Olivier de Keranflec’h - Hausse du SMIC à 1600€ nets : impossible à mettre en oeuvre ?

  • il y a 2 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Olivier de Keranflec’h et ses invités débattent de la hausse du SMIC à 1600€ nets et de la difficulté à mettre en place cette mesure, voire quasi-impossible sans conséquences terribles.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline2

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Transcript
00:00Je vous propose que nous nous arrêtions à présent sur une autre attente force des Français,
00:05celle du pouvoir d'achat.
00:06Et le nouveau front populaire l'a bien compris, avec une mesure alléchante, celle du SMIC
00:10à 1 600 euros net, sauf qu'une hausse de plus de 14% du salaire minimum effraie fortement
00:17les chefs d'entreprise, notamment Marc Varnot, qui est autour de ce plateau, et les plus
00:21petites entreprises aussi.
00:23Alors les partisans de la mesure, eux, défendent le gain de pouvoir d'achat pour les salariés.
00:27C'est le cas de Sandrine Rousseau, elle s'exprimait sur le sujet hier sur Europe 1.
00:31Ecoutez.
00:32Je dis de 1 398 euros actuellement à 1 600 euros, que ces 1 600 euros de toute façon
00:38seraient atteints par les calculs normaux d'augmentation du SMIC dans les deux années,
00:46donc en fait c'est une accélération de l'augmentation et nous avons prévu, non mais sur les trois
00:54ou quatre ans, c'est une accélération, c'est pas non plus une révolution, nous avons prévu
00:59un fonds d'aide au TPE et PME parce qu'en effet la charge est lourde pour les petites
01:05et moyennes entreprises, ce qui fait qu'en fait l'État prendrait en charge, pour les
01:09petites et moyennes entreprises, l'augmentation de ce SMIC.
01:12Bon, je le disais, nous avons Marc Varnot, chef d'entreprise, autour de ce plateau, pour
01:17qui on imagine ce SMIC à 1 600 euros net, c'est un mirage.
01:20C'est un mirage dans le schéma actuel de l'économie française, c'est un mirage quand
01:27on a à côté de nous la Roumanie et la Bulgarie à 8 euros de l'heure quand nous on est à
01:3145 euros.
01:32C'est un mirage dans un pays où il y a 3 100 milliards de dettes, où il y a 160 milliards
01:36de déficits, où les entreprises ont la plus faible rentabilité d'Europe, où les prélèvements
01:41obligatoires sont à, la fiscalité ça sera plus de 50 %, les prélèvements à plus de
01:4650 %, on a aujourd'hui un niveau de vie de l'État qui est complètement dément, si on
01:50augmente de 15 % le SMIC, on met par terre immédiatement la moitié des TPE, mais surtout
01:55je reviens sur ce que disait madame à l'instant, Sandrine Rousseau, qui est complètement dément,
02:02quand on dit que dans les deux ans, on va arriver à 15 % d'augmentation du SMIC naturellement,
02:06pardonnez-moi, mais il faudrait qu'on ait effectivement 15 % d'inflation pour que ça
02:09puisse être le cas, et ça serait même extrêmement coûteux et extrêmement douloureux.
02:13Je pense que personne ne le souhaite, ce que souhaitent les chefs d'entreprise aujourd'hui
02:16et pas que les chefs d'entreprise, je crois, tous les Français de bon sens, c'est d'avoir
02:20avant tout un allègement des charges. Si cet allègement des charges est effectivement
02:25suivi d'une augmentation du SMIC, c'est peut-être jouable, mais pour autant il faut que les charges
02:29des entreprises ne baissent pas, et surtout que les coûts des entreprises n'augmentent pas,
02:33et c'est bien là la difficulté. Je rappelle quand même qu'au moment du Covid, si la France est le
02:39seul pays du monde à avoir fait l'activité partielle et les PGE, les prêts garantis par
02:44l'État, c'est parce qu'on allait avoir 11 millions de chômeurs, et que l'état de l'économie et
02:49l'état de rentabilité des entreprises en France aujourd'hui, qui sont surtaxées, ne permet pas
02:53ce genre de folie. Et Eliott Mamann, ce qui est terrible, c'est qu'il y a ce mirage. C'est très
03:00bonne précision, effectivement, Sarah Salman. Eliott Mamann, il y a ce mirage des 1600 euros net,
03:04on l'a bien compris, et en même temps il y a une attente forte des Français qui veulent pouvoir
03:09s'en sortir, tous ces Français qui ne finissent pas leur fin de mois. Comment vous faites ?
03:14Comme Sarah Salman vient de le préciser, il y a une dimension qui est sciemment impensée dans le
03:18programme du Nouveau Front Populaire, c'est celui de la production. Subventionner la consommation ou
03:23chercher à augmenter le pouvoir d'achat est tout à fait louable. Néanmoins, dans une économie aussi
03:29désindustrialisée que l'économie française, on peine à comprendre à quoi servirait cette
03:34explosion de demandes si l'on ne parvient pas, en parallèle, à augmenter l'offre. D'ailleurs,
03:39une chose qui pourrait permettre à tous les Français d'augmenter leur pouvoir d'achat,
03:43est l'augmentation de la productivité, en plus de l'augmentation de la production,
03:47puisque naturellement, il serait assez bon pour la France, tant d'un point de vue international
03:52que simplement pour l'économie interne à l'heure actuelle, de travailler un peu plus chaque semaine.
03:58Et c'est d'ailleurs une dimension qui, elle, en revanche, est présente dans le programme du
04:03Nouveau Front Populaire, puisque le NFP aimerait revenir aux 35 heures réelles. Comme vous le
04:08savez, au cours du premier mandat d'Emmanuel Macron, l'intégralité des heures supplémentaires,
04:12au-delà de 35 heures, ont été intégralement défiscalisées. Le NFP aimerait revenir dessus,
04:18pour rétablir les 35 heures réelles, voire même, c'est un nouveau désaccord qui peut avoir lieu au
04:22sein des différents partis membres de cette coalition, proposer un passage partiel à 32
04:27heures hebdomadaires. Ce qui, évidemment, n'aiderait en rien la situation économique du
04:33pays et, assurément, ne permettrait pas d'augmenter le pouvoir d'achat des Français.
04:36On l'a compris, une catastrophe, donc, ce programme économique du Nouveau Front
04:41Populaire, c'est un fait. C'est une catastrophe aussi, c'est l'inculture économique des
04:45parlementaires, de bon nombre de parlementaires. Mais ça, ce n'est pas le but de l'opération.
04:48Le but de l'opération, c'était de pondre un programme dont tout le monde sait que,
04:55sur bien des points, et notamment celui-ci, il est strictement et purement inapplicable.
05:00Allez, nous allons marquer une pause sur CNews et sur Europe 1. En 10 secondes, alors.
05:06On est exactement au même sujet que le sujet des retraites à l'époque. Vous comprenez,
05:10le thème des retraites, il est à l'équilibre. Oui, on a prélevé 200 milliards de plus en 20
05:14ans sur les entreprises. Ça coûte 15 points du PIB ici quand ça coûte 9 ailleurs. Et donc,
05:17c'est à l'équilibre. Les données de départ sont fausses. C'est pour ça qu'il faut tout décrypter.
05:21Parce que 1 600 euros, je serais très content qu'effectivement tout ça. Mais il ne faut pas
05:24que ce soit une charge pour les entreprises. Allez, nous marquons une très courte pause sur
05:27CNews et sur Europe 1. Nous allons nous intéresser dans un instant à ces convois qui ont provoqué
05:32beaucoup de réactions dans les rues de la capitale. Des 4x4 avec des mitraillettes sur le toit,
05:36convoi de la police catarienne. Et oui, ils sont à Paris pour donner un coup de main aux forces
05:41de police françaises. On sera avec Claude Monique, spécialiste du renseignement et des questions de
05:46terrorisme avec nous pour en parler. Restez avec nous sur CNews et sur Europe 1. A tout de suite.

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