Louise Cervera dans les secrets de l'Equipe de France / Fédération Française de Voile 2024
Dans les secrets de l'Equipe de France
Dans cet épisode, rencontrez Louise Cervera, sélectionnée en dériveur solitaire femme (Ilca6).
Une série produite par la FFVoile en collaboration avec @voilesetvoiliers
Réalisation @ffvoile @GUILAINGRENIER @voilesetvoiliers
Dans cet épisode, rencontrez Louise Cervera, sélectionnée en dériveur solitaire femme (Ilca6).
Une série produite par la FFVoile en collaboration avec @voilesetvoiliers
Réalisation @ffvoile @GUILAINGRENIER @voilesetvoiliers
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00:00À quelques jours du début des Jeux Olympiques de Paris,
00:02Voiles et Voiliers et la Fédération Française de Voiles
00:04vous emmènent à la rencontre des 14 athlètes sélectionnés pour représenter la France.
00:08Des femmes et des hommes, tous tournés vers le même objectif,
00:12rafler des médailles et tous unis autour d'une même passion, la mer.
00:27Bonjour Louise.
00:28Bonjour.
00:29Tu as été la première athlète sélectionnée pour l'équipe de France Voiles
00:32pour représenter la France aux Jeux Olympiques de Paris cet été.
00:36Qu'est-ce que tu as ressenti ?
00:38Je crois que tu étais avec ton papa à ce moment-là.
00:42J'ai ressenti un soulagement déjà parce que c'est vrai que la sélection a été quand même longue, plus d'un an.
00:47J'ai vraiment eu ce sentiment de « ok c'est fait, la première case est cochée,
00:53maintenant on se projette sur la suite », mais c'est vrai que ça a été un premier soulagement.
00:58Après, bien sûr, de voir la joie de mes proches,
01:01ça a été un moment fort et de l'apprendre avec mon papa à côté,
01:05j'ai vu sa réaction qui n'arrêtait pas de crier derrière le téléphone,
01:08sans trop crier parce qu'il y avait le directeur des équipes au téléphone,
01:11mais il levait les bras et il était super content.
01:13Peut-être plus content que moi-même.
01:15D'ailleurs toi, tu as commencé très jeune.
01:17Si tu te remets dans la tête de la petite fille de 6 ans,
01:21est-ce que tu t'imaginais être là où tu es aujourd'hui,
01:24participer aux Jeux en France qui plus est ?
01:26Je ne m'imaginais pas participer aux Jeux olympiques,
01:29mais j'avais de suite ce petit côté un peu aventure.
01:32Je voulais faire le tour du monde, par exemple le Vendée Globe quand j'étais petite,
01:35et je retrouve ces premières sensations que j'ai eues sur l'eau quand j'ai fait mon premier stage,
01:40où il y avait de l'oraille, de la grêle, on a dû se cacher sous les voiles,
01:44c'était vraiment la grosse aventure.
01:46Je ne l'ai jamais perdue et c'est ce qui m'a suivie au fur et à mesure des années que j'ai pratiqué,
01:51maintenant plus de 20 ans, la voile.
01:54C'est un petit peu ça qui m'anime.
01:56Peut-être que je ne me voyais pas aux Jeux olympiques,
01:58mais je me voyais en tout cas avoir ce rituel d'aller naviguer au quotidien presque.
02:03Tu te souviens de tes premiers bords ? Ils ressemblaient à quoi ?
02:07À mes premiers bords, je m'en souviens surtout de ma première régate à Marseille en optimiste.
02:11J'avais 7 ans et il y avait vraiment beaucoup de vent d'Est.
02:16J'étais en tête en bange à main de la course,
02:19mais je n'avais pas écopé mon bateau au pré,
02:21donc j'avais plein d'eau dans mon opti.
02:23Au moment où il fallait que je tourne la bouée pour descendre avant-arrière,
02:25j'ai enfourné, j'ai dessalé et mon boudin s'est enlevé de mon bateau,
02:29donc je ne pouvais pas ressaler mon bateau.
02:31Ça me souvient en tout cas de ma première grosse compète à Marseille en optimiste
02:36où j'ai pleuré parce que je ne pouvais pas ressaler mon bateau
02:38et c'est mon entraîneur qui a dû venir m'aider.
02:40Et comment on décide de s'accrocher malgré tout,
02:44malgré ces difficultés, surtout quand on est petit et qu'on a un peu peur, un peu froid ?
02:51C'est un peu être un peu maso.
02:53Ça donne des sensations, ça procure de l'adrénaline
02:57et le fait de devoir se battre contre les éléments extérieurs,
03:00c'est vraiment l'aventure.
03:02Et je pense que c'est quelque chose que j'aime bien,
03:04me dépasser, trouver les limites
03:06et montrer que je pouvais être une fille à 8 ans et être devant les garçons.
03:10Je pense que l'idée de compétition m'a animée
03:13et c'est ce qui m'a fait continuer jusqu'à aujourd'hui
03:16et ce qui ne m'arrêtera pas pour les prochaines années.
03:19Tu viens de Mandelieu, donc la mer Méditerranée, c'est ton terrain de jeu.
03:23J'ai cru comprendre que si t'étais loin de la mer pendant une semaine,
03:27t'étais un peu fébrile, c'est le cas ?
03:30Oui.
03:31T'as besoin de cette bouffée d'air quand t'es sur l'eau ?
03:34Oui, clairement.
03:35Quand je suis loin, une semaine de la mer Méditerranée.
03:38Parce que les autres, à l'Atlantique, il fait trop froid et tout ça, ça va pas.
03:41Mais c'est vrai que c'est une histoire d'amour avec la mer Méditerranée, clairement.
03:46C'est là où j'ai fait mes premiers bords.
03:48Quand je me déplace en voiture et que je vois la mer, je m'imagine naviguer avec ce petit clapot
03:51ou avec ces vagues où je m'imagine faire des virements, faire mon vent arrière.
03:55Et c'est quelque chose que je ne peux pas trop expliquer, mais qui est en moi.
03:59Et je pense que quand je monte à Lyon pour faire mes études,
04:03pendant quasiment deux semaines, je ne peux pas descendre à Marseille
04:06ou à Mandelieu m'entraîner.
04:07C'est vrai que j'ai besoin de regarder des vidéos où je me dis que je suis là pour bosser
04:11et que quand je vais retourner sur l'eau, je vais m'éclater.
04:15J'ai le sourire à chaque fois que je vais m'entraîner dans la mer Méditerranée, c'est sûr.
04:19Tu pourras avoir ta famille, tes supporters.
04:21Est-ce qu'en même temps, ça te met une certaine pression de faire ces Jeux en France ?
04:25Je ne pense pas à une pression, c'est juste qu'il y a beaucoup plus de sollicitations.
04:29Je pense que si c'était des Jeux à l'étranger, c'est juste ça qu'il faut que j'arrive à gérer
04:33parce que je passe un peu du tout au rien.
04:35C'est-à-dire que moi, pendant trois ans, j'étais toute seule en Italie
04:38et je faisais un peu ma vie de mon côté.
04:41Et là, c'est vrai que ça change beaucoup.
04:42Il y a une équipe de France, il y a des sollicitations, il y a beaucoup de choses à côté à faire.
04:46Je sais que c'est une chance d'aller aux Jeux olympiques,
04:48que j'ai juste envie d'y aller, j'ai rien à perdre, j'ai qu'à y gagner.
04:51Et que si j'y vais avec le sourire, la passion et la détermination,
04:55je vais m'éclater et je vais essayer de tous les éclater, c'est sûr.
04:58Mais je n'ai pas de pression supplémentaire par rapport à ça.
05:00En tout cas, pour le moment, non.
05:02Je crois avoir entendu que tu avais déjà pris contact avec François Gabart
05:05potentiellement pour rejoindre une équipe.
05:07Tu dirais que tu es quelqu'un d'ambitieuse ?
05:09Je pense que je suis quelqu'un d'ambitieuse.
05:11Et surtout, si je n'ai pas de projet pour mon lendemain,
05:14c'est un petit peu bancal dans ma tête.
05:17C'est-à-dire que j'ai besoin que tout soit calé.
05:19Si je pouvais caler ma vie jusqu'à mes 70 ans, je serais quelqu'un qui pourrait le faire.
05:23Je dois faire mon projet de recherche l'année prochaine à l'école.
05:27C'est pour ça que j'ai contacté François Gabart.
05:29C'est vrai que de mettre un pied dans la voile encore pour les études
05:32et pas que pour en tant que skipper, ça serait une chance.
05:36Bien sûr, il faudra organiser la prochaine préparation olympique
05:39et en même temps faire son projet de recherche et son stage
05:42dans une écurie de Formule 1.
05:44C'est la Formule 1 des mers.
05:46Merci !
05:59Rendez-vous à Marseille du 28 juillet au 8 août
06:01pour suivre l'équipe de France.
06:05Sous-titrage Société Radio-Canada