INTERNATIONAL - Quelle suite imaginer pour Biden ?
Avocat spécialiste des États-Unis, Jean-Claude Beaujour nous décrypte l'actualité suite au discours de Biden au sommet de l'OTAN.
Regardez L'invité de RTL Midi avec Vincent Parizot du 12 juillet 2024.
Regardez L'invité de RTL Midi avec Vincent Parizot du 12 juillet 2024.
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00:00RTL midi avec Vincent Parizeau.
00:03Mesdames et Messieurs, le Président Poutine, le Président Poutine, celui qui peut battre
00:09le Président Poutine, le Président Zelensky.
00:12Voilà, c'était donc en direct hier soir cette conférence de presse de Joe Biden,
00:17en étant direct de Washington justement.
00:19Bonjour Jean-Claude Beaujour, avocat international, spécialiste des Etats-Unis, on a eu le sentiment
00:26d'assister à un naufrage en direct, et pourtant il s'était préparé spécialement
00:31pour ça le Président des Etats-Unis.
00:34Oui, effectivement, nouvelle gaffe au cours de cette conférence de l'OTAN qui s'est
00:42visiblement bien passée comme le dit le Président lui-même, mais ça a créé une nouvelle série
00:48de frayeurs au point où certains se disent que le Président pourrait, devrait abandonner
00:53à commencer par un certain nombre de soutiens, et notamment ceux qui le financent, parce
00:58que je rappelle que dans cette histoire, loin de ce qui se passe en France, une campagne
01:03américaine comme celle-là, c'est un milliard de dollars, donc on ne peut pas badiner avec
01:07ces choses-là.
01:08Ça veut dire que ça pourrait évoluer dans les prochains jours, parce qu'évidemment
01:13le temps presse ?
01:14Alors, tout est possible, deux choses, c'est vrai que le Président Biden a défendu bec
01:21et ongle deux choses, il dit tout d'abord « je suis le meilleur candidat aujourd'hui
01:25pour pouvoir battre Donald Trump », « si vous me parlez d'autres candidats, commencez
01:30par la vice-présidente, mais personne ne fait mieux que moi », en d'autres termes
01:35« pourquoi me changer et donc de prendre le risque d'échouer ». Deuxièmement, il
01:39dit « les médecins ne me demandent pas de faire d'examens neurologiques plus poussés,
01:43personne ne me le dit donc je n'ai pas de raison de le faire », enfin dit-il « j'ai
01:47mis un bilan, un bilan en matière économique, un bilan en matière sociale et sur le plan
01:52international je me suis considérablement investi dans la défense des États-Unis vis-à-vis
01:57des Chinois, dans ce qui se passe au Proche-Orient, ce qui se passe en Europe ». Donc le Président
02:03dit rester dans la course et d'ailleurs il n'a pas le choix parce que tant s'il
02:08devait décider, et tout est encore ouvert, s'il devait décider de se retirer, il faudrait
02:13tout d'abord que ce soit chirurgical, le faire rapidement et puis avoir tout de suite
02:17le remplaçant parce que les démocrates dont la Convention va se tenir le mois prochain
02:21ne peuvent plus se permettre d'être dans l'hésitation, ça serait carrément mortel
02:27et suicidaire pour eux, et ce d'autant qu'en fin de semaine, le 18, Donald Trump devrait,
02:33lui de son côté, déclarer candidat officiel des Républicains.
02:38Donald Trump, justement, on est assez étonné du silence du camp Trump, pourquoi ? C'est
02:43parce qu'il pense qu'en fait, dans cette situation, Biden est le meilleur adversaire
02:47possible et que le mieux c'est qu'il ne soit pas remplacé ?
02:50Alors, pas exactement, je pense que cette fois-ci, Donald Trump a changé de posture,
02:57il veut rassurer, n'oublions pas ce qu'on lui reproche à Donald Trump, on lui reproche
03:02d'être à l'origine, en tout cas de n'avoir rien fait pour éviter les événements du
03:066 janvier, d'être contre l'État de droit, d'avoir un style qui ne passe pas, et il
03:12doit rassurer, maintenant qu'il est sûr d'avoir l'électorat républicain, le socle
03:17de l'électorat républicain, il doit aller convaincre les modérés qu'il sera un autre
03:22président que sous sa première mandature.
03:25Donc, tout d'abord, il change de posture, il est plus réservé, il n'a plus besoin
03:31d'infectiver son concurrent, donc il laisse faire pour à la fois se donner une nouvelle
03:38image et puis surtout parce que les gars se multipliant dans le camp d'en face, il n'a
03:44plus besoin de faire grand-chose en réalité, il laisse tomber le fruit lorsqu'il est mûr
03:49et c'est ce qui se produit.
03:51Donc, on voit bien qu'il est dans une double fonction, changer de style et en même temps,
03:56en face, il y a un certain nombre d'hésitations qui lui profitent forcément.
04:00Un dernier mot, Jean-Claude Beaujour, quelle est la fenêtre pour éventuellement que les
04:05démocrates arrivent à débrancher Biden ? À quel moment il sera trop tard ?
04:12Vous partez du principe qu'il sera débranché, il faut encore rester prudent, c'est vrai
04:17qu'on entend dire ici ou là que tout est encore possible, d'ailleurs, ce nombre de
04:22personnalités démocrates appellent à ce changement, ça pourrait arriver pendant la
04:28convention des Républicains, dans cette période-là, de manière à brouiller un petit peu l'actualité
04:33parce que vous imaginez très bien que s'il y avait une actualité de ce genre pendant
04:38la convention des Républicains, c'est-à-dire qui s'ouvre cette semaine, elle s'ouvre le
04:4215, elle sera du 15 au 18, et bien ça pourrait brouiller l'actualité, mais en tout état
04:47de cause, il faudrait que ce soit avant ou juste au moment de la convention des démocrates
04:52le mois prochain.
04:53Merci beaucoup Jean-Claude Beaujour qui était en direct de Washington, merci d'être intervenu
04:58dans RTL Midi, une courte pause, et puis dans un instant, nous serons en immersion
05:04avant d'être avec le champion de France de barbecue, mesdames, messieurs, à tout de
05:07suite.
05:08RTL, pour tout comprendre de l'actualité.