• il y a 4 mois
Arsenal réglementaire contraignant, manque d’investissements, de vision à long terme… En matière d’IA, l’Europe est souvent perçue comme le vilain petit canard. Mais alors que le laboratoire Kyutai porté par Xavier Niel vient de dévoiler une toute nouvelle IA conversationnelle, peut-on espérer un sursaut du continent dans cette bataille technologique face aux géants américains ?

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Transcription
00:00Peut-on gagner cette bataille de l'intelligence artificielle ?
00:02Quand je dis on, en fait c'est nous, la France, l'Europe.
00:05On a envie d'y croire et pourtant il y a tellement de raisons
00:08qu'on rate encore cette occasion d'être une puissance technologique.
00:11Par exemple cette vision à long terme qui nous manque.
00:13Les Américains ont massivement investi dans la technologie
00:16avec une vision long terme encore une fois
00:19et tous ces acteurs qui n'existaient pas,
00:20aujourd'hui finalement sont des acteurs majeurs
00:23et quasiment les nouveaux maîtres du monde entre guillemets.
00:25En Europe malheureusement, si vous regardez un petit peu,
00:28oui on a investi, oui on a créé des licornes,
00:30on a fait la BPI et autres,
00:32mais finalement pas grand chose d'un point de vue rupture technologique.
00:36Et puis la capacité d'investissement,
00:38une capacité d'investissement à la hauteur de ce que font
00:41nos compétiteurs, les Américains notamment.
00:43Sur les volumes d'investissement, on fera jamais,
00:46on n'investira jamais autant que les Américains,
00:48parce que notre culture, notre écosystème ne sont pas là
00:50et donc on n'arrivera jamais à les rattraper,
00:53même à courir après eux sur leur terrain.
00:56Comment ne pas parler de cette culture de la réglementation
00:59qui finalement passe bien avant celle de l'innovation ?
01:02Maintenant il faut qu'on passe au statut de puissance de réglementation
01:05à puissance d'innovation.
01:06Et je pense que le règlement de l'avenir doit aussi aider à faire ça.
01:08Ce n'est pas simplement un procédé de mise en conformité,
01:10mais c'est aussi comment est-ce qu'on incite
01:12pour que nos entreprises innovantes aient accès à un marché facilité.
01:16Mais, mais, mais, on peut quand même opposer des arguments positifs.
01:19Je suis par exemple ressortie totalement bluffée
01:22par l'équipe de Qtai
01:23et le travail qu'ils ont produit en seulement six mois.
01:26Qtai, je rappelle, un laboratoire de recherche en intelligence artificielle.
01:29Ils ont dévoilé, après seulement six mois d'existence
01:33et donc de travaux de recherche,
01:34une intelligence artificielle générative
01:36qui est capable d'écouter et de parler en même temps.
01:39Elle traite les informations en un temps absolument record,
01:42160 millisecondes, c'est unique au monde.
01:45Et elle est capable de prendre en compte tout ce qui fait réellement une conversation.
01:47Quand on pose une question à un chatbot,
01:49ce n'est pas uniquement la question qu'on pose qui est intéressante,
01:52c'est tout ce qu'on met autour,
01:53la manière dont on s'exprime, le ton de notre voix, le flux,
01:57nos hésitations, tout ça.
01:59L'IA générative est capable de le capter, de le traiter,
02:02donc très, très rapidement,
02:03mais elle est aussi capable de le reproduire.
02:06Et les démonstrations étaient absolument bluffantes
02:08et on a pu jouer avec.
02:09Et puis, au-delà de Qtai, il y a cet effet, je dirais, mistral AI,
02:13pépite dans l'IA française, pépite française, pépite européenne,
02:18qui embarque visiblement avec elle toute cette capacité d'investissement.
02:21On a eu un milliard d'euros qui ont été levés dans la French Tech au mois de juin.
02:26Avec cet écosystème autour de l'intelligence artificielle
02:29qui se renforce très fortement.
02:30En France, avec des entreprises qui choisissent d'installer leur R&D ici,
02:35qui choisissent de se développer au sein de l'Europe,
02:37et des bonnes fées.
02:38Les bonnes fées, comme celles qui se sont penchées sur le berceau de Qtai,
02:43avec Xavier Niel, Rodolphe Saadé.
02:45Il y avait aussi Eric Schmidt, un grand patron de Google par le passé.
02:50Et plus largement, on voit cet engouement qui existe aujourd'hui en Europe
02:54autour de l'IA, parce qu'on sent qu'on a quelque chose à apporter,
02:56quelque chose de différent aussi.
02:58Et je voulais parler de notre démarche.
03:00Démarche open source, science ouverte.
03:03Là aussi, on a quelque chose à dire, quelque chose à faire,
03:05nous, en Europe, en matière d'IA.
03:06Pourquoi ? Parce que ça nous permet à la fois de nous différencier,
03:09mais aussi de capitaliser sur tous ces talents.
03:11Parce que oui, on est une force de talent en matière de R&D,
03:14en matière de recherche et d'IA.
03:16La présentation est impressionnante.
03:18Les gens qui travaillent dessus, l'équipe qui travaille dessus
03:21est impressionnante aussi.
03:22C'est des gens connus, c'est des gens qui travaillent depuis longtemps
03:24sur ces sujets-là.
03:25Donc globalement, je pense que c'est encore une raison d'être fier
03:30d'avoir quelque chose comme ça en France.
03:32Et puis, évidemment, notre capacité à travailler autour des langues,
03:37des langues européennes, autour de notre culture.
03:39On a tellement de choses à véhiculer à travers cette nouvelle puissance technologique.
03:44On est quand même un peu plus de six mois après l'annonce
03:45et qu'il y ait déjà un produit qui sorte.
03:46C'est une chose incroyablement importante pour nous,
03:50qu'il y ait un vrai produit utilisable global
03:53et qui permette de mettre encore une fois la France et l'Europe au centre du jeu.
03:58Donc pour conclure, oui, on peut évidemment encore rater ce coche
04:01de l'intelligence artificielle, encore rater le coche des puissances numériques,
04:06mais peut-être qu'on a rarement été aussi prêts de réussir.

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