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00:00L'administrateur judiciaire a clairement dit qu'il souhaitait participer au plan de
00:10sauvegarde de l'emploi.
00:12Donc, nous avons noté tous cela, ça sera dans le procès verbal et il faut que cet
00:17engagement, c'est peut-être le seul qui sera tenu, mais il faut au moins qu'il soit
00:21tenu.
00:22Et nous aborderons également lors de nos prochaines réunions la problématique de l'indemnisation
00:25des salariés qui ont travaillé sur ces chaînes et qui ont permis à cette entreprise
00:30de fonctionner de manière tout à fait bénéficiaire depuis 1953, sans formation, sans rien.
00:37Où ces gens-là vont-ils aller travailler demain ? Qui va payer leur formation ? Comment
00:42ça va se passer ? Qui va prendre en charge les seniors ? Qui va prendre en charge les
00:45maladies professionnelles ? Qui va prendre en charge tout ça ?
00:47Donc voilà, tout est ouvert, mais nous avons bien fait d'avoir été extrêmement ferme
00:54avec M. Boulmaire qui était présent également lors de la dernière réunion, nous avons
00:57été très ferme.
00:58La dernière fois, on a reçu des courriers en disant c'est scandaleux, vous avez quitté
01:01la réunion.
01:02La dernière fois, il y a quelques jours, nous avions quitté une réunion parce que
01:05nous n'avions aucune information sur la situation économique, sur les causes de la liquidation
01:09judiciaire, sur les conditions dans lesquelles on avait quasi vidé la société de ses actifs,
01:15des cartes grises qu'on demande aux chauffeurs qui disparaissent, qu'on nous dit que c'est
01:18au garage, enfin, on avait vraiment des explications, vraiment, c'était insupportable pour les
01:23salariés, vraiment.
01:24Et il y a eu beaucoup de questions des salariés et toutes les questions ont aussi beaucoup
01:28tourné autour d'une problématique.
01:29Pourquoi pendant deux ans, les salariés n'ont été informés de rien ? Pourquoi
01:34il a fallu attendre le 28 mai 2024 pour qu'on ait une information, une information par
01:40laquelle on était en redressement judiciaire avec recherche d'un repreneur et la recherche
01:44d'un repreneur, ça devait s'arrêter le 26 juin, c'est-à-dire qu'en un mois,
01:47vous êtes sûr de ne pas trouver de repreneur, surtout quand vous avez vidé la majorité
01:50des actifs qui ont de la valeur.
01:51Donc à partir de là, si vous voulez, ça c'est quelque chose qui est très mal vécu
01:55par le personnel, d'avoir été totalement laissé à l'écart de toutes les réunions,
01:59de toutes les réunions.
02:00Donc on en a appris qu'il y avait eu des réunions avec la direction départementale
02:04de protection des populations, avec tous les élus locaux, avec les députés, les salariés,
02:08le CSE, tout le monde a été tenu à l'écart de ça.
02:11Est-ce que, moi je me pose quand même une question, parce que ça fait quand même 30
02:14ans que je fais des procédures de redressement et de liquidation judiciaire, est-ce qu'à
02:18entrain, ce sont des sous-citoyens ou est-ce que ce sont des citoyens qui ont les mêmes
02:21droits que les autres ? Moi je me pose cette question-là, parce que j'ai rarement vu
02:25des sites où on laisse les salariés sans aucune information, sans rien et qu'on les
02:30traite comme ça.
02:31Est-ce qu'à entrain, il y a des gens qui sont considérés par l'État, par les pouvoirs
02:35publics comme de vrais citoyens ou pas ? Et il n'y a pas un seul abattoir en France
02:38qui peut dire qu'ils travaillent aujourd'hui 5 jours sur 5.
02:41Si celui-là, et c'est celui-là qu'on ferme, ah la bonne idée, il n'y aurait pas d'activité
02:48Voyez, ce n'est pas le problème, il y aurait des difficultés de trésorerie, ce n'est pas
02:52notre problème.
02:53Est-ce qu'on était bénéficiaire ? On était bénéficiaire.
02:55Mais est-ce qu'on rentre dans la stratégie du groupe ? On ne rentre pas dans la stratégie
03:00du groupe.
03:01Donc quand vous ne rentrez pas dans la stratégie du groupe, eh bien on vous élimine et on
03:05vous a acheté pour 1 euro et on vous redonne les clés pour moins que 1 euro.
03:09Voilà exactement ce que c'est aujourd'hui, le dossier AIM Entrain, c'est ça et rien
03:14d'autre.
03:15C'est une logique évidemment qui est complètement financière, c'est ce qu'on appelle la capitalisation
03:21des profits et la socialisation des pertes.
03:23Que Total ait donné 3 millions, nous on va quand même prendre contact avec Total pour
03:29savoir à quoi a servi cet argent, où est l'argent.
03:31Parce que moi quand j'entends ça, j'aurais préféré que Total nous mette 3 millions
03:34dans le plan social pour tout vous dire, je pense que ça aurait été plus utile.
03:37Mais on ne désespère pas, on ne désespère pas d'avoir des solutions pour les salariés.
03:43Aujourd'hui, c'était la première phase, pourquoi on en est arrivé là ? Deuxième
03:48phase, ça sera les aspects sociaux de la fermeture.
03:51Les aspects sociaux de la fermeture, c'est le plan de sauvegarde de l'emploi, dans
03:55quel cadre on va pouvoir faire des formations, qui va financer, qu'est-ce qu'on va pouvoir
03:58faire, qui va nous prendre en charge et qui va nous indemniser sur tout notre préjudice.
04:02Parce que le préjudice, il n'est pas que économique.
04:04Quand vous laissez des gens 2 années comme ça et leur faire démonter leur propre chaîne
04:09de production humainement, comment on peut considérer ça ?
04:12Votre outil de production, on vous demande de le démonter, de le charger dans des semi-remorques,
04:16ces semi-remorques vont à Sargemin, et comme ça ne suffisait pas, il a fallu que les gens
04:20qui démontent aillent à Sargemin pour remonter et former leurs collègues de travail sur
04:25les chaînes de production qu'on a démontées d'ici.
04:27Et on nous dit, on a vendu ça pour 47 000 euros, tout a été vendu pour 47 000 euros,
04:32est-ce que c'est une blague ? J'ai deux mauvaises factures là qui sortent du chapeau,
04:36pour 47 000 euros.
04:37Non, ça nécessite des explications un peu plus approfondies, je pense.
04:42Mais phase par phase, vous voyez qu'aujourd'hui, les gens sont très déterminés, très découragés,
04:50tristes, parce que je pense que c'est ça, la tristesse, l'écœurement, mais une volonté
04:54aussi de comprendre et une volonté de ne pas se laisser faire, de ne plus se laisser
04:58faire même, je dirais, c'est ce qu'on...
05:01Aujourd'hui, ça a été un peu le...