• il y a 3 mois
Ouverture, négociations et prix du lait

Category

🗞
News
Transcription
00:00Est-ce qu'aujourd'hui, il est envisageable que les deux autres syndicats du secteur agricole
00:11rejoignent le CNIEL ?
00:13Alors, la réponse est claire. Dans l'état actuel de ce qu'est le CNIEL, la réponse
00:20est clairement non. Le CNIEL est une association de droits privés entre trois familles, mais
00:26qui se sont mis d'accord à un moment donné pour constituer ensemble une association pour
00:33pouvoir travailler ensemble. Mais personne n'interdit qu'il y ait d'autres associations
00:38de ce type-là qui puissent être créées. Il se trouve que les pouvoirs publics ont
00:42considéré que c'était tellement important et stratégique que cette association existe
00:47et puisse avoir une oeuvre pour réguler et orienter la profession, qu'en plus, elles
00:53l'ont mis dans une loi et l'ont reconnue dans une loi. Donc c'est d'abord une association
00:58de droits privés. Et pour ce qui est du problème actuel et de la revendication actuelle,
01:04qui est le prix du lait, ce n'est jamais dans le CNIEL que les négociations sur le
01:09prix du lait ont été effectuées. Le CNIEL a pour vocation de donner aux familles des
01:14indicateurs, et ensuite les familles se débrouillent comme elles veulent pour négocier. Mais
01:19d'ailleurs, il y a la négociation entre la FNPL, la CNIEL et la FNCL, mais personne
01:24n'interdit de négocier avec qui que ce soit. La FNPL ne veut pas que dans le cadre de relations
01:30et en particulier de négociations avec les transformateurs, le collège producteur arrive
01:36à diviser. Jamais la FNPL n'acceptera ça. Je veux dire, ça serait la porte ouverte.
01:41On donnerait un boulevard aux transformateurs pour pouvoir choisir dans les propositions
01:46d'un et des autres, et on passerait notre temps en producteur à se confronter entre
01:50nous plutôt qu'en face de la transformation. Et ça, je pense que ce serait fondamentalement
01:56une régression pour les producteurs de lait français.
02:00Le prix du lait, l'avantage de tout éleveur, quel que soit le bord syndical, c'est d'avoir
02:04la meilleure rémunération possible. Bien évidemment, et la FNPL n'oeuvre que pour
02:10le meilleur prix du lait possible. Quand on voit les différences de revendications,
02:15on peut quand même se poser des questions ?
02:19Bien sûr, mais chacun a ses axes de revendications qui lui sont propres, et je n'ai pas trop
02:27envie de les commenter. Quand on a fait les négociations du 3 juin, on avait une revendication.
02:36C'est clair qu'on ne l'a pas obtenue. Et y compris nos adhérents nous ont reproché
02:42un delta qui était de l'ordre de 10 euros entre notre revendication et l'accord.
02:50D'autres ont des revendications à des niveaux qui sont stratosphériques. Je leur laisse
02:56la responsabilité de l'écart qu'il y a aujourd'hui entre le prix du lait et leurs
03:01revendications. Chacun sa méthode de travail. Nous, on pense que quand on affiche quelque
03:07chose, il faut que ça soit proche de ce qu'on va obtenir. Il y a une réalité économique,
03:12et on savait très bien que l'année 2009 serait une année catastrophique pour les
03:17producteurs, et que la stratégie de négociation c'était d'obtenir le meilleur accord dans
03:23le cadre d'un monde qui était un monde catastrophique. Si on n'avait pas eu d'accord, c'était
03:29le prix d'allemand qui s'appliquait tant qu'il n'y avait pas d'accord, et peut-être
03:32jusqu'à la fin de l'année. Voilà ce que c'était au mois d'avril où il n'y a pas
03:35eu d'accord, c'était le prix d'allemand qui s'est appliqué en instantané, et les
03:39transformateurs n'attendaient que ça. Ce mauvais accord conjoncturel a au moins eu
03:47le mérite de préserver 30 euros en moyenne annuelle pour les producteurs de lait français,
03:52qui ne suffisent pas, enfin on a déjà tout dit par rapport à ça, qui ne suffisent pas
03:56à l'équilibre des trésoreries, etc., mais ça serait encore pire s'il n'y avait pas
03:59eu d'accord. Donc notre responsabilité, ça a été de sauvegarder quand même les
04:03exploitations, même si on aurait pu rompre les accords et rester sur notre position syndicale
04:11et on serait resté droit dans nos bottes, mais est-ce que pour autant on aurait rendu
04:16service aux producteurs ? Nous on ne le pense pas. D'autres ont le droit de le penser autrement.
04:20C'est la liberté, et d'autres ont le droit de porter ailleurs, entre autres circonstances
04:26et avec d'autres méthodes qui leur conviennent, d'autres propositions, à eux d'assumer
04:31ensuite derrière. Nous on a l'ambition de durer dans le temps, on n'a pas l'ambition
04:35d'être simplement à la une du journal de TF1. Donc ça nécessite du travail de fond
04:44comme vous l'avez dit sur la contractualisation, sur l'organisation des producteurs, sur le rôle
04:48du CNIEL. C'est du travail qui ne se voit pas, qui n'est pas forcément médiatique,
04:52et c'est comme ça qu'on construira une filière, et à l'intérieur d'une filière,
04:57le rôle, le pouvoir des producteurs. Nous on pense que c'est comme ça qu'il faut agir.

Recommandations