• il y a 3 mois
Le 9 juin 2024, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale après les résultats des élections européennes, qui ont placé en tête le Rassemblement National. Ce choix a eu pour conséquence de faire cesser les travaux parlementaires en cours et de clore les mandats des députés.

LCP vous propose de revoir les moments forts de cette XVIème législature, qui s'est achevée de façon prématurée. Dans un hémicycle sans majorité absolue, les débats ont été vifs, souvent virulents.

Le 3 avril 2024 l'Assemblée a expérimenté une nouvelle formule de questions le mercredi en séance publique. Le Premier ministre Gabriel Attal a répondu, seul, aux questions des députés, de la majorité et des oppositions. Les dernières « Questions au Premier ministre » ont eu lieu le 5 juin.

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Transcription
00:00Nous inaugurons aujourd'hui une nouvelle formule, les questions au Premier ministre,
00:14conformément à une décision prise avec les présidents de groupe et en conférence des
00:17présidents le 2 avril dernier.
00:19Bonjour et bienvenue dans ce numéro des Grands débats, nous sommes dans une période particulière
00:24puisque depuis le 9 juin, il n'y a plus de députés ici, l'Assemblée nationale a été
00:29dissoute par Emmanuel Macron le soir des élections européennes, alors depuis, tous
00:34les travaux parlementaires en cours ont été arrêtés, les mandats des députés clôt.
00:39La 16e législature s'est donc achevée de façon prématurée, elle aura été marquée
00:44par du tumulte dans un hémicycle sans majorité.
00:47Alors LCP vous propose de revoir les débats qui ont marqué cette législature, nous sommes
00:52début avril, l'Assemblée expérimente une nouvelle formule de questions au gouvernement,
00:57Gabriel Attal est seul face aux questions de la représentation nationale.
01:01D'abord, pour la première fois, le chariot de course réalisé par la Voix du Nord depuis
01:072008 a franchi la barre des 150 euros, les mêmes prix coûtés 130 euros il y a 2 ans.
01:14Le prix de l'essence repart à la hausse, les stations-services mettent fin à l'opération
01:18prix-coûtant.
01:19Cette situation sur l'alimentation et sur l'essence, elle est d'ailleurs pire dans
01:23les pays d'outre-mer.
01:24Et puis il y a les franchises médicales qui augmentent, vous allez prendre 820 millions
01:29d'euros sur le dos des malades, alors là franchement vous faites très fort.
01:32Et puis enfin il y a les factures d'électricité qui tombent avec les 10% de taxes en hausse
01:37infligées en février, le voilà votre bilan, des factures d'électricité multipliées
01:42par 2 et par 3 depuis 2019.
01:44Oui monsieur le Premier ministre, il faudra que vous y répondiez, vous augmentez les
01:48taxes et les prélèvements aux français, et pas qu'un peu, arrêtez de mentir sur
01:53le sujet.
01:54Vous nous dites en plus que ce n'est pas encore assez, vous allez nous prendre 10
01:58milliards d'euros cette année, 20 milliards d'euros l'année prochaine, vous voulez
02:01aller faire les poches des chômeurs, vous voulez continuer de faire des économies sur
02:05nos écoles, la santé, la recherche, la culture.
02:08Monsieur le Premier ministre, votre politique c'est de l'escroquerie, c'est prendre
02:13aux français en les trompant, vous montez aux français pour leur demander toujours
02:17plus, mais surtout vous continuez de chouchouter les 1% les plus riches du pays qui n'ont
02:22jamais gagné autant d'argent grâce à vous.
02:26Écoutez ce chiffre, depuis 2018, les actionnaires du CAC 40 se sont versés, ont cumulé 411
02:33milliards d'euros de dividendes et d'achats d'actions, 411 milliards d'euros.
02:38Alors monsieur le Premier ministre, c'est le pouvoir d'achat des français, des étudiants,
02:42des travailleurs, des retraités qu'il faut protéger, c'est dans l'école, la santé
02:46et l'écologie qu'il faut investir.
02:48Est-ce que vous allez enfin mettre à l'ordre du jour une contribution des grandes fortunes
02:53et des records de dividendes versés par les grands groupes ? Merci.
02:57Depuis un peu plus de deux ans, la France, comme tous les pays européens, connaît une
03:01crise de l'inflation.
03:02C'est une réalité, c'est une crise qui frappe l'Europe entière et même le monde
03:06entier.
03:07Mais j'aurais aimé monsieur le député, même si nous déplorons tous l'inflation,
03:10que vous mettiez en avant le fait qu'il n'y a pas d'équivalent en Europe en matière
03:14de protection des concitoyens face à l'inflation à côté de la France.
03:18La France est le pays qui a le plus protégé ses concitoyens face à la crise de l'inflation.
03:23C'est une réalité et elle est imparable, monsieur le député Roussel.
03:28Nous avons mis en place un bouclier tarifaire, nous avons pris des mesures d'urgence pour
03:32le pouvoir d'achat.
03:33Nous aurions aimé que vous nous accompagniez sur ce sujet-là.
03:36Nous n'avons pas été accompagnés, c'est cette majorité qui a pris cette responsabilité.
03:39Ça, c'est pour le premier sujet.
03:40Sur le second sujet, vous me parlez de mise à contribution des plus aisés.
03:46Moi, je veux rappeler que la France n'est un paradis fiscal pour personne.
03:50En France, 10% des contribuables payent 70% de l'impôt sur le revenu.
03:56La France est le seul pays de l'Union Européenne à avoir un impôt national sur la fortune
04:00qui s'appelle l'IFI, l'impôt sur la fortune immobilière.
04:03Nous avons en France une taxe spéciale sur les hauts revenus et plusieurs mécanismes
04:07qui permettent de taxer spécifiquement les plus hauts revenus.
04:11A partir de là, est-ce que nous avons eu des oppositions de principe quand il s'agit
04:16d'aller chercher les profits induits liés à la spéculation dans le cadre de l'inflation ?
04:20La réponse est non.
04:21Je vous rappelle que c'est cette majorité qui a mis en place une contribution sur la
04:24rente inframarginale des énergéticiens et des pétroliers.
04:27C'est cette majorité qui a assumé d'aller chercher les revenus des grands laboratoires
04:33de biologie médicale qui, pendant la crise Covid, ont fait 7 milliards d'euros de chiffre
04:38d'affaires grâce aux tests Covid payés par la Sécurité sociale.
04:40C'est cette majorité qui est allée chercher ces revenus induits et nous avons assumé
04:45de le faire.
04:46Et c'est dans cette même logique que nous allons travailler avec plusieurs parlementaires
04:50de la majorité qui accompagneront le gouvernement dans les prochaines semaines, dans cette même
04:53logique de taxation des rentes inframarginales d'énergéticiens ou de profits induits liés
05:00à la spéculation dans le cadre de l'inflation.
05:03Pas pour aller chercher, comme je peux le lire ici ou là, le livret A ou l'épargne
05:07des Français.
05:08La vraie différence entre nous et les oppositions dans cet hémicycle, c'est que nous ne nous
05:12en prendrons jamais aux Français qui travaillent, aux fruits de leur épargne, aux Français
05:16qui ont travaillé toute leur vie.
05:18C'est ça la vraie différence entre vous et nous.
05:20Voilà sept ans que Bruno Le Maire nous promet le rétablissement des comptes publics.
05:24Rappelons-nous, en 2021, il nous indiquait même limiter la faillite des entreprises
05:29et en 2022, elles bondiront sa faillite d'entreprise de 43%.
05:33Alors évidemment, l'air de flûte que vous jouez aux Français n'a rien d'enchanté
05:37pour les Mozarts de la finance, mais, coincés par une absence totale de stratégie, c'est
05:43le système social qui a été construit par et pour les Français que vous êtes en train
05:47de raboter.
05:48Assurance chômage, jour de carence, franchise médicale, peut-être bientôt le montant des
05:54retraites demain.
05:55Vous faites les poches des classes populaires et des classes moyennes, qui voient d'ailleurs
05:59le prix de leur caddie s'envoler ou le prix de l'essence augmenter de nouveau.
06:03Pour payer vos erreurs, c'est la France du travail que vous allez taper.
06:06C'est cette France qui, en dehors du Rassemblement national, ne trouve ni avocat ni lobbyiste
06:12pour la défendre à vos yeux.
06:14Rien sur les abus d'en haut, c'est-à-dire sur nos propositions de taxation des surprofits.
06:19Il est plus simple probablement d'aller pressurer celui qui se fournit chez Lidl que d'aller
06:24chercher les surprofits chez Total.
06:25Rien sur les abus d'en bas, c'est-à-dire sur ceux qui profitent de la générosité
06:30des Français.
06:31Là encore, il est probablement plus simple d'aller chercher dans les poches du travailleur
06:34français que chez les clandestins.
06:36Sans aucun courage, avec facilité, méthodiquement et cyniquement, en réalité, vous vous tournez
06:46vers la masse des Français qui travaillent ou qui ont travaillé.
06:49Votre aveuglement, partagé d'ailleurs avec celui d'Emmanuel Macron, coûte cher aux
06:54Français.
06:55Même votre majorité doute de vos choix, qui est plus proche aujourd'hui du récuillème
07:00que du cuirillé.
07:01Aussi, ma question est simple, monsieur le Premier ministre, quand allez-vous rendre
07:06aux Français leur argent et quelle mauvaise surprise fiscale leur réservez-vous après
07:11le 9 juin les élections européennes ?
07:13C'est toujours surprenant de vous entendre parler de responsabilité budgétaire.
07:17Vous qui n'avez que le mot dépense à la bouche, vous qui proposez de rétablir la
07:22retraite à 60 ans sans expliquer comment vous le financeriez, vous qui proposez de
07:28baisser tous les taux de TVA sans aucune garantie que ça ferait baisser les prix
07:31pour les Français, vous qui proposiez 100 milliards d'euros de dépenses en plus dans
07:36la dernière campagne présidentielle sans le début d'une idée de financement, vous
07:39nous parlez de Mozart, de la finance, avec vous, ce serait le crépuscule des retraites
07:43et la dette enchantée.
07:44C'est ça le programme du Rassemblement national.
07:47Maintenant, la réalité, c'est que derrière vos grands mots, derrière vos attaques, vous
07:53voulez couvrir une chose, c'est que vous êtes en désaccord avec notre ligne de valorisation,
07:58du travail.
07:59Nous croyons que ce qui finance le modèle social et les services publics, c'est le
08:02travail des Français.
08:03La réalité, c'est que sur ce sujet-là, vous partagez une ligne politique avec la
08:08France insoumise et Jean-Luc Mélenchon, qui est systématiquement de favoriser l'inactivité
08:13par rapport à l'activité.
08:14Pour vous, le fait que toutes les entreprises cherchent à recruter et qu'on ait 7,5% de
08:19chômage, ce n'est pas un problème.
08:21Pour vous, le fait qu'il y ait encore beaucoup de nos concitoyens qui cherchent un emploi
08:25et qu'on cherche à les accompagner, ce n'est pas un problème.
08:28La réalité, la vraie différence entre vous et nous, c'est que nous croyons à la valeur
08:32travail et nous croyons que c'est le travail qui permet de financer notre modèle social
08:36et nos services publics.
08:37Vous n'avez absolument aucune proposition, aucune idée en la matière, si ce n'est creuser
08:42un peu plus nos déficits.
08:44Vous parlez de la fraude et de la lutte contre la fraude.
08:46J'aurais aimé vous entendre, vous réjouir que l'année dernière, nous avons eu une année
08:50historique en matière de redressement sur la fraude fiscale et la fraude sociale, historique.
08:55On n'avait jamais fait autant.
08:57J'ai été ministre des Comptes publics quand on a fait le plan de lutte contre les fraudes.
09:01Quand on a fait le plan de lutte contre les fraudes, on a fait une réunion de travail.
09:05Tous les groupes étaient invités pour travailler sur la fraude sociale, le représentant du
09:09Rassemblement national n'est même pas venu à cette réunion pour travailler sur la fraude
09:12sociale.
09:13C'est ça la réalité.
09:14Donc sortez de l'incantation et assumez que nous, nous sommes dans l'action.
09:18Comme vous, comme un bon nombre de Français, comme l'ensemble des parlementaires, je suis
09:22soucieux quant à la hauteur du niveau de la dette publique qui s'élève à plus de
09:263.000 milliards d'euros.
09:27Je souhaiterais vous faire quelques propositions, monsieur le Premier ministre, et recueillir
09:31votre sentiment.
09:32La première est la suivante.
09:33Est-ce que le gouvernement est prêt à engager des réformes de structure du fonctionnement
09:38de l'Etat au niveau central, notamment en portant le regard sur les organismes divers
09:45de l'administration centrale et les autorités administratives indépendantes qui s'élèvent
09:50à plus de 700 structures?
09:52Deuxième proposition, monsieur le Premier ministre, du point de vue des institutions
09:57territoriales.
09:58Est-ce que vous êtes prêt à expérimenter, à instaurer le conseiller territorial, notamment
10:03dans les régions qui n'ont pas été redécoupées par François Hollande?
10:07Cela vaut pour la Bretagne, la région des Pays de la Loire ou la région Centre-Val-de-Loire,
10:11parce que le conseiller territorial ne tient que dans des régions à taille raisonnable,
10:16c'est-à-dire entre cinq et sept départements.
10:18Troisième point, monsieur le Premier ministre, en termes d'économie, il n'y a pas de petite
10:23déconomie.
10:24Est-ce que vous êtes prêt à interdire le cumul retraite indemnité pour les membres
10:29du Conseil constitutionnel, pour les membres nommés dans les autorités administratives
10:33indépendantes et y compris pour les parlementaires qui ont une indemnité parlementaire et dont
10:37certains ont des retraites?
10:39Dernier point, monsieur le Premier ministre, est-ce que vous êtes prêt à l'échelle européenne
10:44à soutenir la question de la taxation sur les transactions financières, la lutte contre
10:49les paradis fiscaux et la lutte et la taxation des superprofits?
10:54Voilà quelques propositions, monsieur le Premier ministre, qui sont diverses mais qui
10:58évitent aussi d'être dans des propositions qui visent à geler les retraites, à s'attaquer
11:05à nos concitoyens et notamment les plus précaires.
11:07Monsieur le député Thierry Benoît, d'abord, je vous rejoins sur la nécessité de poursuivre
11:13notre trajectoire visant à désendetter la France.
11:16C'est dans ce sens que j'ai pris un décret d'annulation de 10 milliards d'euros de crédit.
11:21Évidemment, nous allons continuer à travailler.
11:23Vous me posez quatre questions extrêmement précises.
11:25Je vais tâcher d'y répondre de manière précise.
11:28Première question, vous me dites, est-ce qu'on peut faire des économies sur tout ce
11:30qui est organismes associés, autorités administratives, etc.?
11:35J'ai pris ici même, à cette tribune, dans ma déclaration de politique générale, un
11:39engagement clair. Tous les comités organismes, comités théodules qui ne se sont pas réunis
11:44depuis un an sont automatiquement supprimés.
11:47Je tiens cet engagement.
11:49Déjà, plusieurs dizaines d'entre eux ont été supprimés et nous poursuivrons.
11:52Il y a, ici ou là, des leviers d'économie à faire.
11:55C'est la première question que vous m'avez posée.
11:56Deuxièmement, vous m'avez dit, sur le conseiller territorial, est-ce que vous y êtes
12:00favorable? Je vous répondrai qu'à titre personnel, je suis favorable à la mise en
12:04oeuvre du conseiller territorial tel qu'il avait été prévu par Nicolas Sarkozy.
12:07François Hollande était revenu dessus.
12:09C'est par ailleurs un engagement de campagne du président de la République.
12:12Nous avons confié une mission à Eric Werth qui doit nous remettre, je crois,
12:14des premières propositions d'ici à la fin du mois de mai, notamment sur ce sujet-là.
12:18Mais à titre personnel, je suis favorable à ce qu'on puisse avancer sur ce sujet.
12:22Troisième question que vous m'avez posée sur la question du cumul indemnité
12:27avec les retraites. Sur ce sujet-là, je pense qu'on doit tout pouvoir regarder.
12:31Je n'ai pas de tabou sur le sujet et vous pouvez nous faire des propositions
12:34précises sur cette question-là.
12:36Quatrième question, vous m'avez interrogé sur la taxe sur les transactions
12:39financières. Nous avons une taxe sur les transactions financières en France.
12:43Vous me demandez est-ce qu'on est prêt à se battre au niveau européen?
12:46La réponse est oui. D'ailleurs, on a poussé au niveau européen pour
12:48l'adoption d'une taxe sur les transactions financières sur le modèle français.
12:52Pour l'instant, on n'a pas trouvé de consensus sur le sujet, mais
12:55évidemment, nous continuerons à nous battre sur le sujet au niveau européen.
12:58Voilà pour vos quatre questions précises.
13:02Dans un hémicycle sans majorité claire, les débats sont souvent vifs,
13:06parfois virulents. Ce 10 avril 2024, la France insoumise interpelle
13:11Gabriel Attal sur la situation dans la bande de Gaza.
13:17Six mois. Il aura fallu attendre six mois pour que le président de la
13:21République signe une tribune appelant enfin au cessez-le-feu immédiat
13:25et permanent à Gaza.
13:27Il aura fallu pour ça des dizaines de milliers de morts et de nombreuses
13:30violations du droit international pour qu'enfin, vous entendiez raison.
13:34Quoi que ça ait pu nous coûter, mon groupe a tenu cette position dès le
13:40premier jour, sans rien céder à la pression.
13:43D'ailleurs, la semaine dernière, nous nous sommes adressés en ce sens au
13:49président de la République pour lui demander de faire cesser toutes les
13:52livraisons d'armes à décès.
13:55Nous souhaitons que l'éclair de lucidité qui l'a conduit à appeler au
13:59cessez-le-feu se poursuive. La France doit aller jusqu'au bout
14:02dans son refus du génocide en ne fournissant pas les moyens de sa
14:05réalisation. Monsieur le Premier ministre, êtes-vous
14:08prêt à vous engager ici et maintenant, devant la représentation
14:12nationale, à faire cesser toute exportation d'armes françaises en
14:16direction d'Israël? Êtes-vous prêt à faire cesser
14:20l'ensemble des pays concernés à arrêter leur propre livraison d'armes
14:24à Israël? Je vous remercie.
14:27Je déplore et je regrette qu'il faille le faire à chaque fois en
14:31réponse aux questions de la France insoumise, que la situation
14:35dramatique que nous connaissons à Gaza fait suite à un attentat
14:39terroriste absolument ignoble, barbare, commis par le Hamas sur le
14:43sol israélien. A vous écouter dans vos
14:47interventions, ce sera une idée qui serait venue comme ça un matin de la
14:51part d'Israël, d'intervenir à Gaza. Vous ne dites jamais un mot des
14:55victimes de l'attentat du Hamas. Vous ne parlez jamais de nos otages
14:59qui sont encore retenus aujourd'hui à Gaza.
15:03Les otages français sont au nombre de trois.
15:07Je regrette de devoir faire ce rappel à chaque fois que la France
15:11insoumise s'exprime sur ce sujet.
15:15Pour le reste, monsieur le député, je regrette que semaine après semaine,
15:19mois après mois, alors que le ministre des Armées, Sébastien Lecornu,
15:23s'est exprimé systématiquement et répondu à vos interpellations, vous
15:27continuiez à relayer une fausse information.
15:31Le ministre des Armées a été extrêmement clair.
15:35D'abord, nos exportations en direction d'Israël sont très limitées.
15:39En 2022, c'est 0,2%. 0,2% de nos exportations, c'est 15% de
15:43nos exportations, c'est 15 millions d'euros.
15:47Deuxièmement, Sébastien Lecornu l'a dit aussi, nos exportations sont
15:51essentiellement des composants qui servent au système de défense
15:55israélien, à son dôme de fer pour protéger son sol ou à des
15:59réexportations. C'est ça, la réalité.
16:03Sébastien Lecornu l'a dit et l'a répété à de nombreuses reprises.
16:07Enfin, la France a été le pays qui, le plus tôt, a appelé à mettre fin
16:11à la spirale de la violence à Gaza par la voix du président de la
16:15République. Ca lui a été reproché à l'époque.
16:20La France est le pays d'Europe qui, le plus tôt, a pris des initiatives
16:24au Conseil de sécurité des Nations Unies, au niveau européen, dans le
16:28dialogue que nous avons avec Israël et avec l'ensemble des pays de la
16:32zone. Vous êtes incapables de le
16:34reconnaître. La réalité, c'est que vous n'êtes
16:36guidés par rien d'autre que par votre idéologie et par une volonté que
16:40vous avez tant de réconciliation que d'être l'un des plus grands
16:44pays du monde, et de faire face à l'humanité.
16:48Ce même jour, la séance est marquée par un échange entre Gabriel Attal et
16:52l'écologiste Benjamin Lucas. Ce dernier reproche son inaction sur
16:56le front du climat. Deux hommes de même génération,
17:00mais deux visions de l'écologie.
17:04Vous avez été récemment destinataire d'une lettre du Haut conseil pour le
17:08l'eau et le poids de l'eau, la plume de l'eau, la pression du
17:12réchauffement et sa larme de vos retards pour appliquer ce qui a été
17:17voté. Cette procrastination manifeste
17:20clairement votre abandon de toute ambition climatique.
17:23Au regard de la course contre la montre lancée par l'humanité, ne
17:29pas avancer assez vite et loin, c'est reculer.
17:32Nous avons à peu près le même âge. Nous sommes de cette génération, la
17:36de relever ce défi de la transformation écologique.
17:39Alors, vous qui avez plus de pouvoir qu'aucun autre individu de notre génération dans le pays,
17:45allez-vous agir enfin pour le climat ?
17:47C'est vrai, nous sommes de la même génération et nous sommes d'ailleurs un certain nombre de cette génération
17:51dans cet hémicycle sur tous les bancs et je m'en réjouis.
17:54Et je crois profondément que le combat de notre génération, c'est bien celui de la transition écologique
18:00et de la lutte contre le réchauffement climatique. J'en suis impérativement et totalement convaincu.
18:05La question ensuite, à partir de là, c'est comment nous donner les moyens d'y arriver ?
18:09Moi, j'ai eu l'occasion de le réaffirmer fortement ici dans ma déclaration de politique générale.
18:14Je crois profondément à une écologie populaire, une écologie des solutions,
18:18une écologie de l'investissement, plutôt qu'une écologie de la punition et de la brutalité permanente.
18:24Je le dis ici. Et ça tombe bien, c'est précisément la ligne de ce gouvernement et de cette majorité.
18:30Alors oui, le Haut conseil pour le climat m'a écrit, effectivement.
18:34Le Haut conseil m'a écrit pour m'appeler à appliquer, à tenir les engagements qui ont été pris
18:38dans le cadre de la planification écologique pour tenir l'ambition climatique.
18:43Et monsieur le député Benjamin Lucas, quand je vous entends relayer ce courrier,
18:47et donc vous inquiétez que notre ambition en matière de planification écologique ne soit pas tenue,
18:52j'y vois la reconnaissance que notre planification écologique est particulièrement ambitieuse,
18:57que vous n'avez jamais été capable de dire et de reconnaître.
19:00Vous reconnaissez à posteriori, et malheureusement un peu tard, que oui,
19:03nous sommes la majorité qui a le plus d'ambition sur la question climatique et environnementale.
19:09Et il se trouve qu'en plus d'être de la même génération, je l'assume aussi,
19:12nous avons appartenu à la même famille politique fut un temps.
19:16À une époque, d'ailleurs, où elle exerçait des responsabilités.
19:19Je l'assume, oui.
19:21Je peux vous dire, quand on compare l'investissement pour l'environnement qui avait lieu à cette époque,
19:26alors que les écologistes, les verts étaient au gouvernement,
19:28et l'investissement financier qui a lieu aujourd'hui, je peux vous dire, il n'y a pas photo.
19:32Il n'y a pas photo, on met beaucoup plus d'argent aujourd'hui, 40 milliards pour la transition écologique.
19:38Je me souviens qu'à l'époque, le combat écolo se résumait, pour certains, à des grands projets.
19:43Notre-Dame-des-Landes, Europa City dans le Val d'Oise, la Montagne d'Or en Guyane.
19:47Est-ce qu'à l'époque, la majorité, avec les verts au gouvernement, ont réglé un seul de ces projets ? Non.
19:52Qui a réglé l'intégralité de ces projets et a assumé les conséquences, notamment en matière d'emploi ?
19:56C'est cette majorité.
19:59A l'époque, on parlait beaucoup de lutte contre le gaspillage, d'économie circulaire.
20:02Est-ce qu'il y a une grande loi qui a été votée à l'époque pour nous mettre pionniers dans l'Union européenne et à l'internationale ?
20:07Non. Qui a voté cette loi ? C'est cette majorité et c'est ce gouvernement.
20:12Et les résultats, c'est quoi ?
20:13Les résultats, c'est qu'avant l'élection du président de la République en 2017,
20:17les émissions de CO2 baissaient en moyenne de 1% par an.
20:21Dans le premier quinquennat du président de la République, les émissions de CO2 ont baissé en moyenne de 2% par an.
20:27On avait déjà doublé.
20:28Et que l'année dernière, les émissions de CO2 ont baissé de 5% sur l'année, c'est historique.
20:34Il n'y a pas de comparaison possible dans l'histoire du pays.
20:39Non seulement j'assume la politique qui est menée, mais j'en suis fier.
20:43Je vous remercie, monsieur le Premier ministre, monsieur le député.
20:48Quel dommage, monsieur le Premier ministre, que nous ne puissions vivre sur cette planète imaginaire que vous construisez et que vous nous inventez.
20:54Mais enfin, allez-vous un jour cesser de vous payer de mots sur une question aussi essentielle pour notre génération
21:00et celle qui la suivront ?
21:02Vos éléments de langage, vos slogans, vos formules ne suffiront pas.
21:05Vous, le plus jeune Premier ministre de l'histoire, comme vous aimez à vous le rappeler,
21:09allez-vous en finir avec cette vision ringarde du pays qui méconnaît que la société, elle, est prête à la bifurcation écologique ?
21:16Vous, le plus jeune Premier ministre de l'histoire de la Ve République,
21:19allez-vous en finir avec les mythes productivistes du vieux monde ?
21:22Avec ces traités de libre-échange d'un autre âge ?
21:25Avec cette passion malsaine pour les fossiles, qu'il s'agisse des énergies ou des références idéologiques qui sont les vôtres, bien fossilisées ?
21:34Combien, monsieur le Premier ministre, de forêts incendiées, de récoltes sacrifiées,
21:39de paysages défigurés, d'espèces décimées, de régions inondées,
21:43de communes privées d'eau, de familles prises au piège de leur passoire thermique ?
21:48Vous faudra-t-il, pour prendre enfin à la mesure des actes que l'urgence exige de vous ?
21:53Je vous remercie, monsieur le Premier ministre.
22:02Comme quoi, monsieur le député, on peut être de la même génération et ne pas avoir la même vision, et je l'assume.
22:09Parce que moi, monsieur le député, je ne me livrerai jamais, comme je trouve, vous le faites trop régulièrement,
22:16à une vision qui consiste à expliquer à notre génération qu'elle est condamnée à vivre moins bien que les précédentes pour protéger la planète et respecter l'environnement.
22:23Parce qu'à la fin, si c'est le discours unique qu'on entend, personne ne se mobilisera.
22:28Moi, monsieur le député, plutôt qu'interdire la voiture, je préfère que des usines de batteries électriques ouvrent à Dunkerque comme nous avons réussi à le faire et des Gigafactory en France.
22:37Moi, monsieur le député, plutôt qu'interdire l'avion pour tout le monde, je préfère qu'on investisse pour l'avion bas carbone et l'avion du futur.
22:43Moi, monsieur le député, plutôt que de dire qu'il faut être dans la déproduction, dans la décroissance, fermer des usines et faire perdre des emplois,
22:51je préfère agir pour une économie qui respecte le climat, mais qui permet à chacun de travailler et de vivre dignement de son travail.
22:57Contrairement à vous, je crois que c'est possible, et contrairement à vous, nous sommes dans l'action pour le montrer aux Français.
23:03Les questions au gouvernement sont l'occasion pour les élus de la nation de relayer les préoccupations des citoyens.
23:09Parmi les sujets d'inquiétude, celui des déserts médicaux. Dans certains territoires, trouver un médecin traitant relève du parcours du combattant.
23:19Monsieur le Premier ministre, connaissez-vous la commune de Champéon ?
23:24Probablement pas, mais c'est bien dommage car c'est l'une des rares communes de ma circonscription où l'on vient d'inaugurer un cabinet médical.
23:33Mais cela n'a été possible que grâce à l'engagement sans compter des élus locaux et à la volonté d'un médecin de s'installer en ruralité.
23:43Dans mon département, la Mayenne, classée troisième sur le podium des déserts médicaux, c'était un événement quasi historique pour les 600 habitants de ce village.
23:54C'est pourquoi, comme beaucoup de Français pour qui l'accès aux soins est une préoccupation majeure, j'attendais avec impatience et intérêt vos propositions en matière de santé.
24:07Si certaines des mesures que vous préconisez vont dans la bonne direction, je pense à la formation de médecins supplémentaires à condition de donner les moyens nécessaires aux facultés.
24:18En revanche, j'attendais davantage d'audace de votre part que le coup du lapin, votre taxe punitive qui ne réglera en rien la fracture médicale entre nos territoires.
24:32Monsieur le Premier ministre, les écarts de densité médicale se creusent et les délais d'attente pour accéder à un médecin augmentent, malgré les efforts considérables des collectivités territoriales pour attirer des médecins.
24:48La protection de la santé est une responsabilité régalienne de l'Etat.
24:54Pourtant, 9 millions de Français n'ont pas accès à un médecin.
24:57Un Français sur deux renonce à se soigner parce qu'il n'a pas de médecin traitant.
25:01Un habitant de la Mayenne sur trois vit dans une commune sodotée en médecin généraliste.
25:07Monsieur le Premier ministre, quand prendrez-vous conscience de la grande détresse de nos concitoyens en ayant le courage de prendre les mesures fortes et efficaces,
25:17telles que la régulation de l'installation des médecins qui n'a jamais été expérimentée dans notre pays et qui fonctionne pourtant ailleurs ?
25:26La santé et l'accès aux soins, c'est la préoccupation numéro un des Français.
25:30Quelle que soit la circonscription, quel que soit le déplacement qu'on fait sur le terrain,
25:34évidemment que le premier sujet qui revient, c'est la santé parce que c'est notre bien le plus précieux.
25:39Et puis, c'est l'accès aux soins parce qu'on sait que c'est très difficile dans beaucoup de territoires de pouvoir accéder à un médecin ou à un professionnel de santé.
25:45À partir de là, quelle est la réponse ? La réponse de long terme, c'est de former plus de médecins.
25:50On a mis fin au début du précédent mandat, et vous le savez, à ce numerus clausus qui avait été décidé depuis des décennies dans une logique.
25:57Et aujourd'hui, on se dit mais comment est-ce qu'on a pu penser avec cette logique qu'il fallait former moins de médecins pour que les Français accèdent moins aux soins,
26:04pour que ça coûte moins cher à la solidarité nationale ? On est sortis de ce système-là au début du précédent mandat.
26:10On formait 8100 médecins chaque année en 2017 quand le président de la République a été élu.
26:15Je l'ai annoncé ce week-end. Nous en formerons 12 000 par an en 2025.
26:19Et j'ai fixé l'objectif de 16 000 par an en 2027.
26:22En 2027, ça veut dire qu'en deux quinquennats du président de la République, on aura doublé le nombre de médecins en formation chaque année.
26:28C'est ça la réponse de long terme. Parce que la réalité, c'est que monsieur le député, ça n'est pas qu'un sujet de lieu d'installation.
26:35Si je demande ici, les 577 députés ne sont pas là.
26:40Mais si je demande aux députés dans cet hémicycle qui considèrent qu'il a suffisamment de médecins sur sa circonscription de lever la main.
26:45Qui lève la main ? Personne ne lève la main.
26:49Le sujet de la liberté d'installation est devenu, malheureusement et je le déplore, par rapport à ce que nous connaissions il y a un certain nombre d'années,
26:56est devenu un sujet secondaire.
26:58Aujourd'hui, nous connaissons des déserts médicaux et des difficultés d'accès aux soins un peu partout sur le territoire.
27:03C'est un sujet de nombre de médecins. Il faut en former davantage ce que nous faisons.
27:07D'ici là, comment faire pour renforcer l'accès aux soins ?
27:10D'ici à ce que nous ayons plus de médecins qui puissent s'installer à plus d'endroits sur le territoire ?
27:15C'est de libérer des créneaux chez le médecin et du temps médical.
27:18Comment est-ce qu'on libère des créneaux ?
27:20D'abord, en continuant à déléguer un certain nombre de tâches, notamment des tâches administratives.
27:26J'ai fixé dans ma déclaration de politique générale un objectif clair.
27:29Libérer 2,5 millions de consultations chez le médecin en augmentant les postes d'assistants médicaux.
27:33Il y avait 6,000 assistants médicaux en France quand j'ai été nommé Premier ministre.
27:37On sera à 8,000 cet été, comme je m'y suis engagé, et à 10,000 à la fin de l'année, comme je m'y suis engagé.
27:42C'est 2,5 millions de consultations chez le médecin qui sont libérées.
27:45Donc, plus d'assistants médicaux.
27:46Deux, continuer à déléguer des tâches à d'autres professionnels quand c'est possible.
27:50J'ai annoncé des nouvelles mesures ce week-end, et je veux saluer le travail des parlementaires.
27:55Stéphane Iris, Frédéric Valtoux, à l'époque où il était parlementaire.
27:58Par exemple, nous donnerons en juin la possibilité pour les pharmaciens de prescrire certains médicaments,
28:04notamment pour les angines et les cystites.
28:06On sait que c'est plusieurs millions de consultations libérées chez le médecin.
28:10Nous donnerons la possibilité aux opticiens de corriger les prescriptions qui sont faites par les ophtalmos
28:15pour que les patients n'aient pas à repasser chez l'ophtalmo pour faire une correction de 0,25.
28:20Là aussi, c'est des consultations qui sont libérées.
28:23Et puis, j'assume totalement, monsieur le député, vous avez fait écho à cette mesure,
28:27de dire que libérer du temps chez le médecin, c'est aussi lutter contre ce phénomène dont parlent beaucoup de médecins.
28:32Ce sont les rendez-vous médicaux non honorés.
28:34Pour beaucoup de médecins, ils disent que c'est cinq rendez-vous par an en moyenne.
28:37En tout cas, les études qui ont été faites estiment qu'il y a 27 millions de rendez-vous chez le médecin chaque année qui ne sont pas honorés.
28:44D'un côté, vous avez des patients qui ont rendez-vous chez le médecin,
28:46qui parfois en prennent plusieurs chez plusieurs professionnels et qui ne se présentent pas.
28:50Et de l'autre, vous avez des patients qui attendent parfois des mois avant de pouvoir avoir un rendez-vous.
28:53C'est incompréhensible comme situation.
28:55Donc moi, j'assume de mettre en oeuvre l'engagement que j'ai pris dans ma déclaration de politique générale.
29:00Quand on a rendez-vous chez le médecin et qu'on ne se présente pas sans prévenir à l'avance, on paye.
29:05Est-ce que c'est une taxe ? Comme vous le dites, non.
29:07Je n'ai jamais employé ce terme de taxe. Je vois fleurir « taxe lapin », etc.
29:10Une taxe, c'est quelque chose que l'Etat prélève, ou la sécurité sociale.
29:14Là, les 5 euros, ils iront aux médecins, parce que c'est un juste dédommagement du médecin
29:18qui a un patient qui avait rendez-vous, qui ne se présente pas sans le prévenir.
29:21Mais l'essentiel, monsieur le député, c'est qu'il n'ait pas à faire ses prélèvements,
29:24puisque ce dispositif sera incitatif pour que chacun tienne son rendez-vous.
29:28Et à ce moment-là, ce sera plusieurs dizaines de millions de rendez-vous potentiellement qui seront libérés.
29:35En ce mois de mai 2024, un événement tragique secoue l'hémicycle.
29:39L'attaque d'un fourgon pénitentiaire au péage d'un Carville dans l'Heure, où deux agents sont tués.
29:46Un commando doté d'armes de guerre a, selon un plan macabre et froid,
29:51abattu deux surveillants de l'administration pénitentiaire,
29:54grièvement blessé trois de leurs collègues, pour arracher un détenu en cours d'extraction qui revenait du tribunal.
30:01Ces assassinats, par leur violence inédite, ont choqué notre pays et le plongent dans une grande tristesse.
30:07Nos pensées sont tournées vers les familles des victimes et leurs 43 000 collègues,
30:12qui font à l'ombre des murs de nos prisons un travail d'une valeur inestimable pour la sécurité de notre nation.
30:31Ils marquent leur solidarité aujourd'hui d'une mobilisation nationale que nous comprenons évidemment.
30:48Ces deux agents laissent des familles endeuillées, des orphelins dans une grande détresse.
30:53Notre sympathie leur est acquise. La dette de la nation, à leur égard, est immense.
30:59Cinq personnels, deux véhicules, cette extraction de niveau 3 sur les quatre échelons de sécurité des escortes
31:05était dimensionnée à la mesure de Mohamed Hamra, détenu non particulièrement signalé.
31:12Comme les 130 000 effectués l'année dernière, cette extraction n'aurait pas dû se terminer ainsi.
31:19Loin des profiteurs habituels qui instrumentalisent déjà ce drame d'une violence – je le redis – inédite,
31:25le président de la Commission des lois, Sacha Houllier, proposera demain le lancement d'une mission flash
31:31relative aux transferments et extractions pénitentiaires afin d'adapter ces moments de grande vulnérabilité
31:38à la nouvelle échelle de la violence que nous avons franchie hier.
31:43En plus des sujets de surpopulation carcérale déjà connus, il s'agit de mettre à l'ordre du jour de nos réflexions
31:49le sujet des extractions et la mise en sécurité de nos personnels.
31:53Pour l'heure, monsieur le ministre, vous avez lancé une traque sans merci à la poursuite du FIAR et de ses complices.
31:59Que pouvez-vous dire à la représentation nationale sur ces 24 heures de recherche ?
32:03Cette attaque hier dans l'heure, c'est d'abord une déchirure.
32:09Une déchirure pour les familles et les proches des deux agents sauvagement assassinés,
32:15des trois agents qui ont été très grièvement blessés.
32:19Une déchirure pour l'administration pénitentiaire dans son ensemble,
32:24qui pleure ses collègues et qui se réveille ce matin inquiète.
32:29Je me mets à la place des agents de l'administration pénitentiaire.
32:32Évidemment qu'aujourd'hui, ils se disent tous « ça aurait pu être moi ».
32:36Une déchirure aussi pour la République, car c'est bien elle qui a été visée,
32:41c'est bien notre ordre républicain qui a été pris pour cible.
32:45Ce sont nos lois que les auteurs de cette attaque pensent pouvoir bafouer impunément.
32:51Je veux le dire et le rappeler. Non, on ne s'en prend pas à la République impunément.
32:57Non, on ne bafoue pas les lois de la République. Non, on ne tue pas impunément.
33:05Vous l'avez dit, des moyens massifs ont été engagés pour retrouver les auteurs de cette attaque ignoble.
33:13Un plan épervier a été déclenché.
33:16Plus de 450 policiers et gendarmes sont mobilisés à la recherche des auteurs.
33:22Je ne peux évidemment pas vous en dire davantage dans le débat public,
33:28mais je le dis, l'enquête progresse.
33:30Et je le redis ici aux auteurs, nous vous traquons, nous vous retrouverons et nous vous punirons.
33:38Ils paieront pour ce qu'ils ont fait et nous serons au rendez-vous.
33:48Je pense évidemment aux familles. J'ai eu l'occasion de le dire.
33:52Évidemment, nous serons aux côtés des familles, des enfants, des agents qui ont été tués et qui ont été blessés.
34:00Pour le reste, je le disais, l'administration pénitentiaire dans son ensemble est en deuil, choquée.
34:06Dès hier, le ministre de la Justice s'est rendu à Caen pour échanger avec les collègues des agents qui ont été tués.
34:13En ce moment même, le garde des Sceaux est aux côtés des syndicats.
34:17Il reçoit l'intersyndical évidemment pour aborder tous les enjeux qui concernent la sécurité de l'administration pénitentiaire.
34:24Évidemment, je le dis, nous avancerons avec eux.
34:27Et nous identifierons tous les moyens de renforcer leur sécurité, de renforcer le soutien qu'il leur est apporté.
34:34Parce que nous le devons à ces agents, parce que nous le devons à la République, parce que nous le devons à notre pays.
34:41Aujourd'hui se tient l'hommage national en l'honneur de Fabrice Muelot et Arnaud Garcia,
34:47les deux agents pénitentiaires lâchement assassinés par un commando le 14 mai.
34:51Je tiens à redire l'hommage de toute la représentation nationale à ces deux hommes et nos sincères pensées à leur famille.
35:04C'est la voix des agents pénitentiaires, hommes et femmes de terrain que je veux porter aujourd'hui.
35:17On n'en peut plus, madame la députée. Dites-leur là-haut que ça va mal finir.
35:21Voilà un des messages que les surveillants pénitentiaires des tombes ont fait passer pour vous aujourd'hui.
35:27Absence de fermeté, des portables, du cannabis, des couteaux céramiques qui sont introduits en prison lors des parloirs ou par drone,
35:34des trafics qui plombent l'efficacité de la réponse pénitentiaire et mettent en danger les personnels.
35:39Marc, on leur demande de ne pas faire trop bien leur boulot pour acheter la paix sociale dans la prison.
35:45Madame, nous en fait, maintenant, on fait de l'hôtellerie. Notre métier n'a plus de sens.
35:50C'est eux qu'il faut écouter.
35:53Oui, nous devons opérer un virage à 180 degrés en matière de fermeté pénale et pénitentiaire.
35:58Il y a urgence à l'explosion de la violence à l'extérieur comme à l'intérieur.
36:02Nous ne pouvons plus répondre par laxisme et angélisme BA. La fermeté doit redevenir la règle.
36:08Ne laissons pas le sacrifice de ces deux hommes pour la France impunis et changeons les choses.
36:13Réduisons massivement les extractions, meilleur moyen de diminuer les risques.
36:17130.000 extractions judiciaires dans l'année. 130.000.
36:21En matière d'audience judiciaire, la règle doit devenir la visioconférence, l'extraction, l'exception.
36:26Et si notre droit ne le permet pas, modifions-le. On est là pour ça.
36:31Remettons en place les fouilles systématiques au parloir.
36:33Comment est entré le téléphone de Mohamed Amra par lequel il a organisé son évasion et la mort de ces deux personnes ?
36:40La protection de la vie des agents exige que l'on remette en place ces contrôles.
36:44Et ne nous opposez pas le droit, le droit international.
36:46Nos concitoyens ne supportent plus ces réponses qui justifient notre impuissance face à l'innommable.
36:52Je vous prie d'abord de vouloir excuser le garde des Sceaux parce qu'il est actuellement à Caen pour l'hommage national aux agents pénitentiaires et avec le Premier ministre.
37:01Mais madame la députée, notre soutien à l'administration pénitentiaire, il est total, il est ancien.
37:05Et je veux également, au nom de l'administration pénitentiaire, vous remercier pour votre soutien et le travail que vous faites pour la pénitentiaire.
37:12Le garde des Sceaux s'est totalement engagé à leur côté.
37:15D'abord avec des mesures qui ont été votées également par vous, madame la députée, et cette majorité.
37:20Plus de 6000 créations d'emplois depuis 2017. Passage de la catégorie B des surveillants au janvier 2024.
37:26Passage à la catégorie A des officiers. Investissement massif pour sécuriser nos prisons.
37:31Mais il faut aller plus loin, madame la députée. Il faut aller plus loin et nous allons poursuivre des actions sans relâche.
37:36Le bras de la justice ne tremblera pas et nous irons aussi loin que nécessaire.
37:40Le garde des Sceaux a réuni l'intersyndicale quelques heures après.
37:44Ils ont fait preuve d'une grande et d'une énorme responsabilité.
37:48Madame la députée, les échanges nourris ont permis un accord signé hier avec des mesures très concrètes.
37:54Par exemple, des dotations en fusils mitrailleurs parce que oui, c'est nécessaire.
37:58Des évolutions en termes de matériel pour renforcer les véhicules en termes de sécurité.
38:03Mais aussi le développement et le recours à la visioconférence parce que oui, nous comptons sur la représentation nationale
38:09pour nous aider à mettre en oeuvre ces mesures.
38:11Madame la députée, il y a également la refonte des niveaux d'escorte et de la composition des équipes
38:16ou encore l'expertise pour avoir la possibilité d'élargir les fouilles post-parloir qui aujourd'hui, on sait, est une faille.
38:24Une grande partie de ces mesures sera immédiatement applicable et au-delà de ça,
38:28notamment pour les équipements, le garde des Sceaux a donné des consignes claires.
38:31Au directeur de l'administration pénitentiaire, nous reculerons devant rien pour mieux protéger les agents de la pénitentiaire.
38:38Nous voici fin mai 2024. Dans l'hémicycle, l'ambiance est de plus en plus chahutée.
38:44Un incident de séance va même éclater. L'élu insoumis Sébastien Delogu sera exclu de l'Assemblée nationale
38:50pour avoir brandi un drapeau palestinien en séance. La majorité fustige un comportement inadmissible.
38:59Monsieur le Premier ministre, hier, notre hémicycle a été le lieu d'un trouble intolérable.
39:07Provoqué par un groupe dont les députés se comportent comme des militants et non comme des élus de la nation.
39:21Ils prétendent défendre le peuple palestinien, mais ne font qu'instrumentaliser cette cause pour servir leur stratégie du chaos.
39:30En choisissant d'opposer deux peuples, en alimentant les haines et les divisions en France.
39:38Ce sont ces mêmes députés irresponsables qui ne parlent jamais de nos otages français prisonniers des terroristes du Hamas.
39:47Contrairement à eux, notre majorité n'a jamais établi d'inégalité entre les morts ou les peuples.
39:56Contrairement à eux, elle n'a jamais hésité à pleurer les assassinés du 7 octobre,
40:01parmi lesquels plusieurs victimes françaises, tout en s'indignant, comme l'a fait le Président de la République,
40:08des frappes meurtrières survenues tavant-hier sur Rafa et des nombreux civils tués.
40:18Cette voie d'équilibre est la seule qui puisse conduire à l'objectif que nous devons tous partager.
40:25La paix et la prospérité pour les peuples israéliens et palestiniens.
40:31Aussi, Monsieur le Premier ministre, comment la France œuvre-t-elle afin de permettre la libération des otages et la fin des combats à Gaza ?
40:42La situation à Rafa est grave. Et les images qui nous parviennent, je le dis, nous heurtent toutes et tous.
40:52Et depuis le début, la France, par la voix du Président de la République, a appelé de manière extrêmement claire à un cessez-le-feu.
41:02Depuis le début, la France, par la voix du Président de la République, a appelé Israël à renoncer à cette opération à Rafa.
41:10Il l'a dit très clairement publiquement et il l'a dit directement au Président Netanyahou.
41:18Je le dis ici, cette situation grave, cette situation humanitaire catastrophique, elle appelle, je crois, une grande responsabilité de chacune et de chacun.
41:29Et je le dis ici, sur tous ces sujets, le drapeau français et le drapeau européen se suffisent à eux-mêmes.
41:38Parce que derrière ces drapeaux, il y a nos valeurs, la liberté des peuples, l'égalité entre les peuples, la fraternité entre les peuples.
41:47Il n'y a pas besoin de brandir un autre drapeau que celui de la France et de l'Europe pour défendre la paix, pour défendre la diplomatie, pour défendre le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
42:07C'est pour ces valeurs que le Président de la République s'engage et que nous nous engageons.
42:12C'est pour ces valeurs que depuis le 7 octobre, nous appelons en permanence, et je déplore que certains n'arrivent toujours pas véritablement à le faire, à la libération des otages et de nos otages encore retenus dans la bande de Gaza.
42:25C'est pour cette raison que la France a été un des premiers pays à appeler au cessez-le-feu, que nous nous battons au Conseil de sécurité des Nations Unies pour toutes les résolutions qui appellent au cessez-le-feu.
42:35C'est pour cette raison que la France a été le premier pays à larguer de l'aide humanitaire sur la bande de Gaza.
42:41Et c'est une grande fierté, c'est une très grande fierté.
42:45Je le dis ici, ce qui nous permettra d'avancer, ce qui permettra la désescalade, c'est le travail et la solution diplomatique, pas la politique spectacle.
42:54Je le dis ici, avancez vers la paix.
42:57Ça se fait avec nous dans des réunions au Quai d'Orsay, pas avec vous dans des DJ-7 qu'Ed Valmy a dansé autour de DJ-7 quand on prétend être à la hauteur de la gravité de la situation.
43:10Oui, nous allons continuer à nous mobiliser.
43:12Oui, le président de la République est mobilisé, le ministre des Affaires étrangères également, avec l'ensemble de leurs homologues, pour parvenir à une solution politique au bénéfice des Israéliens, au bénéfice des Palestiniens, au bénéfice de la paix, qui est le seul combat qui vaille d'être mené.
43:26À 17 000 kilomètres de l'Assemblée nationale, des violences éclatent. La Nouvelle-Calédonie est secouée par des émeutes en réaction à l'adoption par le Parlement d'une réforme constitutionnelle qui modifie le corps électoral dans l'archipel.
43:43Depuis la tenue du troisième référendum de 2021, l'insuffisance de dialogue des acteurs politiques calédoniens démontre toutes les difficultés auxquelles va se heurter la mission de médiation et de travail initiée par le président de la République.
43:58La réussite de cette mission dépendra donc de sa capacité à sortir des sentiers battus et à écouter des voix différentes de celles des acteurs politiques traditionnels.
44:08Les Calédoniens, dans toute leur diversité ethnique et culturelle, que ce soit en Brousse ou en ville, prouvent aujourd'hui comme hier qu'ils sont capables de vivre ensemble et de rendre concrète la devise de leur territoire, terre de parole, terre de partage.
44:22Face à ce constat, monsieur le Premier ministre, pourriez-vous préciser la feuille de route de cette mission ?
44:27Est-il prévu qu'elle aille au devant de la population et qu'elle rencontre des représentants de la société civile qui démontrent chaque jour qu'un destin commun est possible ?
44:35Est-il prévu également qu'elle prenne attache auprès des maires ?
44:39À côté de ce dialogue institutionnel, il y a des inquiétudes économiques, en particulier pour les collectivités, afin de réparer les dommages colossaux causés par les événements de ces dernières semaines dans une économie exsangue depuis plusieurs mois du fait de la crise du nickel et de la concurrence sino-indonésienne.
44:58Il convient aussi de rappeler l'évaluation faite par le gouvernement calédonien, qui reste affiné d'un besoin de plus de 25 millions d'euros par mois pour faire face aux demandes de chômage, auxquelles s'ajoute un manque à gagner de 70 millions d'euros de recettes fiscales par mois.
45:12Enfin, dans le secteur privé, nombre d'entreprises de petite taille ne seront pas en mesure d'assurer le paiement des salaires de ce mois de mai.
45:21Monsieur le Premier ministre, pourriez-vous nous indiquer dans quel délai et sous quelle forme le gouvernement compte-t-il créer le fonds de solidarité annoncé par le président de la République pour répondre à cette situation qui touche nos compatriotes calédoniens ? Je vous remercie.
45:33La situation en Nouvelle-Calédonie reste tendue et nous le savons, un rien, une étincelle peut suffire à ce que les violences reprennent plus fort.
45:43Face aux émeutes meurtrières de ces dernières semaines, notre première urgence, ça a été et ça reste encore aujourd'hui, c'est encore d'actualité, évidemment, de rétablir l'ordre.
45:53Grâce à l'engagement exceptionnel de nos forces de l'ordre, à qui je veux rendre une nouvelle fois hommage, le rétablissement de l'ordre, évidemment, grâce aux mesures qui ont été prises dans le cadre de l'état d'urgence, grâce à l'envoi de forces de sécurité supplémentaires.
46:09Avec le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, avec la ministre déléguée chargée des Outre-mer, nous restons évidemment extrêmement mobilisés et vigilants.
46:17Vous l'avez dit, madame la députée, il ne faut pas attendre pour envisager la suite et pour avancer. La suite, vous l'avez dit, c'est évidemment de soutenir l'économie en Nouvelle-Calédonie très durement touchée par les émeutes.
46:29Conformément aux orientations du président de la République, la mission dépêchée sur place, en lien avec les services de Bercy et les autorités locales, y travaille.
46:39Les services de l'Etat, les banques, les assurances, les collectivités territoriales, tout le monde est mobilisé, d'abord pour estimer les dégâts, mettre en place des dispositifs ciblés et efficaces,
46:49et pour que, in fine, les entreprises qui ont subi des dommages puissent être dédommagées facilement et rapidement.
46:55Un fonds de solidarité sera mis en place pour les entreprises. Vous m'interrogez sur son entrée en vigueur. La mission progresse pour nous permettre de nous donner les modalités de ce fonds, mais ce sera dans les toutes prochaines semaines.
47:07Il pourrait y avoir des exonérations de cotisations sociales, de l'activité partielle et, évidemment, du soutien financier avec les collectivités locales pour les secteurs économiques qui ont été touchés et, par ailleurs, un soutien aux collectivités locales, évidemment.
47:20La suite, c'est évidemment la reconstruction, rebâtir dans les meilleurs délais les infrastructures les plus sensibles et prioritaires, mais aussi en profiter pour diversifier et corriger les déséquilibres économiques qui existaient encore avant la crise.
47:32La suite, c'est bien sûr l'avenir politique institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Le président de la République s'est rendu sur place. Il a permis l'installation d'une mission composée d'experts aguerris pour instaurer le dialogue et trouver le chemin d'une solution politique globale en Nouvelle-Calédonie.
47:47Comme depuis la première heure, je le redis ici, nous voulons donner toutes ces chances au dialogue. C'est pourquoi le président de la République l'a confirmé. Nous avons fait le choix de ne pas réunir le Congrès immédiatement après l'adoption du texte pour donner cette chance à ce dialogue.
48:02Je le dis, madame la députée, l'histoire a montré combien, malgré les tensions, même après les violences, les responsables politiques de Nouvelle-Calédonie pouvaient se parler, s'entendre, se mettre d'accord dans l'intérêt des Calédoniens, cela évidemment en lien avec l'État.
48:18J'ai la conviction que nous en sommes capables à nouveau, qu'un dialogue est possible, qu'un accord global est accessible. Sous l'autorité du président de la République, avec mon gouvernement, nous ferons tout notre possible pour y parvenir.
48:29Pendant 45 minutes, le mercredi, à l'Assemblée nationale, Gabriel Attal est sur le gris des questions de l'opposition. La gauche fustige la politique du gouvernement en dénonçant particulièrement la dégradation des services publics.
48:44Monsieur le Premier ministre, un autre 29 mai, par référendum, en 2005, le peuple français vous a dit non. Depuis, Sarkozy, Hollande et Macron ont piétiné sa volonté et lui ont imposé l'illégitime traité de Lisbonne. L'austérité comme seul cap, la concurrence comme seul principe politique.
49:05On pourrait pourtant désobéir pour refuser d'appliquer la casse sociale de Bruxelles. Vous le faites déjà sur certains sujets, mais toujours et uniquement pour de mauvaises raisons. Monsieur le Premier ministre, vous vivez dans une bulle d'opulence et de confort.
49:20Vous ne connaîtrez jamais dans votre chair la souffrance des parents d'Orly qui n'ont pas d'instituteur pour leur enfant de CP depuis six mois, qui doivent quitter leur emploi pour s'en occuper. Vous ne saurez jamais ce qu'est l'angoisse de ne plus avoir d'hôpital à moins d'1h30 en voiture, les tourments de ceux qui renoncent à se soigner. Chacune de vos décisions cause autant d'humiliation et de violence quotidienne.
49:44Monsieur le Premier ministre, vous et les vôtres, vous avez fait sécession. Écoles, cliniques et jets, pour vous, tout est privé et les Français, eux, sont privés de tout. Vous allez me répondre par le niveau de dépenses publiques, mais personne dans ce pays ne vous demande l'aumône.
50:03Juste de cesser l'immense opération de détournement de fonds publics que vous menez avec la complicité de l'extrême droite au profit des plus riches qui n'ont que 20% de prélèvements quand les plus pauvres ont 50%. Parce que oui, les Français cotisent et payent des impôts. Vous les privez donc de ce qu'il leur est dû.
50:25Il se mobilise à Redon pour conserver des lits d'hôpitaux, en Seine-Saint-Denis pour éviter des fermetures de classes, à la Souterraine pour le retour des trains. Il est temps de rendre au peuple son patrimoine commun. C'est l'objet de la proposition de loi que nous déposons aujourd'hui pour faire entrer dans la Constitution l'accès garanti au service public. Parce qu'il n'y a pas de République sans service public, monsieur le Premier ministre.
50:50Comme souvent, il n'y avait pas de questions dans votre question. Et donc je crois que c'est l'objet de ces questions au Premier ministre que de poser une question et de recevoir une réponse. Vous avez commencé en rappelant le référendum sur la Constitution européenne et cette date. Et donc c'est sur ça que je vais vous répondre, puisque c'est d'actualité. Nous parlons beaucoup d'Europe en ce moment.
51:16Je me souviens des débats qui avaient eu lieu à l'époque. Je pense qu'on s'en souvient tous. Se rappeler de ce moment, de ce référendum, c'est aussi mesurer le chemin qui a été parcouru depuis. Moi, je me souviens qu'à l'époque, je commençais à m'intéresser à la politique. Les débats étaient très largement consacrés au travail détaché, à ce problème dont on parlait beaucoup, du plombier polonais. On n'en entend plus parler dans cette campagne. Pourquoi ? Parce qu'avec le président de la République, nous avons réglé le problème.
51:42On entendait parler à l'époque d'arriver enfin à un salaire minimum européen. On a réglé ce sujet avec enfin une directive européenne sur un salaire minimum. On entendait parler d'initiative européenne sur la transparence salariale pour arriver à l'égalité salariale entre les femmes et les hommes. Enfin, un texte européen a été pris sur ce sujet. La réalité, c'est que ces dernières années, nous avons progressé comme jamais sur l'Europe sociale. Et nous ne l'avons pas fait grâce à vous.
52:10Nous l'avons fait malgré vous, parce que vous ne travaillez pas au Parlement européen et systématiquement, vous vous opposez à toutes les avancées, à toutes les mesures que nous portons. Je vous remercie, madame la députée, de nous donner l'opportunité et la possibilité de mettre en avant ce qui, depuis 2005, a progressé en Europe pour l'Europe sociale et ce que nous entendons continuer à faire progresser dans les années à venir. Je vous remercie.
52:35Monsieur le Premier ministre, vous débattez au mépris du pluralisme avec seulement l'un des candidats aux prochaines élections. Vous vous invitez à la radio pendant l'interview de votre candidate, bien que vous avez juré y avoir été forcé. Le président de la République, lui, interviendra longuement à la télévision la veille de la fin de la campagne.
52:59Il y a comme un mélange des genres entre activité gouvernementale et électorale qui, de toute évidence, nous interroge. Depuis le 27 mai jusqu'au 9 juin, le gouvernement est dans la période traditionnelle de réserve.
53:15Pourtant, monsieur le Premier ministre, votre communication en faveur de votre liste, par le biais des réseaux officiels, contrevient à ce principe. Les moyens du ministère participent-ils à stimuler la campagne du camp présidentiel?
53:30La position, votre position ainsi que votre temps de parole en tant que chef du gouvernement n'ont pas vocation à combler les manques d'une campagne visiblement en échec.
53:42Tout comme l'audiovisuel public n'a pas à être votre organe de communication au mépris du pluralisme. Nous redoutions de telles dérives qu'elles deviennent demain monnaie courante avec votre fameuse réforme mortifère de l'audiovisuel public.
54:02Réforme soutenue par la droite avec pour seul lubie une espèce de nostalgie de l'ORTF. Mais finalement, l'exécutif prend les devants. Il prend les devants de sa propre réforme en s'accaparant toutes les antennes.
54:18Dans ce contexte inquiétant, quels sont les engagements du gouvernement pour garantir durant ces derniers jours de campagne un débat équitable et démocratique?
54:32On arrive au terme de cette séance. Les Insoumis et les écologistes nous ont parlé d'écologie. Les Horizons nous ont parlé des travailleurs en situation de handicap. Les LR, le Rassemblement national, nous ont parlé d'agriculture. Les Lyott nous ont parlé des collectivités locales. Je suis sûr que la question de renaissance qui arrive sera sur la vie quotidienne des Français.
54:52Vous nous faites les socialistes de la politique politicienne. C'est dommage. Je pense que les Français qui nous regardent, ils attendent plutôt qu'on parle de leur quotidien et des enjeux importants. Pourquoi c'est de la politique politicienne? Parce que madame la députée, et vous le savez, je sais que vous êtes membre de la commission éducation et culture et vous le savez, il y a ce qu'on appelle un gendarme dans les campagnes électorales du temps de parole qui s'appelle l'ARCOM et qui garantit que quand vous avez des personnalités qui s'expriment pour soutenir
55:21une candidature, leur temps de parole soit retiré du temps de parole pour cette liste. Ça a toujours fonctionné comme ça. J'espère que ça continuera toujours à fonctionner comme ça. C'est tout simplement nos règles. Donc, la réalité, c'est que oui, moi, j'assume. Je soutiens évidemment la liste de Valérie Heillet pour mon pays et pour l'Europe. Le président de la République aussi, quand il y a des expressions de membres du gouvernement en soutien de cette liste, c'est toujours comme ça a toujours été le cas sous toutes les majorités, sous tous les gouvernements décomptés du temps de parole.
55:50Donc, ce qui vous dérange, je vais vous dire ce qui vous dérange. Vous êtes probablement jalouse qu'on soutienne la liste de Valérie Heillet et pas la vôtre. Vous avez vous et votre liste. Vous avez les soutiens honteux. Vous êtes soutenu par François Hollande et vous avez le soutien honteux. Vous voulez le cacher le plus possible, ce qui n'est pas très agréable pour l'ancien président de la République. Et donc, c'est ça, la réalité. Et vous devriez plutôt vous réjouir. Vous devriez plutôt vous réjouir qu'il y ait des débats sur les européennes.
56:19À des heures de grande écoute pour intéresser les Français et leur permettre évidemment d'aller voter en connaissance de cause le dimanche 9 juin.
56:27Ce 5 juin sera la dernière séance de questions au Premier ministre. Quelques jours plus tard, Emmanuel Macron prononcera la dissolution de l'Assemblée nationale. C'est la fin de ce numéro des grands débats. On se retrouve très vite pour voir ou revoir une autre séance. A très bientôt sur LCP.
56:49Sous-titrage Société Radio-Canada

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