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Dix ans après leurs médailles de bronze, l'équipe de France féminine de roller hockey est de retour à Roccaraso afin de disputer les championnats du monde. Découvrez leurs parcours 2021 !

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Sport
Transcription
00:00Ça va faire 30 ans, mais je m'en souviens comme c'était hier.
00:04Je me suis fait tripper, mais j'ai fait kiffer plein de gens, et je suis libre, c'est ouf.
00:09On a juste envie d'extérioriser ça, d'en parler.
00:128 septembre 2021, l'équipe de France féminine de roller hockey entame ses championnats du
00:34monde en Italie.
00:35Après une année d'absence à cause de la crise sanitaire, l'attente est enfin terminée.
00:40On sort d'un championnat du monde à Barcelone avec de la frustration.
00:44Nous en tant qu'entraîneurs, Jean-Baptiste l'entraîneur, les filles je pense aussi,
00:49parce qu'on ne passe pas loin de basculer, on perd des matchs sur un but, pour pas grand-chose,
00:55des détails, le haut niveau, et donc on vient en Carraso avec des envies, et surtout avec
01:01la certitude qu'on a un groupe qui est capable de faire quelque chose.
01:04C'est des retrouvailles, et cette fois-ci pas pour un stage, mais pour le mondial, donc
01:10c'est vraiment l'échéance que tout le monde attendait, et c'est à ce moment-là qu'on
01:12se dit, ça y est, tout le travail qu'on a fait avant, tous les rassemblements, tous
01:16les sacrifices qu'on a fait, c'est maintenant que ça va payer, et c'est maintenant qu'il
01:19va falloir tout donner.
01:20Les filles de Jean-Baptiste Delolio entament parfaitement leur mondial.
01:26Elles écrasent le Mexique 4-0, l'Inde 17-0, et la Lettonie 6-0.
01:31On a réussi à mettre en place notre jeu, on a progressé au fur et à mesure des matchs,
01:37et on a réussi à marquer des buts, c'était le plus important, et on s'est sentis en confiance.
01:43On dit souvent que sur les championnats du monde, ils font un match référence.
01:46On démarre effectivement bien, et puis arrive ce match contre les Etats-Unis qui va être
01:52un déclencheur évident.
01:55On a fait l'échauffement en 10 minutes alors que normalement on le fait en 20, parce que
01:59sur la course, sur les gammes, on était tout à fond et on avait envie d'aller jouer ce
02:04match et de battre enfin les Etats-Unis qui étaient le gros morceau à chaque fois,
02:11et les championnes du monde depuis des années en titre.
02:35Même les triples championnes du monde en titre ne font pas le poids face aux françaises,
02:39et s'inclinent 5-0.
02:42Lénaro est étincelante, à elle seule, elle inscrit 4 buts et une passe décisive.
02:47Je ne le prends pas pour une performance individuelle, loin de là.
02:50C'est vraiment toute l'équipe qui a fait le travail.
02:52Sans Maline, sans ma gardienne, je n'aurais pas pu aller chercher ces buts-là,
02:56et j'ai peut-être fait la différence devant la cage, mais quelqu'un d'autre aurait pu le faire.
03:02C'est vrai que c'était un match où tout le monde était au taquet et ne voulait rien lâcher,
03:08mais c'était vraiment intense et un match incroyable.
03:15Première de leur groupe, les Bleus retrouvent l'Argentine en quart de finale.
03:18Malgré un premier but encaissé dans cette compétition, les français s'imposent 3-1.
03:23Elles enchaînent 3-0 face aux Colombiennes en demi-finale,
03:27et se qualifient pour la première fois en finale des championnats du monde.
03:32Enfin, on accède à cette finale tant attendue.
03:36J'avais envie de crier, on n'avait pas le droit de crier.
03:39Le coach a dit que c'était interdit.
03:41Déjà, de faire une petite finale, c'était quelque chose d'incroyable,
03:45mais d'accéder à cette grande finale et de pouvoir aller chercher une médaille dans tous les cas,
03:51quoi qu'il se passe, on pense toujours à la meilleure bien sûr,
03:56même le sentiment que j'ai aujourd'hui, j'en ai des frissons,
03:59et je vais peut-être verser ma petite larve aussi, mais c'est la grande finale.
04:02Il faut tout donner, et c'est un match, c'est 40 minutes à jouer.
04:19On a joué contre l'Espagne en finale,
04:21l'Espagne qui avait pris zéro but dans toute la compétition,
04:24et qui avait battu les USA 1-0 en demi-finale.
04:28Donc voilà, une très grosse équipe, on a l'habitude de rencontrer.
04:33On a fait beaucoup de championnats d'Europe contre elle, de mondiaux aussi,
04:36donc il y a beaucoup de filles qu'on retrouve et qu'on connaît, qui viennent jouer en France aussi.
04:39Donc on sait que c'est une équipe très combative et qui ne va rien lâcher aussi,
04:42qui a un peu le même style de jeu que nous, dans le sens où ça construit beaucoup en équipe,
04:46et qu'il y a un système de jeu.
04:52Il y a eu l'entrée des joueuses, il y avait l'ambiance, les lumières,
04:56c'était vraiment une ambiance différente,
04:58et cette Marseillaise, on s'en souviendra toute notre vie,
05:02elle était intense.
05:22La première action, elle est compliquée pour moi, comme pour mes coéquipières.
05:27On plonge dans tous les sens, c'était la panique à bord un peu.
05:32C'était compliqué.
05:33On savait qu'on n'allait pas avoir beaucoup le palais,
05:35et quand on allait l'avoir, il fallait l'exploiter au maximum.
05:39C'est compliqué de subir, parce qu'on se dit qu'à tout moment,
05:42il peut y avoir un but qui arrive,
05:45mais on est resté aussi dans l'optique de se dire qu'on défend,
05:49et dès qu'on récupère un palais, on sort de notre zone,
05:52et on essaye d'aller à la cage,
05:54et de faire cette petite différence sur le palais.
05:57C'est très difficile, parce qu'il y a beaucoup d'équipements,
06:00et c'est très difficile de se dire qu'il y a pas d'équipements,
06:02parce qu'il y a beaucoup d'équipements,
06:04et c'est très difficile de se dire qu'il y a pas d'équipements,
06:06et de faire cette petite différence sur une contre-attaque.
06:12Je suis derrière la cage, et j'entends Bernard Segui qui dit
06:14« Gardez le palais, gardez le palais ! »
06:16Et je vois Chloé qui passe devant moi pour la sortie de zone,
06:19je lui donne.
06:21Quand elle a pris le palais à côté de moi,
06:23je me disais « 10 secondes ! »
06:25Elle y va, et elle nous sort un shoot angle fermé,
06:29de nulle part.
06:34Et ça rentre.
06:37Et ça rentre.
06:43Le scénario était assez extraordinaire,
06:45dominés, des arrêts impossibles,
06:47et puis ce but qui vient, on se dit « Qu'est-ce qui peut nous arriver ? »
06:50« Qu'est-ce qui va nous arriver ? »
06:51C'est tout réussi.
06:53Mais je me dis aussi que derrière, les Espagnols n'ont rien lâché,
06:55et qu'ils ont autant la rage que nous d'aller marquer un but,
06:58et qu'un but comme ça, ça peut se faire des deux côtés.
07:00Et c'est pas pour autant qu'on a gagné le match,
07:02il reste encore 20 minutes à jouer, 20 minutes c'est très long.
07:04Donc non, pour moi c'était pas du tout gagné,
07:06et pour moi il y avait 0-0 à la mi-temps.
07:08Nous ce qu'on voulait, c'était vraiment réussir à sortir de notre zone,
07:33parce qu'on était quand même assez bloqué en première période.
07:36Réussir à se créer des espaces pour sortir de là et éviter justement d'être sous pression.
07:41On a un peu subi aussi en deuxième.
07:43Physiquement, pour moi, ça a été très compliqué.
07:45Je pense que je n'ai pas passé le milieu de terrain de toute la deuxième mi-temps.
07:50Je n'avais plus les jambes pour attaquer.
07:51Sur une mauvaise décision en attaque, il peut y avoir une contre-attaque derrière.
07:56Et si je n'ai pas les jambes pour revenir en back-check, ça peut être compliqué.
08:01Donc je ne voulais pas tenter n'importe quoi.
08:07J'ai toujours cette crainte justement du contre.
08:10Et là, quand elle arrive en break, je suis dans l'action.
08:13Et c'est vrai qu'au dernier moment, elle perd le palais.
08:15Et à ce moment-là, je me dis « Yes, c'est le moment où je peux intervenir ».
08:19Chaque moment où le palais était devant la cage, les rebonds, c'est le stress total.
08:24Et sur le banc, c'est encore plus compliqué quand on est sur le terrain, je pense.
08:36Cette action, en fait, je l'ai revue pour savoir ce qui s'est vraiment passé.
08:47Parce que je n'avais rien compris.
08:49Dès que je voyais le palais, j'ai essayé de l'arrêter.
08:52C'est tout ce qui m'importait.
08:54Parce que je l'arrête de la mi-teinte, il y a un autre shoot que je ne vois pas.
08:57Et il y a un rebond où je vois la joueuse espagnole toute seule à côté de moi avec le palais.
09:02Heureusement, elle rate son shoot.
09:05Il y avait quasiment un cache vide.
09:07Mais là, c'était le stress absolu.
09:10Et derrière, mes joueuses me disaient que c'était génial,
09:14mais que si j'avais besoin de souffler pour l'engagement, c'est parce que j'étais cuite.
09:35Le buzz final, c'est incroyable.
09:38En fait, il y a tout qui redescend.
09:41On a envie de crier, mais on ne peut plus parce qu'on n'a plus la force.
09:45On a envie de se serrer dans les bras, mais on essaye de respirer aussi
09:48parce qu'il fait super chaud et qu'on est championne du monde et qu'on n'en revient pas.
09:53Je me suis dit, enfin, ça y est, on est championne du monde.
09:57On ne peut pas rêver mieux.
09:59Chacun dans son domaine, on a amené notre pierre à l'édifice.
10:02Et on est heureux pour les filles et pour nous aussi.
10:13Ça fait longtemps, ça fait 21 ans que je fais du hockey, 12 ans que je suis en équipe de France.
10:18C'est vrai que c'est le trophée qu'il fallait à la fin.
10:25La sensation, je pense que je ne revivrai jamais ça de ma vie,
10:28à part si on est encore championne du monde.
10:30Mais pour une première, c'est un sentiment incroyable.
10:35Et ce jour-là, c'est la concrétisation de beaucoup de choses individuellement, collectivement.
10:42Et ça restera gravé à jamais.

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