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00:00Il y avait une séquence, ça n'a absolument pas manqué ce matin, elle a été annoncée de longue date, on en a douté finalement, la mission est accomplie, chose promise, chose due.
00:09Anne Hidalgo s'est jetée à l'eau ce matin, la maire de Paris qui s'est baignée dans une eau à 20 degrés, bactéries et débit en baisse, les conditions étaient donc enfin réunies pour se jeter dans la Seine.
00:22Elle a fait aux côtés de Tony Estanguet quelques brasses, un crawl également, une séquence sur laquelle nous revenons avec vous Julia Sigur, bonjour dans le billet Science.
00:31La qualité de l'eau semble être au vert même si les relevés de ces dernières semaines n'étaient pas toujours aux normes.
00:37D'abord c'est une volonté politique de longue date de se rendre dans la Seine propre et de pouvoir s'y baigner.
00:42Oui je pense que vous faites bien de souligner que c'est vraiment, à Anne Hidalgo on a fait un événement éminemment politique, il y avait beaucoup de journalistes qui étaient présents
00:49et cette obsession on va dire de vouloir prouver la salubrité de la Seine en s'y baignant et bien ça date pas d'hier.
00:54Jacques Chirac en avait formulé le souhait déjà en 1990, il en avait fait même une promesse de campagne.
00:59Il avait promis de s'y baigner, je vous propose tout de suite de l'écouter.
01:03J'affirme que l'on peut rendre un fleuve propre et j'ai d'ailleurs indiqué que dans trois ans j'irai me baigner dans la Seine devant témoins pour montrer que la Seine est devenue un fleuve propre.
01:13Alors Anne Hidalgo lui a d'ailleurs rendu hommage après son plongeon qui n'en était pas un puisque vous l'avez vu elle a décidé d'utiliser l'échelle.
01:20C'était pas la tête la première effectivement.
01:21Voilà c'était pas la tête la première en sachant quand même qu'elle s'est entraînée dans une piscine pour ce fameux plongeon finalement ce sera donc l'échelle
01:27et peut-être que le but c'était d'éviter la malencontreuse glissade de la ministre des sports Amélie Oudéak-Astérat qui au lieu d'un plongeon,
01:36vous allez voir qu'il y a glissé donc sur la vase peut-être une opération de com ici un petit peu moins bien ficelée.
01:41Mais voilà le président de la république aussi en a fait le souhait il n'était pas présent et c'est peut-être à cause de la situation politique actuelle.
01:48En tout cas il a effectivement aussi fait le souhait de se baigner dans la Seine.
01:52Alors cette obsession elle n'est pas que française.
01:54Ailleurs par exemple le ministre indien, le chef du Penjab qui est une région indienne avait décidé de boire l'eau d'une rivière locale qui est un influent du Gange.
02:03Vous le voyez voilà ici.
02:04C'était pas une bonne idée.
02:05C'était pas une très bonne idée effectivement.
02:07Il voulait prouver qu'elle était non seulement salubre mais aussi qu'elle était sacrée.
02:12Eh bien ça s'est soldé par une hospitalisation pour des problèmes intestinaux.
02:15Voilà bien réfléchir avant de se lancer dans ce genre d'idée.
02:19Alors la question qui est posée c'est est-ce que l'eau de la Seine est vraiment propre ou pas ?
02:23On nous le disait il y a quelques jours ça ne se fera pas.
02:25Les épreuves seront annulées.
02:27Là finalement on nous dit elle est propre, elle est douce même pour reprendre les mots de la ministre.
02:31Alors selon les derniers relevés effectivement l'eau serait assez propre.
02:34Mais ça ne date que d'il y a deux ou trois jours parce que la météo est peut-être plus clémente.
02:39Donc vous l'avez dit une eau qui est à 19 degrés.
02:41La concentration des bactéries qui est peut-être en baisse aussi parce qu'il y a plus d'ensoleillement
02:44qui permet en fait de réduire le nombre de bactéries en tout cas en surface.
02:48Les autorités regardent effectivement deux bactéries, deux facteurs.
02:51La concentration d'E. coli et la concentration d'enterococque.
02:54Et selon la directive européenne pour les eaux de baignade eh bien il y a des seuils à ne pas dépasser.
02:59Le E. coli c'est 1800 UFC, ça correspond à unité formant colonie.
03:05C'est tout simplement l'unité qui est utilisée pour connaître la concentration d'E. coli.
03:10Donc pour 100 millilitres.
03:11Et pour les enterococque c'est 660 pour 100 millilitres.
03:15Alors si on regarde justement vous le voyez ici sur le dernier prélèvement qui date du 4 juillet.
03:20On est effectivement à 890 pour E. coli et 290 pour les enterococque.
03:25Donc on est bien en deçà.
03:27Et si on regarde, il y a seulement quelques jours de cela, l'échantillon par exemple du 10 juin.
03:32Eh bien là on est sur des seuils qui sont faramineux.
03:35On est sur des chiffres complètement délirants.
03:38Des concentrations par exemple de matière fécale qui sont 10 fois supérieures à ce qui est autorisé.
03:45Donc ça c'est pour le 10 juin.
03:48Ensuite si on regarde la tendance sur les derniers mois.
03:52Eh bien là c'est pareil vous allez le voir.
03:54Ça monte, ça descend en fait dépendamment de la météo.
03:58Vous le voyez ici en rouge c'est donc le seuil à ne pas dépasser pour E. coli sur les derniers mois.
04:03Donc depuis octobre.
04:04En jaune les seuils à ne pas dépasser pour l'enterococque.
04:08Et vous voyez que régulièrement il y a vraiment des pics assez importants.
04:11Ça dépend de plusieurs facteurs.
04:12Le rejet des eaux usées.
04:13Vous avez encore de nombreux bâtiments qui ne sont pas raccordés au réseau des villes.
04:16Et qui se déversent directement dans la Seine.
04:18Vous avez aussi l'activité industrielle.
04:20Vous avez le trafic fluvial.
04:23Et le plus important c'est peut-être le ruissellement urbain.
04:25Le fait qu'il y ait beaucoup de précipitations qui vont emmener en fait plein de bactéries.
04:29Depuis la ville qui finalement a des surfaces imperméables.
04:33Et qui va venir se déverser dans la Seine.
04:34Alors il faut dire que la mairie de Paris a fait énormément d'efforts.
04:38C'est un plan de 1,4 milliard d'euros.
04:41Ils ont par exemple modernisé les stations d'épuration.
04:43Ils ont raccordé certaines péniches et certains bâtiments.
04:46Et peut-être le plus important c'est qu'ils ont fait un bassin de rétention.
04:51Il est là absolument énorme.
04:53Qui permettrait en fait de récupérer énormément d'eau de pluie.
04:56Pour pas que ça se déverse en fait dans le fleuve.
04:59Mais en tout cas le suspense va être intact jusqu'au bout.
05:01Parce que comme je vous le disais ça va changer selon la météo.
05:05Aussi ils ont regardé deux facteurs.
05:06Je vous l'ai dit les facteurs bactériologiques.
05:08Mais on pourrait aussi regarder la pollution chimique cette fois-ci.
05:11C'est-à-dire tous les produits qui sont utilisés notamment dans l'agriculture.
05:14Et qui se déversent dans certains affluents comme la marne.
05:17Si les niveaux de pollution remontent comme ça a été le cas ces dernières semaines.
05:20Quels sont les risques sanitaires et y a-t-il un plan B Julia ?
05:22Alors l'ingestion accidentelle ça peut créer évidemment des infections gastro-entériques.
05:27On l'a dit tout à l'heure.
05:28Des infections cutanées beaucoup.
05:30Tout ce qui est au niveau de la zone ORL aussi.
05:32Et le plus gros problème ce serait la leptospirose qui est la maladie du rat.
05:36On sait que c'est en fait transmis par l'urine des rats.
05:40Et c'est un gros problème à Paris.
05:41On sait qu'il y a beaucoup de rats.
05:43Et c'est une infection bactérienne qui est quand même assez importante.
05:47Et qui fait dire que si effectivement la mairie de Paris décidait de créer des lieux de baignade.
05:51Qui resterait par exemple l'été pour les parisiens.
05:54Il faudrait peut-être les vacciner contre la leptospirose.
05:58Il y a un plan B.
05:59Il y a même un plan C.
06:00Le plan B c'est de reporter à quelques jours les épreuves.
06:02Si vraiment il y a beaucoup de pluie.
06:03Et le plan C c'est carrément de déplacer la natation marathon à vers sur marne.
06:07En salle et marne.
06:08Merci beaucoup Julia Seeger.
06:09C'était le billet Science.
06:10Anne Hidalgo ça y est c'est fait.
06:12On verra si le chef de l'état lui se jette à l'eau lui aussi.
06:15Fin de cette édition.