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Dans « Le Comte de Monte-Cristo », Anamaria Vartolomei incarne la jeune Haydée. À l’occasion de la sortie du film au cinéma ce 28 juin 2024, la jeune actrice nous a parlé de son expérience, de ses convictions ou encore de ses projets. Rencontre.
Transcription
00:00J'aimerais bien un biopic sur ABBA et jouer l'une des chanteuses.
00:03Je chante très faux, je ne danse pas très bien non plus, mais je me dis pourquoi pas.
00:30Ça s'est fait assez vite parce que j'ai rencontré Alexandre et Mathieu très peu de temps avant le tournage.
00:40Et j'avais un peu peur de cette idée de l'étrangère, avec un accent, parce que moi je n'en ai pas.
00:45Bien que je sois roumaine, je suis née en Roumanie, je suis arrivée en France quand j'avais 6 ans,
00:49donc mes parents l'ont et il est encore très marqué pour mon père, il est limite à la Milan Kundera.
00:55Et ma mère, ce qui est plus subtil, parce qu'il a été transformé par tant d'années vécues ici.
00:59Mais j'avais quand même peur que moi, ne l'ayant pas, je ne puisse pas le reproduire bien que j'ai grandi avec.
01:05J'ai quand même demandé une lecture, des essais, pour être sûre les uns les autres que ça marche et qu'on ne tombe pas dans le ridicule.
01:13Et c'est suite à cet essai où on a vu que c'était plutôt OK, que la pression s'est un peu enlevée
01:21et qu'on a pu commencer à démarrer ce processus de création du rôle comme ça, à partir de ça.
01:27Puis après, l'idée était de comprendre son essence, sa profondeur, de se dire que c'est une jeune femme qui met aussi un masque
01:36et qu'il fallait qu'elle ait plusieurs facettes aux yeux des autres, qu'elle soit plus séductrice, assez inaccessible, mystérieuse.
01:44Et quand elle est avec Albert, qu'elle puisse révéler un peu sa vraie personne, qui est plus vulnérable, plus douce aussi,
01:50parce que c'est une femme qui recherche de l'amour, qui aura été seule toute sa vie et une femme qui ne s'autorise pas.
01:57Non plus aussi à aimer, à être aimée, parce qu'elle a cette loyauté et cette fidélité qu'elle voue aux comptes,
02:05jusqu'au moment où ça va devenir trop pour elle et trop sombre et qu'elle va essayer de s'en émanciper.
02:16Je ne sais pas.
02:18Je ne sais pas, mais après moi, je crois que mine de rien, Maria et Aïdé sont très opposées sur la forme,
02:25parce que ce sont deux femmes d'époques différentes, de physiques différents, d'aspects différents et tout.
02:31Mais sur le fond, je crois que ce qui les lie, c'est aussi cette idée d'aller vers la liberté, vers l'appropriation de leur corps, d'elles-mêmes.
02:40Ce sont vraiment des femmes qui tentent de s'émanciper d'un carcan, qu'il soit social, familial.
02:45Là où Aïdé cherche à s'émanciper de l'emprise du compte, Maria cherche aussi à s'émanciper de l'emprise du regard des autres.
02:54Et je crois que vraiment, je me nourris d'elles, en fait.
02:56Ce n'est plus celles qui me nourrissent, plutôt que peut-être moi qui viens leur apporter une force.
03:01J'essaie en tout cas, à travers mes films, que ce soit ma tribune politique,
03:05que ce soit le reflet de mes convictions personnelles, intimes, de mes engagements.
03:09Et je suis une jeune femme de 25 ans.
03:11Forcément, je suis très alerte et je suis très sur le qui-vive.
03:18Et je me dis que ça appartient aussi à nous, la nouvelle génération, de faire bouger les choses.
03:23Et surtout, en tant que jeune comédienne, j'ai envie de parler des sujets de société,
03:27principalement concernant la femme.
03:29Donc, j'essaie de le faire à travers mes rôles.
03:31Mais je pense que c'est aussi peut-être quelque chose qui est tellement créé en moi
03:35qu'il y a de la sincérité dans ça.
03:37Et c'est peut-être cette sincérité qui est reliée à de la force, peut-être.
03:41Je ne sais pas.
03:46Je me sens grandie sur le plan professionnel de fou,
03:51parce que c'est vrai que Maria, ça a été un challenge.
03:53Je n'ai jamais fait un rôle aussi dur et on a tourné en 25 jours.
03:58C'était un peu le montagne russe émotionnel.
03:59Tous les jours, on passait de l'adolescence à la femme broyée, brisée,
04:04à l'incandescence du début et ses désirs de comédienne.
04:08Et puis sur A.I.D., c'était pareil, nouveau.
04:11Je n'ai jamais joué une séductrice.
04:14Je n'avais jamais joué un rôle comme ça.
04:16Et puis, cette idée de l'accent m'a aussi permis, je pense,
04:19de me lancer vers quelque chose sans avoir peur du ridicule.
04:22Ce n'était pas évident au début, mais je n'ai pas eu peur de créer au final.
04:26Et dans Maria, Marlon Brando à un moment dit à Maria,
04:29si on avait tous peur du ridicule, il ne resterait plus beaucoup d'acteurs.
04:32Et c'est vrai qu'à un moment, je pense que quand on s'émancipe de ça,
04:35on se sent beaucoup plus libéré.
04:38Et je crois que je me sens comme ça.
04:40Je me suis prouvé des choses et puis j'ai été très bien entourée.
04:44C'est vrai que Mathieu et Alexandre sont des réalisateurs que j'aime beaucoup,
04:47avec qui j'ai pu explorer des choses, qui aiment aussi, qui aiment diriger,
04:51qui aiment te voir prendre du plaisir dans le jeu.
04:53Ils aiment les acteurs et ils aiment aussi voir que tu t'amuses.
04:57Et il y avait cette liberté de là, de proposer, de t'être ensemble,
05:01même avec Pierre, avec Vasily, Julien.
05:03C'est du partage tout le temps et même humainement, je m'en sens grandie.
05:07C'est toujours valorisant et c'est toujours un petit challenge en plus
05:11que de s'attaquer à des rôles différents.
05:13Et à partir du moment où tu les choisis, c'est qu'ils t'animent,
05:17qu'ils te passionnent et que tu as envie de les défendre.
05:19Et une fois que c'est fait, je pense que tu te nourris aussi de ces personnages-là
05:22et forcément, t'en ressors plus grandi.
05:28Il est dingue.
05:29Moi, je le voyais sur le plateau, mais c'est vrai que quand on voit le film,
05:33il a une palette de jeux immense.
05:36Et ce qu'il arrive à faire, je le trouve extrêmement technique.
05:39Et en même temps, je ne suis pas bloquée par la technique au cinéma,
05:43par sa technique à lui.
05:44Je trouve qu'il arrive à transmettre de l'émotion.
05:47Et je l'ai vu, il peut switcher de A à B à Z en un rien de temps,
05:55parce que déjà, c'est quelqu'un qui a énormément de répartie, qui est très vif.
05:58Mais il s'adapte, il a une capacité d'adaptation assez flagrante.
06:02Et c'est vrai qu'il est vachement dans l'écoute, dans le partage.
06:06Et le regard des jouets, franchement, est très enrichissant
06:09parce que tu te nourris vachement aussi de l'acteur qu'il est.
06:12Ça a été quand même un luxe pour moi.
06:14J'étais très heureuse de lui donner les répliques.
06:17Et c'est vrai qu'humainement, il est quand même drôle et il est ultra sympa.
06:22Donc c'est vrai que c'est toujours un plus.
06:28Je ne suis pas très original, Anna Karenine.
06:30Mais bon, c'est quand même le personnage dramatique par excellence.
06:33Encore une femme au destin tragique.
06:35Je crois que j'aime bien ça, dans le fond.
06:38J'aimerais bien un biopic sur ABBA et jouer l'une des chanteuses.
06:42Je ne chante pas, je chante très faux, je ne danse pas très bien non plus.
06:46Mais je me dis, voilà, pourquoi pas ?
06:48Et puis maintenant, tu peux faire des trucs en studio.
06:50Après, je ne suis pas suédoise.
06:52Je pense que je ne parle pas assez bien d'anglais pour,
06:54mais dans l'idée, j'adorerais, parce que je suis fan ABBA
06:57et que j'aimerais trop qu'un film soit fait sur eux.
07:01Et je ne sais pas, je me dis pourquoi pas.
07:07Sous-titrage ST' 501

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