Laurence Fischer, ex-championne du monde de karaté, a crée en 2017 Fight for Dignity, une association qui propose des séances de karaté aux victimes de violences sexuelles.
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00:00Je m'appelle Laurence Fischer, j'ai 49 ans, maman de deux enfants, anciennement karatéka,
00:12championne du monde, fondatrice de Fight for Dignity et je viens de terminer ma mission
00:16au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères comme ambassadrice pour le sport.
00:19Le projet est né en République démocratique du Congo et là c'est le viol utilisé comme
00:23arme de guerre.
00:24C'est-à-dire que toutes les petites qui viennent, des majorités de trois mètres
00:26sont mineures, ont été violées.
00:28J'ai formé un enseignant et on a transmis la pratique du karaté à ses petites et le
00:34résultat au bout de deux ans a été merveilleux de par le ce qu'elles ont témoigné.
00:39Donc j'ai décidé de créer Fight for Dignity et de faire que ce qu'on a fait au Congo,
00:43on le fasse aussi en France.
00:47En France, les profils c'est pédocriminalité, viol, violence conjugale, excision et des
00:53dames qui ont fait le parcours migratoire.
00:55C'est d'abord le personnel soignant, donc gynécologue, sage-femme, psychologue, sexologue
00:59qui reçoivent les femmes et en fonction de ce qu'elles ont, elles vont suivre un parcours
01:03de soins.
01:04Et dans ce cadre-là, on leur propose, si elles le souhaitent, la pratique du karaté
01:10de manière hebdomadaire et continue, ça veut dire qu'elles viennent quand elles le
01:14souhaitent en fonction de l'état dans lequel elles sont.
01:16Il y a deux piliers, le premier c'est la réappropriation du corps et le deuxième
01:20c'est l'estime de soi.
01:21On travaille beaucoup sur les émotions, les dames peuvent pleurer, peuvent être en colère
01:25et vont l'exprimer par le corps, mais l'objectif c'est qu'on se détache de l'emprise
01:31de la colère potentiellement qu'elles peuvent encore avoir, même si elles ne sont plus
01:34avec le conjoint violent, pour se dire, je le fais pour moi, je ne vais pas faire ça
01:41pour me défendre, je vais plutôt faire ça pour me décharger des émotions négatives.
01:45Ce public-là, il est invisibilisé, souvent il y a la honte, il y a la culpabilité, c'est
01:51pour ça que quand elles viennent et font la démarche de venir se faire aider, c'est
01:55extraordinaire.
01:56C'est le devoir du mouvement sportif, de toutes les disciplines, de mettre ses compétences,
02:03ce qu'on sait faire dans tous nos sports, à la disposition de ce public.