Comment gouverner la France après le 7 juillet? L'idée d'une coalition entre la gauche, le centre et la droite divise. Emmanuel Macron a de son côté indiqué en Conseil des ministres qu'il n'était "pas question" de gouverner avec LFI.
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00:00Retour sur le plateau de première édition, 8h13, le 7 minutes pour comprendre à quoi pourrait ressembler éventuellement un gouvernement de coalition.
00:11Avec nous pour en parler, Nella Latrousse, la chef du service politique de BFM TV qui arrive, bonjour Nella, Mathieu Croissandeau nous accompagne encore.
00:18Et on accueille Gaël Slimane, le président de l'institut de sondage Odoxa, bonjour Gaël Slimane, face à Rachid Temal, porte-parole des sénateurs socialistes, merci
00:26d'être avec nous ce matin au lendemain de la publication de ce tout premier sondage depuis le dépôt des candidatures, mardi soir, sondage qui va servir de support à notre discussion.
00:35Que dit-il ? Eh bien dans les projections en sièges à l'Assemblée, dans la future Assemblée nationale, le RN n'obtiendrait que 190 à 220 sièges, autrement dit on est loin maintenant de la majorité absolue à 289 sièges,
00:50même si on le rappelle, il s'agit d'une projection en sièges, il faut rester très prudent, mais dans ce cas de figure en tout cas, majorité absolue pour personne, Nella Latrousse, si personne n'a la majorité absolue, que se passe-t-il dimanche soir ?
01:03Alors ce qui peut se passer dimanche soir, c'est des discussions entre les différents partis, donc le bloc de droite, le bloc de gauche, pour savoir qui peut attirer à lui le plus de voix en plus.
01:15Pour constituer une majorité.
01:16Pour constituer une majorité à 289 députés, on peut imaginer Jordan Bardella passer quelques coups de fil chez les Républicains, chez un certain nombre de petits groupes, vous avez vu dans les divers il y a 17 à 31 sièges, il peut se trouver là des élus locaux qui accepteraient d'être mis des Outre-mer, qui accepteraient d'apporter un certain nombre de sièges en contrepartie d'un Marocain ministériel.
01:37Il va se passer exactement la même chose à gauche, c'est-à-dire que le Nouveau Front Populaire va lui aussi passer des coups de fil, tiens, chez Ensemble par exemple, est-ce qu'il se trouverait d'anciens socialistes qui seraient prêts à dire oui, c'est vrai, on s'est trompés sur le programme, on est prêts à accepter ce que propose le Nouveau Front Populaire à la condition peut-être de toucher au calendrier, certaines mesures pas tout de suite, un peu plus tard, et l'idée est de voir qui a le plus de députés pour essayer de composer une majorité.
02:04Le plus vraisemblable c'est que personne n'ait 289 sièges et que donc le scénario ce soit est-ce que vous allez voter contre moi une motion de censure, si j'arrive à composer un gouvernement, est-ce que vous me faites chuter ? Et celui qui est assuré de ne pas avoir 289 voix contre lui peut être chargé de former un gouvernement.
02:22Mais franchement Gaël Slimane, quand on fait des additions et qu'on les fasse d'ailleurs dans n'importe quel sens, est-ce qu'on arrive à constituer une majorité cohérente ?
02:30Non, Nelal a dit...
02:32Parce qu'au sein du Nouveau Front Populaire, LFI a déjà dit non, le Président de la République a dit à LFI j'en veux pas, les Républicains, bon on sait pas trop ce qu'ils vont faire, enfin voilà.
02:39Christophe, vous savez depuis le soir de l'annonce de la dissolution, on savait qu'il y avait deux scénarios possibles, le scénario d'une majorité absolue RN, c'est ce que, alors notre sondage Odoxa sortira en fin de journée, je ne sais pas ce que ça donne,
02:54mais je ne suis pas du tout étonné que compte tenu des désistements républicains qui ont été mis en place, le RN perde 40-50 députés par rapport à ce qu'il aurait réalisé sinon.
03:07Donc c'est une réussite du Nouveau Front Populaire par rapport à la stratégie qu'ils avaient, ça leur coûte des députés aussi, parce qu'en réalité en solde...
03:15C'est surtout eux qui se sont désistés.
03:16C'est surtout eux qui se sont désistés et en solde, probablement qu'on verra qu'eux vont perdre 20-30 députés par rapport à ce qu'ils auraient eu, peut-être 40, par rapport à ce qu'ils auraient pu avoir s'ils n'avaient pas fait cela.
03:27Mais ce qui est sûr, c'est que l'autre solution que la majorité absolue RN qui s'éloigne, c'est le scénario d'une situation impossible, avec aucune majorité trouvable.
03:38L'arc républicain, que soit-il le président de la République, c'était derrière Renaissance, associés des socialistes, on verra ce que Rachid Temel en dit, associés des socialistes, quelques écologistes et exclure les LFI.
03:49C'est impossible compte tenu des rapports de force qui existent aujourd'hui et le scénario d'une majorité, et là on parlait, où le RN irait chercher une dizaine de députés, ça se trouve, si ça vous manque.
04:01Des gens qui se vendent pour un marocain ministériel, ça se trouve. En revanche, en trouver 25 ou 30, c'est impossible.
04:09Alors on va voir à gauche ce que dit Marine Mondelier.
04:14Mais vous voyez bien ce qui se profile, c'est que je ne pense pas qu'il y aura un macroniste à Matignon, parce qu'ils n'auront pas la majorité pour, ils vont faire comment ? On les regarde.
04:25Est-ce qu'un jour vous pourrez être amené à bosser avec les macronistes ?
04:27Ce n'est pas pour ça que je commençais à faire de la politique, c'est même plutôt des politiques que j'ai combattues, mais je vous dis qu'on va être dans une situation exceptionnelle, qu'à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle.
04:37Rachid Temel, à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle aussi pour le parti socialiste ?
04:42D'abord, il y a une première chose, c'est que je rappelle que le vote n'a pas été fait dimanche, et il faut faire attention aussi, je le dis parce que tout le monde est déjà allé dans l'après, c'est comme le football il y a demi-temps.
04:51Donc là, il faut s'assurer que partout où il y a eu ces désistements, le RN soit battu, et ce n'est pas gagné.
04:58Ce n'est pas gagné, donc moi je le redis, il faut aussi que chacun entende que la mobilisation et le vote est important.
05:03Il ne faut pas simplement se désister, il faut venir voter, c'est important, parce que vous verrez que ça va jouer dans beaucoup de circonscriptions de façon très sérieuse.
05:10Mais c'est important de connaître les intentions des uns et des autres.
05:12Est-ce que vous pourriez participer à une éventuelle coalition ? Et qui irait d'où à où ?
05:22Il y a plusieurs hypothèses. Le RN, il faut faire en sorte qu'il soit battu, et déjà, si on prend le sondage, c'est déjà beaucoup trop de députés.
05:30Ensuite, il n'y a que deux autres options. Certains parlent de la grande valente technique. Je n'y crois pas, ce n'est pas la culture française, ça ne marchera pas.
05:37Et je vous donne un exemple. Il y a la question de l'Ukraine, on continue à les aider. Trump, potentiellement président des États-Unis.
05:44Et la question de l'OTAN et des moyens pour défendre l'Europe, on fait quoi ? Donc il faudra prendre des décisions franco-allemandes.
05:49Ma position, c'est qu'il faudra, si c'est le cas, une coalition républicaine, comme à l'Allemande.
05:55C'est-à-dire que vous discutez, vous arrivez avec un document qui dit « voilà, cette année nous allons faire cela ».
06:00D'où à où ?
06:01Ensuite, tous ceux qui veulent faire ce front républicain, cette coalition républicaine.
06:06Donc, des LR jusqu'à la gauche.
06:08Dans quelle gauche ?
06:10Celles et ceux qui souhaitent rejoindre cette coalition républicaine.
06:12Pas LFI ?
06:13Celles et ceux qui souhaitent rejoindre cette coalition républicaine.
06:15LFI a dit « si on gouverne, c'est juste pour appliquer le programme, rien que le programme ».
06:18Si je peux me permettre, quand nous avons élu le président de la République en 2022, par exemple, il nous a dit que nos voix l'engageaient.
06:25Quand il a fait la réforme de la retraite scandaleuse, on a dit que ce n'était pas ce que nous avions vu.
06:30Aujourd'hui, c'est les ceux qui vont se faire élire via des coalitions parce qu'il faut combattre le RN.
06:35Les voix de renaissance que nous récupérons, elles nous engagent.
06:38Les voix de la gauche qui vont aller à des gens de renaissance, elles les engagent.
06:44Donc, il faudra concrètement que chacun soit responsable.
06:48Parce que si ce n'est pas une coalition républicaine, ça s'appelle le RN.
06:51Ou alors une France ingouvernable.
06:53Donc, à un moment, quand on fait de la politique, on doit être responsable.
06:55Je partage ce qu'a dit Mme Tondollier.
06:57Donc, je pense qu'à ce moment-là, je le rappelle, si on prend cette proposition que vous avez en termes de sondage,
07:03c'est à la gauche de proposer un Premier ministre.
07:05Et on oublie toujours que c'est au Président qui nomme le Premier ministre.
07:07Peut-il y en avoir un ? Et dans le groupe le plus important.
07:09Et donc, je le dis, ça doit être dans la gauche.
07:11Donc, si je vous comprends bien, ça peut aller des communistes, des socialistes, jusqu'au LR.
07:17Mais ça veut dire que le Nouveau Front Populaire n'existe plus.
07:21Mais ce n'est pas le sujet.
07:23Là aussi, on ne peut pas dire aux Français, il y a un danger terrible pour le pays, il s'appelle le RN.
07:27Mais on revient à nos petites bricoles ensuite.
07:30Donc, s'il y a un danger absolu, ce qui est le RN, ce que je partage, alors il faut prendre une décision.
07:34Quel serait le profil d'un éventuel Premier ministre qui irait dans cette configuration-là ?
07:36Je pense que si la gauche est en tête, alors ce doit être un socialiste.
07:40Je pense que les socialistes ont cette capacité de rassembler les deux côtés.
07:44Trois fois le nom de Premier ministre !
07:46Et je crois qu'ils ont la possibilité de rassembler les deux côtés.
07:48C'est un homme d'expérience.
07:50Vous avez une idée.
07:52Non, je crois que ce n'est pas le sujet aujourd'hui.
07:54Mais je pense que les socialistes connaissent, savent gérer l'État, ce qui n'est pas neutre.
07:58Et aussi peuvent rassembler de part et d'autre de cet échiquier-là.
08:02Je crois que c'est le point d'équipe d'une coalition.
08:04Mais encore une fois, je le redis, il faut d'abord battre le RN ce dimanche.