Stupéfiant L'art du pénis - 13 février 2017

  • il y a 2 mois
Le 13 février 2017, l'émission Stupéfiant ! diffusée sur France 2 a consacré un segment à "L'art du pénis". Voici les principaux éléments de ce reportage :

L'enquête, réalisée par Gabriel Garcia, explorait la représentation artistique du sexe masculin à travers l'histoire et dans l'art contemporain

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Le reportage abordait l'évolution de la représentation du pénis, notant qu'il était représenté petit dans l'Antiquité et interdit au Moyen Âge
.
Il examinait comment les artistes contemporains représentent le pénis et s'interrogeait sur la frontière entre art et pornographie
.
Le segment explorait également la valeur marchande des œuvres d'art représentant le pénis sur le marché de l'art
.
Cette enquête faisait partie d'une émission plus large qui incluait d'autres sujets comme une histoire sur Françoise Sagan, une interview d'Agnès Varda et JR, et un reportage sur le festival de Sundance
.
L'émission était présentée par Léa Salamé et produite par Bangumi - Laurent Bon, avec Jérôme Bermyn et Caroline Gauthier à la rédaction en chef

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Ce reportage offrait donc une perspective historique et contemporaine sur la représentation artistique du sexe masculin, abordant des questions de tabous, d'esthétique et de valeur commerciale dans l'art.
Transcript
00:00Ce soir, nous nous attaquons à une question sensible, voire carrément taboue, la représentation du sexe masculin dans l'art.
00:07Dans l'Antiquité, il était tout petit. Au Moyen-Âge, il était interdit. Mais comment les artistes représentent-ils le pénis aujourd'hui ?
00:15Quelle est la frontière entre art et pornographie ? Et surtout, comment le pénis est-il coté sur le marché de l'art ?
00:21Est-ce que ça coûte cher, en clair ? C'est une enquête signée Gabriel Garcia.
00:25Traité de la place du sexe masculin dans l'art nécessite de prendre un peu de hauteur. Et parfois, un peu de courage.
00:34Bonjour, bienvenue. Merci beaucoup.
00:40Mais pour l'amour de l'art... Alors, dites-moi un peu comment ça se passe.
00:46Eh bien, on va commencer. Déjà, vous allez vous changer dans la salle de bain. Je vous laisse ça pour vous revêtir, pour après vous déshabiller très facilement, en fait.
00:54Vous n'avez pas à vous déshabiller ici. Je me déshabille, je mets le drap ? Voilà. Et puis après, vous avez juste à enlever le drap pour poser.
01:00Bon, eh bien, j'y vais. Très bien.
01:04Aujourd'hui, pas question d'être frileux. Chez Stupéfiants, on s'engage corps et âme.
01:12Quitte à repousser les limites de notre pudeur, enfin... Enfin, voilà.
01:21Disons que je n'étais pas encore tout à fait prêt psychologiquement, mais Tabou et moi, on a laissé la place au vrai pro.
01:29Les gens peuvent être un peu gênés au départ, mais on est dans un cadre de travail. C'est comme un médecin où ça reste qu'une partie de l'anatomie et il faut le traiter comme ça.
01:39J'aurais aimé avoir le même détachement, mais montrer le sexe masculin, c'est forcément faire réagir.
01:48Il y a quelques mois, une commune bruxelloise s'est réveillée un peu groggy. Dans la nuit, un artiste anonyme avait pris possession d'un pan de mur entier.
01:59Mon Dieu, c'est affreux, ça.
02:01C'est quoi, ça ? C'est honteux.
02:04Incroyable !
02:05C'est vulgaire, quand même. C'est de l'art, mais vulgaire.
02:09Une école de jeunes filles est directement exposée. Un microcosme bouleversé et à l'échelle d'une commune, l'essence même du débat qui revient à chaque fois.
02:19Quelle place pour le membre viril dans l'art ?
02:24Chercher cette réponse nécessite une petite introspection.
02:30Quels termes pour désigner l'organe ?
02:33Quelles images montrer sans choquer ?
02:36Avant tout, il me fallait garder la tête froide.
02:40Éviter les questions triviales.
02:44À Berlin, j'ai pisté les créatures d'un photographe.
02:50Un artiste suffisamment à l'aise avec le sujet pour faire sauter mes propres blocages.
03:00Et maintenant, avec ton autre main, tire un peu de ce côté pour qu'il soit face à moi.
03:06Je sais que tu peux le faire, pour l'amour de l'art.
03:10Hervé s'attaque aux stéréotypes qui collent à la peau du pénis.
03:16Il est en guerre avec l'imagerie véhiculée par la pornographie.
03:21Voilà maintenant, il ressemble au penseur de Rodin.
03:25Le penseur ?
03:27En quelque sorte, oui.
03:29Avec beaucoup d'imagination, ça y ressemble.
03:32J'essaie de lui donner l'aspect le plus extraterrestre possible.
03:37Ce que je fais là, c'est dissocier le sexe du corps et le montrer tel qu'il est vraiment.
03:4499% du temps.
03:47En fait, j'essaie de déconstruire les symboles attachés au sexe en érection.
03:55Sa série de petits monstres comme les noms Hervé a été reprise dans le monde entier.
04:00Comme si la représentation d'une verge au repos était devenue une rareté.
04:08L'un des effets de détacher le corps du sexe,
04:11c'est que les pénis deviennent des personnes à part entière,
04:15sur lesquelles on peut se projeter, y compris nos sentiments.
04:19Quel sentiment par exemple ?
04:21Là par exemple, c'est clairement quelqu'un qui fait l'autruche,
04:25qui essaie de se cacher dans la terre.
04:28Pour moi, je dois vous le dire, ces images sont très gênantes.
04:33Je ne sais pas vraiment vous dire pourquoi, mais c'est très dérangeant.
04:37En fait, tu te sens mal parce que cela questionne directement ta virilité.
04:42Parce qu'en général, les hommes sont très fiers, dominants,
04:46et ne s'autorisent pas la faiblesse.
04:48Quand le sexe est en érection, puissant et gros,
04:51tout le monde veut s'y identifier, être le mec qui a cette érection,
04:55comme dans le porno.
04:57Mais là, je crois qu'aucun homme ne lèverait la main pour dire
05:00« Hey, j'ai envie d'être ce pénis ».
05:04Aborder la question de la virilité avec un homme,
05:08il esquivera probablement le sujet.
05:15A mon avis, si les photos d'Hervé dérangent,
05:18c'est plutôt qu'elles rompent avec notre culture classique.
05:21Mettre le sexe sur la table en faire un sujet autonome,
05:24c'est ignorer la norme.
05:26Celle qui veut que depuis l'Antiquité grecque,
05:29un petit sexe, discret, soit la référence divine et héroïque.
05:34La question, c'est ici de représenter un héros,
05:37donc un personnage hors du commun.
05:39Pour un artiste classique, ce qui est important,
05:42c'est d'observer la nature,
05:44parce qu'on part toujours de la nature dans le classicisme,
05:47et de dépasser la nature.
05:49L'art grec n'est jamais réaliste.
05:51Qu'est-ce qui n'est pas réaliste ?
05:53L'idée, c'est que la ligne des pectoraux répond exactement à celle des hanches.
05:58L'arc thoracique répond à celui de l'aine.
06:01La hauteur de la tête entre cette fois dans le corps,
06:04cette dimension-ci, c'est celle-là, c'est celle-là.
06:07Autrement dit, on observe la nature et on la plie.
06:10Dans ce cadre-là, le principe de sexualité est secondaire.
06:13Le sexe n'est pas particulièrement mis en avant ou majoré.
06:16C'était le bon goût d'avoir un sexe plutôt petit pour une statue.
06:20Encore une fois, la statue n'est pas la réalité.
06:25A l'époque, le sexe de grande taille est même réservé aux représentations grotesques.
06:32Comme pour les satyres, par exemple, mi-homme, mi-chevaux.
06:37Le phallus est déprécié, signe d'animalité.
06:45Pour terminer ma visite au Louvre,
06:47je me suis autorisé un petit détour historique
06:50sur les conseils de notre conservateur.
06:55Ludovic Logier nous a promis que cela valait la peine.
07:05Ce qu'on voit, c'est une très belle jeune femme à Languy.
07:08La composition joue sur les effets de sinuosité, de courbe, de contre-courbe,
07:12qui sont celles de ses épaules, de ses hanches, de ses fesses.
07:15Là, c'est assez érotique, cette vision.
07:17Là, c'est très sensuel. Il s'agit d'une personne endormie.
07:20Quand on fait le tour, on se rend compte que cette jeune femme
07:23n'était pas une jeune femme, mais un hermaphrodite
07:26en découvrant le sexe masculin.
07:31Là, le sexe a un sens.
07:33En l'occurrence, comme il s'agit de ménager un effet de surprise,
07:36de dire qu'on vous montre une femme magnifique,
07:39faites le tour de la statue et vous verrez que c'est un être bisexué,
07:42évidemment, dans ce cas-là, la représentation du sexe doit être visible,
07:46donc il est présent.
07:48Le grec est pragmatique.
07:50Un hermaphrodite pas tout à fait reposé
07:52et qui flirte du même coup avec l'interdit.
07:57Dès l'Antiquité, certaines limites se posent dans la représentation du sexe.
08:01L'érection en est une.
08:06Représenter le sexe dressé, c'est risquer de tomber dans la pornographie.
08:10Orlan en a fait la cocasse expérience.
08:12Bonjour.
08:13L'artiste a fait de notre enveloppe charnelle son principal sujet d'inspiration.
08:18Un plan génétique et sexualité.
08:23Elle questionne le statut du corps dans notre société
08:26et se fait un devoir de lever les tabous.
08:32Là, vous avez tentative de sortir du cadre,
08:35qui est une chose que j'ai essayé toute ma vie.
08:37Vous avez réussi ou ?
08:39Vous savez, les cadres se font et se défont et se refont sans arrêt.
08:44Il faut en sortir en continu.
08:47Une des dernières sorties de cadre d'Orlan s'intitule
08:50l'origine de la guerre.
08:54Un montage photo inspiré directement de l'origine du monde de Gustave Courbet.
08:59Même taille, même cadre et même pose.
09:03Mais cette fois, c'est un homme qui est livré au regard.
09:07Là, ça me paraissait très important
09:09de faire une oeuvre non pas avec un homme qui a un sexe à la Mapplethorpe,
09:15vraiment un brec-marre.
09:17Je voulais que ce soit un sexe à la portée de tout le monde,
09:20qui n'humilie personne.
09:22Mais en tout cas, je voulais absolument que ce soit la même coupure,
09:25la même désignation et en plus qu'il y ait le cadre du musée d'Orsay.
09:31Orlan assume.
09:33Le pénis présenté est commun, il n'en est pas moins proche de l'érection
09:36et donc polémique.
09:39En 2013, le musée d'Orsay organise sa grande exposition sur le nu masculin.
09:44Guy Cocheval, le directeur de l'époque, veut présenter l'oeuvre d'Orlan,
09:48mais il sait qu'il prend un risque.
09:51Pour éviter les accusations de pornographie,
09:54il imagine un subterfuge d'accrochage.
09:58Une astuce de prestidigitateurs débutants.
10:02Comment ça se passe lorsque vous exposez cette oeuvre-là à Orsay ?
10:05C'était assez amusant parce que l'oeuvre était présentée très haut.
10:09Et en fait, je me suis rendu compte que c'était justement à cause de la censure.
10:13Quand il y avait des censeurs qui passaient en disant mais ils bandent,
10:18alors tout le monde disait non, non, non, non, ils ne bandent pas.
10:21C'est une question de perspective.
10:25Cela n'a pas l'air très sérieux.
10:27Pourtant, Orsay prenait un véritable risque.
10:31Présenter des oeuvres explicites et notamment des sexes en érection peut coûter très cher.
10:36Un autre directeur de musée en a fait les frais.
10:39Il y a un avant et un après présumé innocent.
10:42Aujourd'hui, tous les directeurs de musée, les curateurs,
10:45comme on dit, les commissaires d'exposition font attention naturellement.
10:48Henri-Claude Cousseau est l'ancien directeur des musées de Bordeaux.
10:53En 2000, il accueille une exposition intitulée Présumé innocent.
10:57200 oeuvres et autant de regards sur l'enfance.
11:01Le jeu, le rêve, mais aussi la sexualité et la maltraitance.
11:06Dans l'exposition ou son catalogue, quelques sexes masculins en érection.
11:12Notamment ce portrait très connu de l'artiste Louise Bourgeois.
11:15Sous son bras, une de ses oeuvres, un sexe proéminent.
11:20Une association se dit choquée.
11:22Elle attaque en justice et obtient la mise en examen du directeur
11:25pour diffusion de messages pornographiques aux mineurs.
11:30Une censure.
11:32C'est une tentative, évidemment, de priver les artistes
11:35d'une liberté essentielle pour la création.
11:37Tout le monde a lu dans le monde de l'époque que la présidente
11:41de cette association voulait qu'on détruise les oeuvres.
11:44Donc les oeuvres d'artistes majeurs, on rappelle, on peut en citer quelques-uns.
11:47Oui, Paul Tansky, Annette Messager, Mapole Sorpe, et bien d'autres.
11:52Enfin donc, tout ça n'a aucun sens.
11:56Une atteinte à la liberté de création et six années sous le sceau de l'infamie
12:01qui commence pour Henri-Claude Cousseau.
12:03Il faudra attendre 2011 pour que la justice prononce un non-lieu.
12:07Est-ce que ça a été une souffrance ?
12:09Bien sûr, bien sûr, quotidienne, quotidienne.
12:12Non seulement une souffrance psychologique, morale,
12:15parce que vous êtes quand même humilié publiquement.
12:18Est-ce que vous accueilleriez la même exposition aujourd'hui
12:22avec cette expérience-là ?
12:25Je ne sais pas quoi vous répondre.
12:27Sincèrement, je ne sais pas quoi vous répondre.
12:29Vu l'ampleur des conséquences et le caractère totalement obscur
12:34et infernal de ces conséquences,
12:37on n'a pas envie de vivre malheureux pendant des années.
12:43Cette affaire est devenue la hantise des musées français.
12:46Elle n'est pourtant que le énième épisode d'une longue histoire de censure.
12:55Bonsoir, les États-Unis ont les yeux rivés sur Cincinnati ce soir
12:59dans l'une des affaires les plus polémiques qui est connue cette ville.
13:03Le directeur du musée d'art contemporain est accusé d'obscénité
13:07pour avoir exposé des photos de Robert Mapplethorpe.
13:141990, les associations gays se mobilisent
13:17pour défendre le travail du photographe américain Robert Mapplethorpe.
13:21Décédé depuis peu, ces clichés sont un cocktail
13:24qui enrage l'Amérique conservatrice.
13:29Des hommes nus, souvent noirs et homosexuels.
13:34Il n'y a rien de cru.
13:36Vous pouvez voir une érection même d'un pénis.
13:40Le rendu est tellement sculptural
13:43que vous n'êtes pas atteint par le côté pornographique,
13:46si je puis dire, de l'art.
13:48Mapplethorpe, comme vous le voyez,
13:50il représente le corps d'une manière extrêmement formaliste.
13:53La lumière est posée d'une façon très attentive.
13:56Il fait de la photo comme une sculpture.
13:59D'ailleurs, il disait lui-même,
14:01quand il photographiait ses nus masculins,
14:04qu'ils avaient l'air de statues en bronze.
14:07Bénédicte Burrus défend l'héritage du photographe en France.
14:11Mais aujourd'hui, il est plus question de l'art
14:14que d'actions militantes.
14:16Les sexes de Mapplethorpe sont devenus des icônes.
14:19Si j'ai envie de rentrer chez moi avec celle-ci,
14:22ça me coûte combien?
14:24Ca vous coûte à peu près dans les 20 000, 30 000 dollars
14:27pour donner une échelle de prix.
14:29Le prix aussi dépend de l'édition
14:31et de la rareté de l'édition.
14:33Est-ce que le sexe masculin, ça se vend?
14:36Alors, ça s'adresse certainement
14:38à une communauté de collectionneurs
14:40qui sont avertis déjà,
14:42qui sont assez spécialistes,
14:44qui sont précis sur leur goût,
14:46qui peut-être même sont aussi sensibles
14:49à la cause qu'il a défendue,
14:51à sa manière.
14:53La cause homosexuelle.
14:55La cause homosexuelle.
14:57La plus emblématique de ses photos
14:59a même atteint des records en vente publique.
15:02478 000 dollars pour l'oeuvre la plus connue
15:05de Mapplethorpe.
15:07478 000 dollars pour l'oeuvre
15:09la plus controversée de l'artiste.
15:12Un portrait partiel
15:14de son amant en costume 3 pièces.
15:21Le sexe fait vendre, c'est connu.
15:23Mais il se pourrait bien que ce soit
15:25le sexe masculin qui tire le mieux les ventes.
15:28Diane Hanson est une éditrice
15:30comme on en trouve seulement à Los Angeles.
15:33Autocouronnée reine de l'obscène,
15:35elle dirige la collection sexy
15:37des prestigieuses éditions d'Artashen.
15:42Vous pourriez nous montrer votre best-seller ?
15:45Oh oui, je peux.
15:47Vous voyez, les gens me demandent
15:49toujours ce que c'est.
15:51Ils me disent, est-ce que c'est
15:53le livre des gros seins ?
15:55Le livre des grosses chattes ?
15:57Non.
15:58Voilà ce que les gens aiment.
16:00Le livre des gros pénis.
16:02Et les gens me disent,
16:04comment est-ce que ce livre
16:06peut être votre best-seller ?
16:08Eh bien, chaque homo doit en avoir un.
16:10Chaque femme doit en offrir un
16:12à sa meilleure amie pour son mariage.
16:14Et tout un tas d'hétéros l'achètent
16:16pour voir si leur bite est assez grande
16:18pour y être.
16:19A l'époque de la sortie,
16:21elle dirige la séance photo
16:23qui servira à illustrer la couverture.
16:25Et ce n'est pas une mince affaire.
16:27Ses testicules étaient trop grosses
16:29et trop basses.
16:31Le problème, c'est qu'on devait
16:33les remonter.
16:35Puis, celle où le mannequin est nu.
16:37Et cela devait précisément se superposer.
16:39Ok, mais c'était quoi le problème ?
16:41Il fallait remonter ses testicules.
16:43Alors d'abord, on a essayé
16:45de les maintenir avec du cellophane.
16:47On a tout tenté.
16:49Et finalement, je vois le mannequin
16:51qui boit sa canette de coca.
16:53Ça m'a donné l'idée d'aller dans le frigo,
16:55de prendre une canette bien froide
16:57et de la lui coller sur ses boules.
16:59Et là,
17:01on a remonté et on a pris la photo.
17:03Pas sûr que cette dernière rencontre
17:05soit pour me rassurer tout à fait.
17:07Mais si le sexe masculin
17:09inspire les artistes,
17:11alors libre à eux.

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