Punchline - Le PS et LFI capables de dialoguer ensemble ?

  • il y a 2 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Yoann Usaï et ses invités débattent des tractations en cours au sein du Nouveau Front populaire.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

Category

🗞
News
Transcript
00:0018h16, bonsoir à tous, de retour en direct sur CNews et sur Europe 1, nous sommes toujours
00:15avec Louis Dragnel, Nathan Dever, François Puponi et Joseph Touvnel.
00:20Alors que rien ne va plus à gauche, la guerre est déclarée entre le PS et la France insoumise,
00:26elle semble même avoir atteint son apogée.
00:28Les deux formations politiques revendiquent chacune le droit d'envoyer l'un des leurs
00:33à Matignon, d'où le blocage des négociations.
00:36Ce matin, c'est donc Manuel Bompard qui a lancé les hostilités médiatiques.
00:40Depuis le début de la semaine, depuis sept jours, il exprime une opposition qui est une
00:45opposition totale à toutes les propositions qui sont faites, autres que celles qui sont
00:49issues du Parti Socialiste et en l'occurrence la sienne.
00:52Contrairement d'ailleurs à ce qu'il dit à la télévision où il dit qu'ils auraient
00:55fait d'autres propositions.
00:56Ce n'est pas vrai et ce n'est pas seulement moi-même, Manuel Bompard, qui le dit.
01:00J'ai entendu Marine Tendelier hier à la télévision dire la même chose que moi.
01:04Pourquoi il fait ça, Olivier Faure ? Pourquoi il raconterait des choses qui ne sont pas
01:07vraies ? Je ne sais pas, c'est à lui qu'il faudra
01:09poser la question.
01:10Mais en tout cas, moi, je vais vous parler avec Franchise ce matin.
01:13Vous venez d'accuser de mentir à la télévision ?
01:14Je vais vous parler avec Franchise ce matin.
01:17Je ne vais pas, pendant des jours et des jours, subir les règles qui changent au milieu de
01:22la discussion, les propos qui sont tenus à la télévision et des propos différents
01:26qui sont tenus à l'intérieur des réunions.
01:30François Pipponi, on atteint un stade là où on se demande si la France Insoumise et
01:34le Parti Socialiste sont encore en capacité de se parler, tout simplement ?
01:38Ils savent qu'ils ne peuvent pas diriger le pays.
01:42Ils n'ont que 180 députés, donc ils n'ont pas de majorité.
01:44Donc, ils savent qu'ils ne seront même pas capables de présenter un nom au président
01:48de la République.
01:49Ils ne veulent même pas le présenter parce qu'ils ne veulent pas aller à Matignon.
01:51A Matignon, pourquoi faire ? Pour être démis quelques jours après avec un vote de défiance
01:55à l'Assemblée.
01:56Donc là, la France Insoumise est juste en train de dire qu'on ne va pas y aller, c'est
01:59la faute à ces méchants socialistes, on va dire ces salauds de socialistes, qui nous
02:03ont trahis.
02:04C'est classique, c'est historique, les social-traites, comme on les appelle dans la gauche extrême.
02:09Et donc, ils sont en train de donner le scénario du futur.
02:13Emmanuel Macron va choisir un Premier ministre.
02:16Ils vont donc accuser Macron de voler la démocratie, de paraciter le peuple.
02:19Ils vont accuser les socialistes d'être responsables de ne pas être allés à Matignon.
02:22Et comme ça, ils ont leur bouc émissaire partout et ils continuent leur stratégie
02:25qui est celle du chaos et qui les amène jusqu'en 2026.
02:28Vous dites, en quelque sorte, c'est un piège que la France Insoumise tend aux socialistes.
02:31C'est ce que vous dites.
02:32À ce moment-là, pourquoi est-ce que les socialistes n'acceptent pas un nom de la France Insoumise,
02:36n'importe lequel, puisque vous dites vous-même qu'ils n'ont aucune chance d'aller à Matignon.
02:38Mais parce que, en fait, ni les uns ni les autres ne veulent aller à Matignon.
02:41Oui, parce qu'ils n'iront pas de toute façon.
02:43Oui, mais d'accord.
02:44Mais s'ils donnent un nom, éventuellement, le président Macron peut leur dire, ben,
02:49bon coup, on y va, on choisit le Premier ministre, faites vos preuves.
02:52Et ils savent que là, c'est la catastrophe.
02:54Donc, il ne faut surtout pas donner de nom.
02:56Regardez l'image qu'ils donnent au pays.
02:58Ils ont été élus le soir à 8h02.
03:01On a gagné et au bout des dix jours, ils ne sont pas capables de trouver un nom.
03:05Et là, les agiteurs sont mauvais.
03:06Ce qui est surréaliste, c'est qu'en fait, tout est faux.
03:08En fait, on écoute un élu LFI ou socialiste, on écoute le décryptage de François Pipponi
03:14et vous parlez de choses totalement antagonistes.
03:16Ils vous disent, nous, on veut le pouvoir, on veut l'unité.
03:18Vous nous expliquez qu'ils ne veulent absolument pas et qu'en réalité, ils ne veulent pas gouverner.
03:22Mais c'est ça que je trouve sidérant.
03:24Et je suis fasciné par le fait que les électeurs soient autant massivement déplacés
03:30pour aller voter leurs dernières élections législatives.
03:33Parce qu'en fait, tout est faux.
03:34Mais on vous explique qu'ils veulent gouverner.
03:36Ils ne veulent pas.
03:37Quand bien même ils le voudraient, ils ne le peuvent pas.
03:40Ils pensent qu'ils sont en mesure d'imposer un Premier ministre Emmanuel Macron.
03:43Mais c'est au Président de la République de décider institutionnellement
03:45qui il choisit pour être Premier ministre.
03:48Donc tout, à peu près, est faux.
03:50Et à la fin, vous voyez juste la France insoumise
03:53qui essaye d'entraîner dans sa chute tous les autres partis de gauche
03:57pour surtout éviter que la moindre force de gauche soit en mesure de gouverner
04:01pour simplement les entraîner un peu dans le chaos, dans la radicalité.
04:05Parce qu'on voit bien que la France insoumise fait simplement un investissement politique.
04:09Ils sont conscients du fait que s'ils vont gouverner, ils seront renversés.
04:12Ils se disent, nous, on fait le pari de la radicalité.
04:15Nous, on est les purs sang.
04:17Nous, on ne se compromet pas parce qu'on veut montrer vraiment
04:21à nos électeurs et à tous nos futurs potentiels électeurs
04:24qu'avec nous, c'est clair et il n'y a jamais aucune compromission.
04:28Voilà, c'est très très risqué puisqu'ils entraînent avec eux beaucoup de gens.
04:32Ils ne sont pas que deux, il y a les Verts, il y a les Écolos,
04:34il y a les communistes aussi qui sont un peu en milieu par rapport à ça.
04:37Un petit problème, c'est l'énergie qui est quand même essentielle pour la France,
04:41pour les Français, pour nos entreprises.
04:43Qu'est-ce qu'ils font sur le nucléaire, ces gens-là,
04:45si on les met ensemble à gouverner ?
04:47Ils n'en ont même pas parlé dans leur programme,
04:49alors qu'on sait qu'il y a des antis absolus,
04:51qu'il y en a qui sont partisans
04:53et que pour l'avenir de la France et de notre industrie,
04:56de nos entreprises et des particuliers,
04:58c'est un point essentiel, le coût de l'énergie.
05:01Ils n'en parlent jamais.
05:03Et pendant ce temps-là, Nathan Devers, que fait-on ?
05:05Que fait-on des électeurs ?
05:07Vous avez lu dans mes pensées, j'allais littéralement dire.
05:09Dans les relations LFI-PS,
05:12il ne faut pas oublier que la raison pour laquelle
05:14M. Mélenchon était parti du PS
05:16et s'était mis en colère avec le PS,
05:18c'est parce qu'il avait reproché à M. Hollande
05:20d'avoir mal triché.
05:22C'était une élection du secrétaire du PS
05:24et les résultats étaient prévus par avance.
05:26Ils avaient coupé le gâteau,
05:28Hollande devait avoir une belle victoire,
05:30mais en laissant X% de voix à M. Mélenchon
05:32pour donner l'impression
05:34qu'il avait fait un score pas mal.
05:36C'était évidemment de la triche complète.
05:38En l'occurrence, les encartés au PS allaient voter
05:40et les résultats étaient déjà prévus.
05:42Et Hollande n'avait pas tenu
05:44la promesse de sa triche, puisqu'il avait donné
05:46un résultat plus petit à M. Mélenchon.
05:48Ça l'avait rendu furieux.
05:50C'est évidemment, cette anecdote, elle est significative.
05:52Ça s'est passé comme ça, François Dupony ?
05:54C'est documenté, c'est officiel.
05:56Les grandes fédérations du Nord et des bourgeois,
05:58ça servait à quelque chose.
06:00À bourrer les urnes.
06:02Autrement dit, ça servait à bourrer les urnes.
06:04Nathan Devers, allez vous terminer.
06:06C'est un sujet de respect de l'électeur.
06:08Aujourd'hui, c'est ce qui est en train de se passer.
06:10Vous avez très bien décrit
06:12quel était ce théâtre d'ombre,
06:14cette hypocrisie permanente,
06:16ce mélange de pseudo-idéalisme
06:18de façade et de parfait cynisme.
06:20Et maintenant, quand même,
06:22dans ce duel qui s'annonce entre la FI
06:24et le PS, il faut reconnaître
06:26que la FI a deux atouts.
06:28Le premier, la radicalité.
06:30Et le deuxième, c'est que la FI
06:32a amené des idées dans le débat public.
06:34Je parle de leur programme de l'avenir en commun.
06:36Je ne parle pas des choses nauséabondes qu'on entend depuis un an.
06:38Ce programme-là, qu'on le partage ou qu'on ne le partage pas,
06:40c'est un programme qui fait réfléchir.
06:42C'est un programme qui a été travaillé
06:44avec des intellectuels qui est à peu près le même
06:46depuis une dizaine d'années. Ils s'y tiennent.
06:48Ils peuvent faire évoluer des choses.
06:50Qui a trouvé son électorat.
06:52Ils ont une vision. Ils ont l'université là-bas, ici.
06:54Ils pensent, ils travaillent, ils réfléchissent.
06:56Au PS,
06:58actuel, on ne voit pas
07:00une telle émulation intellectuelle
07:02pour reformer
07:04une gauche qui n'est ni
07:06la gauche ou le centre-gauche
07:08ou le centre d'Emmanuel Macron
07:10ni celle de la France insoumise.
07:12Il me semble qu'avant de réfléchir aux enjeux politiciens,
07:14des alliances, des postes, etc.,
07:16il faut se demander quelle est la nécessité intellectuelle
07:18d'un parti. Si un parti
07:20n'a pas, si vous voulez,
07:22une proposition, même philosophique,
07:24à apporter à la France,
07:26alors il n'a aucune raison d'être. Il peut mourir dans 5 ou 10 ans.
07:28Et la même question se pose
07:30à droite,
07:32pour LR.
07:34Si LR, leur destin, c'est de prendre
07:36un peu chez Macron, un peu chez Zemmour,
07:38un peu chez Marine Le Pen et de faire des différences de degrés
07:40pour faire une mayonnaise,
07:42ils peuvent se suicider immédiatement
07:44puisque ça ne sert à rien de faire ça.
07:46Et je pense que ce sera l'enjeu du PS pour les prochaines années.
07:48Alors, puisque le PS et la France insoumise
07:50n'arrivent pas à se mettre d'accord sur un nom,
07:52Olivier Faure a fait une proposition ce matin.
07:54Il propose de désigner une personne
07:56issue de la société civile. On l'écoute.
07:58Donc on n'a plus d'idées.
08:00... qui considérait, et c'est bien normal,
08:02que le parti qui a gagné
08:04les élections européennes à gauche,
08:06c'est le parti socialiste.
08:08Le parti qui est le plus en dynamique dans ses élections législatives,
08:10qui a augmenté son groupe de 110%,
08:12c'est le groupe socialiste.
08:14Donc c'est le Premier ministre socialiste qui doit la mettre.
08:16Donc il n'était pas illogique que cette revendication
08:18soit portée. Maintenant,
08:20il faut élargir, il faut chercher
08:22à trouver la personnalité,
08:24peut-être issue de la société civile,
08:26qui permettra d'avancer ensemble
08:28et de le faire dans un bon esprit.
08:30Louis Dragnel, qu'est-ce qu'elle dit de la gauche,
08:32cette proposition ?
08:34Elle dit que la gauche cherche une porte de sortie.
08:36C'est un peu le saut de l'ange.
08:38En fait, disons tout de suite la vérité aux gens.
08:40Il n'y aura pas de Premier ministre du Nouveau Front Populaire.
08:42Vraisemblablement, il n'y aura pas de gouvernement
08:44du Nouveau Front Populaire.
08:46Il y aura peut-être un débauchage,
08:48quelques débauchages de la part d'Emmanuel Macron.
08:50Mais là, ce qu'on entend depuis trois semaines,
08:52c'est complètement faux.
08:54On entend que le Nouveau Front Populaire a gagné les élections.
08:56A gagné, va imposer à la fois un gouvernement,
08:58un programme.
09:00Tout ça, c'est n'importe quoi.
09:02C'est complètement faux.
09:04On voit bien que comme la France insoumise,
09:06on l'a évoqué tout à l'heure,
09:08est à la rigidité d'une barre de fer
09:10et ne veut surtout pas
09:12le moindre compromis pour gouverner.
09:14De l'autre côté, Olivier Faure,
09:16le patron du PS, essaye le saut de l'ange.
09:18On a essayé l'unité, ça n'a pas fonctionné.
09:20Donc là, on va essayer
09:22toujours le truc
09:24à la mode.
09:26C'est un intemporel, ça a toujours été à la mode.
09:28Dès qu'il y a un problème politique, on se dit
09:30que quelqu'un de la société civile va régler
09:32les problèmes politiques que les politiques n'arrivent pas à régler.
09:34Je me dis peut-être que la semaine prochaine,
09:36le PS va proposer un sportif de haut niveau
09:38pour régler la situation.
09:40Ça montre simplement une chose,
09:42c'est qu'il n'y a pas d'accord.
09:44Olivier Faure n'a pas été en mesure de citer un nom.
09:46Tout ça, c'est la littérature.
09:48On va évoquer le tweet
09:50de Jean-Luc Mélenchon qui a répondu
09:52à Olivier Faure, le leader de la France insoumise,
09:54qui dit la chose suivante.
09:56Assez de manipulations, notre décision
09:58est la suivante. Nous exigeons
10:00une candidature unique pour la présidence
10:02de l'Assemblée nationale et nous ne reprenons
10:04aucune discussion sur
10:06quoi que ce soit d'autre tant que ce n'est
10:08pas réglé.
10:10François Pipponi, quand on voit
10:12l'État dans lequel est la gauche
10:14aujourd'hui, on se dit mais ces gens-là
10:16sont de toute façon incapables de
10:18gouverner ensemble. Ils ne sont même pas
10:20capables de tomber d'accord sur un nom pour présider
10:22l'Assemblée nationale. Ils revendiquent la victoire.
10:24Ils ne trouvent pas pour Matignon.
10:26Et là, on est à deux jours puisque c'est le
10:2818 juillet que l'on va
10:30élire le président de l'Assemblée nationale.
10:32Ils ne sont même pas capables de donner un nom
10:34ensemble. Et le risque,
10:36c'est que les gens de chez Macron,
10:38eux, vont se mettre d'accord avec
10:40les uns et les autres pour faire élire...
10:42Les uns et les autres, c'est-à-dire le PS et les Républicains.
10:44Certains PS et même
10:46le Ration nationale. Le Ration nationale aura son mot
10:48à dire. Le Ration nationale va aller négocier
10:50aussi le fait que, comme dans la précédente
10:52mandature, il est droit à avoir un
10:54vice-président, voire deux. Ils ont
10:56augmenté considérablement... Mais si on parle de
10:58Matignon, vous dites que les macronistes vont
11:00négocier avec les uns et les autres, ils vont
11:02négocier avec le PS et
11:04les Républicains. Pour avoir une majorité.
11:06Si on met PS, Républicains
11:08et la Macronie, ça fait une majorité.
11:10Une majorité même
11:12confortable, entre guillemets, qui permet
11:14de gouverner. C'est le
11:16vœu d'Emmanuel Macron, et j'ai bien le
11:18sentiment qu'il est en train d'y arriver.
11:20Peut-être pas maintenant, on verra,
11:22mais dans les mois qui viennent, il est en train d'y arriver.
11:24Et s'il n'y arrive pas, dans un
11:26an, même un peu moins maintenant,
11:28dans 11 mois, il y aura une dissolution.
11:30Parce que le pays sera bloqué.
11:32De toute façon, on a besoin d'avoir
11:34un gouvernement,
11:36un gouvernement qui travaille.
11:38Il y a un budget. C'est pas neutre,
11:40le budget. Il y a des ministères
11:42qui doivent, à un moment donné, travailler sur le budget.
11:44Alors, ils le font, mais ils le font
11:46dans le vide, là. Ils n'ont pas de ligne.
11:48Et donc, il est important
11:50qu'il y ait un accord.
11:52Même si
11:54on peut avoir voté totalement différemment,
11:56mais souhaiter un accord, pour notre pays,
11:58entre des gens raisonnables.
12:00J'écarte, évidemment,
12:02immédiatement LFI, j'écarte un certain nombre de
12:04verts, qui sont pour moi
12:06aussi dangereux.
12:08Et après, avec des gens raisonnables. Et si
12:10l'Assemblée nationale, raisonnablement,
12:12envoie des messages en disant
12:14sur tel et tel texte,
12:16on vous laissera passer. Non pas.
12:18Alors, il y a des échanges de postes.
12:20D'accord, ça, ça fait partie de la petite
12:22tambouille politique, mais on a vraiment
12:24besoin
12:26d'être gouvernés.
12:28Moi, le budget, c'est... Quand on voit
12:30ce qui se passe aujourd'hui à Bruxelles,
12:32comme en la France, et dans le
12:34collimateur, il est urgent
12:36d'avoir des lignes claires.
12:38Ne serait-ce que pour nos entreprises,
12:40donc pour nos emplois,
12:42de savoir où on y va. Et pour le moment,
12:44c'est le flou le plus complet.
12:46Et il est urgent de réagir et donc
12:48d'avoir des gens qui gouvernent.
12:50Juste pour les postes, c'est pas de la tambouille.
12:52Parce que là, on est au niveau
12:54de l'Assemblée nationale. C'est l'institution, c'est le
12:56peuple qui est représenté à l'Assemblée nationale.
12:58Et la logique, le règlement
13:00de l'Assemblée, c'est de dire, on prend
13:02le nombre de députés par groupe
13:04et ils ont droit au poste dans les commissions
13:06en fonction de ce qui va se déterminer
13:08en fin de semaine.
13:10Or, il y a déjà une espèce de front
13:12ni LFI, ni RN.
13:14Ce qui est scandaleux. Parce que
13:16si on dit qu'il y a 45% des Français
13:18qui ont voté, vous, vous n'allez pas diriger
13:20le lieu où le peuple est représenté.
13:22Ça n'a aucun sens institutionnel.
13:24Le règlement de l'Assemblée nationale précise
13:26que l'ensemble des postes
13:28est réparti entre les groupes à la représentation
13:30proportionnelle sur la base de leurs effectifs
13:32respectifs. Oui, mais il y a un vote.
13:34Oui, mais c'est le règlement.
13:36Et donc là, ils vont voter.
13:38Il suffit d'appliquer le règlement.
13:40Comme ça a été fait précédemment, il y avait un vice-président
13:42de l'Assemblée nationale
13:44qui a fait son travail de vice-président
13:46quand il est au perchoir. Et là, les macronistes
13:48disent, on ne veut pas de poste à responsabilité
13:50à l'Assemblée nationale pour le RN.
13:52Alors qu'ils l'ont fait la dernière fois.
13:54Mais qu'ils continuent comme ça.
13:56En fait,
13:58ils ne comprennent pas que...
14:00Alors, ils auront beau mettre tous les
14:02barrages, les joints, tout ce que vous voulez.
14:04En fait, ça rend dingue les Français.
14:06Et la violence dont on parlait tout à l'heure,
14:08elle ne va être que décuplée.
14:10Et même si
14:12la France insoumise ou les partis de gauche
14:14ne sont pas suffisamment représentés
14:16à l'Assemblée nationale, il y aura le même problème.
14:18Et en fait, factuellement,
14:20c'est un déni de démocratie. On ne peut pas d'un côté
14:22se draper d'un paravent
14:24de pureté en défendant
14:26les grandes idées humanistes,
14:28la démocratie, donner des leçons de morale
14:30aux pays africains dans lesquels
14:32il y a des putschs. Et de l'autre côté,
14:34organiser une espèce de contournement
14:36démocratique pour empêcher...
14:38Non mais c'est complètement
14:40hallucinant, quoi qu'on pense de l'histoire.
14:42Et je termine simplement, je sais qu'il faut que je termine.
14:44Mais justement, je vais terminer.
14:46Quand on se souvient simplement de la raison d'être
14:48de cette dissolution, c'était de rendre la parole
14:50aux Français. Parce que le président de la République
14:52voulait qu'il s'exprime, alors qu'il venait de s'exprimer
14:54à l'occasion des élections européennes.
14:56Il s'exprime, on met un barrage de castors
14:58monstrueux pour empêcher
15:00le RN de gagner.
15:02Ensuite, ils arrivent
15:04quand même à avoir
15:06un certain nombre de députés.
15:08Et dès lors que se pose la question
15:10de la répartition des postes à l'Assemblée nationale,
15:12on revient en place un barrage.
15:14Et c'est ça que les gens ne veulent plus.
15:1618h31 sur CNews et sur Europe.
15:18On fait tout de suite un point sur l'essentiel de l'actualité.
15:20Bonsoir, Maureen Vidal.
15:24Bonsoir, Yoann. Bonsoir à tous.
15:26À l'actualité, un mineur de 16 ans
15:28mis en examen pour association
15:30de malfaiteurs à Angers est soupçonné
15:32d'avoir projeté une action violente ce week-end
15:34à l'occasion de la fête nationale.
15:36Il se serait renseigné sur les réseaux sociaux
15:38sur comment commettre une action violente.
15:40La date du 14 juillet a été
15:42évoquée. Aucune arme n'a été saisie.
15:44Un incendie volontaire
15:46chez un maire d'une petite commune
15:48dans le Doubs. Dans la nuit de samedi à dimanche,
15:50des flammes se sont propagées
15:52par-tent d'un véhicule stationné sur la propriété.
15:54Heureusement qu'un blessé n'est à déplorer
15:56seul à son domicile.
15:58Au moment des faits, la maison de Jean-Pierre Hockey n'est pas
16:00endommagée. Selon les premiers éléments
16:02de l'enquête, il s'agit bien d'un acte volontaire.
16:04En Gambie, les députés
16:06ont rejeté une proposition de loi
16:08levant l'interdiction de l'excision
16:10après des mois de controverse
16:12internationale. Ce texte de 2015
16:14a été rejeté par le Parlement.
16:16Il aurait permis de dépénaliser la pratique des
16:18mutilations génitales féminines,
16:20une pratique encore subie par plus de
16:22130 millions de filles et femmes
16:24dans le monde.
16:26Nous évoquions à l'instant la situation
16:28à gauche, une situation qui fait le délice
16:30du rassemblement national. Écoutez
16:32Sébastien Chenu.
16:34La gauche n'était pas prête.
16:36Ce qu'ils ont raconté à leurs électeurs, c'était n'importe quoi.
16:38Le SMIC à 1600 euros,
16:40la police désarmée, etc.
16:42On y va encore. D'accord, mais ils sont pas prêts.
16:44En fait, nous, on avait un Premier ministre,
16:46Jordan Bardella, qui était prêt. Alors on peut dire
16:48oui, vous aviez des candidats, 10-15 candidats,
16:50ceci, cela. D'accord. Mais enfin,
16:52on avait une architecture, un programme
16:54qu'on peut combattre. Mais il était là.
16:56Mais nous étions prêts. La gauche n'est même pas capable.
16:58Tous les jours, il y a un Premier ministre imaginaire qui sort du chapeau.
17:00Enfin, qu'est-ce que c'est que ces clowns ?
17:02En France, ça peut punir cette situation.
17:04Le rassemblement national,
17:06mais la droite aussi, s'en délecte en réalité.
17:08Non, mais voilà.
17:10On a voulu faire un barrage contre le rassemblement national
17:12et on leur a ouvert les portes d'une
17:14autoroute. Et là, il déroule.
17:16Ils ont pas besoin de gérer le pays. On leur a interdit
17:18de gérer, donc ça les arrange.
17:20On vous avait dit que ces gens en France
17:22n'étaient pas raisonnables et faisaient ça
17:24uniquement pour nous empêcher de gouverner, mais eux
17:26ne sont pas capables. Ils le démontrent.
17:28Demain, le 18, le 19 et le 20,
17:30l'ERN risque d'être sanctionné alors qu'ils ont
17:32plus de 140 députés,
17:34qu'ils ont fait un score au premier tour qu'aucun parti
17:36n'avait pu faire. Sanctionné parce qu'il n'y a pas de poste à responsabilité
17:38à l'Assemblée. Pas de poste à responsabilité à l'Assemblée nationale.
17:40Voilà.
17:42Les autres se mettent d'accord sur notre dos
17:44et vous, les Français, on ne vous écoute pas. Et ils vont dérouler
17:46ce discours pendant deux ans, trois ans,
17:48jusqu'à la présidentielle. Attends deux verres.
17:50Sur la question de la préparation
17:52à gouverner, c'est un peu l'hôpital qui se moque
17:54de la charité parce que quand même, on l'a vu,
17:56et c'est d'ailleurs une des grandes raisons pour lesquelles
17:58le Rassemblement national a fait ce
18:00mauvais score ou bon score, peu importe,
18:02mais ce score aux élections, au deuxième tour,
18:04c'était les histoires de barrages républicains.
18:06C'était aussi que dans
18:08beaucoup de circonscriptions, on a vu
18:10des candidats absolument
18:12lunaires. C'était aussi qu'on a vu même
18:14à l'échelle nationale, M. Bardella,
18:16dire des choses qui étaient différentes
18:18de ce qu'il avait dit jusqu'alors, par exemple.
18:20Mais eux avaient un Premier ministre.
18:22Sur la question des retraites. Alors, ils avaient un Premier ministre,
18:24en effet, mais on a vu qu'ils n'étaient pas
18:26dans une logique de préparation, tant et si bien
18:28qu'après le second tour, ils ont dit maintenant, on va se
18:30professionnaliser. Ça fait 15 ans que le Rassemblement
18:32national, tous les matins, promet de
18:34se professionnaliser. C'est particulier
18:36quand on fait de la politique, d'admettre
18:38qu'on le fait de manière non professionnelle.
18:40Je crois que ce qu'on est en train de voir...
18:42Il y avait un président qui avait dit, soyez des amateurs.
18:44Soyez des amateurs. Vous avez raison.
18:46C'est de tous les côtés.
18:48L'apologie de l'amateurisme.
18:50C'est vrai. Mais je crois que
18:52ce qu'on est en train de voir, en fait, c'est que
18:54c'est une victoire lente, progressive
18:56de la Macronie élargie.
18:58C'est là qu'Emmanuel Macron montre
19:00qu'il a vraiment une sorte de stratégie
19:02machiavélienne, digne
19:04d'un Mitterrand.
19:06C'est que, voilà, il a fait
19:08cette dissolution
19:10qui le donnait pour mort, qui donnait pour mort
19:12son mouvement politique. Et finalement, en fait,
19:14on est entrés dans une autre temporalité.
19:16La Quatrième République, la Troisième
19:18aussi, c'était des régimes qui étaient très
19:20très lents. Et même parfois,
19:22à la suite d'un scrutin, on le voit dans des pays
19:24qui n'ont pas les mêmes concessions que nous. On le voit, par exemple, en Israël,
19:26quand, à la suite d'un scrutin, on ne sait
19:28pas qui a gagné. Et c'est pas forcément le
19:30parti qui a été premier, qui a fait le meilleur score,
19:32qui se retrouve à sortir gagnant
19:34politiquement de la situation et à accéder
19:36aux fonctions gouvernementales.
19:38On se retrouve dans quelques minutes
19:40pour la dernière partie de Punchline.
19:42Restez bien avec nous, à tout de suite.
19:58De retour en direct dans Punchline
20:00sur CNews et sur Europe 1.
20:02Nous sommes toujours avec
20:04Louis Deragnelle, François Pipponi,
20:06Joseph Touvenel et Nathan Devers.
20:08Soyez les bienvenus si vous nous rejoignez.
20:10Nous sommes ensemble jusqu'à 19h
20:12et nous évoquons la situation à gauche
20:14et cette rupture de confiance
20:16qui semble bien marquer les esprits.
20:18En tout cas, le Parti Socialiste
20:20et la France Insoumise
20:22ne semblent d'accord sur rien
20:24et il y a une véritable rupture de confiance.
20:26Est-ce que l'on comprend des mots utilisés
20:28ce matin par Manuel Bompard ?
20:32On voit bien qu'il y a du côté
20:34du Parti Socialiste
20:36un certain nombre de prises d'opposition
20:38pour dire que finalement
20:40ce qu'il faudrait faire
20:42c'est commencer les renoncements
20:44sur le programme du Nouveau Front Populaire
20:46pour essayer de trouver une sorte de majorité
20:48avec des secteurs
20:50qui viennent du macronisme.
20:52Moi, je dis la même chose que j'ai dit
20:54depuis le début de cette campagne.
20:56Nous avons été élus sur un programme,
20:58le programme du Nouveau Front Populaire
21:00et il n'est pas question au lendemain
21:02d'arrêter ce programme,
21:04à le jeter aux oubliettes
21:06pour permettre une jonction
21:08du Parti Socialiste
21:10avec les secteurs du macronisme.
21:14François Pipponi, là, en fait,
21:16Manuel Bompard, il accuse les socialistes
21:18de vouloir faire une alliance,
21:20de préparer cette alliance avec les macronistes
21:22mais aussi avec les républicains.
21:24Ce qu'il dit, c'est que les socialistes
21:26vont essayer de débaucher les élus de gauche
21:28de la Macronie. Pourquoi les socialistes
21:30vont-ils faire ça ? Mais à la fin, ils finiront
21:32avec les macronistes et les républicains, je suis convaincu.
21:34Mais pourquoi ils essaient de débaucher ?
21:36C'est qu'ils n'ont pas de majorité, qu'il leur faut 90 députés.
21:38Donc, il faut bien qu'ils aillent les chercher
21:40quelque part pour appliquer le programme.
21:42Donc, les socialistes savent qu'ils ne peuvent pas gouverner
21:44donc ils vont essayer de débaucher
21:46des gens ailleurs. Ce qu'essaie de faire
21:48Emmanuel Macron, en disant, moi, je suis bloc central,
21:50je vais aller prendre les républicains
21:52et une partie des socialistes et je fais une majorité.
21:54Voilà. Et Emmanuel Bompard
21:56dit, nous, on ne va rien négocier
21:58avec personne, on a un programme, on va l'appliquer.
22:00Sauf qu'il n'a que 190 députés
22:02et qu'il ne peut pas l'appliquer.
22:04Donc, il trompe les gens et il accuse
22:06les socialistes d'être responsables de tout.
22:08C'est classique à la gauche.
22:10Mais en même temps, il a raison. Les socialistes n'étaient pas obligés
22:12de signer ce programme stupide.
22:14Ils n'étaient pas obligés de mettre leur signature.
22:16Là où il a tort, c'est que le programme est inapplicable.
22:18Mais il a raison de dire, il ne faut pas trahir.
22:20Mais voilà. Parce que, par exemple, la loi
22:22anti-squat, enfin, c'est du bon sens
22:24que quand vous avez un chez vous,
22:26vous êtes propriétaire, vous êtes même locataire,
22:28un locataire qui part en vacances
22:30et qui revient chez lui, son appartement est occupé,
22:32c'est pour lui le bazar
22:34et pour le propriétaire, c'est quand même
22:36inimaginable de voir des gens qui nous disent
22:38en toute bonne foi, la loi anti-squat,
22:40on va revenir dessus, et le PS signe.
22:42Alors maintenant, qu'ils assument.
22:44Louis Dragonel, quelle est la coalition
22:46qui, selon vous, a le plus de chances
22:48d'aboutir pour former un gouvernement ?
22:50Moi, je pense que ça va se faire, en fait, dans l'autre sens
22:52de celui qu'on peut imaginer. C'est-à-dire que
22:54les partis politiques ne vont pas parvenir à s'entendre
22:56comme ça, et c'est pour ça que je suis convaincu que ça va
22:58prendre des mois et des mois. Et je crois
23:00aussi que c'est le pari d'Emmanuel Macron
23:02et c'est la raison pour laquelle il se
23:04prépare à avoir un gouvernement démissionnaire,
23:06ce qui, par ailleurs, l'arrange. Pendant des mois et des mois ?
23:08Pendant des mois et des mois, et je pense que ça l'arrange
23:10très bien, et Emmanuel Macron est très content de la situation.
23:12Mais au-delà du mois de septembre, vous pensez ?
23:14Ah, je pense, oui.
23:16Et je pense, je peux me tromper,
23:18mais que
23:20ce que les partis politiques ne vont pas parvenir
23:22à faire par eux-mêmes, pour des raisons
23:24idéologiques, et puis un parti politique qui est chargé
23:26quand même de fixer un certain nombre de
23:28lignes, et c'est normal, et on ne peut pas en vouloir aux partis
23:30politiques, on ne peut pas en vouloir à LR, de ne pas
23:32vouloir se marier avec le PS, et réciproquement,
23:34c'est tout à fait normal, et c'est compréhensible,
23:36et ce n'est pas de la tambouille, ce n'est pas de la magouille.
23:38Parce que souvent, on a tendance à dire, oui, tout ça, c'est
23:40de la politique de bas étage. Non, en fait,
23:42la politique, c'est ça, et pour permettre
23:44ensuite de dégager des lignes claires
23:46et la mise en application d'une vraie politique
23:48proposée aux électeurs, il faut passer
23:50par la case, entre guillemets,
23:52on met les mains dans la glaise.
23:54Et donc, à la fin, moi, je pense que
23:56comment est-ce qu'on va sortir
23:58tout doucement de la situation,
24:00c'est simplement à travers le fait que
24:02beaucoup de parlementaires
24:04vont se dire, bon, peu importe leur couleur politique,
24:06on ne va quand même pas laisser
24:08le pays dans cet état-là, est-ce qu'on ne peut pas s'entendre
24:10sur tel ou tel texte ?
24:12Et ça dépassera totalement la question
24:14de la couleur politique du député. Et vous aurez
24:16des députés modèmes avec des LR et peut-être
24:18certains PS qui diront, bon, on va peut-être
24:20faire, je sais, on va proposer même
24:22pour le budget, alors peut-être pas
24:24le budget que nous, Républicains, ou nous,
24:26PS, aurions aimé, mais peut-être que
24:28sur un certain nombre de sujets, on est d'accord, il faut que
24:30la France ait un budget. Et donc, je pense que ça va
24:32se faire par l'addition,
24:34si vous voulez, d'un certain nombre
24:36d'individualités à l'Assemblée nationale,
24:38ça fonctionnera beaucoup plus
24:40par ça que par des alliances
24:42politiques telles qu'on peut les imaginer.
24:44Tout ça, je pense, est très mouvant
24:46et on va apprendre
24:48une nouvelle manière de faire de la politique, je pense,
24:50pendant quelques mois et peut-être quelques années.

Recommandée