• il y a 3 mois
Bernard et Bonnefonds est une entreprise ancrée dans le territoire Ligérien. De gigantesques transformateurs et alternateurs électriques sont produits dans ses locaux.
Récemment, l'entreprise a bénéficié du soutien de l'UIMM Loire sur son projet de modernisation des processus de fabrication. Une forme d'innovation qui n'est pas directement liée à la création de nouveaux produits mais qui est essentiel pour rester compétitif. Le soutient de l'UIMM a permis de mettre en lien un alternant de l'école des Mines de Saint Etienne avec l'entreprise. La plateforme IT'm Factory, plateforme de preuve de concept est un des outils qui alimente cette volonté de rapprocher les écoles et les entreprises du bassin ligérien.

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Transcription
00:00A quelques kilomètres du centre-ville de Saint-Etienne, nous avons rendez-vous à Terre-Noire.
00:07Aujourd'hui on est chez Bernard et Bonnefonds, c'est une société qui a été créée en 1925 par mon grand-père
00:14qui faisait de la réparation de transformateurs, d'alternateurs et on continue dans cette lignée.
00:20On a transformé la société puisque maintenant on fabrique uniquement du matériel neuf.
00:25Ici, on construit de gigantesques transformateurs et alternateurs,
00:30des composants électriques essentiels dans de nombreuses industries.
00:35Comme beaucoup, l'entreprise travaille à améliorer constamment ses produits,
00:39mais elle innove aussi sur le processus même de fabrication de ses produits.
00:44Digitaliser la production, notamment la saisie des quantités fabriquées
00:50et d'avoir un planning qui se met à jour en fonction de la saisie de l'opérateur.
00:55Aujourd'hui, la remontée de l'information se fait,
00:57donc depuis les bureaux on peut accéder aux quantités produites par l'opérateur.
01:03L'innovation sur laquelle a travaillé Guillaume n'est pas portée sur un produit,
01:07mais bien sur le processus de fabrication, la digitalisation de la chaîne de production de l'entreprise.
01:13Donc là sur cet écran, l'opérateur voit les ordres de fabrication
01:17qui sont ordonnancés en fonction du délai client.
01:20On a apporté la 3D qui permet d'avoir plus d'informations
01:23et de visualiser en trois dimensions dans l'environnement du client.
01:31Dans l'usine, le système informatique permet désormais une interconnexion en temps réel.
01:36Ça a été pour nous un gros apport en termes de délai,
01:41de qualité aussi de fabrication et de condition de travail.
01:46Lorsqu'il s'est lancé dans le projet, Guillaume était encore étudiant.
01:50Alternant de l'école des mines de Saint-Etienne,
01:53c'est en s'intégrant à un projet orchestré par l'UIMM,
01:56l'Union des industries et métiers de la métallurgie, qu'il a pu intervenir.
02:01Pour une PME comme nous, de moins de 50 personnes,
02:07c'est toujours délicat d'aller rechercher les coopérations avec les écoles,
02:12de trouver les bons acteurs pour nous assister,
02:16que ce soit des experts, des écoles, les financements aussi.
02:19On a fait un diagnostic de la situation de l'entreprise
02:24pour proposer une feuille de route de déploiement
02:28en y associant les partenaires techniques, les partenaires financiers,
02:32un élève étudiant, ce qui a permis à Bernard Blondefond
02:35d'avoir peut-être une visibilité un peu plus profonde dans le temps
02:38de comment ça allait se dérouler.
02:40C'est une fierté d'avoir déployé un ERP dans une entreprise
02:43et d'avoir abouti à un système réussi, fonctionnel.
02:49Si ce schéma de collaboration entre les écoles et les entreprises
02:53a déjà fait ses preuves pour de l'innovation de processus,
02:56il permet aussi d'aller plus loin, de challenger
02:58et d'améliorer l'efficacité des produits.
03:01On a collaboré pour améliorer le système de guidage qu'on voit ici.
03:06Alors on a travaillé avec l'ENISE, on a travaillé avec l'INSA là-dessus.
03:11Ça nous permet d'espacer les révisions.
03:14Le travail consistait vraiment à essayer d'aller chercher 15 ans entre les révisions.
03:20Les écoles amènent une vision extérieure, retravaillent les sujets
03:24qui pour nous, où on peut peut-être parfois rester un peu sur nos acquis,
03:30ça permet d'évoluer.
03:32Le fait d'avoir une expérience dans une entreprise en tant qu'altarin,
03:36ça permet d'allier à la fois la théorie qu'on apprend en cours
03:40et de la mettre en pratique dans l'entreprise.
03:42Donc ça c'est vraiment intéressant personnellement.
03:48Pour appuyer cette collaboration, l'UEMM et l'École des Mines de Saint-Étienne
03:52sont allés encore plus loin.
03:54Ils ont co-créé iTeamFactory,
03:57une plateforme dédiée aux entreprises et aux étudiants
03:59pour proposer de la sensibilisation, de la formation et de l'accompagnement
04:04autour de l'industrie du futur.
04:06Frédéric Grimaud, je suis professeur en génie industriel à Mines Saint-Étienne.
04:10Mines Saint-Étienne, c'est une grande école d'ingénieurs
04:12qui fait partie du groupe IMT, l'Institut Mines Télécom,
04:16avec deux sujets fédérateurs, la santé du futur et l'industrie du futur.
04:20Et je suis également le responsable de la plateforme iTeamFactory.
04:25La plateforme est un outil de sensibilisation
04:28qui permet aux entreprises de se projeter quand elles viennent sur la plateforme,
04:32de ressortir d'ici en disant « ce sujet-là a du sens pour moi,
04:36je souhaiterais aller plus loin,
04:37il y a peut-être un autre sujet qu'on va déprioriser,
04:39qui restera dans la tête de l'industriel. »
04:42Et une plateforme, par rapport à ça, ça sert justement à expérimenter,
04:45à faire des preuves de concepts, des preuves de valeurs.
04:47Et dans l'innovation, c'est extrêmement important
04:49de pouvoir venir tester régulièrement ces avancées.
04:52Et donc on est, avec ces plateformes-là, sur un outil neutre.
04:55Cette machine, elle permet de faire ce qu'on appelle de la réalité augmentée projetée,
04:59c'est-à-dire qu'on a la vraie pièce sur laquelle on doit faire des opérations.
05:04On a son jumeau numérique sur l'ordinateur, donc sa représentation virtuelle.
05:09Et l'objectif, c'est d'être capable de projeter sur la vraie pièce des instructions de travail,
05:15mais de manière à ce que l'opérateur, si jamais il a envie de bouger la pièce,
05:20automatiquement toutes les instructions sont réactualisées.
05:24Ce qui est intéressant, c'est qu'on peut montrer aux industriels
05:26qu'aujourd'hui, il existe des solutions packagées, commerciales,
05:30qui amènent une plus-value sans avoir quelque chose d'extrêmement complexe à gérer dans l'entreprise.
05:35Les entreprises sur la Loire sont tout le temps à la recherche d'innovations
05:40pour gagner des points de productivité.
05:42Ça passe aussi par des actions d'innovation managériales et organisationnelles.
05:50Ici, on voit une machine de découpe et de gravage laser,
05:53et c'est un bon exemple de l'évolution des compétences dont on va avoir besoin.
05:57Avant, quelqu'un allait travailler avec des outils de coupe classiques,
06:01et demain, il va devoir piloter une machine de ce type-là.
06:04Rien d'extraordinaire, mais il faut quand même faire évoluer les compétences de l'opérateur.
06:09Donc, l'intérêt au travail est également remis en cause.
06:13On voit qu'on a besoin d'accompagner, à la fois sur les aspects technos,
06:16comment je pilote cette machine, mais également sur les aspects humains et managériaux.
06:20Quel est le sens de l'opérateur dans son travail de demain ?
06:24Aujourd'hui, on a 90% des entreprises de la métallurgie qui ont moins de 50 salariés.
06:30Ça veut dire qu'on a une constellation de petites entreprises
06:35qui n'ont pas forcément les clés d'accès à l'innovation ou les relais.
06:39D'où l'intérêt des plateformes comme celles-ci,
06:43qui sont là pour pallier à ce manque de connaissances, de réseaux tout simplement,
06:49pour avancer et pour se transformer.
06:52Cette coopération, aussi bien bénéfique pour les élèves que pour les entreprises,
06:56est un dérouage qui rend l'industrie légérienne toujours plus innovante.

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