L'auteur de l'attaque au couteau gare de l'Est a été déclaré irresponsable pénalement du fait de troubles psychiatriques. L'expert-psychiatre Roland Coutanceau, qui a expertisé l'assaillant en 2018 après une affaire de meurtre dans le métro, explique comment l'individu a pu se retrouver libre à la suite d'un tel acte.
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00:00Qu'est-ce qu'on fait une fois qu'une chambre de l'instruction reconnaît quelqu'un irresponsable ?
00:05Le plus souvent, un, il vend une unité pour malades difficiles.
00:09Tout le monde en a entendu parler, il y en avait quatre,
00:12et grâce au président Sarkozy, il y en a maintenant une dizaine.
00:15– Beaucoup disent que ce n'est pas encore suffisant.
00:19– Non mais vous allez voir, ce n'est pas le sujet que je vais souligner.
00:23Donc c'est une prison à sécurité périmétrique plus renforcée.
00:28C'est rare qu'on fugue d'une unité pour malades difficiles.
00:32Donc nous, on avait préconisé qu'il aille dans une unité pour malades difficiles,
00:36qu'il soit stabilisé.
00:38Et ensuite, quel est le destin de tous les irresponsables ?
00:41Il reste le temps qu'il faut de la stabilisation en unité pour malades difficiles.
00:46Ensuite, souvent, ils vont dans un service de psychiatrie plus classique.
00:50Et puis, au moment où les psychiatres pensent,
00:54à temps horaison, qu'ils sont stabilisés,
00:57la loi prévoit qu'il y ait deux nouvelles expertises,
01:00de deux experts qui rendent des rapports indépendamment,
01:05qui vont indiquer que le patient est bien stabilisé
01:10et qu'on peut le traiter en le sortant de l'hôpital psychiatrique,
01:14mais avec un programme de soins, je vais vous dire ce que c'est,
01:18mais surtout, il faut que ces deux avis soient concordants
01:22et il faut qu'il y ait le préfet qui valide cette position.
01:28Donc c'est validé toujours par un préfet.
01:30Deux avis d'experts externes, indépendants, plus validation du préfet.
01:34Mais une fois qu'il est sorti, puisque c'est visiblement ce qui est arrivé avec Zetton...
01:37Si vous me permettez, M. Truchot, je voulais dire aujourd'hui
01:41qu'il y a une sensibilité de la société avec les participants,
01:45les gens de la famille blessés par des malades mentaux.
01:49Et donc, je dirais, à une époque, souvent on suivait facilement les psychiatres.
01:54Aujourd'hui, il y a des préfets.
01:55Le ministère de l'Intérieur avait aussi proposé qu'il y ait une manière plus musclée,
02:00plus structurée quand ils sortent de l'hôpital.
02:04Mais c'est un préfet qui valide en quelque sorte.