• il y a 5 mois
De retour d’Argentine où il a eu à gérer en urgence l’arrestation puis l’inculpation pour viol aggravé de deux joueurs du XV de France, le président de la Fédération française Florian Grill est revenu sur l'affaire et les conditions de détentions de Hugo Auradou et Oscar Jegou.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour à toutes et à tous.
00:02Pour commencer, je veux rappeler les deux principes qui nous guident depuis le début de l'affaire avec Jean-Marc.
00:09Premier principe, un devoir de vérité
00:11et de transparence vis-à-vis du grand public,
00:15de la famille du rugby et comme vis-à-vis de vous, la presse.
00:19Deuxième principe, une gestion ferme et claire,
00:22jalonnée par un certain nombre de décisions ou d'actions.
00:26C'est donc dans ce double esprit que je souhaite ouvrir cette conférence de presse.
00:30Alors soyons clairs, cette succession d'affaires est dramatique pour toutes les parties prenantes.
00:38Dramatique pour la plaignante, naturellement, que nous avons souhaité avec Jean-Marc écouter dès le premier jour.
00:45Dramatique pour les deux joueurs et leur famille, avec qui nous avons cessé d'échanger.
00:52Dramatique aussi pour le rugby dans son ensemble, qu'il soit professionnel ou amateur.
00:59Dramatique pour nos 2000 clubs engagés.
01:05Dramatique enfin pour tous les bénévoles qui s'échinent à construire des parcours de vie
01:11et qui peuvent attester que le rugby, dans la grande majorité des cas, ce n'est pas ça, c'est vraiment pas ça.
01:19Cela peut paraître paradoxal de le dire au milieu de tout cela,
01:23mais je garde l'intime conviction que le rugby construit,
01:26que les parents ont raison de mettre leurs enfants dans nos écoles de rugby
01:31et que le rugby et ses clubs restent une chance immense pour la société.
01:36Ceci dit, revenons à l'affaire elle-même.
01:40Avec Jean-Marc, nous restons sur la même ligne annoncée depuis le premier jour.
01:46Respect absolu de la présomption d'innocence.
01:52Nécessité d'entendre la plaignante, mais aussi les deux joueurs, car il y a vraiment deux versions
01:59et que les joueurs, je le rappelle, n'ont pas encore plaidé.
02:02Et trois, faire confiance à la justice argentine, ce qui nous semble essentiel dans ce dossier.
02:10Ceci dit, effet, notre priorité immédiate est et a été la mise en résidence surveillée des deux jeunes joueurs
02:19pour qu'ils soient dans un environnement digne et sécurisé.
02:24Dans ce cadre, la FFR a mené des actions sur place et contribué à l'organisation générale en lien avec le rugby argentin
02:34et je veux saluer tout particulièrement Augustine Pichotte et Rodrigo Roncero.
02:40Avance de fond pour faire face aux premières urgences.
02:45Lien avec l'ambassade de France et le consulat à Buenos Aires et à Mendoza.
02:50Lien avec les services de l'Etat en France.
02:54Rencontre des jeunes dans leur première incarcération à Buenos Aires.
03:00Identification d'une maison à Mendoza pour une possible résidence surveillée.
03:06Et coordination avec les clubs pros, la Ligue nationale de rugby, les familles et leurs avocats en Argentine comme en France
03:16pour éviter la cacophonie dans les prises de parole.
03:19Par ailleurs, je tiens à souligner que nous n'avons pas attendu cette dramatique affaire pour nous mobiliser
03:29avec Jean-Marc, toutes les équipes de la Fédération française de rugby, la Direction technique nationale,
03:34sur le sujet des addictions et des dérapages de tous types que nous avions bien sûr identifiés avant même notre arrivée il y a un an
03:43et encore plus depuis que nous sommes en responsabilité.
03:47A cet effet, on vous a remis ou on vous remettra un dossier qui comprend quelques décisions des derniers mois.
03:55En février dernier, donc il y a cinq mois à peu près, nous avons lancé une commission FFR, Ligue nationale de rugby, mais aussi Proval, Tech 15
04:06et même quelques représentants de clubs amateurs sur le sujet des addictions en général et de la cocaïne en particulier.
04:13En février encore, nous avons avec fermeté saisi la commission de discipline dans deux affaires de bizutage dans deux de nos académies Pôle espoir.
04:24Dans tous nos centres de formation et dans nos académies Pôle espoir, un travail de sensibilisation est effectué avec d'une part un bilan psychologique obligatoire
04:36pour tous les joueurs espoir et ceux des centres de formation, d'autre part des réunions relatives aux addictions, alcool, tabac, dopage, outils numériques, réseaux sociaux, jeux en ligne.
04:50Cette saison, la Ligue nationale de rugby a lancé un grand plan santé mentale et risques psychosociaux avec un psychologue et Raphaël Poulin qui se concrétisent par une tournée de tous les clubs professionnels.
05:05En juin dernier, j'ai écrit un édito de Rugby mag, le journal de la fédération française de rugby que vous avez dans le dossier, dans lequel je mentionne de manière malheureusement prémonitoire et totalement transparente
05:20les problèmes d'alcool, les problèmes de racisme, les problèmes de violences sexuelles en disant haut et fort que le rugby est un reflet de la société et qu'il n'était pas et qu'il n'est pas épargné et qu'il fallait cesser, je dis bien cesser, de se cacher derrière son petit doigt.
05:42En juin 2024, nous avons lancé avec Sylvain Dereux, secrétaire général de la fédération française de rugby et les équipes de la fédération, le plan anti-violence en 30 points concrets dont beaucoup sont issus de remontées d'expérience de nos ligues régionales.
05:58Et en juillet, dans la foulée de la mise à pied conservatoire de Melvin Jaminet, nous avons saisi le conseil discipline de la FFR en lien avec la ligue nationale de rugby mais également fait un signalement au procureur de la République.
06:13Depuis notre arrivée il y a un an, nous avons fermement pris la décision de ne plus cacher la poussière sous le tapis et de prendre le dossier des violences et des addictions à bras le corps.
06:27Pour traiter un problème, le point de départ est de mettre des mots MOTS sur les mots MAUX. Comme je vous le disais, c'est notre devoir de vérité et notre devoir de transparence. Nous les assumons pleinement, le rugby le mérite.
06:45Pour l'avenir, et s'agissant de la fédération française du rugby, il y aura bien sûr un avant et un après Mendoza. Nous allons y travailler étape par étape, en concertation avec tous les acteurs du rugby, joueurs et staff des équipes de France, des 14 équipes de France, bien sûr, mais aussi les clubs et la ligue nationale de rugby.
07:15Nous n'aurons certainement pas la main qui tremble, ni pour sensibiliser, ni pour appliquer les nouvelles règles, ni pour sanctionner s'il le fallait, car il en va de l'avenir de notre sport et de l'avenir de nos jeunes.
07:34Nous allons ainsi amplifier le travail de formation et de sensibilisation que j'évoquais, mais renforcer tout autant les sanctions concrètes. Les sanctions disciplinaires pourront notamment inclure des sanctions financières.
07:52Elles pourront aussi inclure l'exclusion temporaire ou définitive des équipes de France, comme nous l'avons fait dans le dossier Jaminet, avec une mise à pied immédiate à titre conservatoire.
08:07Enfin, et pour conclure, quand nous sommes arrivés il y a un an, nous avons annoncé notre volonté de mettre en place une fédération à mission, avec un rôle sportif, mais aussi éducatif et citoyen.
08:27Certains n'ont pas tout de suite compris l'enjeu. On voit bien aujourd'hui à quel point ce dossier de la fédération à mission est pourtant fondamental. Il n'y a pas de performance sportive possible s'il n'y a pas d'éducation et si nous n'assumons pas pleinement et fermement notre rôle citoyen dans le cadre de la délégation de service public qui est la nôtre.
08:54Avec Jean-Marc, avec toutes les équipes qui m'entourent, à la fédération, salariés et bénévoles, DTN et administratifs, notre détermination est totale et nous sommes bien sûr à votre disposition pour répondre à toutes vos questions et on prendra le temps qu'il faut.
09:13Merci à tous.
09:19Allons-y pour les questions.
09:22Pour les questions, si vous voulez bien lever la main et vous présenter par le micro, s'il vous plaît.
09:26Bonjour, Alex Delcourt pour France 2. On souhaiterait avoir des nouvelles des joueurs, savoir si vous avez été en contact récemment avec eux, dans quel état d'esprit ils sont, si les familles sont toujours sur place, si vous les soutenez toujours et quels sont les axes de défense ?
09:50Alors on est bien sûr en contact avec les familles et par le biais des familles indirectement en contact avec les joueurs. On est aussi en contact, je le disais, puisqu'il y a une coordination avec les avocats.
10:02Les joueurs sont dans une prison intermédiaire mais qui est sécurisée et digne à Mendoza et l'état actuel c'est d'essayer, pour leurs avocats, d'obtenir qu'ils puissent être mis dans la résidence pour laquelle nous avons aussi œuvré pour essayer de la trouver de manière à ce qu'ils soient dans un environnement, comme je le disais, digne et sécurisé.
10:33Je n'ai pas répondu.
10:37Le dernier contact date d'hier soir avec la famille d'un des deux joueurs qui sont sur place. Les deux familles sont sur place.
10:46Et juste pour compléter, les joueurs, on les avait rencontrés à Buenos Aires quand ils étaient incarcérés à Buenos Aires. On était allés leur rendre visite avec Florian et on a eu des contacts indirects par la suite au travers des familles et des avocats depuis qu'ils sont à Mendoza.
11:05Bonjour, Jean-Gabriel Bontinque du Parisien. Est-ce qu'on peut en savoir un peu plus sur le cadre de cette sortie à Mendoza ? Est-ce qu'il y avait un couvre-feu pour les joueurs ? Est-ce qu'ils avaient carte blanche alors qu'on était à une semaine d'un match ? Et auquel cas, est-ce que la responsabilité du staff est engagée ?
11:30Il y a un cadre extrêmement précis qui est celui qui existe depuis des années, qui est fondé sur l'autonomie et la responsabilisation. Et ce cadre n'a pas été respecté par les joueurs.
11:43Le cadre prévoit qu'ils puissent sortir en groupe avec des joueurs un peu plus seniors qui sont chargés de prévoir des taxis et de faire rentrer tout le monde en même temps, ce qui a été fait par Baptiste Sorin et il y a un certain nombre de joueurs qui ont décidé de ne pas respecter le cadre.
12:02Ce n'est pas le staff qui est en responsabilité, c'est bien les joueurs qui ont décidé de sortir du cadre.
12:07Juste pour compléter, ce système de responsabilisation des joueurs, c'est un système qui fait partie du projet global d'accompagnement des joueurs et de formation de nos joueurs internationaux dans toutes les équipes de France.
12:25Depuis les équipes moins de 18, la forme de travail autour des joueurs, c'est axé autour de ça. On veut donner du sens à ce qu'il faut. Porter le maillot de l'équipe de France, c'est représenter une nation, c'est représenter une histoire, c'est représenter des clubs et ça, ça crée des responsabilités.
12:45Et donc ça, ça se travaille depuis le tout départ de la filière dans les APER, dans les centres de formation au niveau des équipes et vraiment tout est axé autour de la responsabilisation du joueur sur le terrain et en dehors du terrain.
13:00Donc tout le travail mené par la DTN, par les entraîneurs nationaux, par les entraîneurs de nos équipes de France est axé autour de ça. Donc là, sur ce qu'apprécie de la façon dont les joueurs gèrent leurs liens sociaux en rassemblement ou post-match, c'est aussi discuter avec les joueurs.
13:20C'est fait partie de discussions qui ont lieu tous les jours et c'est quelque chose qui est partagé avec eux.
13:26Bonjour, Martin Bornet pour TF1. Est-ce que les deux joueurs vous ont donné leur version des faits ? Est-ce que vous avez confiance dans cette version qui vous ont apporté si vous en avez apporté une ?
13:38On n'est ni juge ni enquêteur et donc on n'a pas d'avis à porter sur la version. Ce qui est certain, c'est qu'il y a deux versions et que la version des joueurs n'a pas encore été plaidée.
13:50Et nous, on a confiance dans la justice argentine et c'est à elle de déterminer s'il y a culpabilité ou pas.
13:56On peut avoir notre intime conviction mais on n'a pas à l'exposer aujourd'hui. Je pense qu'il faut respecter le travail de la justice argentine et qu'elle mène son enquête jusqu'au bout et que des décisions soient prises derrière.
14:10Bonjour, Antoine Mazère pour Sud Radio. Est-ce qu'au vu des événements qui ont été après le match, est-ce qu'il y a eu une réflexion, une question sur la possibilité de rentrer en France au vu de la médiatisation et de la gravité des différents événements ?
14:28Vous voulez dire d'arrêter la tournée ?
14:31Exactement.
14:32Oui, on s'est posé la question et en fait, assez rapidement, on a considéré qu'il fallait que les matchs aient lieu. C'était aussi une question de respect vis-à-vis de la fédération uruguayenne et vis-à-vis de la fédération argentine pour qui c'était important que ces matchs aient lieu.
14:48Pour nous, le rugby doit continuer, même si ce qui s'est passé est extrêmement grave. Je fais référence à la totalité des affaires, une qui est certainement avérée comme extrêmement grave avec Melvin Jaminet, l'autre dont on verra ensuite en fonction de la décision de la justice argentine ce qu'il en est.
15:12Dans tous les cas, il y a eu au moins des débordements et un non-respect du cadre fixé. Oui, on s'est posé la question et assez rapidement, on a décidé que les matchs auraient lieu.
15:26Pierre Thévenet pour RMC. Pour revenir sur ce cadre qui a été posé, est-ce qu'avec les événements récents, on peut se dire que cette responsabilisation des joueurs, ça ne fonctionne pas et il faut changer ce cadre et passer sur quelque chose de plus restrictif ?
15:39Oui, c'est ce que je disais en expliquant qu'il y aurait un avant et un après Mendoza. On va changer les règles. Simplement, on ne veut pas une décision verticale qui tombe d'en haut.
15:52On veut le faire en concertation avec les staffs de nos 14 équipes de France, avec les joueurs et en concertation aussi avec la Ligue nationale de rugby et le rugby professionnel.
16:06On comprend qu'il y ait besoin d'une soupape, mais pas au point d'aller dans ces extrêmes qui sont d'ailleurs de toute façon incompatibles avec la performance sportive.
16:20Donc on va renforcer la démarche à la fois dans la sensibilisation, mais aussi dans les sanctions. J'évoquais des sanctions financières, mais aussi des sanctions qui peuvent aller jusqu'à l'exclusion temporaire ou définitive des équipes de France.
16:36Parce qu'il faut en passer par là et que c'est un enjeu de survie pour le rugby français, qu'il soit professionnel ou amateur d'ailleurs. Je l'ai rappelé au début, mais j'ai une pensée aussi pour les équipes de la Fédération, y compris salariés qui bossent,
16:56et puis les bénévoles, et puis tous les bénévoles de la Fédération ou des clubs qui bossent aussi et qui subissent ça et qui n'ont pas à le subir.
17:09Bonjour, Frédéric Bernays de l'équipe. Vous disiez qu'il y avait deux versions qui se confrontaient dans cette histoire. Avant de partir d'Argentine, vous avez dit que ça pouvait bouger, qu'il y avait des incohérences dans la version de la plaignante.
17:20Sur quels éléments vous basez pour dire qu'il y a des incohérences dans la version de la plaignante ?
17:26Je ne veux pas rentrer dans les détails. Dans la mesure où on a un travail de coordination avec les avocats, bien sûr qu'on a quelques éléments, mais je pense que ces éléments doivent être mis en avant par les avocats des familles,
17:40lorsqu'ils y plaideront, ce sera peut-être aujourd'hui d'ailleurs, de manière à essayer d'obtenir, ce qui est l'objectif depuis le début, une résidence digne et sécurisée pour les joueurs.
17:54Mais moi, je ne suis pas là pour commenter les quelques informations que je peux avoir. Ça doit être fait dans le cadre juridique et judiciaire du suivi de la procédure normale.
18:07Et ce n'est pas à nous de commenter les différentes étapes et l'argumentation qui sera celle des avocats.
18:16Vous avez vécu les événements à l'intérieur, j'ai envie de dire, avec l'équipe de France là-bas. D'un point de vue plus personnel, j'imagine que ça a été une semaine très compliquée.
18:25Comment vous l'avez vécu en gérant et à la fois le sportif, mais également l'extrasportif ?
18:31D'abord, on était finalement assez content avec Jean-Marc d'être deux sur place, parce que je pense qu'il y a eu beaucoup de décisions à prendre au jour le jour.
18:41Et le fait de pouvoir être en attelage de seconde ligne, ça ne lui plaît pas parce qu'il est troisième ligne normalement, mais de pouvoir oeuvrer sur le sujet, c'était déterminant.
18:52Ensuite, on a très vite tenu un discours aux staffs et aux joueurs en leur disant, chacun son couloir de nage.
19:01Jean-Marc et moi, on prend en charge le dossier des affaires et on se met en lien avec tout le monde sur place.
19:08Ambassade, consulat, service de l'Etat, avocats, paré au plus pressé, enfin tout ce que j'ai rappelé au début.
19:17Et vous, vous vous concentrez sur le sportif et les deux matchs qui nous restent à faire, aussi par respect pour la Fédération Uruguayenne et la Fédération Argentine.
19:30Oui, c'était dur. En descendant de l'avion, on a eu le téléphone qui a buzzé et qui a beaucoup sonné.
19:41Effectivement, on avait déjà eu le problématique Jaminé, on ne va pas se raconter d'histoire, on n'était pas très heureux.
19:48On était même émus de ce qui s'est passé et du mal que ça fait au rugby français.
19:57Et pour compléter, en fait, c'est vrai qu'on est arrivé, vous pouvez bien l'imaginer, on a trouvé un groupe très affecté, que ce soit les joueurs et le staff.
20:05Et il était important aussi de gérer ça.
20:08Ce qu'a présenté Florian sur le fait déjà de les sortir de l'affaire et leur dire, nous on s'occupe de ça, occupez-vous du sportif, c'était une première étape qui leur a fait du bien.
20:20Et c'est pour ça que pour compléter la question sur fallait-il jouer, oui, il fallait continuer parce que c'était aussi un moyen pour les joueurs et le staff de passer à autre chose.
20:31Mais aussi, on a mis en place un travail pour nos joueurs, pour nos staffs.
20:38On les a mis en relation avec les préparateurs mentaux qui travaillent habituellement avec eux, alors qu'ils n'étaient pas forcément en tournée, mais qui étaient sur place.
20:46Et on a mis, pour ceux qui ressentaient le besoin, on les a mis en contact avec eux, mais aussi avec la cellule d'écoute de la Fédération française du rugby sur les problématiques psychologiques.
20:57Donc ils avaient aussi moyen de travailler avec des gens ici en France et à Paris pour, le cas échéant, essayer de traiter des problématiques éventuelles qu'ils pouvaient avoir par rapport à l'affaire.
21:12Sur le placement en résidence surveillée, vous avez parlé d'actions menées par la Fédération sur place. Quelles sont ces actions concrètement?
21:21Et si la demande de placement en résidence surveillée est acceptée par la justice argentine, qui va payer? Est-ce que c'est la Fédération ou la famille?
21:29D'abord, on a été pendant toute cette semaine en contact avec tout le monde. Donc je l'ai dit, consulat, ambassade, services de l'État, mais aussi les familles.
21:41Et c'était important aussi que Fabien et le staff aient pas assuré ce lien qui était lourd et pesant. Dans le travail, on a effectivement, avec l'aide de Rodrigo Roncero et d'Augustine Pichotte,
21:55trouvé une maison potentiellement à louer. Et pour faire face à l'urgence, c'est nous qui avons avancé les fonds, à la fois pour l'ensemble des dépenses qu'il pouvait y avoir.
22:09Et donc c'est la Fédé qui a avancé les fonds. Maintenant, les fonds relèvent des familles. Les dépenses relèvent des familles, pas de la Fédération française de l'Euromie.
22:19Mais dans l'esprit et en fonction de la manière dont les choses évoluent, ça paraît assez évident que les clubs pros, qu'ils l'ont déjà dit, la Fédération française de rugby, les joueurs,
22:29qui ont aussi fait oeuvre de solidarité, ont envie de contribuer de manière à ce que le coût pour les familles soit pas considérable.
22:42Bonjour, Benoît Cossé de la chaîne L'Equipe. Est-ce que vous en savez un peu plus sur les délais ? Tout à l'heure, vous avez dit qu'ils pouvaient peut-être plaider aujourd'hui.
22:50Et deuxième chose, également, vous avez parlé de la construction du nouveau cadre étape par étape. Est-ce que vous avez là aussi des dates à nous donner ?
22:57Est-ce que si éventuellement des joueurs sont sortis du cadre lors du troisième match, ils seront sanctionnés dès maintenant ?
23:06Alors, les délais. La procédure pour décider de la mise en résidence telle qu'elle nous a été annoncée par les avocats, c'est entre 5 et 25 jours.
23:19Pour décider de la mise en résidence. Ensuite, le délai pour que le procès se tienne, c'est entre 9 et 14 mois.
23:29Et ensuite, il y a le procès, etc. Voilà pour s'agissant des délais. La deuxième question, pardon, du coup, j'ai perdu le fil.
23:36Sur le cadre, à partir du moment où vous êtes déjà administré pour le match, est-ce qu'il y a des ordrements pour les joueurs qui sont sortis du cadre lors du troisième match ?
23:46Alors, sur le cadre, on va le mettre en place avant les prochains matchs de l'équipe de France et des équipes de France.
23:54Donc, il faut qu'on aille quand même assez rapidement puisqu'il y a un calendrier de match qui va arriver pour les équipes de France à 15.
24:00Voilà. Et sanctions, on va les appliquer. C'est à partir du moment où on aura fixé un nouveau cadre qu'on appliquera les nouvelles sanctions qu'on a prévues de mettre en place
24:12mais dont il convient encore de les discuter avec l'ensemble des staffs, joueurs, ligues, clubs.
24:18Voilà. Et j'imagine, parce que là, l'ensemble prend forcément une très forte médiatisation liée au fait qu'on parle de l'équipe de France,
24:27mais la problématique, et c'est pour ça que je parlais de ne pas se cacher derrière son petit doigt, existe dans les clubs.
24:33Et il faudra que nous, on donne le là, mais probablement qu'il y ait un plan d'action qui soit fait par tout le rugby français
24:40parce qu'avant d'avoir charge sportive, on a charge d'hommes. Et je pense que ce point-là, il est quand même fondamental.
24:48Justement, pour revenir sur ce que vous venez de dire, le fait de ne pas se cacher derrière son petit doigt, vous mentionnez tout à l'heure dans votre propos introductif
24:54le fait que le rugby était aussi un reflet de la société et qu'il n'était pas à l'abri. Est-ce qu'il n'y a pas aussi un problème intrinsèque au rugby
25:00avec l'esprit troisième mi-temps, l'alcool, le virilisme, la drogue aussi qui est arrivée ? Est-ce qu'il y a quelque chose à régler au sein du rugby plus qu'au sein de la société ?
25:10Non, moi je pense qu'on est clairement le reflet de la société et qu'on ne peut pas s'extraire de la société et considérer qu'on est un monde à part.
25:18Je ne crois pas que l'esprit troisième mi-temps doit être remis en cause. Par contre, l'esprit de responsabilité qui fait aussi partie des valeurs du rugby,
25:36l'acceptation des sanctions, le sens du devoir, le sens de l'intérêt collectif, c'est aussi des valeurs du rugby et je pense qu'on doit être capable à la fois
25:49d'avoir un minimum de soupapes qui sont nécessaires à notre jeu et qui font partie de l'esprit du jeu et en même temps d'accepter un principe de responsabilité
25:58et de sanctions et que les deux ne sont pas incompatibles. Je ne vais pas basculer dans un extrême d'un côté ou de l'autre. Ce n'est pas que la responsabilité
26:08et ce n'est pas que la suppression des soupapes. Il faut qu'on trouve un bon équilibre et on le trouvera. On est très déterminés à le trouver.
26:17On a entendu Maître-Antoine Veil s'exprimer beaucoup le week-end dernier. Est-ce que vous pouvez préciser qui l'a mandaté, il est avocat de qui ?
26:29Parce que c'est assez flou, on sent bien qu'il y a l'entourage d'un joueur qui dit qu'ils ne sont pas concernés par la défense de cet avocat.
26:36Maître Veil travaille pour les familles, pour éventuellement les clubs pros. Des familles peuvent avoir décidé d'avoir un avocat par elles-mêmes.
26:47Par ailleurs, ce n'est pas incompatible. Ce qui est important avec Maître Veil, ce n'est pas l'avocat de la Fédération. Ce qui est important avec Maître Veil,
26:55c'est qu'il assure en France une coordination pour éviter la cacophonie dans les prises de parole. De la même manière que l'avocat en Argentine ne travaille pas seul.
27:06On est dans un État fédéral et donc il y a des avocats aussi qui travaillent à Mendoza, etc.
27:12On ne s'interdit pas, nous, la Fédération, d'avoir demain notre propre avocat sur le sujet. Il y a toute une galaxie d'avocats.
27:20Ce qui a été souhaité par toutes les parties prenantes, c'est qu'il y ait une forme de coordination.
27:26Même si Maître Veil n'est pas l'avocat de toutes les familles ou de tous les clubs pros, il y a un travail de coordination qui est fait avec lui
27:35de manière à éviter une cacophonie dans les prises de parole et que chacun des avocats puisse s'exprimer sur le sujet.
27:43Une question corollaire à celle-ci et à celle sur la résidence. Qui paie ces avocats ? Est-ce que la Fédération avance aussi ?
27:51Une autre question sur l'affaire Jaminet. Vous en avez parlé, les faits ont plus été avérés. Quel est le calendrier de sanctions et jusqu'où ça peut aller ?
28:04Qui paie les avocats techniquement ? C'est les gens qui ont mandaté ces avocats. Néanmoins, la Fédération française de rugby a avancé des fonds dans l'urgence.
28:15Notre esprit, c'est, en fonction de l'évolution de l'affaire, d'en appeler potentiellement à la solidarité du rugby. Les clubs pros nous ont déjà dit qu'ils étaient prêts à contribuer.
28:28Les joueurs de l'équipe de France ont déjà accepté de contribuer et de participer à une cagnotte et on ne s'interdira pas en fonction de l'évolution de l'affaire.
28:39Bien sûr, selon qu'il y ait condamnation, pas condamnation, etc., le registre n'est pas forcément exactement le même, mais d'en appeler à une forme de solidarité du rugby.
28:51S'agissant de l'affaire Jaminet, c'était la deuxième question. Nous, on a fait une saisine avec la ligne nationale de rugby de la commission de discipline de la Fédération française de rugby,
29:01qui est l'interlocuteur pour ce type de propos. Et par ailleurs, on a fait une saisine du procureur de la République sur les propos racistes avérés.
29:12Willie Billiard, Rugby Pass. Concernant les autres équipes de France, je pense aux Bleuets en Afrique du Sud en ce moment, est-ce qu'il y a eu un mot d'ordre de passer?
29:24Si oui, lequel? Parce qu'elles ont été particulièrement touchées aussi sur ce plan-là. Et puis, éventuellement, est-ce que le cadre a déjà été renforcé pour la fin du championnat du monde?
29:35Evidemment que la déflagration consécutive à ces affaires a été importante et qu'on est en relation avec tous les staffs des équipes de France.
29:48Alors, au-delà des Bleuets, il y a une information générale qui a été passée suite à ces événements, via Olivier Leroumont et la DTN.
29:57On a eu une sensibilisation de tous nos staffs parce qu'il n'y a pas que les Bleuets. Il y avait aussi l'équipe de France féminine des moins de 20, parce qu'on parle des joueurs.
30:05Mais il y a aussi des joueuses qui sont potentiellement concernées par tout ça. Et oui, effectivement, on s'est mis en contact avec Jean-Marc Bédéred, Sébastien Calvé,
30:15qui sont en charge de l'équipe de France moins de 20, qui est aujourd'hui en ce moment en Argentine, pour qu'effectivement, il y ait un cadre très strict qui soit mis en place
30:28en attendant de lancer cette réflexion autour de la façon dont on allait gérer dans le futur notre approche de la gestion des équipes de France.
30:39Donc oui, évidemment que des informations ont été passées, des consignes ont été passées pour qu'il n'y ait pas d'incident de ce type-là qui se renouvelle à court terme.
30:51Pour revenir sur le problème potentiel de la drogue, vous parliez il y a quelques jours que vous avez eu des échos de choses qui n'allaient pas dans les différents clubs, les différentes ligues.
30:58Est-ce que concrètement, vous avez mené des enquêtes pour savoir s'il y avait une recrudescence de la consommation de drogue dans le rugby ou est-ce que c'est simplement du bouche à oreille ?
31:06Oui, il y a des cas qui ont été avérés, puisqu'il y a déjà eu, avec des contrôles de la FLD, des découvertes de prise de cocaïne.
31:18Et puis après, on discute beaucoup avec Proval et Proval fait état de vraies problématiques, mais qui est un problème de société, de consommation de cocaïne.
31:29Et puis ensuite, sur cette première année de mandat, j'ai fait 142 déplacements partout sur le terrain.
31:38Et quand vous discutez avec les dirigeants et bénévoles des clubs amateurs, ils vous parlent d'un problème endémique de cocaïne.
31:46La seule chose, c'est que jusqu'ici, ces problématiques, on mettait la poussière sous le tapis.
31:54Et donc nous, depuis qu'on est arrivé, je mentionnais y compris l'édito malheureusement prémonitoire de Rugby Mag, dans lequel je mets plus que clairement les pieds dans le plat sur le sujet,
32:05nous, on a décidé de traiter les problèmes en face, de ne pas continuer à tourner autour du pot ou à faire croire que ça n'existe pas.
32:15Pour moi, ça ne remet pas en cause les valeurs du rugby, parce que les valeurs du rugby, elles existent, le respect, la solidarité, la loyauté.
32:23Mais on a un devoir de transparence et de responsabilité par rapport à ça.
32:29Et on ne traite pas les sujets en ne les nommant pas précisément.
32:34Et donc ces sujets-là, même si c'est des sujets de société et que le rugby seul ne peut pas tout traiter, ces sujets-là, on se doit de les adresser.
32:43Et depuis qu'on est arrivé, on les adresse avec fermeté et transparence.
32:49Sachant que juste pour compléter aussi, ce n'est pas un sujet qui est pro-pro-rugby.
32:55Puisque nous, on sait, on a été contacté par d'autres fédérations pour essayer de voir si on ne pouvait pas travailler collectivement sur le sujet.
33:03Le ministère a été mis aussi dans la boucle.
33:05Donc l'idée, c'est d'essayer d'avoir une approche collective de la problématique.
33:11Pour rebondir sur les sujets de société, il y a aussi l'affaire de racisme, l'affaire Jaminet.
33:17Et on le sait, ça fait déjà plusieurs années qu'on en parle dans le rugby amateur, même chez les éducateurs parfois, dans certains secteurs géographiques.
33:26Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur les actions vraiment concrètement que la FEDE va enfin peut-être prendre justement pour essayer de traiter ce problème ?
33:35Oui. Vous l'avez vu, on s'est rappelé dans le document qu'on vous donne.
33:41Et vous pourrez accéder à l'intégralité du plan avec Sylvain Dereux, qui est le secrétaire général de la Fédération française de rugby.
33:47Laurent Estamp aussi, qui est un élu du comité directeur qui est présent dans la salle.
33:51On a lancé un plan anti-violence en 30 points très concret avec un certain nombre de décisions.
33:59S'agissant du racisme en particulier, on a notamment dans le courant de la saison, parce qu'il y a eu quelques cas de propos racistes, rappelé plusieurs points et notamment aux arbitres.
34:10Un propos raciste sur le terrain, c'est rouge immédiat.
34:13Des propos racistes dans la tribune, l'arbitre a la possibilité d'arrêter le match, de demander au président de descendre au milieu du terrain et de s'adresser à la tribune.
34:25Et si ça se reproduit, d'arrêter le match définitivement.
34:29On demande à tous les bénévoles, à tous les dirigeants de nous signaler systématiquement des propos racistes.
34:35Et systématiquement, par le secrétaire général Sylvain Dereux, il y a une saisine qui est opérée et les suites qu'on peut donner.
34:42Donc voilà, il y a tout un plan d'action sur ce sujet-là.
34:46Le racisme existe, il existe aussi dans le rugby et il nous appartient de lutter contre ce phénomène-là, dont il ne faut pas faire croire qu'il n'existe pas.
35:01Il existe.
35:06Nicolas Souchon, Canal+.
35:07L'équipe de France est une vitrine à la valeur d'exemple.
35:12Est-ce qu'à l'avenir, c'est tolérance zéro pour quelques débordements que ce soit, du racisme, débordements en soirée ?
35:18Parce qu'on parle du monde amateur, mais on s'inspire aussi de l'équipe de France.
35:23Ce n'est pas à l'avenir, c'est déjà le cas.
35:25C'est-à-dire que s'agissant de Melvin Jaminet, ça a été tolérance zéro, avec mise à pied conservatoire,
35:33et puis signalement au procureur, et saisine avec la ligne nationale de rugby de la commission de discipline.
35:41Et pour la suite, oui, ce sera tolérance zéro.
35:44C'est-à-dire que, je l'ai dit, sanctions financières, sanctions pouvant aller jusqu'à l'exclusion définitive des équipes de France.
35:54Ça dépend des faits.
35:57Dans les sanctions, il faut qu'on ait une possibilité d'appliquer la sanction différemment en fonction de la réalité des faits.
36:10Mais on veut mettre beaucoup plus de rigueur dans tout ça, encore une fois.
36:14On veut pour autant prendre le temps d'en discuter avec les parties, y compris les joueurs.
36:20L'objectif, ce n'est pas d'enlever toute soupape.
36:23Je pense que dans notre sport, la soupape est nécessaire.
36:26Mais d'en appeler à la responsabilité des joueurs, et vous savez, c'est déjà le cas.
36:31Hier, à Buenos Aires, il y a eu la remise des caps des joueurs.
36:38Quand on devient international, on prend un certain nombre d'engagements vis-à-vis de la Fédération française de rugby.
36:43Et c'est assez solennel.
36:45Il y a un texte qui est lu et qui précise ces engagements.
36:49Donc il y a un cadre qui est fixé.
36:52Le seul problème, c'est quand le cadre n'est pas respecté.
36:55Et au rugby, on accepte les sanctions.
36:57Et quand le cadre ne sera pas respecté, il y aura des sanctions.
37:00Il y aura de la sensibilisation avant.
37:02Mais quand le cadre n'est pas respecté, c'est normal qu'il y ait des sanctions.
37:05Et ces sanctions, elles pourront être très lourdes.
37:11Je reviens sur la problématique de la cocaïne.
37:14Je sais qu'il y a des idées qui ont été lancées pour pourquoi pas lancer des dépistages inopinés dans les clubs pros.
37:21Quel est le cas législatif ? Qu'est-ce qu'il est possible de faire sans nuire à la liberté de chacun ?
37:27Nous, on n'a pas le droit de déclencher nous-mêmes des contrôles.
37:32Par contre, on a d'ailleurs fait intervenir la FLD ici dans une réunion.
37:37Je crois que c'était avec les clubs de Fédéral-Une.
37:40Et donc les représentants de la FLD étaient là.
37:42Et on leur a dit qu'on trouverait un vrai intérêt à ce qu'il y ait des contrôles.
37:47Pas simplement après les matchs, mais en semaine.
37:51Moi, il y a un mot qui est parfois utilisé.
37:55On parle de cocaïne à titre festif.
38:00Moi, je trouve que la juxtaposition de ces deux mots-là est terrible.
38:04Parce que la cocaïne, ce n'est pas festif, c'est mortel.
38:08Et donc nous, on serait très favorables à ce que la FLD puisse faire des contrôles en semaine.
38:16Et pas simplement les jours de match.
38:19On leur a dit quand ils ont été présents ici.
38:22Et c'est de notre responsabilité de faciliter les contrôles de la FLD.
38:27C'est de la responsabilité de tous les clubs.
38:29On l'a rappelé quand on a fait la réunion.
38:31Je ne sais plus à quel mois c'était.
38:33Peut-être que ça devait être avril ou mai.
38:36Avec les clubs de Fédéral-Une.
38:38En disant que notre responsabilité était la facilitation des contrôles.
38:41Et pas du tout de les gêner.
38:44Il faut prendre le taureau par les cornes.
38:46Et traiter les sujets.
38:48Ce qui est vraiment important, on parle beaucoup de sanctions.
38:51Mais il y a un point sur lequel on doit encore mieux faire.
38:54Même s'il y a déjà des choses qui se font.
38:55C'est la notion d'éducation et de prévention.
38:57Je vous parlais de la filière tout à l'heure.
38:58La filière, c'est un parcours qui commence des moins de 15 ans jusqu'aux équipes seniors, féminines et masculines.
39:05À 15 à 7 ans.
39:07Et là, on a du temps pour le faire dans les APER, dans les centres de formation.
39:12On a vraiment aussi l'intention de faire beaucoup plus.
39:16On doit faire beaucoup plus en termes de prévention et d'éducation de nos joueurs.
39:20En centres de formation et en APER.
39:24Académie Pôle Espoir.
39:27Pour revenir sur les échanges que vous avez eus avec les deux joueurs.
39:31Est-ce que depuis le début de l'affaire, vous les avez rencontrés directement ?
39:34Est-ce que vous avez échangé directement avec eux ?
39:37Et dans quel état d'esprit vous les avez sentis ?
39:40Oui, on les a vus, Jean-Marc et moi, avec l'ambassadeur de France, avec le consul de France,
39:47quand ils étaient dans la prison du commissariat de Buenos Aires,
39:52dans lequel on a pu les rencontrer.
39:56Ils étaient extrêmement abattus et touchés.
40:01C'était avant leur transfert à Mendoza, qui a duré plusieurs heures en voiture.
40:06Ils sont arrivés à Mendoza.
40:08Là, on ne les a pas revus, nous, à Mendoza.
40:10On était à Mendoza la veille de leur arrivée,
40:13qui a été décalée par rapport à ce qui avait été initialement prévu.
40:18Mais on sait qu'ils sont arrivés extrêmement éprouvés de leur voyage de Buenos Aires à Mendoza.
40:26Et que là, maintenant, dans la mesure où on a réussi, pour l'instant,
40:30à éviter qu'ils soient mis dans la prison de Mendoza,
40:34ils ont pu se doucher.
40:37Donc, ça va un peu mieux, d'après les retours qu'on a des familles.
40:42Mais forcément, ils sont très touchés.
40:45Et ils ont envie d'expliquer leur version des faits.
40:50Et c'est ce qu'il faudra qu'ils fassent avec leurs avocats dans le cadre de la procédure.
40:58Donc, nous, on les a visités, effectivement, à Mendoza.
41:01Alors, il faut dire que les plages de visite étaient très réduites.
41:04Et en plus, il se trouve qu'on s'est retrouvés là-bas le jour de la fête nationale argentine.
41:09Et que tout était fermé, c'était des périodes de vacances.
41:11Donc, ça a été très compliqué de leur rendre visite.
41:14Mais le staff, aussi, est allé leur rendre visite.
41:19Et donc, on a essayé d'utiliser les périodes de visite
41:22pour leur faire rencontrer un maximum de personnes,
41:25pour les rassurer sur le fait qu'on était au soutien dans cette épreuve qui traversait.
41:35Oui, bonjour. Juste ici.
41:37Tom Nouvian pour Associated Press.
41:40Pour prendre un peu de recul, j'ai une question par rapport aux Jeux olympiques.
41:43Le rugby est un sport olympique.
41:45Est-ce que vous pouvez nous parler, selon vos mots, de la gravité
41:48de la suite d'événements qui a eu lieu en Argentine
41:51et du message que ça envoie à quelques jours
41:53où la France est prête à accueillir le monde ?
41:55J'ai mal entendu la question, pardon.
41:57On est à quelques jours des Jeux olympiques.
41:59Le rugby est un sport olympique.
42:01Je voulais savoir si vous pouviez nous parler, selon vos mots,
42:03de la gravité du message que cela peut envoyer
42:06à l'heure où la France va accueillir le monde,
42:08la suite d'événements qui a eu lieu en Argentine. Merci.
42:13Tout cet enchaînement d'affaires est dramatique.
42:18C'est ce que j'ai dit au début.
42:21C'est dramatique pour la plaignante.
42:24C'est dramatique pour les deux joueurs.
42:27C'est dramatique pour les clubs de rugby.
42:30C'est dramatique pour le sport en général.
42:32C'est dramatique à l'approche des Jeux olympiques et paralympiques
42:37et de la visibilité pour la France.
42:40C'est dramatique pour les bénévoles des clubs de rugby.
42:43C'est dramatique pour le sport en général.
42:47Après, c'est le reflet de la société.
42:51Ce n'est pas spécifique au rugby, Jean-Marc le disait.
42:55Cela existe malheureusement dans beaucoup de sports.
42:58Cela existe dans le rugby professionnel comme dans le rugby amateur.
43:01Cela existe dans le sport amateur d'une manière générale.
43:04Je pense qu'il faut qu'on assume les devoirs et les responsabilités
43:10qui sont les nôtres en prenant le taureau par les cornes
43:14en traitant ces sujets.
43:16Quand je parle de la fédération à mission et de notre rôle,
43:21cela faisait un peu sourire au début quand on disait fédération à mission,
43:25mais en fait non, on a bien un rôle sportif,
43:28on a un rôle éducatif et on a un rôle citoyen.
43:33C'est le vrai sens d'une fédération et d'une délégation de services publics.
43:38On ne peut pas se contenter de dire que notre responsabilité,
43:42elle est uniquement le sport et la performance sportive.
43:44C'est faux.
43:46Notre responsabilité, c'est d'avoir charge sportive,
43:49mais d'avoir charge d'hommes et de femmes.
43:52Dès lors qu'on a charge d'hommes et de femmes,
43:54on a la responsabilité de s'en occuper et de s'en occuper vraiment.
43:58Il faut qu'on soit présent sur tous ces sujets-là.
44:06Ce n'est pas simple, mais il faut le faire.
44:08Et le rugby le mérite.
44:13Vous nous avez parlé de la procédure et de l'envie des joueurs
44:19de pouvoir expliquer leur version,
44:22mais est-ce que vous pouvez nous préciser les éléments de calendrier
44:27pour que ce soit bien clair ?
44:29Qu'est-ce qui va se passer dans les prochains jours ?
44:31Et s'ils ont l'occasion de plaider leur version,
44:34quand est-ce que ça se passerait dans cette procédure ?
44:38Jusqu'ici, dans cette affaire,
44:41on a beaucoup entendu la version de la plaignante.
44:46Et nous, on a trouvé très important
44:48que la plaignante puisse complètement s'exprimer
44:50et qu'on soit à l'écoute de son témoignage.
44:54Mais l'avocate de la plaignante a beaucoup commenté,
44:57y compris dans la presse argentine,
44:59les faits selon la version de la plaignante.
45:03Jusqu'ici, les joueurs n'ont pas plaidé.
45:07Les avocats des joueurs ont attendu d'avoir accès
45:11à l'ensemble des pièces du dossier.
45:13Et l'ensemble des pièces, c'est les vidéos, les témoignages, etc.
45:18Ils ont pris les vidéos de sécurité de l'hôtel
45:20pour faire leur propre plaidoirie.
45:23Et pour l'instant, ils ont décidé,
45:26avant d'avoir toutes les pièces, de ne pas parler.
45:28C'est pour ça qu'on a une version
45:31et on n'a pas encore vraiment la version des joueurs.
45:34Pour répondre à votre question sur le calendrier,
45:37d'après les informations qu'on a,
45:39il semblerait qu'il y ait peut-être aujourd'hui
45:42un rendez-vous qui permettrait aux avocats des joueurs
45:46et des familles d'exprimer la version qui est la leur
45:50et qui fera peut-être ou pas un contrepoids
45:53à la version de la plaignante.
45:56Est-ce que vous avez l'impression
45:58qu'en l'espace d'une soirée,
46:00tout le travail qui a été fait pendant des années
46:03pour l'image du rugby français
46:05a finalement été gâché sur l'espace public
46:08par rapport à des gens qui suivent le rugby
46:10peut-être un peu de loin, qui parlent des valeurs,
46:12et en l'espace d'une soirée, deux incidents,
46:15on recule de 15 pas en arrière ?
46:20Je ne vais pas vous dire le contraire.
46:24Nous, depuis un an, mais d'autres avant nous,
46:29on fait un vrai travail de fond
46:31pour expliquer que le rugby construit.
46:34Nous, notre gouvernance, on a beaucoup insisté
46:37sur le fait que le rugby, c'est ce que j'ai répété,
46:41et c'est ce à quoi, au fond de mes tripes,
46:43je continue à croire,
46:45que le rugby ne transforme pas que les essais,
46:47mais transforme les personnes.
46:49On a un énorme travail pour essayer de rétablir
46:51le rugby dans le monde scolaire,
46:53en allant voir les recteurs,
46:56en convainquant les professeurs des écoles
46:59de faire du rugby à cinq,
47:01parce que c'est un sport incroyablement inclusif,
47:04qu'on peut jouer en mixité, dans un parquet
47:06ou dans une cour d'école.
47:08On explique que le rugby accueille les gens,
47:11les grands, les gens qui ont des problématiques
47:16d'obésité, de surpoids, les rapides, les lents, etc.
47:20Que le rugby s'est considérablement féminisé,
47:22que ce n'est pas le sport qui met en exergue
47:26uniquement le viril,
47:28mais que c'est bien un sport qui est ouvert à tous.
47:30On œuvre avec la CADET,
47:33la Commission anti-discrimination et égalité de traitement,
47:36pour lutter contre toutes les discriminations.
47:38Donc oui, c'est une douche froide,
47:42c'est un coup de massue sur la tête,
47:44et c'est un recul.
47:46C'est bien pour ça qu'il faut qu'on traite le sujet
47:51en lien avec les équipes de France,
47:53parce qu'on ne peut pas se permettre,
47:55et je pense aux dizaines de milliers de bénévoles
47:58dans les clubs, qui racontent,
48:00comme je la raconte, cette histoire-là,
48:02qui n'est pas une histoire, qui est une vérité.
48:04Le rugby construit,
48:06le rugby fait grandir,
48:09le rugby aide,
48:11et on ne peut pas avoir un dérapage de ce type
48:15qui détruit tout le travail qui est fait au quotidien
48:19par des dizaines de milliers de bénévoles,
48:22par les salariés de la Fédération française du rugby.
48:25On ne peut pas avoir ça.
48:27On ne peut pas non plus avoir...
48:28On a un staff des équipes de France,
48:30on les a vus fonctionner pendant une semaine,
48:33qui est incroyablement investi.
48:35On bosse sur les datas,
48:37on bosse sur la nutrition,
48:39on bosse sur l'hydratation.
48:42On ne peut pas viser la performance
48:45avec ce degré de professionnalisme,
48:47et de l'autre côté,
48:49avoir des excès,
48:52sans parler de la problématique judiciaire,
48:55même des excès d'alcoolisation
48:58qui vont beaucoup trop loin
49:00et qui sont contradictoires avec la performance sportive.
49:03Donc voilà.
49:05Je ne vais pas vous mentir.
49:07C'est une douche froide,
49:09c'est un coup de massue sur la tête.
49:11Maintenant, traitons les choses dans le bon ordre.
49:14Le bon ordre, c'était, un, on écoute la plaignante.
49:18Deux, on laisse la place à la plaidoirie des jeunes
49:22et on respecte la présomption d'innocence.
49:24Trois, on fait confiance à la justice argentine,
49:29parce que nous ne sommes ni juges ni enquêteurs.
49:33Et puis quatre,
49:35on met en place, en concertation,
49:39ce qu'il faut pour que le rugby français progresse
49:43et que, autant que possible,
49:46tout ça ne se reproduise jamais.
49:50Voilà.
49:51On va prendre une dernière question.
49:55Jean-Michel Rascol, RTL.
49:57A priori, il y a eu une dernière sortie
49:59après le troisième match à Buenos Aires.
50:01Est-ce que vous l'aviez autorisé
50:03ou est-ce que vous n'auriez pas préféré
50:05que l'équipe de France fasse profil bas ?
50:17Dans le déroulement de la tournée,
50:19il y a 42 joueurs qui sont concernés par la tournée.
50:24Il y a une annonce de l'équipe
50:26qui a été faite pour le dernier test,
50:29le jeudi soir, je crois.
50:33Et c'est vrai qu'il reste des joueurs
50:35pour lesquels la tournée est terminée
50:37et qui sont venus nous voir
50:39pour comprendre ce qu'ils pouvaient faire
50:43ou ne pas faire sur cette fin de tournée
50:45par rapport aux circonstances.
50:47Donc on a discuté avec eux.
50:50Oui, on les a autorisés à sortir de l'hôtel
50:54pour aller manger dans les restaurants,
50:58pour profiter de la ville,
51:00sans boire quelques coups en ville
51:05de façon, on va dire, contrôlée.
51:09On leur a demandé de rester dans l'hôtel
51:13s'ils devaient rester un peu tard en soirée
51:16ensemble pour échanger, pour parler.
51:19Voilà, c'est les consignes qui avaient été données.
51:21Donc non, on leur a pas dit
51:23vous ne faites rien, vous restez dans votre chambre
51:25jusqu'à la fin de la tournée.
51:26Et on a essayé de discuter avec eux,
51:28avec le staff, pour voir ce qui était possible de faire
51:31et de s'assurer qu'il n'y ait pas de dérive
51:34suite à ces consignes-là.
51:37Donc oui, des consignes et un cadre avaient été mis.
51:40Et pour compléter, le soir du 3ème match,
51:44on a organisé, il y avait la remise des caps
51:47et donc il y avait à la fois un dîner
51:50et un pot commun avec l'ensemble des équipes.
51:54Il y a des joueurs qui ont demandé la possibilité de sortir.
51:57Marc allait voir le capitaine Baptiste Seurin
51:59en lui disant non.
52:01Donc s'il y a eu des sorties malgré tout,
52:03c'est un dérapage de plus
52:06qui ne correspond pas au cadre qu'on avait fixé.
52:09Mais encore une fois, à nous de mettre en place
52:13l'arsenal de décision
52:16quand il y a des dérapages.
52:19Parce qu'on leur avait dit oui, on peut boire un coup ensemble
52:22mais vous restez à l'hôtel.
52:24Et on a dit à Baptiste Seurin, capitaine,
52:26on ne veut pas qu'il y ait de sorties supplémentaires
52:29après ce 3ème match.
52:31En tout cas, vous pourrez continuer à être ensemble
52:34et à passer du temps ensemble, mais à l'hôtel.
52:36Si ce n'est pas le cas, c'est un dérapage de plus.
52:45Merci à toutes et à tous.

Recommandations