7 MINUTES POUR COMPRENDRE - Législatives: le RN en quête de la majorité absolue

  • il y a 2 mois
Lors du premier tour des élections législatives, le Rassemblement national est arrivé largement en tête avec plus de 33% des voix. Le parti pourrait obtenir une majorité absolue à l'issue du second tour.

Category

🗞
News
Transcript
00:00Bernard Sananas et Mathieu Croissando continuent de nous accompagner et l'on accueille Laure Lavalette, porte-parole du Rassemblement National, députée RN sortante du VAR, réélue dès le premier tour hier avec près de 51% des voix.
00:12Merci d'être avec nous ce matin.
00:14Quels seront d'ailleurs les autres résultats des candidats du RN dans le VAR et les Alpes-Maritimes ?
00:18Dans le VAR, nous sommes 5 à être passés au premier tour, on est en attente de 3 et je compte bien faire le grand chelet mais je vous avoue que je n'ai pas regardé les Alpes-Maritimes.
00:27Comme vous, très peu dormi et était beaucoup sur les plateaux.
00:30Marine Le Pen appelle à l'amplification de cette victoire. Est-ce que les appels à la mobilisation, vous les avez entendus hier soir contre le RN et les appels au retrait des candidats arrivés 3e lancés par le nouveau Front Populaire et par Emmanuel Macron peuvent enrayer la victoire du Front National, du Rassemblement National dimanche ?
00:46Je pense qu'au contraire, elle va l'accentuer. Je pense que cette dissolution a une grande vertu, c'est la clarté.
00:51Quand hier, vous entendiez la Macronie voler au secours de la Nupes ou la Nupes s'appeler à voter pour la Macronie, rendez-vous compte, la Nupes va faire élire Elisabeth Borne.
01:01C'est tellement lunaire que les Français sont perdus.
01:04Il y a effectivement deux blocs qui s'affrontent.
01:07Le bloc du chaos des amis du Front Populaire qui veulent vider les prisons, ouvrir les vannes de l'immigration, mettre fin à la loi squat, à la loi sur le séparatisme,
01:17qui pensent que la police tue et qui ont été incapables depuis cet octobre de dire que le Hamas était un mouvement de terroristes véhiculant un antisémitisme latent.
01:25Et de l'autre côté, Jordan Bardella qui incarne l'espoir pour des millions de Français.
01:31Je pense qu'on incarne la protection de la souveraineté, de l'identité, la sécurité, le pouvoir d'achat.
01:36Je pense que les choses sont claires, il y a deux camps, deux programmes très différents.
01:40Les Français devront choisir et moi je les enjoins évidemment, quel qu'ait été leur vote précédent, à nous rejoindre dans cette grande majorité d'union.
01:48Vous dites mettre fin à la loi séparatisme, Jordan Bardella le dit aussi dans la lettre à l'essai de tous les Français.
01:52Pourtant vous ne l'aviez pas voté cette fois.
01:54Nous on trouvait qu'elle était petit bras, eux trouvent qu'elle est beaucoup trop restrictive.
01:57Donc vous voyez, nous nous irions évidemment plus loin que ça.
02:00Marine Le Pen avait une loi qui est toute prête notamment pour lutter aussi contre les idéologies islamistes.
02:05Vous savez, nous avions dit que nous voterions tout ce qui va dans l'intérêt des Français, même quand ça ne nous paraît pas suffisant.
02:10Mais c'est ce que nous avons fait.
02:12Vous ne l'aviez pas fait pour la loi séparatisme.
02:14Nous serons fidèles à nous-mêmes.
02:16Est-ce qu'il y a une forme de sauf-qui-peut du côté présidentiel quand on voit effectivement ce qui se passe dans la circonscription d'Elisabeth Borne dans le Calvados ?
02:24Il y a une forme de sauf-qui-peut dans le camp présidentiel et à gauche aussi.
02:28Puisque la dynamique, la vague, elle est du côté du Rassemblement national qui enregistre le meilleur score de son histoire à un premier tour de législative.
02:36Alors que quand on voit en face, il y a eu un petit rebond de la part du camp présidentiel.
02:39Si on compare aux précédentes élections européennes, même si les scrutins sont différents, il n'y a pas eu de rebond à gauche.
02:44Il y a plutôt eu moins de voix et on voit en pourcentage en tout cas, c'est un score moins.
02:49Si vous additionnez tous les scores de la gauche aux européennes, ils font plus que là aux législatives.
02:54Donc on n'est pas dans une dynamique de gauche.
02:56Donc oui, il y a un côté sauf-qui-peut avec des consignes qui ne sont pas toujours très claires.
02:59Elles sont plutôt claires à gauche.
03:01Mais on voit bien que dans le camp présidentiel, c'est oui, on se désiste, mais pas pour tous les candidats.
03:05Lesquels ? On attend une liste.
03:07Est-ce que les électeurs auront la liste dans l'isoloir pour regarder si la personne pour laquelle ils doivent voter est bien sur la liste ou non ?
03:13C'est une interrogation.
03:14Et puis ensuite, on le sait, Bernard le soulignait tout à l'heure, dans un sondage publié vendredi, 3 Français sur 4 refusent les consignes de vote.
03:19Donc ça va être compliqué.
03:21On va regarder dans un instant avec Bernard Sannez ses projections en siège dans la future Assemblée nationale.
03:25Mais d'abord, on va faire un détour par le siège du RN à Paris, dans le 16e arrondissement, où nous attend Sophie Dupont.
03:30Parce que Sophie, il y a des réunions ce matin autour de Jordan Bardella et Marine Le Pen sur la stratégie de cet entre-deux-tours.
03:39Oui, la stratégie, c'est ce qui va être déterminé lors d'un bureau politique qui aura lieu à 11h30 ce matin, ici au siège que vous voyez derrière moi.
03:46Parce que si le RN a largement fêté sa victoire hier, fier de confirmer ses résultats aux européennes et aussi fier de son score historique,
03:53il y a deux incertitudes qui apparaissent aujourd'hui pour le parti.
03:56La première, les projections en siège, elles sont moins importantes qu'espérées initialement par certains cadres.
04:01Et la deuxième, c'est que le RN a scruté hier les désistements et les consignes de vote qui ont été faites tout au long de la soirée.
04:07Marine Le Pen a condamné immédiatement ses alliances qui appellent à faire barrage au RN.
04:11En coulisses, elle pense que ces élections seront des élections d'émancipation,
04:15que les Français ne tiendront pas compte des consignes de vote, qu'ils en ont assez.
04:18Reste que la tâche annonce difficile.
04:20Alors Marine Le Pen, Jordan Bardella et les principaux cadres, ils vont se réunir ici dans la matinée.
04:25Ils vont scruter les résultats circonscription par circonscription.
04:28Le RN qui se dit prêt ce matin à retirer un candidat en mauvaise posture pour tenter de trouver de nouveaux alliés ou pour faire tomber des adversaires.
04:36Bernard Sananès, compte tenu de vos projections et de vos estimations, est-ce que,
04:40parce que c'est un élément très très important pour le Rassemblement national,
04:43le RN peut obtenir la majorité absolue dimanche prochain et à quelles conditions ?
04:48C'est possible mais ce n'est pas aujourd'hui le scénario le plus probable,
04:51le scénario le plus probable, en tout cas sur la base des résultats d'hier et de l'annonce des premiers d'existement.
04:56Il doit y en avoir d'autres aujourd'hui ou demain.
04:58C'est le scénario d'une majorité relative très solide pour le RN.
05:02Notre projection au siège donnait une fourchette basse à 255 et une fourchette haute à 295.
05:07Je rappelle que la majorité est de 289 sièges.
05:10Ce qu'on va voir, c'est la dynamique de l'entre-deux-tours.
05:12Vous savez, il y a deux grandes familles d'élections législatives entre les deux tours.
05:15Il y a les législatives de confirmation et les législatives d'amplification.
05:19Ces législatives d'amplification, on les a connues en 81, en 93, en 2017.
05:24On va voir si c'est le cas.
05:25Est-ce que les reports de voix vont se faire quand le candidat de gauche, Mathieu Lévoquet, va se retirer ?
05:30Est-ce que le RN a encore des réserves chez les abstentionnistes ou pas ?
05:33Il y en a ou pas ?
05:34Il me semble que le RN a fait le plein au moins des abstentionnistes.
05:37Maintenant, il peut aller grappiller des électeurs chez LR quand le candidat LR va être...
05:41Qui ne donne pas de consigne.
05:42Qui ne donne pas de consigne.
05:43Mais on sait que les candidats LR ont totalisé des voix d'électeurs
05:46qui disaient précédemment dimanche qu'ils se partageraient en deux dans ce type d'hypothèse.
05:51Et puis, est-ce que la gauche, elle, a des réserves ?
05:53Est-ce que le barrage, la volonté de faire barrage au Front républicain,
05:56va mobiliser notamment un électorat jeune ?
05:58Laurent Lavalette, que faites-vous dimanche soir en cas de majorité relative ?
06:02Ce que nous avons dit, et les Français, on leur a expliqué,
06:05ils ont bien compris que si nous n'avions pas la majorité absolue,
06:07Jordan Bardella ne pouvait pas être Premier ministre
06:09puisqu'il aurait les mains liées et ne pourrait pas appliquer son programme
06:11et changer véritablement la vie des Français.
06:13Puisque nous, nous voulons gouverner pour changer la vie,
06:16remettre de la sécurité dans nos rues, mettre fin à cette immigration massive,
06:20arriver à baisser le taux de TVA pour redonner de l'air aux Français,
06:23travailler sur ce pouvoir d'achat.
06:24Sans cette majorité-là, nous ne pouvons pas le faire.
06:26Mathieu Croissando, si le RN n'a pas de majorité absolue,
06:30on se retrouve dans une configuration de France ingouvernable.
06:33Dans une configuration de France très compliquée à gouverner
06:36parce qu'il n'y aura pas de majorité cohérente dans cette Assemblée nationale.
06:40Donc quel Premier ministre nommer ?
06:42Sachant que n'importe quel Premier ministre peut s'exposer à une motion de censure et chambé aussitôt.
06:46Mais qu'est-ce qui aurait surpris le Président de la République ?
06:47On parle beaucoup d'un Premier ministre technicien.
06:50En gros, en Italie, ça s'est passé, on est allé chercher Mario Draghi.
06:54Mais c'est qui le profil d'un Premier ministre technicien ?
06:56On a déjà eu Elisabeth Borne, je vous rappelle, en bonne techno.
06:59C'est un profil sur lequel tout le monde serait d'accord
07:02pour gérer les affaires courantes et par exemple gérer la dette.
07:05On a parlé de quelqu'un, il y a des noms qui circulent.
07:08On avait parlé de Christine Lagarde à un moment,
07:10qui était à la tête de la BCE mais qui ne renoncera pas à ce moment-là.
07:14On a parlé d'un profil comme celui de Didier Migaud, l'ancien Président de la Cour des comptes.
07:18Est-ce qu'on peut avoir des gens qui peuvent gérer la dette pendant un an
07:21et dans un an redissous en espérant avoir une majorité plus claire ?
07:24Ce serait sans doute une hypothèse qui, pour l'opinion en tout cas, serait compliquée,
07:28même si elle est tout à fait possible, même si tu as raison,
07:30après la participation record qui a eu lieu hier.
07:32Les Français se sont rendus aux urnes pour faire un choix,
07:34quel que soit leur choix.
07:35Si on leur disait que ce choix, quel qu'il soit, ne peut pas se traduire en une majorité,
07:39le pays est ingouvernable et on nomme un Premier ministre qui, lui,
07:42n'est pas issu d'une majorité, ce serait sans doute compliqué à accepter.
07:45Il y a une autre option qui a été balayée d'un revers de main par l'Elysée,
07:48c'est évidemment la démission du Président.
07:49Je vous rappelle que la dissolution aussi avait été balayée par un revers de main plusieurs fois
07:52et finalement elle est intervenue.
07:54Mais vous avez raison, je pense que les Français ont compris l'enjeu,
07:57ont compris l'urgence de la situation et qu'ils vont donner à Jordan Bardella une majorité absolue.

Recommandée