25paye les loyers.
28:27Madame, on leur paye rien.
28:29Non, non.
28:31Je sais pas si elle va le faire, si elle va voter pour toi.
28:33Elle a dit, je vais voter pour vous.
28:35Je pense qu'elle a été convaincue.
28:37Ce qui l'a préoccupé,
28:39c'était ma retraite. Ma retraite à moins
28:41de 800 euros, et que nous, on en réclame
28:43bien entendu le minimum.
28:45Bon, non, non, c'est très bien qu'elle t'ait parlé.
28:47La grosse mobilisation sur le terrain
28:49des militants de gauche explique aussi
28:51que leurs idées infusent particulièrement bien ici.
28:53Je vous laisse.
28:55Lors de mon reportage
28:57à Gennevilliers, je n'ai pas vu les affiches
28:59des autres partis politiques, ni leurs équipes.
29:03On finit là-bas le pâté de maison ?
29:05Oui. Le bout de vos marchés ?
29:07Oui.
29:11C'est parti du Front Populaire.
29:13Il faut être sur place.
29:15Bien sûr, les réseaux sociaux existent.
29:17Mais il faut être sur place.
29:19Et puis, comme vous l'avez vu, discuter avec les personnes
29:21à partir de leurs préoccupations.
29:23Pas les Français comme nous autres.
29:25Oui.
29:27Mais ça ne veut rien dire.
29:29Moi, je suis d'origine immigrée.
29:31D'origine italienne.
29:33Toi, ça se voit un peu.
29:35Vous avez vu comment elle est avec moi.
29:37Bonjour.
29:39Pour les élections législatives.
29:41Les gens, ils ont une vue aussi de la politique
29:43et de ceux qui font la politique
29:45très éloignés.
29:47Parce que c'est vous que ça regarde aussi.
29:49Qu'ils fassent le lien
29:51entre
29:53les politiques, la politique
29:55et des gens qui vivent
29:57comme eux dans les mêmes quartiers.
29:59C'est fondamental.
30:01Parce que les gens,
30:03ils ne se désintéressent pas du tout
30:05de la politique.
30:07C'est la politique qui se désintéresse.
30:35C'est-à-dire qu'en France, il n'y aura plus de débat
30:37sur le fait d'avorter ou non.
30:39On peut réduire les semaines, on peut enlever le déremboursement
30:41comme je disais tout à l'heure.
30:43On peut interdire aux mineurs d'avorter.
30:45En fait, il y a pas mal de choses.
30:47C'est-à-dire qu'en France, il n'y aura plus de débat
30:49sur le fait d'avorter ou non.
30:51C'est-à-dire qu'en France, il n'y aura plus de débat
30:53sur le fait d'avorter ou non.
30:55C'est-à-dire qu'en France, il n'y aura plus de débat
30:57sur le fait d'avorter ou non.
30:59C'est-à-dire qu'en France, il n'y aura plus de débat
31:01sur le fait d'avorter ou non.
31:03L'idée de vendre aux Français
31:05la suppression du droit du sol,
31:07ca fera arrêter l'immigration
31:09et c'est d'une absurdité totale.
31:11Et puis, après ce stream,
31:13après ces reportages,
31:15on est reparti en reportage
31:17le soir du premier tour des élections législatives,
31:19on est allé vivre cette soirée
31:21auprès des lecteurs de gauche
31:23dans le quartier général de la France Insoumise
31:25à Paris.
31:27...
31:29en tête de cette élection législative,
31:31avec 30 points à 100 des voix ciblées.
31:33Moi, du haut de mes 18 ans, c'est la deuxième fois que je vote
31:36après les européennes.
31:37Ça fait bizarre, en fait, de voir le RN en tête
31:39quand on vote pour la première fois.
31:41Mais moi, voilà, j'ai espoir quand même encore
31:43et je suis déterminée.
31:45Aujourd'hui, on n'a qu'un seul sentiment,
31:47c'est celui d'une responsabilité face à l'histoire
31:49et de se dire que là, c'est le moment de s'engager,
31:52le moment de réagir et que le second tour
31:54n'est que dans une semaine et que tout peut encore arriver,
31:57mais qu'en fait, il y a juste une responsabilité
31:59collective mais aussi individuelle.
32:00Je dis, pensant que l'avenir reste ouvert et entre nos mains,
32:07je dis avec ferveur au nom de tous,
32:11vive la France, vive le peuple souverain,
32:14vive la République.
32:18Maintenant, je pense que le mot qui prédomine, c'est sursaut.
32:21Il y a une possibilité d'inverser ces tendances.
32:23On n'est pas si loin en termes de voix de l'extrême droite
32:25et surtout, la configuration politique et électorale
32:27est totalement inédite, totalement extraordinaire.
32:29Nous sommes en capacité de faire émerger le Front populaire
32:32dans les urnes et de faire en sorte qu'il ait
32:35une majorité relative ou absolue à l'Assemblée nationale.
32:37Il faut ouvrir des perspectives heureuses face au malheur
32:40qui est annoncé par l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir
32:42et à l'inquiétude que ça provoque.
32:48Mais 67% de participation,
32:51c'est pas 75% de participation,
32:54c'est pas 80% de participation.
32:57Et notre travail à nous, cette semaine,
33:00c'est d'aller chercher les électrices et les électeurs
33:02qui ne se sont pas déplacés ce soir
33:05pour faire en sorte qu'ils se déplacent dimanche prochain.
33:08La majorité absolue du Front populaire,
33:09ça paraît compliqué, il faut être sincère ce soir.
33:11Mais franchement, dans une élection,
33:13rien n'est jamais gagné ni perdu d'avance.
33:15Alors, on va se battre jusqu'au bout.
33:16On ne va pas baisser les yeux, on ne va pas baisser la tête,
33:17on ne va pas baisser les bras.
33:19On va aller chercher, voix par voix, chaque seconde
33:21et consacrer à battre l'extrême droite.
33:22Le Rassemblement national est en tête.
33:29Et en vrai, sur la plupart des plateaux télé,
33:32il y a une question qui tourne en boucle,
33:33c'est l'ERN va-t-il obtenir la majorité absolue ?
33:37Nous, ici, à Libé, du coup, dès le lendemain,
33:39sur Twitch, on refait une émission,
33:42un live stream en direct pour parler de ces résultats,
33:46pour analyser ces résultats.
33:47On avait notamment Léa Chamboncel,
33:49qui était avec nous, journaliste politique.
33:51François Malossena, chroniqueur politique
33:53et conseiller parlementaire.
33:54Et puis également Thomas Legrand,
33:55éditorialiste ici, à Libération.
33:57On a analysé ces résultats,
33:59on s'est posé plein de questions,
34:00on a essayé d'anticiper un peu
34:01quels pouvaient être les prochains scénarios.
34:03Et Léa Chamboncel, elle, elle était justement assez optimiste
34:06et elle avait beaucoup d'espoir sur la suite
34:08et sur le second tour des élections de la législative.
34:10Du coup, j'ai eu les résultats en direct.
34:12J'étais sur France 24, mais la chaîne en anglais.
34:15Et il faisait très froid dans le studio,
34:17j'avais les pieds gelés, je précise,
34:19parce que vraiment, c'était un peu une épreuve.
34:22Non, pas des masses, clairement.
34:24Moi, j'ai un peu passé la soirée déjà à être très prudente,
34:27parce qu'en plateau, tout le monde disait
34:28bon, ça veut dire que le rassemblement national
34:30va être majoritaire, etc.
34:32Et qu'on va se retrouver avec une cohabitation.
34:34Est-ce que vous imaginez un gouvernement,
34:37un rassemblement national en France ?
34:38Et tout. Mais j'étais là, wow, wow, wow,
34:40on va se détendre.
34:41En vrai, rien n'est plié.
34:42Et j'ai passé en fait une heure et demie
34:44à devoir répéter que rien n'était plié
34:46et que c'était vachement plus compliqué
34:47que ce qu'on imaginait.
34:49Ils ont passé leur temps quasiment
34:51à faire des projections en termes de sièges, justement.
34:54Et moi, je leur disais que ça n'avait pas de sens.
34:58Et donc, cette question des désistements,
35:00elle a beaucoup fait parler dans l'entre-deux-tours.
35:02D'ailleurs, ici, à Libération,
35:03on a publié à ce moment-là une carte interactive
35:05pour voir quel candidat se désistait
35:07dans quelle circonscription.
35:11Et à Libération, à ce moment-là,
35:13il y a une interview qui fait beaucoup réagir.
35:14C'est celle de Marine Tondelier, d'ailleurs,
35:16qui est affichée en une de l'Ibé.
35:20– Bardella semble refuser, démontrez-vous, pourquoi ?
35:24– Semble refuser, vous êtes sympa,
35:26parce que moi, j'ai trouvé ça très officiel.
35:28Ce qui est sûr, c'est que je ne pense pas
35:30que Gabriel Attal voit un problème à ça, très sincèrement.
35:33Et il est manifeste que Jordan Bardella n'a pas envie.
35:38Alors, il y a plusieurs explications possibles, cumulables.
35:41Je pense que ces gens ont quand même un problème
35:45avec l'altérité et l'adversité.
35:48Des gens qui restent dans des situations assez confortables,
35:49en fait, d'entre soi, ne prennent pas de risques, jamais.
35:55Sûrement que je connais aussi leurs méthodes,
35:57puisque je vis dans une ville d'extrême droite depuis dix ans,
35:59et qu'il n'a pas forcément envie de se confronter à ça.
36:02Est-ce que je pourrais raconter ?
36:03Est-ce que je pourrais lui poser comme question sur le sujet ?
36:06Je pense qu'ils ont un problème avec l'écologie,
36:07parce que ce n'est pas juste l'inaction climatique du gouvernement,
36:10c'est le climato-scepticisme, donc on est comme à une étape d'après.
36:13Et puis, très manifestement, ils ont un problème avec les femmes.
36:16Ça n'a posé de problème à personne que, jusqu'à présent,
36:19l'intégralité des débats des législatives ne se passe qu'entre hommes.
36:24Et lui, qui se présente comme un féministe qui va aider les femmes,
36:27là, quand on passe des paroles aux actes,
36:30et là, on est sur un cadre très concret.
36:33Acceptez-vous qu'une fois dans toute la campagne,
36:35vous débattiez avec une femme ?
36:36Ils répondent non.
36:36Quand on sort cette interview, donc on est dans l'entre-deux-tours,
36:39tous les sondages donnent le Rassemblement national
36:42en tête à l'Assemblée nationale en termes de siège.
36:46Le Nouveau Populaire en deuxième position
36:48et le Bloc Ensemble, donc le camp présidentiel, en troisième position.
36:53Tous les sondages, vraiment, dans l'entre-deux-tours,
36:55donnent cet ordre-là.
36:57Le soir du second tour des élections législatives,
37:00nous, on se dit, eh bien, on va continuer à faire comme on l'avait fait avant.
37:03On va aller vivre cette soirée électorale avec des militants,
37:06des sympathisants et des élus de gauche.
37:09Nouvelle Assemblée, et ce n'est pas le tiercé qui est à nous d'admettre.
37:16C'est la surprise quand même, parce qu'on a vu des résultats affligeants au premier tour.
37:31On ne s'attendait pas à une victoire de la gauche.
37:33On a toujours le petit espoir en nous.
37:35Après, voilà, on est guidé par l'espoir d'un pays de gauche,
37:41d'un pays plus solidaire.
37:43Voilà, là, c'est le bonheur.
37:46Pour l'instant, c'est ça.
37:54J'y croyais, mais au fond, j'étais un peu défaitiste.
37:56C'est pour ça qu'il y a eu l'énorme surprise et que ça nous émeut tous.
38:00J'espère que ça a motivé les gens pour continuer à lutter,
38:03parce qu'on a vu que ça a marché en quelques semaines
38:06et que je pense que ça peut marcher jusqu'aux prochaines élections.
38:09Le Président a le devoir d'appeler le Nouveau Front Populaire à gouverner.
38:15Nous pouvons gouverner.
38:24Nous avons la légitimité populaire pour le faire,
38:27la légitimité du peuple français.
38:28Toutes celles et ceux qui veulent appliquer le programme du Nouveau Front Populaire
38:31sont les bienvenus.
38:32Mais c'est pour faire ce programme, rien que pour le programme, mais tout le programme.
38:36Le macronisme a été le propulseur, si on peut dire, de l'extrême droite.
38:40Et nous sommes aujourd'hui la digue, nous sommes le rempart à l'extrême droite.
38:44Donc, c'est le programme du Nouveau Front Populaire qu'il faut mettre en œuvre
38:47pour éteindre l'incendie, pour réussir à juguler cette menace de l'extrême droite
38:51et changer tout bonnement la vie des gens.
38:53Nous avons une situation où nous sommes, nous,
38:55la première force politique à l'Assemblée nationale.
38:58Et donc, nous allons nous concerter et exiger que le Premier ministre
39:03soit issu du Nouveau Front Populaire pour ensuite appliquer le programme des 100 jours
39:08sur lequel nous sommes toutes et tous engagés, le contrat de législature.
39:12Le Premier ministre ou la Première ministre,
39:13elle doit être quelqu'un de la France insoumise pour vous ?
39:16C'est une logique républicaine.
39:17Dans le Nouveau Front Populaire, il y a plusieurs groupes.
39:19Il se trouve que le groupe qui a aujourd'hui le plus de députés à l'Assemblée nationale,
39:24c'est la France insoumise.
39:25Donc, ce serait la logique.
39:28Une victoire de la gauche au soir du second tour des élections législatives,
39:31complètement inattendue, sauf qu'après, la suite,
39:35du coup, vous la connaissez,
39:36toujours pas aujourd'hui de Premier ministre issu du Nouveau Front Populaire.
39:40Donc, on en est toujours à se dire finalement,
39:42la gauche a gagné lors du second tour des élections législatives,
39:45mais à quoi ça sert finalement,
39:46puisque pas d'équipe gouvernementale issu du Nouveau Front Populaire.
39:57Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org