L'équipe de France de football, surnommée "les Bleus", est l'équipe nationale qui représente la France dans les compétitions internationales de football.
Ces dernières années, plusieurs documentaires ont été réalisés sur l'équipe de France, offrant un regard intime sur les joueurs et leur préparation.
La Fédération Française de Football (FFF) produit régulièrement du contenu exclusif sur l'équipe nationale, y compris des vidéos en coulisses et des interviews des joueurs.
Ces dernières années, plusieurs documentaires ont été réalisés sur l'équipe de France, offrant un regard intime sur les joueurs et leur préparation.
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00:00Le public du Stade de France rend un vibrant hommage à Hugo Lloris, le capitaine historique
00:15et recordman de sélection chez les bleus.
00:17A ses côtés, Raphaël Varane, Blaise Matuidi et Steve Mandanda.
00:23Les champions du monde 2018, accompagnés ce soir-là de leurs enfants, sont officiellement
00:28à la retraite.
00:29La passation de pouvoir est imminente.
00:35C'est la fin d'une ère.
00:36On a l'impression à ce moment-là que ça bascule vers une ouverture à une autre génération
00:41et la prise de pouvoir de ce qu'on appelle la génération Mbappé.
00:44Pour ce premier match de qualification à l'Euro contre les Pays-Bas, Kylian Mbappé
00:48devient à 24 ans le nouveau capitaine d'une équipe de France, Rajeunie, renouvelée
00:53aux deux tiers en quelques années.
00:55Il n'a pas été capitaine à 18 ans.
00:56Il a vu, il a entendu.
00:59Et il était prêt pour prendre le relais.
01:03Avant tout, c'est un kiff.
01:04Je suis capitaine de mon pays, donc ça, c'est quelque chose qu'on ne peut pas éluder.
01:08Je pense que je vais être un capitaine qui va être tourné vers les autres.
01:12Autour de Kylian Mbappé, de son charisme, de son autorité naturelle et de ses exploits
01:17sur le terrain, émerge une quantité impressionnante de jeunes talents.
01:22On voit qu'il y a du plaisir.
01:25On voit qu'il y a des sourires, de la jeunesse.
01:31Une jeunesse ambitieuse, conquérante, séduisante, mais encore méconnue du grand public.
01:40Ces joueurs ont à peine 25 ans, ont fréquenté les mêmes quartiers, les mêmes centres
01:45de formation, ont été coéquipiers ou adversaires dans leur adolescence.
01:51On se connaît vraiment tous depuis très très très longtemps, même plus longtemps
01:56que certaines personnes ne pensent.
01:59Ce sont des gens qui ont les mêmes délires, qui ont les mêmes puissances d'intérêt,
02:03qui ont grandi dans les mêmes endroits.
02:04Il y a une forme de proximité qui me paraît totalement naturelle.
02:08On est en mission, il faut qu'on essaye d'apporter cette chose au groupe qui va nous permettre
02:13d'aller chercher très très très haut nos objectifs.
02:15Content mais pas content.
02:17De but encaissé, mais content.
02:20Au pied des cités de Villiers-le-Bel, nous serons avec les amis d'enfance de Mike Méliand
02:25qui ont vu cet adolescent turbulent se remettre sur le droit chemin grâce au football.
02:31C'est une anecdote avec Mike, il sait très bien.
02:35Il était mieux.
02:36Nous partagerons le quotidien millénaire de Marcus Thuram.
02:40Personnalité solaire, star des terrains et des tapis rouges.
02:44Tu avais dit sobre.
02:46Tu avais dit sobre.
02:48Retour aux sources pour Youssouf Fofana, joueur au destin hors norme.
02:52Véritable héros aujourd'hui de son quartier, après des années de galères et de doutes.
02:57Fallait que je me dise à moi-même avec du recul que le foot, c'est peut-être pas fait pour tout le monde.
03:03Moi, je ne fais pas partie du pourcentage qui réussit.
03:06C'était avec eux, je prenais l'ERR.
03:09Des nouveaux bleus qui peuvent compter sur le soutien précieux de leur famille,
03:13comme chez les Konathé, fratrie unie et solidaire.
03:17Moi, je me suis, on va dire, entre guillemets sacrifié pour être avec le quotidien et ne pas être tout seul.
03:23Je suis gêné.
03:27Plongée dans la nouvelle vague bleue.
03:48Depuis quelques mois, un attaquant français fait beaucoup parler de lui à Milan, aux abords du stade San Siro.
03:57L'intelligence tactique, ses tirs, je ne m'attendais pas à avoir autant de buts.
04:01À 26 ans, Marcus Turam est l'une des nouvelles stars du Calcio, champion d'Italie avec son club de l'Inter de Milan.
04:10Ce soir-là, dans un stade en fusion, il célèbre le titre remporté seulement 11 mois après son arrivée.
04:17Un moment fort pour Marcus, mais aussi pour son père, Lilian, vainqueur du championnat italien avec la Juventus 22 ans plus tôt.
04:26La photo de famille à fière allure.
04:30Au fond de moi, je me sens très fier.
04:32C'était une saison éprouvante en émotions, avec de nouvelles sensations.
04:37Je n'avais jamais connu autant de victoires dans une saison.
04:40Je n'avais jamais connu une première place au classement, donc plein de nouvelles émotions.
04:47L'Italie, c'est un retour aux sources pour Marcus Turam.
04:51Un pays dans lequel il a vécu toute son enfance, à l'époque où son père jouait à Parmes, puis à Turin.
04:57Et on ne peut pas être joueur de foot, c'est sûr qu'on ne peut pas y échapper.
05:01Le premier souvenir de match, c'était quand j'allais voir mon père jouer à Turin au Stadio delle Alpi.
05:08Les Turam, une saga familiale unique.
05:11Derrière le père champion du monde, il y a les deux fils.
05:15Marcus et Kefren, le Benjamin.
05:18Malgré les réticences du papa à voir évoluer ses enfants dans le milieu du foot,
05:23les deux garçons deviendront professionnels et seront même appelés une fois ensemble en équipe de France.
05:29On a essayé de m'éloigner du foot.
05:31Avant de faire du foot en club, j'ai fait de l'escrime, j'ai fait du judo, j'ai fait de la natation, j'ai même fait du tennis.
05:37Mais au fond de moi, je savais que ce qui m'a apporté le plus de bonheur dans la vie,
05:42c'était d'être sur un terrain avec un ballon et de jouer avec les amis.
05:47Nous retrouvons Marcus dans le centre-ville de Milan, à bord de son van, les yeux rivés sur son téléphone.
05:57Même à distance, Marcus surveille attentivement la carrière de son petit frère, milieu de terrain de Nice.
06:02On est des joueurs de foot, on est des compétiteurs.
06:05Tu regardes les matchs ?
06:06Tous.
06:09Tous, c'est mon idole.
06:13Marcus, lui, pour sa première saison dans un grand club européen,
06:17mesure le chemin parcouru depuis ses débuts dans le foot, dans le jardin familial en Italie, puis en région parisienne.
06:24Si tu y penses bien, je commence dans un club quand j'ai 9 ans.
06:29C'est ce que tu m'avais dit.
06:31Tu t'en rappelles ?
06:35Bien sûr que je me rappelle.
06:38Il y a quelques années, nous avions suivi les débuts du jeune Marcus Thuram à Sochaux lors de sa première saison chez les pros.
06:45Il venait d'avoir 18 ans.
06:47Je pense que c'est ma première apparition à la télé.
06:52Je me rappelle, j'avais une crête.
06:55Je me rappelle très bien.
06:58Le jeune Marcus s'imaginait alors un destin de grand buteur.
07:03Un poste qui colle à sa personnalité, solaire et spontanée.
07:07Je dis souvent que les défenseurs privent les gens de plaisir.
07:11Quand on vient au stade, on veut voir des buts.
07:13Les défenseurs privent les gens de plaisir.
07:15Je veux donner du plaisir aux gens et prendre du plaisir.
07:18J'ai pris du plaisir en marquant et en attaquant.
07:28Mais aujourd'hui, Marcus a une toute autre préoccupation.
07:34Il doit trouver une tenue pour le gala du soir, au cours duquel il recevra un trophée pour sa saison en Italie.
07:41Comme je suis quelqu'un de très organisé, il faut que j'aille chercher une tenue pour ce soir.
07:49J'aime bien trouver mes tenues le jour même.
07:54Ça mène un peu d'excitation.
07:55On est arrivé, je pense.
07:57C'est juste à gauche.
07:59Il est quelle heure ? 16h40, j'avais dit 16h30.
08:04Je me surprends.
08:09Dans quelques heures, Marcus est attendu au Gentleman's Trophy.
08:13Une soirée où les invités doivent être sur leur 31.
08:26Regarde.
08:28Normalement, les gens se vêtent comme ça, tu sais.
08:31Et toi, tu es un peu plus un alien.
08:34Mais tu vas voir, les tenues que Jessica t'a sélectionnées sont très élégantes.
08:40C'est incroyable.
08:42Ce sont des pièces qu'on n'a même pas en magasin. On les a fait venir spécialement pour toi.
08:47C'est sûr.
08:51Ce sont de belles pièces.
08:52C'est peut-être qu'il y a une seule soirée.
08:55Tu sais, j'adore ça.
08:57C'est délicieux.
08:59Mais les gens me jugent quand je mets ça, non ?
09:01Ils vont te juger, ils vont dire que tu es vraiment très beau.
09:04Tu ne connais pas l'italien ?
09:09Tu dois l'essayer. Il est vraiment beau.
09:12Et quand il est porté, c'est dingue.
09:14La mode, l'une des passions de Marcus Thuram,
09:17qui cultive un goût pour les pièces, spectaculaire, avant-gardiste.
09:23C'est beau.
09:25Tu es tellement grand qu'on n'a même pas besoin de le raccourcir.
09:31C'est le look d'Harwell. C'est très fort.
09:34On n'a pas l'habitude de le voir comme ça,
09:36mais je pense que c'est vraiment le bon look pour un événement comme ça qui a lieu en soirée.
09:44Ce look est signé du Californien Rico Wentz,
09:48un designer qui mélange les styles glamour et grunge.
09:51Adepte de la provoque, comme dans ses cabines d'essayage,
09:55où il se met en scène.
09:58Si tu es dans cette position, c'est que ça ne va pas trop.
10:01Pour compléter la tenue, il ne manque plus qu'à Marcus,
10:04qui ne perd jamais son sens de l'humour.
10:07Un dernier accessoire.
10:11C'est trop serré ?
10:15Non, c'est vraiment trop serré.
10:20La mode, ça vient vraiment du côté de ma mère.
10:23Parce que tant petit, je me rappelle marcher dans Paris,
10:27faire les boutiques avec ma mère et la suivre.
10:29Et la voir essayer des habits.
10:31Des fois, elle me prenait des habits.
10:33Je me rappelle du magasin qui m'a vraiment marqué quand j'étais petit.
10:36C'est le magasin Chocolette.
10:39Plein d'accessoires, plein de choses pas communes.
10:42Des téléphones modifiés, des baskets modifiées.
10:46Maintenant, je pense que des magasins comme ça,
10:47on appelle des magasins retail.
10:49Il y en a plein.
10:51Mais à l'époque, Chocolette, c'était un des seuls magasins
10:53qui proposait ce service-là.
10:55Et c'était un de mes magasins préférés quand j'étais petit.
10:58Ok.
11:00Faut marquer le mot, en fait, ce soir ?
11:02Non, à chaque fois qu'on se voit, il faut marquer.
11:05On arrive en sélection ?
11:07C'est la fin, Chedwick.
11:09Et qui a la palme ?
11:11Vous savez tous qui a la palme.
11:13C'est notre ami Jules.
11:15Jules Kunduz.
11:17Il est fort.
11:19En plus, il aime bien la mode.
11:21Quand il va me voir, il va être très fier de moi.
11:24La dernière fois avec la Fontaine, il avait des bottes assez incroyables.
11:27Oui, parce qu'il était en train de pêcher juste avant.
11:34Parce qu'on avait rendez-vous à midi et à 10h, il avait pêche.
11:37C'est pour ça.
11:45Non, c'est ma mère.
11:48Je suis content.
11:50Je suis rassuré.
11:52T'aimes bien la tête ?
11:54Toi, tu montes.
11:56Tu les emmènes ou tu veux qu'on te fasse livrer ?
12:00Ils sont en train de tout te préparer, là.
12:11Tu as filmé ça, la caméra ?
12:17Oui.
12:24La soirée approche et le moins que l'on puisse dire,
12:27c'est que la tenue choisie par Marcus va faire sensation.
12:33Ça me fait peur.
12:42Assailli par les photographes et les fans dès son arrivée,
12:44il mesure à quel point sa cote de popularité est forte en Italie.
13:08Oui, monsieur, c'est bien, c'est rien.
13:10Viens-y.
13:14Oh !
13:17Tu avais dit sobre.
13:19Tu avais dit sobre.
13:22T'as grandi ou quoi ?
13:24Ce sont les chaussures.
13:26Montre un peu.
13:30Le Gentleman Trophy est une soirée qui réunit tout le gratin du football lombard.
13:35Adriano Galliani, dirigeant historique du Milan AC
13:39et ex-bras droit de Silvio Berlusconi,
13:40ou Lotharo Martinez, star argentine de l'Inter Milan, assis à la table de Marcus.
13:46Hasard du calendrier, c'est ce soir-là que Didier Deschamps
13:50annonce sa liste des joueurs retenus pour l'Euro.
13:55Alors ?
13:57Je suis dedans, très content, immense fierté, un bonheur
14:00et j'espère qu'on fera le maximum.
14:02Qu'est-ce qu'il t'a dit, Lotharo ?
14:04Il m'a félicité. Il me chanterait en me disant que je n'allais pas être dans la liste.
14:07Quand il m'a vu, il m'a félicité.
14:08Donc là, c'est bon, la soirée devient plus légère aussi ?
14:11Oui, c'est une bonne chose de faire déjà.
14:15Sa présence dans la liste confirmée, Marcus peut recevoir l'Esprit Léger,
14:20le trophée du plus beau but de la saison.
14:23Un but inscrit face au rival du Milan AC
14:26et son coéquipier en équipe de France, Mike Maignan.
14:31En club, Marcus Thuram a atteint tous ses objectifs.
14:34Il se tourne désormais vers l'équipe de France et l'Euro,
14:38avec beaucoup d'ambition.
14:41Je me sens grandir dans cette équipe de France avec d'autres joueurs de mon âge aussi.
14:46C'est une nouvelle génération qui arrive et on va essayer de faire le maximum.
14:55Il y a des étapes à franchir.
14:57Marcus en a passé cette année d'importante en étant à l'Inter de Milan.
15:01L'équipe de France aussi, par rapport à quand il est arrivé aujourd'hui,
15:05évidemment, il est capable de faire plus de choses.
15:13C'est maintenant qu'il doit marquer les esprits français.
15:16C'est son heure, c'est maintenant.
15:18Ambitieux et déterminé à marquer de son empreinte cet Euro,
15:22Marcus Thuram peut compter sur son ami Kylian Mbappé
15:25pour briller au sein de l'attaque française.
15:27En quelques années, par ses performances sportives et son charisme,
15:31le capitaine des Bleus a changé le visage de son équipe.
15:46Il a les punchlines, les codes pour toucher ses partenaires avec des phrases très précises.
15:52C'est le patron de cette équipe de France.
15:54Il pèse sur toutes les décisions sportives, extrasportives.
15:58Donc, c'est le patron de cette équipe de France, clairement.
16:01Quel président de fédération ne serait pas heureux d'avoir le meilleur joueur du monde dans son équipe ?
16:06Quand vous êtes un grand joueur, il peut y avoir un côté parfois plus individualiste,
16:10mais en devenant capitaine, il a épousé encore plus largement le collectif de cette équipe
16:16et on est devenu encore plus le leader, avec des responsabilités nouvelles.
16:21Des responsabilités et une influence qui dépassent les normes.
16:25Kylian Mbappé dispose de puissants réseaux dans le monde du sport, des médias et de la politique,
16:31et n'hésite pas à exprimer publiquement ses désaccords lorsque la cause lui tient à cœur.
16:36C'est quelqu'un qui avait engagé une forme de combat à distance avec Noël Legrette,
16:40notamment quand Noël Legrette avait tenu des propos et des obligations à l'égard de Zinedine Zidane.
16:45Zidane, c'est l'arbre de l'équipe de France.
16:48C'est l'arbre de l'équipe de France.
16:50C'est l'arbre de l'équipe de France.
16:51C'est l'arbre de l'équipe de France.
16:53C'est l'arbre de l'équipe de France.
16:55Zidane, c'est la France. On ne manque pas de respect à la légende comme ça.
16:59C'est lui qui avait notamment engagé ce combat sur le sponsoring,
17:02sur la répartition des droits individuels sur le sponsoring.
17:06C'est quelqu'un qui était extrêmement engagé sur toutes ces thématiques-là
17:09et qui avait pris un poids absolument considérable dans le foot français et de manière générale en France.
17:13Sous l'impulsion de leur capitaine, c'est toute une génération de joueurs
17:17de joueurs qui ne craignent plus de s'engager sur des sujets de société et à partager des opinions sur les réseaux sociaux.
17:24Ils ne sont pas déconnectés de la réalité. Après, à travers les réseaux et autres, oui, ils touchent beaucoup de personnes.
17:33Ils sont à l'initiative, comme ça a été le cas dernièrement par rapport au harcèlement scolaire où ils ont fait une vidéo collective.
17:41C'est une très bonne chose. On ne les a pas obligés ou quoi que ce soit.
17:46Normalement, quand tu vas à l'école, tu y vas avec plaisir.
17:49Oui, tu retrouves tes potes et tes amis.
17:52En parler, ça ne va pas aggraver le problème. Au contraire, ça peut le régler.
18:00Je vois des jeunes qui sont pleinement dans la société.
18:03C'est des jeunes qui sont en phase avec les jeunes du même âge qu'eux, qui sont engagés.
18:11Et donc, de ce point de vue-là, qui sont prêts à prendre des positions, entre guillemets, dans les débats publics.
18:18Et donc, moi, je leur laisse une totale liberté d'expression.
18:21Ce sont des gens qui n'ont pas peur de prendre des positions et d'avoir des gestes forts.
18:26Beaucoup plus que leurs prédécesseurs.
18:28Quand on voit les prises de position très claires de Kylian Mbappé, de Jules Koundé sur plein d'autres sujets, il faut saluer ce courage aujourd'hui.
18:36Parce que c'est une forme de courage de le faire.
18:39Et la fédération va savoir faire fructifier le capital sympathie de cette nouvelle génération de joueurs aussi talentueuses qu'attractives.
18:47Un contrat de plus de 100 millions d'euros par an a été conclu au printemps dernier avec l'équipementier Nike, quasiment le double du précédent record.
18:58Parmi la nouvelle génération de l'équipe de France, il y en a un qui a su s'imposer comme un leader.
19:08C'est quelqu'un qui, dans cette nouvelle génération, a une voix qu'il porte indéniablement.
19:13Quand il parle, tout le monde écoute. C'est un grand sage, je dirais. Un grand sage et avec du leadership.
19:20C'est extrêmement rare dans le football mondial de croiser des personnalités comme celle-ci.
19:25Ce joueur au profil rare, c'est Ibrahima Konate, 25 ans, l'un des nouveaux visages de l'équipe de France, devenu en quelques années une référence mondiale au poste de défenseur.
19:38Une personnalité à part dans le monde du football, qui a grandi à l'est de Paris, tout proche de la place de la République.
19:46Le mieux placé pour nous raconter ce parcours singulier, c'est son grand frère, Sikou.
19:54Rien n'a changé. Rien n'a changé. On est au dernier étage. Là, il y a tous les balcons au sixième.
20:00Sikou revient sur les traces de leur enfance, là où tout a commencé, au pied du 4 pièces qu'habitait la famille Konate au début des années 2000, dans le quartier de La Roquette.
20:11Entouré par sa fratrie, Ibrahima reçoit une éducation où le football n'est pas au centre des préoccupations, loin de là.
20:19Il ne pense même pas au football à ce moment-là. Le but de mes parents, c'était de réussir leur éducation.
20:23C'est de la montrer aux yeux de tout le monde, c'est d'avoir un bon comportement, de ne pas me prendre la tête avec les gens et d'être joyeux, souriant, toutes les choses positives de la vie.
20:37Ibrahima, c'est le dernier des frères. Après, il y a la petite sœur qui est arrivée. Dans les familles nombreuses, comme tout le monde le sait, on n'a pas d'intimité.
20:44Après, c'est quelque chose où on vit bien avec. C'est le chat d'en bas. Il n'a pas changé. Il est toujours là, il dort. Je ne sais même pas à qui il appartient.
20:55Une enfance modeste, dans laquelle naît très tôt une forte ambition de réussir.
21:00L'école où Ibrahima faisait du frisbee, c'est cette école-là. C'est ici, l'école primaire où il était.
21:07A l'école primaire, puis au collège Voltaire, les classes populaires côtoient la bourgeoisie parisienne. Une mixité sociale qui façonnera la personnalité d'Ibrahima.
21:18J'ai des amis proches, ou même des connaissances, eux qui habitent vraiment dans des grandes cités.
21:24Malheureusement, ils sont toujours enfermés. Ils voient tout ce qui se passe dans leur cité. Ils ne vont pas voir ailleurs. Ils n'arrivent pas à sortir, voir ce qui se passe en dehors.
21:31Alors que quand on est mélangé avec toutes les classes sociales, on peut en arriver là, on peut faire ça. Et ça, ça peut donner de l'ambition pour avancer, pour évoluer.
21:42A Paris, les terrains de foot et les espaces verts sont rares, notamment dans le 11e arrondissement, l'un des plus bétonnés de la capitale.
21:51Pour jouer au foot, l'un des seuls endroits se situe dans un petit square, au bout de la rue des Conaté.
21:57Le square de la raquette, c'est vraiment toute mon enfance. C'est là-bas que j'ai fait mes premiers gestes techniques, on va dire. Et c'est là-bas que j'ai commencé à jouer au foot.
22:10Des débuts au square, puis au Paris FC, où le jeune Ibrahima comprend qu'il possède des qualités naturelles pour le football.
22:18Mais ses frères, qui ne s'intéressent pas encore à sa carrière, sont toujours là pour lui rappeler certaines règles.
22:25Je me rappelle d'une histoire, un jour, j'étais vraiment énervé contre lui, c'est qu'il avait un match au Paris FC, il avait fini son match.
22:32Et à cette époque-là, je croyais qu'il aimait trop le foot, c'était grave. Il est venu directement ici.
22:37Et j'étais grave énervé contre lui, je suis venu, je l'ai tiré vraiment.
22:41Je rentre d'abord à la maison, je vois les parents, bonjour, je suis là, j'ai fini.
22:45Mange un petit truc et tu viens au square. Voilà, il n'y a pas de problème, tu viens au square, moi je suis là, il n'y a pas de souci.
22:49Je faisais en sorte qu'ils aient aussi une bonne éducation.
22:54Sinon, on n'est pas derrière nos petits frères ou la famille, on ne sait pas ce qui peut se passer.
23:03Moi, j'allais à l'entraînement tout seul, je prenais le métro de temps en temps, mes frères me déposaient.
23:08Mais il n'y a jamais eu cette question après les entraînements. Alors, ça s'est passé comment ton entraînement ? Non.
23:13On n'était pas là à lui mettre la pression. Oui, aujourd'hui, il faut que tu mettes deux buts, c'est comme ça.
23:16Ou aller voir les matchs, te créer dessus comme certains parents ou certains frères et sœurs font aujourd'hui actuellement.
23:22En aucun cas, il n'y avait cette idée de se dire, on va le mettre dans le foot pour qu'un jour il soit professionnel.
23:29C'était par pur plaisir de base.
23:31Monte tes talents, kiffe ton moment, aime ton moment.
23:35Et si maintenant les choses commencent à devenir sérieuses, là on va commencer à un peu plus parler.
23:40Les choses sérieuses commencent à Sochaux, dans le Doubs.
23:43Au sein du prestigieux domaine du bâneau de Ceylon-Cours, ancienne propriété de la famille Peugeot.
23:51Eric Elie est le formateur historique du club.
23:57Vous, vous restez là, le mec il prend le bâneau, il se retourne. Il faut aller le chercher.
24:02C'est lui qui accueille et prend sous son aile le jeune Ibrahima, qui s'installe dans sa nouvelle chambre d'apprenti footballeur.
24:12Celle où était Ibra, si vous regardez sur la gauche, les deux dernières années au-dessus des volets fermés.
24:20A Sochaux, Ibrahima Konate croisera la route d'un autre espoir français, Marcus Thuram, de deux ans son aîné.
24:28Entre les murs de ce château chargé d'histoire, la sélection parmi les jeunes joueurs est impitoyable.
24:35Seule une poignée atteindra chaque année le niveau professionnel.
24:38A 15 ans, loin de sa famille et de Paris, l'adolescent se prépare à changer de vie.
24:45Fallait que je me prépare psychologiquement à aller dans un centre de formation, à quitter ma famille, donc là les enjeux sont différents.
24:52On part sur la pointe des pieds, c'est clair, car beaucoup d'appréhension, on ne sait pas comment ça va se passer.
24:57On ne connaît pas le niveau des joueurs, mais on sait qu'il va être élevé, beaucoup d'exigences.
25:00Quand j'arrive là-bas, dès les premiers mois, en toute humilité, je sais que je vais être pro.
25:06Ouvre !
25:09C'est rangé, Adrien nous range.
25:12Ouvrez les volets.
25:14Pendant trois ans, il partagera sa chambre avec son inséparable copain de promo, Brian Lasme, futur attaquant du championnat allemand.
25:22Fais ton lit !
25:26Ils étaient là, Brian et Ibra, la chambre n'était pas disposée comme ça, ils avaient mis les deux lits comme ça, l'un à côté de l'autre.
25:35Parce qu'ils ne se quittaient jamais.
25:39Eh ouais mon petit !
25:41On devrait l'appeler acheter une Conate.
25:44C'est un exemple Ibra ?
25:46Oui, c'est un exemple, ça fait plaisir.
25:48Ça fait plaisir d'avoir sa chambre, on voit qu'on peut aller loin dans le football, tout le monde a sa chance d'aller.
26:02C'est les grands enfants.
26:05A Sochaux, une relation forte et affective s'est nouée entre Ibrahima et Eric Kelly.
26:11Le formateur a conservé précieusement le premier maillot professionnel porté par Conate lorsqu'il avait 17 ans.
26:19Donc parmi les maillots que j'avais, j'ai retrouvé celui d'Ibrahima.
26:23Ibra revendiquait le statut, mais Ibra ici c'était le chef.
26:30Le chef de sa promo, de tous ses coéquipiers.
26:34Quand il était chez les plus anciens, c'était la référence pour tout le monde.
26:39Je pense que c'était le chef de l'internat.
26:43Non, c'était le chef de l'internat.
26:46J'ai essayé de créer, avec des amis à moi, une colonie de vacances à long terme.
26:53C'est de se dire, les gars, on est tous dans le même bateau, on est là trois ans, ça ne va pas être facile.
26:59Mais venez, on essaie de kiffer chaque jour qu'on vit au quotidien.
27:03Son leadership naturel et ses qualités athlétiques exceptionnelles ont marqué les esprits à Sochaux.
27:09Là, j'ai retrouvé le tableau des premiers tests physiques de la promotion d'Ibrahima.
27:15Si on prend en vitesse, il a les meilleurs tests sur 10 mètres, 20 mètres, 40 mètres.
27:22En détente, il est dans les meilleurs alors qu'il est déjà grand.
27:25Avec l'expérience, tu sais reconnaître le potentiel pour le haut niveau ou les limites pour le haut niveau.
27:29Mais là, tu te dis, attention, il y a du potentiel.
27:34Mais à 18 ans, coup de tonnerre, Ibrahima refuse de signer professionnel à Sochaux et se brouille avec Eric Elie.
27:42Avant de partir, le jeune joueur lui écrit une lettre pour lui expliquer son choix.
27:47Ce sera le dernier échange entre eux.
27:54La suite de la carrière de Konaté se passe à Leipzig, en Allemagne.
27:59Sikou le suit et met sa propre vie de jeune entrepreneur entre parenthèses pour veiller sur son jeune frère.
28:06On aurait pu le laisser partir tout seul et juste attendre que les choses se passent.
28:10Mais non, on est là, on est ses frères, on l'a toujours suivi, on a toujours été avec lui.
28:15Et c'est pour ça que c'est moi, je me suis sacrifié pour être avec lui au quotidien et ne pas être tout seul.
28:21À Leipzig, il y avait certains joueurs qui s'étaient tout seuls.
28:24Tu rentres dans l'entraînement, tu es tout seul.
28:26C'est bien de parler avec la famille au téléphone, mais quand on a une présence physique, c'est vraiment différent.
28:31Et je pense que ça, ça l'a énormément aidé dans l'évolution.
28:36Leipzig pendant 4 ans, avant un transfert à Liverpool à l'été 2021, contre 40 millions d'euros.
28:42Ibrahima Konaté s'est installé dans la hiérarchie des meilleurs défenseurs européens.
28:47Vice-champion du monde avec les Bleus, il fait partie, à 25 ans, de cette nouvelle génération de joueurs.
28:53Ultra compétiteur et en quête d'un premier trophée en sélection.
28:58C'est vrai qu'avec Mike Maignan, on s'envoie beaucoup de messages.
29:01On se dit toujours, ouais, on est en mission.
29:03Quand on arrive en sélection, il faut que nos mentalités, il faut qu'on essaye d'apporter cette chose au groupe
29:09qui va nous permettre d'aller chercher très très très haut nos objectifs.
29:17Mike Maignan, une autre forte personnalité, mais discrète.
29:21Une figure montante du vestiaire, qui a longtemps attendu son heure, dans l'ombre.
29:28Sa voix pèse parce qu'il parle peu et il parle bien, il parle juste.
29:33C'est quelqu'un qui n'hésite pas à parler de la même manière à Kylian Mbappé, à Griezmann, à Daio Pamecano ou aux dernières arrivées.
29:40Et ça, dans un vestiaire, c'est rare.
29:43Un jeune homme qui a grandi dans les quartiers sensibles, en banlieue parisienne, là où il s'est forgé son caractère.
29:51Le milieu de la rue, il ne fallait pas se laisser marcher sur les pieds et ça, Mike, il n'y avait pas de problème.
29:57Tu me cherches, tu me trouves. Il n'y a pas de soucis.
30:05Qui est Mike Maignan, le successeur tant attendu d'Hugo Lloris ?
30:10Une partie des réponses se trouve au cœur des carreaux, à Villiers-le-Bel.
30:13Au début des années 2000, cette commune du Val-d'Oise est le théâtre de violences urbaines, à l'époque où le jeune Mike débarque de Guyane avec sa maman et ses soeurs, à 8 ans.
30:24Les conditions de vie sont précaires, les conflits entre bandes rivales, fréquentes.
30:29Voilà, redchaussée, redchaussée à gauche.
30:34Bradley, un ami d'enfance, et Nicolas, qui joue au foot avec Mike, se souviennent de se rendre parfois au club.
30:41La boule rentre.
30:43Ouais, à l'époque, c'était tendu.
30:46Fallait vouloir jouer au foot pour aller à l'entraînement.
30:51C'est une époque où il y a les embrouilles du quartier.
30:54Moi, je me souviens d'une fois où Mike m'a sauvé d'une belle galère où j'allais être, où justement, il était assez apprécié ici.
31:01Où il est venu dire aux gens, écoutez, vous n'allez pas le toucher, il n'est pas dans les histoires.
31:08On est là pour le foot, quoi.
31:09À ce moment-là, j'ai senti que vraiment, écoute, on est dans la même équipe, on est ensemble, quoi.
31:15Ce n'est pas un suiveur, ce n'est pas...
31:17Voilà, c'est ça, c'est ça.
31:19C'est quelqu'un qui...
31:21C'est ce qu'il veut, quoi.
31:23Il a toujours été réfléchi, en plus.
31:25Je ne suis pas le troupeau, quoi.
31:27Ce n'est pas un suiveur.
31:29Mike, un tempérament entier, affirmé, hérité de cette enfance écorchée et de sa mère, qui l'élève seul.
31:35L'accompagnatrice numéro un, c'était elle.
31:37Et on était carrés avec elle.
31:40Elle était super gentille.
31:42On la kiffait tous.
31:44Mais on savait qu'avec elle, il fallait être carrés, sinon on allait se remenacer comme si on était son fils.
31:50Il a pris sa mère, comme je vous ai dit.
31:54Quand c'est non, c'est non.
31:56Quand c'est bon, on y va, il n'y a pas de souci.
31:59À l'époque, le jeune garçon peut compter sur la bienveillance d'un homme qui va bouleverser sa vie.
32:04Oui, Mike.
32:06Toujours la même voiture depuis 20 ans.
32:09Tu comptes si tu me l'achètes une ?
32:13Romain Damiano, 49 ans.
32:16Son premier entraîneur à la jeunesse sportive de Villiers-le-Bel, le club de foot de la ville.
32:21Mike Mégnan, sa capuche blanche et son sourire lumineux est, dès ses débuts, un phénomène sur les terrains.
32:27Attaquant d'origine, puis gardien, c'est un diamant brut qu'il faut encadrer, canaliser.
32:33Bien plus qu'un éducateur, Romain se mit en mentor, en père de substitution.
32:39On a beaucoup de relations avec la maman, comme elle travaillait beaucoup.
32:43Dès qu'il partait un petit peu en cacahuètes, elle m'appelait pour resserrer un peu la vis.
32:51À 12 ans, Romain Damiano est devenu l'un des meilleurs footballeurs du monde.
32:56À 12 ans, le jeune gardien tape dans l'œil du Paris Saint-Germain.
33:00Mais les mauvais bulletins scolaires refroidissent les recruteurs parisiens.
33:04Son avenir ne tient qu'à un fil.
33:07Paris décide de prendre Mike, mais le comportement scolaire est tellement difficile, sur les bulletins,
33:18qu'ils se disent, est-ce qu'on prend le risque ou pas ?
33:22Mike, on te laisse un an, tu restes habillé.
33:27Le mercredi et une autre fois dans la semaine, moi ou d'autres personnes l'emmener au PSG pour faire des spécifics gardiens.
33:33Et si ton comportement, si tes notes s'améliorent, tu signes et c'est parti, l'aventure commence.
33:40Et là, remplir le contrat, plus, plus.
33:43Si le futur gardien des Bleus prend son destin en main, c'est qu'il est guidé par une féroce envie de réussir
33:48et l'obsession de mettre sa famille à l'abri.
33:52Bourreau de travail, perfectionniste, il franchit une à une toutes les étapes de la formation du PSG.
34:05Quand il était en vacances avec le PSG, il venait là tout le temps, parce que toutes les vacances étaient ouvertes.
34:10Des fois, il y avait Rabiot, il y avait l'équipe MB, Coman.
34:13Il venait et il se faisait des petits tournois avec les autres du quartier.
34:19De ses 15 à 18 ans, Mike Maignan noue ses premières amitiés avec les futurs joueurs de l'équipe de France.
34:27Adrien Rabiot, Presnel Kipembe et Kix Lecomane.
34:32Dix ans plus tard, il est titulaire au Milan AC et gardien numéro un de l'équipe de France.
34:38Magic Mike, son surnom en Italie, semble au sommet de sa carrière.
34:48Mais l'enfant des carreaux reste toujours connecté à Villiers-le-Bel.
34:57Et il n'a pas oublié ce qui a fait de lui un champion.
35:00Lui, l'ancien ado turbulent, récompense désormais les collégiens les plus méritants de sa commune.
35:06En juillet, en fin de saison, on leur a promis que s'ils ramenaient des bonnes notes, des bons bulletins,
35:12qu'ils les amenaient voir un match à Milan.
35:15C'était le Milan Inter.
35:18C'était incroyable, je ne suis jamais allé là-bas longtemps.
35:21San Siro.
35:27Sur 700 élèves de Villiers-le-Bel, les 11 meilleurs ont été invités par l'international français à Milan, dans son club.
35:37Comme Oumar, en classe de sixième.
35:39On est resté deux jours quand même là-bas.
35:42J'ai vu Mike, Raphaël Laho, Olivier Giroud, Théo Hernandez, plein d'autres joueurs.
35:49Oumar et ses amis ne sont pas prêts d'oublier le geste de leur idole, qui leur a même fait une promesse.
35:55Pour continuer, même si on est parti à Milan, pour avoir quand même des bonnes notes, etc.
35:59Pour imaginer, parce qu'en plus, il nous a dit, il y a quelqu'un qui lui a posé la question,
36:03s'il gagnait l'euro, il nous ramenait à Clairefontaine, il a dit, s'il gagne l'euro, peut-être il va nous ramener à Villiers-le-Bel.
36:10C'est vrai, il a vraiment dit ça.
36:19Oumar suivra avec intérêt le parcours des bleus à l'euro, en espérant que la promesse de Mike Méliand puisse se réaliser.
36:27Comme le gardien français, d'autres joueurs sont restés très attachés à leur quartier d'enfance.
36:34A Paris, quartier Riquet, dans le 19e arrondissement.
36:40En fait, ma vie, elle est dingue, je crois qu'on peut faire un film.
36:44Le milieu de terrain des bleus, Youssou Fofana, s'avance vers un moment grandiose.
36:50Toutes les personnes qui ont le casque, enlevez-les, parce que là, ça va crier fort.
36:54Le temps d'une journée, l'international français a quitté le Fast de Monaco, où il réalise une brillante saison,
37:00pour revenir au milieu des siens, où des milliers d'enfants l'attendent et l'encerclent dès son arrivée.
37:09Toi, j'entends toujours ton message.
37:12Mais c'est toi le messageur, il m'a dit.
37:16C'est notre champion, c'est notre champion.
37:19Monsieur Fofana, c'est trop fort, c'est trop fort.
37:22C'est comment ?
37:24Tu es un papé, tu es un papé.
37:27Ok, c'est bon.
37:29Je vais vous demander un tonnerre d'applaudissements.
37:33Le joueur de Monaco se trouve au pied de l'immeuble où il a grandi, comme s'il était encore chez lui.
37:39Le joueur de Monaco se trouve au pied de l'immeuble où il a grandi, comme s'il était encore chez lui.
37:53Là, ça sonne mieux que le vélodrome.
37:56Franchement, c'est incroyable d'être accueilli comme ça.
37:59Ça fait vraiment plaisir, ça montre que tu fais du bon boulot, même si tu es loin du quartier.
38:05Et d'être accueilli comme ça, même si on ne revient pas tout le temps, c'est beau, c'est fort.
38:09Ils pensent à moi, et on joue aussi pour eux quelque part.
38:14Chaque année depuis cinq ans, une association qui aide les enfants à sortir de la précarité
38:19organise ce tournoi de foot entre les différents quartiers du 19ème.
38:25Dont les parrains sont Youssouf Fofana, Moussa Diaby, l'attaquant d'Aston Villa,
38:31et Amin Harit, milieu offensif de l'Olympique de Marseille.
38:35Les trois joueurs professionnels sont tous originaires de cet arrondissement,
38:39le plus pauvre de la capitale, au sein duquel 40% de la population a moins de 25 ans.
38:46Vous pouvez voir les tours, etc.
38:48Quand vous voyez ça, normalement, ce n'est pas toujours des choses agréables à voir.
38:53Mais on essaie de rassembler un maximum de jeunes pour leur éviter qu'ils fassent des bêtises à l'extérieur.
38:59Et je pense que ça les arrange eux et aussi les parents.
39:01Pour montrer aux jeunes que si on a un rêve dans la vie, que ce soit sportif,
39:09l'école ou un rêve par rapport à un métier, que tout est possible et que ce n'est pas interdit de rêver.
39:15Les trois joueurs avaient l'habitude de se rejoindre sur ce terrain lorsqu'ils étaient enfants et adolescents.
39:22C'est la première fois que je rentre ici.
39:25Je ne suis jamais rentré ici. Je ne savais pas qu'il y avait des douches au stade.
39:28Monsieur le maire, le stade, c'est trop petit.
39:34Là, on confirme.
39:36Là, vous confirmez. C'est trop petit.
39:38Vous faites de l'entraînement, c'est un problème.
39:40C'est un prix de l'ampleur. C'est trop petit.
39:42C'est clair.
39:44Ça vous fait quoi de voir trois enfants qui se mêlent ?
39:47On est très fiers. Ça fait plaisir à tous les jeunes des quartiers.
39:50Il y a une belle énergie, on le voit. Il y a une belle vitalité, on la voit.
39:54Donc, il faut qu'elle soit mise au profit de projets positifs qui font avancer tout le monde,
39:59qui font grandir tout le monde et pas pour se mettre sur la gueule.
40:04Merci beaucoup.
40:08Donner de sa personne, s'investir pour les enfants de son quartier.
40:12Youssouf Fofana prend son rôle de modèle et de grand frère très au sérieux.
40:16Toi, t'as pris quelle équipe ?
40:18Moi, je suis les rouges.
40:20C'est moi votre coach.
40:21Faites comme depuis le début, ne changez rien.
40:33Pourtant, derrière les sourires, la vie de Youssouf Fofana aurait pu être totalement différente,
40:40loin des paillettes et des flashs.
40:46Porte de Pantin, Paris Nord, là où tout a commencé.
40:50À l'Espérance, le premier club de Youssouf Fofana.
40:57L'anecdote veut que mon petit frère me dise, le voisin qui joue en bas, il est fort et tout.
41:02Il avait 5-6 ans, je descends, je le regarde.
41:05Et après, je vais voir ses parents, je lui dis, il faut qu'il vienne jouer au club.
41:07Donc, c'est mon frère qui me le ramène.
41:09Il m'a dit, tu le ramènes en vélib, sur le vélib.
41:11Après, j'ai un peu oublié, etc.
41:13Et l'aventure de Youssouf à l'Espérance, elle a commencé comme ça.
41:16Il ne vous a pas dit, sur son vélo, il me mettait la barre entre le guidon et la selle.
41:22Il me mettait là, il faisait exprès de passer sur les pavés.
41:24Parce que c'était dur, après je faisais...
41:33Dès ses 5 ans, le jeune Youssouf évolue avec un certain Moussa Diaby,
41:38son futur coéquipier en équipe de France.
41:41Les deux ados sont de véritables pépites,
41:42que va accompagner un homme, éducateur et grand frère à la fois, Loss.
41:49Moi, ma vie, c'était vraiment dédié à eux.
41:52C'était vraiment pour les accompagner.
41:54Moi, quand je suis ici, et quand il y a un petit parc,
41:57en fait, je les sauve du quartier.
41:59Moi, c'est ça mon objectif, c'est qu'ils sortent du quartier.
42:01Youssouf, intègre à 13 en Clairefontaine,
42:04persuadé que sa voie est désormais toute tracée.
42:07Dans cette structure d'excellence,
42:09qui forme les plus grands champions,
42:10où tout est pris en charge,
42:12son avenir loin des quartiers se dessine.
42:15Mais durant ces deux années de pré-formation,
42:18l'adolescent est peu assidu, insuffisamment impliqué,
42:22et parfois rebelle avec ses éducateurs.
42:25Résultat, aucun contrat ne lui est proposé au sortir de l'INF,
42:29lorsqu'il a 15 ans.
42:31Ses copains de promo signent dans les clubs pros,
42:33lui, repart de zéro,
42:35et rentre au quartier retrouver ses amis d'enfance,
42:37dont Cheryl.
42:39À ce moment-là, on sait qu'il rentre de Claire,
42:42et que c'est terminé.
42:44Et que là, du coup, il faut chercher un club dans la région,
42:47et qu'il faut chercher une école, etc.
42:49Ça, c'était violent, ça.
42:51Tout ça, on est là,
42:53parce qu'on est posé sur un canapé,
42:55on se dit, mais du coup, là, on va faire comment ?
42:58On commence par où ?
43:00C'est niveau scolaire et niveau club,
43:02là, c'est pas que sur le foot.
43:04Désabusé, il signe à la J.A. Drancy,
43:05un club amateur de Seine-Saint-Denis.
43:08Clairefontaine et le monde pro
43:10semblent déjà bien loin.
43:14J'ai pris une baffe,
43:16du jour au lendemain,
43:18tu te retrouves
43:20sur des terrains un peu perdus,
43:22et tu joues,
43:24et tu sais pas ce que tu fais là.
43:27Ouais, c'était...
43:31Ouais, c'était chaud, chaud, chaud, les gars !
43:33J'étais en bas, en bas, en bas.
43:36À 17 ans,
43:38après deux années de doute,
43:40il est tout proche d'arrêter le foot
43:42pour se consacrer à son année de terminale.
43:44Ça, c'est mes amis de la galère.
43:46J'étais avec eux, je prenais le RER.
43:49Un changement d'entraîneur à Drancy
43:51va relancer sa carrière.
43:53Avec ses coéquipiers,
43:55Youss retrouve le plaisir de jouer.
43:58Ah ouais.
44:00Dis-moi pas, t'as montré le selfie.
44:02C'est le selfie.
44:04Genre, je viens juste de sortir, c'est ça ?
44:06Je viens juste de sortir.
44:08On est comme ça.
44:10Elle est dingue, cette époque.
44:12Frère, on est sur le terrain,
44:14on fait des shootings.
44:16À Drancy, à la mi-temps,
44:18le coach, il avait rien à dire tout le temps.
44:20Il y avait déjà des 4, des 5-0.
44:22Il disait, bon, bah, continuez.
44:26L'année de son bac, tout bascule.
44:28Il y a un an,
44:29l'année de son bac, tout bascule.
44:31Il signe en cours de saison
44:33un contrat stagiaire à Strasbourg,
44:35puis un contrat pro les mois suivants.
44:37Trois années en Alsace,
44:39avant de rejoindre la S Monaco.
44:41Tu m'utilises dans FIFA toi-même, espèce de mytho va ?
44:43Bah oui !
44:45Espèce de mytho va.
44:47Arrête de mentir, tu prends jamais Monaco.
44:49Il intègre les équipes de France Espoir,
44:51puis la sélection de Didier Deschamps.
44:59Dans les quartiers populaires de Paris,
45:01à la Côte d'Azur,
45:03le destin de Youssouf Oufana n'a tenu qu'à un fil.
45:05Un parcours qui lui rappelle sans cesse
45:07les réalités de la vie,
45:09malgré son nouveau statut,
45:11la gloire et les salaires à six chiffres.
45:13Il a dû travailler.
45:15Il a été livreur de pizzas
45:17pour aller chercher ses petits soins d'argent de pauvres,
45:19tu vois.
45:21Et ça, je pense, ça l'a fait grandir aussi.
45:23Je ne suis peut-être pas
45:26un humain normal aujourd'hui,
45:27mais j'ai grandi normalement.
45:29Quand j'en parle avec des jeunes du vestiaire à Monaco,
45:31ils ne savent pas ce que c'est un carnet de correspondance.
45:34Ils ne savent même pas ça ressemble à quoi un lycée,
45:36comment ça se passe à l'intérieur.
45:38Ils ne savent pas ce que c'est des surveillants,
45:40une CPE, enfin...
45:42Oui, ils ne savent pas !
45:44Ils ne savent pas, clairement !
45:46Clairement, ils ne savent pas.
45:48Youssouf Oufana sait qu'il revient de loin.
45:50Cela en fait une personnalité à part
45:52dans le monde du foot.
45:54Un milieu où les jeunes
45:55réservent parfois
45:57de belles histoires humaines.
45:59Petit pont ?
46:01Vas-y, petit pont !
46:03Pas petit pont !
46:09A Paris, dans les beaux quartiers,
46:11à deux pas du Louvre,
46:13nous retrouvons Ibrahima Konate.
46:18Une surprise attend le défenseur des Bleus.
46:22Il y a des vrais endroits, c'est beau !
46:23Paris, c'est beau !
46:25Architecture parisienne,
46:27j'aime trop !
46:29C'est mon endroit préféré,
46:31quand on se balade en vélo.
46:33Ibra a interrompu ses vacances à Dubaï
46:35pour ce qu'il pense être
46:37la suite de notre première interview
46:39réalisée trois mois plus tôt à Clairefontaine.
46:41Je vais faire une interview,
46:43donc si je ne réponds pas,
46:45parle avec lui directement.
46:48Avec la complicité de ses frères,
46:50nous avons organisé une rencontre
46:51entre le joueur de Liverpool
46:53et son éducateur à Sochaux,
46:55Eric Elit,
46:57venu spécialement du Doubs
46:59le matin même en TGV.
47:02Sept ans qu'ils ne se sont pas
47:04adressés la parole,
47:06car les deux hommes
47:08s'étaient séparés fâchés en 2017
47:10lorsque le jeune apprenti,
47:12alors âgé de 18 ans,
47:14avait quitté son club formateur
47:16pour l'étranger,
47:18sans indemnité de transfert,
47:20L'interview débute
47:22comme si de rien n'était.
47:27De découvrir ma personnalité
47:29parce que j'étais allé en centre de formation,
47:31je pense qu'ils ne savaient pas tout sur moi,
47:33ce qui est normal.
47:35Après j'ai eu l'accompagnement
47:37de deux frères à moi
47:39lorsque j'étais allé...
47:50Ça va ?
47:52Je ne m'y attendais pas !
47:54Je suis choqué !
47:56Vous n'avez pas fait ça !
47:58Vous faites des trucs de fou !
48:00Ils m'ont fait sortir Sochaux pour toi !
48:02C'est pour ça que vous êtes venus !
48:09Je suis gêné !
48:12Pourquoi t'es gêné ?
48:14Ça fait bizarre,
48:16avec tout le temps...
48:17Ça me fait plaisir !
48:19Ça passe vite, Ibra !
48:21Le temps passe vite !
48:23Ça fait 7 ans maintenant !
48:26C'est lui qui me disait
48:28que j'allais finir défenseur central.
48:30Je ne croyais personne !
48:32Je ne voulais pas l'accepter,
48:34mais c'est ça, il me disait
48:36que j'allais devenir défenseur central.
48:38Et c'est ce qui s'est passé.
48:40Est-ce qu'on peut reparler
48:42de cette fameuse lettre
48:44que vous avez écrite à l'époque ?
48:45Oui, je m'en souviens.
48:47C'est vrai, j'étais très jeune.
48:49Il était dur avec nous !
48:51Il faisait ce qu'il nous faisait !
48:55Quand on ne rangeait pas nos chambres !
48:57Après, c'était une forme d'éducation.
48:59Un truc qui n'était pas bien fait,
49:01il retournait la chambre
49:03pour qu'on la fasse correctement.
49:05En fait, tellement il nous traumatisait,
49:07j'avais peur de l'affronter.
49:09Je me suis dit
49:11que j'allais écrire une lettre
49:13pour la garder dans le futur.
49:15Je pense que c'était la chose
49:17la plus respectueuse vis-à-vis de lui
49:19que j'ai pu faire à ce moment-là.
49:21C'était pour expliquer votre choix ?
49:23Exactement, expliquer mon choix,
49:25expliquer à quel point il comptait pour moi
49:27et mettre mon dernier effort
49:29pour lui dans cela.
49:31Tout le monde aimait Ibra.
49:33Aujourd'hui, tout le monde aime Ibra.
49:35Tout le monde est fier de ta réussite.
49:37C'est un exemple.
49:39C'est un bon garçon.
49:41C'est fini ?
49:43Il n'y a plus d'embrouilles ?
49:46Les éducateurs tiennent souvent un rôle clé
49:49dans l'épanouissement des jeunes joueurs.
49:51Une histoire dans le nord de la France
49:54l'illustre tout particulièrement.
50:10Je rentre sur le terrain,
50:12je me transcende et je deviens moi-même.
50:14C'est ça l'histoire de Daïo.
50:16Je deviens moi-même
50:18quand je suis joueur de foot.
50:21C'était quelqu'un de très poli,
50:23très gentil,
50:25toujours avec ses copains.
50:27Mais on aurait pu l'oublier dans le vestiaire
50:29parce que c'est quelqu'un qui ne parlait quasiment pas.
50:31Daïo Pamecano s'impose depuis quelques années
50:34comme un taulier des Bleus.
50:36Le défenseur a pourtant connu
50:38une trajectoire étonnante
50:40qui prend racine à Evreux,
50:41dans l'Eure.
50:43Plus précisément dans le quartier de la Madeleine,
50:45une petite usine à champions
50:47d'où sont originaires Steve Mandanda
50:49et Ousmane Dembélé.
50:53Daïo, à Evreux,
50:55quand on interroge ses formateurs,
50:57c'était quelqu'un qui était extrêmement sérieux
50:59mais laborieux dans le sens premier du terme.
51:01Le labeur, le travail.
51:03Ce n'était pas quelqu'un dont on disait
51:05c'est un talent incroyable, non.
51:07Car à Evreux,
51:09la star de l'équipe à l'époque
51:11était Simon,
51:13le meilleur ami de Daïo Pamecano.
51:15Deux garçons timides
51:17qui partagent les mêmes origines guinéennes
51:19et une passion dévorante pour le football.
51:21Tous les jours,
51:23les adolescents se retrouvent
51:25sur le bitume des city-stades de leur quartier.
51:27Vu qu'il était costaud et rapide,
51:29défoncé,
51:31il allait tout droit.
51:33Je pense qu'il ne tacle pas beaucoup aujourd'hui.
51:35On voit que c'est l'un des seuls,
51:37des rares défenseurs
51:39qui ne tacle pas, qui reste debout.
51:41L'équipe, c'est grâce à ici.
51:43Ici, vous pouvez remarquer,
51:45si tu te tacles ici, tu te brûles.
51:47Du coup, il vaut mieux éviter.
51:49Il s'est construit progressivement.
51:51Il a passé des étapes sur le plan mental.
51:53Après, il a passé des étapes sur le plan physique.
51:55Et puis après, il s'est imposé.
51:57Quand l'histoire est incroyable,
51:59cette histoire de test à Valenciennes.
52:01La carrière de Daïo bascule sur un coup de poker.
52:03Un jour,
52:05le club de Valenciennes souhaite recruter Eder
52:07et l'invite au club
52:09pour une journée de détection.
52:11Mais le jour J, surprise.
52:13Eder répond à la convocation
52:15accompagnée de son ami Daïo,
52:17qui n'était pourtant pas convié.
52:19C'est la camaraderie
52:21qui unit deux adolescents
52:23qui fait qu'à un certain moment,
52:25Daïo se présente
52:27dans un centre de formation.
52:29Et on a allé sans pression.
52:31On a joué.
52:33C'était le coach Bijota à l'époque.
52:35Il l'a apprécié.
52:37Du coup, tout de suite,
52:39ils ont fait le nécessaire pour qu'on y aille.
52:41C'est l'aventure valenciennoise
52:43pour Daïo et Eder.
52:45En très peu de temps,
52:47sa vie bascule en 6-12 mois à Daïo.
52:50À 15 ans,
52:52Daïo est un véritable adolescent
52:54en phase de construction.
52:56Atteint de bégaiement,
52:58gêné dans son élocution,
53:00il éprouve beaucoup de difficultés
53:02à affirmer sa personnalité.
53:04Discuter avec Daïo,
53:06il fallait avoir pas mal de questions
53:08à lui poser
53:09et vous entendiez le son de sa voix.
53:11Il comptait les moments
53:13où il devait parler.
53:15Il les comptait.
53:20On a mis en place des aides
53:22pour lui permettre
53:24de plus facilement prendre la parole.
53:26On lui a offert
53:28des cours d'orthophoniste.
53:30Il avait bien vu
53:32que c'était pour son bien.
53:34Il s'y rendait
53:36avec beaucoup d'enthousiasme.
53:39À 25 ans,
53:41épanoui, plus à l'aise
53:43dans son expression orale
53:45et dans son rapport aux autres,
53:47Daïo Upamecano peut exprimer
53:49la plénitude de son talent
53:51sur les terrains de football.
53:53Pour Daïo,
53:55quand il a franchi ce cap,
53:57il avait la capacité
53:59mais il avait besoin
54:01d'être un peu plus en confiance,
54:03d'être libéré.
54:05Ce sont des compétiteurs,
54:07ils ont envie
54:09d'avoir une meilleure performance
54:11quitte à tester
54:13des méthodes surprenantes.
54:15Il s'est dit,
54:17comment je peux devenir
54:19le défenseur ultime européen ?
54:21Il s'est construit
54:23à travers un développement physique
54:25avec des spécialistes,
54:27des analyses vidéo.
54:29Parce qu'il avait des problèmes
54:31de locution depuis son enfance,
54:33il a pris des cours
54:35avec un chanteur d'opéra
54:37pour poser sa voix
54:39à ses six ou ses défenseurs
54:41et les latéraux.
54:43Ça a duré quelques mois seulement
54:45mais l'idée c'était vraiment
54:47d'être plus efficace
54:49et de manière plus réactive.
54:51En Allemagne,
54:53c'est sur cette jeunesse
54:55que compte Didier Deschamps
54:57pour remporter l'Euro,
54:59le seul trophée
55:01qu'il n'a jamais soulevé
55:03depuis qu'il est à la tête
55:05de l'équipe de France.
55:07Merci, au revoir.