Élus par les territoires, les sénatrices et les sénateurs connaissent le terrain et côtoient les acteurs de notre patrimoine agricole et nourricier, tout ce qui fait de la France un pays où le contenu de l'assiette relève d'un engagement quotidien.
Vincent Ferniot rencontre ces hommes et ces femmes, en compagnie d'un sénateur ou d'une sénatrice, sur son territoire. Année de Production : 2024
Vincent Ferniot rencontre ces hommes et ces femmes, en compagnie d'un sénateur ou d'une sénatrice, sur son territoire. Année de Production : 2024
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00:00Retrouvez « Manger, c'est voter » avec le concours général agricole.
00:09Retrouvez « Manger, c'est voter » avec Mutualia, la mutuelle des territoires.
00:20Quelle vue impressionnante sur le Puy-en-Velay, avec ses deux cheminées volcaniques,
00:25le rocher Corneille et la statue de la Vierge Notre-Dame de France,
00:28le rocher Saint-Michel d'Aiguille avec son église perché.
00:31Vous l'avez compris, ce matin, « Manger, c'est voter » est en Haute-Loire.
00:34Nous allons visiter ce beau département en compagnie du sénateur Olivier Sigolotti
00:38de l'Union centriste qui m'attend à Saint-Romain-de-la-Chalme.
00:41C'est chez lui.
00:58– Bonjour monsieur le sénateur. – Bonjour Vincent.
01:16– Vous êtes bien là. On peut s'asseoir là ? – Allez.
01:22– Il est bien joli ce château.
01:24– C'est un beau château qui est l'emblème de la commune de Saint-Romain-de-la-Chalme.
01:28– Combien d'habitants à Saint-Romain ? – 1200 habitants.
01:31– D'accord. Votre vie s'est déroulée entre les deux départements.
01:35Vous êtes né dans la Loire, mais vous avez trouvé une terre d'élection ici en Haute-Loire.
01:38Ce n'est pas très loin, il faut dire ça.
01:40– J'ai trouvé à la fois l'amour à une terre d'élection en Haute-Loire,
01:43aux confins du département de la Loire, à quelques kilomètres de Saint-Étienne où je suis né.
01:48J'ai eu envie d'être utile au sein du conseil municipal de Saint-Romain
01:53que j'ai intégré en 1989, j'ai été adjoint pendant 6 ans, maire pendant 20 ans.
01:58J'ai été ensuite suppléant du sénateur Jean Boyer pendant 14 ans
02:03et j'ai vu quel était l'intérêt du Sénat pour les territoires.
02:06Et sans opposer l'urbain et le rural, je pense qu'aujourd'hui
02:09nos territoires ruraux sont en grande difficulté.
02:12Nous subissons depuis déjà de nombreuses années la disparition des services publics,
02:17la désertification médicale, c'est ce qui me fait dire effectivement
02:20que nos territoires peinent aujourd'hui à être attractifs.
02:24– Quand vous avez démarré au Sénat, il vous a semblé presque naturel
02:29d'appartenir à la famille du centre ?
02:32– Oui, pour la simple et bonne raison que j'ai toujours été baigné
02:37dans cette atmosphère centriste.
02:39J'ai fait mes premiers pas en politique avec Jacques Barraud,
02:41porteur de ces valeurs à la fois humanistes mais aussi de cette volonté d'entreprendre.
02:46– Est-ce que ce n'est pas l'essence même de la position du sénateur
02:50que d'être quand même le bon sens un peu du centre,
02:53d'essayer de ramener tout le monde ?
02:55– On le sent au Sénat, il y a une volonté d'apaisement
03:00dans les différents sujets que l'on peut traiter,
03:02où l'on arrive entre sénateurs de bords différents,
03:06de partis politiques différents à trouver des consensus
03:09et c'est ce qui fait la force du Sénat aujourd'hui.
03:11– Alors vous n'êtes pas seulement sénateur, vous êtes également casteur.
03:16– Alors être casteur c'est être en charge de l'administration générale du Sénat,
03:20nous gérons les ressources humaines du Sénat, c'est 1200 agents,
03:24nous gérons l'administration, nous gérons l'architecture et le patrimoine,
03:29nous gérons bien sûr le jardin de Luxembourg, le musée également.
03:32– C'est un peu les directeurs des services quoi.
03:34– C'est un peu un directeur général des services effectivement,
03:37c'est le pouvoir administratif du Sénat,
03:40le pouvoir politique étant représenté par notre président Gérard Larcher.
03:44– Et en se sentant Auvergnien quand même.
03:46– Tout en restant Auvergnien et fier de l'être.
03:49– C'est ce qu'on va voir toute la journée,
03:51parce que vous allez m'emmener visiter des producteurs, des productrices.
03:56– On va vous faire voir nos plus belles pépites, vous ne serez pas déçus.
03:59– Allez on y va.
04:02Juste avant l'heure du déjeuner, nous avons rendez-vous avec Régis Marcon,
04:07le grand chef qui cuisine pour les écoliers de son village,
04:10avant de visiter l'élevage de Sébastien, l'agneau noir du Velay.
04:14Ensuite deux appellations d'origine protégée, la gloire de la Haute-Loire,
04:19tout d'abord la lentille verte du puits dans les champs de Delphine et Jérémy.
04:23Ensuite un détour par l'artisan boucher du puits en Velay, Bastien,
04:27le chantre infatigable du fin gras du Maisin, l'autre appellation
04:31dont l'élevage de Bernard se situe au pied du mont Maisin.
04:35Mais tout de suite direction Saint-Jean-de-Nez,
04:37l'artisou, le fromage vivant de Patrice et Françoise.
04:45– Bonjour Patrice. – Bonjour Olivier.
04:47– Bonjour Patrice, Vincent. – Enchanté.
04:50– On est en train de nourrir les veaux. – On est en train de nourrir les veaux.
04:53– Les veaux sont des Montbé ? – Des Montbéliardes.
04:58– C'est la race laitière qui fait le comté d'abord, le morbier.
05:03– Le morbier, mais qui fait aussi le fromage du Velay.
05:06– Et voilà, le fromage du Velay. – Le fromage aux artisous.
05:09– Ce fromage prend son nom de l'acarien qui va faire la croûte.
05:15– Qui va faire la croûte du fromage.
05:17La Haute-Loire est une terre allée.
05:19Quand on parle de Montbéliarde,
05:21il y a Haute-Loire et le département de Français
05:23où il y a le plus de Montbéliardes en France.
05:25– Cette grosse production laitière n'est pas valorisée
05:28par la confection de fromages d'appellation.
05:30– Pas du tout.
05:31– Et donc on vend son lait et on le vend mal forcément quand on ne le transforme pas.
05:35– Tout à fait.
05:36Ça fait des années qu'on vend notre lait à un prix inférieur à notre coût de production.
05:41Alors que les agriculteurs ne demandent pas 50 choses,
05:44ils demandent à vivre de leurs produits.
05:46– Des samans. – Des samans de leurs produits.
05:48On ne demande pas la lune, on nourrit les gens.
05:50On essaye de les nourrir le plus bien possible.
05:53Ce n'est pas normal que nous, on ne puisse pas vivre.
05:56– Vous, vous transformez votre lait.
05:58– Nous, on transforme une partie de notre lait.
06:00Et si on n'avait pas transformé une partie de notre lait,
06:02ce n'était pas possible.
06:03Si le bâtiment a coûté 500, 600 000 euros, on ne peut pas amortir ça.
06:08On nous demande de produire bien, de produire naturel,
06:11de produire écologiquement.
06:13Ça, on sait faire.
06:15On est capable de s'adapter.
06:17Il faut qu'on nous en donne les moyens.
06:19On travaille avec du vivant.
06:21La traite, c'est 365 jours par an, matin et soir.
06:24Dites-moi qui c'est qui va pouvoir faire ça un jour.
06:27On n'aura plus personne qui va reprendre nos fermes.
06:29– C'est le souci de la transmission.
06:31– Moi, je dis une chose, c'est qu'aujourd'hui,
06:33être agriculteur avec des vaches, c'est comme un curé,
06:35c'est une passion.
06:37C'est un sacerdoce.
06:39– Si vous transformiez tout votre lait,
06:42vous gagneriez bien mieux votre vie ?
06:44– Déjà, il y a deux problèmes.
06:46Il y a le problème de la main-d'oeuvre
06:48et il y a le problème des débouchés.
06:50Et on est obligé de travailler avec des grandes surfaces,
06:52avec des revendeurs.
06:54Et on retombe dans un système
06:56où on n'est plus maître de notre production.
06:58– Est-ce que vous vous êtes témoin de ça,
07:00de ce commerce qui est complètement biaisé,
07:02en quelque sorte, par la loi du plus fort ?
07:04– On sait que les relations commerciales,
07:06et ça a fait l'objet d'un certain nombre de textes,
07:08notamment sur les différentes lois Egalim,
07:11on sait que la relation entre producteur,
07:14distributeur et consommateur
07:16est souvent biaisée, justement,
07:18par le tranchement de ces grandes surfaces.
07:20– J'ai connu le Salon de l'agriculture,
07:22il y a 40 ans.
07:24Aujourd'hui, le plus grand stand
07:26du Salon de l'agriculture, c'est Lidl.
07:28– Vous voulez dire que le Salon de l'agriculture
07:30est devenu le Salon de l'agroalimentaire ?
07:32– Un peu.
07:34– Ce n'est plus forcément la vitrine des territoires.
07:36– Ce n'est plus forcément la vitrine des territoires.
07:40– Il vous aime, Boubou.
07:42Il vous lèche le dos.
07:44– C'est parce que je ne leur fais pas du mal.
07:48– Vous allez nous faire du bien aussi,
07:50on va peut-être aller goûter ce fromage,
07:52cette artisou.
07:56Ah, voilà le fromage.
08:00Ah, vos fromages fermiers.
08:06Vous voyez que je mange la croûte,
08:08cette croûte qui est pleine d'acariens.
08:10Je le dis parce qu'il y en a qui disent
08:12« Oh, mon Dieu ! »
08:14– C'est ce qui fait la saveur.
08:16– Ça donne un goût particulier.
08:18Je dirais presque un goût un petit peu
08:20torréfié, un petit goût grillé
08:22qui vient du travail des artisans.
08:24Il est super bon.
08:26Monsieur le Sénateur,
08:28difficile de venir en haute-loire
08:30sans faire un tour par Marconville.
08:32Marconville, c'est le surnom
08:34de Saint-Bonnet-le-Froid,
08:36la ville de Régis Marcon,
08:38le grand chef 3 étoiles.
08:40– Oh, c'est juste à l'heure.
08:42– Salut Régis.
08:44– Avec un petit peu de salé quand même.
08:46– Oui, mais il me l'avait promis.
08:48– C'était pour moi, t'as mouillé.
08:50– C'était pour moi, t'as mouillé.
08:52– C'était pour moi, t'as mouillé.
08:54– Oui, mais il me l'avait promis.
08:56– C'était pour moi, t'as mouillé.
08:58– Allez, on y va, on te suit.
09:18Là, ça pince.
09:20Je le sens que ça pince.
09:22Aujourd'hui, on a fait du poisson.
09:24En fait, l'aventure a commencé
09:26il y a 4 ans à peu près.
09:28C'est ma belle-fille qui me dit
09:30mais à Saint-Bonnet, il y a des restaurants
09:32parce qu'il y en a quand même 6.
09:34Faites-les fiers, vous n'êtes même pas capables
09:36de nourrir les enfants d'école.
09:38Elle m'avait un peu piqué.
09:40J'ai dit pourquoi pas,
09:42pour nous, il y a quelque chose d'important.
09:44Apprendre à lire,
09:46à compter,
09:48apprendre à manger.
09:50Notre démarche, si c'est juste pour
09:52le côté médiatique en disant
09:54c'est bien, le chef 3 étoiles,
09:56on s'en fout de ça.
09:58Ce qui compte, c'est le résultat.
10:00Parce que moi, le résultat, on le voit.
10:02Alors au début, c'était étonnant
10:04parce que, tu te rappelles, on mettait de la soupe.
10:06Ils ne voulaient pas de la soupe.
10:08Les crudités, 1 sur 2, c'était compliqué.
10:10T'avais des légumes, etc.
10:12Franchement, maintenant, les lentilles,
10:14pas de problème, les endives,
10:16les soupes, n'en parlons pas.
10:18Les soupes, ils adorent.
10:26Alors, Régis et Marco,
10:28vous êtes prêts ?
10:30Oui, madame.
10:32Vous êtes prêts pour aller manger
10:34un délicieux repas à la cantine ?
10:36Oui !
10:48Alors, ça vous fait penser
10:50à quoi, cette soupe ?
10:52Je vais manger !
10:54Ah !
10:56Non, mais,
10:58on peut comprendre pourquoi.
11:00Asperges !
11:02Bravo !
11:04Je vais en manger une deuxième.
11:06Dorothée, qu'est-ce que c'est le prix moyen du repas ?
11:08Alors, le repas est facturé
11:104 euros, et les parents le payent
11:125 euros puisque nous avons 1 euro de marge
11:14qui nous permet de payer
11:16le personnel de cantine.
11:18Et nous avons constaté une très importante
11:20hausse de la fréquentation
11:22de la cantine.
11:24Avant, il y avait environ 12 enfants,
11:26et maintenant, on va monter à 25-30
11:28régulièrement.
11:30Dorothée, je crois que ça crée une sorte de dynamique
11:32autour de l'alimentation en général,
11:34qui devient du coup presque un sujet scolaire aussi.
11:36Exactement, car ensuite, en classe,
11:38nous l'abordons. On peut l'aborder
11:40en sciences, dans différents domaines,
11:42et c'est justement un nouveau regard
11:44sur la nature qui nous entoure,
11:46ce qu'elle peut produire. Et les enfants ont bien compris
11:48que ces légumes viennent ensuite
11:50au restaurant et à la cantine.
11:52Je vais vous poser une question, les enfants.
11:54Est-ce que le chef
11:56cuisine mieux que chez vous, à la maison ?
11:58Non !
12:00Au revoir, Dorothée.
12:02Merci beaucoup.
12:04Régis, nous, on va avec Olivier
12:06boire l'agneau noir
12:08du volet. Mais on revient
12:10ce soir cuisiner. Tu nous attends
12:12à la fin de journée ?
12:14A tout à l'heure. Au revoir, les enfants !
12:22On sent que c'est l'heure de la cantine,
12:24parce que ça manifeste.
12:26Est-ce que vous avez besoin
12:28d'un coup de main ? Éventuellement, oui.
12:30Je voudrais juste une fois
12:32mettre en pratique
12:34de la fourche à la fourchette.
12:38C'est vous qui le produisez ?
12:40C'est la production de la ferme.
12:42Combien de bêtes vous avez ici ?
12:44Actuellement, j'ai un tropeau de 350 mères.
12:46J'ai des brebis qui ont fait l'agneau.
12:48J'ai 120 mères qui ont fait l'agneau.
12:50Combien d'options ?
12:52Il y a à peu près 270 agneaux.
13:02Quel âge ont-ils ?
13:04Trois semaines. Ils restent deux mois
13:06sous la mer.
13:08Après, ils sont foin, paille
13:10et un aliment fermier.
13:12Est-ce que vous êtes
13:14d'une famille de paysans ?
13:16Oui, mon père était agriculteur.
13:18Au début, j'étais maçon.
13:20On n'avait pas assez de surface.
13:22On est à côté de la ville du Cuy.
13:24C'était très dur pour s'installer.
13:26Mon père est parti en pré-retraite.
13:28Ça m'a permis de m'installer.
13:30Ça fait 22 ans que je suis installé.
13:32Le papa de Sébastien était déjà éleveur
13:34de Noir-du-Vlais.
13:36C'est une lignée familiale.
13:42En Haute-Loire, ça fait partie
13:44de la vie du consommateur ?
13:46L'agneau Noir-du-Vlais fait partie
13:48des productions locales
13:50qui constituent un emblème
13:52pour la Haute-Loire.
13:54L'agneau Noir correspond
13:56à l'identité du territoire.
13:58Il ne faut pas qu'on lâche
14:00cet aspect de territoire.
14:02Il faut que ça soit ancré.
14:04S'il n'y a pas ça,
14:06il n'y aura plus de race,
14:08il n'y aura plus rien.
14:10On sera même plus qu'on mange.
14:12S'il n'y a pas de terroir,
14:14pour moi, il n'y a pas de vie.
14:16Est-ce qu'aujourd'hui,
14:18vous en tirez un revenu suffisant ?
14:20Actuellement, je peux dire
14:22que je sors bien mon revenu
14:24du GAEC en général.
14:26Une autre partie salaire
14:28et une autre partie
14:30remboursement d'emprunts.
14:32Il y a quelques temps,
14:34on est passé à 8,60 €.
14:36L'agneau est bien reparti.
14:38Je dis que ça continue comme ça
14:40et qu'on est des jeunes
14:42qui arrivent derrière.
14:44Je pense que ça va marcher.
14:52Là, Vincent,
14:54nous sommes sur la commune
14:56du Puy-en-Laye.
14:58C'est la Loire.
15:00La Loire qui prend sa source
15:02au Mont Germier-de-Jonc.
15:04C'est là ?
15:06C'est presque un ruisseau.
15:08Elle n'est pas très loin de sa source.
15:10Elle va grossir au fil de son cours.
15:16Il n'y a pas que l'agneau qui est noir dans le velay.
15:18Il y a la terre aussi.
15:20Nous sommes ici sur la commune
15:22de Vergesac.
15:24Nous allons à la rencontre
15:26de Delphine et Jérémy,
15:28qui vont nous montrer
15:30la terre.
15:32Bonjour, Delphine.
15:34Bonjour, Jérémy.
15:36Je vais regarder votre terre.
15:38Elle est belle.
15:40Ici, on est sur un ancien volcan.
15:42On appelle ça une garde.
15:44La terre est très riche
15:46et propice à la culture de la lentille.
15:48Il y a quand même une chose
15:50qui m'étonne un peu, Olivier.
15:52Quand on regarde,
15:54c'est le manque de lentilles.
15:56On a besoin d'un accessoire
15:58pour pouvoir débuter les semis.
16:00On ne peut pas être
16:02que lentilliculteur.
16:04Déjà, on ne peut pas être
16:06que lentilliculteur.
16:08Dans le quai des charges,
16:10on est obligé d'avoir une rotation.
16:12On ne peut pas faire sur une même parcelle
16:14chaque année que des lentilles.
16:16Les rendements sont tellement aléatoires
16:18qu'on ne peut pas confier
16:20toute l'économie de sa ferme
16:22juste sur la culture de la lentille.
16:24C'est votre produit fin, la lentille ?
16:26Vous êtes seule à Hopé,
16:28sur le territoire de la Haute-Loire.
16:30Nous y tenons parce que c'est un bel emblème.
16:36C'est génial !
16:38Au-dessus de ça, c'est le coffre-fort des lentilles.
16:40Tout notre stockage est à l'étage.
16:42C'est incroyable !
16:44Vous, vous en produisez combien ?
16:46Une bonne année, c'est quoi ?
16:48Entre 2 et 4 tonnes ?
16:504 ou même 5 tonnes.
16:52Quand ça marche bien,
16:54ça peut aller jusqu'à 5 tonnes,
16:56voire même un peu plus.
16:58Est-ce qu'elle a des nuisibles
17:00du point de vue de la culture de la lentille ?
17:02Est-ce qu'il y a des prédateurs ?
17:04Il y a une petite mouche
17:06qui nous embête beaucoup,
17:08qui s'appelle la bruche.
17:10Quand les lentilles sont dans le champ,
17:12elle va pondre ses oeufs dans la gousse.
17:14Seulement, on ne va pas les voir
17:16au moment où on les récolte.
17:18C'est un peu le problème.
17:20Dans quelques mois,
17:22on aura une nuée de petites mouches
17:24qui vont sortir et il n'y aura plus de lentilles.
17:26Comment on traite ?
17:28On ne peut pas traiter au champ.
17:30Il y a des charges interdites.
17:32On n'a pas le droit d'utiliser d'insecticides.
17:34On peut les congeler.
17:36Pendant un mois, vous allez congeler les lentilles.
17:38Ça bouffe de l'énergie.
17:40Ça doit vous coûter cher.
17:42C'est pas neutre.
17:44Mais bon, c'est ça.
17:46Vous risquez de perdre toute la reproduction.
17:48Moi, je goûterai bien.
17:50Je vous ai préparé ça.
17:52Vous avez fait ça ?
17:54C'est gentil, merci.
17:56Je vous cherchais ça.
17:58On est bien reçus.
18:00Avec des petites salotes,
18:02des petits lardons grillés,
18:04une petite vinaigrette.
18:08Parfait.
18:10Ça fait honneur au département.
18:12Clairement.
18:18...
18:24Olivier, c'est formidable.
18:26Mais il y a cette viande d'ici
18:28que je voudrais absolument goûter.
18:30Nous y sommes, Vincent.
18:32Le fin gras du Maison.
18:36Bonjour.
18:38Bonjour Brice.
18:40J'ai peur quand je vois le boucher avec le fusil.
18:42N'ayez pas peur, ça va bien se passer.
18:44Qu'est-ce que c'est ?
18:46C'est un fin gras du Maison.
18:48C'est un bœuf de 4 ans.
18:50456 kg de carcasse.
18:52Il devait faire un peu plus de 950 kg sur pied.
18:54C'est une belle petite bête.
18:56Sympa.
18:58C'est beau.
19:00Persillée à cœur.
19:02C'est quand le gras
19:04rentre dans la fibre biomusculaire.
19:06A la cuisson, c'est ça qui explose
19:08et donne le goût à la viande.
19:10Qu'est-ce qui vous a séduit
19:12dans le fin gras du Maison ?
19:14D'avoir des terres qui sont là-haut
19:16et de voir les éleveurs
19:18comment ils travaillent.
19:20C'est la qualité d'élevage exceptionnelle.
19:22Il y a le respect de l'animal au plus profond.
19:24Vous allez choisir vos bêtes
19:26chez l'éleveur en direct ?
19:28Je choisis mes bêtes sur pied.
19:30Il n'y a personne qui choisit
19:32pour moi ce qui rentre dans mon magasin.
19:34Boucher, ce n'est pas que vendre de la viande.
19:36C'est savoir d'où ça vient et comment c'est fait.
19:38C'est ça le plus important.
19:40Je vends un produit, je ne vends pas de la viande.
19:42Le prix, pour moi, ça n'a jamais été un souci.
19:44Je ne demande jamais un prix à mes éleveurs.
19:46C'est une relation de confiance ?
19:48Chacun.
19:50C'est ma politique.
19:52Je considère que l'éleveur doit vivre de son métier.
19:54Il faut vraiment comprendre
19:56qu'aujourd'hui, il vaut mieux manger
19:58beaucoup moins de viande,
20:00mais manger bon.
20:02Ah, superbe !
20:04Là, on voit que la bête a été bien nourrie.
20:06Parce que ?
20:08Avec l'odeur.
20:10Il n'y a pas de liserés verts autour de la viande.
20:12Le petit liseré vert que vous voyez souvent,
20:14c'est des bêtes qui ont mangé des choses
20:16pas très bonnes, on va dire.
20:18Comme de l'ensilage, des choses
20:20qui n'ont rien à faire dans l'alimentation.
20:22Là, il n'y a aucun ensilage ?
20:24Là, il n'y a rien du tout.
20:26Elle est extrêmement souple.
20:28Allez, j'y replonge.
20:30Où est-ce qu'on est, ici, Olivier ?
20:32Nous sommes ici, aux Estables,
20:34au sommet de Haute-Loire,
20:36au pied du Mont Maisin.
20:38Et nous allons à la rencontre
20:40de Bernard Bonnefoy,
20:42qui est éleveur de fin gras du Maisin.
20:48Voilà Bernard.
20:50Bonjour, Bernard !
20:52Bonjour, bienvenue.
20:54Merci.
20:56On va amener le soleil ?
20:58Il a peu duré,
21:00mais je crois que c'est assez joueur.
21:02Alors, je m'attendais quand même,
21:04Bernard, à voir un peu les vaches
21:06dans les prés, ici.
21:08On n'a pas encore fait la sortie des vaches.
21:10Je vous dis, six mois dedans,
21:12six mois dehors.
21:14On va les sortir petit à petit.
21:16Là, on commence à les sortir.
21:18On est quand même à 1350 mètres d'altitude.
21:20Allez, je vous suis.
21:22Voilà une belle étable.
21:24Quand on rentre dans une étable,
21:26c'est pas pareil.
21:28Elle est acide, ammoniaquée.
21:30Ça sent le foin.
21:32Dans l'appellation fin gras du Maisin,
21:34pendant six mois de l'année,
21:36elle mange évidemment l'herbe
21:38de vos pâturages, ici en altitude.
21:40Et puis, les six autres mois de l'année,
21:42du foin d'ici aussi.
21:44Donc, le même.
21:46En fait, elles vont manger toute l'année
21:48cette herbe de montagne d'altitude.
21:50Une herbe de qualité.
21:52En fait, c'est le terroir qui s'exprime.
21:54De ce fait-là, dans le cahier des charges,
21:56les animaux doivent être nés, élevés,
21:58et engraissés sur le massif du Maisin.
22:00Il me reste un petit peu de foin donné.
22:02On va se rapprocher.
22:04On est arrivé au milieu du service.
22:06Je peux le sentir ?
22:08C'est formidable.
22:10C'est la qualité des pâturages.
22:12Monsieur le sénateur,
22:14c'est quand même un atout exceptionnel
22:16pour la Haute-Loire d'avoir cette AOC
22:18pour une viande.
22:20Ça doit faire un peu des jaloux
22:22C'est une fierté.
22:24C'est un bel emblème pour la Haute-Loire.
22:26Que d'autres départements soient jaloux, peut-être.
22:28Mais nous, on tient effectivement à conserver
22:30cette qualité et cette passion des éleveurs.
22:32Et puis la qualité du foin
22:34que l'on a aussi et qui fait
22:36cette viande si persillée et si emblématique.
22:38Bernard, votre particularité,
22:40c'est de faire du bœuf ici, et pas que de la vache.
22:42On peut en voir un, un beau bœuf du Maisin ?
22:44Un bœuf de 4 ans.
22:46Un bœuf de 4 ans.
22:48Rêveur.
22:50Une belle bête.
22:52Qu'est-ce qu'il fait comme poids ?
22:54Il doit faire 950 kg.
22:56Il n'est pas loin de la tonne.
22:58Il aime bien que je le frotte, comme ça.
23:00Bernard, c'est important le contact avec l'animal,
23:02le contact physique ?
23:04Nous, dans le cahier des charges, c'est marqué
23:06le soin animal est très important.
23:08Bien faire son travail dans une AOP, c'est important.
23:10Le temps est important.
23:12Il y a un truc sur lequel vous êtes un peu chatouilleux,
23:14Bernard, évidemment,
23:16surtout en AOC, c'est les prix de vente.
23:18Qui décide du prix aujourd'hui ?
23:20Dans les AOC, on fait le prix devant l'animal
23:22avec le boucher.
23:24On tape dans la main.
23:26Le boucher, à qui on fait vendre ?
23:28On est en direct.
23:30On n'est pas que sur un produit qui va nourrir le corps,
23:32on est un produit qui peut nourrir l'esprit.
23:34On peut faire allusion aux véganes.
23:36Quand ils viennent sur le territoire,
23:38j'ai l'habitude de dire que tout ce que vous consommez
23:40avec les yeux, c'est le produit de l'élevage
23:42et des éleveurs avec leurs animaux.
23:44Si vous êtes végane, fermez les yeux.
23:46Vous avez vu ?
23:48Vous avez dit le mot végane,
23:50il s'est tourné direct.
23:56Qu'est-ce que tu as prévu ce soir
23:58comme recette ?
24:00Mousserons, très simple, et un petit légume
24:02qu'on adore tous, du jardin, le petit pois.
24:04Allez, c'est parti.
24:06Olivier, tu m'étailles
24:08le plus fin possible.
24:10Et les carottes, on va les couper comme ça,
24:12en biais.
24:16On y va pour les carottes, Régis ?
24:18Tu as raison.
24:20Olivier, on va mettre les carottes d'abord
24:22parce que c'est ce qui est le plus long à cuire.
24:24C'est déjà très joli de couleur.
24:26Ça donne envie.
24:28Régis, ne t'en doutes pas, on va te laisser terminer la recette.
24:30Parce que nous, on a à se parler avec M. le sénateur.
24:32Il ne me reste plus qu'à rajouter les mousserons.
24:34Très bien.
24:36On ne va pas t'embêter,
24:38on va te mettre au bout.
24:40La Haute-Loire, c'est un département
24:42qui, fort malheureusement,
24:44est assez méconnu.
24:46Comment expliquer que les Français connaissent
24:48aussi mal votre département ?
24:50C'est vrai qu'on n'a pas vraiment de particularité.
24:52On n'a pas de production
24:54spécifique,
24:56si ce n'est la verveine du vlai
24:58ou la lentille verte du puits.
25:00Au-delà de ça, on a de très belles choses.
25:02On l'a vu durant cette journée.
25:04Mais effectivement, il faut qu'on arrive
25:06à faire savoir toutes ces richesses
25:08et tous les atouts de notre département.
25:10Peut-être un peu d'enclavement quand même.
25:12Ce n'est pas si facile
25:14de venir au cœur de la Haute-Loire.
25:16Il faut qu'on arrive à desservir dans de bonnes conditions
25:18les principaux centres économiques
25:20de notre département.
25:22Et ça passe par le développement
25:24de zones d'activité, par le développement
25:26d'axes routiers qui permettent
25:28les liaisons plus facilement
25:30d'un secteur à l'autre du département.
25:32C'est vrai que beaucoup d'élus cherchent à rendre
25:34leur commune plus attractive.
25:36Rendre sa commune attractive, c'est bien sûr
25:38permettre à des habitants de s'y installer.
25:40Mais il faut aussi trouver de l'emploi.
25:42Donc il faut qu'on puisse installer
25:44de l'activité artisanale ou industrielle.
25:46Mais c'est aussi avec
25:48l'équilibre de conserver
25:50cette qualité de vie.
25:52Je vous signale quand même que la Haute-Loire
25:54a quand même été élue département préféré
25:56des Français il y a quelques mois.
25:58Devant la Guadeloupe et la Martinique ?
26:00Très nettement, devant les autres départements.
26:02Ah, je vois que le chef a terminé.
26:04Formidable.
26:06Ah oui, c'est bien.
26:08J'ai l'impression qu'on est au nez.
26:10Excellent.
26:14Très léger.
26:16Merci Régis, c'est vraiment délicieux.
26:18Un plaisir de partager.
26:20Comme quoi, ça se mérite de venir en Haute-Loire.
26:22Mais quand on vient, on est récompensé.
26:24C'est pas faux. Et vous savez quoi ?
26:26Manger c'est voter, c'est pareil.
26:28Il faut aller parfois jusqu'au Canal 13
26:30sur la TNT, mais après on est récompensé.
26:32Et vous pouvez regarder aussi sur la plateforme
26:34publixenap.fr.
26:36Tchin tchin !
26:40On en mangerait un peu, hein ?
27:06Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org