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Le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête au second tour des élections législatives, devenant la premier force politique de l'Assemblée nationale. Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, participe aux réunions en tant que chef de parti, afin de désigner le Premier ministre souhaité par le Nouveau Front Populaire.
Regardez L'invité de RTL avec Olivier Bost du 09 juillet 2024.

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Transcription
00:007h46, l'invité de RTL Matin, Olivier Bost, et donc Fabien Roussel.
00:08Fabien Roussel, vous dites qu'il faut respecter le choix des électeurs.
00:12Le choix numéro un des électeurs dimanche, c'est de refuser le Rassemblement National, pas d'être gouverné par la gauche, non ?
00:19Écoutez, il faut regarder tout ce qui s'est passé depuis le 9 juin quand même.
00:26Les français viennent de voter trois fois en l'espace de trois semaines,
00:30et quand même, ils ont exprimé, un, le rejet de la politique d'Emmanuel Macron.
00:35Le président de la République, ses représentants sont défaits, battus.
00:39Et ensuite, ils ont dit, il faut que ça change.
00:41Il faut que ça change pour nous, pour notre pouvoir d'achat, pour notre vie de tous les jours,
00:45pour nos services publics, pour notre sécurité, pour tout ça.
00:48Ils ont dit, il faut que ça change.
00:50Et donc, ils ont voté massivement pour des candidats de l'extrême droite.
00:55Il faut le reconnaître.
00:57Et au second tour de l'élection législative, ils ont dit, mais on ne veut pas de l'extrême droite.
01:01On ne veut pas qu'ils aient une majorité absolue.
01:05Et ils ont placé en tête les députés du Nouveau Front Populaire,
01:09avec le programme et les propositions que nous avons mis sur la table.
01:12Eh bien, essayons, allons-y.
01:15Et c'est aujourd'hui la possibilité de pouvoir répondre aux immenses attentes qui ont été exprimées.
01:19Mais est-ce que vous criez victoire depuis dimanche soir ?
01:22Vous réclamez le pouvoir, très clairement, et de gouverner.
01:25Donc, quelque part, est-ce qu'on peut dire que vous êtes en train de tenter de forcer les portes de Matignon ?
01:30Alors, je ne crierai pas victoire.
01:32Je pense qu'il faut avoir beaucoup d'humilité.
01:35La situation est extrêmement compliquée,
01:38puisque au Parlement, à l'Assemblée Nationale,
01:41aucun bloc n'a de véritable majorité, encore moins de majorité absolue.
01:45Seul le bloc Nouveau Front Populaire est devant, et a le plus de députés.
01:51La situation est extrêmement difficile.
01:54Je pense que la voie, elle est même très étroite pour pouvoir gouverner.
01:58C'est fragile.
01:59Et donc, il faut avoir de l'humilité, de la modestie.
02:03Et en revanche, il faut essayer.
02:06Il faut essayer.
02:07Il faut que le Président de la République nous laisse gouverner.
02:12Laisse sa chance à un gouvernement du Nouveau Front Populaire
02:17qui apportera des réponses aux problèmes des Français,
02:21de salaires, de retraite, de factures, de services publics.
02:25Nous avons fait des propositions là-dessus.
02:27Elles sont connues.
02:28La coalition que nous avons présentée aux Français, elle ne tombe pas du ciel.
02:31Elle a été travaillée il y a plusieurs semaines.
02:34Elle s'est présentée face aux électeurs et aux électrices.
02:36Et donc, allons-y, essayons.
02:39Alors, vous dites qu'il faut essayer de gouverner.
02:41On va y revenir.
02:42Mais tout d'abord, où en êtes-vous ce matin de vos rendez-vous dans des lieux secrets
02:46avec les autres parties de gauche pour proposer un Premier Ministre à Emmanuel Macron ?
02:51Eh bien, nous poursuivons les discussions
02:54comme nous l'avons fait au lendemain du 9 juin des élections européennes.
02:58Vous savez, on nous a dit qu'on serait incapables, la gauche, de se retrouver
03:02au lendemain de la dissolution.
03:04En quelques heures, en quelques jours, nous avons su nous mettre autour de la table,
03:08créer le Nouveau Front Populaire.
03:10On nous a dit qu'on serait incapables de se mettre d'accord
03:12sur un programme qui nous rassemble tous dans notre diversité
03:14et partage avec des différences.
03:16Nous avons su le faire.
03:18Et maintenant, on nous a même dit qu'on serait incapables de l'emporter.
03:23Personne n'avait écrit ce scénario où nous arriverions en tête.
03:28Nous sommes arrivés en tête.
03:29Maintenant, nous discutons, nous travaillons
03:33à l'élaboration d'un gouvernement,
03:36la désignation d'un Premier Ministre en notre sein.
03:39Et puis, à trouver les moyens, à trouver ce chemin étroit
03:44qui permettrait à la France d'avoir un gouvernement
03:47et aux Français d'avoir enfin des réponses à leurs questions.
03:49Sur la question du Premier Ministre, dites-vous,
03:51Jean-Luc Mélenchon ne sera pas un Matignon
03:54ou cette question n'a pas été refermée encore ?
03:57Cette question n'est même pas abordée
03:59parce que Jean-Luc Mélenchon lui-même, et encore hier, a dit
04:02qu'il ne se proposait pas, qu'il n'était pas...
04:05Il dit, je fais partie de la solution, pas du problème.
04:07Oui, mais ça veut dire que...
04:08Je fais partie de la solution.
04:09Ça veut dire que...
04:10Bon, chacun l'entend comme il veut, en tout cas chez nous.
04:13Et pour la majorité des représentants des forces politiques
04:20dans ce nouveau Front Populaire,
04:21il ne sera pas et il ne peut pas être Premier Ministre.
04:24Qui est le candidat naturel de la gauche pour être Premier Ministre ?
04:27Bon, il n'y a pas de candidat naturel parce que d'abord...
04:31Un fort aérobot peut-être ?
04:33D'abord, il nous faut une équipe et un Premier Ministre
04:38qui permettent de rassembler largement,
04:42convaincre à l'Assemblée Nationale,
04:45permettre d'avoir une majorité de députés
04:49pour faire adopter des lois
04:51qui répondent aux attentes de nos concitoyens.
04:54Donc ça veut dire qu'il faut un profil rassembleur
04:57pour un Parlement apaisé
04:59qui ait une capacité de dialogue et d'écoute importante.
05:03Il va falloir tendre la main à d'autres,
05:06convaincre des députés de laisser notre chance...
05:10Est-ce que dans votre description, ça peut être un Premier Ministre
05:13issu de la France Insoumise ?
05:15Mais ce n'est pas comme ça que l'on discute.
05:17D'abord, quand on discute...
05:19Alors sinon, ce que je peux faire, c'est vous citer des noms
05:22et puis à défaut de me dire oui,
05:23vous pouvez peut-être me dire si c'est envisageable ou exclu.
05:25Écoutez, la question ce n'est pas...
05:26Les Mosguetés, par exemple.
05:27La question ce n'est pas les noms, la question c'est...
05:30La question c'est le consensus.
05:32C'est bien la question du nom.
05:34La question c'est le consensus que les différents profils
05:39doivent réunir et rassembler.
05:41Donc il nous faut des propositions
05:43qui fassent consensus en notre sein, d'une part.
05:45Mais d'autre part, et c'est surtout ça l'essentiel,
05:48avant de dire c'est telle personne,
05:50c'est de définir l'objectif politique que nous avons.
05:54Est-ce que l'objectif politique,
05:56c'est de désigner un premier ministre et un gouvernement
05:59qui va se présenter à l'Assemblée Nationale
06:01et en disant c'est ça ou rien,
06:03et nous on a telle mission et laissez-moi finir.
06:06Et on avance.
06:07Et un tel gouvernement n'échappera pas
06:10au coup près d'une censure, d'un rejet,
06:13d'ici quelques semaines.
06:14Ou nous avons un premier ministre
06:16et un gouvernement
06:18ouverts,
06:20de dialogue, rassembleurs,
06:22qui tend la main et qui construit
06:24des majorités pour pouvoir avancer.
06:26Cette orientation politique là,
06:28au sein du Nouveau Front Populaire,
06:31elle n'est pas tranchée.
06:33C'est les discussions que nous avons.
06:34Ce que vous êtes en train de nous décrire,
06:35c'est qu'il faut un premier ministre
06:36qui soit partagé au-delà du Nouveau Front Populaire.
06:39C'est-à-dire que vous cherchez quelque part
06:41d'autres alliés ou pas, tout de suite ?
06:43Vous imaginez bien
06:47que quand il n'y a pas de majorité absolue
06:49au gouvernement, à l'Assemblée,
06:51et personne ne l'a,
06:53ni le Nouveau Front Populaire,
06:55mais encore moins la majorité présidentielle.
06:58Est-ce que vous cherchez des députés pour élargir
07:00la base du Nouveau Front Populaire ?
07:02Il faut effectivement
07:04trouver les moyens de convaincre.
07:06Ça veut dire qu'enfin nous allons...
07:08Ça veut dire quoi, convaincre ?
07:09Laissez-moi finir !
07:11Il va falloir...
07:12Nous allons enfin tomber dans un régime parlementaire.
07:14C'est plus le président de la République
07:16tout seul qui décide.
07:18Ce sont les députés, les sénateurs, les sénatrices.
07:20Un régime parlementaire.
07:22Mais un régime parlementaire, ça nécessite
07:24du dialogue, du travail, du compromis
07:26pour pouvoir réussir
07:29à construire des majorités.
07:31Je ne souhaite pas que l'on gouverne demain au 49-3
07:33que nous avons tant dénoncé
07:35ces dernières années.
07:37Ça veut dire qu'effectivement, il faut pouvoir
07:39aller devant le Parlement et dire
07:41voilà, nous voulons abroger
07:43la réforme des retraites à 64 ans
07:45et abroger la réforme de l'assurance chômage.
07:47Est-ce que tout le monde
07:49peut le faire ?
07:51Mais il y a des dispositions que nous pouvons prendre
07:53par décret, c'est juste.
07:55Augmenter le point d'indice
07:57des fonctionnaires, nous pouvons
07:59le faire par décret. Mais nous allons avoir
08:01besoin de recettes pour l'État.
08:03Nous allons avoir besoin de recettes
08:05pour le budget de l'État
08:07pour financer cette hausse du point d'indice.
08:09Et donc pour avoir ces recettes,
08:11nous sommes obligés de passer par une loi de
08:13finance rectificative rapidement.
08:15Et donc il va falloir une majorité
08:17pour cette loi de finance rectificative.
08:19Donc vous voyez bien que la situation
08:21elle est complexe et que si
08:23nous n'avons pas
08:25un accord du Président
08:27de la République pour laisser
08:29un gouvernement
08:31diriger et appliquer ces réformes,
08:33c'est impossible.
08:35Il va donc falloir faire
08:37pression sur le Président de la République
08:39sur sa majorité pour qu'il nous laisse
08:41gouverner. Et c'est pour ça que j'en appelle
08:43aussi à l'intervention populaire.
08:45Les Français ont voté.
08:47Ils ont exprimé...
08:49Les Français ont voté. Ils ont exprimé
08:51un choix. Ils veulent que ça change.
08:53Aujourd'hui la France peut être mise
08:55à l'arrêt, bloquée. Eh bien
08:57sans l'intervention populaire, nous
08:59n'y arriverons pas. Il faut que les gens
09:01s'en mêlent. J'en appelle aux
09:03forces sociales, aux mouvements
09:05syndicales, aux salariés, aux citoyens
09:07qu'ils interpellent leurs élus,
09:09qu'ils interpellent leurs députés.
09:11Il faut qu'on avance. La France ne peut pas
09:13être dirigée par un gouvernement technique
09:15qui gère les affaires courantes. Pire, qu'il va
09:17appliquer les 10 milliards d'euros
09:19d'économies d'austérité qui avaient été
09:21validées avant. La hausse des factures
09:23d'électricité, la hausse des franchises médicales.
09:25Il faut véritablement
09:27que les Français s'en mêlent pour que ça change.
09:29À propos des mesures budgétaires que vous évoquez,
09:31le programme du nouveau Front Populaire
09:33c'est entre 150 et 200 milliards
09:35d'euros de dépenses supplémentaires.
09:37Est-ce que ça veut dire autant en augmentation
09:39d'impôts ? Ça veut dire que
09:41ces dépenses supplémentaires
09:43dont vous parlez, elles sont
09:45en partie... Vous voulez les revoir à la baisse ou pas ?
09:47Elles sont en partie financées
09:49par une contribution
09:51prise sur et les plus riches
09:53et les super profits et jamais...
09:55Mais précisez les choses.
09:57À moins que vous soyez vous-même
09:59détenteur d'un grand patrimoine et que vous avez peur
10:01de payer l'ISF, vous êtes concerné.
10:03Mais sinon, 92% des Français ne sont
10:05pas concernés. Donc il faut arrêter de faire peur
10:07avec ça. L'impôt, c'est pas sale.
10:09Quand l'impôt permet de financer des services
10:11publics, c'est utile. Or, aujourd'hui...
10:13Or, aujourd'hui,
10:15ce sont les plus riches,
10:17ce sont les détenteurs de capitaux
10:19qui ont été exonérés d'une grande partie
10:21de leurs impôts pour
10:23permettre de les enrichir.
10:25Par contre, les Français, eux, ils ont été
10:27légèrement, fortement
10:29taxés. Eh bien, nous voulons faire
10:31l'inverse. Que les gros payent gros et que les petits
10:33payent petits.

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