Emmanuel Macron s'exprime depuis Washington où se déroule le sommet de l'OTAN, au cours duquel le chef de l'État a réaffirmé les engagements français sur l'Ukraine. Le président de la République s'est également adressé aux Français mercredi dans une lettre parue dans la presse quotidienne régionale dans laquelle il appelle les "forces politiques républicaines" à "bâtir une majorité solide" pour gouverner
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00:00Mesdames, Messieurs l'Ambassadeur, Mesdames, Messieurs, merci d'être là.
00:02Je vais dire quelques mots.
00:04Ambassadeurs, Mesdames, Messieurs l'Ambassadeur, Mesdames, Messieurs l'Ambassadeur, merci beaucoup.
00:07Il était important, en effet, que l'Alliance célèbre ses 75 ans ici à Washington.
00:12Et je veux avant toute chose remercier le Président Biden
00:15pour la parfaite organisation du sommet
00:18et sa généreuse hospitalité comme la conduite efficace des débats.
00:22Je veux aussi remercier le Secrétaire Général Jens Stoltenberg
00:28qui a ici tenu son dernier sommet après dix années
00:31comme Secrétaire Général de l'OTAN.
00:34Je remercie pour sa compétence, sa loyauté,
00:36tout particulièrement les dernières années.
00:39Notre Alliance continue de jouer un rôle fondamental
00:42dans la défense collective de la zone euro-atlantique,
00:45une alliance à laquelle la France est attachée,
00:47où elle prend toute sa place,
00:49avec son engagement reconnu et sa voix singulière.
00:52Le contexte appelle évidemment à une gravité particulière,
00:57le retour de la guerre sur le continent européen,
01:00la situation au Proche-Orient
01:03et la tension de grands équilibres géopolitiques.
01:06Pour tout cela, l'Alliance doit continuer
01:09de démontrer sa pertinence
01:12et la France d'y faire entendre une voix forte.
01:15Je m'y suis attaché au cours de ces deux jours,
01:18dans le même esprit tout à la fois d'exigence et d'engagement
01:21que j'ai toujours montré à l'égard de l'OTAN.
01:24Nous avons pu ainsi avoir plusieurs séquences,
01:27la réunion du Conseil de l'Atlantique Nord entre alliés,
01:30la réunion avec les partenaires européens et Asie-Pacifique,
01:33le Conseil OTAN-Ukraine, dont nous avions décidé
01:36la création l'année dernière à Vilnius,
01:39et enfin la cérémonie pour les accords bilatéraux
01:42avec l'Ukraine.
01:44Au-delà de cela, plusieurs réunions bilatérales
01:47se sont tenues avec le chancelier allemand,
01:50le nouveau Premier ministre britannique,
01:53et finalement les nouveaux Premiers ministres des Pays-Bas
01:56et de Nouvelle-Zélande.
01:57Alors, que retenir essentiellement de ces deux jours ?
02:00D'abord, l'alliance s'est renforcée.
02:03Elle s'est réunie pour la première fois à 32 aujourd'hui.
02:06L'adhésion de la Suède, après celle de la Finlande,
02:09apporte de nouvelles forces à notre alliance,
02:12comme à notre défense collective,
02:15et elle est aussi le signe d'un échec stratégique de la Russie.
02:18Ensuite, l'engagement accru des Européens
02:21renforce l'alliance, non seulement par leur nombre,
02:23mais par leurs efforts.
02:2523 alliés dépassent désormais les 2% du PIB
02:28de dépenses de défense,
02:31et beaucoup s'engagent sur le terrain.
02:34Nous faisons ainsi plus et mieux, ensemble,
02:37et de manière cohérente.
02:39La France fait l'effort qui est attendu d'elle,
02:42et avec les deux lois de programmation militaire,
02:45sur 10 ans, nous aurons doublé notre budget de défense.
02:48Sur l'Ukraine, l'alliance joue aussi tout son rôle.
02:51D'abord, l'OTAN continue d'assurer de manière crédible
02:54la protection du territoire des Alliés face aux menaces russes.
02:57Depuis 28 mois maintenant,
03:00la Russie poursuit sa guerre d'agression contre l'Ukraine,
03:03mais malgré ses tentatives d'affaiblir notre unité,
03:06elle échoue à diviser les Alliés.
03:09La garantie apportée par l'article 5 continue de démontrer
03:12sa force et son efficacité, et nous poursuivons
03:15de la posture de dissuasion et de défense de l'OTAN,
03:18conformément aux décisions prises au précédent sommet.
03:21La France, vous le savez, est l'un des principaux acteurs
03:24du renforcement du flanc est de l'Alliance.
03:27Nous déployons près de 300 personnels militaires en Estonie.
03:30Nous dépêchons régulièrement des missions de police du ciel
03:33depuis la Lituanie.
03:36Enfin, près de 700 personnels en Roumanie,
03:39avec des moyens de défense aérienne sophistiqués,
03:42que nous avons d'ailleurs déployés quelques jours à peine
03:45après le lancement de l'offensive de février 2022.
03:48En tout, ce sont plus de 2 000 militaires français
03:51qui sont engagés dans les opérations militaires de l'OTAN
03:54à l'est de l'Europe.
03:57La France prend ainsi toute sa part
04:00dans les efforts capacitaires qui sont attendus de chaque Allié
04:03et se situe au tout premier rang des nations
04:06quand il s'agit d'honorer les engagements auxquels
04:10elle a souscrit dans un cadre otanien.
04:13Nous contribuons par ailleurs au renforcement des moyens
04:16des Alliés et c'est dans cet esprit que les ministres des Armées
04:19et ministres de la Défense ont pu signer ce matin
04:22une initiative dite ELSA pour développer
04:25des missiles de longue portée.
04:28La France l'a signée avec l'Italie, la Pologne, l'Allemagne
04:31et plusieurs autres partenaires et Alliés
04:34sont en train d'instruire le dossier
04:37pour pouvoir se joindre à cette initiative.
04:40S'il n'est pas question que l'Alliance soit directement impliquée
04:43dans la guerre en Ukraine, il est par contre essentiel
04:46que les Alliés maintiennent tout le soutien
04:49qu'ils lui apportent efficacement.
04:52La Russie ne doit pas gagner la guerre,
04:55il s'agit non seulement de l'avenir de l'Ukraine
04:58mais aussi de la paix et de la sécurité de tous sur le continent.
05:01C'est pourquoi dans l'esprit de la conférence du 26 février
05:04nous soutenons constamment l'assistance militaire
05:07que nous apportons à l'Ukraine à titre national
05:10avec nos partenaires européens dans le cadre du G7
05:13et bien sûr dans le cadre de l'OTAN.
05:16Notre soutien continue de faire la différence
05:19et doit permettre à l'Ukraine de répondre aux attaques russes.
05:22Nous continuerons de l'appuyer aussi longtemps que nécessaire.
05:25C'est dans cet esprit que des décisions importantes
05:28ont aussi été prises ici à Washington
05:31et progressées vers l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN.
05:34D'abord avec la création d'une structure pour coordonner
05:37une grande partie de l'assistance militaire et de la formation.
05:40Un haut représentant civil de l'OTAN se chargera
05:43de cette coordination. Ensuite avec un paquet financier
05:46qui regroupe et consolide l'ensemble des engagements
05:49pris à titre national, européen ou autre et les ancre dans la durée.
05:52C'est dans cet esprit qu'ont d'ailleurs été mises en valeur
05:55ce soir dans les cérémonies des arrangements bilatéraux
05:58de sécurité signés avec l'Ukraine, comme celui que nous avons signé
06:01pour ce qui est de la France en février dernier.
06:04Enfin avec un langage clair sur l'adhésion
06:07de l'Ukraine à l'OTAN, perspective nécessaire
06:10pour consolider sa position vis-à-vis de la Russie
06:13et aussi pour garantir le retour à la paix
06:16et à la sécurité sur le continent européen.
06:19C'est l'ancrage euro-atlantique irréversible
06:22de l'Ukraine qui est ainsi marqué.
06:25Dernier point, l'OTAN est une alliance
06:28qui s'insère et trouve une place maîtrisée
06:31dans un monde géopolitique plus vaste,
06:34comme l'a montré la discussion entre justement
06:37les partenaires européens et indo-pacifiques ce matin.
06:40L'imbrication croissante des questions de sécurité mondiale
06:43légitime une discussion sur la zone indo-pacifique à l'OTAN,
06:46à l'heure où la Russie s'allie à la Corée du Nord
06:49pour frapper l'Ukraine et où le caractère hybride
06:52des menaces justifie que celles et ceux
06:55qui défendent le droit international,
06:58luttent contre un impérialisme contemporain,
07:01décident de faire de cette alliance et de ces partenariats
07:04un moyen de faire respecter justement le droit et la paix.
07:07Il est temps pour tous les pays de la région
07:10de tirer les conséquences en termes de transfert d'armes,
07:13de matériel sensible à l'Ukraine à cet égard
07:16et de n'accepter aucun contournement de nos décisions.
07:19Il ne s'agit nullement de rentrer dans une logique de bloc
07:22et l'OTAN a une vocation qui est claire
07:25dans son titre même et dont la géographie est précisée.
07:28Et donc il nous faut bâtir des partenariats nouveaux,
07:31des coopérations, c'est ce qui permet d'obtenir
07:34par exemple des membres asiatiques et indo-pacifiques
07:37qui étaient présents, un soutien sans faille
07:40à l'Ukraine à nos côtés, ce qui a beaucoup de valeur,
07:43ce qui nous permet de développer des actions coordonnées
07:46en matière d'intelligence artificielle,
07:49mais en aucun cas de faire de l'OTAN une alliance de défense
07:52qui aurait à se déployer en indo-pacifique.
07:55De même, nous devons aussi répondre vigoureusement
07:58au procès qui nous est parfois fait de double standard.
08:01Certains nous reprochent parfois de nous préoccuper
08:04nettement moins de Gaza que de l'Ukraine
08:07et ce reproche porte à tous un préjudice profond.
08:10Nous devons démontrer qu'il est infondé,
08:13il est urgent de parvenir à un cessez-le-feu à Gaza,
08:16de libérer les otages et de mettre en place
08:19la désescalade qui est indispensable pour prévenir
08:22l'extension de la guerre au Liban.
08:25La France ne ménagera aucun effort en ce sens
08:28et nous serons appelés à prendre des initiatives prochainement.
08:31Enfin, le moment est venu de faire une place
08:34beaucoup plus grande à l'Union européenne
08:37et aux piliers européens de l'Alliance.
08:40C'est le rendez-vous de leurs responsabilités
08:43et c'est une transformation majeure des dernières années.
08:46Et ils doivent encore faire davantage.
08:49Ils doivent le faire avec leurs ressources,
08:52de manière coordonnée, en développant leurs instruments,
08:55leur base industrielle, en changeant d'échelle,
08:58en standardisant entre eux, en achetant chez eux.
09:01Et je crois que l'une des révolutions qu'on a vues à l'oeuvre
09:04qui avait commencé un peu avant 2022
09:07et que nous avons nous-mêmes promus depuis 7 ans
09:10au sein de l'Union européenne,
09:13est une révolution copernicienne dans la manière d'appréhender
09:16justement les complémentarités au sein de l'OTAN.
09:19Il était impossible de parler de piliers européens
09:22ou de parts européennes au sein de l'OTAN
09:25il y a de ça encore 3-4 ans.
09:28Je rappelle que c'est à Rome, dans la déclaration
09:31que nous avions co-signée en 2021 avec le président Biden,
09:34il est maintenant pleinement intégré dans le langage courant
09:37de l'OTAN et assumé par les Européens.
09:40Pour toutes ces raisons,
09:43ayant remercié et félicité le secrétaire général
09:46sortant, Jens Stoltenberg,
09:49je me félicite de la nomination à la tête de l'OTAN
09:52de Marc Routteux, Européen convaincu
09:55que c'est l'importance du lien transatlantique,
09:58collègue exemplaire dont l'expérience nous sera précieuse
10:01où l'alliance est plus nécessaire que jamais.
10:04Voilà les quelques mots que je souhaitais prononcer
10:07en conclusion et pour rendre compte
10:10de ce sommet et des rendez-vous qui se sont tenus en marge.
10:13Je vais maintenant répondre à vos questions.
10:24Bonsoir M. le Président de la République, Florent Tardif pour CNews.
10:27La situation politique en France est venue
10:30à s'inviter dans les conversations que vous avez pu avoir
10:33ces derniers jours ici à Washington avec vos différents
10:36homologues. M. le Président de la République,
10:39le nouveau Front populaire devrait dévoiler le nom d'un Premier ministre
10:42demain. Est-ce que vous nommerez à Matignon
10:45cet homme ou cette femme qui sera
10:48désignée puisqu'ils sont arrivés en tête
10:51devant votre majorité sortante et le Rassemblement national ?
10:54Êtes-vous capable de nous donner un oui ou un non
10:57définitif ce soir ou cela pourrait-il dépendre du profil
11:00ou de la couleur politique de la personne désignée ? Merci beaucoup.
11:03Je ne ferai aucun commentaire et vous le comprendrez bien
11:06depuis Washington sur la situation politique intérieure.
11:09Ce que je peux vous dire, c'est que j'ai pu confirmer
11:12à l'ensemble de mes homologues et alliés que la France
11:15aurait une approche de continuité de ses engagements internationaux,
11:18qu'il s'agisse de l'Europe, de l'Alliance
11:21ou du soutien à l'Ukraine car les forces
11:24politiques qui constituent une majorité
11:27à l'Assemblée sont en faveur de ces lignes
11:30et qu'en aucun cas ce sont les forces
11:33qui les remettaient en cause qui ont dégagé une majorité.
11:36Cela les a rassurés. Par ailleurs, la France
11:39a une constitution claire en ces domaines qui permet
11:42d'assurer la continuité de sa politique étrangère
11:45et sa crédibilité internationale.
11:54Je m'abstiendrai de faire tout commentaire
11:57de politique intérieure américaine.
12:00Il nous arrive à tous de faire des lapsus.
12:03Cela m'est arrivé, cela m'arrivera sans doute demain,
12:06mais je pense qu'il est important d'assurer
12:09la continuité de sa politique intérieure américaine.
12:12C'est ce que nous devons faire.
12:15C'est ce que nous devons faire.
12:18C'est ce que nous devons faire.
12:21Cela m'est arrivé, ça m'arrivera sans doute demain.
12:24Je vous demanderai la même indulgence
12:27qu'il faut avoir entre personnes bienveillantes.
12:30Maintenant, j'ai pu discuter avec le président Biden
12:33longuement hier lors du dîner.
12:36J'ai pu aussi l'écouter échanger en marge des rendez-vous.
12:39J'ai vu comme à chaque fois un président qui est aux Affaires
12:42en charge, précis sur les dossiers, qu'il connaît bien,
12:45un homme expérimenté parce qu'il est sans doute
12:48autour de la table l'un de ceux qui a le plus de profondeur
12:51de chance sur ces sujets internationaux et dont
12:54la solidité en tant qu'allié, sa connaissance et son attachement
12:57à l'Europe sont exemplaires.
13:00Et je dois vous le dire, la France, l'Europe,
13:03l'Ukraine ont beaucoup de chance d'avoir une administration,
13:06un président engagé comme il l'est.
13:09C'est le plus important pour moi et la discussion que nous avons
13:12eue hier était une discussion précise, amicale,
13:15professionnelle et pleinement rassurante à tous égards
13:20sur l'engagement américain, sa force et sa continuité.
13:26Bonjour M. le Président, Thomas Desprez pour RTL.
13:29Hier, vous avez échangé avec le chancelier Olaf Scholz.
13:32Vous avez évoqué cette question des coalitions.
13:35Ce matin, il s'est dit optimiste quant à la capacité des leaders
13:38français de discuter. Est-ce que vous, vous êtes optimiste ?
13:41Qu'est-ce que vous diriez du calendrier, de la date limite
13:44que vous attendez pour nommer ce nouveau gouvernement ?
13:47Et que se passera-t-il s'ils ne parviennent pas à se mettre
13:50d'accord dans les prochains jours ?
13:53Je ne voudrais pas que vous vous sentiez obligé de ne poser
13:56aucune question sur l'OTAN, la défense, la guerre,
13:59l'Ukraine, etc. Vraiment, ne vous sentez pas réfrénés.
14:02Mais comme je viens de le dire à votre collègue,
14:05je ne ferai aucun commentaire de politique intérieure.
14:08Monsieur le Président, Samir Diarny de l'agence Bloomberg.
14:11Quand vous voyez Viktor Orban en Chine, en Russie,
14:14avec Trump, est-ce que vous ne craignez pas qu'au bout
14:17d'un moment ça puisse compromettre la sécurité des Européens ?
14:20Est-ce que vous en avez parlé avec vos alliés ?
14:23Est-ce que vous en avez parlé avec Viktor Orban lui-même ?
14:26Oui, j'en ai parlé avec Viktor Orban, avec qui j'ai des discussions régulières.
14:29Je pense qu'il est tout à fait légitime,
14:32et je suis attaché à la souveraineté des États
14:35et l'indépendance de leur diplomatie,
14:38qu'un chef de gouvernement puisse se rendre dans un État
14:41qu'il choisit, donc c'est un choix.
14:44Simplement, il ne doit y avoir aucune ambiguïté,
14:47il ne l'a pas fait en tant que président,
14:50ce semestre, avec des responsabilités européennes.
14:53Et donc c'est en tant que Premier ministre hongrois
14:56qu'il a pu se rendre dans ces pays, c'est très utile,
14:59c'est son choix, il l'a fait souverainement,
15:02il ne nous a en rien informé au préalable
15:05et n'a reçu aucun mandat, c'est tout.
15:08Et donc ça n'engage que la Hongrie, toute la Hongrie,
15:11ce qui est déjà important et tout à fait respectable,
15:14mais pas davantage que la Hongrie.
15:17Pour le reste, l'Europe est unie, elle est claire,
15:20l'OTAN aussi, et je le dis avec beaucoup de respect
15:23pour un collègue et beaucoup de respect pour la Hongrie.
15:32Bonsoir, Philippe Ricard pour Le Monde.
15:35Vous avez dit que vous aviez senti le besoin
15:38de rassurer vos homologues.
15:41En quoi les avez-vous sentis inquiets,
15:44en fait, sur la situation antérieure française ?
15:47En quoi les avez-vous sentis inquiets ?
15:50Et avez-vous eu le sentiment que vos commentaires
15:53les ont effectivement rassurés ? Merci.
15:56Non, je n'ai pas du tout senti inquiets mes homologues.
15:59Je pense que j'en ai senti beaucoup soulagés
16:02parce qu'ils avaient compris que le risque
16:05d'avoir une formation politique qui remettait en cause
16:08la présence dans le commandement intégré de l'OTAN,
16:11qui questionne pour une autre notre dissuasion,
16:14qui remette en cause profondément l'aide à l'Ukraine,
16:17était de nature à pouvoir compliquer
16:20les décisions que nous avions prises,
16:23même si là aussi notre Constitution est claire.
16:27Il n'y a pas eu d'autres commentaires, comme je vous le dis.
16:30Les choses avancent. Allez-y, si vous avez une dernière question.
16:33Après, on ira prendre l'avion.
16:36Bonsoir, Bastien Auger pour TF1-LCI.
16:39Vous venez à l'instant de dire que vous avez rassuré
16:42vos partenaires, si on comprend entre lignes,
16:45que vous dites à la fois sur le fait que le Rassemblement
16:48national ne prendrait pas les commandes du gouvernement,
16:51mais vous parlez aussi de ceux qui remettent en cause
16:54la France insoumise. Est-ce que ça veut dire
16:57que vous dites ce soir que la France insoumise
17:00n'intégrera pas de gouvernement français,
17:03même si c'est ce que vous demande,
17:06une partie des forces politiques françaises qui estiment
17:09être arrivées en tête ?
17:12C'est bien essayé, mais je ne répondrai pas davantage
17:15à des questions de politique intérieure.
17:18Je ne peux pas vous reprocher d'avoir essayé.
17:21Le communiqué de l'Alliance pointe l'alignement
17:24des régimes autoritaires, Russie, Chine,
17:27Corée du Nord, Iran.
17:30Comment est-ce que l'OTAN doit s'adapter
17:33à cette nouvelle configuration avec la Russie
17:36et la Chine qui coopèrent et qui défient l'Occident ?
17:39Merci.
17:42C'est un peu ce que j'évoquais tout à l'heure
17:45et que nous avons partagé en effet ce matin
17:48avec nos partenaires pacifiques.
17:51C'est un état de fait qu'il y a aujourd'hui
17:54des coopérations dans le contexte ukrainien qui se créent.
17:57D'abord entre la Russie et la Corée du Nord
18:00avec des accords réciproques
18:03et des vrais partenariats capacitaires.
18:06Ensuite avec l'Iran sur la question des drones.
18:09Ils sont perceptibles et c'est traçable
18:12sur le théâtre ukrainien.
18:15Ils ont des connaissances proliférantes
18:18et des comportements internationaux
18:21qui sont inquiétants.
18:24Ensuite, la question de la Chine doit être qualifiée
18:27avec précision.
18:30Il est apparu et nous avons identifié, partagé,
18:33et partagé y compris avec les Chinois,
18:36le fait que plusieurs éléments technologiques
18:39ou matériaux duos étaient utilisés sur le théâtre ukrainien.
18:42Il est différent de livrer des armes
18:45ou d'avoir une coopération militaire établie.
18:48Il y a des éléments de clarification qui sont à faire.
18:51Mais vous voyez bien que la situation en particulier
18:54ces derniers mois a en effet créé des coopérations
18:57directes ou indirectes qui, de fait,
19:00sont à prendre en compte quand on regarde
19:03la sécurité de notre continent.
19:06C'est à ce titre qu'il est fait référence à cela.
19:09C'est de répondre aux défis qui sont les nôtres
19:12pour notre sécurité collective.
19:15Pour l'Indo-Pacifique, c'est d'ailleurs le coeur
19:18de notre stratégie qui a été annoncée dès 2018
19:21et qui a été annoncée en Européen en 2020,
19:24mais jamais en entrant dans la logique de bloc.
19:27Voilà, c'est le sens des qualifications
19:30et des conclusions que nous avons pu écrire.
19:33Donc il y a une grande vigilance sur ces sujets.
19:36Il y a une manifestation aussi du fait que plusieurs puissances
19:39qui sont membres de l'OTAN les regardent avec détermination,
19:42vigilance, et dans les cadres appropriés,
19:45que ce soit les Nations unies ou que ce soit les formats ad hoc,
19:48nous continuerons de mener justement
19:51les initiatives qui conviennent pour réduire
19:54ces coopérations, empêcher les proliférations et autres.