• il y a 6 mois
Farm Bill 2024 : La nouvelle loi agricole américaine (Farm Bill) pour la période 2024-2028 est en cours de discussion. Elle devrait aborder des sujets comme l'aide alimentaire, les pratiques agricoles durables et l'adaptation au changement climatique.
Programmes d'aide alimentaire : Le Supplemental Nutrition Assistance Program (SNAP), qui représente une part importante du budget agricole américain, reste un sujet de débat entre Démocrates et Républicains.
Enjeux environnementaux : Il y a une volonté croissante d'encourager des pratiques agricoles plus respectueuses de l'environnement, notamment pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Innovation et technologie : L'agriculture américaine mise beaucoup sur l'innovation et les nouvelles technologies pour améliorer la productivité et la durabilité.
Sécurité alimentaire : Les questions de sécurité alimentaire et de qualité nutritionnelle des aliments restent des préoccupations importantes.
Tensions politiques : Le processus d'adoption du Farm Bill 2024 a été retardé en raison de désaccords politiques, ce qui pourrait avoir des implications sur les politiques agricoles et alimentaires.

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00:00:00On est fiers de nourrir l'Amérique, et le monde entier en fait.
00:00:14Voilà, ça roule tout seul, comme ça je peux gérer mon business en même temps.
00:00:24Ils abattent entre 6000 et 7000 vaches par jour, le jour où ils arrêtent ça affectera
00:00:34des restaurants dans le monde entier. On dirait des marques différentes alors
00:00:42qu'en fait c'est toujours la même. Les gens ne comprennent pas notre métier.
00:00:47L'eau qu'ils pompent en cinq minutes, ça vaut un an de notre consommation.
00:00:56On est les très petits contre des très très gros.
00:01:12Bonsoir et bienvenue dans Enquête Exclusive. Nous sommes ce soir aux Etats-Unis et vous allez
00:01:15découvrir un secteur méconnu ici, il s'agit du secteur agricole. Il est pourtant si important
00:01:22pour la culture, pour l'imaginaire, mais aussi pour l'économie américaine. Il faut savoir qu'ici,
00:01:2740% de la surface de ce territoire américain est consacrée à l'élevage ou à l'agriculture.
00:01:33Alors cela dit, cette agriculture américaine est confrontée à de nombreux défis qui sont liés
00:01:37notamment à l'érosion, à l'épuisement des sols, mais aussi à des périodes de sécheresse de plus
00:01:43en plus fréquentes et de plus en plus nombreuses. Alors il faut réinventer de nouvelles pratiques.
00:01:48C'est ce que l'on tente de faire ici à Miami dans ce marché où une fois par semaine, des consommateurs
00:01:53mais aussi des agriculteurs se rencontrent pour essayer de mettre en oeuvre une alimentation plus
00:01:59saine et plus vertueuse. Mais le chemin reste long à parcourir. Il y a encore des exploitations
00:02:04agricoles qui font plusieurs centaines de milliers d'hectares. Et puis il y a ces tristement célèbres
00:02:09feedlots, ces usines à viande où l'on engraisse les animaux sans tenir compte de leur bien-être.
00:02:15Fermiers américains au cœur d'un business en pleine révolution, c'est un document signé
00:02:20Céline Missoff et Fanny Chauvin pour L'Ine de Front et Enquête Exclusive.
00:02:27Au Kansas, en plein cœur du Midwest, bienvenue dans l'usine à viande des Etats-Unis.
00:02:34Ici, on produit chaque année 3 millions de tonnes de bœuf dans ces parcs d'engraissement
00:02:41gigantesques sans un brin d'herbe. On appelle cela des feedlots. Ce modèle qui n'existe pas
00:02:48en France est ultra controversé, pointé du doigt par les défenseurs des animaux et de
00:02:53l'environnement. Brett Chau gère 6500 têtes de bétail.
00:02:59On en a obligé un là-bas ? Il y en a deux ? Mais Brett n'est pas éleveur. Il reçoit des bêtes
00:03:08qu'il est chargé de faire grossir au maximum avant de les envoyer à l'abattoir.
00:03:12On cherche celles qui sont prêtes, les plus grosses. Ce veau n'est pas encore prêt,
00:03:24il n'est pas très gros. Mais la vache à côté, elle est beaucoup plus grosse.
00:03:27Pour les faire grossir, voici leur repas.
00:03:36Ça, c'est le produit fini. Un mélange très riche de maïs soufflé mixé avec du fourrage,
00:03:43des minéraux et des vitamines. Il est servi trois fois par jour par camion benne,
00:03:50dans des proportions faramineuses. Ils mangent 15 kg par tête et par jour. On veut
00:04:00qu'ils mangent exactement la même quantité chaque jour. Chez Brett et son manager Ryan,
00:04:09les animaux doivent doubler de volume en cinq mois. Plus ils prennent du poids,
00:04:14plus ils sont rémunérés. C'est très important de les pousser au maximum,
00:04:18qu'ils mangent autant qu'ils peuvent. On veut que ces animaux soient repus tout le temps. Les
00:04:25kilos paient nos factures. C'est un business compétitif. On veut que les éleveurs envoient
00:04:31leurs bétails chez nous et pas chez le concurrent. Si on travaille bien, nos clients sont fidèles.
00:04:37Sa société génère 15 millions de dollars de chiffre d'affaires par an. Aujourd'hui,
00:04:45Brett envoie 200 bêtes à l'abattoir. Il les voit partir avec le sentiment du devoir accompli.
00:04:54C'est toujours un plaisir de voir ces grosses vaches monter dans les camions. Ça veut dire
00:05:02qu'on a fait du bon boulot. Ces bêtes vont produire de la viande de bœuf de grande qualité.
00:05:07Des bons gros steaks. Deux futurs steaks qui seront mangés aux Etats-Unis et dans le monde
00:05:21entier. Première exportateur de denrées agroalimentaires au monde, l'Amérique produit
00:05:29en quantité industrielle du bœuf, du maïs ou encore des amandes. Une agriculture XXL à l'image
00:05:38du pays. Le secteur pèse pour 200 milliards de dollars dans le PIB américain. Alors qui sont
00:05:46ces fermiers qui nourrissent la planète et sont passés en moins d'un siècle de la charrue aux
00:05:52machines les plus performantes ? Dans le Kentucky, les raglandes cultivent leur terre depuis dix
00:05:59générations et assument d'être devenus des agribusinessmen. Il y a plein de gens qui ont
00:06:06besoin de manger. On a un futur radieux dans l'agriculture. Tous les ans, la famille se rend
00:06:14au National Farm Machinery Show, vitrine de l'agriculture intensive avec la présentation
00:06:20des moissonneuses bateauses les plus chères et les plus innovantes. Ça c'est mon bébé,
00:06:27c'est une machine café. Cerises sur le gâteau, les courses de tracteurs,
00:06:32spectacle pétaradant et pas franchement écolo. Mais cette agriculture du toujours plus peut-elle
00:06:43perdurer ? Au pays de la malbouffe et de l'obésité, de nombreuses voix s'élèvent pour dénoncer les
00:06:50conséquences dramatiques de l'agriculture intensive. En Californie, les deux leaders
00:06:57mondiaux de la carotte s'accaparent les ressources en eau, dans une région déjà assoiffée.
00:07:01Ces multinationales, ce qui les intéresse, c'est l'argent et le pouvoir. On a plus de
00:07:08fierté qu'ils n'ont d'argent. En Caroline du Nord, les fermes usinent de poulets prolifères et polluent
00:07:15l'environnement. C'est insensé, on ne peut pas rajouter encore des déchets et espérer que
00:07:21mère nature dise allez-y continuez. Dans ce système où le profit prime, ce sont souvent
00:07:30les petits exploitants qui trinquent. Après 20 ans à travailler dans l'industrie du poulet,
00:07:36j'ai tout perdu. Mais des agriculteurs aux méthodes novatrices tentent de faire bouger
00:07:42les lignes. L'ancien modèle, c'est d'utiliser des produits de synthèse et nous disons,
00:07:46il faut que ça change. Enquête sur les dérives de l'agro-industrie aux Etats-Unis.
00:08:00Au cœur des plaines fertiles du Kentucky, à Magnolia, voici la petite maison dans la prairie.
00:08:08C'est ici que vit Charlie Ragland, un grand gaillard de 13 ans à peine. Déjà capable de
00:08:16conduire un tracteur à 250 000 dollars. J'ai travaillé 16 heures hier et je pense que ça va
00:08:25être la même chose aujourd'hui. Tu es fatigué ? Oui, un peu. En ce mois de mai, l'adolescent
00:08:34prépare la terre avant les semis sur la gigantesque exploitation familiale. Plus de
00:08:402000 hectares. Les fermes américaines sont en moyenne dix fois plus grandes que les fermes
00:08:45européennes. Charlie a beau avoir 13 ans, il a l'œil partout. Il a repéré un bois de serre
00:08:54et évité de sérieux dégâts. Si on le laisse dans les champs et qu'on roule dessus, la pointe peut
00:09:03transpercer le pneu. Et ces pneus coûtent plus de 1000 dollars, ils sont très chers. Les Raglands
00:09:14font partie de ces agriculteurs qui nourrissent le monde, bien loin de l'image bucolique du fermier
00:09:20à l'ancienne. Caleb le père s'apprête à semer du maïs, des graines d'un verre éclatant. Je mets
00:09:31des graines de maïs qui arrivent à maturité en 113 jours. Des graines achetées chez Chanel,
00:09:38une filiale de Bayer, le géant de l'agrochimie allemande. C'est vert parce qu'il y a un
00:09:47traitement pour protéger la graine des insectes et des maladies et être sûr que ça pousse. En
00:09:55clair, je pense que c'est bon là. Des graines boostées aux produits chimiques pour garantir le
00:10:01maximum de rendement, notamment un herbicide parfaitement légal et autorisé. Tiens Cory,
00:10:09attrape. A cela, Caleb va ajouter un autre produit livré par sa femme Lianne. De l'azote,
00:10:22la version de synthèse d'un engrais naturel. Cela fait deux jours que toute la famille
00:10:30travaille d'arrache-pied, alors le plus jeune, Carter, accuse le coup. Gros journée et on va
00:10:40finir tard. Avec un chiffre d'affaires de 3 millions de dollars, Caleb est le patron d'une
00:10:51exploitation prospère. Il ne compte pas ses heures. Heureusement, son tracteur high-tech se
00:10:57conduit quasiment tout seul. Quand on arrive au bout, on tourne, on appuie sur le bouton et c'est
00:11:06bon. Comme ça, je peux gérer mes affaires sur mon téléphone, regarder les cours de la bourse du
00:11:11blé, du maïs. En tant qu'agriculteur, j'ai plein de casquettes. Je dois m'occuper du business,
00:11:18m'assurer que les factures soient bien payées. Grâce à la technologie, on est beaucoup plus
00:11:22multitâche. 200 ans que sa famille laboure ce coin du Kentucky et la productivité a grimpé en flèche.
00:11:31J'ai un rendement de 200 boisseaux de maïs par demi hectare, alors que pour mon grand-père,
00:11:38il y a 30 ans, 100 boisseaux, c'était déjà très bien. Ces 30 dernières années, les rendements
00:11:45ont pratiquement doublé et ça continue d'augmenter, c'est bien. Chez les Ragland,
00:11:58tout est XXL, à l'image de ces six grands silos. En plus du maïs, la famille produit aussi du soja et
00:12:09du blé. Recule un petit peu. Dans cette remorque, il y en a pour 7000 dollars de blé, destiné
00:12:22notamment à la confection du pain des hamburgers McDonald's. On est fiers de vendre nos produits
00:12:29dans tout le pays et même dans le monde entier. Après, on les retrouve dans les magasins et les
00:12:39restaurants de toute la planète et ça, ça me plaît. Pour gérer son entreprise, Caleb,
00:12:50le père de famille, ne s'est pas uniquement formé sur le tas. Il a fait quatre ans d'études de
00:12:59commerce. C'est d'ailleurs à l'université qu'il a rencontré sa femme, Lianne. Ça, c'est des photos
00:13:07de la fac. Je faisais des études pour devenir institutrice. Caleb, lui, a eu un diplôme de
00:13:14commerce, car l'agriculture, c'est bien plus que juste planter des graines dans le sol. Citadine,
00:13:21vivant sous le soleil de Floride, Lianne déménage et change alors de vie. Quand on s'est marié,
00:13:29je disais aux gens, vous savez, ici, ils ont l'électricité, l'eau courante, c'est pas le bout
00:13:34du monde non plus, même si moi, je viens de la ville. Maintenant, je profite des grands espaces
00:13:39et c'est bien mieux pour les garçons qui peuvent jouer dehors. Comme l'écrasante majorité des
00:13:48agriculteurs, les Raglands sont conservateurs et républicains. Ils refusent d'envoyer leurs
00:13:54enfants à l'école publique. C'est Lianne qui fait cours à la maison tous les matins.
00:13:57Tu fais ton exercice, parfait. On veut contrôler ce qu'ils apprennent, leur apprendre ce que nous,
00:14:06on a choisi et non ce que l'école voudrait apprendre à tout le monde. Après les cours,
00:14:14c'est l'heure de la récré, avant une sortie très attendue. Vous êtes prêts pour le salon
00:14:23agricole? Ça fait un an qu'on n'y est pas allé. La famille quitte la ferme pour quatre jours pour
00:14:30se rendre à Louisville, la grande ville du Kentucky, où se tient chaque année le salon
00:14:37agricole le plus phénoménal des Etats-Unis, le National Farm Machinery Show. Pour produire
00:14:44toujours plus, il faut des machines à la taille des exploitations américaines, gigantesques.
00:14:53Plus de cent mille mètres carrés sont dédiés aux dernières nouveautés. Drones géants pour
00:15:00répandre pesticides et engrais, machines pour faire sécher le foin et surtout la
00:15:06star du salon, cette moissonneuse batteuse à près d'un million de dollars.
00:15:09Celle-ci, c'est mon bébé, j'en suis si fier, mais elle ne se comporte pas et elle ne mange
00:15:17pas comme un bébé, c'est une machine qui a faim. Pour l'admirer de près, il faut carrément
00:15:24réserver son tour. Visite guidée, comme au musée. Ceux qui ont leur oreillette, vous m'entendez?
00:15:33Très bien. Tout le design et la conception de cette machine a été pensée pour réduire le
00:15:41coût de vos moissons. Le CR11 a nécessité dix ans de recherche et suscite bien des convoitises.
00:15:50Alors les gars, est-ce que vous êtes intéressés par cette moissonneuse? La technologie vous plaît?
00:15:56Ça a l'air d'être une sacrée machine. Les Raglands ne manqueraient ce rendez-vous pour rien
00:16:05au monde. C'est ma 38e année au salon, je viens chaque année depuis que je suis né.
00:16:13Même s'ils ont de quoi faire sur leur exploitation, les deux plus jeunes sont très excités à l'idée
00:16:21de tester les nouveaux modèles. C'est excitant parce que celui-ci est top, tout neuf et les
00:16:28garçons peuvent voir comment c'est fait. Mais d'abord, il faut faire la queue comme à Disneyland,
00:16:34attendre son tour pour monter et voir à l'intérieur. Attendez que les gens sortent et pas de bagarres
00:16:41ni de bousculades. Cory, 11 ans, s'y verrait bien. Il n'y a pas d'embrayage sur ce tracteur. Pour
00:16:52avancer, il faut juste pousser cette manette en avant. Je pense que je sais conduire tous les
00:16:58tracteurs qui sont ici. Mais les Raglands ne viennent pas uniquement au farm show pour rêver
00:17:06et s'amuser. C'est une pousse de soja. Sur le salon, tous les matins, ils ont une mission,
00:17:17faire la promotion de cette légumineuse sur le stand de l'association nationale du soja américain.
00:17:25Tu voudrais un livre de coloriage ? Regarde, c'est notre mascotte soja et voici des crayons aussi.
00:17:35Avec 27 milliards de dollars chaque année, les Etats-Unis sont les premiers exportateurs au
00:17:42monde de cette plante, gourmande en eau, qui sert principalement à l'alimentation animale.
00:17:48Lee-Anne, elle, préfère mettre en avant toutes les autres utilisations du soja dans notre vie
00:17:55quotidienne. Donc il y a plein de choses. Ça va de l'huile de moteur à la sauce, la crème de fromage,
00:18:02la mayonnaise et l'huile végétale, qui est une pure huile de soja. Le soja américain est dans
00:18:12l'écrasante majorité OGM et non bio. L'utilisation des pesticides est loin d'être un tabou pour Lee-Anne.
00:18:19J'aime prendre cet exemple. Si mon enfant est malade, je l'emmène chez le docteur pour lui
00:18:27donner des antibiotiques ou quelque chose. Donc si notre récolte est contaminée, je ne vais pas
00:18:34hésiter à traiter cette maladie, mais sans en faire trop, car ça coûte cher. Un travail de
00:18:42lobbyiste le matin, le soir, place à la véritable attraction du salon. Et c'est parti pour le sport
00:18:51le plus puissant sur Terre. Les courses de tracteurs transformées en formule 1 des champs.
00:18:59Objectif, tirer une charge de près de 5 tonnes au bout d'une piste d'une centaine de mètres sans
00:19:05sortir des lignes blanches et en allant le plus loin possible. Au niveau sonore, c'est presque
00:19:12de la torture. Et niveau pollution, ça n'est pas tellement mieux. Ce grand tube permet d'évacuer
00:19:22les gaz d'échappement. Allez vous asseoir. Les raglans sont de grands fans de la discipline,
00:19:30surtout les garçons. Qui va gagner ce soir, les verts ou le rouge ? Celui-ci là-bas. Les
00:19:40rouges du constructeur de machines agricoles Case contre les verts de John Deere. Il y a
00:19:48beaucoup de compétitions entre les deux. J'aime les verts. Charlie, les rouges. Les
00:19:53rouges sont bien meilleurs. Ils adorent parce que c'est une compétition pour savoir qui est le plus
00:19:58fort, le meilleur, le plus puissant. Franchement, c'est un sport de garçons.
00:20:12Changement de région et retour au Kansas, l'épicentre de la production de la viande
00:20:18aux Etats-Unis. Le parc d'engraissement de Brett tourne à plein régime pour produire le fameux
00:20:25bœuf aux hormones américains. Cet après-midi, il reçoit une trentaine de veaux d'un an et demi.
00:20:35Et le comité d'accueil est un peu brutal. Passage obligé par le compresseur qui permet de les
00:20:43immobiliser. 4 1 3. Les nouveaux venus reçoivent leur étiquette d'identification. Une dose de 5
00:21:00vaccins, un vermifuge et surtout pour qu'ils grossissent rapidement. Ryan, le manager, leur
00:21:09injecte ce petit implant d'hormones de croissance dans l'oreille. Il contient entre autres de
00:21:14l'estradiol et de l'acétate de trambolone, interdit en Europe depuis les années 90 pour
00:21:19risque sanitaire. En termes de poids, en revanche, les résultats sont garantis. 5 9 8. Il y a un
00:21:31enclos où on a mis des implants sur dix animaux et pas sur les dix autres et on voit très bien
00:21:35comment ils grossissent différemment. Il y a ceux qui se sont bien développés et les autres qui
00:21:40sont restés plus petits. Cela fait maintenant trois générations que les choux engraissent
00:21:50du bétail. Il y a 60 ans, le grand-père de Brett démarre avec 800 bêtes, puis son père Bill prend
00:21:58le relais. Ça, c'est une photo de 1979. Je suis là et là c'est mon père. C'était le style des années
00:22:1170. J'avais les cheveux longs. L'exploitation a vraiment pris de l'ampleur au fil des ans. Là,
00:22:19on voit encore les premiers enclos. Sauf qu'entre temps, les mentalités ont radicalement changé. Le
00:22:27bœuf est la viande qui a le plus lourd bilan carbone à cause du méthane produit par les gaz
00:22:32déruminants. Mais pas de quoi perturber Bill, qui a un discours bien rodé. J'ai fait cette
00:22:39présentation. Qu'est-ce qui est pire pour l'environnement ? Ça ou ça ? Et moi, je ne pointe
00:22:48personne du doigt. Je dis simplement, si on accuse notre business, il faut aussi pointer tous les
00:22:56autres du doigt. Bill et son fils Brett ne sont pas prêts de changer de modèle. D'autant qu'ils
00:23:06estiment bien s'occuper de leurs bêtes, qui ont eu une vie très différente avant d'atterrir dans
00:23:10leur parc d'engraissement. Voici Katie, la femme de Brett. Elle est éleveuse et s'occupe en ce
00:23:18moment d'une trentaine de veaux, qu'elle enverra ensuite chez son mari. C'est ainsi que fonctionne
00:23:25la chaîne de production de la viande aux Etats-Unis. C'est une super cliente, oui. J'adore
00:23:36travailler avec elle. Elle me traite bien. Aussi surprenant soit-il, pour Katie, il n'y a pas
00:23:44d'antagonisme entre ses grands espaces et les petits enclos du parc d'engraissement. Tout le
00:23:51monde adore voir les vaches brouter en pleine nature, mais le parc d'engraissement, c'est très
00:23:57propre. Ils nettoient les enclos tout le temps et ce n'est pas une mauvaise chose. Les animaux
00:24:08passent 123 jours maximum dans le parc d'engraissement, sur toute leur vie. Et le reste,
00:24:14ils sont ici en plein air. Seul, au milieu des plaines arides, Brett et sa femme vivent dans
00:24:24cette grande maison, au cœur du ranch de Katie, sans un voisin à des kilomètres.
00:24:30Chez eux, la viande, c'est quasiment sacré. Les Américains sont les plus gros carnivores de la
00:24:44planète. Plus de 120 kilos de viande par an et par habitant, soit 50% de plus que les Français.
00:24:50C'est ma partie préférée de la viande. Tout le monde aime le steak, mais ça,
00:24:59c'est tout autant délicieux. Les Chaux espèrent que la quatrième génération reprendra le flambeau
00:25:16du business familial, malgré des critiques de plus en plus vives. Les gens ne comprennent pas
00:25:26notre industrie. Ils sont tellement déconnectés de la ferme. Il n'y a plus que 2% d'agriculteurs.
00:25:34Peut-être moins que ça, c'est très peu. Et comme vous pouvez le voir, il n'y a pas grand monde ici.
00:25:42En fait, dans leur catégorie, les Chaux sont presque de petits joueurs. Car au Kansas,
00:25:51il existe des parcs d'engraissement monstres de 50 000, voire plus de 100 000 bêtes. La plupart
00:26:01sont situées autour de Dodge City, une bourgade agricole perdue au milieu de nulle part, sans
00:26:07grande animation. Ici, les 30 000 habitants vivent au rythme de deux grands abattoirs,
00:26:15les principaux employeurs de la ville, avec 6000 salariés. Ces abattoirs sont gérés par les géants
00:26:22du secteur, National Beef et Cargill, 177 milliards de chiffre d'affaires, un empire de l'agroindustrie
00:26:31qui joue pourtant la carte du producteur local.
00:26:46Tous les camions que vous voyez sont réfrigérés. Ils transportent de la viande congelée. Et s'ils
00:26:55arrêtaient un seul jour, ça affecterait les restaurants du monde entier. Joël Tuchez a
00:27:01travaillé un an dans les abattoirs. Il est aujourd'hui pasteur à Dodge City. Je ne sais pas
00:27:09si vous vous rendez compte du nombre de bétails qu'ils tuent chaque jour. C'est au moins, je pense,
00:27:143000 par rotation d'équipe chaque jour. Donc, ça fait 6000 à 7000 par jour dans une usine,
00:27:20plus l'autre usine. Donc, c'est énorme. Vraiment, c'est triste. Ils amènent les vaches, elles sortent.
00:27:28Mais la ville a dit, on va le faire. Cette région du monde a dit, on va le faire.
00:27:39Le pasteur Joël n'est pas devenu végétarien pour autant. Bonjour mon église, comment ça va?
00:27:48Dans son église, il est une figure de la communauté latino, celle qui fait tourner les abattoirs. Une
00:27:57main d'oeuvre immigrée, la seule qui accepte ces emplois difficiles dont les Américains en
00:28:02général ne veulent plus. Dodge City est à 70% sud-américaine. Soyez bénis et bonne journée à
00:28:09tous. Le pasteur Joël est originaire du Guatemala. Sa femme, pasteur elle aussi, du Mexique. Ensemble,
00:28:23ils aident les nouveaux venus débarquer au Kansas pour louer leurs bras aux abattoirs.
00:28:29Bonsoir, comment ça va? Ça va ma soeur? Bernabéla est colombienne. Elle est arrivée il y a huit mois.
00:28:37Joël et Karina viennent souvent lui remonter le moral. Comment ça va? Ça va bien? Mère célibataire,
00:28:46Bernabéla doit jongler avec un travail épuisant à l'usine chez Cargill et l'éducation de sa fille
00:28:52de 11 ans dans un pays qu'elle ne connaît pas. Quand je suis arrivée à l'usine, j'avais très
00:28:58peur des couteaux. Il y a quelque chose qu'ils appellent la chaîne. Les pièces passent devant
00:29:03vous et vous devez les attraper. Vous devez attraper les morceaux, couper, affûter votre
00:29:08couteau, couper, affûter. J'avais si peur et je disais Dieu, s'il vous plaît qu'il m'envoie
00:29:15l'emballage. A l'emballage, ça fait combien de pièces par jour? Énormément. 3000, non?
00:29:24On ne fait que ça, emballer, emballer, emballer. Il y a des moments où on n'en peut plus.
00:29:30A 55 ans, elle redoute de perdre toute la sensibilité de ses doigts à cause de ce
00:29:39travail répétitif dans le froid. Comment vont vos mains? Là-bas, on nous dit qu'on doit s'habituer
00:29:49à la douleur. Je ne sais pas pourquoi ils disent ça, parce que nous sommes des êtres humains quand
00:29:54même. Le problème, c'est que j'ai ces trois doigts ankylosés constamment. Bernabéla est payée 22
00:30:06dollars de l'heure, un salaire correct aux Etats-Unis. Mais une fois réglé le loyer de
00:30:11cette modeste maison qu'elle partage avec une autre famille, il ne lui reste plus grand chose.
00:30:17Une vie de labeur et de sacrifice. Tout au bout de la chaîne, en revanche, les profits sont records.
00:30:25Quatre multinationales trustent l'industrie de la viande et contrôlent 85% du marché.
00:30:34Aux Etats-Unis, elles sont surnommées les Big Four, Cargill, Marfrigues, entreprises brésiliennes
00:30:43qui possèdent National Beef, Tyson et JBS. Autres multinationales brésiliennes au 73 milliards de
00:30:52dollars de chiffre d'affaires. Claire Calloway est spécialiste de l'agroindustrie. Dans les rayons
00:30:59de son marché local, elle dénonce un marketing trompeur, l'illusion du choix pour les
00:31:04consommateurs américains. On a l'impression qu'on a beaucoup de choix, qu'il y a plein
00:31:09d'entreprises différentes, mais la plupart ne sont pas ce qu'elles prétendent être. Le bacon est un
00:31:18bon exemple. Là, on dirait qu'il y en a trois différents, mais en fait c'est la même entreprise.
00:31:23Pareil pour ces saucisses qui ont l'air d'être un bon produit artisanal. C'est une autre marque
00:31:31qui appartient à Tyson. Là aussi, une autre marque de Tyson. Encore Tyson ici. Les empires
00:31:41de l'agroindustrie se déclinent en une multitude de marques mondiales, plus de 100 pour JBS par
00:31:47exemple. Et il y en a encore et encore. Plus grave, les Big Four sont accusés d'entente sur les prix
00:31:59pour vendre toujours plus cher aux consommateurs. Un scandale national, dénoncé par le président
00:32:06américain Joe Biden en personne. Je suis un capitaliste, mais le capitalisme sans compétition
00:32:14n'est pas du capitalisme. Le capitalisme sans compétition, c'est de l'exploitation. Ça tire
00:32:23les prix vers le haut. Et devinez quoi ? Il y a quatre grands producteurs de viandes. C'est tout.
00:32:32Vous jouez avec leurs règles du jeu ou sinon vous ne jouez pas. Et du coup, vous payez beaucoup plus.
00:32:38Beaucoup plus parce qu'ils ne sont que quatre. Les mesures de régulation du secteur n'ont pour
00:32:44l'instant rien donné, selon Claire Calloway. Ils ont commencé à les poursuivre en justice pour
00:32:50entendre sur les prix et pratiques anticoncurrentielles. Mais pour l'instant, ça n'a abouti qu'à des
00:32:55amendes. Pour eux, c'est juste le prix à payer pour continuer à faire des affaires. Ces compagnies
00:33:01ont l'habitude de dicter leurs lois au gouvernement. On ne leur a jamais demandé de rendre des comptes.
00:33:05L'industrie agroalimentaire dépense plus d'argent en lobbying que l'industrie de la défense. C'est
00:33:16l'un des secteurs qui a la plus grande influence sur les politiques à Washington. Une influence
00:33:21énorme au Congrès et dans les agences fédérales. Si les mastodontes de la viande sont vivement
00:33:29critiquées, d'autres sociétés toutes puissantes de l'agroindustrie sont elles accusées de s'accaparer
00:33:35les ressources. Cap à l'ouest, en Californie. Avec son climat tempéré, on surnomme cette région
00:33:44le potager de l'Amérique. En bordure de l'océan Pacifique, on y trouve les plus grandes productions
00:33:50de fraises, de laitues ou encore d'artichauts, comme ici à Castroville. Surprenant et autoproclamé
00:33:59centre du monde de l'artichaut, on peut y déguster le légume vert à toutes les sauces, même en
00:34:04dessert. Voilà, c'est plus pour la décoration visiblement. Dans les terres en revanche, les
00:34:13températures grimpent et la bataille de l'eau fait rage, en particulier à Cuyama, la région la
00:34:20plus sèche du comté de Santa Barbara. Ici sont implantés les deux leaders mondiaux de la carotte,
00:34:26Grimwey et Bolthouse. Pour maintenir leur rendement, ces sociétés pondent près de 70% des eaux
00:34:36souterraines, l'unique ressource en eau de la vallée. Une situation qui révolte les habitants,
00:34:42comme Jake et Charlie, deux modestes fermiers, les meneurs de la fronde. J'ai pris quelques trucs,
00:34:49j'ai 15 cartes de visite. Voici le message simple qu'on veut faire passer, rejoigner la lutte contre
00:34:59la cupidité des grandes entreprises, boycotter Bolthouse et Grimwey, boycotter les carottes.
00:35:06J'ai vraiment l'impression qu'en tant que communauté, on s'est pris un coup en pleine figure.
00:35:12On ne peut pas se faire marcher dessus juste parce qu'on est des petits fermiers. C'est le
00:35:20combat de David contre Goliath. On est les petits contre les très puissants.
00:35:24Ces deux amis se connaissent depuis le lycée. Après une carrière dans la police et l'armée,
00:35:35ils sont revenus s'installer dans leur vallée. Jake dirige un ranch. Charlie, lui,
00:35:44a un verger planté récemment, qu'il arrose avec parcimonie, grâce à un système de gouttes à gouttes.
00:36:00Alors quand il voit ses 7000 hectares de champs de carottes arrosés en continu de
00:36:05mars à septembre, il bouillonne. Ces champs n'étaient pas cultivés quand on était au
00:36:13lycée avec Jake. Vous pouvez voir que ça va jusqu'à la montagne. Les cultures de carottes
00:36:22nécessitent des centaines d'arroseurs automatiques, un système qui engendre beaucoup de gâchis car
00:36:29une partie de l'eau s'évapore, surtout lorsqu'il fait chaud. Vous voyez, surtout avec cette lumière,
00:36:36les arroseurs sont là pendant des mois. Ils les bougent de section en section, mais ils
00:36:41fonctionnent huit heures par jour. Et ce qu'ils pompent en ce moment même, juste pendant cinq
00:36:47minutes au moment où on parle, c'est plus que ce que j'utilise en une année. Grimwey et Bolthouse
00:36:56ont pompé l'année dernière plus de 35 millions de mètres cubes d'eau, à tel point que le niveau
00:37:02des nappes souterraines a atteint un seuil de tension critique, comme indiqué en rouge sur
00:37:09ce schéma. Alors Jake et Charlie veulent convaincre les habitants et touristes de passage, de rejoindre
00:37:15leur lutte. Je mets la pancarte où ? Les 600 habitants de Kuyama sont en majorité derrière
00:37:25eux. Monsieur, comment ça va ? L'unique hôtel restaurant du village vient même de lancer un
00:37:40menu spécial boycott. Comment ça va ? Je vais prendre le menu spécial. Il s'agit d'une salade
00:37:52printanière avec des carottes, mais celles-ci viennent d'un petit producteur et non de Bolthouse
00:37:58ou Grimwey. C'est ma première carotte depuis que le boycott a commencé. C'est très bon. L'origine
00:38:11du conflit remonte à 2014. Suite à une sécheresse historique, la Californie oblige les comtés à se
00:38:19doter d'un plan de gestion des eaux et à prévoir des restrictions d'usage. Mais Bolthouse et Grimwey
00:38:25contestent le plan devant le tribunal. Pire, pour s'accaparer la ressource, ils vont jusqu'à attaquer
00:38:32tous les utilisateurs d'eau de la vallée. Ça va Lee ? Ça va Lee ? Voici la plainte originelle,
00:38:46qui date de 2021. Là, vous avez les plaignants qui sont Bolthouse Land Company, Grimwey Enterprises,
00:38:53leur filiale Diamond Farming Company, Lapis Land Company, contre toute personne revendiquant un
00:39:00droit d'extraire ou de stocker les eaux souterraines dans la vallée de Kuyama. Si vous avez une
00:39:05propriété dans la vallée de Kuyama, vous êtes poursuivi en justice. Leur tactique, c'est de
00:39:10nous mettre la pression, parce que si on se retire de la procédure, si on n'est plus représenté,
00:39:15alors eux, ils pourront faire ce qu'ils veulent. Situation ubuesque, pour garantir leur droit à
00:39:24l'eau, tous les propriétaires sont obligés de se défendre et les frais d'avocats sont astronomiques.
00:39:30Déjà 14 000 dollars déboursés pour Charlie et plus de 50 000 pour Lee Harrington, qui gère une
00:39:37grande exploitation de pistaches. Ce sont nos frais mensuels d'avocats, et là le montant total,
00:39:45on doit économiser pour ça, on ne part plus en vacances avec ma femme. Je ne suis plus si jeune
00:39:56et j'aurais besoin d'embaucher quelqu'un, mais je ne peux pas. Ça c'est le mec, il est là le salaire
00:40:04du gars. Le cauchemar ne s'arrête pas là, car il n'y a pas que les agriculteurs qui doivent se
00:40:10défendre pour préserver leurs droits à l'eau. Les particuliers aussi, et même les services publics,
00:40:15comme la modeste école publique de Kuyama, dirigée par Alfonso Gamino. Les frais d'avocats s'élèvent
00:40:23déjà à 20 000 dollars, alors que l'établissement manque de moyens. Bonjour Terry, vous avez le
00:40:29budget des frais de justice ? On en est où ? Ça c'est l'année dernière, le rapport est très simple.
00:40:43J'espérais qu'ils laissent l'école tranquille, parce que c'est une école publique. On n'a pas
00:40:52tout de suite été prévenus, donc j'avais de l'espoir et puis on a commencé à recevoir des
00:40:59lettres. Avec ces 20 000 dollars, on aurait pu faire plein de choses, acheter des ordinateurs,
00:41:08simplement garder les emplois de nos professeurs. Ma plus grande crainte, et c'est que ça ne soit
00:41:16que le début, que ça dure encore 10 ans, 15 ans. La procédure judiciaire menace le futur de l'école
00:41:25et des enfants de Kuyama. Attention avec l'eau, il faut la mettre sur les plantes, on ne veut pas
00:41:34gaspiller. Sollicité, les deux géants de la carotte ont refusé de répondre à nos questions.
00:41:43Aux Etats-Unis, l'agriculture intensive épuise les ressources et peut aussi être profondément
00:41:49néfaste pour l'environnement. Aux Etats-Unis, l'agriculture intensive épuise les ressources,
00:41:54et peut aussi être profondément néfaste pour l'environnement. Direction la Caroline du Nord,
00:42:02un état qui s'est spécialisé dans l'élevage de poulets à échelle industrielle. Dans ces
00:42:09gigantesques fermes-usines, un milliard de poulets sont élevés chaque année, les uns sur les autres,
00:42:16sans jamais voir la lumière du jour. Larry Baldwin, de l'association des Waterkeepers,
00:42:24dénonce ce mode d'élevage. Ça va mon ami ? Je suis content de te voir. Surtout,
00:42:33selon le militant écologiste, on va très vite décoller. Cette industrie est devenue hors de contrôle.
00:42:40Regarde-moi ça. Je vois des fermes-usines et encore des fermes-usines. Ce sont ces grands
00:42:56bâtiments blancs. Dans la région, la production de poulets abondit de plus de 30% en 20 ans,
00:43:02car il est très facile de se lancer dans ce business. Vous n'avez pas besoin d'avoir un
00:43:09permis pour élever des poulets, juste un permis construction délivré par le comté. Donc l'état
00:43:17ne sait même pas où sont ces fermes-usines. Nous avons plus d'informations que l'état de Caroline
00:43:22du Nord. Et ce conseil devrait alerter tout le monde. C'est hallucinant, c'est vraiment dingue
00:43:31qu'on en soit arrivé là. L'état protège cette industrie contre la volonté du public.
00:43:39Selon les associations, il y a aujourd'hui près de 5000 élevages en Caroline du Nord.
00:43:49Or, cette industrie a un impact grave sur l'environnement, selon les militants. Dans
00:43:56le viseur de Larry et de son collègue Jeff, l'un des plus grands élevages de poulets du
00:44:00pays. 48 bâtiments au total. J'ai jamais entendu parler d'un site avec autant de bâtiments
00:44:09concentrés au même endroit. Selon nos calculs, ils produisent ici huit millions et demi à neuf
00:44:17millions d'oiseaux par an. Ces ventilateurs, qui régulent la température à l'intérieur des
00:44:22bâtiments, rejettent de l'ammoniaque, un gaz créé par le contact entre les déjections de poulets et
00:44:28leur litière. Gaz qui finirait par être toxique pour l'environnement. Ce à quoi il faut ajouter
00:44:35la quantité phénoménale de déchets générés par les poulayers. Plus de 20 000 tonnes par an.
00:44:40On estime à plus de deux kilos la quantité de déjections produites par un poulet au cours
00:44:47de sa vie. C'est sidérant la masse de déchets qui est produite dans cette immense usine. Notre
00:44:56environnement ne peut pas l'absorber. Ce n'est pas possible. Non traité, le fumier est épendu
00:45:04dans les champs ou bien fini dans les cours d'eau. Aucun contrôle n'est effectué. À quelques
00:45:11kilomètres de là, les riverains vivent un enfer. Ce hameau est collé à un poulayer et à une
00:45:19porcherie industrielle. Anne, sa sœur Linda avec la casquette et sa fille Teyaka respirent chaque
00:45:33jour une odeur âcre, insupportable. Ils sont juste là, vous ne pouvez pas faire plus près,
00:45:44ils sont juste derrière ma porte. Vous sentez ? Le vent vient de ce côté ? Et ça c'est pas
00:45:53grand chose. Comparé à ce qu'on sent d'habitude. Parfois ça sent si mauvais que vous ne pouvez
00:46:01plus respirer. L'odeur est si forte que vous pouvez quasiment la goûter comme si vous l'avaliez.
00:46:09Je les déteste. Mais c'est de là d'où je viens, je suis née et j'ai grandi ici, je ne vais pas
00:46:18bouger. Eux doivent partir, ils doivent faire quelque chose. Chez Anne, l'eau du puits n'est
00:46:28plus potable. La famille doit acheter de l'eau en bouteille. Plus grave, les trois femmes disent
00:46:35souffrir de problèmes respiratoires. Mais surtout, elle déplore la mort prématurée de plusieurs
00:46:41membres de leur famille, dont leur mère il y a 11 ans. Ma mère ne supportait plus l'odeur. Elle
00:46:53avait des allergies très sérieuses. Et une tout constante. C'était bien avant qu'elle ait son
00:46:59cancer. Parce qu'elle a toujours vécu ici. Il n'y a pas que ma mère qui a eu un cancer. Il y a
00:47:09cinq personnes dans la même communauté qui ont eu des cancers. Ils vivaient ici. Impossible de
00:47:20faire un lien direct entre ces décès et les élevages industriels. Mais une récente étude
00:47:26américaine a prouvé que les habitants vivant près des fermes-usines de poulets avaient 66% de
00:47:33chances de plus que les autres de développer une maladie respiratoire. A deux heures de route de
00:47:41là, voici l'une de ces anciennes fermes intensives. Ici, Tom Lim produisait 400 000 poulets par an.
00:47:50Une industrie qu'il dénonce aujourd'hui et dépeint comme une machine à broyer les hommes et les
00:47:56bêtes. Vous voyez, c'était tout blanc à l'intérieur. Il n'y avait pas de place pour marcher. C'était
00:48:04plein à craquer, beaucoup trop serré. Il y a 26 ans, il devient éleveur sous contrat pour l'un des
00:48:11géants mondiaux de la volaille, Pilgrims, une filiale de JBS. Rappelez-vous, c'est l'un des
00:48:18big four. Plein d'espoir, Tom emprunte une grosse somme pour construire ces bâtiments tout équipés.
00:48:25Au début, j'étais très fier. Je pensais que c'était un bon business, que j'allais devenir
00:48:31riche. Moi, je possédais la ferme, la terre, les poulaillers, tout. Mais les poulets, eux,
00:48:39ne m'appartenaient pas. Ils appartenaient à la compagnie. En fait, ils nous envoient des poulets
00:48:46dont on doit s'occuper. Ils nous paient pour faire du babysitting. On est des babysitters.
00:48:51Très vite, Tom se retrouve pris à la gorge. Son client lui demande toujours plus de rendement.
00:48:58Il n'arrive pas à suivre. Ils me demandaient d'investir toujours plus, de me moderniser.
00:49:06Donc j'allais à la banque et j'empruntais encore. J'allais voir plein de banques différentes et
00:49:13j'investissais. La société était très dure. Elle me mettait beaucoup la pression en disant
00:49:20fais ci, fais ça, ou on ne t'envoie plus de poulet. Je ne pouvais rien dire et je devais
00:49:26continuer à travailler. Au bout de 20 ans, tout s'écroule. Les poulaillers de Tom sont jugés
00:49:33obsolètes. Il perd son contrat avec Pilgrims. Criblé de dettes, il a alors à peine de quoi vivre.
00:49:40Jusqu'à sa rencontre avec cet homme. Je vais bien et toi ? Ca me fait plaisir de te voir.
00:49:47Tyler Whitley milite pour une agriculture durable et aide les éleveurs des fermes-usines à se
00:49:54reconvertir. Avec son association Transfarmation, il a financé le lancement de la nouvelle activité
00:50:01de Tom, la culture de champignons. Ceux-ci sont un peu petits, mais ceux-là sont bientôt prêts
00:50:09pour la récolte. Une production plus éthique, bio, rapide et rentable qui a nécessité dix mille
00:50:16dollars d'investissement. Ce qui est vraiment bien avec ce travail, c'est que Tom a le contrôle.
00:50:27Comme vous voyez, toutes les étagères ne sont pas encore remplies, car il veut commencer
00:50:32doucement et construire un business durable. Quand il aura assez de clients, il pourra
00:50:37facilement remplir tout l'espace. En plus de la champignonière, Tom et Tyler ont un autre
00:50:43grand projet situé juste à côté. Avoir une serre, ça a toujours été mon rêve et ça sera bientôt
00:50:50réel. Voici l'un de ses anciens poulaillers, bientôt reconverti en serre de 30 mètres de
00:50:57long. Tom y fera pousser toutes sortes de légumes et de fruits qu'il vendra directement à la ferme.
00:51:04Je pense que ça va très bien marcher. Souviens-toi, je ne prendrai pas de com' là-dessus.
00:51:09Tom et Tyler sont sûrs de trouver facilement une clientèle. Aux Etats-Unis, la demande en
00:51:18produits biologiques ne cesse de croître. Le mouvement est porté par quelques pionniers.
00:51:24En Californie, près de Dunair, voici une agricultrice aux méthodes plus simples et plus
00:51:31saine, Rosie Burrow, écologiste convaincue et fan de rodeo vaquero, comme toute sa famille.
00:51:39C'est notre plaisir, notre joie. Plutôt que d'aller à Disneyland, nos cow-boys viennent ici pour
00:51:50s'amuser. Il faut qu'ils travaillent avec le troupeau très tranquillement. Ce dimanche matin,
00:52:01elle est venue encourager son fils, son petit-fils et son mari Ward, bon pied bon oeil, à 72 ans sur
00:52:11son cheval. J'ai de la chance d'avoir ce beau cheval, il me rassure, il en sait plus que moi.
00:52:17Le couple plaide pour un retour aux sources et s'est lancé dans le bio, un mode de culture
00:52:28ultra minoritaire aux Etats-Unis. Seulement 1% des terres cultivées, contre 10% en France.
00:52:34Il est énorme celui-ci. Chez Rosie et Ward, les poules sont élevées à l'air libre. Elles
00:52:43peuvent à loisir gratter la terre et manger de l'herbe, des vers et des insectes.
00:52:47C'est malheureux parce que dans les années 60, tout ce qu'on nous apprenait, c'était de produire
00:52:59au maximum avec beaucoup d'intrants. Maintenant, notre paradigme a changé. Nous devons travailler
00:53:08avec mère nature et faire attention à tout l'écosystème de notre planète.
00:53:14Sur son exploitation de 3000 hectares, les moutons pèsent entre les arbres. Les vaches
00:53:23broutent dans des pâturages tournants. Ce qui leur garantit de l'herbe toujours fraîche.
00:53:36Rosie et son mari Ward sont aussi des pionniers de l'agriculture dite régénérative.
00:53:44Son principe fondamental, cultiver la bonne santé des sols. Voici un champ d'amandes
00:53:50conventionnel versus ceux de Rosie et Ward, bien plus verts.
00:53:55Je vais l'ouvrir. Regardez comme c'est beau.
00:54:04Autour de ces amandiers, le couple a planté tout un tas de végétaux différents.
00:54:10C'est un pois qu'on a planté, un fixeur d'azote. Ça, c'est de la feuille de vigne.
00:54:18Cela permet de développer la vie des micro-organismes souterrains et de conserver la fraîcheur.
00:54:25Ce qu'on veut, c'est couvrir le sol. En été, il fait si chaud ici. Si les sols sont
00:54:35couverts, cela fait une différence de quelques degrés.
00:54:38Alors, qu'est-ce qu'on a là ? Comment est la texture du sol ? C'est humide, c'est bien.
00:54:50Une fois, on a trouvé 30 vers sur une seule pileté. En plein hiver, froid et gelé.
00:54:58C'est fou de voir toute la vie qu'il y a là-dessous.
00:55:02Un sol riche grâce à cette technique radicalement différente, mais qui nécessite plus de travail.
00:55:09Avec Infiné, un coût supplémentaire pour le consommateur.
00:55:14Rosie et Ward vendent leurs amandes 30% plus chères.
00:55:17Tout ce qu'on va faire, c'est s'assurer que ces produits soient acceptés sur le marché.
00:55:23Il faut que les consommateurs soutiennent les producteurs qui travaillent comme ça.
00:55:27Sinon, rien ne marche.
00:55:31Le couple plaide pour une prise de conscience.
00:55:34Aux Etats-Unis, le marché du bio représente seulement 6% des ventes.
00:55:46Nous poursuivons notre enquête en Floride.
00:55:49Ici aussi, la révolution du modèle agricole américain est en marche.
00:55:54A quelques kilomètres à peine du centre de Miami, nous allons rencontrer un pionnier.
00:55:59Son exploitation est unique dans la région.
00:56:02Bienvenue à la French Farm.
00:56:05Son nom ne fait pas référence à la France, mais au nom de son propriétaire, Chris French.
00:56:11Cet ingénieur de 37 ans a tout quitté pour devenir agriculteur il y a 10 ans.
00:56:16Une culture raisonnée et locale, à l'opposé des fermes géantes en monoculture.
00:56:23Ici, on fait pousser de tout.
00:56:26Des laitues, de la roquette, des salades de toutes sortes, mais aussi des fleurs comestibles, des légumes.
00:56:31Tout ce que vous pourriez trouver chez un primeur.
00:56:34Ici, regardez, ce sont nos tomates cerises.
00:56:38C'est une variété qui s'appelle Indigo Kumquat.
00:56:42Celle-ci, vous ne la trouverez pas dans un supermarché.
00:56:45Et je pense sincèrement que nos tomates cerises sont les meilleures qu'on puisse trouver à Miami.
00:56:50Pourquoi ?
00:56:51Parce que celles que vous trouvez en supermarché sont cultivées en hydroponique, c'est-à-dire hors sol et en intérieur.
00:56:57Il y a une différence énorme avec une plante qui a poussé dans la terre.
00:57:01Nous les cueillons quand elles sont vraiment mûres, donc elles ont vraiment du goût.
00:57:05Je dis toujours aux clients, goûtez-les, c'est délicieux.
00:57:08Si Chris arrive à produire une telle variété de fruits et de légumes toute l'année, c'est grâce au climat idéal de la Floride.
00:57:14230 jours de soleil par an et de l'eau à portée de main.
00:57:20Comment arrosez-vous les plantes ?
00:57:22C'est très facile ici, il suffit de faire un trou dans le sol.
00:57:25C'est de la roche et l'eau est à 4 mètres sous terre.
00:57:28Donc il n'y a pas de risque de pénurie d'eau ?
00:57:31Non, aucun risque de pénurie.
00:57:34Ici, on a de l'eau en abondance.
00:57:38Ce fermier nouvelle génération met en œuvre le principe de l'agriculture régénérative.
00:57:43Il ne laboure pas et n'utilise aucun pesticide.
00:57:47Même si parfois, il a de mauvaises surprises.
00:57:50Il y a quelques mois, un champignon s'est développé et il a détruit beaucoup de plants.
00:57:55Donc je me suis dit, comment je vais faire ? Quelle est la solution ?
00:57:58Et comment vous avez réglé cette histoire ?
00:58:02Eh bien, j'ai attendu que le champignon parte.
00:58:04Je n'ai rien fait. La météo a changé et le champignon a fini par disparaître.
00:58:11Toute sa production est 100% naturelle, sans pesticides.
00:58:15Pour planter et récolter, il emploie 4 salariés.
00:58:20Là, je cherche les concombres.
00:58:22Mais c'est compliqué, car les feuilles sont vertes, les fruits aussi.
00:58:26Donc il faut fouiller, remuer les plantes pour trouver les concombres.
00:58:30Mais en fait, ça coûte moins cher de cultiver ainsi, sans machine, sans produit.
00:58:35Ça prend un peu plus de temps, mais c'est moins cher.
00:58:45Je peux goûter ?
00:58:56Ces fruits et légumes locaux sont quasiment introuvables aux Etats-Unis.
00:59:00Alors chaque semaine, ils sont pris d'assaut.
00:59:03Il ne lui reste jamais rien sur les bras.
00:59:07La demande pour des légumes comme les nôtres est énorme ici à Miami.
00:59:11Nous vendons chaque petite feuille que nous cultivons.
00:59:14Il n'y a aucune perte.
00:59:16Parce que les consommateurs cherchent aujourd'hui des produits sains ?
00:59:20Oui. Ils savent qu'on cultive de façon naturelle, raisonnée,
00:59:24et que nous faisons tout pour respecter la terre et l'environnement.
00:59:27Et comment voyez-vous le futur de l'agriculture aux Etats-Unis ?
00:59:32Moi, j'ai une vision très optimiste, car il y a de plus en plus de jeunes
00:59:36qui se lancent dans l'agriculture et qui ont une vision différente.
00:59:40Et vous ouvrez la voie à de nouvelles méthodes ?
00:59:42Oui. On découvre des choses tous les jours.
00:59:45Et maintenant, grâce à Internet, aux réseaux sociaux,
00:59:48nous sommes en contact les uns avec les autres.
00:59:50On partage nos expériences, nos conseils, pour créer un réseau et avancer ensemble.
00:59:56Le succès de Chris a inspiré d'autres agriculteurs dans la région.
01:00:00Aujourd'hui, ils sont une dizaine.
01:00:02Une communauté soudée qui se retrouve tous les samedis,
01:00:05en plein cœur de Miami, au Legion Park.
01:00:09Ce marché, qui peut paraître quelconque aux yeux du consommateur français,
01:00:13est une exception ici.
01:00:15Des produits locaux, de la nourriture, et même les fleurs de Chris French.
01:00:20Les clients sont tous accros.
01:00:22Des fidèles qui viennent ici, toutes les semaines,
01:00:25pour les produits, mais aussi pour l'ambiance communautaire et bienveillante.
01:00:29Il me manque plus que des ananas, s'il vous plaît.
01:00:33James, graphiste freelance, termine son marché.
01:00:37Vous êtes un habitué ici ?
01:00:40Oui.
01:00:42Qu'est-ce que vous avez acheté ?
01:00:44Un peu de tout, des betteraves, des tomates, des aubergines.
01:00:49Et pourquoi venez-vous ici vous approvisionner ?
01:00:52Parce qu'ici, les produits sont frais et super bons.
01:00:56Mais c'est beaucoup plus cher que dans les supermarchés, non ?
01:01:00Non, pas du tout. En grande surface, c'est le même prix.
01:01:03Et les produits ne sont pas locaux, et pas aussi bons qu'ici.
01:01:08C'est aussi un mode de consommation plus responsable ?
01:01:11Oui, c'est bien de soutenir les producteurs locaux.
01:01:14C'est une manière de vous impliquer dans une communauté ?
01:01:17Tout à fait. Elle, c'est ma voisine, par exemple.
01:01:20Le marché est géré par Urban Oasis, une ONG,
01:01:23dont le but est de recréer du lien entre producteurs et consommateurs.
01:01:27Et de démocratiser au maximum,
01:01:29ces produits locaux.
01:01:31Vanessa est la responsable de ce projet.
01:01:34Et donc, la philosophie, c'est quoi ?
01:01:36C'est de mettre en avant une agriculture plus responsable ?
01:01:39De nourriture fraîche pour tout le monde.
01:01:41D'accord.
01:01:42Sans utilisation d'engrais chimiques.
01:01:44Correct.
01:01:45Et là aussi, on travaille avec l'État, le gouvernement ici de Floride.
01:01:49Il y a un programme avec des gens qui ont moins d'accès à cette économie,
01:01:53pour faire des achats de nourriture fraîche.
01:01:55Ah bon ?
01:01:56Vous voulez dire qu'il y a des clients ici,
01:01:58qui ne sont pas forcément très à l'aise économiquement,
01:02:01et qui viennent avec des bons d'achat fournis par le gouvernement ?
01:02:04C'est comme une carte de crédit.
01:02:06L'État de Floride peut donner jusqu'à 200 euros par personne chaque mois.
01:02:10Ici, ils prennent la forme de ces jetons colorés.
01:02:15Ce sont des formes de monnaie aussi,
01:02:17que certains autres vendeurs acceptent.
01:02:20D'accord. Ok. Très bien.
01:02:22Ce marché est le seul de Miami à vendre des produits bio et locaux.
01:02:26Alors certains clients n'hésitent pas à traverser la ville, comme Martine.
01:02:31Ok, thank you.
01:02:32Une Française installée à Miami depuis 20 ans.
01:02:35Vous venez ici toutes les semaines ?
01:02:36Toutes les semaines.
01:02:37Bon, alors vous avez quoi là ?
01:02:38Des poireaux et des goyabes.
01:02:40Ah, des poireaux et des goyabes.
01:02:41C'est tout ?
01:02:42C'est mon petit producteur de salades, mais qui est un peu plus loin.
01:02:44Ah oui, d'accord.
01:02:45On va y aller avec vous, alors ?
01:02:47Si vous voulez.
01:02:48Ici, par exemple, c'est super.
01:02:50C'est complètement végan.
01:02:51C'est bon ?
01:02:52C'est super bon.
01:02:53Ah, c'est du thé ?
01:02:54Ok.
01:02:55Je peux goûter ?
01:02:57Oui, bien sûr.
01:02:58C'est du thé bio ?
01:03:00Oui, tout est bio.
01:03:01Et nous utilisons uniquement des produits locaux.
01:03:04C'est une limonade avec un peu de gingembre.
01:03:06Very good.
01:03:07Je reviendrai après le boulot.
01:03:10Merci.
01:03:11Merci.
01:03:12Merci.
01:03:13Merci.
01:03:14Merci.
01:03:15Merci.
01:03:16Merci.
01:03:18Donc, ils vendent des légumes, des plantes, des champignons...
01:03:22Des fruits secs naturels.
01:03:24Tout est naturel.
01:03:26Rien de chimique.
01:03:28Ici, tout le monde fait de l'agriculture durable.
01:03:32Ils utilisent du compost.
01:03:34Mais c'est un vrai mouvement ou juste une mode ?
01:03:38Non, bien sûr que c'est un vrai mouvement.
01:03:41C'est en marche.
01:03:42Le seul problème, c'est que produire ainsi, ça coûte vraiment cher.
01:03:46Moi, j'aimerais que notre gouvernement encourage financièrement les cultures durables et responsables
01:03:51pour qu'on grandisse et que ces produits soient accessibles à tous.
01:03:56Croyez-vous vraiment que les mentalités sont en train de changer aux Etats-Unis sur ces questions ?
01:04:03Oui, oui, ça bouge, ça bouge.
01:04:05Lentement, mais ça change.
01:04:08Nouvelle tendance ou vrai changement ?
01:04:10Le marché de Legion Park fait tout le possible pour attirer de nouveaux clients.
01:04:16Ressentez les notes qui vibrent à l'intérieur.
01:04:21Avec notamment des sessions de yoga gratuites juste à côté des stands de producteurs.
01:04:28Voilà, c'est la fin de cette émission.
01:04:29Merci d'avoir été avec nous.
01:04:30Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau document d'enquête exclusive.
01:04:34La semaine prochaine, enquête exceptionnelle à Moscou.
01:04:37Une capitale en guerre contre l'Ukraine et contre l'Occident.
01:04:42Loin du front, mais soumis à des sanctions économiques,
01:04:45comment vivent aujourd'hui les 13 millions de moscovites ?
01:04:48Je crois que les soirées sont meilleures depuis les sanctions,
01:04:50car les gens ont vraiment envie de se détendre.
01:04:54Mes followers trouvent que je ressemble à une Française.
01:04:58Ça, c'est classe.
01:04:59Ça, c'est super.
01:05:01Marché noir, contrebande.
01:05:03Afin de contourner l'embargo sur les produits occidentaux,
01:05:06les Russes se sont adaptés.
01:05:08On peut trouver des produits de luxe.
01:05:10Regarde, j'ai un beau sac. C'est français.
01:05:12Tu sais, il y a des acheteurs qui te ramènent ce que tu veux.
01:05:15Mais aussi des produits alimentaires pourtant interdits à la vente.
01:05:19Ici, il y a de la Russe, de la Chinoise et de la Française.
01:05:23Et il y a de la Gilardeau.
01:05:25Une partie de la population continue de soutenir avec ferveur Vladimir Poutine.
01:05:31On voit que notre pays se développe.
01:05:33C'est pourquoi nous y sommes reconnaissants.
01:05:35Bravo à Poutine.
01:05:36Mais derrière cette façade, se cache une autre réalité.
01:05:39Ce n'est pas un vote, c'est une fiction.
01:05:42Tout le monde sait que c'est juste pour faire semblant.
01:05:45Pendant un mois,
01:05:46notre équipe a suivi les événements majeurs de l'actualité russe.
01:05:50Élections présidentielles,
01:05:52attentats du Crocus City Hall,
01:05:55mais aussi les combats sur le front, côté russe.
01:05:58Je ne laisserai pas mes enfants devenir Ukrainiens.
01:06:00Je suis patriote.
01:06:02Moscou interdite,
01:06:03la vie secrète d'une capitale en guerre.
01:06:05C'est dimanche prochain à 23h, dans Enquête Exclusive.
01:06:10Cette émission a été préparée avec Thomas Zomalo,
01:06:13réalisation Plateau, Grégoire Manoukian,
01:06:16rédaction chef d'Enquête Exclusive Hélène Mangiardi et Jean-Marie Tricot,
01:06:20production Anne Connaisil.
01:06:22Bonne soirée sur M6.

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