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Description :
Dans cette vidéo, nous explorons la situation unique de l'Inde, confrontée au défi de nourrir une population en constante augmentation tout en préservant l'environnement. Malgré les difficultés d'approvisionnement en eau et les sécheresses récurrentes, certains États indiens ont trouvé une solution incroyable pour la nature et pour ses agriculteurs !

L'Inde est autosuffisante en nourriture et parvient donc à nourrir un quart de la population mondiale. Cela vient d’une politique agricole lancée en 1960, à l'époque de la révolution verte. Pour accroître la production alimentaire, le pays importe les méthodes d'agriculture intensive, des ogms, des machines, des engrais chimiques et des pesticides. Une bonne idée productiviste mais un désastre social et environnemental dans un pays où ceux qui produisent la nourriture ne mangent pas à leur faim..

Sur le plan environnemental, l'agriculture intensive détruit les sols en raison de l'utilisation excessive de produits chimiques. De plus, elle consomme énormément d'eau, ce qui pose un problème dans un pays où les ressources hydriques sont limitées. Les choix des cultures ne sont pas toujours adaptés aux conditions climatiques et aux ressources naturelles.
Le ZBNF est une méthode agricole révolutionnaire dans le fait qu’elle ne le soit pas. Elle fait le contrebond de l’artificialisation et la capitalisation de ce métier. Cette technique très simple cherche à réduire les dépenses et facilite la vie des agriculteurs indiens.

CHAPITRES
00:00 Intro
00:37 Viva la revolucion !
02:47 Viva la contra revolucion !
03:56 La ZBNF
05:34 Outro

Crédit :
Miniature : photo tirée du creative Commons de Pexel,
Vidéos tirées du Creative Commons sur Pixabay, Pexel et Down to Earth, Green Peace, AFP, euronews, France TV, arte (Si mon passage pose problème, je peux le retirer suite à une demande par email allant dans ce sens)
Musique : Epidemic Sound database
Transcription
00:00 L'Inde est dans une situation très particulière.
00:02 Avec une population sans cesse grandissante,
00:03 le pays doit trouver des moyens pour nourrir tout ce beau monde.
00:06 Sauf que, petit problème, il faut réussir à cultiver sans tout détruire.
00:09 À cela, vous pouvez ajouter les difficultés d'approvisionnement en eau.
00:12 Je ne sais pas si vous avez suivi la situation en Europe,
00:14 où il fait quand même nettement moins chaud qu'en Inde,
00:16 bah on en sécheresse quasi continue.
00:18 Et l'Inde n'y déroge pas.
00:19 Mais certains états semblent avoir trouvé une solution durable et écologique.
00:23 Bon, déjà, chose assez surprenante,
00:25 l'Inde est autosuffisante en nourriture.
00:27 Oui oui, vous avez bien compris,
00:28 ils arrivent à nourrir un quart des habitants de notre planète.
00:31 Et pour comprendre comment ils ont fait,
00:33 faisons un bond dans le passé,
00:35 dans l'Inde post-coloniale, en 1960.
00:37 Le pays prend note des défis à venir par rapport à la nourriture
00:44 et il se donne comme objectif de devenir aussi indépendant dans ce secteur.
00:48 Pour cela, quoi de plus simple que d'importer les méthodes
00:50 qui ont déjà fait leur preuve dans notre pays,
00:52 que l'on nomme l'agriculture intensive.
00:54 L'Inde se concentre alors sur trois céréales,
00:56 que sont le maïs, le riz et le blé.
00:59 On mécanise où cela est possible,
01:00 on achète des quantités stratosphériques d'engrais chimiques et de pesticides,
01:03 et hop, la magie moderne opère.
01:05 Les rendements agricoles explosent,
01:07 mais dans les années 90, la production stagne à nouveau.
01:09 Mais comment cela se fait-il ?
01:10 On s'en fout, on n'est pas payé à penser au futur ici.
01:13 Pour relancer la machine, on apporte des EGM,
01:15 ces fameuses plantes résistantes aux maladies et même à la dissolution de Darmanin.
01:18 Et on appelle à une gestion plus parcimonieuse de l'eau,
01:20 qui commence déjà à manquer.
01:21 Bon, dans les faits, on apporte surtout des EGM.
01:24 Le bilan de ces deux révolutions vertes d'un point de vue alimentaire est une vraie réussite.
01:28 L'Inde multiplie par 4 sa production agricole en 50 ans.
01:31 Mais, et oui, il y a un mais,
01:33 c'est un vrai désastre social et environnemental.
01:36 L'Inde est l'un des pays où le suicide des agriculteurs est le plus élevé au monde.
01:39 Et on parle de 20 000 indiens qui passent à l'acte chaque année.
01:43 Et c'est quand même l'équivalent du puits envolé qui part en fumée chaque année.
01:46 Bon, la moitié d'entre vous ne connaissent même pas cette ville,
01:48 mais moi je l'aime bien, donc ça m'ennuie qu'elle disparaît chaque année.
01:50 Pourquoi font-ils cela d'après vous ?
01:52 Spoiler alert, ce sont les mêmes raisons qui poussent nos agriculteurs français à faire la même chose.
01:56 Ils ne s'en sortent tout simplement plus.
01:58 Vous avez remarqué que tout ce que je vous ai énuméré comme cause de la révolution verte,
02:01 il faut passer à la caisse.
02:02 Les EGM, les machines, les engrais,
02:05 c'est un investissement conséquent pour ces agriculteurs qui sont pour le plus soin très pauvres.
02:08 Sauf que les recettes sont souvent plus faibles que les dépenses.
02:11 Et complètement surendettés, les solutions semblent disparaître.
02:14 Et vous pouvez ajouter à cela qu'un Indien sur 5 ne mange pas bien.
02:17 En effet, essayez de faire un plat avec juste du blé et du riz.
02:19 À part si vous êtes étudiant, vous allez vite être en carence.
02:22 Et à cette détresse sociale, on peut parler de l'environnement qui littéralement implose.
02:26 Déjà, à force de mettre plein de cochonneries chimiques dans les sols,
02:29 on finit par les détruire complètement.
02:30 On appelle cela la salinisation des sols.
02:33 Et en plus, l'agriculture intensive est extrêmement consommatrice d'eau,
02:36 puisque nous nous concentrons sur des cérales rentables
02:38 et non des légumes en adéquation avec le climat et les ressources naturelles.
02:41 Par exemple, faire du maïs est un non-sens dans ces régions.
02:45 Une contre-révolution verte a alors lieu en Andra Pradesh.
02:47 [Générique]
02:51 Pour la comprendre, zoomons sur le petit champ d'un agriculteur,
02:54 comme disons Rama, qui ne cultive pas des céréales comme les autres.
02:56 Non, non, il va alterner par exemple en hiver des papayes et du curcuma.
03:01 Et à l'inverse de ses voisins, Rama ne possède pas de tracteur, pas d'engrais, ni de pesticides.
03:05 Non, non, pas besoin de tout cela quand un mélange naturel de bousses de vache et d'urine
03:08 lui permet de garantir tous les nutriments dont ses graines ont besoin.
03:11 Et c'est encore plus avantageux pour lui,
03:13 car il n'a qu'à se baisser pour prendre ce que ses 5 vaches lui donnent.
03:16 Mais comment fait-il sans pesticides ?
03:17 Il lui suffit de cultiver plusieurs plantes en même temps,
03:20 où les insectes qui décimaient ses cultures autrefois vont cette fois-ci s'entretuer,
03:23 ou se faire concurrence.
03:24 C'est ce que l'on appelle une culture intercalaire,
03:26 en opposition à la monoculture que nous connaissons si bien.
03:29 Cette culture s'appuie sur la connaissance de nos plantes et des synergies entre elles.
03:33 Et comble de sa folie, il n'arrose ses plantes qu'une demi-heure par jour,
03:36 alors que l'Inde utilise 83% de son eau potable dans ses cultures.
03:40 Rama est tout sauf fou.
03:41 Grâce à ce changement drastique dans sa manière de gérer sa ferme,
03:44 il a réussi à sauver selon ses dires, sa famille.
03:46 Et comble de l'ironie, les tempêtes diluviennes de fin novembre
03:49 ont complètement détruit les plantations de ses voisins.
03:52 La sienne, aucun dégât à déplorer.
03:53 Bon, c'est quoi cette fameuse science miraculeuse qu'a utilisée Rama ?
03:56 C'est ce que les Indiens appellent l'agriculture naturelle à zéro budget,
04:03 ou le ZBNF pour les intimes.
04:05 Elle est différente des autres formes d'agriculture,
04:07 comme celle intensive et celle biologique.
04:09 Ici, on n'utilise rien d'artificiel et aucun intrant, même organique.
04:13 En fait, cette méthode d'agroécologie n'est même pas révolutionnaire,
04:16 elle est exactement l'inverse.
04:18 Et comme son nom l'indique, elle cherche juste à réduire au maximum les dépenses,
04:21 et s'appuie que sur des matériaux disponibles pour les agriculteurs.
04:24 Par exemple, après avoir récolté son riz,
04:26 on est généralement embêté avec les résidus de paille de riz.
04:28 Bah avec cette technique, ce chôme est laissé là,
04:30 car elle préserve l'humidité dans le sol en le protégeant du soleil.
04:34 N'hésitez pas à écrire F dans les commentaires,
04:36 car cela me rend si triste pour Mousanto.
04:38 Tous ces billets qu'il dampe dans les poches des agriculteurs indiens,
04:40 alors qu'ils seraient tellement plus au chaud
04:42 et mieux lotis dans la poche des actionnaires.
04:44 Ah, ça me fend le cœur.
04:46 Des études indépendantes ont même montré qu'à l'inverse de notre intuition,
04:48 ce modèle agricole a globalement des meilleurs rendements.
04:51 Et je dis globalement, car cela n'est pas le cas pour le coton notamment.
04:54 Le passage à cette agriculture se fait sur 3 ans,
04:56 et les rendements augmentent chaque année,
04:58 alors que la méthode intensive perd en rendement.
05:00 Ah, et petit aparté, car je vous connais les sceptiques,
05:03 les légumes ont été analysés et la quantité de nutriments n'avait pas diminué.
05:06 Autrement dit, les cultures intensives ne donnent pas de meilleurs légumes que cette technique.
05:10 On est donc bien loin du cliché de l'agriculteur bobo bio.
05:13 Ce sont bien des personnes pauvres et en détresse qui profitent de ce système pour relever la tête.
05:17 Et ça, le gouvernement de l'Andra Pradesh l'a très bien compris.
05:19 Il essaie d'étendre cette technique agricole à l'ensemble de ses paysans.
05:23 Et déjà, 23% de ces quelques 8 millions de paysans ont été convertis.
05:27 Ici, on n'oblige pas, on éduque, on forme et on accompagne.
05:30 Et de mon point de vue, c'est le trio gagnant de tout projet écologique.
05:34 Bon, que retient de tout cela ?
05:35 Déjà, il n'y a pas une méthode agricole.
05:37 Celle intensive est une méthode qui est arrivée avec la Seconde Guerre Mondiale,
05:39 où l'ensemble des pays européens, mais pas que, devaient vite retrouver une certaine souveraineté alimentaire.
05:44 Souveraineté qui n'en soit toujours pas atteinte.
05:46 Si vous habitez à la campagne, en vrai, on voit que du blé, des patates ou du maïs.
05:49 L'intérêt incroyable de cette méthode indienne réside dans son absence d'impact sur la nature.
05:53 Elle cède de nos connaissances scientifiques, et ce n'est pas une lubie de riches ou de bobos.
05:57 Non, c'est une technique qui fait vivre nos agriculteurs.
05:59 Et je ne sais pas pour vous, mais j'en ai un peu marre que ce métier soit méprisé,
06:02 alors que c'est la base de notre survie.
06:04 Je pense qu'une telle agriculture redonne du sens aux agriculteurs
06:07 et les rend indépendants de toutes ces multinationales qui les pressent sans arrêt.
06:10 Mais il n'est pas simple de sortir d'une vision qui depuis des décennies nous est imposée.
06:14 Comme on le voit en Inde, c'est l'action conjointe des associations et de l'État qui peut changer la réalité.
06:18 Et à quand une telle prise de conscience ?
06:20 En France, quand allons-nous enfin sauver nos paysans de la capitalisation de leur métier ?
06:23 Si vous avez aimé cette vidéo, n'hésitez pas à la partager et à liker.
06:26 Et il paraît que j'en sors une toutes les deux semaines, quasiment.
06:28 L'abonnement semble aussi une bonne idée.

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