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Portrait de Johanne Defay membre de l'équipe de France de Surf qui va participer à sa deuxième olympiade à Paris après ceux de Tokyo.

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Sport
Transcription
00:00J'ai commencé le surf à La Réunion. C'est là où j'ai grandi. À la base, on vient d'Auvergne.
00:19Mon papa a débuté le surf à 35 ans là-bas. Quand j'avais 7-8 ans, il m'a proposé d'aller surfer
00:24avec lui. On est allé sur la plage d'Étang-Salé pour voir le premier surf club. Dans mes souvenirs,
00:29c'était assez simple. On est arrivé sur la plage, on a demandé si je pouvais prendre un
00:32cours de surf. Ils ont dit « ouais ouais, il y a une planche là, allez hop, on y va ». C'était
00:35vraiment facile. C'est un peu mes premiers souvenirs. Après, je n'ai pas arrêté. Depuis
00:407-8 ans, c'était parti. À 10 ans, j'ai fait ma première compétition de club. À 12 ans,
00:44j'ai eu mon premier sponsor. À 15 ans, j'étais la plus jeune championne d'Europe junior. C'est
00:49parti, après mes premières sélections en équipe de France. La Réunion, c'est un terrain de jeu
00:56d'incroyable. C'est les vagues qui m'ont fait grandir, les vagues de riffs sur lesquelles j'ai
01:00pu faire mes répétitions. C'est juste incroyable. C'est facile d'accès, c'est chouette. La randonnée,
01:10ça va faire partie de mon entraînement aussi. On fait du sport sur ce beau terrain de jeu.
01:26Les moments en équipe de France, c'est important, d'autant plus qu'aujourd'hui,
01:39ça a un vrai impact sur notre carrière puisqu'on va chercher des qualifs olympiques. Ça crée
01:43vraiment une émulation. Les gens ont vraiment envie de faire partie de leur équipe nationale.
01:48Avant que les Jeux arrivent, d'être en équipe de France, ce n'était pas ce qui nous motivait le
01:55plus parce qu'on n'avait pas grand-chose à gagner, alors que là, clairement, il y a des choses à
01:59gagner derrière. C'est cool, ça change notre manière de faire. Il faut s'adapter en groupe,
02:03il faut être là pour les autres et bien sûr, on pense à notre pays. Il y a quelque chose de plus
02:09qui se passe. Il y a beaucoup d'autres choses qui font que je suis la surfeuse que je suis
02:22aujourd'hui. Je fais beaucoup de préparation physique. J'ai fait, et j'en fais encore,
02:27mais j'ai fait beaucoup de préparation mentale. Je suis accompagnée par mon mari qui est aussi mon
02:32coach, Simon, ce qui est chouette dans notre équipe. On parlait d'un sport individuel et ce
02:37que j'ai trouvé comme équilibre avec Simon, c'est que j'ai l'impression aussi d'avoir mon équipe.
02:41Je fais les choses pour deux, des fois, et puis ma famille qui a fait aussi les sacrifices qu'il
02:45fallait à certains moments. Je ne suis pas toute seule, donc ça m'a beaucoup aidée.
02:49Simon vient d'un sport d'endurance, d'ultra-endurance, et j'ai eu d'autres
02:55coaches avant qui, pareil, venaient du triathlon. C'est vrai que leur approche du sport,
02:58ce n'est pas du tout la même approche que les coaches de surf. Quand j'étais plus jeune,
03:02les gens qui trouvaient mes qualités physiques, par exemple, ça allait me différencier des
03:07autres surfeuses et que justement, si j'avais des épaules carrées, j'allais pouvoir ramer
03:11plus vite qu'elles. Et il y a plein de choses qu'ils ont mis en avant chez moi.
03:13Notre routine, c'est devenu plutôt un lifestyle pour nous aujourd'hui. C'est notre métier,
03:20c'est le métier de Simon aussi. C'est quelque chose qu'on partage. Ça a été pour moi une
03:24évidence de mettre tout en place et de m'entraîner comme ça. Ce n'est pas un calvaire. Pour moi,
03:28des fois, je vois d'autres athlètes où des fois, c'est difficile d'aller à l'entraînement
03:31physique parce que le surf est tellement un sport de plaisir que c'est dur d'aller se faire mal sur
03:36un vélo ou en course à pied et tout ça. C'est vraiment dur. Il y a eu des moments où je suis
03:39passée par là. En fait, c'est tellement dur dans d'autres sports que tu reviens en surf,
03:42tu te dis « Oh, punaise, c'est facile ! ».
03:49Le Tokyo, ça a été vraiment fort en émotions. C'était nouveau et c'était chouette de faire
03:55partie de l'histoire. Ça ne changera jamais. Ça y est, on a participé au premier jeu pour le surf.
03:59Le résultat n'était pas là. Les conditions de surf ont été très difficiles. Et c'est un peu
04:04aussi la différence entre le Tour Pro et les Jeux Olympiques. Le Tour Pro, on a une saison entière,
04:08on a plein de vagues différentes. Les objectifs ne se déroulent pas de la même façon qu'au
04:12jeu où c'est une épreuve d'un jour. Ce n'était pas mon jour à Tokyo, mais c'est comme ça. Et je
04:18pense que j'ai vécu cette expérience comme vraiment un apprentissage de savoir les rouages
04:21des Jeux Olympiques, comment ça fonctionne. J'ai essayé d'engranger le plus d'informations
04:26pour être à l'aise pour Paris 2024.
04:42C'est Oupo. Je commence à m'y sentir vraiment plus à l'aise. De toute manière, il n'y a pas de
04:51secret. L'entraînement paye et payera toujours. Il y a eu vraiment plein de choses du côté
04:55technique, du côté connaissance du spot que j'ai pu apprendre et puis connaissance de moi. Par
05:00exemple, j'ai découvert que j'ai vraiment le mal de mer.
05:13On n'est pas sur un terrain de tennis. Ce n'est pas comme si je pouvais aller faire mes répétitions
05:17tous les jours. Les vagues sont là, des fois elles ne sont pas là, des fois il y a trop de vent,
05:20des fois c'est la tempête, des fois c'est trop gros pour moi. Donc, c'est vraiment de la constante
05:24adaptation.
05:34Je ne pensais pas vivre ça dans ma carrière. Je pensais encore moins vivre les Jeux dans mon
05:38pays, dans ma carrière. Mon ambition olympique pour Paris 2024, c'est de gagner une médaille,
05:43celle d'or, de préférence.

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