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Cet épisode d'"Infrarouge," diffusé le 25 octobre 2023, nous plonge au cœur du combat contre le proxénétisme en France. À travers des témoignages de survivantes, d'activistes, et de forces de l'ordre, découvrez les réalités souvent méconnues de ce fléau qui touche de nombreuses femmes. Le documentaire met en lumière les efforts déployés pour lutter contre ce système d'exploitation, les défis rencontrés, et les histoires de résilience de celles qui ont décidé de se battre pour retrouver leur liberté. Un reportage poignant qui révèle l'ampleur de la lutte menée au nom des femmes.

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Transcription
00:00:00En France, depuis plusieurs années, la prostitution se transforme.
00:00:11Elle s'éloigne de la rue pour s'installer derrière les murs des hôtels et des logements privés.
00:00:18Ces femmes sont devenues peu à peu invisibles.
00:00:25Ce documentaire dévoile le travail de l'ombre des policiers de Locrette,
00:00:31l'office central de répression de la traite des êtres humains.
00:00:37Parmi ces enquêteurs, trois femmes qui traquent des proxénètes internationaux.
00:00:55L'ombre des policiers de Locrette,
00:00:59l'office central de répression de la traite des êtres humains.
00:01:20Arrêter ces trafiquants de femmes, oui, c'est plus qu'un métier.
00:01:23Parce que ça argentie mes valeurs en tant que femmes.
00:01:26S'il y en a une qui sort du réseau, ça me va.
00:01:28S'il y en a cinq, six, sept, c'est génial.
00:01:30Mais déjà une, c'est déjà une victoire.
00:01:39J'adore ce que je fais, je suis un vrai flic, j'aime ça.
00:01:42C'est ma cam', je ne peux pas faire autre chose.
00:01:45Et je veux sortir ces filles-là de la prostitution.
00:01:48Je veux les aider, je veux les protéger.
00:01:54Quand je rentre chez moi, ça m'arrive souvent
00:01:57de penser à ces jeunes femmes, à leurs témoignages,
00:02:00à ce qu'elles ont enduré, à ce qu'elles en durent encore.
00:02:02On est sur une question d'atteinte fondamentale à la dignité humaine.
00:02:06Le fait d'avoir un sens aussi profond à notre mission
00:02:10fait que pas une seule seconde, on se demande pourquoi on va au travail
00:02:14et qu'on ne compte jamais ses heures.
00:02:16Elvire, Delphine et Aurora sont des policières passionnées et aguerries.
00:02:24Elles sont passées par la police aux frontières,
00:02:27la brigade de protection des familles, puis l'antiterrorisme.
00:02:32Avant de se spécialiser dans la lutte contre le trafic d'êtres humains.
00:02:40Pendant le dernier quart du XXe siècle, petit à petit,
00:02:43ce sont les réseaux étrangers qui se sont mis à envahir le marché de la prostitution
00:02:50en offrant des victimes à un prix bien moins cher pour la consommation de leurs clients.
00:02:56Du même coup, ils ont éradiqué progressivement la prostitution française.
00:03:01Là, on peut vraiment parler de mondialisation, de l'exploitation de la prostitution.
00:03:08Ces trois enquêtrices engagées nous donnent un accès inédit à leurs affaires.
00:03:13Pour comprendre de l'intérieur comment elles vont tenter de sauver
00:03:16plusieurs dizaines de femmes de l'emprise de deux réseaux de proxénètes internationaux.
00:03:24Elle est colombienne, elle n'a pas une tête de colombienne.
00:03:26Il y a un truc qui ne va pas.
00:03:31Présentée d'une manière poly-réservée, 30 minutes avant,
00:03:35je vous demande une hygiène irréprochable qui est pour moi la base pour passer une bonne rencontre.
00:03:41Là, j'ai des infectantes et touche à disposition avant de commencer.
00:03:44Appartement privé, en toute discrétion ou rendez-vous à l'hôtel.
00:03:50Ces nouveaux réseaux criminels se cachent derrière des petites annonces
00:03:53qui donnent au client le sentiment d'avoir été postée par les femmes elles-mêmes.
00:04:05Je vous déconseille, elle est très décevante.
00:04:07Rien à voir avec les prestations qu'elle dit pouvoir fournir.
00:04:09J'étais très déçue avec elle.
00:04:12C'est comme quand on achète quelque chose en ligne,
00:04:14on nous demande, on reçoit souvent derrière un email le satisfaction.
00:04:18C'est le même principe, on donne une note.
00:04:20La femme est considérée comme une marchandise.
00:04:26La principale évolution qu'on constate dans les dernières années,
00:04:31c'est ce qu'on appelle l'ubérisation de la prostitution.
00:04:34La rencontre entre l'offre et la demande,
00:04:36c'est-à-dire entre le client et la prostituée,
00:04:40elle va se faire en ligne par le biais de petites annonces
00:04:44sur des sites spécialisés dédiés à cela.
00:04:49Aujourd'hui, le client, le consommateur,
00:04:52il veut que le service vienne à lui,
00:04:54il veut que le service puisse se commander depuis son téléphone
00:04:57et arrive presque dans son espace privé, dans son logement.
00:05:02Pour l'exploitation de la prostitution, c'est exactement la même chose.
00:05:10Alors, il y a une nouvelle vie.
00:05:12Dunkerque.
00:05:15Ah oui, c'est le même numéro.
00:05:18Ça donne plus de visibilité.
00:05:25Elle, oui, déjà vue.
00:05:31Besançon.
00:05:32Trois mises à jour aujourd'hui à Besançon.
00:05:35Ça, ça peut être intéressant.
00:05:38Sur des gros réseaux, on est entre 30 et 60 victimes.
00:05:44On ne va pas tous les concentrer à Bordeaux ou à Lyon ou à Paris
00:05:49ou dans le Nord.
00:05:51On va aussi essayer d'avoir une cartographie complète
00:05:55pour emmagasiner le plus d'argent pour le réseau.
00:05:58Donc oui, on va choisir aussi un Airbnb
00:06:01au fin fond de Saint-Chamond près de Saint-Étienne
00:06:05comme on va pouvoir prendre un Airbnb
00:06:07en plein coeur du centre-ville de Bordeaux.
00:06:11De cette manière-là, l'emprise du réseau sur les victimes
00:06:14est beaucoup plus forte.
00:06:15Si elle passe 3 jours dans une ville et 4 jours dans une autre,
00:06:18ça va être quasiment impossible pour elle
00:06:20de créer des liens localement.
00:06:22Donc c'est aussi une manière, évidemment,
00:06:24de rendre encore plus vulnérables ces victimes
00:06:27qui, d'ailleurs, ne parlent pas la langue du pays,
00:06:30n'ont aucun moyen de l'apprendre
00:06:34et qui ne savent pas où elles seront dans 3 jours.
00:06:41Elvire et ses enquêteurs ont dans leur viseur
00:06:43un réseau de proxénètes colombiens
00:06:45qui opèrent partout en France.
00:06:52On sait qu'elles sont à Besançon,
00:06:54on ne sait pas combien elles sont,
00:06:56mais ni où elles se trouvent.
00:06:58Donc là, on va essayer de trouver
00:07:00où elles reçoivent les clients.
00:07:04Les enquêtrices savent que les prostituées
00:07:06sont déplacées sans cesse par ce réseau sud-américain.
00:07:09L'enjeu pour elles est d'arriver sur place
00:07:11avant qu'elles ne changent de ville
00:07:13pour acter leur présence dans la procédure.
00:07:24Il y a un taxi.
00:07:26Il va se garer là, mais je me gare où, moi ?
00:07:28Ah non, il va se mettre derrière.
00:07:30Ou alors, sinon, je me mets là-bas.
00:07:34Parce que là, si je me mets là, je vois.
00:07:51Il y a énormément de nanas qui montent.
00:07:54Chemise blanche qui est rentrée,
00:07:56et lui, il se barre.
00:08:02La casquette, ça peut être bon.
00:08:04Attends, il est sur son truc ?
00:08:06Je sais pas, il attend.
00:08:08Parce qu'à mon avis,
00:08:10elle a dû le faire patienter.
00:08:12Il n'y a que des mecs qui rentrent.
00:08:14C'est pas possible.
00:08:16C'est pas possible.
00:08:18C'est pas possible.
00:08:20C'est pas possible.
00:08:23On a vu progressivement
00:08:25un vrai envol de ce qu'on appelle
00:08:27la prostitution logée,
00:08:29c'est-à-dire une prostitution en appartement
00:08:31ou en hôtel.
00:08:33Aujourd'hui, sur la voie publique,
00:08:35c'est moins de 10% des victimes
00:08:37que l'on trouve.
00:08:39C'est-à-dire que plus de 90% des victimes
00:08:41sont en appartement ou en hôtel.
00:08:53La casquette, il remonte dans sa bagnole.
00:08:55Ouais.
00:08:57Souvent, on peut avoir même
00:08:59de l'attente sur le parking.
00:09:01Il y a un client qui termine,
00:09:03il y a l'autre qui attend en bas.
00:09:05C'est pas mal rentré-sorti, en fait.
00:09:07Là, ça ressort.
00:09:09Ah, il y a une nana qui sort.
00:09:11Ouais. Ah bah si,
00:09:13elle ressemble bien à l'annonce.
00:09:17Waouh.
00:09:19Ça, c'est bizarre, par contre.
00:09:22Du VTC, ça.
00:09:24C'est peut-être du VTC, ouais.
00:09:26Je pense pas qu'elle soit un client.
00:09:28Mais c'est vrai qu'étonnamment,
00:09:30elle est montée à l'avant.
00:09:32Généralement, les VTC montent à l'arrière.
00:09:35On a la plaque.
00:09:37Mais...
00:09:39Ça ressemblait à un VTC,
00:09:41mais elle avait pas de bagage.
00:09:43Peut-être pour aller en ville.
00:09:47Elle se déplace,
00:09:49parce qu'elle n'a pas l'autorisation
00:09:51auprès des proxénètes.
00:09:54Par exemple, si elle va aller faire des courses,
00:09:56on a constaté qu'il fallait qu'elle demande
00:09:58l'autorisation d'aller faire des courses
00:10:00pendant une demi-heure, et on leur dit
00:10:02oui ou non, parce qu'il y a un client
00:10:04qui va arriver ou pas.
00:10:06C'est le 3008.
00:10:14Elles sont déshumanisées
00:10:16aux yeux des proxénètes,
00:10:18qui traitent comme des choses
00:10:20et comme des marchandises.
00:10:22Elles sont déshumanisées pour le client
00:10:24qui vient et qui consomme
00:10:26en un quart d'heure, en 20 minutes,
00:10:28la passe pour laquelle il a payé.
00:10:30Et elles sont déshumanisées
00:10:32également aux yeux de nous tous,
00:10:34puisque la population générale
00:10:36ignore très largement
00:10:38le phénomène,
00:10:40l'envers du décor, ce qui se passe
00:10:42derrière, puisqu'il n'y a aucun trouble
00:10:44à l'ordre public.
00:10:46Si on ne s'en occupe pas,
00:10:48il ne se passe rien.
00:10:52Depuis la Colombie,
00:10:54les têtes de réseau pilotent
00:10:56leurs lieutenants, installés en Europe.
00:11:00Les femmes sont soumises
00:11:02à des cadences industrielles,
00:11:04une dizaine de passes par jour,
00:11:06y compris pendant leur période
00:11:08de menstruation.
00:11:10Elle ne reçoit plus 17 000 euros.
00:11:12Moi, je serais allée chercher.
00:11:14Lui, il ne connaît personne,
00:11:16mais il a envoyé plus de 30 000 euros
00:11:18sur l'ensemble en un an et demi.
00:11:20Elles arrivent à un aéroport,
00:11:22elles sont prises en charge
00:11:24par un VTC ou un taxi.
00:11:26Elles sont amenées dans un hôtel
00:11:28où il y a déjà des gens qui les attendent
00:11:30et qui leur disent
00:11:32tu vas me porter telle tenue.
00:11:34Elles se font prendre en photo,
00:11:36c'est là qu'on les met sur le site.
00:11:38On leur dit maintenant tu vas
00:11:40prendre tes premiers clients,
00:11:42tu vas prendre tes premiers heures,
00:11:44l'heure, ce qu'elle doit faire,
00:11:46tous les actes qu'elle ne doit pas refuser
00:11:48parce qu'elle ne peut pas refuser de sodomie.
00:11:50Il faut qu'elle ait sa sodomie
00:11:52parce que sinon le réseau
00:11:54fait pression sur sa famille.
00:11:56Pour mieux comprendre l'organisation
00:11:58des proxénètes, plusieurs d'entre eux
00:12:00ont été placés sur écoute.
00:12:06Et aujourd'hui, je ne sais pas,
00:12:08il m'est venu un client
00:12:10et il m'a dit que son service
00:12:12n'était plus disponible.
00:12:24Et quelle serait l'application nouvelle?
00:12:40Les communications serviront également
00:12:42lors de leurs procès aux assises
00:12:44pour prouver leur implication
00:12:46dans le réseau.
00:12:48Olivier?
00:12:50Tu sais, les écoutes
00:12:52qu'on a sur Saloui,
00:12:54il vient d'être contacté
00:12:56par une nana
00:12:58qui vraisemblablement
00:13:00a un problème avec
00:13:02une de ses caméras.
00:13:04Elle n'arrive pas à la mettre en place.
00:13:06Donc du coup, à mon avis,
00:13:08les nanas,
00:13:10elles sont surveillées.
00:13:12À mon avis,
00:13:14celui qui est derrière la caméra
00:13:16doit tenir un livre
00:13:18en disant tant de clients
00:13:20attendent 15 minutes,
00:13:22une demi-heure,
00:13:24ils ne peuvent pas mentir au réseau.
00:13:26Donc là, l'emprise
00:13:28de la victime, on l'a bien.
00:13:30Donc celui-là, on peut l'inscrire
00:13:32dans nos objectifs principaux.
00:13:34Oui, carrément.
00:13:36Il ne peut pas nier.
00:14:06On a un dossier de proxénétisme
00:14:08qui implique des personnes
00:14:10des pays d'Europe de l'Est,
00:14:12que ce soit mises en cause
00:14:14ou victimes,
00:14:16aussi Ukraine, Moldavie, Arménien.
00:14:18Et notamment, parmi les mises en cause,
00:14:20on a des Arméniens
00:14:22qui sont en région de Tours,
00:14:24dont on a découvert
00:14:26qu'ils ont des liens téléphoniques
00:14:28relationnels avec des membres d'Evor.
00:14:30En termes de nationalité
00:14:32sur les victimes,
00:14:34on a Ukrainiens, Moldaves,
00:14:36principalement, et Russes.
00:14:38De tradition,
00:14:40l'Evor, leur principe, c'est d'abord
00:14:42le vol, le vol de basse amplitude,
00:14:44le cambriolage,
00:14:46voilà, vol à étalage,
00:14:48ils vont en faire tout le temps,
00:14:50c'est leur fond de commerce.
00:14:52On en a vu encore très peu dans la prostitution,
00:14:54mais toutes les structures criminelles
00:14:56ont des liens, il y a des porosités
00:14:58entre les structures,
00:15:00il n'y aurait rien d'illogique
00:15:02à faire un petit peu de proxénétisme.
00:15:04L'exploitation de la prostitution peut être...
00:15:06C'est un fil que tu peux tirer,
00:15:08ça a du sens, oui, bien sûr.
00:15:10Si on trouve des tatouages sur eux,
00:15:12ça veut forcément dire qu'ils font partie de cette organisation ?
00:15:14Globalement, oui,
00:15:16c'est quand même un bon indice
00:15:18de leur appartenance à un clan.
00:15:20Pour vous donner une petite idée,
00:15:22les yeux,
00:15:24placés sur différents endroits du corps,
00:15:26peuvent avoir une signification différente.
00:15:28Au niveau de la poitrine,
00:15:30les yeux veulent dire
00:15:32que je surveille.
00:15:34En revanche, en dessous du nombril,
00:15:36ça peut être un signe de pédophilie
00:15:38ou de violence envers les enfants.
00:15:40Une rose des vents sur les épaules
00:15:42signifie qu'il refuse
00:15:44de porter l'uniforme.
00:15:46Une rose des vents sur les genoux
00:15:48signifie qu'il refuse de s'agenouiller
00:15:50devant une autorité.
00:15:52Au niveau de la coopération,
00:15:54je pense qu'il n'y en aura pas.
00:15:56Il y a une interdiction absolue de coopérer
00:15:58avec la police,
00:16:00l'administration pénitentiaire par exemple.
00:16:02De fait, ils ont fondé
00:16:04une organisation criminelle
00:16:06avec des règles très strictes
00:16:08qui sont un peu moins respectées maintenant.
00:16:10Par exemple, ils ont interdiction
00:16:12de se marier et d'avoir des enfants.
00:16:14Ils doivent se dédier uniquement à la cause.
00:16:16Les voleurs dans la loi couronnés,
00:16:18reconnus par leur père,
00:16:20très peu nombreux dans le monde,
00:16:22ont systématiquement la rose des vents.
00:16:28Les voleurs rendent service
00:16:30à des têtes de réseau russes,
00:16:32principalement.
00:16:34Il s'agit d'un commerce,
00:16:36aussi sordide que ça puisse paraître.
00:16:38Ils mettent en œuvre la logistique en France.
00:16:40Ils sont extrêmement pyramidaux.
00:16:42On va avoir les recruteurs.
00:16:44Ensuite, on va avoir ceux
00:16:46qui vont s'occuper de trouver les logements,
00:16:48les lieux de prostitution.
00:16:50On va avoir ceux qui vont s'occuper
00:16:52de publier les annonces en ligne.
00:16:54On va avoir ceux qui vont être chargés
00:16:56de déplacer les victimes d'un point A à un point B.
00:16:58Ils vont assurer leurs courses,
00:17:00leurs repas.
00:17:02Ils s'assurent qu'elles restent
00:17:04tout à fait disponibles.
00:17:06Dès lors qu'elles ne respectent pas
00:17:08exactement ce qui leur est demandé,
00:17:10notamment en termes de remise d'argent,
00:17:12ça peut devenir très violent
00:17:14assez rapidement.
00:17:20Certains membres du réseau
00:17:22se trouvent en Russie.
00:17:24La situation politique empêche
00:17:26la coopération entre les polices françaises
00:17:28et russes.
00:17:30Les enquêteurs se concentrent sur les surveillances
00:17:32des cibles basées en France.
00:17:34Un exemple d'épisode violent,
00:17:36c'est la ligne de l'un des prostituées
00:17:38qui est en contact avec l'une des prostituées.
00:17:40Elle parle de ce qui s'est passé entre eux,
00:17:42à savoir qu'elle a été battue,
00:17:44qu'elle s'est retrouvée à l'hôpital pendant une semaine.
00:17:46Elle lui dit qu'elle ne peut pas lui pardonner
00:17:48d'avoir craché sur elle à la gare devant tout le monde.
00:17:50Qu'il ait déjà arrivé,
00:17:52qu'il frappe,
00:17:54qu'il agresse l'une des filles
00:17:56en n'hésitant pas
00:17:58à la mettre dehors
00:18:00en hiver nu.
00:18:02Lorsqu'une fois
00:18:04elle a pris la fuite,
00:18:06il a fait appel à des amis à lui
00:18:08pour aller la chercher à la gare,
00:18:10à plusieurs hommes contre une femme.
00:18:12C'est difficile, autant plus que certains d'entre eux.
00:18:14Ça aussi s'est démontré sur les écoutes.
00:18:16Ils n'hésitent pas à prendre leur papier,
00:18:18à le confisquer,
00:18:20pour éviter qu'ils repartent
00:18:22ou qu'ils se déplacent
00:18:24à leur guise en France.
00:18:30D'ici quelques mois,
00:18:32en poursuivant les écoutes,
00:18:34Elvire et ses équipes espèrent pouvoir localiser
00:18:36et arrêter les chefs du réseau installés en France.
00:18:48Après plus d'un an d'investigation,
00:18:50le dossier du réseau colombien
00:18:52est lui sur le point de prendre un tournant décisif.
00:19:04Les enquêteurs viennent de repérer
00:19:06des proxénètes sur le sol français.
00:19:18On en avait quatre qui étaient en relais Espagne.
00:19:20Et là, on en a quatre relais France.
00:19:22Et les quatre relais France, c'est que du Saint-Louis.
00:19:24Là, on le voit ici.
00:19:26On le voit ici.
00:19:28Là, sur un autre numéro,
00:19:30sur un autre boîtier étudié,
00:19:32on le revoit ici.
00:19:34On a nos quatre téléphones qui étaient en relais en Espagne
00:19:36qui se retrouvent à Saint-Louis.
00:19:38On a potentiellement les quatre téléphones
00:19:40dans un appartement quasiment au même endroit.
00:19:42Donc il faudrait s'identifier l'appartement
00:19:44dans lequel sont les quatre téléphones.
00:19:46C'est ça. Et être sûr qu'on a un standard là-bas.
00:19:48Et savoir qu'est-ce qu'on a derrière.
00:19:50Est-ce que c'est une ou deux personnes.
00:19:52Identifier les personnes.
00:19:54Savoir si on n'a pas de véhicule autour.
00:19:56Parce que là, ça change...
00:19:58Ça change la donne du dossier quand même.
00:20:00Mais c'est trop bon, quoi.
00:20:02C'est trop bon.
00:20:06Il est établi qu'on avait des standards en Espagne.
00:20:08Mais ça s'arrêtait là.
00:20:12Quand le client trouve
00:20:14la prostituée sur le site,
00:20:16il y a un numéro de téléphone.
00:20:18Il appelle ce numéro de téléphone.
00:20:20Et là, c'est quelqu'un du standard
00:20:22qui décroche.
00:20:24Et qui dit,
00:20:26pour combien de temps...
00:20:28Et c'est après qu'il donne l'adresse
00:20:30d'où la fille se trouve.
00:20:32Un standard va pouvoir dire
00:20:34combien de clients sont arrivés
00:20:36pour les filles, combien de temps ils sont restés,
00:20:38combien de temps ça va avoir mis
00:20:40et engendré de l'argent.
00:20:44Donc oui, les personnes qui gèrent les standards,
00:20:46généralement, ce sont des lieutenants.
00:20:48Des personnes dont les têtes de réseau
00:20:50ont confiance.
00:20:54Pour confirmer leur découverte,
00:20:56Delphine et Aurora partent dans l'Est de la France.
00:21:04Il va falloir aller planquer.
00:21:06Parce que...
00:21:08On découvre, ok, c'est bien.
00:21:10Mais il faut savoir qui est derrière.
00:21:12Est-ce qu'on a une tête de réseau...
00:21:14Est-ce qu'on a une tête de réseau colombienne ?
00:21:16Est-ce qu'on a une tête de réseau espagnole ?
00:21:18Ou alors, tout simplement,
00:21:20des Français qui vont travailler pour ce réseau.
00:21:22Et si on l'a pas ce soir ?
00:21:24On l'aura demain ?
00:21:26Mais c'est bon ?
00:21:28Si on l'a pas demain...
00:21:30On dit toujours, tu sais quand tu parles,
00:21:32mais tu sais jamais quand tu reviens.
00:21:34Le dicton.
00:21:36L'adresse qu'on a ici,
00:21:38c'est des adresses de prostitution.
00:21:40Je peux me foutre là ?
00:21:42Oui.
00:21:44L'objectif des enquêtrices,
00:21:46identifier un véhicule immatriculé à l'étranger,
00:21:48à proximité des lieux de prostitution.
00:21:52Si la plaque correspond à l'un des noms
00:21:54entendus sur leurs écoutes,
00:21:56elles auront la confirmation
00:21:58qu'un lieutenant du réseau s'est installé en France.
00:22:02C'est la première fois qu'on est aussi près d'ici.
00:22:04C'est toujours la petite crainte
00:22:06qu'ils soient au courant qu'on est derrière eux,
00:22:08qu'on essaie de comprendre leur fonctionnement.
00:22:10Et du jour au lendemain,
00:22:12on peut perdre des mois et des mois d'enquête.
00:22:14Donc ça fait toujours un petit peu peur, oui.
00:22:20Elle a trouvé une voiture.
00:22:2226...
00:22:2424...
00:22:26Mais je vois pas la dernière lettre.
00:22:28La bagnole espagnole,
00:22:30elle est intéressante.
00:22:32Et de suite à côté, on tombe sur une sud-américaine
00:22:34qui parle espagnol.
00:22:36Et qui avait l'air inquiète.
00:22:38Elle était mobile.
00:22:40Elle était statique.
00:22:42Elle a bougé.
00:22:44Elle est partie.
00:22:46Juste à la Lavrie.
00:23:06Ça donne quoi, la voiture ?
00:23:08Hop, et je vais faire...
00:23:10Oui, on a bon espoir que ça soit un véhicule,
00:23:12un Proxet.
00:23:14Après, il faut tout vérifier.
00:23:16Et après, l'autre...
00:23:18Vas-y.
00:23:20Allez, ouvre !
00:23:22Oui, deux secondes !
00:23:26Oui, mais attends...
00:23:28Hé, détends-toi !
00:23:30Non, non, non !
00:23:32Dans tous les cas, dans le dossier, on l'a.
00:23:34Après vérification, le nom du propriétaire
00:23:36du véhicule ressort dans notre dossier.
00:23:38Ça veut dire que
00:23:40le véhicule est lié au réseau.
00:23:42Enfin, de mieux en mieux.
00:23:44On avait des doutes
00:23:46sur le fonctionnement du réseau, sur les déplacements.
00:23:48Donc là, on a trouvé un véhicule
00:23:50qui, possiblement,
00:23:52ou déplace les filles,
00:23:54ou récolte
00:23:56sur les différents lieux de prostitution.
00:23:58Embrasse-moi.
00:24:00Vas-y, roule.
00:24:02D'accord.
00:24:12Sur l'affaire des proxénètes
00:24:14issues des pays de l'Est,
00:24:16Elvire et son équipe ont réussi
00:24:18à localiser l'un des donneurs d'ordre
00:24:20du réseau en France.
00:24:32Merde !
00:24:36Police !
00:24:38Police !
00:24:44La cible est interpellée,
00:24:46ainsi que onze autres membres
00:24:48de l'organisation criminelle.
00:24:50La prochaine étape,
00:24:52auditionner les victimes retrouvées
00:24:54sur les lieux de prostitution.
00:24:56Pour les protéger,
00:24:58la France propose la délivrance d'un titre de séjour
00:25:00à celle qui témoigne contre leur exploiteur.
00:25:08Au cours de l'enquête, son nom est apparu dans la procédure.
00:25:10Pas en tant que mise en cause,
00:25:12on ne lui reproche rien du tout,
00:25:14mais son nom est apparu et du coup,
00:25:16on l'a convoqué pour avoir des explications
00:25:18sur ça et sur
00:25:20ses éventuels liens ou relations
00:25:22ou connaissances qu'elle pourrait avoir avec ces individus.
00:25:24Est-ce que vous pouvez me dire
00:25:26les lieux où vous êtes prostituée
00:25:28et les tarifs et prestations
00:25:30pratiquées,
00:25:32puis la période pendant combien de temps environ
00:25:34où vous êtes prostituée ?
00:25:46Vous vous souvenez des tarifs ?
00:25:58250 l'heure.
00:26:00Pour quelles raisons vous êtes venue en France ?
00:26:02En raison d'une guerre en Ukraine, je suppose ?
00:26:06Elle dit qu'elle a quitté l'Ukraine
00:26:08en raison de sécurité,
00:26:10parce que la ville où elle a vécu,
00:26:12à Kherson,
00:26:14actuellement, il y a toujours
00:26:16des bombardements, il y a des bombes qui partent
00:26:18d'un côté à l'autre.
00:26:20Si elle repart en Ukraine
00:26:22et s'installe ailleurs, dans une autre région,
00:26:24elle n'est pas sûre que la vie de son fils
00:26:26sera en sécurité, parce que
00:26:28là-bas, c'est la guerre
00:26:30et elle ne pourra pas revenir.
00:26:32Elle a peur pour sa sécurité
00:26:34et celle de son fils.
00:26:40OK.
00:26:42Lorsqu'on a fait des investigations,
00:26:44on a découvert qu'une prostituée
00:26:46qui se faisait appeler ***
00:26:48travaillait pour la compte d'une agence de prostitution étrangère en Russie.
00:26:50Une standardiste qui s'appelait ***.
00:26:52Quand et comment vous avez connu *** ?
00:26:54J'ai connu ***.
00:26:56C'est une fille qui,
00:26:58comme on l'a dit,
00:27:00vole beaucoup en France.
00:27:02Elles peuvent venir vous emprunter.
00:27:04Si vous voulez, il y a une fille qui
00:27:06peut vérifier son numéro de téléphone.
00:27:08Je lui demande de vérifier
00:27:10son numéro de téléphone
00:27:12ou peut-être qu'il y a quelqu'un
00:27:14qui a travaillé avec elle.
00:27:16Elle avait des clients
00:27:18si elle connaissait quelqu'un.
00:27:20Si elle pouvait m'apporter quelqu'un,
00:27:22je lui donnerais 30% de cette somme.
00:27:32Ce sont des clients qui peuvent aggraver.
00:27:34Quand on est sur la liste,
00:27:36on met le nom de la personne
00:27:38et on peut savoir si cette personne
00:27:40est agressive,
00:27:42s'il y a eu des soucis,
00:27:44si c'est un voleur, etc.
00:27:46Les gens font des annotations.
00:27:52Vous n'avez pas forcé à vous prostituer,
00:27:54mais *** prenait de l'argent,
00:27:5630% de vos gains de votre prostitution
00:27:58et elle faisait le lien
00:28:00avec les clients.
00:28:02La loi française
00:28:04ne prend pas en compte la contrainte.
00:28:06Vous êtes prostitué
00:28:08et une partie de votre argent
00:28:10est partie à ***.
00:28:12Même si c'est vous qui lui demandez,
00:28:14on s'en fout, c'est pas grave.
00:28:16*** vous met des clients à disposition.
00:28:18Selon la loi française, *** est proxénète
00:28:20et vous, vous êtes victime.
00:28:22Est-ce que vous comprenez ça ou pas ?
00:28:26Elle le savait très bien,
00:28:28que ce qu'elle faisait était illégal.
00:28:30Elle le savait très bien.
00:28:32Elle l'a fait parce qu'elle profite
00:28:34de la faiblesse des gens,
00:28:36des réfugiées ukrainiennes.
00:28:38Elle profite de la faiblesse
00:28:40de ces personnes-là qui viennent en France
00:28:42parce que vu la situation en Ukraine,
00:28:44elles n'ont plus le choix.
00:28:46Elle profite de ça pour se faire de l'argent
00:28:48seulement 5% des victimes de proxénétisme
00:28:50acceptent de parler aux policiers.
00:28:54Pour comprendre les obstacles
00:28:56auxquels ces enquêteurs font face
00:28:58lors de leurs auditions,
00:29:00Elvire, la cheffe de l'office,
00:29:02organise pour la première fois
00:29:04une rencontre avec des psychologues d'association
00:29:06spécialisées dans la traite des êtres humains.
00:29:08Les victimes de traite, au départ,
00:29:10elles ne viennent pas chercher
00:29:12de psychologues,
00:29:14elles viennent plutôt chercher
00:29:16au niveau des associations
00:29:18une mise à l'abri,
00:29:20un hébergement,
00:29:22des papiers éventuellement,
00:29:24du travail,
00:29:26mais leur demande première
00:29:28n'est pas de parler aux psychologues.
00:29:30Il y a vraiment une accumulation
00:29:32très importante de traumatismes
00:29:34tout au long du parcours,
00:29:36beaucoup de violences sexuelles,
00:29:38la confrontation à la mort dans le désert,
00:29:40dans les traversées de la mer,
00:29:42parfois de la torture,
00:29:44la prostitution qui peut déjà démarrer
00:29:46au niveau du parcours migratoire,
00:29:48déprivation,
00:29:50violence des réseaux, violence sexuelle,
00:29:52avortement sauvage,
00:29:54qui sont des expériences très violentes également.
00:29:56Elles vont avoir du mal à faire confiance
00:29:58aux services de police,
00:30:00elles ont du mal à faire confiance aux associations.
00:30:02C'est difficile en audition
00:30:04de savoir tout ça.
00:30:06Le policier, quand il arrive,
00:30:08il ne sait pas le passé qu'elle a.
00:30:10Donc du coup, j'ai une victime de la TEH,
00:30:12est-ce que je peux considérer
00:30:14qu'elle a tous ses critères de vulnérabilité ?
00:30:16Je ne sais pas son passé,
00:30:18mais je considère qu'elle est comme ça,
00:30:20qu'elle a vécu ça, qu'elle a vécu ça.
00:30:22En gros, les personnes au cours de leur vie
00:30:24font l'expérience d'un événement traumatique,
00:30:26parfois deux.
00:30:28On avait fait une petite étude
00:30:30il y a quelques années,
00:30:32on avait vécu entre 10 et 20
00:30:34événements traumatiques au cours
00:30:36des deux dernières années.
00:30:38C'est vraiment très important.
00:30:40Nous, par rapport au dossier qu'on a
00:30:42de plus en plus aujourd'hui,
00:30:44ça va être souvent des jeunes femmes
00:30:46qui disent être
00:30:48venues de leur plein gris.
00:30:50Elles peuvent dissimuler la vérité
00:30:52pour protéger le proxénète.
00:30:54Ensuite, on a certaines femmes qui peuvent être coincées
00:30:56dans le récit de vie qui est signé par le réseau
00:30:58au moment de leur arrivée sur le territoire.
00:31:00On a certaines femmes, il faut des mois
00:31:02ou des années avant finalement
00:31:04qu'elles nous révèlent, qu'elles nous racontent
00:31:06leur histoire, et plus celle
00:31:08que les réseaux leur ont demandé
00:31:10de réciter.
00:31:12Ça vous renvoie peut-être à une certaine
00:31:14impuissance ?
00:31:16C'est assez difficile de comprendre
00:31:18le phénomène d'emprise
00:31:20qui les
00:31:22habite, qui les domine.
00:31:24Je pense aussi que
00:31:26à cause de l'ubérisation de la prostitution,
00:31:28on arrive
00:31:30à entendre les victimes
00:31:32à un moment de leur parcours où elles ne sont pas
00:31:34encore disposées à témoigner.
00:31:36Avant, quand on était sur du
00:31:38contact régulier
00:31:40avec les prostituées dans la rue,
00:31:42elles avaient les numéros des policiers
00:31:44et le moment où elles étaient
00:31:46violentées ou alors elles voulaient se sortir de la prostitution,
00:31:48elles prenaient
00:31:50contact avec les associations,
00:31:52ou elles prenaient contact avec la police
00:31:54et elles venaient porter plainte.
00:31:56On démantèle le réseau et c'est à ce moment-là,
00:31:58de manière simultanée,
00:32:00qu'on peut aller aux adresses
00:32:02où on sait qu'il y a de la prostitution active
00:32:04ce jour-là.
00:32:06Elles sont encore, au moment où on les entend,
00:32:08dans le système d'exploitation
00:32:10à un moment, parfois,
00:32:12où elles ne cherchent absolument pas à sortir
00:32:14de ce système.
00:32:16Le dossier des proxénètes
00:32:18colombiens est sur le point de toucher
00:32:20à sa fin.
00:32:22Après deux ans
00:32:24d'enquête, les policiers ont recueilli
00:32:26assez de preuves pour interpeller tous les membres
00:32:28du réseau, simultanément
00:32:30en Colombie, en France
00:32:32et en Espagne.
00:32:36Là, sans la coopération internationale,
00:32:38on ne fait pas ce dossier,
00:32:40c'est clair.
00:32:44Si on se limite à la France, si on se limite à couper
00:32:46les branches de l'arbre en France,
00:32:48on va avoir les petites mains, on va avoir
00:32:50les gardes du corps qui vont être
00:32:52au plus près des victimes,
00:32:54on va avoir les collecteurs en France,
00:32:56mais ce n'est pas suffisant.
00:32:58La branche va repousser immédiatement.
00:33:00Ce qu'il nous faut absolument, c'est donner un coup d'arrêt
00:33:02net à ce réseau de grande envergure.
00:33:08Et donc, effectivement,
00:33:10remonter jusqu'à la racine,
00:33:12jusqu'à la tête du réseau, en Colombie,
00:33:14en Espagne, pour pouvoir
00:33:16interpeller de manière simultanée
00:33:18dans les trois pays.
00:33:48C'est pour ça qu'on s'est dit,
00:33:50qu'il fallait qu'on soit des frères dans ce domaine.
00:33:52Quand, demain,
00:33:54vous faites les détenus à Madrid,
00:33:56à Malaga, en Colombie,
00:33:58quand ils voient
00:34:00une union de vêtements,
00:34:02le vêtement de la police nationale
00:34:04d'Espagne, le vêtement
00:34:06de la police française,
00:34:08le vêtement des collègues
00:34:10colombiens,
00:34:12ils voient et disent
00:34:14« Noses ! »
00:34:16Ils s'unissent aussi.
00:34:46Il y a des zones identifiées
00:34:48dans plusieurs villes,
00:34:50dans toute la région,
00:34:52du nord au sud, de l'est à l'est.
00:34:56Oui.
00:35:00Dans les logements
00:35:02où ils vivent
00:35:04ou où ils exercent ?
00:35:06Les deux.
00:35:16Au même moment,
00:35:18sur le sol français,
00:35:20Delphine espère, elle,
00:35:22arrêter plusieurs proxénètes,
00:35:24mais aussi secourir les nombreuses victimes
00:35:26qui se trouvent encore entre leurs mains.
00:35:34Il reste deux heures.
00:35:40Alors,
00:35:42on a, en point de prostitution,
00:35:4414,
00:35:468,
00:35:4810,
00:35:5013,
00:35:5212,
00:35:549,
00:35:562.
00:35:58Et au domicile
00:36:00de ton mise en cause ?
00:36:02Il gère tout.
00:36:04Il gère les filles, la récolte,
00:36:06la gestion après
00:36:08du blanchiment.
00:36:10Vous en estimez à combien,
00:36:12dans le dossier ?
00:36:14On est à 70 victimes.
00:36:16J'ai hâte.
00:36:22Si je suis rentrée dans cet office,
00:36:24c'est avant tout
00:36:26pour mettre
00:36:28les têtes de réseau hors de jeu,
00:36:30mais c'est surtout aussi pour avoir
00:36:32cette protection de femme que j'ai
00:36:34vis-à-vis d'une autre femme.
00:36:36Il ne faut pas oublier que ça reste des actes sexuels
00:36:38qu'elles subissent.
00:36:40Il faut se faire violenter.
00:36:42Quand on est à 10 passes,
00:36:4410 passes par jour,
00:36:46en tant que femme,
00:36:48c'est horrible d'y penser.
00:36:50Donc, moi, juste en tant que femme,
00:36:52et au-delà d'être flic,
00:36:54quand je vais pouvoir dire à cette jeune femme,
00:36:56écoute, ta tête de réseau
00:36:58est en prison et tu ne crains plus rien,
00:37:00et maintenant on est là
00:37:02et on va t'aider,
00:37:04pour moi, elle est là, ma réussite.
00:37:06Et demain, c'est ce que je souhaite faire.
00:37:10Merci.
00:37:40C'est à partir de quelle heure ?
00:37:42C'est à partir de 6h30 jusqu'à 10h.
00:37:44C'est possible d'avoir plus tôt ou pas ?
00:37:46Plus tôt, si oui.
00:37:48Ça serait bien à partir de 4h.
00:37:50Oui, 4h.
00:37:54À 6h, le lendemain matin,
00:37:56quatre cibles doivent être interpellées
00:37:58sur le territoire français.
00:38:00Bon.
00:38:02Dernière ligne droite.
00:38:04Il est là.
00:38:06Est-ce qu'il est bien chez lui ?
00:38:08Grâce à la localisation de son téléphone portable,
00:38:10Delphine et Olivier vérifient
00:38:12que leur objectif principal
00:38:14est bien à son domicile.
00:38:16Là, c'est là où il est actuellement ?
00:38:18Et ils ont une mauvaise surprise.
00:38:20C'est l'aéroport, ça.
00:38:22Il est à l'aéroport ?
00:38:26Regarde s'il n'y a pas d'avion
00:38:28qui arrive à l'aéroport ce soir.
00:38:30Peut-être qu'il a récupéré des filles.
00:38:34Il n'est pas parti en voyage, quand même.
00:38:38Oh, putain.
00:38:40OK.
00:38:42Bon, ben...
00:38:46Ça peut être un truc très chiant
00:38:48parce qu'on sait que c'est quelqu'un qui voyage.
00:38:50Donc...
00:38:52Si son dernier bornage
00:38:54nous le met à l'aéroport
00:38:56à 22h49,
00:38:58on peut avoir la crainte
00:39:00qu'il ait pris l'avion.
00:39:02J'ai pas d'adresse, j'ai pas de précision.
00:39:04C'est ça, c'est les deux bâtiments, là.
00:39:06Donc, alors...
00:39:08Rassurons-nous.
00:39:10Le relais auquel notre logeur est,
00:39:12c'est à côté.
00:39:14C'est à côté de chez lui.
00:39:16Itinéraire...
00:39:187 minutes.
00:39:20Il faut savoir qu'un téléphone, en fait,
00:39:22quand il émet,
00:39:24il va émettre sur un relais téléphonique,
00:39:26quel qu'il soit, de n'importe quel opérateur.
00:39:28Là, peut-être que sur le relais
00:39:30que j'avais habituellement connu,
00:39:32il est peut-être saturé, donc il prend un autre relais.
00:39:34Et en l'occurrence, ce relais-là,
00:39:36il est du côté de l'aéroport.
00:39:38Donc, c'est que ça devrait être...
00:39:40ça devrait être bon.
00:39:42Tu vois ?
00:39:44Je pense que demain matin,
00:39:46on va même...
00:39:48on refera un bon check.
00:39:50On va regarder de nouveau demain matin.
00:39:52Quoi, tout à l'heure.
00:39:54De toute façon, on va pas dormir ce soir.
00:39:56Je pense pas qu'on dorme...
00:39:58Généralement, on dort pas quand c'est comme ça.
00:40:00On va regarder leur tournée,
00:40:02on a hâte de se lever
00:40:04pour y aller, mais c'est pas la nuit
00:40:06où on dort vraiment.
00:40:08La veille d'une opé
00:40:10où tout le monde est déjà
00:40:12sur le pied de guerre et prêt à se préparer,
00:40:14ça peut être...
00:40:16Ouais, c'est assez stressant.
00:40:18C'est un gros stress.
00:40:2230 minutes avant le lancement
00:40:24de l'opération dans les 3 pays,
00:40:26nouveau rebondissement pour Elvire,
00:40:28la chef du dispositif.
00:40:30Une nouvelle inquiétante
00:40:32en provenance de Colombie.
00:41:00...
00:41:16Ismael ?
00:41:30...
00:41:32...
00:41:58Les interpellations doivent être
00:42:00déterminées pour éviter toute communication
00:42:02entre les proxénètes et leurs complices
00:42:04qui pourrait permettre à l'un d'entre eux
00:42:06de s'échapper.
00:42:12Alors en France,
00:42:14la situation se fige également.
00:42:20Qu'est-ce qu'on fait en France
00:42:22pour les points d'interpelle ?
00:42:24Parce que...
00:42:26On va peut-être prévenir tout le monde.
00:42:28Alors,
00:42:30je vous précise un petit
00:42:32rebondissement pour ce matin.
00:42:34Une des principales
00:42:36objectifs en Colombie ne se trouve pas
00:42:38chez elle. Elle se trouve
00:42:40à l'extérieur. Là pour l'instant,
00:42:42notre chef qui se trouve à Madrid,
00:42:44notre chef d'office, essaye de contacter
00:42:46une des Colombiennes qu'on a avec nous ici en France
00:42:48pour voir si c'est possible ou pas possible
00:42:50de taper sans qu'il y ait un potentiel
00:42:52fuite qui puisse arriver.
00:42:54Donc on attend le top colombien pour...
00:42:58pour passer à l'action.
00:43:00Donc du coup, nous, ce qu'on va faire, c'est qu'on va se rapprocher.
00:43:02Ok ? Tu fais ton demi-tour.
00:43:04C'est dans quelle voiture ?
00:43:20On est dans le centre d'hydrogène
00:43:22du réseau en France, donc...
00:43:24On peut pas...
00:43:26C'est très important qu'on interpelle ici ce matin.
00:43:36La clé du succès de l'opération
00:43:38se situe en Colombie, où
00:43:40réside la tête du réseau criminel.
00:43:42Elle vire
00:43:44à missionner Aurora pour assister les policiers
00:43:46sud-américains.
00:43:48La réussite ou l'échec
00:43:50de deux ans d'enquête
00:43:52se joue à 8 000 kilomètres
00:43:54de la France.
00:44:00J'ai l'impression d'avoir toute la pression du monde
00:44:02sur les épaules.
00:44:04Là, c'est dur.
00:44:06Parce qu'on se dit...
00:44:08On est venu, on a fait autant de kilomètres aussi pour ça.
00:44:10La personne la plus importante,
00:44:12on l'a pas.
00:44:14Puis au final...
00:44:16L'un des policiers colombiens
00:44:18dit... Mais non, on va aller chez elle quand même.
00:44:20Il y a un truc bizarre.
00:44:44Et puis finalement,
00:44:46elle était chez elle.
00:44:48Je vais enfin les voir.
00:44:50Au bout d'un an et demi,
00:44:52deux ans d'enquête.
00:44:54Ce qui est propre à ces dossiers
00:44:56qui durent longtemps, c'est qu'on
00:44:58enquête tellement sur ces personnes,
00:45:00qu'on les connaît tellement,
00:45:02qu'il y a une sorte de lien qui se crée.
00:45:04Quand je l'ai vue, j'ai l'impression
00:45:06que je la connaissais depuis des années,
00:45:08mais c'était le cas.
00:45:10Elle était étonnée qu'on soit là.
00:45:12Au début, elle a fait comme si...
00:45:16Comme si la police française
00:45:18n'était pas présente.
00:45:22C'est l'autre tête de réseau
00:45:24qui, quand il nous a vues
00:45:26avec mes homologues espagnols,
00:45:28il nous a regardées,
00:45:30il a dit, là, c'est grave.
00:45:32Si les Espagnols à France sont venus,
00:45:34là, c'est grave.
00:45:42...
00:46:00...
00:46:12...
00:46:14...
00:46:16Police, ouvrez !
00:46:18C'est la police, ouvrez !
00:46:20Ouvrez !
00:46:22...
00:46:24...
00:46:26C'est la police, ouvrez !
00:46:28Bonjour.
00:46:30Bonjour.
00:46:32Vous êtes seul, monsieur, dans l'appartement ?
00:46:34Est-ce que t'as solo ?
00:46:36Moi, bien sûr.
00:46:38...
00:46:40...
00:46:42...
00:46:44Oui ? Allez !
00:46:46Descendez, s'il vous plaît, madame.
00:46:48Que tous ceux qui sont à l'étage descendent en bas, tout de suite.
00:46:50...
00:46:52Donc, il est 6h25,
00:46:54je vous place en garde à vue,
00:46:56c'est une commission rogatoire
00:46:58ouverte par un juge parisien.
00:47:00...
00:47:02Police nationale, ouvrez !
00:47:04...
00:47:06...
00:47:08...
00:47:10...
00:47:12...
00:47:14...
00:47:16...
00:47:18...
00:47:20...
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00:47:40...
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00:49:58...
00:50:00...
00:50:02...
00:50:04...
00:50:06...
00:50:08...
00:50:10...
00:50:12...
00:50:19Les réseaux leur disent exactement ce qu'elles doivent faire
00:50:23et comment elles doivent le faire.
00:50:25Si tu te fais arrêter par la police, tu dis que t'es arrivé par là,
00:50:28que tu as fait ci, que tu as fait ça,
00:50:30que t'as eu ton passeport là...
00:50:32En fait, elles savent exactement ce qu'elles doivent nous dire
00:50:36et elles savent exactement comment faire.
00:50:38Elles sont sous cette pression.
00:50:41Donc, sous cette pression, on n'en sort pas comme ça.
00:50:43Quand on fait pression sur les enfants,
00:50:46sur les parents, sur la famille,
00:50:49ou alors qu'on fait pression sur elle-même,
00:50:52je veux dire, après, on va pas dire
00:50:54à oui, à tel, machin, tout ça.
00:50:56Non, elles disent rien, parce qu'elles ont toujours peur.
00:50:59Comment t'as été recrutée pour venir te prostituer en France ?
00:51:02Comment elles t'ont rencontrée
00:51:04pour te faire prostituer en France ?
00:51:07...
00:51:16Une, deux, trois, quatre, cinq, six.
00:51:19Samedi.
00:51:21Une, deux, trois, quatre, cinq.
00:51:27Alors...
00:51:29Ça, c'est un livre de contes, ça.
00:51:31C'est un livre de contes.
00:51:34C'est un livre de contes, ça. Tu peux pas me dire autrement.
00:51:37C'est pas possible.
00:51:41C'est... Ça, c'est des passes.
00:51:43C'est des clients.
00:51:45...
00:51:49C'était la maison, mais tu peux pas me dire que c'est pas à toi.
00:51:52...
00:51:53Quand on loue une location, on fait le ménage avant.
00:51:57On nettoie tout ça.
00:51:58Tu vois, ça te fait rire.
00:52:01Mais oui.
00:52:02Tu vois, ça te fait rire. On fait le ménage.
00:52:04...
00:52:10...
00:52:21OK.
00:52:24Tu devrais mettre une mauvaise note sur Booking.
00:52:27...
00:52:28Tu peux noter, hein.
00:52:29Ceci, c'est pas propre comme ça.
00:52:32...
00:52:35Dans la poubelle, il a été retrouvé des préservatifs usagés.
00:52:38...
00:52:41Des boîtes vides.
00:52:43...
00:52:46Dans le placard de la cuisine, un sac de 15 préservatifs neufs
00:52:50en vrac.
00:52:51...
00:52:54OK.
00:52:56Ensuite, il a été retrouvé des préservatifs neufs sur ton lit.
00:52:59...
00:53:02Tu dis quoi vis-à-vis de ça ?
00:53:04...
00:53:06...
00:53:08...
00:53:10...
00:53:15Excuse-moi, c'est...
00:53:16En fait, c'est un rire nerveux.
00:53:18C'est pas un rire de moquerie, c'est plutôt un rire nerveux.
00:53:20...
00:53:24Parce qu'on peut pas te laisser une location avec ça dedans.
00:53:27C'est pas possible.
00:53:28...
00:53:33En fait, en gros,
00:53:34je pense que je peux poser toutes les questions de la Terre possibles.
00:53:38Tu m'en répondras pas.
00:53:39...
00:53:44Mais... Oui, mais c'est pas la vérité.
00:53:49Je la connais, la vérité.
00:53:51Je la sais.
00:53:52Je la sais.
00:53:54Je la sais.
00:53:56Ca fait, écoute-moi,
00:53:58ça fait un an et demi que je suis sur le dossier.
00:54:00Ca fait un an et demi qu'on travaille sur les réseaux,
00:54:05sur la tête de réseau, chez toi.
00:54:07...
00:54:13Qu'est-ce qu'ils ont dit ?
00:54:14Qu'ils allaient faire du mal à ta famille ?
00:54:16...
00:54:22Ta famille où ?
00:54:23Ta famille où ?
00:54:24...
00:54:25Au Pérou ?
00:54:27...
00:54:28J'ai rien à dire.
00:54:29T'as des enfants ?
00:54:30T'as des enfants ?
00:54:31T'as mes enfants ?
00:54:32Qui sont restés au pays ?
00:54:34...
00:54:35T'as mes enfants qui sont restés au pays ?
00:54:37...
00:54:39Ou ici, en France ?
00:54:40...
00:54:47J'ai rien à dire.
00:54:48...
00:54:51...
00:55:07Nous, on veut te protéger.
00:55:09...
00:55:10On veut t'aider.
00:55:11...
00:55:13J'ai rien à dire.
00:55:16J'ai rien à dire.
00:55:17...
00:55:23Tout au début de l'arrivée à l'office,
00:55:25j'ai eu beaucoup de mal avec les auditions victimes.
00:55:28Dès le début, on va être maladroit.
00:55:31On ne va pas savoir comment prendre la victime.
00:55:33Parce qu'elles vivent tout, en fait.
00:55:36C'est tout réuni.
00:55:37Elles ont de la violence, des viols, de la séquestration,
00:55:40de l'emprise.
00:55:41Le psychologique de ces personnes-là
00:55:43sont différentes.
00:55:44Elles sont différentes.
00:55:46Donc, les codes vont être différents.
00:55:48Moi, elle ne me connaît pas.
00:55:49Je vais la récupérer dans son appartement de prostitution.
00:55:52Il est 6h du matin.
00:55:53Je la réveille.
00:55:55Je lui dis, voilà, je suis la police.
00:55:57Fais-moi confiance.
00:55:58Mais elle ne va pas me faire confiance au bout de 10 minutes.
00:56:01Je te laisse mes coordonnées.
00:56:03Là, ici.
00:56:04Téléphonique.
00:56:05OK ?
00:56:06Avec mon prénom.
00:56:07Delphine.
00:56:08D'accord ?
00:56:10Et s'il y avait quoi que ce soit ?
00:56:12Que le réseau...
00:56:13Mais le réseau ne va pas me contacter,
00:56:15parce qu'il n'y en a plus.
00:56:16...
00:56:20Bari.
00:56:21...
00:56:27Olivier, lui, est chargé des auditions des mises en cause.
00:56:30Il vient de terminer celle des standardistes,
00:56:33deux Colombiens recrutés dans leur pays
00:56:36pour travailler en France.
00:56:37Il me dit qu'ils ont deux enfants.
00:56:40Ils sont jeunes, ils ont des dettes.
00:56:42Ils sont où, les enfants ?
00:56:43Avec les grands-parents, en Colombie.
00:56:45Il me dit qu'ils ne sortent jamais.
00:56:47Ils ne peuvent pas sortir de l'appartement.
00:56:50Ils ne peuvent jamais sortir à deux.
00:56:52OK.
00:56:53Donc, ça montre bien, en fait,
00:56:55l'ampleur du dossier
00:57:00et de l'empresse qu'ils ont.
00:57:02C'est-à-dire qu'ils ont des emprises
00:57:05du dossier et de l'empresse qu'elle a sur eux.
00:57:08Parce que là, c'est énorme, quand même.
00:57:11C'est énorme, hein ?
00:57:12Hein ?
00:57:13Après...
00:57:14Olivier, c'est la première que tu fais, là.
00:57:17Je suis fatigué, là.
00:57:18Oui, je sais.
00:57:19Et c'est pas fini.
00:57:21Il faut qu'on tienne jusqu'à vendredi matin.
00:57:23Je sais.
00:57:24C'est compliqué de toujours se positionner
00:57:27entre un standard, les gens qu'on trouve derrière,
00:57:30parce que c'est des malheureux.
00:57:32Ils sont tous malheureux, en fait.
00:57:34Et les salopards, c'est la tête, hein ?
00:57:36C'est les réseaux, c'est ceux qui s'engagent le pognon
00:57:39et qui les font trimer.
00:57:41Je sais que c'est pas évident, c'est ton premier dossier.
00:57:45Et malheureusement, tu vas en avoir plein,
00:57:47vu que tu viens de t'engager avec nous à l'office.
00:57:51Et c'est compliqué et c'est dur à gérer, je sais.
00:57:54Et là, il va falloir que tu gères ça.
00:57:56...
00:58:02Bon, j'en ai tellement vu auparavant,
00:58:05dans le trafic de migrants,
00:58:07qu'aujourd'hui...
00:58:11Ca te le touche ?
00:58:12Oui.
00:58:13...
00:58:26Après 92 heures de garde à vue,
00:58:30les quatre mises en cause interpellées en France
00:58:33sont déférées devant le juge d'instruction.
00:58:35...
00:58:43Quand on tape un réseau,
00:58:45qu'on arrive à cette finalité,
00:58:47qu'on sait que derrière, il va y avoir des peines de prison,
00:58:51on sait qu'on a essayé de protéger les victimes,
00:58:53qu'on l'a fait, parce que c'est notre métier,
00:58:56de les sortir de cela, elle est là, ma finalité.
00:58:59...
00:59:01Ma joie, au moment où on sait que le dispositif
00:59:04rencontre ce total succès,
00:59:07elle est évidemment à la fois pour les victimes de ce réseau,
00:59:11mais elle est aussi pour mes enquêteurs.
00:59:14...
00:59:16Pour traite d'êtres humains en bande organisée,
00:59:18ils seront jugés en cours d'assises
00:59:20et en cours 20 ans de réclusion criminelle.
00:59:23...
00:59:30En Colombie, le système pénal est différent.
00:59:32Les têtes de réseau
00:59:34risquent 18 ans d'emprisonnement par victime reconnue.

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