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00:00L'étranger évidemment se mobilise dans cette dernière ligne droite. Cyril Paillin, bonjour.
00:05A quoi ressemble déjà l'état d'esprit et le vote de ces français de l'étranger qui se sont exprimés
00:11et qui vont être appelés à retourner dans les yeux en dimanche prochain ?
00:14Alors avant de rentrer dans le vide du sujet sur le vote des français de l'étranger,
00:17je n'ai pas résisté, Elisabeth, à commencer avec un peu de légèreté,
00:20avec comment la France est vue aujourd'hui par l'étranger justement.
00:25Chez nos amis, nos voisins européens, italiens,
00:27je vais vous montrer la une du journal communiste Il Manifesto qui tire à 30.000 exemplaires
00:32et qui a effectivement détourné cette phrase romaine « Vedi, vedi, vici ».
00:38Évidemment, une allusion à une période sombre de l'histoire française avec le président français
00:43effectivement en une du journal.
00:45Effectivement, c'est comme ça qu'on voit la France chez nos amis européens.
00:48Donc pour revenir à ce vote des français de l'étranger,
00:51effectivement, il n'a pas été, un peu comme aux européennes,
00:53le reflet de ce à quoi on a pu assister dans les premiers résultats dans l'hexagone.
00:59Les français de l'étranger, c'est une forte communauté.
01:01Puis en pleine expansion, il y a de plus en plus de français qui quittent la France.
01:04En tout cas, l'hexagone, c'est une population qui est estimée entre 2,5 et 3 millions de personnes
01:10dont 1,6 million sont inscrits.
01:12Et alors là, on a battu tous les records.
01:14Ne serait-ce que sur Internet, près d'un demi-million de français ont voté
01:19les deux jours précédant le vote de dimanche.
01:22Et avec un résultat qui est, là aussi, on peut comprendre
01:25qu'il n'y ait pas du tout le reflet de ce qui s'est passé ici.
01:28On est plus dans une appréhension de la mondialisation.
01:30On est moins préoccupé certainement, quand on est à 10 000 km de Paris,
01:34par, justement, les tracas, les soucis quotidiens
01:38qui ont peut-être motivé le vote de français de l'hexagone.
01:42Mais effectivement, c'est surtout, évidemment, la gauche qui a frappé,
01:46notamment en Afrique et sinon, c'est le camp macroniste,
01:49c'est le camp du président qui a pu le gagner.
01:51Au-delà des mots, je vais vous proposer d'écouter le témoignage d'un ressentissant français
01:56qui vit depuis 16 ans à Taipé, la capitale de Taïwan.
02:00Il est marié avec trois enfants à une ressortissante taïwanaise
02:03qui vient d'être naturalisée française.
02:05Il s'agit d'Alexandre Petre qui nous fait cette réflexion,
02:09ce témoignage à chaud. On l'arrangerait ce matin.
02:11Écoutez.
02:13Donc typiquement, ici, en Asie-Pacifique, ce qu'on voit,
02:16c'est qu'on a une sociologie du corps électoral qui est calquée sur les CSP++.
02:21Sur, en fait, les Français des métropoles et les gagnants de la mondialisation.
02:24Et c'est vraiment ça, ce qu'on peut remarquer ici, sur l'Asie-Pacifique.
02:30Une autre anecdote, mon épouse taïwanaise a été récemment naturalisée française
02:34et donc elle a participé au scrutin des élections européennes et maintenant des législatives.
02:38Et sa démarche intellectuelle était intéressante.
02:40Quand on en discutait, quand on me demandait de l'aider, de la guider pour son vote,
02:44elle me disait voilà, il est hors de question que je vote pour l'extrême droite,
02:46bien entendu, étant une famille comme ça, venant de différentes origines.
02:51Elle souhaitait voter à gauche, mais elle me disait, je veux voter à gauche, mais pas Mélenchon.
02:55Ce n'est pas possible, je ne peux pas voter pour ce type-là.
02:57Il n'y a personne d'autre à gauche.
02:59Donc, en définitive, elle a voté pour la députée sortante,
03:03Anne Jeannoté, sur la région, qui est du groupe Pondessence.
03:08Donc là, ce témoignage d'Alexandre Pett est assez intéressant,
03:09parce qu'en fait, la communauté française de Taïwan, c'est 3 à 4 000 personnes,
03:14dont 3 000 inscrits, c'est qu'il m'expliquait, avant l'enregistrement de ce témoignage,
03:20que le débat est le même parmi les expatriés français qu'en Hexagone,
03:23c'est-à-dire qu'on parle de nationalité, de binationalité, des questions identitaires,
03:28exactement comme ici, sauf qu'au moment du vote,
03:31on choisit d'élargir et plutôt d'éviter d'aller vers les extrêmes.