Interview de Zep pour ses 30 ans de carrière : partie 1 sur 3

  • il y a 3 mois
Pour ses 30 ans de carrière à la rentrée 2018, j'ai eu le plaisir d'interroger Zep sur son parcours.
Interview en 3 parties.

Dans cette 1ère partie, il est question de Victor, Leon Coquillard, Titeuf et Captain Biceps

Les images sont copyright Zep et ses éditeurs/partenaires
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Montage par Quentin Lefebvre
www.quentinlefebvre.fr
Transcription
00:00Bonjour Zep, à l'occasion de tes 30 ans de carrière, je voulais faire cette petite
00:13interview avec toi pour revenir sur ton parcours en parlant des différents livres que tu as
00:17publiés depuis déjà 30 ans, avec ton premier qui était Victor, il y a 30 ans.
00:23C'est parti ?
00:24C'est parti.
00:25Alors tu as publié ton premier album Victor en septembre 88, mais peu de temps après
00:29le lancement du tome 1, l'éditeur a fait faillite.
00:32Comment on vit ça quand on est un jeune dessinateur ? Est-ce que tu avais travaillé
00:35sur le tome 2 ? Est-ce qu'il était déjà lancé ? Comment ça se passait ?
00:38Bien sûr, le tome 2 était entièrement terminé, la couverture était faite, il devait sortir
00:43dans la foulée du tome 1.
00:45Je me doutais bien que ça n'allait pas être un rein de marée, mais on espère toujours
00:51et c'était un coup dur d'avoir cet éditeur qui faisait faillite.
00:56C'était un éditeur qui avait une très mauvaise réputation parce qu'il avait déjà
01:01laissé des casseroles chez beaucoup de gens et donc il avait fait beaucoup de premiers
01:04albums.
01:05Il a fait le premier album de Loisel, le premier album de Philippe Bertrand, il a fait des
01:09livres avec Hugo Pratt qui était un ami à lui et qui habitait dans le coin.
01:14C'est un type qui avait une aura incroyable, il était éditeur depuis 20 ans, il avait
01:19participé à l'aventure de l'écho des savannes.
01:21Après coup, j'ai su que c'était lui qui avait en partie coulé l'écho des savannes
01:25de Gottlieb, Mandryka et Brétéché à l'époque, c'était un escroc.
01:30Il y a un moment, le coup Pratt devait tomber, manque de bol pour moi, il est tombé deux
01:36mois après la sortie de mon album.
01:37Du coup, tout le stock de l'éditeur a été saisi et puis on a reçu un courrier comme
01:44quoi l'aventure s'arrêtait là, qu'on pouvait racheter notre stock si on le souhaitait,
01:48mais déjà qu'on n'était pas extrêmement diffusé, mais là on ne l'était plus du
01:51tout.
01:52Depuis, c'est devenu un album à ses collecteurs, alors qu'il y a eu juste une édition.
01:56Oui, j'en vois réapparaître de temps en temps dans des séances de dédicaces, on
02:03le trouve j'imagine, on doit le trouver un peu sur internet, parfois certains bookinistes
02:07l'ont.
02:08Il y avait un joli stock en fait, je ne sais pas à combien d'exemplaires il avait tiré,
02:12mais la faillite est arrivée, à mon avis, on avait dû en vendre une cinquantaine,
02:18donc il y en restait pas mal.
02:21Alors, Léon Coquillard, il a été publié, mais pas par une maison d'édition, par un
02:25groupe qui milite pour une Suisse sans armée, et du coup je voulais savoir comment s'est
02:28passée la diffusion et la promotion de l'album, c'était un peu spécial.
02:31Alors bon, ça c'est vraiment une particularité suisse qu'il faut expliquer rapidement,
02:36c'est qu'on est une démocratie directe, c'est-à-dire que le peuple, tout citoyen
02:42suisse peut faire voter une loi s'il arrive à obtenir suffisamment de signatures dans
02:46la rue, et donc il y a maintenant une trentaine d'années, un petit peu plus, on est descendu
02:53dans la rue pour obtenir une Suisse sans armée, donc c'est une pétition qui a obtenu largement
02:58son quota de signature et qui est passée en votation nationale.
03:00Moi j'ai participé à la campagne en faisant des dessins, des autocollants, des affiches,
03:07comme énormément de jeunes de cette époque, qui, pour ma part, j'avais pas encore fait
03:13l'armée, ou bien j'avais déjà fait une partie de mon armée, parce qu'en Suisse on fait chaque
03:17année un petit tour de piste, heureusement depuis j'ai été viré, mais j'en ai fait
03:23quelques années quand même, et j'avais imaginé, donc juste après la votation, qu'il n'y avait
03:28pas passé, mais on avait quand même eu, je souhaite même plus, mais il me semble 46%
03:32de oui, ce qui était une claque énorme pour l'armée qui avait pris ça de haut au départ
03:37en disant c'est une institution totalement intouchable.
03:40Il faut savoir qu'en Suisse on a une armée extrêmement coûteuse, qui pompe, je pense
03:44à peu près la moitié de tout le budget national, alors qu'on n'a pas eu de guerre en Suisse
03:48depuis à peu près 4000 ans, donc c'est discutable quand même.
03:51Donc ça faisait du bien d'avoir cette espèce de vent de rébellion suisse qui se levait,
03:57et puis j'avais imaginé la vie d'un colonel si tout à coup l'armée disparaissait, parce
04:03qu'il y avait vraiment cet esprit militaire qui a, je pense un peu disparu maintenant,
04:08qui était encore très marqué par les années 30-40, avec l'idée de l'ennemi qui venait
04:14de l'Est, le bloc communiste qui faisait peur, on était avant la chute du mur de Berlin,
04:21tout ça était très folklorique en fait, on avait une armée très 19ème siècle au
04:26fond, avec des fantassins, on faisait des petits exercices en forêt et tout, et donc
04:31ceux qui étaient officiers, les hauts gradés de l'armée s'y croyaient à mort, et c'était
04:36l'envie de faire une satire de ces mecs-là, et donc de prendre un divisionnaire, ce qui
04:42est le grade le plus haut de l'armée suisse, on a un général seulement en temps de guerre,
04:46c'est-à-dire jamais, et donc un divisionnaire qui refusait que la Suisse soit privée de
04:53son armée, donc qui refusait de quitter son uniforme, qui était suivi par un psy qui
04:56essayait progressivement de lui faire enlever des éléments de son uniforme, qui continuait
05:00à faire vivre toute sa famille dans une idée militaire, c'est-à-dire qu'il faisait faire
05:04des cours militaires à son fils, il n'obligeait sa femme à faire que des recettes en utilisant
05:11le matériel militaire, enfin bref, il continuait à avoir peur des Chinois et des Russes qui
05:15allaient arriver d'une seconde à l'autre, et j'avais commencé l'album avec une parodie
05:18d'Astérix en disant voilà, 1989, toute la Suisse est démilitarisée, toutes non, car
05:24un seul Russie résiste encore et toujours, et donc on avait la même chose avec la loupe
05:28et la maison de Léon Coquillard, et c'est un petit album que j'avais proposé au groupe
05:34Suisse Sans Armée, qui était le groupe initiant de la votation, et donc il n'était pas édité
05:41par, il n'y avait pas de réseau d'édition et de distribution, donc certains libraires
05:45l'avaient pris par copinage, c'était encore une époque où on pouvait arriver en disant
05:49vous me prenez mon livre s'il vous plaît, et autrement ils vendaient beaucoup à l'entrée
05:53des casernes, le groupe Suisse Sans Armée installait sa petite table et ils vendaient
05:58Léon Coquillard, et c'est un album qui a eu un gros succès, je pense que tous les
06:02gens qui ont mon âge en Suisse ont connu cet album, parce que c'était vraiment le brûlot
06:10anti-militariste, et en même temps qui déconnait parce qu'on disait que l'armée avait gagné,
06:15enfin on n'avait pas réussi à faire passer l'armée, mais le livre, je vous rappelle
06:19que le groupe Suisse Sans Armée avait quand même ajouté à la fin, notre but est toujours
06:23la suppression de l'armée, avec leur compte postal où on pouvait continuer à envoyer
06:26de l'argent pour relancer une votation, ce qui n'a jamais lieu, il y a eu d'autres
06:30votations, mais pour abolir l'armée on ne peut pas faire ça tous les 5 ans, et donc
06:35c'est un petit album qui avait eu pas mal de retentissements, dont j'étais vachement
06:42content parce que je l'avais fait avec un copain d'enfance qui s'appelle Christophe
06:46Gilly, on se racontait des histoires, lui était très très engagé dans le mouvement
06:50politique, il avait écrit une petite nouvelle au milieu que j'avais illustré un peu à
06:53la manière des récits que Delporte faisait dans les premiers Gaston Lagaffe, illustré
06:59avec des pizzas quarelles, j'avais fait ça avec des trames, encore des trames collées,
07:04j'avais demandé à Sarklo, qui est un chanteur suisse mais qui était vraiment une figure
07:08de la contre-culture à l'époque, d'écrire la préface du livre, enfin pour moi c'est
07:13un album qui reste dans ma bibliographie dont je suis assez fier.
07:19Et si ça se trouve, le retentissement de l'album t'a aidé un petit peu quand, 2-3
07:23années plus tard, t'as sorti Titeuf parce que t'étais un petit peu connu en Suisse.
07:26Sûrement, oui, quand Titeuf est sorti, j'étais pas un inconnu, c'était pas mon premier
07:29album, en Suisse j'étais le mec qui avait fait Léon Coquillard, c'était pas colossal
07:33en termes de vente, Léon Coquillard c'était pas grandiose, mais c'était un bouquin qui
07:37se passait, donc les gens avaient ce personnage en mémoire.
07:42Et en 1992, tu as lancé Titeuf, ton personnage phare, après avoir fait 3 albums juste avant,
07:49je me demandais s'il était possible pour toi, parce que t'as investi beaucoup d'énergie
07:53dans le personnage de Titeuf depuis 25 ans, est-ce que tu te vois faire un autre personnage
07:59prochainement où tu pourrais investir autant d'énergie, parce que finalement c'est ton
08:02personnage phare, celui qui a bâti ta carrière, et tout le monde te ramène souvent à ce
08:05personnage, est-ce que tu te vois t'investir autant dans un nouveau projet aussi énorme
08:10en quantité ?
08:11Non, non, je me vois pas faire une autre série en fait, c'est ça le truc, les séries
08:16que je fais c'est des séries dont je suis scénariste uniquement, comme Captain Biceps,
08:20Les Chrono Kids, ça ça me va, mais je trouve qu'une série c'est extrêmement engageant
08:24parce que quand t'es auteur, dessinateur scénariste d'une série, ça implique que
08:29t'es dedans, enfin t'es presque tout le temps sur le pont, et Titeuf c'est particulier
08:34parce que j'ai cette chance d'avoir un personnage qui est très connu et qui reste
08:39en librairie entre deux albums, mais aujourd'hui, quand tu fais une série, si tu sors pas d'album
08:44pendant trois ans, ta série elle disparaît, pour rester en librairie il faut faire un
08:48album par année, donc ça veut dire qu'il faut faire que ça, et ça voudrait dire ne
08:52plus faire d'autres projets, ce qui est aujourd'hui impensable pour moi, moi ce qui m'intéresse
08:58c'est justement de varier au maximum les plaisirs, mais j'aime bien garder cette série
09:05avec Titeuf aussi parce qu'elle a cette particularité de pouvoir s'absenter pendant quelques années
09:12sans que les lecteurs la lâchent, et ça, aujourd'hui c'est un privilège énorme,
09:18parce que le monde a complètement changé, le monde de la librairie a complètement changé
09:23en 25 ans, avant effectivement on allait en librairie de bande dessinée, ils avaient
09:27les séries de bande dessinée qui étaient là, maintenant il y a les nouveautés c'est
09:32tout, les libraires n'ont plus les séries, ou alors ils auront peut-être une ou deux
09:35séries vraiment qui marchent, et par chance pour moi ils ont souvent Titeuf, mais ça
09:41veut dire autrement que tu disparais, que les gens ne savent plus que ta série existe,
09:45et donc tu perds tes lecteurs, et c'est hyper flippant en fait, parce que c'est un métier
09:52qui est quand même particulier, on a la chance d'avoir un lectorat qui nous suit pendant
09:58longtemps, ce qui est vraiment particulier et propre à la bande dessinée, parce qu'en
10:03littérature jeunesse je ne pense pas que les lecteurs de Harry Potter par exemple vont
10:07suivre et à un moment il y a un âge où il lâche, la bande dessinée c'est transgénérationnel,
10:14on a Astérix, il y a des gens qui lisent Astérix depuis les années 50, et ils continuent
10:19à avoir toujours autant de lecteurs pour Astérix, c'est hallucinant, même s'il
10:23n'y a pas d'albums pendant un certain temps, parce qu'il y a suffisamment d'albums
10:26qui existent, les gens les relisent, Tintin aussi, Spirou, des grandes séries comme ça,
10:32et ça c'est vraiment particulier à la bande dessinée, pareil dans le cinéma je
10:37trouve, il n'y a pas de films, ce qu'on appelle des films familiaux, c'est-à-dire
10:40des films où les enfants s'amusent et les adultes s'emmerdent, il n'y a pas de
10:45films comme ça qui traversent, il y en a quelques-uns mais il y en a très peu, des
10:50films qu'on va revoir, comme Les Bronzés par exemple, que les gens continuent à voir
10:54depuis 40 ans, mais c'est hyper rare, en bande dessinée c'est beaucoup plus fréquent,
10:58il y a vraiment des séries comme ça qui traversent le temps, que les gens ont lu quand
11:01ils avaient 8 ans, 10 ans, 15 ans, et continuent à les lire quand ils ont 50 ans, c'est
11:06hallucinant, je touche du bois pour que ça continue, rien n'est éternel, mais pour
11:12le moment c'est encore un peu comme ça, ça l'est moins parce qu'évidemment il
11:16y a de plus en plus de BD, de moins en moins de places dans les librairies, donc ils élaguent
11:20de plus en plus, mais quand on a un personnage qui nous dépasse complètement, je ne peux
11:29pas prétendre connaître les lecteurs de Titeuf parce qu'ils sont beaucoup plus nombreux
11:33que même le groupe de personnes que je pourrais imaginer, donc je suis toujours très reconnaissant
11:41envers ça, et puis ça me donne envie de continuer à faire vivre le personnage tant
11:45que je peux le faire vivre, mais en essayant de rester le plus honnête possible, c'est-à-dire
11:48que je ne vais pas pouvoir refaire le tome 6, je ne vais pas pouvoir refaire les albums
11:52que j'ai déjà fait, évidemment pas les gags, mais même le personnage tel qu'il
11:56était là, parce que le personnage il évolue, il ne vieillit pas, mais il bouge, il grandit,
12:00le monde change, donc les choses changent, alors il y a peut-être des gens qui me disent
12:04« ah mais moi mon album préféré c'était celui-là, c'est un album que j'ai peut-être
12:08fait il y a 10 ans, 15 ans », mais super, tant mieux, c'est génial de vivre un album
12:12préféré, je suis très content, mais je ne peux pas refaire le même, je ne suis plus
12:16le même mec qui avait fait cet album-là, mais je continue à avoir beaucoup de plaisir
12:20à dessiner ce personnage, en plus sachant qu'il a tout ce passé, que c'est un gamin
12:28qui a 25 ans d'histoire, ce qui est assez original.
12:32Alors en 2004, tu as lancé « Captain Biceps » avec Thébaut au dessin, qui est une série
12:37d'humour sur les super-héros, pourquoi est-ce que tu as à peu près arrêté le scénario
12:42pour que Thébaut continue, et je voulais savoir si maintenant que tu as publié des
12:45albums réalistes, est-ce que tu te verrais faire un nouveau super-héros sans gags,
12:49ni plus dit sérieux entre guillemets ?
12:52C'est marrant parce qu'on en a parlé avec Marini, comme lui, il a fait son Batman,
12:59et lui m'a dit « mais tu ne veux pas faire toi un truc pour un éditeur américain,
13:04faire un DC ? » et je lui ai dit « oui, je veux bien faire Elastic Man, faire un album
13:09érotique avec Elastic Man », mais a priori, pour moi, le univers du super-héros, c'est
13:16un univers comique, vraiment, c'est-à-dire que moi, je déteste tous ces films de super-héros
13:22qui sortent, enfin, ceux qui sont un peu marrants, ça va, mais je trouve que c'est
13:27tellement drôle, l'univers du super-héros, que je ne peux pas rentrer dans une histoire
13:31qui me fait peur, qui me fait frissonner, je ne peux pas rentrer dans un thriller avec
13:34du super-héros, parce que ces mecs qui se baladent avec un calbut par-dessus le pantalon,
13:39tu ne peux pas les prendre au sérieux, ils découvrent qu'ils ont un super-pouvoir,
13:43le premier truc qu'ils font, c'est qu'ils vont dans l'atelier de leur grand-mère
13:46se coudre en costume, non, ça n'existe pas, je trouve qu'il n'y a aucun super-héros
13:51qui, même Kikas, ça ne marche pas complètement, ça n'assume pas complètement le côté
13:57ridicule du truc, mais Dieu sait si je ne suis pas un spécialiste du domaine, moi,
14:03j'ai lu les super-héros quand j'avais 10 ans, et après, ça m'a un peu quitté,
14:07mais quand on travaillait sur Cho, Thébaud, lui, c'était vraiment le spécialiste,
14:12un fan de Jack Kirby et tout, et quand on est passé à la formule magazine du journal,
14:18donc quand on est passé de la feuille pliée au magazine de 60 pages, il fallait trouver
14:23des rubriques, et on a proposé cette idée de rubrique avec un super-héros maison, le
14:27super-héros de Cho, qui allait péter la gueule chaque fois un super-héros célèbre,
14:33et donc montrer quelle était la faille du super-héros célèbre, et puis un petit
14:38gag sur les origines du super-héros, parce qu'il y a aussi ça qui m'a toujours fait
14:41rire, surtout dans la prose de Stanley, ce côté où il explique un peu, cette explication,
14:49alors il est passé à côté d'un flux de déchets nucléaires, et il est devenu super-machin,
14:55un truc complètement con, on ne voudrait mieux rien dire, mais le fait de le dire,
15:00je trouve qu'on ajoute encore sur ce côté légende un peu ridicule autour des super-héros,
15:07donc pour moi c'est vraiment un univers comique en premier, j'arriverais pas à faire un truc,
15:13alors maintenant de plus en plus ils jouent sur ce décalage, même le Batman de Marini
15:17il est un peu drôle, mais c'était le postulat de Biceps, mais en même temps Biceps, moi
15:25j'ai écrit les premières pages pour Tebo, pour moi c'était une rubrique de Tebo, et
15:31on en a parlé, je lui ai dit tu devrais faire ça, après il m'a dit mais tu veux pas m'écrire
15:35les premiers, j'ai écrit les premiers, après il me dit tu veux pas m'écrire les autres,
15:37j'ai écrit les autres, puis de fil en aiguille je me suis retrouvé scénariste de Captain
15:42Biceps, mais je suis vraiment le scénariste de Tebo, c'est-à-dire que c'est lui qui me
15:47dit, j'ai envie d'une histoire avec tel personnage, où il se passe ça, dans un décor
15:51comme ça, il est hyper contraignant comme dessinateur, j'ai pas envie de dessiner ça,
15:57je l'envoie dessiner en rue, il me dit mais il y a trop de personnages, ah mais il y a
16:00un immeuble, j'ai pas envie de dessiner un immeuble, j'ai envie d'un truc qui se passe
16:02dans la jungle, donc il faut toujours adapter à ce qu'il veut faire lui, et à un moment
16:06je lui ai dit écoute Fred, fais-toi, tu sais exactement ce que tu veux faire, t'as pas
16:10besoin de moi, fais-le toi, et puis en plus moi j'étais engagé sur plusieurs autres
16:15projets, ce qui fait qu'il était toujours en train d'attendre sur moi, et puis il a
16:19fait son album, je crois qu'il a pas adoré faire ça tout seul, alors qu'il est très
16:24bon scénariste, et d'ailleurs dans d'autres projets il est scénariste seul, il est même
16:29scénariste pour d'autres, mais pour lui Captain Biceps c'est notre Captain Biceps,
16:34donc je suis en train de refaire un Captain Biceps avec lui là, parce que je m'en
16:39rendais compte qu'il en ferait plus en fait, puis quand je lui en parlais il me disait
16:44tu m'as abandonné, il n'y a plus Captain Biceps, j'ai dit bon ben ok on va refaire,
16:48j'adore bosser avec lui, ça m'amuse toujours, ça me semblait plus pratique qu'il le fasse
16:53tout seul, mais pour lui c'est notre aventure à nous deux.

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