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Aujourd'hui dans "Punchline", Yoann Usaï et ses invités débattent du pacte législatif voulu par Laurent Wauquiez.
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Transcription
00:00Alors je vous le disais, intéressons-nous à la droite à présent puisque Laurent Wauquiez a présenté aujourd'hui le pacte législatif
00:05qu'il propose à Emmanuel Macron pour ne pas bloquer la France des mesures que la droite est prête à voter sur le pouvoir d'achat,
00:11la sécurité ou encore l'immigration. Mais Laurent Wauquiez le réaffirme, pas question pour autant de former une coalition
00:18et de rentrer dans un gouvernement. On l'écoute.
00:21Ça n'est pas une coalition gouvernementale. Et ça ne sera pas une coalition gouvernementale.
00:29Notre démarche est résolument positive. Mais je veux aussi couper court à toute forme de fantasme ou d'agitation.
00:37Nous sommes indépendants et nous le resterons. Et pour cela, il est important de comprendre ce qu'est notre approche.
00:46Une coalition gouvernementale, ça signifie une solidarité gouvernementale à tout ce qui est porté par un gouvernement.
00:53Nous, nous nous engageons à soutenir des mesures que nous avons choisies.
00:57On ne s'engage en aucun cas à soutenir un gouvernement, a priori, quoi qu'il fasse.
01:03Au vu de ce qui s'est passé au cours des sept dernières années, au vu des dégâts qu'Emmanuel Macron a fait à l'intérieur du pays,
01:10il est impensable pour nous de signer un chèque en blanc.
01:14Vincent Roy, il y a le discours aujourd'hui. Le mois d'août va passer. Les concertations, discussions, négociations auront-eux lieu ?
01:23Est-ce que vous pensez qu'in fine, les Républicains finiront par entrer dans un gouvernement ?
01:27Oui. Oui. Vous savez, l'odeur du Marocain, c'est une odeur à laquelle peu de gens peuvent résister.
01:36Donc, pour cette raison-là, vous savez, la voiture, le ping-pong, tout ça, ça fonctionne en général.
01:41Je suis désolé d'être aussi cynique, mais j'ai toujours pensé qu'il n'y avait pas de morale en politique et la situation me le prouve.
01:48Mais je pense que de toute façon, ce pays sera gouverné avec la droite de la majorité présidentielle
01:57et je pense qu'un certain nombre de Républicains ne pourront pas s'empêcher de participer d'un prochain gouvernement.
02:07Henri Grineau, je vous vois sourire parce qu'on parle là de vos amis ou anciens amis, je ne sais pas.
02:11Mais vous les connaissez bien, en tout cas ?
02:13On peut avoir des amis et puis parfois être en désaccord avec eux.
02:15Alors précisément, qu'est-ce que vous pensez de cette situation ?
02:17Ne plus être membre de leur parti.
02:21Juste un mot sur la morale en politique.
02:24On ne sait pas qu'il n'y a pas de morale en politique, c'est le contraire.
02:26Il y a toujours une morale de circonstance qui permet de justifier ce qu'on fait.
02:30Oui, c'est encore pire.
02:33Je ne sais pas s'ils finiront par rejoindre une coalition gouvernementale, qui est déjà ententée.
02:38Il y en a depuis le début du macronisme, depuis Édouard Philippe, Bruno Le Maire, Catherine Vautrin, etc.
02:48J'ai trouvé qu'ils étaient en accord avec leurs idées et qu'ils y sont allés,
02:52à mon sens, pour certains d'entre eux en tout cas, plus parce qu'ils s'y reconnaissaient
02:57que parce qu'ils voulaient être à tout prix un Marocain.
02:59Je ne dis pas tous, mais je ne ferai pas aujourd'hui le tri.
03:02Je trouve que si Laurent Moké se tient à la position de ne pas faire d'alliance gouvernementale,
03:11c'est plutôt une bonne chose.
03:13On verra bien la suite parce que là encore, pour faire quoi ?
03:17Pour refaire la même chose que ce qui est fait depuis deux ans,
03:23depuis sept ans même, et que les Français viennent de sanctionner.
03:28Laurent Moké sait aussi qu'aller prendre sa part de responsabilité dans un gouvernement
03:34qui serait en gros la Macronie, plus un petit quelque chose, peut-être un peu plus à droite et encore,
03:42c'est gâcher ses chances pour l'élection quand même la plus décisive,
03:50qui est l'élection présidentielle, parce que les choses se joueront là.
03:53Et combien de temps ça va durer ? Un an, deux ans, trois ans ?
03:57Pas plus de trois ans, mais peut-être beaucoup moins.
03:59Donc c'est plutôt une bonne idée de dire qu'on ne va pas aller se mêler de combinaisons.
04:07Mais ce qui me frappe quand même, c'est que tout le monde parle aujourd'hui
04:13comme si chacun pouvait changer les choses dans les mois qui viennent,
04:18comme si chacun allait gouverner normalement,
04:20comme si on allait présenter des projets de loi ou des propositions de loi
04:24qui vont changer la France.
04:27Si déjà on arrive à assurer la continuité de l'État, ce sera pas mal,
04:30mais on ne va pas changer la France avec un projet ou même 13 projets de loi.
04:34Vous n'êtes pas sûr qu'on puisse assurer la continuité de l'État ?
04:37Vous voyez bien que c'est quand même un sujet, c'est un sujet.
04:41Si le gouvernement est renversé tous les trois mois,
04:44ça va être compliqué d'assurer la continuité de l'État.
04:46Et ça, ce n'est pas impossible.
04:48On n'en sait rien.
04:49Pour l'instant, la priorité, c'est la continuité de l'État
04:53avec un minimum de stabilité
04:54et des rendez-vous qui sont des rendez-vous très compliqués à négocier.
04:59Par exemple, le rendez-vous de la loi de finances et de la loi de financement.
05:02Ça sera à l'automne prochain.
05:04Parce que si jamais le texte est rejeté par l'Assemblée,
05:09s'il n'est pas voté,
05:11il y a des moyens constitutionnels de régler le problème.
05:13Mais s'il est rejeté, il n'y a aucun moyen aujourd'hui constitutionnel
05:18pour régler le problème.
05:20Donc, il va falloir inventer quelque chose,
05:22peut-être quelque chose qui ressemble au douzième provisoire
05:25de la quatrième République ou des républiques précédentes.
05:28Il y en a qui débloquent le budget chaque mois durant 12 mois.
05:31On demande l'autorisation au Parlement chaque mois
05:33dans une loi d'autorisation pour débloquer un douzième du budget
05:37en prenant comme référence le budget précédent.
05:40Mais sinon, tout s'arrête.
05:42C'est-à-dire qu'on ne peut plus prélever l'impôt et on ne peut plus payer.
05:45On ne peut plus payer ni les fonctionnaires, ni les aides, ni les allocations.
05:48Donc, là, il y a un risque.
05:50Les Américains en font l'expérience de temps en temps,
05:51puisqu'ils ont un système...
05:53Ils ne peuvent pas...
05:55Si on dépasse le plafond autorisé de la dette, ça s'arrête.
06:00Donc, ça s'arrête chez une semaine, quinze jours.
06:02Puis après, comme c'est intenable, ils finissent par se mettre d'accord.
06:05Mais si vous voulez, on a...
06:06Voilà, ça, c'est le plus important.
06:09Il est là d'essayer de faire en sorte que la continuité de l'État soit assurée
06:14et qu'on ne sombre pas dans le chaos ou l'anarchie institutionnelle.
06:18Voilà, c'est la première des choses.
06:19Mais faire comme si on allait pouvoir changer le problème...
06:26Résoudre le problème du pouvoir d'achat, de l'immigration, de l'insécurité, de l'école, etc.,
06:31dans les mois qui viennent, dans les circonstances actuelles,
06:35c'est quand même...
06:37Ça ne sera pas possible.
06:38C'est de l'autosuggestion.
06:40Voilà, il faut être conscient que malgré les discours, ça ne sera pas le cas.
06:46Et que le pays est donc bloqué par définition.

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